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Les différentes alternatives au jetable

Les serviettes lavables :

Ils existe plusieurs modèles, plusieurs tailles, de toutes les couleurs. Elles peuvent être utilisées lors des règles ou en protection intime au quotidien. Le principe est le même que les couches lavables : elles passent en machine à laver, mais pas au sèche-linge. Elles comportent un côté absorbant en coton bio ou en chanvre, avec un cœur absorbant de la même composition en plusieurs couches, et un fond imperméable, qui n’est pas en contact avec la peau mais avec la culotte, et qui peut être par exemple en polyuréthane certifié Oeko Tex (certifié non nocif). Elles se clippent avec des boutons pressions sous la culotte. Une fois utilisée, si on est en déplacement, on la replie de façon spécifique et on la range dans un petit sac prévu à cet effet en attendant de rentrer chez soi. A l’achat, il faut compter en moyenne 15-20 euros pour une serviette. Il faut en prévoir quelques unes en stock (tout comme les couches lavables!), ce qui peut représenter un investissement de départ, mais vite rentabilisé, si on compare au jetable.

Petite astuce pour le lavage : si certaines tâches sont récalcitrantes, il suffit d’utiliser pour les non-vegan du fiel de bœuf, ou du percarbonate.

La coupe menstruelle

La « cup », ou « coupe menstruelle », est une coupelle en plastique souple que l’on insère pour recueillir le sang des règles. La plupart du temps, elle est conçue en silicone. Il en existe de différentes tailles. Il faut la vider régulièrement et la nettoyer avant ré-insertion. Entre deux cycles, il faut la stériliser en la faisant bouillir dans une casserole. Sa durée de vie est estimée à plusieurs années (5 à 10 ans), pour un coût d’une vingtaine d’euros. Là encore l’achat et vite rentabilisé ! On en trouve désormais de plus en plus facilement, notamment dans les parapharmacies.

L’éponge naturelle

C’est une petite éponge de mer naturelle qui remplace le tampon, et s’insère directement dans le vagin. Elle absorbe le sang. Il faut la passer sous l’eau tiède avant de la mettre en place. Une fois pleine, il suffit de la retirer, de la presser pour la vider, et de la laver avec de l’eau et du savon avant de la remettre.

La culotte menstruelle

Une culotte menstruelle, ou « culotte de règles » est une culotte qui remplace les protections périodiques (tampons, serviettes jetables ou non, cups, éponges) ou s’utilise en complément. Elle est utilisée à la place de la lingerie habituelle. Lavable, elle recueille le sang grâce à plusieurs couches de tissu. La plupart des marques optent pour du bambou, de l’eucalyptus, ou du coton bio, certifié Oeko-Tex. Les modèles sont nombreux, plus ou moins colorés et échancrés, et offrent différents niveaux d’absorption. Il existe même maintenant des maillots de bains menstruels, à réserver cependant aux flux légers !

Le prix d’une culotte est généralement d’une trentaine d’euros, plus ou moins cher suivant le lieu et le process de fabrication. Pour en trouver facilement, directement internet ou les revendeurs spécialisés (boutique zéro déchet…)

Autre technique : le flux instinctif. Il s’agit de retenir le sang, grâce à son périnée, et à l’évacuer quand on est aux toilettes. Mais cette technique demande un travail sur le périnée et les muscles vaginaux et une bonne écoute et bonne connaissance de son corps (et aussi une certaine confiance en soi!).

A lire aussi :

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https://www.60millions-mag.com/2020/02/04/culottes-menstruelles-halte-aux-arnaques-17151

https://www.marieclaire.fr/serviette-hygienique-lavable-regles,1254526.asp

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Des produits jetables à la composition pas toujours claire…

Ces dernières années, les tabous sur le sujet se lèvent peu à peu, et les protections périodiques font parler d’elles. Les femmes sont aussi de plus en plus nombreuses à s’interroger sur la composition des produits qu’elles utilisent. Des études ont été menées sur le sujet. En France, une première enquête du magazine 60 millions de consommateurs avait fait du bruit en avril 2016. Des recherches avaient été menées sur onze références, et les fabricants avaient été interrogés sur la composition de leurs produits. Résultat : des traces de dioxines dans deux marques de tampons, des résidus de dérivés halogénés (sous-produits dérivés du traitement des matières premières) dans une des références, du glyphosate dans un protège-slip, et des résidus de pesticides dans des serviettes hygiéniques. « Dans tous les cas » souligne le magazine « les niveaux relevés sont faibles ». La Direction Générale de la Santé, le cabinet de la Ministre de la Santé et la Répression des Fraudes sont saisi.e.s. Le magazine a aussi réussi à se procurer la liste des matières premières des références analysées pour l’étude. On apprend ainsi qu’on trouve dans les tampons et serviettes des matières tels que du polypropylène, du polyéthylènes, des résines synthétiques, des polymères absorbants…

Le 29 avril 2016, l’Anses (Autorité Nationale de Sécurité Sanitaire, alimentation, environnement, travail) a été saisie pour la réalisation d’une expertise sur « la sécurité des produits de protection intime ». L’étude a duré deux ans. Elle a mis en évidence que des traces de différentes substances sont présentes dans les protections :

-Dans les protections externes : des pesticides dont le glyphosate ou le lindane (interdit en Europe depuis 2000), du Lilial (substance parfumante et irritante, ndlr), des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques)…

– Dans les tampons : des phtalates DnOp (perturbateurs endocriniens), des dioxines et des furanes.

Selon les informations transmises par les fabricants, ces substances ne sont pas présentes intentionnellement dans les produits (mis à part le Lilial qui parfume), mais elles proviennent soit de contamination des matières premières ou des produits finis, soit des processus de fabrication (blanchiment, collage…).

L’Anses conclut que ses substances chimiques ont été retrouvées en « très faible concentration et sans dépassement des seuils sanitaires . L’expertise ne met pas en évidence de risques liés à ces substances ». Elle recommande néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de leurs produits afin « d’éliminer ou de réduire au maximum la présence de ces substances chimiques ».

Lien vers l’étude : https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2016SA0108Ra.pdf




Un peu d’histoire…qu’utilisait-on auparavant pour les règles ?

Aujourd’hui, nous avons une large éventail de choix de protection pour les règles : du jetable, mais aussi du réutilisable. Mais qu’utilisaient les femmes auparavant ? Comment est-on arrivé à la prédominance des tampons et/ou serviettes jetables ? Un petit retour dans le temps s’impose…

Pas évident de trouver des infos sur l’histoire des protections hygiéniques. Le sujet n’a manifestement pas passionné grand monde jusque ces dernières années. On apprend cependant au détour de sites internet spécialisés dans la vente de ce type de produits, ou de sites dédiés aux femmes, que les égyptiennes, en 1500 avant J-C, utilisaient des tampons en papyrus ramollis. Hippocrate a également rapporte qu’au Vème siècle avant J.-C., les femmes utilisaient là aussi des tampons, mais en bois entouré de fibres, de bois à Rome et de papier au Japon. On apprend aussi qu’au Moyen-Age, sous l’influence des différentes religions ayant décrété que les femmes ne devaient pas s’insérer quelque chose dans le vagin, elles laissaient le sang couler dans leur jupon.

Elise Thiebault, auteure de l’ouvrage « Ceci est mon sang – petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font », explique dans un entretien à France Culture qu’« A la fin du XIXe siècle sont commercialisées des ceintures sanitaires qui permettent de retenir des bandes de tissu absorbant de façon plus adaptée. Elles ressemblent à des gaines ou des porte-jarretelles et sont parfois en caoutchouc. »  Les prémices des serviettes hygiéniques sont là. Les modèles jetables commencent à être commercialisées dans les années 20, et les premiers tampons sont développés en 1937 par un médecin américain, Carl Cleveland Haas. A la même époque, la première « cup » est également inventée. Mais c’est après la seconde guerre mondiale que les tampons et serviettes hygiéniques jetables deviennent monnaie courante, avec des innovations telles que les bandes adhésives pour les fixer plus facilement sur la lingerie.

Et aujourd’hui…

Aujourd’hui, de nombreuses femmes préfèrent des solutions durables. D’après l’étude de l’Anses de 2016 sur la sécurité des dispositifs de protection intime, 9% des femmes réglées utilisaient ainsi la cup. Néanmoins le jetable reste encore la solution la plus usitée : on estime ainsi à 2 milliards le nombre de protections jetées tous les ans en France !

Pour aller plus loin :

https://www.franceculture.fr/societe/des-batonnets-de-lin-a-la-cup-histoire-des-protections-hygieniques

Article (en PDF) « Du sang et des femmes. Histoire médicale de lamenstruation à la Belle Époque », Jean-Yves LE NAOUR et Catherine VALENTI




JARDINS DE L’IMAGINAIRE – ÉTATs D’ESPRITs. Dialogue artistique entre un lieu et la photographie

Le photographe morlaisien Gérard Rouxel était au début de cette année en résidence* à l’école publique Cragou-Monts d’Arrée sur la commune du Cloître-Saint-Thégonnec, afin d’initier les élèves du CP au CM2 à sa pratique artistique, en croisant son propre projet artistique avec celui des enfants. Gérard Rouxel, joue avec l’imaginaire que le site de l’Abbaye du Relec peut dégager, il appréhende l’esprit du lieu, par des assemblages numériques de photographies, prises à différents moments de l’année. Les écoliers quant à eux font le portrait imaginaire de leur commune. Subventionné par la DRAC, ce projet donne lieu à une exposition du photographe et des écoliers visible jusqu’au 31 octobre dans le potager de l’Abbaye du Relec, l’un des magnifiques sites de Chemins du Patrimoine en Finistère.

Nous ouvrons nos colonnes en deux temps : aujourd’hui avec les mots du photographe et ceux du paysagiste Gilles Clément qu’il convoque pour présenter son propre travail. Celui des enfants le sera dans un second article à venir tout prochainement.

C’est un processus créatif et une écriture qui s’est imposée sur le lieu de l’abbaye. Une question est arrivée, assez simple et en même temps redoutable « Une écriture photographique peut-elle traduire un dialogue entre un lieu et un photographe ? ». La réponse est arrivée juste après la question ou, peut-être, juste avant.

Bien que la question soit assez précise, ce qui se joue là est beaucoup plus vaste, sûrement plus complexe aussi. Dialoguer avec un lieu, demande de le faire avec l’ensemble des éléments présents, tous les éléments, y compris celui ou ceux que l’on ne voit pas : l’esprit ou/et les esprits du lieu. Il y est question de dialogues, d’échanges entre des êtres et des esprits.
Entamer ce dialogue peu habituel, de vivant à vivant, de matière à matière, d’espace à espace, en reliant tout avec tout. Comment capter sans enfermer, demander la permission, se faire accepter, garder sa place, chacun la sienne ? Être à l’écoute ou converser avec l’esprit des arbres, celui des êtres humains, de l’eau, du vent, des pierres, du héron, du potager, des voix d’Arrée Voce, de la ligne de crête juste au-dessus…
Se laisser embarquer par ces esprits qui font l’esprit du lieu. Être vraiment là, présent, car ils sont joueurs. Sans oublier l’esprit de Chronos, du temps, du temps qui passe ou qui s’éternise. Regarder le temps prendre sa place à chaque instant, instant après instant. Instants collés en transparence les uns avec les autres, créant un autre temps, une autre existence du temps, comme on regarde un nuage, pfttt…, déjà transformé.
Cette écriture ne traduit pas, ne montre pas. Elle transmet sans comprendre, comme un chaos brut de création, comme une expérience de liberté laissée au lecteur de recevoir, ou pas, son envie ou besoin de voir… pour voir.

Claire Prijac, directrice du site de l’Abbaye du Relec et Gérard Rouxel
devant deux de ses tirages photographiques.
Photo : Laurence Mermet

« Le paysage renvoie chacune de ses perspectives aux perspectives intérieures de celui qui le contemple. Le jardin est la démonstration d’une pensée. Le paysage, symptôme culturel, création de l’esprit, ne sera rien sans une image qui lui soit propre, atteinte et gagnée à travers le corps : le jardin. Tout homme, assujetti à sa propre cosmogonie, porte en lui-même un jardin qui traduit le paysage et, au second plan, l’univers entier. Le fait que dans un lieu de culture, contrôlé et circonscrit, cohabitent le visible et l’invisible, oblige à considérer ce lieu, le jardin, comme le territoire spécifique de l’âme où l’artifice, quels que soient les capacités et les résultats, se met au service des visions les plus lointaines. D’où l’impossibilité de réduire ce lieu à des limites physiques. La corrélation entre paysage et jardin nait quand l’homme prend conscience de son propre environnement et trouve les mots pour le définir ». Gilles Clément, les caractéristiques du jardin planétaire.

*Une « résidence d’artiste » désigne l’octroi pour un artiste d’une aide à la création artistique tant financière que logistique sur une durée et un projet donné. Une résidence est soumise à un cahier des charges strict impliquant que 70% du temps de présence de l’artiste soit dévolu à sa création sur le lieu ou le territoire d’accueil et employer 30% à des actions de médiation.
Ici, la structure d’accueil est Chemins du Patrimoine en Finistère (dont l’Abbaye du Relec est un des cinq sites). Le travail photographique de Gérard Rouxel a été mené d’Octobre 2019 à mars 2020 (il devait continuer jusqu’en mai, un virus en a décidé autrement) sur l’ensemble du lieu. Parallèlement les enfants de l’école du Cragou du Cloître-Saint-Thégonnec ont réalisé un «portrait imaginaire» de leur commune, pendant la même période. L’artiste a accompagné les élèves dans leur démarche créative, les laissant choisir ou être choisi par les lieux. L’exposition de leur travail est à voir dans le jardin potager de l’abbaye.

Gérard Rouxel a créé un catalogue de cette exposition, en vente à la boutique de l’Abbaye du Relec. Format 20×20 cm, 36 pages en double et 4 pages de couverture. 22€




Une application pour aider les habitants de Nantes à mieux trier

Depuis 2015, l’association «Mieux trier à Nantes » a lancé une application mobile et un site internet répertoriant toutes les informations sur le tri à Nantes Métropole mais également les coordonnées des structures de réemploi. En développant son logiciel libre de droits, l’association ambitionne de le répliquer partout en France.


Ce déchet est-il
recyclable ? La déchetterie la plus proche de chez moi est-elle
ouverte ? Où se situent les conteneurs de verre à proximité ?
Quels sont les jours de collecte des déchets?

Le tri et les consignes de tri peuvent engendrer de nombreux questionnements pour les particuliers. En effet, même si la prévention sur le tri et les consignes de tri est importante à l’échelle nationale, les informations qui y sont données restent souvent bien trop générale et peu adapté aux consignes propres à chaque localité. Pour aider les habitants de Nantes Métropole à y voir plus clair, l’association « Mieux trier à Nantes » a lancé en 2015 une application Android et IPhone pour tablettes et téléphones ainsi qu’un site internet.

Grâce à des données en open data, c’est-à-dire dont l’accès et l’usage sont laissés libres aux usagers, l’application ainsi que le site internet a pu grandement se développer jusqu’à répertorier des cartes interactives dont certaines dénombrant près de 1200 points de repère dans la Métropole de Nantes. Emplacements des déchetteries, horaires et jours de collecte, lieux de distribution des sacs bleus (une spécificité nantaise) et jaunes, coordonnées précises des lieux de dépôt et des structures de réemploi, toutes les informations sur le tri y sont présentes pour favoriser le recyclage et le réemploi. Un grand avantage pour les utilisateurs est que l’application n’a pas besoin d’Internet. De plus, l’application ne mesure que 7,5 Mo.

Créée par une équipe de bénévoles, « Mieux trier à Nantes » s’est développé après une participation au concours Open Data de la ville de Nantes « Rendez-moi la ville + facile » en 2012 où le projet avait été présenté. Après une première version bêta et plusieurs années de développement, l’association a récemment lancé une carte interactive qui recense les magasins de produits d’occasions tenus par les associations ou des friperies et les boîtes à dons et cherche des bénévoles pour les aider à les répertorier. Après une deuxième application spécifique aux consignes de tri de Montpellier, « Mieux trier à Nantes » souhaite que leur logiciel libre de droits se réplique partout ailleurs en France.

Liens utiles :

  • L’application Android – voir l’application sur Play Store
  • L’application Windows Phone – voir l’application sur Windows Store
  • Le site Internet qui donne les mêmes infos que les applications – voir le site



Matthieu Combe. « Nous baignons dans le plastique à tous les stades de notre vie »

Interview de Matthieu Combe, auteur de « Survivre au péril plastique – Des solutions à tous les niveaux » (éd Rue de l’échiquier). Récemment de passage dans les librairies « A la Lettre Thé » à Morlaix et « L’Ivresse des Mots » à Lampaul-Guimillau, il vient de se voir décerner pour cet ouvrage le prix Roberval Grand public 2019 à Compiègne.

Vous
préférez parler des plastiques plutôt que du plastique…

Le
terme « plastique » est un terme générique qui fait
référence en réalité à une multitude de matériaux. Il existe
des centaines de familles de plastiques. Les six familles les plus
répandues sont le polyéthylène téréphtalate (PET), le
polyéthylène haute-densité (PEHD), le polyéthylène basse-densité
(PEBD), le polychlorure de vinyle (PVC), le polypropylène (PP) et le
polystyrène (PS). Mais dans chaque famille, les plastiques restent
différents, car ils présentent des propriétés différentes
conférées par des additifs divers : anti-UV, anti-microbiens,
colorants, retardateurs de flamme…

Le
problème n’est pas le plastique en tant que matériau. La
problématique concerne surtout sa production exponentielle et ses
usages superflus, notamment dans les emballages. C’est le manque
d’éco-conception qui fait que des plastiques techniquement
recyclables ne sont pas recyclés par manque de rentabilité et de
filières. C’est aussi le fait que les plastiques sont
majoritairement produit à base d’énergies fossiles et que certains
de leurs composants soient toxiques. C’est surtout le manque de
gestion des plastiques en fin de vie qui fait que l’on en retrouve
partout dans l’environnement et que
près de 80% des déchets retrouvés dans la mer sont en plastique.

Vous
dites que nous baignons dans le plastique à tous les stades de notre
vie…

Le
plastique est présent partout autour de nous, de notre enfance à
notre vie adulte. Bébés, nous sommes en contact avec le plastique à
travers les biberons, les tétines, la vaisselle… Puis, nous
finissons rapidement habillés en plastique de la tête au pied.
Textiles, emballages, numérique, cosmétiques… nous baignons au
quotidien dans le plastique. Regardez autour de vous, vous verrez
très rapidement du plastique, à commencer par celui de votre
téléphone, de votre tablette ou de votre ordinateur.

Comment
et pourquoi le plastique est-il devenu l’ennemi public n° 1 ?

Si
le plastique est présent dans notre quotidien, il finit trop souvent
par polluer l’environnement. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes.
Environ 8 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans
chaque année. Près de 270 000 tonnes flottent à la surface des
océans, mais autour de 150 millions de tonnes se retrouvent sous la
surface, jusqu’au fond des océans. Le plastique se retrouve
désormais dans les eaux, les sols et l’air.

Pourquoi
est-il devenu l’ennemi public n°1 ? Car il n’est pas
biodégradable et mettra des centaines, voire des milliers d’années
à disparaître en fonction du milieu où il finit. Parmi les grandes
causes, citons le manque d’infrastructures de collecte et de
traitement des déchets et des eaux usées. La consommation de
plastiques augmente beaucoup plus vite que la construction des
infrastructures nécessaires à leur collecte et à leur traitement.
Dans plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du sud, entre 60
et 90% des déchets sont mal gérés. Les déchets plastiques se
retrouvent majoritairement dans des décharges à ciel ouvert ou dans
la nature.

Selon
vous, nous avons toutes les clés en main pour lutter contre les
pollutions du plastique… Quelles sont les plus encourageantes ?

Pour
résoudre le problème, il faudra avant tout réduire notre
consommation de plastiques. Il faudra des lois pour interdire
certains types de plastiques à usage unique et les microbilles. Les
engagements volontaires des entreprises et des marques pour réduire
l’utilisation des plastiques et augmenter l’incorporation de matières
recyclées devront laisser la place à des obligations chiffrées.

Afin
de réutiliser ou de recycler 100% des plastiques, il faudra
atteindre 100% de collecte. Cela passe par la mise en place du tri
partout, dans toutes les collectivités, dans l’espace public, lors
des événements et dans les entreprises. Les citoyens ont aussi un
rôle important à jouer. Ils peuvent faire attention à leurs
achats, en achetant moins de produits transformés emballés dans du
plastique, en respectant les consignes de tri et en interpellant les
marques sur leur utilisation de plastique.

Qu’appelle-t-on
un plastique biosourcé ? Constitue-t-il il une solution
prometteuse ?

Aujourd’hui,
seulement 1% de la production mondiale de plastiques est faite à
partir de produit biosourcés. Un plastique est dit biosourcé
lorsque la matière première pour fabriquer ses polymères est issu
de la « biomasse », c’est-à-dire d’origine végétale,
animale ou de micro-organismes. Cela ne signifie par qu’il sera
biodégradable ou compostable en fin de vie.

Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et la raréfaction des matières premières non renouvelables, la solution la plus prometteuse est la recherche de nouveaux plastiques biosourcés, réutilisables, recyclables, ou compostables à base d’algues, de déchets organiques ou de CO2.

Matthieu Combe a fondé le magazine en ligne Natura-sciences.com en 2009. Gratuit et à destination du grand public, le magazine a à cœur de présenter les solutions pour réduire son empreinte écologique. Les thématiques abordées sont variées : alimentation, énergie, pollution, santé, politique environnementale, transition écologique…