Sérent (56). La Maison des Technologies Paysannes sortira de terre en 2020

En juin 2020, la Maison des Technologies Paysannes ouvrira ses portes à Sérent. Porté par l’Atelier Paysan, le projet a pu le voir grâce à une campagne de financement participatif. Ce lieu sera dédié à la création, à la formation et aux échanges sur les outils paysans low tech.

Avec des prix en baisse, des coûts de production en hausse, la multiplication des normes et les frais d’installations astronomiques… l’agriculture française en souffrance, tente de se réinventer pour survivre. Dans un secteur devant faire face à de nombreux défis, des modèles d’agriculture qui tendent vers des des modes de productions biologiques et paysans se développent un peu plus chaque jour en France et en Bretagne. Mais dans une économie de marché caractérisé par l’hypercompétitivité, comment allier à la fois productivité, diminution de la pénibilité du travail et achat d’équipements à bas prix ? La réponse se trouve probablement dans le développement des low tech, encore appelés basses technologies.

Les basses technologies au service
de l’autonomie des petits paysans

Elles se nomment Cultibutte, Néo-bucher ou encore
Étoiles de boudibinage. Ces technologies, pourtant inconnues du
grand public, peuvent être reproduites librement en autoconstruction
et leurs plans sont accessibles à tous sur le site de l’Atelier
Paysan. Depuis 10 ans, cette coopérative situé à une demi-heure au
nord de Grenoble accompagne, recense, conçoit et diffuse, au travers
de son réseau, des outils de travail s’adaptant aux besoins et
usages des petits paysans. Gain de temps, augmentation des rendements
donc de productivité, mais aussi diminution de la pénibilité,
voici les promesses de ces nouvelles technologies low tech, testées,
améliorées et approuvées par de nombreux paysans et paysannes. A
ce jour, ce sont plus de 1000 technologies qui ont été recensés,
plus de 80 tutoriels qui ont été crées et 1600 personnes formées
à la création et à l’utilisation de ces outils innovants.

A
Sérent (56) la Maison des Technologies Paysannes sortira de terre en
2020

L’atelier Paysan s’importe en terre bretonne ! A Sérent, sur la ferme de Trévéro, la Maison Technologies Paysannes, actuellement en travaux, sera dédié à la création, à la formation et aux échanges sur les outils paysans. Il sera ouvert à toute personnes souhaitant s’impliquer sur l’élaboration des outils paysans low tech. De plus, le bâtiment accueillera des associations œuvrant en faveur d’une agriculture durable. C’est grâce à une campagne de financement participative que ce lieu pourra voir le jour, en plus d’une aide de nombreux bénévoles et volontaires. L’ouverture est prévue pour le 26 juin 2020.

Plus d’informations:
  • https://fr.ulule.com/la-maison-des-technologies-paysannes/
  • https://www.latelierpaysan.org/



Edito. Portraits de femmes en transition : Ces Eco-Bretonnes qui font bouger l’écologie dans nos territoires !

Lorsque en 2013, une partie des rédacteurs et rédactrices s’en est allé pour créer ce qui allait devenir « Sans transition ! » , l’un des premiers actes de notre nouvelle équipe fut de changer le logo et de remplacer le petit reporter par une bigoudène pétulante, marquant ainsi l’importance que nous reconnaissions naturellement aux femmes dans le dynamisme des transitions écologiques et solidaires en Bretagne. Si depuis notre logo a encore changé, nos convictions, qui s’appuient sur des faits, sont elles restées intactes : ici comme partout dans le monde, les femmes sont souvent la force motrice de ces initiatives dont nous rendons constamment compte.

C’est pourquoi Eco-Bretons lance à partir de ce mois-ci une série au long cours de « Portraits de femmes en transition » qui, par leur action mais aussi leur parcours, illustrent chacune à leur manière ce que les femmes apportent quotidiennement aux mouvements actuels de transition et chemin faisant, participent amplement à faire bouger petit à petit les lignes.

En ces temps où la puissance du féminin (re)prend sa place tant bien que mal face à un patriarcat qui a hélas bien malmené depuis des siècles autant les femmes que l’ensemble du vivant, et tandis que certain.e.s rendent hommage au matrimoine breton, il nous est apparu aussi évident qu’indispensable de vous donner à voir et à mieux connaître celles qui « font leur part  de colibri » sur les territoires de Bretagne.
Il ne s’agira pas nécessairement de mettre en exergue des personnalités déjà connues de tous, telle l’écoféministe indienne Vandana Shiva que nous avions rencontrée à Rennes, mais plutôt de montrer que ces « petites révolutions du quotidien » sont l’affaire de toutes les femmes et que chacun.e d’entre nous est le moteur de sa propre transition. Il s’agira surtout de témoigner du fait que, si le statut de la femme dans notre société peut être un atout, il reste encore hélas trop souvent un obstacle aux initiatives. Comment peut-on le mieux faire l’usage de l’un pour faire sauter l’autre !

Ainsi tous les mois, l’équipe d’Eco-Bretons vous présentera le portrait d’une femme, effectué à partir de dix questions qui se déclinera sous la forme d’un reportage à la fois écrit et audio ainsi que d’une vidéo chaque fois que cela sera possible.

Nous avons prévu de mener cette série sur au moins trois ans. Nous espérons ainsi collecter suffisamment de portraits pour à ce terme constituer un livre, et pourquoi pas un film documentaire.

Nous sommes très heureux de vous offrir pour ces fêtes de fin d’année un premier portrait que nous nous apprêtons à publier dans les prochains jours. Nous vous en souhaitons bonne découverte et sommes bien sûr curieux de vos réactions. Alors n’hésitez surtout pas à nous les faire savoir.

 De même, si vous pensez que parmi vos amies et connaissances, il en est qui mériterait de figurer dans cette galerie, dites-le nous aussi. Nous sommes comme toujours, à l’écoute de toutes les propositions.

A noter que ce projet a d’ores et déjà reçu le soutien financier de la Région Bretagne.

Très
belles fêtes à toutes et tous.

 

 L’équipe
d’Eco-Bretons




La Bascule à Pontivy (56) – 9 mois pour expérimenter un autre modèle de société

Pendant près
de 9 mois, le collectif citoyen La Bascule a pu expérimenter un
modèle de société écologique, solidaire et démocratique. C’est
à Pontivy, dans une ancienne polyclinique qui était désaffectée
depuis plus de dix ans que le collectif avait choisi de s’installer.
Désormais, le collectif prévoit de s’installer à Plouray.

La Bascule est un mouvement de lobbying citoyen qui a pour
ambition d’inverser les rapports de force politique et économique
ainsi que d’amorcer, par des actions concrètes, une véritable
transition démocratique, écologique et sociale partout en France.

En mars dernier, ce sont près de 50 basculeurs et
basculeuses, pour la plupart
des futur.es
diplômé.es de grandes
écoles qui
se sont lancés dans
la création d’un tiers
lieu dans une ancienne polyclinique désaffectée
de
Pontivy. Leur objectif ?
Expérimenter pendant au
moins six mois leur modèle
de société idéale, sobre,
résiliente et respectueux
du vivant. Mais ce n’est pas tout. Persuadés
que la transition, en plus
d’être écologique, doit être aussi idéologique, le collectif
s’est donné pour objectif de reproduire ce
modèle de vie collective
partout en France afin
d’impulser la
transition écologique.

Dans leur ancien
« QB »,
ou Quartier Bascule
qui était situé
au 25 rue Georges Bizet,
de nombreux volontaires
se sont investis à temps plein pour
développer un
tiers lieu à
l’allure d’une colocation géante alliant
à la fois
espaces
de travail et de vie partagés.
Pendant neuf mois
d’expérimentation diverses, le collectif a pu y développer
une bibliothèque
participative, un espace de don d’objets ainsi
que plusieurs points
d’eau et d’électricité. Un
début d’autonomie
alimentaire avait était
mis en place avec la création
d’un poulailler, la récolte de plantes sauvages ou encore un
système de glanage avec des
maraîchers
locaux. Accompagné par
l’Université du Nous, le
collectif a pu également
découvrir et mettre
en place un système de
gouvernance partagée
répartissant les rôles de
chacun selon leurs envies et leurs compétences.

Désormais, l’objectif de La
Bascule est de pouvoir
répliquer leur modèle dans différentes structures ainsi que de
partager les compétences acquises lors de la réhabilitation de
l’ancienne polyclinique, que ce soit au niveau de la rénovations
de bâtiments, ou encore les outils de gouvernance partagée. De
plus, le collectif prévoit la mise en place de formations citoyennes
pour sensibiliser aux grand enjeux environnementaux ainsi qu’autour
de l’urgence climatique. Souhaitant créer une convergence des
luttes, ce lobbying citoyen souhaite également faire le pont entre
les associations locales engagées dans la transition écologique,
sociale et démocratique en créant des espaces de rencontres et des
groupes de discussions. Le collectif s’installera très
prochainement à Plouray (56).

PLus d’infos: http://universite-du-nous.org/ , https://www.facebook.com/LBLaBascule/




Morlaix (29) : Retour en photos sur Faites Noël

Samedi 7 décembre après-midi, aux Chiffonniers de la Joie, s’est tenu le salon Faites Noël. L’occasion pour une quinzaine d’associations du Pays de Morlaix de partager savoir-faire et astuces pour préparer les fêtes soi-même.

Faire le plein de recettes avec les infusions et autres boissons chaudes de Cap Santé.

Gourmandises 100% végétales avec Graines de vie.

Et pour le salé, préparation de tartares d’algues avec Toun Nature

Des recettes moins comestibles, également avec le baume pour le corps proposé par Zéro Déchet Trégor et le baume à lèvres de BeCosmetics.

Pour en apprendre plus sur le Noël sans déchets, Morlaix Communauté proposait un atelier pour mieux trier et Éco-Bretons un quizz et un atelier porteur de paroles avec l’ULAMIR CPIE !

Au rayon jouets : lance-pierres et autres jouets buissonniers du Kabaret des Simples, la pâte à modeler naturelle d’En Vrac à l’Ouest et les boules à neige et les jouets collectés de l’ULAMIR CPIE.

Côté déco entre les bougeoirs en bois de récup du Repair, les sapins en papier de l’ULAMIR CPIE (encore eux !)? l’atelier transfert de photos sur bois de Don Bosco et les cartes de voeux d’AU Fil du Queffleuth et de la Penzé, il y avait de quoi faire !

Et pour emballer tout ces cadeaux avec sobriété et originalité les furoshiki d’Au Fil du Queffleuth et de la Penzé.

Toutes nos excuses aux Temps Bouilles qui? malgré leur délicieux pain perdu n’ont pas été photographiés …

Sur ce, Éco-Bretons vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et espère vous voir aussi nombreux au prochain salon Faites Noël !




Inès Léraud et l’histoire interdite des algues vertes bientôt à Berrien

Dans le cadre de l’opération « un monde en mouvement » organisée par la
Fédération des Café-Librairies de Bretagne, la café-librairie l’Autre-Rive
(c’est nous) vous invite le mardi 17 décembre 2019 à partir de 20h00 à la
salle des fêtes « Asphodèle » au bourg de Berrien (Monts d’Arrée – Finistère) à rencontrer la journaliste Ines Léraud qui va nous présenter son travail sur le dossier « Algues Vertes/ L’histoire interdite » sortie sous forme de Bande dessinée (dessins de Pierre Van Hove) en juin 2019.

Par Marc Ledret

Que dire de cette enquête… Qu’en gros il y a un avant ou plein de gens
pouvaient encore dire qu’ils ne savaient pas et un après où, à part ceux et
celles qui refusent de regarder la vérité en face et qui, par principe, ne
liront donc pas ce livre (et ils sont encore très nombreux), ça n’est plus
possible…

Sur le fond, tout le monde  reconnait la qualité du travail d’investigation
menée, parfois dans des conditions difficiles, vue le déni puissant développé par tous les réseaux d’influence concernés par cette affaire, pendant plus de 3 ans…
A l’arrivée, un résultat limpide et remarquable ce qui, dans ce merdier
d’algues vertes n’est pas une sinécure, reconnut unanimement par ceux et
celles pour qui le mot de journalisme veut encore dire quelque chose.

On remonte loin, tous est là, à sa place, l’articulation des faits, les noms,
les lieux, les liens.. Des choses qu’on savait (peu finalement) et des choses
qu’on nous a bien cachées… Le déni organisé par les autorités sanitaires,
juridiques, les élus, certains scientifiques, les médias… les intérêts
énormes que cette histoire recouvre que ça soit dans la filière agro-
alimentaire mais aussi du tourisme… et tout ça remarquablement mis en image par Pierre Van Hove

Bref un véritable mécano démonté patiemment, pièce par pièce, par la tenace Inès Léraud pour finir par nous éclairer sur une situation hélas emblématique de notre société malade. Et tout ça étayé par une travail rigoureux et des documents édifiants… à quand le même travail sur les pesticides, le nucléaire, la filière de production des médicaments, le lobby du sucre, du sel, du pétrole….

On nous dit que c’est partial, qu’une fois encore on va casser du paysan… Je
dirais qu’au contraire, on comprend très bien que les intérêts sont bien
supérieurs… Bien! bien supérieurs! et que nous sommes tous (tous!) victimes d’un système dont nous sommes tous parties prenantes…
Les responsabilités sont largement partagée entre ceux qui produisent dans le cadre imposé ici et ceux qui en bout de chaine consomment dans le cadre imposé là! Il serait peut-être grand temps, pour sortir de ce merdier, que tous, citoyens de base, s’assoient enfin à la même table pour, tout simplement commencer par discuter ensemble et chercher des solutions ensemble…. à suivre cette histoire là !!

Nous vous invitons donc ce Mardi 17 décembre 2019 à partir de 20h00 (on n’a pas pu trouver un jour en week-end, Inès étant, on peut l’imaginer très
demandée en ce moment!) à la salle municipale « Asphodèle » à Berrien, juste à côté de l’école. (la même salle où on avait reçu l’année dernière Fabrice
Nicolino et Hervé Kempf).

Pas besoin de réserver, il y aura de la place pour tout le monde si vous venez nombreux… mais même à 10 on va tenir !

Dédicace du livre après discussion (on a enfin réussi à en récupérer). Vous
pouvez aussi apporter le vôtre.

Photo : Alice Sternberg




Bilan 2019 de l’Observatoire du Climat : Deux pas en avant, un pas en arrière

(Plume Citoyenne) L’association Climate Chance a publié le deuxième bilan annuel de l’Observatoire Mondial de l’action climatique des acteurs non-étatique le 26 novembre, c’est à dire une semaine avant l’ouverture de la COP 25 à Madrid. Malgré ses imperfections, ce rapport est certainement un utile complément d’information pour alimenter les négociations qui y auront lieu.

L’association
Climate Chance, présidée par le sénateur écologiste Ronan Dantec,
s’est créée en amont de la COP 21 pour regrouper tous les acteurs
non-étatiques reconnus par la Convention cadre des Nations Unies sur
les Changements Climatiques (CCNUCC) , collectivités locales,
entreprises, ONG, syndicats, communauté scientifique, représentants
du monde agricole, de la jeunesse, des peuples autochtones et des
femmes). L’idée sous-jacente est que ces 9 groupes d’acteurs,
généralement bien ancrés dans des territoires identifiés, sont
autant que les Etats les moteurs des mesures d’atténuation du
changement climatique dont ils accompagnent les efforts voire parfois
pallient les carences.

C’est
pour rendre compte de ces actions multiformes et de leurs effets que
Climate Chance a créé l’Observatoire Mondial de l’action climatique
des acteurs non-étatiques dont ce n’est que la deuxième édition.
Ceci explique vraisemblablement les lacunes de ce rapport, liées
principalement au manque d’informations fiables disponibles.

En
fait, il ne s’agit pas là d’un rapport de plus mais plutôt d’un
méta-rapport, synthèse aussi large que possible de multiples
rapports produits par ces acteurs non-étatiques. Afin d’en faciliter
la lecture, il a été découpé en 4 cahiers, un cahier Sectoriel,
un cahier Territoires, un cahier Finances en collaboration avec
Finance for tomorrow , auquel a été rajouté cette année un cahier
« Adaptation », en collaboration avec le Comité 21,
tellement il est apparu à toutes les parties prenantes que, dans
bien des domaines, l’heure n’était plus seulement à la réduction
des émissions de gaz à effet de serre mais déjà à la mise en
œuvre d’action permettant aux acteurs de s’adapter aux conditions
climatiques en changement rapide.

Ces 4
cahiers sont d’inégale valeur et cette inégalité reflète assez
bien les écarts d’investissement et le degré de maturation de la
réflexion et de l’action.

Sans
conteste, le cahier « finances » est le plus décevant.
Tout d’abord, il est très court, à peine 17 pages là où les
autres franchissent allègrement la barre des 100 pages. Ensuite, il
ne met pas évidence de réalisations tangibles. On sent à travers
les milliards alignés, qui de toute façon restent inférieurs aux
besoins tels que défini par exemple par le rapport Stern, qu’il y a
beaucoup de recyclage de coups déjà partis et quand des engagements
sont pris, leurs auteurs se situent prudemment à l’échelle du
demi-siecle.

Le
cahier le plus touffu est sans conteste celui qui est consacré aux
territoires. En effet, il tente de relater l’action des collectivités
territoriales qui, en dehors ou en plus de l’action de leurs
gouvernements respectifs ont constitués des alliances
intercontinentales incluant le plus souvent des engagements
contraignants. Mais comme ces alliances sont très diverses comme
l’est la taille des collectivités publiques qu’elles rassemblent,
l’observatoire a du mal de rendre compte de l’effectivité de leurs
actions. C’est d’autant plus difficile qu’il s’agit encore d’actions
à caractère expérimental, que les méthodologies ne sont pas
stabilisées et que les données fiables manquent.

Il
reste cependant que ce cahier est un excellent outil pour les
décideurs ou les futurs décideurs locaux puisque, outre la
présentation des résultats obtenus en matière de réduction des
émissions de gaz à effet de serre par 13 collectivités
territoriales réparties sur les 5 continents, ce cahier décrit
surtout 80 expériences menées dans autant de territoires
différents, dans des contextes très variés. La lecture en est
inspirante. Il convient de noter enfin que la partie centrale du
cahier présente un glossaire des différentes coalitions
territoriales existant actuellement, ce qui se révèle utile pour se
retrouver dans cet enchevêtrement d’organisations.

Mais
les deux cahiers les plus riches en matière d’information sont sans
conteste le cahier adaptation » et le cahier « sectoriel ».

Le
premier, qui est une innovation au sein de l’Observatoire de Climate
Chance, présente l’immense avantage de préciser ce qu’on entend par
« adaptation » et surtout capitalise sur l’expérience
accumulée depuis plus d’une décennie par l’ONG Comité 21. Il
permet également de montrer le chemin parcouru au fil des COP pour
faire comprendre que dans certains cas, l’urgence n’est déjà plus à
la mise en œuvre de mesure d’atténuation mais bien au déploiement
immédiat de mesures d’adaptation. Mais surtout l’intérêt final de
ce cahier est d’illustrer le caractère innovant et parfois
inéluctable de cette démarche en reprenant, en effet miroir en
quelque sorte, les thématiques développées par l’Observatoire dans
les 3 autres cahiers « Territoires », « Secteur »,
« Financement » .

En
dernier lieu, l’observatoire publie un quatrième cahier dit
« sectoriel ». Compte tenu de la difficulté actuelle à
produire rapidement des données fiables, cette analyse par secteur
se focalise sur 6 secteurs : «énergie », « transport »,
« bâtiment », « industrie », « déchets »,
« usage des sols ».

S’il
fallait résumer en peu de mots ce cahier de 160 pages, cela
tiendrait en trois séries de chiffres :

en
2018, la croissance économique a été de +3,8%, la consommation
d’énergie de +2,1% et celle des émissions de gaz à effet de serre
à +1,7%

En
2017, les chiffres étaient respectivement de + 3,7%, 2,3% et
2,2%

Sur la
période 2005-2016, incluant donc la récession de 2008-2011, de
+3,4%, +1,5% et +1,4%

Ainsi
donc, avec quelques fluctuation, la croissance économique est de
moins en moins gourmande en énergie et cette énergie est de moins
en moins émettrice, ce qui pourrait être un bon signe si les
progrès en matière d’efficacité énergétique et en matière de
décarbonation de cette énergie n’avaient été systématiquement
inférieurs à la croissance toujours très forte de l’activité
économique. Comme il semble acquis que les pays émergents, mais
aussi les pays en développement revendiquent de rattraper le
standard de vie des pays les plus avancés alors que ceux-ci ne sont
pas près à réduire ne serait-ce qu’un peu le leur, la croissance
économique, toutes choses égales par ailleurs, continuera d’être
forte au moins pour la prochaine décennie, ce qui implique
évidemment que les différents secteurs devront accentuer fortement
leurs efforts en matière d’efficacité énergétique et surtout dans
le remplacement des sources fossiles par des sources plus propres
dans le mix énergétique.

Le
choix des sous-titres de chaque fiche de ce cahier suffit à définir
la tonalité générale de ce bilan

ÉNERGIE
Production d’électricité – Les mutations du secteur doivent
encore porter leurs fruits

TRANSPORT
Deux pas en avant, un pas en arrière

BATIMENTS
Orchestrer les acteurs du bâtiment pour accélérer la baisse des
émissions

INDUSTRIE
Dans l’attente de ruptures technologiques

DÉCHETS
Un secteur porté par les actions locales sous tensions
internationales

USAGE
DES SOLS La pression sur les forêts ne fléchit pas malgré la
mobilisation croissante des acteurs

Pour
paraphraser le titre donner à la fiche « transports »,
il convient de passer du rythme « deux en avant, un pas en
arrière » au rythme « deux pas en avant, quatre pas en
arrière » si au niveau mondial, on souhaite atteindre
l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixé
par l’Accord de Paris. Cela veut dire que pour la plupart des
secteurs, il s’agit maintenant de passer aux travaux pratiques,
partout.

Pour
aller plus loin :

les
liens avec les documents de l’Observatoire (en PDF)

  • Cahier par secteurs

https://www.climate-chance.org/wp-content/uploads/2019/11/fr_c1_complet_def.pdf

  • cahier territoires (en version anglaise)

https://www.climate-chance.org/wp-content/uploads/2019/11/en_c2_complet_def.pdf

  • cahier adaptation

https://www.climate-chance.org/wp-content/uploads/2019/11/fr_c4_complet_def.pdf

  • cahier finances

https://www.climate-chance.org/wp-content/uploads/2019/11/climatechancef4t-cahier-finance-2019-version-numerique.pdf