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Déchets, alimentation et consommation au cœur des Rencontres Régionales du Reeb

Jeudi 8 et vendredi 9 se dérouleront à Morlaix l’édition 2018 des Rencontres Régionales du Réseau D’Education à l’Environnement en Bretagne, autour du thème « Déchets, alimentation, consommation : nouvelles pratiques pédagogiques ». Plus de 70 acteurs de l’éducation à l’environnement en Bretagne sont attendus pour ces journées d’échange et de débat.

Après une année de pause en 2017, les Rencontres Régionales du Réseau d’Education à l’Environnement en Bretagne (Reeb) reviennent. Elles se déroulent cette année les 8 et 9 février à l’Auberge de Jeunesse de Morlaix. Le thème choisi pour 2018 : « Déchets, alimentation, consommation : nouvelles pratiques pédagogiques ». Au programme : échange et partage d’expériences sur le thème de l’alimentation, des déchets, du gaspillage alimentaire, et de la consommation. « Aujourd’hui, on s’aperçoit que compte tenu des forts enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés, on ne peut se contenter de faire seulement de la sensibilisation. Il y a une nécessite de changements profonds de comportements, et de mode de vie », commente Michel Clec’h, Président du Reeb.

Durant deux jours, temps d’échanges et ateliers vont se succéder. Le jeudi, la journée démarrera avec une table-ronde sur le thème « Accompagner le changement de comportement chez l’adulte dans la prévention des déchets ». avec Mickaël Dupré, chercheur en psychologie de l’environnement, Clément Le Fur, président de Zéro Waste Cornouaille, et Michèle Hénot, animatrice prévention des déchets à la Communauté de Communes Pays d’Iroise. L’après-midi débutera avec un forum « Particip’actif » durant lequel les acteurs de l’éducation à l’environnement présents pourront présenter leurs outils pédagogiques. Des visites sur site sont aussi programmées : à Cellaouate (fabricant de ouate de cellulose à base de papier journal recyclé), quai de transfert de Morlaix Communauté, jardin partagé au naturel, atelier DIY avec Régine Quéva…

Le lendemain, place aux ateliers « témoignages ». Des structures présenteront leurs actions en terme d’éducation à l’alimentation, la consommation, et à la prévention des déchets. On y retrouvera le défi « familles zéro déchets » de Morlaix Communauté, les circuits-courts par et pour les citoyens, le label Eco-Ecole et les déchets, la lutte contre le gaspillage en restauration collective, les éco-évènements… A noter la présence sur les deux journée d’Eco-Bretons, qui réalisera interview et articles !

Plus d’infos

http://www.reeb.asso.fr/




« Citoyens financeurs », une plateforme internet pour relier projets et épargne solidaire

Depuis le 27 janvier, les porteurs de projets locaux répondant aux valeurs de l’économie sociale et solidaire et du développement durable, et cherchant des financements citoyens peuvent se faire connaître via la plateforme « citoyens financeurs ». Lancée par l’Association des Cigales de Bretagne, elle permet à ces Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire de prendre connaissance de projets pouvant être financés par leurs sociétaires.

Depuis 1983, les Cigales essaiment en France. En Bretagne, elles se sont fédérées en association régionale depuis 2008. A la fin de l’année 2012, on comptait 71 clubs Cigales actifs dans la région, mobilisant près de 1000 personnes. L’Association des Cigales de Bretagne a lancé un deuxième plan de développement en 2014, visant à atteindre les 140 Cigales actifs à la fin de cette année 2018. Mais qu’est ce qu’une Cigales ? C’est un « Club d’Investisseurs pour Une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire ». Ils regroupent des citoyens désireux de financer des projets locaux sur une durée de cinq années. Entre 2012 et 2017, ce sont ainsi plus de 2 millions d’euros qui ont été investis dans la région, permettant de financer des projets répondant aux valeurs de l’économie sociale et solidaire et du développement durable.

Les Cigales de Bretagne, regroupés en association, viennent de lancer un tout nouvel outil numérique : la plateforme « Citoyens financeurs ». Elle permet de mettre en relation les porteurs de projet recherchant un financement et les Cigales cherchant des projets à financer.

Sur le site sont ainsi présentés des projets bretons qui ont des valeurs s’inscrivant dans le développement durable, le développement local, à impact social et/ou solidaire. Tous cherchent des financements. Les Cigales bretonnes peuvent alors via cet outil découvrir les différents projets, et prendre contact avec le porteur et le rencontrer, et choisir de le soutenir par apport de capital, prêt ou don, suivant la structure juridique du projet. Pour le moment, ce sont 14 projets, de nature aussi diverse qu’une savonnerie à la ferme, qu’une épicerie/bistrot/restaurant, qu’une fromagerie ou qu’une nouvelle micro-brasserie bretonne, qui attendent un coup de pouce des cigaliers bretons !

Plus d’infos

www.citoyens-financeurs.org




Edito. Notre-Dame-des-Landes : la voie de la sagesse…

(Par Dominique Guizien, président d’Eco-Bretons) Notre-Dame-des-Landes est mort. Vive Notre-Dame-des-Landes, a-t-on envie dire paraphrasant ainsi les hérauts de l’Ancien Régime, annonçant la fin d’un règne et le début du suivant.

La décision qui a mis fin à près de 50 ans d’atermoiement des gouvernements successifs clôt un chapitre tumultueux de l’histoire de l’aménagement de notre espace et ouvre, peut-être, en même temps, une nouvelle ère. Ce fut donc une décision sage puisque manifestement les positions étaient si profondément figées que le statu quo n’était plus possible. Sage surtout parce, que tournant le dos à des schémas de pensée du passé, le Premier Ministre a choisi de prendre en compte les arguments de ceux qui croient que notre présent appartient déjà aux générations futures.

En effet, un projet conçu il y a 50 ans, à une époque où tout le monde ou presque pensait que notre planète pouvait indéfiniment subir une croissance elle-même infinie, était un vieux projet et si son urgence avait été déclarée à l’époque, il est certain que ce demi-siècle d’inaction a démontré que cette urgence était surtout dans la tête de ceux qui croyaient à l’époque que agir ne pouvait rimer qu’avec construire.

Mais cette décision ne saurait s’arrêter à cela sinon ce ne serait, comme le proclament les déboutés du droit de bétonner, qu’un reniement de plus de la puissance public. Or, en cette période où les pouvoirs publics ont mauvaise presse, rien ne serait pire qu’un aveu de faiblesse de nos représentants dans une époque où la démocratie est partout, battue en brèche.

Cette décision doit donc s’inscrire dans un projet politique global.

Le territoire des mobilités

Pour l’instant, un seul élément a été mis sur la table : l’aéroport de Nantes-Bouguenais va être aménagé pour faire face aux évolutions prévues du trafic. Pour le reste, rien n’est écrit.

Et pourtant, la page est encore blanche concernant l’avenir des transports dans le grand Ouest.

La première question qu’il convient de se poser : comment un aéroport s’inscrit-il dans le schéma des mobilités des populations concernés ? Cette question est fondamentale et aurait même dû être posée en préambule du débat public sur un projet précis.

Ceci nous pourrait nous amener très loin dans la réflexion sur l’aire géographique d’analyse, sur la nature des mobilités selon les populations, les périodes de l’année et les aires d’analyse. Il y a paraît-il un document qui synthétisera tout cela : on appelle cela SRADDET en jargon administratif, ce qui veut dire Schéma d’aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires. Si la réflexion s’étend à la Bretagne, ce document pourrait même s’appeler Breizh COP, en référence à la méthode utilisée pour discuter largement des changements climatiques au niveau planétaire.

La rénovation du débat public

Cette décision met en évidence, par contraste, les graves dysfonctionnement du débat public. Les procédures mises en place jusqu’à présent ne sont le plus souvent que des enquêtes commodo-incommodo un peu poussées visant à mesurer le degré d’adhésion ou de refus des populations locales. La convention d’Aarhus a rajouté un volet environnemental mais à aucun moment, pour des infrastructures qui vont durer des décennies, on ne se préoccupe de l’impact de tels projets pour les générations futures . En outre, si l’analyse écologique est d’un quelconque intérêt, elle nous apprend que le monde du vivant n’a pas de frontière mais qu’il a une mémoire et donc que l’impact ne se mesure pas sur quelques kilomètres, ni sur quelques années. A cet égard, je voudrais rectifier deux petites erreurs d’analyse faite par les défenseurs du projet qui s’appuient sur un vote des populations concernées. La première erreur est d’affirmer que la démocratie a parlé puisque la population du département a été consultée puis dans la même phrase ajouter que ce projet concerne quand même les 8 millions d’habitants du grand Ouest. La seconde erreur est justement de penser que seules sont concernées les gens vivant aujourd’hui sans tenir compte des reproches de ceux qui naîtront dans 20 ou 30 ans dans un monde plus invivable que le nôtre parce que nous aurions laissé les choses se dégrader. Or ceux-ci ne pouvant s’exprimer, il aurait fallu que d’autres le fassent. L’expertise ici a manqué. Voici de nouvelles pistes à creuser pour que demain, le débat autour de tout nouveau projet de territoire se déroule dans des conditions sereines. A défaut, il est à craindre que ces projets deviendront autant d’abcès de fixation et des projets nouveaux deviendront faute de consensus, des vieux projets. L’exemple de Notre-Dame-des-Landes, mais il n’est pas le seul, est là pour nous montrer que les vieux projets sont par essence des projets morts-nés.

Un projet de territoire

Reste la question du devenir de ces 1650 hectares rendus à un usage autre. Il convient d’abord de souligner que si ce projet a aussi longtemps résisté aux tentatives de passage en force ou en souplesse de l’Etat, cela tient surtout à la grande capacité des habitants de ce territoire précis à se regrouper pour exprimer un refus collectif. Sans cette résistance initiale, il y a longtemps que le dernier Concorde se serait envolé de Nantes. Ce territoire est d’abord le leur. Sans l’agrégation d’autres personnes venues les rejoindre parce qu’elles trouvaient que leur combat était juste, parce que les résistants de la première heure proposaient une vision de l’agriculture et de la gestion des espaces ruraux qui convenaient à leurs aspirations, Vinci aurait déjà inauguré son 36eme aéroport. Ils s’y sont installés pour certains et ont développé des activités conformes à ces aspirations. Ce territoire est devenu aussi le leur. Ce sont donc eux qui doivent dire ce qu’ils veulent faire de ce territoire. Et quitte à fâcher les grincheux, c’est faire trop d’honneur à ces quelques kilomètres carrés de les ériger en bastion de la lutte anti-capitaliste. Le capitalisme mondialisé est autrement puissant pour se préoccuper de ces quelques arpents de bocage. La lutte contre les prédateurs de l’économie mondiale doit se mener ailleurs et avec des moyens autrement puissants. La remise en état rapide des routes sur cette zone sont un premier signe qui montre que les occupants de la zone ont bien l’intention de faire de ce territoire, un territoire de projet.

La voie de la sagesse ?

L’abandon du projet aéroportuaire est un premier petit pas sur la voie de la sagesse. Par modestie, je ne dirai pas que les trois pistes esquissées ici sont la voie de la sagesse mais j’ai la faiblesse de croire qu’elles peuvent y contribuer.

Pour tout dire, si demain, les SRADDET de Bretagne et des pays de Loire, élaborés dans le cadre d’un débat public rénové dans le sens indiqués ci-dessus, remettaient sur la table un projet d’aéroport du côté de Nantes, si demain les 1650 hectares de l’ex-ZAD devenaient une zone d’élevage intensif partagée entre une petite dizaine d’exploitants agricoles, je serai évidemment très déçu mais pas découragé pour autant. Cela prouverait que le message des acteurs de la transition écologique et de médias indépendants comme Eco-Bretons n’aura pas encore été suffisamment audible et qu’il convient donc d’en renforcer l’audience.




Editorial. 2018, année nouvelle

A cette époque de l’année, il est coutume de parler de nouvelle année. Pour Eco-Bretons, ce sera effectivement une année pleine de nouveautés.

En effet, ce sera la première fois que nous fêterons un anniversaire. En 2018, Eco-Bretons aura 10 ans. A l’époque, on nous appelait Bretagne Durable. Nous comptons bien fêter dignement cet anniversaire et il y aura sûrement de la fête dans l’air.

Fin 2017, nous vous avions sollicités pour savoir ce que vous pensiez de nous. Vous avez été nombreux à nous répondre et nous vous en remercions. Bien sûr, les résultats de cette consultation seront mis en ligne prochainement. Nous avons bien entendu ce que vous nous disiez et nous nous efforcerons de vous satisfaire au mieux.

Comme nous, vous pensez que nous sommes, que vous êtes, chacun à notre petit niveau, des acteurs des transitions en cours dans notre société, en cette période et dans cette région. Connaître ce qui se fait ailleurs et qui marche nous conforte toutes et tous un peu plus dans cette certitude et nous donne un peu plus d’enthousiasme pour faire un nouveau petit pas en avant vers un monde que nous voulons meilleur.

Évidemment, si nous voulons en faire plus, il faudra nous renforcer. En réduisant leurs aides directes ou indirectes, les pouvoirs publics nous ont paradoxalement rendu un petit service en nous rappelant que nous, citoyens, devons d’abord compter sur nos propres forces et nos propres soutiens pour avancer. Plus encore que les années passées nous aurons besoin de vous et quand vous avez été consultés, vous nous avez répondu qu’on pouvait compter sur vous. Le message est bien passé. Nous ne manquerons pas de vous en reparler dans les prochaines semaines.

2017 a été l’année où beaucoup ont enfin réalisé que l’information pouvait être une dangereuse arme de manipulation, laissée aux mains de personnes et d’organisations aux arrières-pensées douteuses. Webmédia indépendant et éthiquement engagé Eco-Bretons contribuera, dans son domaine propre, les transitions écologiques et sociales, à vous donner quelques clés pour décrypter une réalité parfois complexe.

Plus que des vœux, ceci est un programme pour l’année et si nous devions formuler un vœu, ce serait que dans 12 mois, quand nous regarderons en arrière, nous puissions nous dire, que le monde que nous trouvons est décidément un peu meilleur que le monde que nous avions trouvé en commençant l’année, c’est à dire maintenant.

Alors nous pourrons dire que 2018 aura été une bonne Année.




De A à Z. Valoriser les peaux de bananes

Cette semaine, Éco-Bretons vous « glisse » des astuces à partir de peaux de bananes! 
Arrêtons de les jeter, elles peuvent être utilisées de diverses manières et remplacer des produits ou préparations qui encombrent nos placards… 
A diffuser sans modération!
Et si vous avez d’autres astuces, n’hésitez pas à les partager! 
Contact: info@eco-bretons.info
Ingrédient
1 peau de banane BIO, pardi!
Usages
Engrais: Laisser macérer la peau d’une banane dans 1/2 litre d’eau pendant une nuit. Verser dans un arrosoir en filtrant, puis diluer avec de l’eau. Idéal pour les plantes d’intérieur, les rosiers ou le potager! Plus qu’un fertilisant, ce liquide va également repousser les pucerons.
Démangeaisons: Passer l’intérieur de la peau sur les zones irritées. Appliquée rapidement, elle peut également soulager les piqûres d’orties ou d’insectes.
Masque purifiant: La peau doit être appliquée quelques minutes sur le visage. Réaliser de petites torsions en massant légèrement, puis rincer. Le visage sera naturellement hydraté, les rougeurs et les rides atténuées.
Blanchir les dents: Frotter les dents plusieurs fois par semaine avec l’intérieur de la peau avant d’obtenir un résultat.
Entretien du cuir: Plus de cirage? L’intérieur de la peau peut nourrir les chaussures. Attendre quelques minutes avant de frotter avec un chiffon doux pour les faire briller.
Entretien des bijoux en argent: Si les bijoux sont un peu ternes, frotter les zones noircies avec l’intérieur de la peau et rincer. Ne pas hésiter à nettoyer d’autres métaux, même si le résultat est moins spectaculaire.
Astuce pour les fumeurs: Le citron atténue les traces laissées par le tabac… et les peaux de bananes nettoient aussi les doigts jaunis.
On peut également cuire les peaux, les mixer et les associer à une préparation à base de fruits… ou réaliser un délicieux vinaigre, il suffit de laisser macérer la peau dans du vinaigre pendant quelques jours, puis de filtrer.
Si malgré tout, les peaux n’étaient pas utilisées, alors zou, pour les poules ou au compost!



L’éco-hameau du ruisseau : « Nous sommes un laboratoire vivant permettant d’expérimenter des modes de vie alternatifs »

Dans les années 70, Patrick et Brigitte Baronnet ont quitté Paris pour adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement ainsi que de la santé humaine. Ils se sont installés à Moisdon-la-Rivière, entre Rennes et Nantes en Loire-Atlantique. Depuis 1997, ils organisent des éco-festivals et des formations diverses et variées pour montrer au grand public comment vivre autrement. Ils ont reçu jusqu’à aujourd’hui entre 40 et 50 000 personnes dans leur « maison autonome », autosuffisante en eau et électricité. Patrick Baronnet nous explique le sens de sa démarche et le fonctionnement de son éco-hameau.

Quel est votre démarche avec l’eco-hameau du Ruisseau ?

Nous ne souhaitons pas donner de leçons mais montrer comment nous pouvons changer nos manières de penser en prouvant qu’il est possible de changer de vie et de tirer plus de satisfaction d’un mode d’existence plus simple, en utilisant comme support la maison autonome que nous avons conçue.
C’est une démarche de changement sociétal. Nous tendons vers l’autosuffisance en matière alimentaire, et notre réseau de voisins et maraîchers complètent le manque. Nous avons une voiture de 20 ans que nous maintenons en état, une machine à laver le linge, nous faisons quelques courses en ville. En ce qui concerne les soins médicaux, nous savons nous soigner. Nous n’allons qu’une fois tous les 10 ans voir le médecin ! En revanche, bien sûr, l’hôpital est indispensable en cas d’accident.

Pour des raisons solidaires, nous sommes à la sécurité sociale que nous sollicitons finalement très peu (pour les soins des dents et des yeux).
Nous sommes 100% autonomes sur notre consommation énergétique (eau, électricité), nos besoins alimentaires sont couverts aux 2/3 par nos jardins. Notre objectif est de subvenir à nos besoins au maximum sur un territoire local ou proche.

Il est important de préciser que nous prônons le contraire du repli sur soi et que nous interagissons avec la société sur la base du respect des gens qui nous entourent, ainsi qu’en consacrant un temps important à l’accueil des nombreux visiteurs.

Comment est organisé l’eco-hameau du Ruisseau ?

Le hameau contient six bâtiments tous construits suivant des préceptes de respect de l’environnement.

La « maison autonome », qui est autosuffisante en énergie grâce à une éolienne et des photopiles pour l’électricité et un système de collecte et de purification naturel de l’eau de pluie.

La maison 3E (Ecologique, Economique, Entraide) : les matériaux de construction sont renouvelables et recyclables (paille, chanvre, bambou etc). Le coût de ces matériaux ne dépasse pas 20 000 euros et elle est économique en matière de chauffage. Sept stages de formation ont été organisés pour sa construction en partageant les savoir-faire.

L’habiterre, qui est une yourte construite en matériaux écologiques dont le coût total est de l’ordre de 10 000 euros.

Le magnifique « zôme » (qui est aussi une contraction de « dôme » et « zonaèdre »), grande pièce unique conçue pour instaurer le calme, et qui permet des échanges en douceur quand des négociations doivent avoir lieu entre les humains qui habitent le hameau.

Comment fonctionne la gestion des ressources ?

Nous avons organisé notre grand « jardin mandala » selon les préceptes de la permaculture, et nous avons aussi quelques animaux (poules, moutons) que nous gardons pour leur compagnie, la laine et les œufs, et dont les excréments, tout comme ceux des humains, sont mis au compost et décomposés en terreau. Nous utilisons l’eau de pluie qui est recueillie sur le toit des bâtiments et stockée dans des citernes. Elle est passée à travers des filtres naturels et devient potable. Nous utilisons des photopiles, et une éolienne capable de capter des vents à faible vitesse pour la production d’électricité. Il faut compter un budget de 10 000 à 15 000 euros pour l’achat et l’installation de photopiles, qui transforment l’énergie solaire en électricité. Celles-ci durent de 35 à 40 ans. Grâce à ces systèmes, nous sommes autosuffisants en énergie depuis 20 ans.

Bien sûr, pour être autonome énergétiquement, il faut aussi apprendre à vivre de moins. Il y a beaucoup de façons simples de faire des économies sans se sentir privé à aucun moment. En ce qui concerne l’eau, nous vivons très bien avec l’eau de pluie que nous récoltons car nous avons des toilettes sèches, ce qui réduit déjà les besoins en eau de 35%, nous ne prenons pas de douches trop longues, réglons la machine à laver le linge sur un cycle court et faisons la vaisselle à la main. Il y a des gens qui, après avoir passé quelques jours ici et avoir expérimenté ce mode de vie, pleurent en se rendant compte qu’ils sont, pendant des années, passés à côté d’une meilleure vie.

L’éco-hameau est ouvert à d’autres familles depuis 2012, et à l’heure actuelle nous sommes 3 familles (7 adultes et 2 enfants). Chaque habitation a son jardin individuel, et nous entretenons tous ensemble le grand jardin mandala de 400 m² qui nous donne des pommes de terre, des oignons, de l’ail, de l’échalote, et des cucurbitacées en abondance.

Nos jardins sont évidemment cultivés en bio depuis bien longtemps. Les exploitations agricoles proches de nous utilisent les méthodes conventionnelles avec des pesticides et engrais. Nous évitons les remarques malgré notre tristesse, mais nous constatons une évolution positive des mentalités vers des méthodes d’exploitation plus respectueuses de l’environnement. Nous ne sommes d’ailleurs pas incommodés par la pollution car même si les terres alentours sont traitées, notre eau potable est issue du ciel et stockée sous terre sans contact avec la pollution des nappes phréatiques.

Quels sont les compétences et apports nécessaires pour se lancer dans cette démarche ?

Les compétences s’acquièrent au fur et à mesure. Il n’est pas nécessaire d’être un scientifique ni même un spécialiste pour se lancer dans la démarche de construire sa propre maison. Nous avons beaucoup appris sur le tas, ce qui nous a menés par exemple à l’invention du chauffe-eau solaire, qui nous fournit des douches chaudes avec de l’énergie produite de façon autonome. Ce qu’il faut absolument, c’est de la volonté. Il ne faut pas avoir de complexes à ne pas avoir les connaissances au départ ; les spécialistes au contraire ont souvent tendance à faire fonctionner la technique d’une certaine manière et perdent en ouverture. Il faut démystifier la complexité. Moi, par exemple, qui ne suis pas architecte, ai tellement appris de cette expérience que j’ai donné deux conférences de quatre heures devant les architectes de la ville de Toulouse. Les connaissances viennent en faisant, au fil des lectures, des rencontres et des expériences.

Nous avons acheté notre terrain dans les années 70. À l’époque c’était moins cher, nous avons pu le faire en travaillant et mettant de l’argent de côté pendant 7 ans. Hélas les prix ont grandement augmenté depuis. Cependant même si l’achat d’un terrain est trop coûteux, on peut se lancer dans la culture de ses propres légumes ou la production de sa propre électricité. Comme expliqué, il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études particulières ni d’être un spécialiste. Cependant je pense qu’il est mieux de tenter l’expérience de l’éco-hameau avec des adultes de 30 ou 40 ans ayant une certaine maturité et une idée de ce qui les attend. Les stages de formation que nous proposons peuvent aider à se préparer.

Avez-vous un mot pour nos lecteurs ?

Commencez par bien soigner votre santé, vous verrez que cela vous conduit à faire attention à ce que vous buvez et mangez, que vous vous dirigerez naturellement vers des produits plus sains, et que vous achèterez moins dans les supermarchés. Si nous faisons cela, la société changera.

Pour aller plus loin

Le calendrier des événements et séminaires organisés par l’éco-hameau sur leur site : http://heol2.org/seminaire-autonomie-permaculture/

Les ouvrages édités par La Maison Autonome : http://heol2.org/nos-ouvrages/

Un sympathique reportage vidéo par Zango Médias sur l’éco-hameau du Ruisseau : http://zangomedia.fr/2015/04/la-maison-autonome/