Les copains d’abord : Fabrication et partage du pain… et de bons mots à Guimaëc

Nous entamons à belles dents notre dossier « Manger de ce pain-là ! » consacré au renouveau du pain ainsi qu’à celles et ceux qui le fabriquent – de la miche faite maison aux paysans-boulangers en Bretagne. Avec un reportage qui a mené nos pas… et nos mains pétrisseuses dans une maison familiale d’artistes du Trégor où la création du pain va de pair avec celle des mots ! En prime, une recette simple, testée et approuvée par l’équipe d’Eco-Bretons.

« Faire son pain, sur levain et au four à bois, c’est facile ! Et en attendant que la pâte lève puis cuise, lançons-nous dans des jeux d’écriture dans l’esprit de l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle. Créé par un groupe de littérature surréaliste dans les années 1960, l’OuLiPo est fondé sur le principe que la contrainte provoque et incite à la recherche de solutions originales, ndlr.) ».

Telle était la présentation alléchante de cette journée de fin août, sur le dépliant du collectif baptisé « Hors-Pistes ». Celui-ci proposait tout au long de l’été en différents lieux du Pays de Morlaix, des ateliers autour de la gravure, l’écriture, le yoga.

C’est dans la belle simplicité de leur maison de Guimaëc que les artistes Valérie Guillet et Stéphane Callouet ont accueilli les participant.e.s. dont vos deux reporters qui n’ont pas hésité à mettre la main à la pâte. Valérie pratique aussi bien l’écriture que le dessin et la gravure – ses oeuvres sont visibles dans son atelier de la Maison Quesseveur à Plouégat-Guerrand – et Stéphane la peinture.

Sous leur houlette, nous avons découvert les secrets d’un bon levain maison, fabriqué notre pain, et, pendant la levée de la pâte puis la cuisson, nous nous sommes livré.e.s au pouvoir de nos imaginations pour jouer avec les mots : cadavres exquis, anaphores, logo-rallye…

Jadis, le copain était celui avec qui on partageait le pain – cum panis. C’est précisément ce que nous avons fait, et même plus, puisque nous avons aussi partagé nos jeux de mots créatifs et le plaisir d’être ensemble, dans une ambiance à la fois appliquée et gourmande.

Les étapes de fabrication du pain

Nous avons suivi attentivement les conseils avisés de Valérie qui, dans une volonté d’autonomie alimentaire de longue date, fabrique régulièrement le pain familial.

Pour commencer, il faut déjà fabriquer son levain.

On mélange 50g de farine à 50g d’eau tiède dans un petit bocal (à conserve par ex.) et on laisse fermenter à température ambiante. On peut ajouter une cuiller de miel pour activer le levain. Quand il fait des petites bulles et qu’il a une odeur aigrelette, il est prêt. Si on ne souhaite pas l’utiliser tout de suite, on peut le mettre au frigo un moment.

Au-delà, il faudra le renouveler, c.à.d. vider une partie du contenu et compléter avec de la farine fraîche et de l’eau tiède.

Le levain élaboré par Valérie

La veille de la cuisson, verser le levain dans un saladier, ajouter 200g de farine et de l’eau tiède.

Bien remuer pour obtenir un mélange consistance ‘pâte à crêpes’, sorte de poolish sans levure.

Couvrir, laisser reposer la nuit dans un endroit chaud (20-25C°)

Le jour J , ne pas oublier de prélever, pour la fois d’après, une cuiller à soupe du mélange.

Le réserver dans le petit bocal et le nourrir (ajouter une cuiller de farine et un peu d’eau).

Tout d’abord, on verse du levain dans un saladier.

On choisit ensuite le type de farine que l’on veut utiliser : froment, blé noir (environ 1kg)…

On l’ajoute au levain, ainsi qu’un peu de sel. Et on mélange. (à la spatule ou à la main, au choix).

Sans oublier l’eau ! On laisse ensuite le mélange reposer quelques heures, le temps de laisser le pâton se développer

Après le repos, la pâte a doublé de volume ; on peut ajouter des noisettes, des noix, des graines au pâton, tout en le remélangeant.

Il faut alors l’incorporer dans un moule (à cake ou à tourte) préalablement huilé et fariné… et le faire cuire au four (qui ici est un four à bois).

Et voilà le résultat après environ 45 mn de cuisson…

Par Marie-Emmanuelle Grignon et Laurence Mermet pour Eco-Bretons




Morbihan : participez à la semaine de défis « Avec ou Sans »

Du 27 septembre au 4 octobre se déroule la deuxième édition de la semaine de défis « Faire AVEC ou SANS », lancé par le collectif Papillons Transitions, basé dans le secteur de Muzillac-LaRoche-Bernard-Questembert (56). Seul ou à plusieurs, le but du jeu est de réussir à réaliser des défis sur une semaine permettant de réduire son empreinte écologique et de favoriser le vivre ensemble.

Le collectif « Papillons Transition » est basé dans le Sud du Morbihan, plus précisément dans le secteur de Muzillac, La Roche-Bernard et Questembert, à savoir la même zone que l’Ourse, la monnaie locale complémentaire du territoire. Le collectif constitue également la commission « Transition » de l’association Terre En Vie, qui organise chaque année la Foire Bio de Muzillac. Leur mot d’ordre ? Partir du principe que « Notre quotidien va être confronté à une diminution des ressources et à des changements climatiques majeurs. Comme nous considérons que tout être humain a la même valeur, nous ne voulons laisser personne sur le bord du chemin et nous souhaitons favoriser la résilience du territoire. », peut-on ainsi lire sur leur site internet.

Ils ont d’ores et déjà mis en place quelques outils et actions : Une carte interactive des acteurs de leur territoire, un agenda répertoriant différentes dates et actions locales (ciné-débat, zones de gratuité, rassemblement « nous voulons des coquelicots »…), l’animation d’une conférence sur la transition, la création d’une centrale photovoltaïque en autoconsommation grâce au groupe « énergie », la mise en place de boîtes à dons, ou encore une opération de sensibilisation au suremballage dans les supermarchés.

Le collectif propose à partir du 27 septembre de se lancer, jusqu’au 4 octobre, dans un défi « Avec ou sans ». Une semaine pour relever seul ou à plusieurs (en famille, entre amis, ouvert également aux entreprises, collectivités et associations) des défis : passer une semaine sans voiture, avec un vélo, sans télé, sans déchets, en cuisinant, en réparant, sans achat…le choix est libre, et vaste ! «  Le défi choisi doit permettre de diminuer votre empreinte écologique, favoriser le vivre ensemble ou aider notre communauté à s’adapter aux changements à venir. Les défis pouvant mettre des personnes en danger ou présentant un caractère offensant sont bien sûr exclus. », précise les organisateurs. Si l’animation est lancée localement, on peut s’inscrire de partout en France ! 26 défis sont actuellement inscrits. L’année dernière, 161 ont été relevés. Le lancement officiel aura lieu dimanche 27 à 16h lors de la Foire Bio de Muzillac, et la clotûre sous forme festive se déroulera le dimanche 4 octobre sous les Halles de Questembert. Pour rejoindre le mouvement, il suffit de remplir le formulaire sur le site de Papillons Transition !


A Lorient aussi…

L’initiative de Papillons Transition s’inspire de celle du Collectif Transition Citoyenne Lorient Bretagne Sud, qui avait lancé un premier défi il y a quelques années, et qui relance l’opération cette année. On peut s’inscrire sur cette page : https://framaforms.org/semaine-avec-ou-sans-2020-collectif-transition-citoyenne-lorient-bretagne-sud-1599594201 pour participer. Un temps de restitution sera organisé le dimanche 11 octobre entre 14h et 18h, à l’occasion de la fête du verger citoyen Pom’d’Amis à Hennebont.




L’Adess du Pays de Morlaix recrute un.e volontaire en service civique

MISSION DE SERVICE CIVIQUE :

Devenez Ambassadeur de l’Économie Sociale et Solidaire

L’Économie Sociale et Solidaire (ESS), vous connaissez ?

Elle regroupe des organisations (associations, coopératives, mutuelles, entreprises, fondations…) qui fonctionnent sur un mode démocratique et qui mettent leur activité au service d’une utilité sociale ou collective. Elle propose un nouveau modèle de développement et d’entrepreneuriat où le partage et la solidarité sont au coeur de l’activité. L’ESS représente plus de 10 % de l’emploi en France !

Constitué en association depuis octobre 2009, le pôle de développement de l’Économie Sociale et Solidaire (E.S.S.) du pays de Morlaix développe trois missions sur le territoire :

1. Soutenir l’emploi et l’entrepreneuriat en ESS

2. Conduire des projets collectifs en ESS

3. Développer une culture de l’ESS

Pour faire connaître cette autre économie auprès du grand-public et plus particulièrement des jeunes, nous recherchons un(e) volontaire en service civique pour une durée de sept mois à partir d’octobre 2020.

Vous aurez pour missions :

– Appui à la vie associative, à l’organisation d’événements et de rencontres avec les acteurs du territoire, à l’animation de la maison de l’ESS.

– Participation à la mise en valeur des actions des partenaires et adhérents :

rédaction d’article, reportage vidéo, photo…

– Appui à la réalisation et à l’animation des supports de communication et médias existants : newsletter, site internet, réseaux sociaux.

– Appui à l’organisation du Mois de l’ESS qui aura lieu en novembre 2020

-Participation à la valorisation des actions de promotion et de sensibilisation à l’ESS organisées sur le territoire : actions événementielles, CJS, interventions en milieux scolaires…

Vous intégrerez la promotion des Jeunes Ambassadeurs de l’ESS qui est une dynamique collective, portée par plusieurs volontaires accueillis dans différentes structures bretonnes de l’ESS. Vous serez amené(e) à participer à des rencontres régionales et à travailler en équipe avec d’autres jeunes ambassadeurs sur l’organisation d’un évènement commun.

L’ensemble de ces activités sont déjà en place au sein de notre association et sont portées par du personnel salarié. La (le) volontaire viendra y apporter son regard et son appui, dans une logique d’apprentissage mutuel. Un temps de formation et d’apprentissage sera mis en place avec les tuteurs.

En fonction de ses envies et attentes, certaines missions pourront être adaptées au profil de la (du) volontaire.

Date de début : 26 octobre 2020

Durée : 7 mois

Volume horaire : 17,5H/semaine

Lieu : Morlaix

Nombre de postes : 1

Rémunération : La (le) volontaire recevra une indemnité de 580,55 € (472,97€ de l’Etat, 107,58€ de la structure d’accueil)

CV et lettre de motivation à adresser à Mesdames les co-présidentes à l’adresse cultureess@adessdupaysdemorlaix.org avant le 8 octobre 2020 (entretiens prévus en semaine 42)– Objet du mail SCV JAESS2020 – contact : Sabrina TOUDIC 09 81 71 87 49

Au plaisir de vous lire !




En route pour la Semaine Européenne du Développement Durable !

La Semaine Européenne du Développement Durable démarre cette année le 18 septembre, et dure exceptionnellement 3 semaines, jusqu’au 8 octobre, avec un « temps fort » du 20 au 26 septembre. Comme chaque année, son objectif est de promouvoir les enjeux du développement durable de façon concrète. Dans toute la Bretagne, de nombreuses manifestations sont organisées.

En raison du contexte sanitaire, la Semaine Européenne Du Développement Durable, qui a lieu traditionnellement début juin, a été repoussée à septembre-octobre. Sa durée a été également revue, puisqu’elle passe cette année à trois semaines, avec un temps fort du 20 au 26 septembre.

Comme chaque année, collectivités, associations, citoyens, entreprises…se mobilisent, pour organiser des expositions, des projections de films, des ateliers…

C’est le cas par exemple du côté de Guingamp, avec l’opération « Un pas pour ma planète », coordonnée par Guingamp-Paimpol Agglomération et le Réseau cohérence. 25 acteurs des secteurs de l’environnement, du social, de la culture et de l’économie se mobilisent pour proposer pas moins de 64 animations. Au programme : des ateliers sur le jardinage au naturel, la récup’, la cuisine à base de produits locaux et de saison, refuge à insectes…des projections de films tels que « Honeyland », « 2040 », « Douce France » ou encore « Chemin de travers ». On pourra également découvrir des expositions, participer à une journée « porte ouverte » dans une tiny house, assister à des conférences…un riche programme à découvrir sur le site de l’agglomération.

A Concarneau, une exposition autour de « la ville de demain » sera à voir à l’Ecopôle du 1er au 28 octobre. A Saint-Gildes-Des-Bois (44) c’est un « Village des initiatives locales » qui verra le jour, di 23 au 26 septembre, sur des thématiques telles que l’eau, l’alimentation et l’agroécologie. A Lorient, on pourra découvrir la rénovation à base d’éco-matériaux du logement collectif « La résidence du Tournesol », le jeudi 24 de 10h à 12h. Tandis qu’à Kervignac, non loin de Lorient, la coopérative Book Hemisphères organisera le 27 septembre une grande journée de braderie de livres et autres produits culturels d’occasion.

Pour en savoir plus et connaître les événements organisés près de chez vous, direction la carte publiée sur le site https://esdw.eu/country/france/




Un guide pour développer la participation dans les communes et soutenir les projets citoyens

Le Réseau Bruded, regroupant 170 communes et intercommunalités de la Bretagne historique qui s’engagent dans des actions de développement durable et solidaire, vient de sortir un document baptisé « “24 retours d’expériences pour animer des démarches participatives et soutenir des projets citoyens”. En 72 pages, il propose un tour d’horizon des différentes façons d’impliquer les citoyens et les acteurs locaux dans des projets communaux ou intercommunaux. On y trouve aussi des information sur la manière dont les collectivités peuvent soutenir des projets citoyens. Il est téléchargeable sur le site du réseau.

Né en 2005, le réseau Bruded compte aujourd’hui 170 communes et intercommunalités, en Morbihan, Finistère, Côtes-d’Armor, Ille-Et-Vilaine et Loire-Atlantique. C’est un espace « Où les élus parlent aux élus », qui échangent leurs expérience autour des transitions et du développement durable. Chaque année, un cycle de visites est organisé par le réseau, afin de découvrir des initiatives mises en place au sein des communes. Pour aller plus loin, Bruded a édité un document de mutualisation, baptisé « “24 retours d’expériences pour animer des démarches participatives et soutenir des projets citoyens”.

Téléchargeable gratuitement sur le site internet de l’association, ce livret de 72 pages est composé de deux parties : l’une est consacrée à l’implication des habitants et des acteurs locaux dans des projets pilotés par la collectivté, l’autre est dédiée au soutien de projets pilotés par des citoyens et des acteurs locaux. On y trouve des conseils pour mener des démarches participatives dans sa collectivité, les clés pour répondre à une une sollicitation citoyenne, les pièges à éviter…Et 24 exemples d’expériences sont détaillées sous forme de fiche. On y retrouve par exemple Laurenan (22) et son projet de revitalisation de centre-bourg au coeur duquel sont présents les citoyens, l’aménagement participatif de la place de l’église de Saint-Thégonnec avec des ressources locales, le Projet Alimentaire de Territoire co-construit de Redon Agglomération (56-35-44), l’épicerie associative d’Arzano (29), celle de Trémargat (22)…Autant d’exemples qui montrent de façon concrète que collectivités et citoyens peuvent co-construire ensemble, de multiples manières et dans de nombreux domaines, des projets pour faire vivre le territoire.

Guide à télécharger sur le site https://www.bruded.fr




#5 L’équipe Ecobretons : Marie, journaliste et coordinatrice

Présente depuis la création d’Eco-bretons, Marie est journaliste de vocation et a appris au fur et à mesure à compiler des compétences jusqu’à devenir la coordinatrice de rédaction. Son attachement au milieu associatif, au journalisme et à l’étincelle des gens passionnés l’a menée jusqu’à Eco-bretons en 2011. Une boutique qu’elle n’a depuis lors plus quitté ! Entrons dans la boutique de Marie, un espace qu’elle veut bienveillant et libre, éléments indispensables à la qualité d’expression selon elle.

Bonjour Marie, nous sommes dans le parc de Kerozar assises dans l’herbe, une tasse de thé à la main. Est ce que tu peux nous parler de ton rôle au sein d’Eco-bretons ?

A la base je suis journaliste. Au fil des années j’ai pris un peu d’autres activités en charge comme une partie de la coordination, c’est à dire le montage de dossier ; aller rencontrer les partenaires, assos et collectivités qui nous financent aussi ; l’ encadrement des services civiques ; et je fais un peu d’animation dans les lycées, c’est un projet qui démarrera vraiment cette année. Un peu de tout en fait, un peu d’événementiel, d’animation de ciné débat, au fur et à mesure des années ça s’est développé .

Polyvalent comme job au final !

Tout à fait, c’est couteau suisse quoi ! Des trucs qu’on ne sait pas faire, bah on apprend à les faire.

Quand tu as commencé c’était vraiment le journalisme qui t’intéressait, c’est pour cette raison que tu as postulé à Eco-bretons. D’où te vient cette envie : rêve de gamine ou concours de circonstance ?

C’est super vieux. J’ai eu un parcours un peu atypique on va dire. Le journalisme m’a toujours intéressé, déjà quand j’étais petite, je faisais mes propres journaux de ce qui se passait à la maison, c’était drôle. J’adorais écrire, ça a toujours été une passion l’écriture. Et je pense qu’il faut que je développe ça sur le plan personnel. J’étais douée en rédaction, enfin j’ai toujours aimé. Lire et écrire c’était mon truc.

Après j’ai eu une petite période ou je voulais être archéologue. C’était drôle aussi. Finalement je n’ai pas fait ça.

Au lycée je voulais être journaliste, donc je m’étais renseignée pour faire des études de journalisme. J’avais postulé à l’IUT de Lannion mais je n’ai pas été prise. Donc du coup je me suis dit c’est pas grave, je vais aller en fac ça va être un peu plus large. J’ai été en fac à Arradon à la catho à côté de Vannes en information-communication. C’était vachement bien parce que c’était hyper large. On a fait aussi bien de la vidéo que de l’écrit que des choses un peu culturelles, des photos, des expo photos…enfin c’était vraiment sympa. Des chouettes années.

Et après je suis partie à Rennes, en licence d’information-communication. J’avais toujours cette idée de faire du journalisme et quand j’étais à la catho j’avais fait un stage en radio, c’était rigolo c’était à radio Saint Anne à Vannes ainsi qu’un stage en presse écrite aux Infos du pays de Plöermel. L’écrit ça m’avait bien plu, la radio aussi, c’était technique ça me plaisait aussi. Donc j’étais partie avec ces idées là à Rennes : continuer dans le domaine du journalisme.

La découverte du monde associatif à Plum FM

En 2004 j’ai fait un stage à Plum FM, de radio, je voulais continuer la radio je trouvais ça sympa. Et c’est là que j’ai eu le gros déclic, pour le monde associatif et pour la radio aussi, mais pour le monde associatif avant tout. Plum FM je connaissais pas plus que ça à la base, ça faisait petite radio, je me demandais comment ça fonctionnait. Je ne connaissais rien aux associations !

Miss Météo

« On m’avait dit :  tu vas faire du direct » et moi j’ai dit « ah non pas de direct ». Mais finalement j’ai fait du direct, j’ai fait la météo. Après j’avais fait une émission où j’allais dans des lieux un peu touristiques et je faisais des interviews qui étaient longues, ça durait 1h à peu près. On m’a vraiment laisser la liberté de faire les choses, ils ont été extrêmement bienveillants avec moi et je les en remercierai toujours. C’est pour ça que je suis très attachée à eux, parce que pour moi c’était une grande découverte. Le monde associatif m’a permis de rencontrer vachement de gens différents que je n’aurai jamais rencontré avant. Parce que avant j’avais ma petite vie, bah la vie classique de tout le monde. Et là, il y avait des gens qui venaient de tellement de milieux que je ne connaissais pas que ça m’a fait une ouverture sur le monde phénoménale. Du coup j’ai continué en tant que bénévole. J’ai fait un autre stage en 2005 en communication et en 2007 on m’a proposé de faire un service civique à Plum FM puisque j’étais toujours bénévole là-bas pour m’occuper de tout ce qui était environnement, c’était une mission environnement sur l’eau. Moi je n’y connaissais rien du tout à l’environnement, ça me passait complétement au dessus à l’époque. Je devais encadrer des jeunes, faire des chroniques radio sur l’eau, ça a duré un an, c’était génial. Ensuite j’ai continué trois mois en CDD. Après j’ai cherché du boulot, plus dans le journalisme forcément.

Eco-bretons

J’ai vu une annonce un jour pour Eco-bretons en 2009. Entre temps j’avais été correspondante de presse pour la Gazette du Morbihan. C’était bien comme expérience, hyper formateur. Pour Eco-Bretons, j’avais pas été retenue tout de suite, mais au final ils m’ont appelé . En route pour Morlaix. J’ai commencé en Janvier 2010, en me disant « je sais pas combien de temps ça va durer », c’était des contrats aidés à l’époque. On est en août 2017 et je suis encore dans la boutique. Ça dure !

Alors t’as eu le temps de voir ce qui te plaisait dans ton action au quotidien.

C’est surtout de travailler dans le monde associatif même si c’est de plus en plus dur, par rapport aux premières années où j’ai découvert ça c’est de plus en plus compliqué du côté des financeurs. C’est de plus en plus professionnel, de plus en plus exigeant et de plus en plus dur et précaire. C’est pas tout rose, il peut y avoir des relations humaines compliquées mais par contre à côté c’est un milieu où tu peux rencontrer des gens avec des vraies valeurs. Je pense aussi que c’est un champ d’expérimentation qui est phénoménal, tu peux tester, tu peux expérimenter. C’est encore des endroits où tu peux le faire, où tu n’es pas obnubilé par un objectif de rentabilité.

Même si au final, ça te demande quand même du temps de travail de chercher des financements

Ca te demande du temps, et t’as pas toujours le temps. Et financièrement c’est de plus en plus compliqué, donc forcément t’es obligé d’aller chercher des sous par toi même. Quelque part, parfois, ça se rapproche du monde de l’entreprise.

Après ça te pousse aussi à se renouveler, à renouveler les projets de l’association.

C’est ça. Ça pousse à y aller, à se défoncer, à essayer de pérenniser ton poste. Des fois pour le moral c’est pas évident mais quand même quand tu vois tous les à côtés et tout ce que tu peux gagner toi en richesse personnelle en étant dans un secteur comme ça, je me dis quand même ! ca vaut le coup, éthiquement c’est plutôt chouette. Enfin moi je vois ça comme ça.

Eco-bretons s’attache à toute la Bretagne, mais les forces vives sont situées dans un bastion au nord de la Bretagne, à Morlaix. Est ce que tu peux nous parler de l’évolution de cette ville dans la transition les sept dernières années ?

Je dirais que ça a évolué quand même. Y’a un environnement naturel qui est préservé encore, contrairement au Morbihan où les côtes sont victimes de la bétonisation et du monde. Là, on sent qu’il y’a une volonté de préserver les choses, les gens sont un peu farouche là dessus. Au niveau développement durable ça progresse mais c’est pas encore comme Nantes.

Et ça vient beaucoup des associations ici

Oui ! Il y a un super tissu associatif qui bouge beaucoup. On croirait pas d’ailleurs comme ça, en arrivant on se dit « oulalala morlaix… », mais en fait ça bouge dans tous les sens. Y’a vraiment beaucoup de trucs et les gens sont très gentils. Il y’a vraiment un vivier de choses à faire et notamment au niveau du développement durable. De beaux projets ont été montés que ce soit les Incroyables comestibles, Les Temps-Bouilles…. Et ça vient des citoyens ! C’est ça qui est bien. Ils ont pas attendu que ça vienne d’en haut.

Qu’est ce qui est inratable à Morlaix selon toi ?

Le Ty Coz ! Forcément ! C’est un lieu emblématique de Morlaix, il y a un mélange de tradition et de modernité dans le bar qui est assez sympa. Et il se passe vraiment des trucs, beaucoup d’animations, beaucoup de gens gentils. C’est vraiment un lieu convivial, il faut aller au moins une fois au Ty Coz !

Et la baie de Morlaix et vraiment super belle !

Qu’est ce que tu serais prête à faire dans ton quotidien pour être plus Slow Life ?

Me calmer. On dirait pas comme ça mais je suis très stressée intérieurement donc il faut que j’apprenne à me détendre, ce que je n’arrive pas à faire. Prendre le temps de faire les choses et pas vouloir faire 15 000 trucs en même temps.

Tu as rencontré beaucoup de gens au cour de tes reportages, quelles rencontres t’ont le plus marqué ou touché ?

Alors il y a un reportage qui m’a marqué c’était en 2011, à l’époque où on faisait le magazine papier. On avait été faire un reportage sur la pêche au bar au Raz de Sein. On a pris le bateau, il devait être 5h du matin. J’ai été malade pendant toute la journée, une catastrophe, un mal de mer épouvantable. Et pourtant si on me demandait de le refaire, je le referais sans hésiter, parce que c’était fantastique. J’avais jamais vécu ça de ma vie. Je crois que ça restera un moment gravé dans ma mémoire ce reportage. Moi je suis une fille de la campagne, pas du tout de la mer, je ne connaissais rien, j’étais vraiment impressionnée.

Vandana Shiva. On a fait une interview avec elle, c’était pas prévu. On nous a dit « Vous allez interviewer Vandana Shiva ! » « Ah ouais d’accord, ok. ». Donc on y va, en impro parce qu’on avait rien préparé. C’était à Rennes, à l’Université d’Eté de la Solidarité internationale. Elle est vraiment super impressionnante et c’est quelqu’un qui est très chouette.

Génial aussi, Ricardo Petrella qui est l’ancien rapporteur à l’ONU sur l’eau et ancien commissaire européen, enfin quelqu’un avec un CV impressionnant. Je l’ai interviewé dans la cantine de l’école de Silfiac, un samedi matin, comme ça à 11h du mat’ et génial ! On a envie de le suivre, il est hyper engagé, très simple, super.

Paul Ariès, un sociologue spécialiste de la décroissance vraiment génial à écouter et puis Gilles Bœuf, j’oubliais Gilles Bœuf !

Qu’est ce que ça t’apportes toutes ces rencontres ?

Tu ressors de là t’es gonflé. Mais pas seulement celles là, celles de tout le monde en fait. Dès qu’on va voir quelqu’un qui est passionné par son métier, ou son asso’, ou son quotidien, il a des petites étoiles dans les yeux. Et tu te dis « ah c’est génial. J’ai envie de savoir ce qui le motive. J’ai envie de parler de ce qu’il fait parce que ça à l’air super. Il a vraiment des étoiles partout dans les yeux. On a envie de le suivre. ». Et ça peut être dangereux parce que des fois on a tendance à se laisser embarquer. Toujours garder un peu de distance.

Mais quand tu rencontres des gens qui sont vraiment passionnés et qui ont les yeux qui brillent quand ils parlent de leurs trucs, c’est super quoi ! Là tu te dis il y a encore des gens qui ont la foi dans ce monde, c’est beau. (rires)

Finalement tu l’as dit l’environnement et le développement durable au départ ce n’était pas forcément ta tasse de thé, alors qu’est ce qui te raccroche à Eco-bretons et à ce milieu là, la rencontre de gens passionnés ?

Oui c’est ça les gens passionnés et toutes les alternatives que l’on peut mettre en place à notre niveau, sans avoir fait des études supérieures de fou, sans être issu d’un milieu social hyper favorisé, sans venir de grande métropole. Non t’as un gars dans la campagne, il est resté là peut-être toute sa vie mais il fait des supers trucs. Ça montre que tout le monde peut le faire, les gens ne sont plus dans des cases, il n’y a plus d’élite. C’est ça qui est vachement intéressant, l’innovation du quotidien, accessible à tout le monde. Et d’être positif aussi ! Les gens sont déjà suffisamment plombés, je pense par l’époque, par ce qui se passe, par le quotidien. Donc si on arrive à faire réfléchir les gens mais de manière positive c’est vachement mieux.

Et puis on découvre plein de trucs qui sont dans notre quotidien juste à côté de chez nous et on ne le sait pas, on est parfois beaucoup plus préoccupé par des choses qui nous dépassent et qui sont ailleurs. Mais parfois c’est à côté que ça se passe aussi. La proximité.

Merci Marie !