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Fil & Fab : Les glaneurs de filets de pêche

A Brest une jeune association s’implique dans la reconversion des filets de pêche. Née en 2016 à l’initiative de quatre jeunes étudiants en art, Fil & Fab s’interroge, recherche, observe et expérimente les moyens de faire renaître ces filets sous une apparence nouvelle. Sans répondre aux soucis majeurs de la pollution plastique Fil & Fab compose habilement avec les problématiques du moment.

Des filets brûlés ou enterrés

Rémi Mercier, Yann Louboutin, Thibault Uguen et Théo Desprez étaient tous les quatre étudiants en Arts Appliqués. « On était à la recherche d’un projet commun » explique Théo Desprez, président de l’association, « En trainant sur le port on a découvert de nombreux filets de pêche usés semblant abandonnés ». Ils discutent alors avec des pêcheurs du coin qui leurs expliquent qu’il n’y pas de récupération mise en place pour ses filets. Ils seront soit enterrés ou brûlés. « Il y avait quelques chose à faire » rétorque Theo Desprez. Les pêcheurs s’accordent à cette idée et l’association Fil & Fab est créée sur l’idée d’une requalification des filets de pêche en avril 2016.

Réutiliser la matière

L’organisation est lancée, ils récupèrent les filets des pêcheurs de Brest et s’arrangent avec le parc marin d’Iroise pour se charger d’une partie des stocks retrouvés. Les acteurs maritimes s’y retrouvent. Chacun y voit une solution dans le traitement de ses déchets. Le rapport de Surf Rider, association qui s’occupe du ramassage des déchets sur les plages, précisait en 2015 que les déchets plastiques et le polystyrène représentent 83,3 % des déchets retrouvés dans le Parc Marin d’Iroise dont les filets et les cordages – qui se positionnent en troisième place des objets les plus trouvés. La matière était donc largement disponible pour les quatre curieux.

S’ensuit une phase de test. La matière plastique, constituée de dérivés du pétrole et du charbon a remplacé les fibres naturelles telles que le chanvre et la manille au cours du XXème siècle. Ces cordages en polyamide, polyéthylène ou polyester sont environ 10 fois plus résistants que les cordages naturels mais trouvent difficilement une seconde vie. Les filets sont détressés puis Fil & Fab utilise la thermofusion pour les retravailler en s’inspirant de la fabrication des semelles des espadrilles en jute. Cependant la réalisation d’une étude de marché sur le lancement d’un produit espadrille dissuade Fil & Fab de se lancer : trop risqué. L’association rebondit alors vers les dessous de verres.

Des dessous de verre en filets de pêche recyclés

L’association grandit, trouve le soutien de Brest Métropole en participant notamment à Brest 2016, crée un engouement. Le projet trouve l’intérêt de brasseries locales dans leur recherche de prestataires et l’étude de la filière les conforte dans leur décision : se lancer dans la création de dessous de verres.

Aujourd’hui l’équipe a trouvé place au C4, un accélérateur de Start Up situé rue de Siam. Le lieu permet d’être mêlé à différents types de projets et satisfait pleinement la dynamique de Fil & Fab selon Théo Desprez. Pour autant le stockage des filets n’est pas encore optimisé, le lieu ne le permettant pas. Il traitent donc uniquement des petites quantités. Quand aux outils de production, la créativité de l’équipe a une fois de plus résolu la question. Ils mettent la main à la patte pour fabriquer une machine compresseur que l’on trouve en open source sur internet avec un coût de revient de 300 euros. Celle-ci leur permettra de travailler les fibres plastiques efficacement.

L’association s’est depuis bien étoffée et a trouvée le soutien de nombreux acteurs locaux. La débrouillardise de l’équipe, l’originalité du projet et la fraîcheur du président Théo Desprez sont leur marque de fabrique. En parlant de fabrique, Fil & Fab fait parti des finalistes du grand concours de la Fabrique Aviva qui doit prochainement dévoiler ses gagnants. Affaire à suivre et à ne pas lâcher !

Pour voir plus loin :

http://blog.fil-et-fab.fr
https://www.facebook.com/filetfab/




Avec les Jeanettes, consommez local et sans déchets sur le Pays de Morlaix !

Chloé Chevalier et Pauline Remeur, deux jeunes morlaisiennes, viennent de lancer leur association et leur fanzine « Les Jeannettes » sur le Pays de Morlaix, Au programme : des adresses, des astuces, des recettes, des conseils…pour consommer local et réduire ses déchets !

Les Jeannettes, ce sont deux copines morlaisiennes, Pauline Remeur et Chloé Chevalier. Toutes deux se sont rapidement rendues compte en discutant qu’elles avaient une démarche commune : fabrication maison de cosmétiques, réduction des déchets, achats locaux…  « On cherchait des bonnes adresses, et des recettes simples et qui marchent bien. Mais on s’est aperçu que c’était pas toujours simple à trouver », relate Chloé. C’est comme cela que le duo a décidé de monter l’association « Les Jeannettes » et d ‘éditer un fanzine du même nom, qui a pour but d’encourager la consommation locale et la réduction des déchets, sur le Pays de Morlaix. « Notre idée, c’est de t’accompagner dans cette démarche. Peu importe que tu sois un écolo endurci ou novice, un amoureux des bons produits, un curieux, un bavard qui voudrait entendre autre chose que « avez vous un sac cabas ? » au moment de régler ses achats ou que t’en aies juste ras la casquette de descendre un sac poubelle rempli tous les jours…L’idée c’est qu’on peut tous rendre notre quotidien plus joli avec des minis gestes et sans se compliquer la vie ! », expliquent les Jeannettes en préambule du premier numéro de ce fanzine trimestriel, qui est consacré à la commune de Saint-Martin-Des-Champs. Au menu : les bonnes adresses pour se fournir en produits locaux sur la commune, des astuces DIY et pour réduire ses déchets, un « défi de la saison », une double-page pour les enfants…Le tout pour deux euros ou deux Buzuks ! Edité à 500 exemplaires, le fanzine est disponible dans une vingtaine de point de vente du Pays de Morlaix. Le deuxième numéro sortira en décembre et « sera consacré au secteur de Taulé-Locquénolé », précise Chloé, « Avec un focus sur les fêtes de fin d’année, sous l’angle de la consommation locale et de la réduction des déchets ».

Mais les Jeannettes , qui sont soutenues par le Conseil Départemental du Finistère, la Bourse Projets Jeunes et qui ont gagné le « Prix coup de coeur » du Printemps des Générations avec l’Orpam, ne se cantonnent pas uniquement au fanzine. Elles organisent également des causettes ! Les « Causettes des Jeannettes », ce sont des réunions collectives organisées dans tous le Pays de Morlaix, pour partager des expériences, recettes, astuces, adresses, avec d’autres « Jeannots et Jeannettes ». La première aura lieu le 30 novembre au bar Le Tempo à Morlaix. A noter aussi, la mise en place d’ateliers une fois par mois au bar le Ty Coz à Morlaix, à partir de janvier. Et la distribution d’autocollants auprès des commerçants pour signaler que ceux-ci acceptent les clients venant avec leurs propres contenants ! Et ce dès la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, qui aura lieu fin novembre !




Ouvrir un compte dans une banque éthique : à quoi ça sert, comment ça marche ?

Si vous êtes un particulier dont l’argent est placé dans une banque lambda, vous avez peut-être déjà eu l’occasion de constater avec désespoir que votre banque finance des projets en opposition avec vos convictions.
Pour changer cela et avoir un droit de regard sur les projets financés par votre argent, vous pouvez faire le choix de transférer vos actifs dans une banque éthique.
Voici un point sur la NEF et le Crédit Coopératif, deux banques qui emploient l’argent de leurs clients pour financer des projets apportant une plus-value sociale et/ou écologique.

Qu’est-ce que la NEF et le Crédit Coopératif ?

La NEF (Nouvelle Économie Fraternelle), à l’origine une association créée en 1978 par Henry Nouyrit et Jean-Pierre Bideau, est devenue une société financière en 1988, avant d’atteindre sa forme actuelle d’établissement de crédit spécialisé proposant des services bancaires aux particuliers et aux personnes morales; elle est autorisée à proposer des livrets d’épargne aux professionnels et aux particuliers et des comptes courants aux professionnels depuis Avril 2015. Sa vocation est de financer des projets éthiques et solidaires. D’après son rapport d’activité, fin 2015 elle compte 37131 sociétaires et possède un capital de 37,682 millions d’euros.

Le Crédit Coopératif, fondé en 1893, exerce depuis 1984 des activités bancaires. A l’origine conçu pour accorder des prêts à taux préférentiels à une clientèle statutaire, il est devenu selon les mots de son manifeste une « coopérative bancaire qui fait le choix d’être au service de l’Économie Sociale et Solidaire ». Il est adossé au groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne, second groupe bancaire de France dont fait partie Natixis). D’après son rapport d’activité, fin 2015 il compte 91962 porteurs de parts sociales (dont 45528 sociétaires) et possède 1,40 milliards d’euros en capitaux propres.

Le capital de ces deux banques est détenu par ses sociétaires, ce qui signifie qu’elles ne sont pas cotées en bourse et ne sont donc pas soumises à la pression d’actionnaires. Dans le système coopératif, un sociétaire = une voix quel que soit le nombre de parts qu’il possède. Les sociétaires peuvent participer à la gestion et la stratégie de leur banque en se rendant aux AG et en y votant. Ces deux banques sont, avec la Caisse Solidaire du Nord-Pas-de-Calais, les seules banques françaises membres de la FEBEA, la Fédération Européenne des Finances et Banques Ethiques et Alternatives.

En quoi leur activité est-elle éthique ?

D’après un classement carbone des groupes bancaires français proposé par les Amis de la Terre en 2015, la NEF et le Crédit Coopératif sont les banques françaises ayant l’empreinte carbone la plus réduite. Cela s’explique par le soin avec lequel elles sélectionnent leurs investissements, en évitant notamment les énergies fossiles. De plus, certains de leurs investissements sont tournés vers la protection de l’environnement.

La NEF, d’après les Amis de la Terre, est la banque la plus éthique de France dans ses investissements. Selon Julien Le Couturier, délégué régional Grand Ouest de la NEF : « quand on accorde des financements, on s’intéresse au projet porté par la structure et non pas forcément à ce que nous allons y gagner ». La valeur des projets n’est pas appréhendée en seuls termes financiers mais également par rapport aux bénéfices pour la société humaine.
Les produits d’épargne de la NEF sont garantis par le label
Finansol, et la NEF publie tous les ans une liste exhaustive des prêts qu’elle octroie, ce que ne fait aucune autre banque française. Elle ne refinance pas son activité sur les marchés financiers, ainsi l’argent des épargnants ne sert pas à spéculer. Jean-Yves Quiviger, sociétaire actif de la NEF basé dans la région morlaisienne, partage son expérience : «J’ai lu en 2010 ou 2011 un rapport des Amis de la Terre sur la transparence des banques, et je me suis posé la simple question : ‘que font les banques avec mon argent ?’ A partir de là j’ai cherché des banques transparentes et ai découvert le Crédit Coopératif et la NEF. La vie sociétaire de la NEF est très active, il y a beaucoup d’échange. ». Il possède un compte courant NEF au Crédit Coopératif (car la NEF ne propose pas encore ses propres comptes-chèques, ndlr) et un livret d’épargne à la NEF, et il est très impliqué dans la vie sociétaire de sa banque afin de faire compter sa voix dans les débats.

Le Crédit Coopératif, comme l’indique sa déclaration de principes, «s’efforce d’être utile aux initiatives concourant à l’économie de la connaissance, à l’économie collaborative ou de partage et, d’une façon générale, au progrès humain.(…) Il propose aux personnes morales et aux particuliers des produits bancaires et financiers qui permettent de soutenir les solidarités.» C’est l’un des plus vieux acteurs de la finance solidaire en France, et 25 de ses produits financiers sont garantis par le label Finansol. Les Amis de la Terre ont consacré une page à cette banque qui évalue sa transparence et l’aspect éthique de ses investissements suivant plusieurs critères dont les industries financées, l’impact environnemental et la présence dans les «paradis fiscaux». Si le bilan reste largement positif comparé à toutes les autres banques françaises (exception faite de la NEF), son implication avec le groupe BPCE peut faire sourciller certains, car il signifie que parmi les dividendes reçus de ce groupe peuvent figurer des participations aux profits de Natixis, dont les investissements sont notoirement controversés.
De plus les investissements du Crédit Coopératif ne sont pas tous centrés sur l’ESS ou l’environnement. Lysiane Colin, chargée de clientèle particuliers à l’agence de Quimper, explique : « Le Crédit Coopératif, à ses origines, avait pour fonction de fournir des prêts bonifiés (à taux préférentiels, ndlr) à une clientèle statutaire, c’est à dire entre autres aux coopératives ». Or, cette clientèle statutaire n’est pas obligatoirement actrice de l’ESS, et peut comporter par exemple des supermarchés. Cependant, Lysiane Colin précise que « le Crédit Coopératif n’investit pas dans le secteur de l’armement ni dans les énergies fossiles, et finance des projets situés exclusivement en France (à l’exception de quelques microcrédits à l’étranger) ».

Comment y ouvrir un compte ?

La NEF propose trois types d’offre : épargne, crédit, et finance participative. Jusqu’en Avril 2016, les livrets épargne de la NEF étaient gérés en partenariat avec le Crédit Coopératif, mais il est possible désormais d’ouvrir un livret d’épargne directement auprès de la NEF en contactant l’agence la plus proche de vous. D’après la responsable clientèle qui a répondu à nos questions, vous pouvez ouvrir un livret B, ou un compte à terme dont le placement est immobilisé de 1 an à 7 ans. Si vous le souhaitez, les bénéfices de votre épargne peuvent être reversés en partie ou totalement à une association partenaire.
Pour le moment, il n’est pas possible aux particuliers d’ouvrir un compte courant à la NEF mais il existe un
compte-chèque NEF Crédit Coopératif. Petit bémol : la NEF n’est pas encore en mesure de préciser la date à partir de laquelle son service de compte courant sera opérationnel, et leur partenariat avec le Crédit Coopératif pour les comptes-chèques prendra fin le 31 décembre 2017. Elle recommande donc d’attendre l’ouverture de son offre compte-chèque pour ceux qui souhaitent changer de banque à son profit.

Le Crédit Coopératif propose un compte agir, qui permet de financer des projets solidaires. Leur site web indique que « 75 % de ces sommes constituent les encours Agir et sont affectés aux financements des projets correspondant à chacun des trois domaines ; les 25 % restant étant réservés à la gestion de la liquidité de la banque. » Il propose aussi une grande variété de livrets d’épargne permettant de soutenir diverses initiatives, ainsi qu’un livret Agir qui autorise le retrait total ou partiel à tout moment, et dont la page affirme que «la moitié de mes intérêts est automatiquement versée à l’association de mon choix» (parmi les 24 associations partenaires du crédit coopératif, ndlr). Concernant les modalités d’ouverture, Lysiane Colin explique : « Cela peut se faire en personne à l’agence de Quimper mais aussi à distance via notre e-agence (banque en ligne) située à notre siège de Nanterre. »

Conclusion : certes, les banques éthiques n’offrent pas que des avantages. Il y a peu d’agences donc pas de banque de proximité, ce qui cause certains problèmes (le dépôt de chèques se fait par la Poste par exemple). Il y a aussi quelques faiblesses dans l’offre ou dans la structure même de ces banques : la NEF ne propose pas encore de compte-chèque et ses prêts sont parfois à des taux un peu au-dessus du marché, ce qui est le prix de son éthique exigeante (elle ne refinance absolument pas son activité sur les marchés financiers et elle est indépendante des groupes bancaires). le Crédit Coopératif est adossé au groupe BPCE, et certains de ses produits (certains prêts, certains plans d’épargne en actions) ne sont pas vecteurs des valeurs de l’ESS.
Cependant, d’un point de vue éthique, ces deux banques restent largement supérieures à la plupart des autres banques françaises dans la mesure où elles font tout pour réduire l’empreinte carbone de leurs activités, sont fortement impliquées dans l’Économie Sociale et Solidaire, et évitent la spéculation à outrance sur les marchés financiers.
Pour finir, Causette nous explique avec
cette BD amusante que l’impact environnemental de nos petites économies est beaucoup plus fort que celui de nos actions quotidiennes, car c’est notre argent qui donne son pouvoir à notre banque. Il est donc important de choisir sa banque de manière éclairée et d’être attentif à ses investissements.

POUR ALLER PLUS LOIN
Le calendrier des événements où sera présente la NEF. Des rencontres sont également organisées au Mouton à Cinq Pattes à Brest (Finistère) le deuxième vendredi de chaque mois de 17:00 à 18:00, et au café associatif Kikafékoi à Langueux (Côtes d’Armor) le deuxième jeudi de chaque mois de 17:30 à 19:30.
-Un
excellent article de bastamag expliquant ce qu’est une banque éthique et les perspectives d’avenir de ces structures.
Le site Bank Track (en anglais) surveille les investissements bancaires dans le monde, et propose des liens vers des pétitions adressées aux banques responsables pour protester contre les investissements non éthiques (énergies fossiles, atteintes aux droits de l’homme etc).
– Les Amis de la Terre
ont émis en 2014 un rapport sur l’impact climatique des banques françaises, un peu daté mais toujours d’actualité. Ils proposent un formulaire permettant de contacter votre banque si elle est concernée afin de lui demander de cesser de financer des projets destructeurs de l’environnement.
– Le
fond d’investissement Energie Partagée (partenaire de la NEF, labellisé Finansol) propose des actions à 100 euros pour financer des projets de développement des énergies renouvelables.




MéGo : quand le mégot devient objet

« Il est si petit. Bon vraiment si je laisse tomber là, qui s’en apercevra ?! Ni vu, ni connu et déjà je ne le vois plus. Hum ce soulagement. Non c’est vrai une fois fini on en a plus envie. Dans ma poche ? Ah non et l’odeur qui stagne pendant des heures. ». Si petits et pourtant si gênants, qui s’occupe des mégots dans le tri sélectif ? Ils sont peu nombreux à proposer une solution. La société MéGo à Bourg Blanc (29) valorise les mégots de cigarettes mais attention sous certaines conditions.

Un constat : le mégot n’est pas un déchet comme les autres

« 30% de la population française est fumeuse selon les dernières statistiques » introduit le gérant de la société MéGo, Bastien Lucas. La masse de mégot produite par jour est colossale. Ils finissent bien souvent dans les ordures ménagères ou dans les rues, les caniveaux, la mer. Or loin d’être biodégradables, les mégots sont hydrodégradables, c’est à dire qu’ils se désagrègent au contact de l’eau. Cependant les molécules qui le composent, devenues invisibles, sont d’une forte toxicité. Selon des études récentes ils représenteraient 40% des déchets présents en mer méditerranée. Certaines études tracent la durée de vie d’un mégot pour une moyenne de quinze années, mais les scientifiques ne sont pas certains que les nanoparticules , particules invisibles à l’œil nu, aient véritablement disparu.

Il faut ajouter à cela le changement des habitudes de consommation. Depuis le 1er février 2007, en France, et l’interdiction de fumer dans les lieux fermés accueillant du public, beaucoup de mégots se retrouvent à la rue par manque de structures mises à disposition pour les récupérer. Bastien Lucas, et la société MéGo, souhaitent jouer sur les deux tableaux : mettre des cendriers à disposition ET séparer les mégots du reste des ordures ménagères pour les valoriser.

Le processus du traitement des mégots

En 2013, un des clients d’Eco-action +, première entreprise de Bastien Nicolas spécialisée dans le recyclage de déchets d’entreprise, recherche une solution pour le traitement de leurs déchets mégots. L’idée intéresse et Eco-action + lance des recherche en 2013. Ils trouvent une entreprise canadienne et une anglaise. Mais les deux filières n’offrent pas de transparence quand au suivi post collecte, Eco-action + décide donc de se lancer elle même dans le traitement des mégots de cigarette.

Mais par quoi commencer ? « Il fallait d’abord comprendre de quoi était constitué un filtre de cigarette, de quelles molécules. Il y a peu de d’information sur le sujet, les producteurs de tabacs gardent le secret ». Bastien Lucas réalise alors «  qu’il y a tout à faire dans le domaine ». Ils font appel à un bureau d’étude pour identifier les matières « dangereuses » afin de trouver le procédé pour les séparer de la matière valorisable. Sans oublier de prendre en compte l’impact de l’acheminement des mégots jusqu’au centre de valorisation et l’impact de leurs procédés.

Comment se passe le tri ? Les mégots sont récoltés en Bretagne et avec des entreprises partenaires (en région parisienne, en Occitanie et en Loire Atlantique) qui leurs servent de point de récupération des mégots. Acheminés jusqu’à Bourg Blanc, le reconditionnement peut alors commencer. Tout commence par un triage grossier, c’est à dire que les chewing gums, les allumettes et autres matières agglomérées à la cigarette sont éliminées. Ensuite, le reste est broyé pour éliminer la cendre, le papier et le tabac. La matière restante, constitué du filtre et des quelques 4000 molécules qu’elle peut contenir, est mise à décanter puisque les filtres sont hydrodégradables. L’eau de décantation est filtrée puis réinjectée dans le cycle de traitement . A la fin du cycle, la matière plastique (principale constitution du mégot) et les déchets dangereux se retrouvent séparé. Petit bémol, la société ne sait pas combien de fois l’eau peut-elle être utilisée avant d’arriver à saturation. Les déchets restants, soit 10 % de la masse de base, sont envoyés en traitement de déchet dangereux. La matière plastique servira quand à elle à la fabrication d’objets du quotidien comme des cendriers, des portes crayons, des portes plats…etc

         

Pour l’instant l’usine de traitement de mégots est au stade d’essai, ils optimisent encore leurs procédés afin de pouvoir réaliser des objets plus volumineux, avec des formes plus complexes. Ils nous avouent « On triche, on ajoute une goutte d’huile essentielle » car effectivement « une odeur reste », et « ces objets ne sont pas voués à devenir des meubles ».

Le reconditionnement ne sera lancé qu’en octobre 2017, l’entreprise étant en attente d’une machine plus adaptée à ses besoins.

Non ce n’est pas une finalité à la cigarette !

Attention, MéGo pare à toutes les critiques. L’entreprise ne se présente pas comme une finalité. « L’idéal serait que les gens arrêtent de fumer bien entendu ! » confirme Bastien Lucas. Son action commence donc par de la sensibilisation au sein des entreprises partenaires, 80% sont des grandes entreprises comme Véolia ou Hénaff, et quelques TPE. Puis, si l’entreprise souhaite développer son action, la société peut mettre à disposition du matériel tels que des cendriers ou s’occuper du traitement des mégots. Et le must c’est le pack ! Mais bien entendu le pack est payant et s’adapte davantage au budget des grosses entreprises que des TPE ou des petites structures.

Le processus est en lancement et n’est pour l’instant adapté qu’aux structures salariales, qui sait peut-être un jour le sera t’il par les collectivités !

 




Tag29 : Lancement des inscriptions à l’idéateur

Le Tag 29, propulseur entrepreneuriat collectif du Finistère, lance un appel aux inscriptions pour le lancement de sa fonction « idéateur ». Objectif : propulser une idée vers un projet concret de création d’entreprise.

 Détecter les besoins du territoire et accompagner des personnes ayant une idée ou un projet d’entreprise collective, innovante, sociale et solidaire pour y répondre ». Tel est le double objectif des Tag22, Tag29, Tag35 et Tag56, ces propulseurs d’entrepreneuriat collectif créées en 2016 sur tout le territoire breton. Baptisés « Tag » pour « Trajectoires Agiles », ces dispositifs favorisent l’éclosion d’entreprises locales, collectives et innovantes, en réponses aux besoins du territoire. Ces « Propulseurs », qui s’appuient sur les Pôles ESS du territoire bretons, comprennent trois outils : un « révélateur », qui permet de lancer des projets en réponse à des problématiques préalablement identifiées sur le territoire, par des acteurs qui y sont déjà établis ; « l’idéateur », qui accompagne les porteurs de projets seuls ou en collectif de l’idée vers un projet d’entreprises solidaires ; et « l’incubateur » qui accompagne des projets sortant des premiers outils jusqu’à qu’elles fonctionnent de manière autonome et soient créatrices d’emplois durables sur le territoire.

La fonction « Idéateur » est désormais lancée sur les Pays de Morlaix et Brest. « L’Idéateur accompagne un-e créateur/-trice potentiel/-le dans le cheminement d’une idée d’activité économique à un véritable projet de création d’entreprise socialement innovante. Il permet au potentiel créateur d’appréhender ce qu’implique sur le plan humain et professionnel de devenir entrepreneur et de vérifier l’opportunité sociale, économique, environnementale de son idée.

Il prépare le porteur à candidater à l’incubateur de TAg29 ou à tout autre dispositif

d’accompagnement à la création d’entreprise qui s’avérerait plus adapté. » explique l’Adess du Pays de Morlaix, qui porte le Tag. Pour la prochaine session, les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes, jusqu’au 31 janvier 2018. Attention le nombre de place est limité : 12 places à Brest, et 12 places à Morlaix. A Brest, la session de l’idéateur se déroulera tous les mardis du 13 février au 8 avril 2018. A Brest, ce sera tous les vendredis du 16 février au 6 avril 2016, soit pour les deux villes un total de 8 journées. Pour y participer, il faut remplir le formulaire en ligne suivant et adresser son paiement (120 euros pour un porteur d’idée seul, 90 euros par personnes pour un projet porté à 2, et 80 euros par personne pour un projet porté à 3). Pour plus d’informations, direction également l’Adess du Pays de Morlaix : incubateur@adessdupaysdemorlaix.org




Notre sélection de livres et films pour Noël

Noël approche à grands pas…si vous êtes en panne d’idées cadeaux, nous vous proposons une sélection de livres et de films consacrés au développement durable et solidaire. Des ouvrages et long-métrages, bretons ou non, que nous avons chroniqués sur notre site tout au long de cette année 2017 !

 

Les livres :

Les 50 règles d’or zéro déchets

Il est grand temps de réduire nos déchets, les poubelles débordent ! Pas toujours facile de savoir comment s’y prendre. Le livre « Les 50 règles d’or zéro déchets », paru aux édition Larousse, nous montre qu’amorcer la démarche peut être finalement assez simple ! L’auteur, Julie Niel-Villemin, est journaliste en télévision et en presse écrite, spécialiste des questions environnementales. Elle a également à son actif le livre « Les 101 règles d’or de la Green Attitude ». Avec « Les 50 règles d’or du zéro déchets », elle a pour objectif de nous inciter à réduire nos déchets et à repenser nos habitudes de consommation grâce à des petits gestes du quotidien, à la portée de chacun : privilégier les circuits courts, consommer des produits de saison, dire non au suremballage, optimiser les restes, pour l’alimentation ; se mettre à l’hygiène intime écologique (serviettes jetables ou coupe menstruelle), faire ses cosmétiques soi-même, privilégier le solide, dans la salle de bains ; organiser un vide-dressing, réparer ou faire réparer, louer une tenue, pour nos armoires…

Lire notre article  « Avec les « 50 règles d’or zéro déchets », plus d’excuses pour réduire le volume de la poubelle ! »

« Recette saines et gourmandes pour enfants récalcitrants »

Dur dur de faire manger les enfants ? Les éditions Terre Vivante ont pensé à tous les parents en détresse avec « Recette saines et gourmandes pour enfants récalcitrants », un ouvrage d’Amandine Geers et Olivier Gorce. Avec au menu pas moins de 45 recettes originales et ludique à cuisiner en famille ! Très pédagogique et bien illustré par de grandes photos, l’ouvrage fourmille de conseils et de recettes qui feront le bonheur des enfants, mais aussi, par leur originalité et leur facilité, des plus grands !

« Recette saines et gourmandes pour enfants récalcitrants », 118 pages, Editions Terre Vivante, 12 euros.

A lire notre article : Des recettes ludiques et saines pour les enfants qui n’aiment pas manger !

Le Fanzine des Jeannettes, pour consommer local et sans déchets sur le Pays de Morlaix

Chloé Chevalier et Pauline Remeur, deux jeunes morlaisiennes, viennent de lancer leur association et leur fanzine « Les Jeannettes » sur le Pays de Morlaix, Au programme : des adresses, des astuces, des recettes, des conseils…pour consommer local et réduire ses déchets !Consacré à la commune de Saint-Martin-Des-Champs, le premier numéro présente les bonnes adresses pour se fournir en produits locaux sur la commune, des astuces DIY et pour réduire ses déchets, un « défi de la saison », une double-page pour les enfants…Le tout pour deux euros ou deux Buzuks ! Edité à 500 exemplaires, le fanzine est disponible dans une vingtaine de point de vente du Pays de Morlaix. Le deuxième numéro est sur le point de sortir et sera consacré au secteur de Taulé-Locquénolé, avec un focus sur les fêtes de fin d’année, sous l’angle de la consommation locale et de la réduction des déchets.

A lire, notre article : Avec les Jeanettes, consommez local et sans déchets sur le Pays de Morlaix !

La Slowlife en pleine conscience

« Rythme effréné ». L’ expression revient tout au long de ce petit livre de 95 pages. Pour Cindy Chapelle l’urgence de nos sociétés nous pousse à courir sans cesse et à oublier de prendre du temps pour soi. Anxiété au travail, épuisement ou « burn-out »,  sentiment de faire «fausse route » ou encore « état de blancheur » pour le sociologue David Le Breton dans son ouvrage Disparaître de soi, sont les conséquences psychologiques de cet état d’urgence. Ces états d’asséchement émotionnels ne sont pas encore reconnus comme « maladies professionnelles », mais ils tendent à le devenir. Cindy Chapelle propose de reprendre sa vie en main en décidant de ralentir. Une philosophie inspirée du mouvement de la Slow Food : LA SLOW LIFE.

A lire, notre article : Chronique livre : La slow Life, en pleine conscience de Cindy Chapelle

Trémargat à l’honneur dans un livre

Les éditions Coop Breizh ont fait paraître un ouvrage consacré à Trémargat, petite commune des Côtes-d’Armor particulièrement dynamique en matière de transition écologique et de participation citoyenne. Il apporte un éclairage sur les raisons qui font que la commune a su révéler et mobiliser les énergies.

Lire notre article : Trémargat à l’honneur dans un livre

Les films (disponibles en DVD ou vidéo à la demande)

Food Coop

Rediffusé cette année en novembre dans le Centre Bretagne dans le cadre du mois de l’Economie Sociale et Solidaire, « Food Coop » est un documentaire retraçant l’histoire et le fonctionnement de la Park Slope Food Coop, un supermarché coopératif qui a vu le jour en 1973 aux Etats-Unis. Le modèle économique de la structure est simple, mais à contre-courant du modèle de la grande distribution actuel. Chaque membre de la coopérative travaille 2h45 par mois, et bénéficie en échange de produits alimentaires de bonne qualité (dont du bio), à des prix bas. Dans cette coopérative, pas de PDG, pas d’actionnaires, mais une myriade de bénévoles et 80 employés, pour un chiffre d’affaire de 51 861 762 dollars de chiffre d’affaires. Et une économie moyenne de 250 dollars par ménage en allant y faire ses courses, comparé aux supermarchés traditionnels. Un film qui a donné des idées puisque un projet de supermarché coopératif est désormais en route sur Rennes !

Litre notre article sur Food Coop

L’éveil de la permaculture

Sorti en avril 2017, le film L’éveil de la permaculture fait un tour de France de ce qui est, plus qu’une méthode de culture, une philosophie de vie.

« La permaculture laisse entrevoir une lueur d’espoir avec ses solutions écologiquement soutenables, économiquement viables et socialement équitables. » C’est cette lueur d’espoir et ses solutions qu’Adrien Bellay, réalisateur du film L’éveil de la permaculture, a voulu rencontrer.

Tout au long du film, on suit des adeptes de la permaculture. Formateurs, ingénieur agronome, apprentis en permaculture… C’est tout un monde qui s’ouvre aux spectateurs.

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