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Cup, serviettes lavables, culottes menstruelles : témoignages d’utilisatrices

Elles ont toutes « sauté le pas ». Que ce soit il y a plusieurs années, ou tout récemment, ces bretonnes ont adopté la cup, les serviettes lavables, les culottes menstruelles, ou plusieurs de ces alternatives. Volonté de réduire les déchets, d’utiliser des produits plus respectueux de la santé et de l’environnement, de se réapproprier son corps…telles sont leurs motivations. Elles nous racontent.

Laurence, adepte de la « moon cup » : «Je regrette de ne pas l’avoir utilisée plus tôt »

« J’ai découvert la coupe menstruelle quelques années avant ma ménopause et je regrette de ne pas l’avoir utilisée plus tôt. Je préfère d’ailleurs le terme anglo-saxon « moon cup » qui fait clairement référence au lien entre le cycle féminin et celui de la lune, tous les deux de 28 jours.

Avant cela, j’avais renoncé depuis longtemps aux tampons et serviettes jetables au profit de serviettes hygiéniques en coton lavable, fabriquées localement par la Scop Doujan. J’étais déjà très satisfaite de cette évolution, pour des raisons à la fois écologiques et sanitaires, mais je dois dire que la moon cup m’a attirée de façon particulière. Son usage a impliqué un rapport plus organique à mon corps de femme qui depuis tant d’années se séparait d’une partie de son sang qui devait être vite absorbé par des « protections ». Le fait de mettre la main dans les profondeurs de mon vagin pour recueillir dans cette petite coupe souple et transparente le sang de mes menstruations, de pouvoir le voir, le quantifier sans en craindre le contact, j’ai aimé cela. Ceci est mon sang et ce n’est pas sale ! D’un point de vue organisation pratique, j’avais toujours dans mon sac un gobelet que je remplissais d’eau avant d’entrer dans les toilettes afin de pouvoir aisément nettoyer ma moon cup après l’avoir vidée dans la cuvette avant de la remettre en place.

J’apprécie vraiment de voir que maintenant, plus de jeunes femmes se sentent désormais à l’aise avec leurs menstruations. Il y a une évolution positive des représentations socioculturelles autour des règles, que l’on peut d’ailleurs constater avec les publicités sur ce sujet qui sont toujours un bon indicateur. »


Marie, 38 ans, a essayé et adopté les culottes menstruelles : « Le test a été relevé avec succès »

« Une amie m’a fait découvrir les culottes menstruelles. Au départ j étais un peu dubitative car je suis atteinte d endométriose et mon flux peut être important. J’ai quand même tenté un essai en achetant une culotte de la marque Rejeanne car même si j’ai toujours utilisé des protections bio ça me gênait de générer autant de déchets chaque mois. Le test a été relevé avec succès : pas de fuite (je peux garder sans peur cette protection une journée entière),lavage facile, invisible, prix abordable (cela devient même vite plus économique que le jetable). Aujourd’hui j’ai un set de 3 culottes et c’est idéal pour gérer les temps de séchage (le seul inconvénient que je vois). Je conseille à toutes les femmes d essayer. »


Virginie, 35 ans, a testé plusieurs alternatives, «  Ne pas hésiter à tester plusieurs options, à les cumuler selon vos besoins »

J‘ai arrêté d’utiliser des protections jetables (avant j’utilisais des serviettes jetables) vers 2015. Je ne me rappelle plus trop comment j’en ai entendu parler, mais j’habitais en Angleterre à l’époque et c’était plus répandu qu’en France. J’ai sauté le pas à la fois pour des motivations écologiques, et aussi parce que les serviettes jetables causent souvent des irritations (et coûtent cher !). J’ai d’abord essayé la cup, qui est déjà une alternative formidable, mais ayant des règles très douloureuses les contraintes d’insertion et de retrait étaient inconfortables pour moi. Ca reste une super alternative quand on bouge, je peux enfin aller me baigner pendant les règles sans soucis ! Ensuite, j’ai testé des serviettes lavables. Il a fallu que je teste deux modèles et que je me renseigne pas mal avant de trouver la marque qui me convienne (absorption, facilité de lavage). J’en suis hyper contente et ne reviendrait jamais en arrière ! Ce n’est pas très difficile d’un point de vue logistique, une petite pochette étanche suffit quand on est en déplacement, ensuite ça se lave bien et sèche vite. Je conseillerai aux personnes souhaitant se lancer d’en acheter une seule d’abord pour pouvoir tester les différentes marques. Il en faut un certain nombre pour couvrir tout le cycle, c’est donc un peu dommage d’investir avant d’avoir testé. Par contre une fois satisfaite, l’investissement en vaut la peine et est très vite rentabilisé.

Mon dernier test en date (depuis 3 mois) c’est la culotte menstruelle : encore plus confortable et sans stress que les serviettes lavables, surtout pour la nuit ! Ce que je pourrai conseiller surtout c’est : ne pas hésiter à tester plusieurs options, à les cumuler selon vos besoins. On n’est pas obligées d’être 100% à la cup, à la serviette lavable ou à la culotte menstruelle, chaque personne peut adapter et choisir ce qui lui convient le mieux. Il ne faut pas écouter les personnes qui, quoi que de bonne volonté, ne conseillent qu’une seule solution comme si c’était le Grall (que ça soit la cup, le flux instinctif, les serviettes ou la culotte) : chaque personne fait à son rythme et selon ses besoins et envies 😉


Priska, 30 ans, alterne entre cup et culottes menstruelles: «  Je pense qu’il faut essayer et chacune trouvera ce qui lui convient le mieux »

« J’utilise la cup et aussi les culottes menstruelles, j’alterne les deux, pour éviter d’avoir trop la cup. Je les ai découvert sur internet en cherchant les différents moyens de protections. Avantages de la cup, on peut mettre la lingerie que l’on souhaite, on peut la garder longtemps sur soi et à une durée de vie de plusieurs années. Inconvénients : il faut être à l’aise avec son corps, et pouvoir la vider et la nettoyer. Personnellement je la porte avec un stérilet car je sais bien la retirer mais ça peut faire enlever le sterilet pour celles qui ne savent pas bien la retirer en enlevant l’effet ventouse. Les culottes menstruelles, le plus gros avantage c’est que par rapport aux serviettes on les sent pas et ça ne bouge pas c’est très léger ça absorbe très bien. Je les utilisent la nuit également. Selon le flux elles ont différentes tailles, il y a même des strings pour les flux léger de début et fin de règles. Inconvénient : pour la changer il faut se déshabiller, et pourvoir mettre la sale à tremper où l’essorer à l’eau froide avant passage en machine. Je pense qu’il faut essayer et chacune trouvera ce qui lui convient le mieux. Il faut de la patience pour la cup, car au début c’est pas forcément facile à utiliser et il faut choisir le bon modèle. »


Justine, 39 ans, utilise cup et culottes menstruelles : «Mon conseil ?  Se lancer ! »

Justine, 39 ans de Morlaix, nous a aussi apporté son témoignage. Elle utilise « La cup depuis 1 an environ et des culottes de règles depuis plus de 6 mois ». Ce qui l’a convaincue ? « Les risques de choc toxique avec les tampons, et aussi pour diminuer le volume de mes déchets. » La composition douteuse des tampons et serviettes jetables a été aussi un déclic. Elle porte des culottes menstruelles « En plus de la cup ». Elle en a acheté plusieurs, ce qui lui permet de permet de s’organiser. « Avec trois culottes, on se débrouille. Ca se lave très facilement », précise-t-elle. Justine se déclare « ravie » de la combinaison cup-culotte menstruelle : « Ca protège bien, c’est hyper facile à utiliser, on ne jette plus rien. Et la cup permet de quantifier ce qu’on perd ». L’inconvénient : pas toujours facile de trouver des toilettes possédant un lavabo à l’intérieur, pour voir vider et rincer sa cup en toute tranquillité. « Mais les lieux « cup friendly » commencent à être identifiés ! ». Son conseil pour celles qui hésitent? « Se lancer! ».




Biolunes : des serviettes et des culottes menstruelles bretonnes

A Gaël, en Ille-et-Vilaine, Adeline Grugeaud fabrique des sous-vêtements en coton bio, mais aussi des serviettes lavables et des culottes menstruelles.

« Au départ, je confectionnais des sous-vêtements en coton bio », explique Adeline Grugeaud. Basée à Gaël en Ille-et-Vilaine, elle propose ainsi avec Biolunes des culottes, caracos, ensembles, boxers, slips, caleçons, en coton bio et de fabrication artisanale, pour femmes, hommes et enfants. Pour compléter sa gamme et pour répondre à la demande, elle se lance alors dans la fabrication de serviettes hygiéniques et de protège-slips lavables, là aussi en coton bio et certifié GOTS et Oeko-Tex. Ces protèges-lingerie sont disponibles en plusieurs formats pour différents flux, et sont constitués d’un coeur absorbant en éponge de coton bio, et, pour le côté qui ne touche pas la peau, de polyester recyclé certifié Oeko-Tex.

Depuis peu, Adeline propose aussi des culottes menstruelles. « C’est un produit qui a le vent poupe », confie-t-elle, « Ses avantages : confort d’utilisation et praticité ». Là encore, plusieurs modèles existent. Tous ont en commun d’avoir un coeur absorbant en éponge de bambou, certifié aussi Oeko-Tex.

Pour toutes ses productions, elle utilise du tissu fabriqué en Allemagne, Finlande ou Turquie. La plupart des élastiques proviennent de France, de même que les fils.

Dans son atelier où elle travaille avec de l’électricité issue d’Enercoop et où se trouvent des toilettes sèches, Adeline ne chôme pas. Elle « travaille seule, et en flux tendu » pour vendre ses produits « qui peuvent être personnalisés », sur trois sites internet différents. A terme, elle envisage de proposer ses créations dans des boutiques physiques.

Plus d’infos

https://www.adeuxlunes-couture.com/




La Minette, la culotte menstruelle imaginée en Bretagne

Les culottes menstruelles ont le vent en poupe depuis quelques années. On en trouve notamment en vente directe, dans les magasins bio ou épicerie en vrac par exemple, mais aussi sur internet. C’est sur la toile (pour le moment) qu’on peut acheter La Minette, une culotte imaginée par Maëlla et Teddy, deux jeunes morbihannais, et fabriquée en France.

« Le projet est né en 2018, lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande, à l’occasion de la lecture d’un article sur le chox toxique, qui nous a interpellé », explique Maëlla, à l’origine de la Minette avec Teddy. Tous deux prennent alors des renseignements sur les alternatives aux tampons et serviettes jetables, et découvrent le concept de culotte menstruelle.

Le concept de « La Minette » nait alors : une culotte avec « l’impact le plus faible possible sur l’environnement » version « marinière », qui symbolise la Bretagne. Imaginée dans la région, la Minette est fabriquée en France. Le fil de coton, certifié GOTS, est importé de Turquie, et le tissage est réalisé dans les Hauts-de-France. « Nos tissus sont labellisé GOTS et Oeko-Tex », souligne Maëlla. La culotte comporte 4 couches : une couche en coton, un coeur absorbant en micro-éponge de fibre d’eucalyptus, du PUL (matière imperméable) et autre couche formée de 95 % de coton et 5 % élasthanne. Elle peut se porter « 12 heures, en fonction du flux », peut-on lire sur le site internet de la marque.

Pour le démarrage de l’activité, un financement participatif avait été lancé sur le site Okpal. Et en un mois et demi, près de 3000 culottes ont été pré-commandées. Elle devraient être livrées avant la fin du mois. On peut toujours en commander sur le site internet de La Minette. Pour le moment, un seul modèle est disponible, avec une taille allant du 34 au 52, mais la gamme devrait s’enrichir, avec d’autres formats et plusieurs niveaux d’absorption. Et des contacts ont d’ores et déjà été pris avec certains magasins bios, qui pourraient distribuer la Minette bientôt.

Plus d’infos

https://laminette-lingerie.com/



Ti coop : se nourrir, acheter et consommer autrement à Brest

En quelques semaines, à peine perturbé par le confinement, Ti coop , au 209 rue Jean Jaurès à Brest, s’est inscrit pleinement dans le paysage alimentaire alternatif brestois. Une expérience d’organisation sociale nouvelle basée sur des valeurs partagées qui veut promouvoir à la fois des prix accessibles au plus grand nombre et une juste rémunération des producteurs locaux.

Des valeurs
Ticoop n’est pas qu’un supermarché, Ti coop veut véhiculer des valeurs d’échange, de partage, de solidarité.

Un fonctionnement coopératif
Ti coop est une coopérative alimentaire ouverte à tous et toutes.
Les coopérateur·rice·s sont à la fois propriétaires du magasin, bénévoles pour son fonctionnement quotidien
• Pour devenir coopérateur·rice·s, il suffit :

  • d’acheter, une seule fois, des parts sociales à hauteur de 80 € minimum (seulement 20 € pour les faibles revenus).
  • d’effectuer 3h de bénévolat par mois

Pour structurer tout cela , une structure horizontale où l’autonomie de chacun·e est encouragée dans le respect de valeurs et d’objectifs communs est mise en place avec
des commissions
au nombre de 8 : achat, informatique, communication, fonctionnement interne, impact environnemental, financement, implantation et médiation.
Instance de base de Ti Coop. Les commissions s’organisent de façon autonome, dans les limites définies par la charte et le règlement intérieur.

un Conseil d’Administration, organe décisionnel garant des valeurs, qui met en relation les commissions, il dresse la feuille de route,

Quelques mois d’ouverture et le le succès est déjà là :

Ti coop c’est aujourd’hui :

370 coopérateurs

600 produits référencés ( plusieurs types de produits sont proposés : alimentaire, hygiène… du frais, du bio, de l’éthique, du local mais aussi des produits de base bon marché. )

62 producteurs partenaires




Sapristi, un café-solidaire et inclusif cet automne à Brest

A Brest, un café-librairie solidaire et inclusif doit ouvrir cet automne. Baptisé « Sapristi », il a pour objectif la vente de livres d’occasion, tout en permettant l’embauche de personnes en situation de handicap. Un financement participatif est lancé pour aider à l’achat du matériel.

Sapristi, c’est le nom d’un café-librairie solidaire et inclusif qui devrait ouvrir ses portes cet automne à Brest. Un projet porté depuis plus d’un an sous forme associative par Baptiste Davout, jeune brestois de 26 ans, qui a bénéficié de l’accompagnement du Tag 29.

Chez Sapristi, à la fois librairie et recyclerie, on trouvera une offre de produits culturels d’occasion : des livres (roman, poche, cuisine, vie pratique…), mais aussi des BD, des mangas, des comics, des DVD, des CD, des vinyles et des jeux de société. Tous seront issus de collectes réalisées auprès de professionnels ou particuliers. Le lieu sera également un café, qui proposera des produits issus du commerce équitables, locaux et/ou bio (café, thé, jus de fruits…), ainsi qu’une restauration légère.

La dimension sociale du projet est primordiale. En effet, Sapristi a pour objectif de créer des emplois pour des personnes en situation de handicap. « Le Projet Sapristi est une association qui a pour vocation d’employer des personnes en situation de handicap disposant d’une RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), d’intégrer ces personnes dans le milieu ordinaire en leur accordant une place centrale dans une structure sociale, écologique et culturelle. Une politique de reconnaissance et de valorisation des compétences sera mise en place dans le cadre de l’épanouissement du personnel. », peut-on lire sur la page du financement participatif qui a été mise en place sur le site Kengo, afin de contribuer au projet. La somme récoltée (objectif de 600 euros, ndlr) servira à l’achat de matériel afin d’aménager le lieu  (mobilier, vaisselle, frigidaire…).

Il reste encore quelques jours pour participer à l’opération.

Rendez-vous sur https://www.kengo.bzh/projet/2714/le-projet-sapristi




Dossier : comment concilier règles, protection de la santé et de l’environnement.

On estime aujourd’hui qu’une femme utilise et jette dans sa vie entre 100 et 150 kilos de serviettes, tampons, et applicateurs ! (Source : livre « Flow, the cultural story of menstruation »). Face aux enjeux actuels de protection de l’environnement, de plus en plus de personnes se mobilisent pour faire baisser le volume de ces déchets, que ce soit en tant qu’utilisatrices, ou en tant qu’entrepreneur.e.s et fabricant.e.s de serviettes réutilisables, coupes menstruelles, culottes menstruelles ou éponges. La préservation de la santé est également devenue une problématique importante : nombreuses sont celles qui veulent aujourd’hui savoir quels sont les composants de produits utilisés au quotidien. Ce double mouvement semble expliquer le recours de plus en plus nombreux aux protections alternatives.

Au sommaire du dossier :