Grands projets inutiles : les mensonges du Pacte Electrique Breton

Le 14 décembre 2010, le représentant de l’Etat en Région et le Président du Conseil Régional signaient presque en catimini un accord appelé pompeusement « le pacte électrique breton » dont le troisième objectif était de viser la sécurisation de l’alimentation électrique en plus de maitriser la demande (axe 1) et développer les énergies renouvelables (axe 2).

Pour atteindre ce troisième objectif quatre actions étaient prévues :

  • Le renforcement du réseau de transport d’électricité
  • Le développement de réseaux intelligents et le stockage d’énergie
  • La cogénération
  • L’implantation d’une centrale à gaz dans le Nord-Finistère.

Tout ceci était fait pour éviter le black-out en plein hiver, quand tous les convecteurs de chauffage s’allument en même temps. Ceci était donc censé rassurer les ménages. Mais il y avait aussi les entreprises à rassurer. En effet, le discours alarmiste sur l’insularité énergétique de la Bretagne a réussi à paniquer le monde de l’entreprise particulièrement dans le Finistère. Au point que les ventes de générateurs, de transformateurs et de tous les dispositifs permettant de faire face à une panne vont bon train, d’après ce qu’on dit.

C’est donc une coalition des peurs qui a poussé à la signature de ce pacte

Et de l’aveu même des signataires, la pierre angulaire de ce Pacte c’est la centrale à gaz, connue maintenant sous le nom de « projet de Landivisiau ». En effet, une telle installation, 450 MW, cela rassure aussi bien les mères de familles que les boulangers dont le fournil marche à l’électricité, que les commerçants et leurs frigos, les éleveurs et leurs installations de plus en plus énergivores, sans oublier évidemment les industriels, car il y en a, non des moindres, pour qui l’électricité est vitale. Et en plus quel argument de promotion pour le territoire : « venez dans le Finistère, le pays où l’énergie est abondante ! »

De l’aveu même de certains défenseurs, peu importe même que cette centrale ne tourne jamais, ce qui risque fort d’arriver si elle n’est qu’une centrale d’appoint, le principal est qu’elle existe. Sa présence rassure, un peu comme la branche de buis trempée dans l’eau bénite au-dessus de la porte d’entrée des maisons léonardes bigotes.

Hélas ! Tout cela n’était que du vent. En effet, la Bretagne a frôlé le black-out, hier mais ce n’était pas pendant les grands froids d’hiver mais au premier jour de ce qu’en Bretagne on appellera une canicule mais qui ailleurs n’est encore qu’un gros coup de chaud

http://www.ouest-france.fr/coupure-electrique-de-grosses-coupures-en-bretagne-et-pays-de-la-loire-3524643?utm_source=of_alerte-generale&utm_medium=email&utm_campaign=of_alerte-generale&utm_content=20150701&vid=040032044041061035060111042044040038059044034033035018038035034044035123038060057

Coupure électrique. De grosses pannes en Bretagne et Pays de la Loire

Et oui ! le point faible, ce n’était pas la production d’électricité, mais cela les opposants à la centrale le savaient et l’avaient déjà dit. Le problème, c’est la distribution et notamment les faiblesses du réseau dans un triangle compris entre Saint Brieuc, Saint-Malo et Rennes. Pour ce qui connaissent un peu la géographie de la Bretagne, ce n’est pas tout à fait le Finistère.

Et justement puisqu’on en parle, le seul département qui a à peu près échappé à ce brusque décrochage du réseau, c’est….le Finistère.

Alors pourquoi tout ce cirque et ces mensonges !

Est-ce de l’incompétence de la part des ingénieurs de RTE et d’ERDF. Non, sûrement pas !

Est-ce cette croyance dans la vertu magique d’une usine ? Ce n’est pas impossible.

Est-ce parce que le renforcement d’un réseau, ce n’est pas spectaculaire et que pour calmer les angoisses des gens (voir plus haut), rien de tel qu’un geste visible ? C’est certain. 

Est-ce aussi parce qu’un distributeur d’électricité avait besoin d’une unité de production continue pour remplir toutes ses obligations ? On le dit, mais c’est un peu gros, non ?

Toujours est-il que si ce projet allait à son terme, il faudrait que les pouvoirs publics investissent dans un réseau d’acheminement du gaz de Nantes à Landivisiau, dans un réseau d’acheminement de l’électricité et cerise sur le gâteau que l’Etat lâche tous les ans, via la CSPE (cette taxe que vous payez  sans le savoir peut-être avec votre facture d’électricité), au moins 40 millions pour équilibrer les comptes de la centrale.

Cela fait beaucoup d’argent public, qui ne pourra plus aller avec ce qui apparait être le vrai maillon faible du schéma électrique breton, le réseau.

Nous aurions donc une belle centrale, faite pour rassurer les entrepreneurs bretons mais rien ne serait réglé pour autant si l’ensemble du réseau est à la merci d’un transformateur qui brûle. Je dirais même qu’a contrario, cela renforce encore l’insécurité énergétique de la Bretagne de l’Est, celle qui se développe actuellement le plus vite.

Pour rassurer les entreprises, il est donc grand temps d’arrêter ce projet de centrale et de mettre les bouchées doubles sur la sécurisation du réseau. L’électricité ne manque pas en France, c’est les moyens de l’acheminer qui manquent.

Voilà comment en écoutant les marchands de boniments, peut naître un Grand Projet Inutile.

 




Aux énergies, citoyens !

« Promouvoir les projets d’énergies renouvelables locaux et citoyens », tel est l’objectif d’Energie Partagée. Cette association loi 1901, à vocation nationale, existe depuis 2010. Elle accompagne et finance des projets d’économie énergétique et d’énergies renouvelables, portés par les citoyens et les collectivités locales. Elle est couplée à un outil financier, « Energie Partagée Investissements », qui gère et collecte les souscriptions des citoyens pour le financement des projets, autour de l’éolien, du photovoltaïque, de la biomasse…En Bretagne, plusieurs projets ont ainsi pu être lancés, ou sont en voie de réalisation et seront bientôt ouvert à participation : parc éolien de Béganne (56), de Sévérac-Guerouët (44), de Martigné-Ferchaud (35), de Teillé (44), de La Limouzinière (44), centrale photovoltaïque de la Biocoop de Melesse (35).

« Désacraliser l’énergie »

C’est ainsi que Energie Partagée vient de mettre en ligne sur internet, depuis quelques jours, une Web-Bd intitulée « Ma propre énergie ». Objectif : « inciter chacun à s’impliquer vers une énergie maîtrisée, locale et renouvelable », explique l’associaion sur son site. « Une sensibilisation à l’appropriation de l’énergie doit être menée, pour désacraliser l’énergie et désamorcer l’appréhension qui mène à confisquer ce débat aux citoyens. », poursuit-elle. A la fois ludique et pédagogique, « Ma propre énergie » est disponible en licence « creative commons » ce qui lui permet facilement appropriable et diffusable, notamment sur les réseaux sociaux.

 

Pour visionner et télécharger la web-bd, rendez-vous sur le site http://mapropreenergie.fr/

Pour plus d’infos et découvrir les projets soutenus par Energie Partagée, rendez-vous sur le site http://energie-partagee.org/




La Gambille Fête sa Transition Energétique avec Enercoop Bretagne

La Gambille a décidé de brancher tous ses magasins et son restaurant à l’électricité renouvelable et éthique. Pour cela elle a choisi Enercoop comme fournisseur d’électricité : une coopérative qui propose uniquement de l’électricité issue de production solaire, hydraulique, éoliennes ou de biomasse, le tout en contrat direct avec des producteurs. 

Afin de célebrer cette action vers la transition énergétique et de le partager avec ses consommateurs, la Biocoop organise avec Enercoop Bretagne une semaine d’animations : un quizz toute la semaine permettra de gagner un panier « transition énergétique », mais surtout d’en apprendre plus sur le sujet; le film Libres! sera projeté le vendredi 20 au soir, en présence de Beatrice Jaud, proiductrice.

Enfin, samedi 21 mars, Enercoop Bretagne invite les curieux à visiter le moulin de la Communauté Emmaus : un projet de renovation avec une dimension citoyenne s’y construit. La semaine se terminera par un « pique nique Tupperwatt » au magasin Rue de Robien: échanges tous azimuts sur l’électricité: quelles solutions? Comment agir ensemble? Comment l’économiser? Comment comprendre ma facture?

 

 




LIBRES! Un film qui donne l’envie de se libérer du nucléaire

On y voit que le nucléaire n’est pas la liberté qui a été promise, mais un enchaînement à une technique qui nous dépasse. Le contraste avec l’ile de Samso au Danemark est saisissant. Là bas, on parle autonomie, indépendance énergétique, renouvelable, création d’emplois.

C’est un film qui révolte, qui émeut, qui fait rire, qui fait réfléchir et donne l’envie d’agir. Certaines projections en Bretagne seront suivies de débat avec le réalisateur ou Béatrice Jaud, productrice; l’occasion de trouver ensemble des façons de se mettre en action pour regagner la liberté de choisir nos énergies.

Toutes les dates de projection en Bretagne sur le site du film http://libres-lefilm.tumblr.com/debats

 

 




Un dispositif qui récupère la pluie, l’air, le vent et le soleil pour chauffer l’eau

En prélevant l’énergie à travers différentes sources renouvelables et naturelles ( air, pluie, soleil et vent), le convecteur aérosolaire ®, commercialisé par l’entreprise Costarmoricaine Bernier énergie, permet de chauffer sa maison en limitant l’utilisation d’énergies fossiles. Ce dispositif, on le doit à Jacques Bernier, ingénieur du CNAM en physique du froid et spécialiste mondialement reconnu dans le domaine des pompes à chaleur. Il a inventé, il y a 37 ans, le premier capteur solaire thermodynamique, dans le but de produire économiquement de l’eau chaude sanitaire. Le convecteur aérosolaire ® est le développement abouti de ses différentes expériences et améliorations successives. Ce dispositif s’installe à l’extérieur de l’habitat et est relié à un émetteur de chaleur (de type radiateur à eau, plancher chauffant hydraulique ou ballon d’eau chaude avec échangeur). Son objectif principal est de proposer une solution simple, rapide et économique aux utilisateurs de maisons équipés de chauffage électrique, consommer moins et chauffer mieux. « Mais rapidement, les propriétaires avec des systèmes de combustion fossile ont utilisé l’appareil pour chauffer leur pièce principale et moins solliciter leur chaudière. », rapporte Alain Galmard, actuel dirigeant de Bernier énergie. Il s’agit aussi pour l’entreprise de développer une activité pérenne et solliciter des partenaires de proximité dans la fabrication des composants pour créer de l’emploi à l’échelle locale.

120 installations en Bretagne depuis deux ans

Le système aérosolaire ® a d’abord été présenté au concours Lépine 2011, où il a été récompensé d’une médaille d’argent, et au concours international des innovations à Genève qui lui a attribué la médaille d’or ainsi que le prix spécial INPI. Il a été également présenté aux professionnels du bâtiment à Interclima-Batimat à Paris en février 2012 et novembre 2013. « Mais c’est vraiment au Printemps 2013 grâce à un article régional du Ouest France, que nous avons été enfin découverts par le grand public. », relate Alain. La plus grande partie des premières installations se sont faites dans les Côtes d’Armor puis dans l’ensemble de la Bretagne, permettant à Bernier énergie de conserver un lien avec les utilisateurs. « Souvent, ce sont ces utilisateurs qui nous proposent de faire découvrir notre technologie à travers des portes ouvertes. L’intérêt initial pour l’innovation se transforme rapidement en confort et en économies. », explique le dirigeant. Depuis deux ans, 120 convecteurs ont été installés sur les 4 départements bretons. Au Gouray (Côtes d’Armor), près du siège de l’entreprise, il y a par exemple 9 familles équipées depuis plus d’un an et 4 autres qui vont être équipées en début d’année 2015. L’appareil seul coûte 2799€ HT. Une installation avec un radiateur horizontal hydraulique de 3000W coûte au total moins de 4000€ TTC installé, main d’œuvre comprise. Selon les utilisateurs, l’équipement permet de réaliser une économie annuelle allant de 500€ à 760€, selon les différentes énergies utilisées, la qualité de l’isolation et la température de confort. Tous ont observé et apprécié un confort accru relativement à leur chauffage électrique. Certaines familles utilisant l’aérosolaire ® en chauffage se sont équipées par la suite d’un ballon d’eau chaude réchauffé par ce même système déjà installé.




Négawatt, méga scénario de transition énergétique, sans fossile, ni fissile !

 

Plus d’info

http://www.negawatt.org/association.html

Pour aller plus loin 

Changeons d’énergies : transition, mode d’emploi de Thierry Salomon et Marc Jedliczka – Association Négawatt, éd. Actes Sud, coll. Domaine du Possible, 91 pages, 10 €