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Du 2 au 4 juillet : Forum ouvert des usages coopératifs à Brest

Après l’édition 2022 sur le thème de la convergence des transitions, voici le Forum ouvert 2024 sur le thème des « pas de côté », un temps de rencontre au croisement des usages du numérique et de la coopération ouverte, qui se déroulera à l’Université de Bretagne Occidentale, en centre-ville de Brest.

Les pas de côté

Dans une société où les transitions sont une urgence, celles-ci sont encore peu prises en compte dans les faits.
Nos quotidiens professionnels ou associatifs ne sont pas souvent propices à agir à la hauteur des enjeux et nous amènent à faire des « pas de côté », nous conduisant vers une transformation personnelle de sa manière d’être au monde.
S’autoriser un espace pour agir autrement, définir des objectifs à nos missions en phase avec nos aspirations, s’impliquer dans une coopération ouverte, en partage, au-delà du simple « faire avec ».
C’est ce croisement des transformations des personnes, des missions, des structures que ce Forum propose d’éclairer.

Le programme

Mardi 2 juillet : Accueil et off

Le temps « off » du mardi 2 juillet après-midi permet aux personnes déjà arrivées sur Brest de se rencontrer, d’échanger, de travailler sur des sujets de leur choix avec un apéritif partagé en fin de journée. Apportez vos spécialités !

Tout au long des 2 jours des stands vous accueillent.


Mercredi 3 juillet

Matinée

  • 8h30 Accueil
  • 9h « Pimp ta vibe ! » par Yann Le Beguec
  • 9h15 Conférence gesticulée « Comment les GAFAM m’ont rendu sourd et aveugle ! » par Gatien Bataille
  • 10h15 Pause café
  • 10h30 Forum Ouvert (première partie), animé par Audrey Auriault et Marie-Hélène Pillot : place à vos questions et à vos envies d’échange autour des pas de côté

Buffet déjeunatoire à 12h30

Offert par la ville de Brest et les partenaires du Forum

Après-midi


Jeudi 4 juillet

Matinée

Buffet déjeunatoire à 12h30

Offert par la ville de Brest et les partenaires du Forum

Après midi


La participation aux rencontres est gratuite, mais pour favoriser la coopération, nous vous invitons à partager une ou plusieurs initiatives.

  • La page explicative qui a permis de mettre en place le collectif et le cadre de préparation.
  • Le Forum 2024 est lui-même un pas de côté à plusieurs égards.

Au plaisir de vous y rencontrer !
Le collectif de préparation du Forum ouvert 2024

Cette manifestation est organisée par : https://forum-usages-cooperatifs.net

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Avec le soutien de

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Co-organisée en partenariat avec

Association Climate Change Lab, Association des Jardinier·e·s du Nous, Association LabFab, Association Le Lieu-Dit, Association YesWiki, Collectif Animacoop, le CRIE de Mouscron, Jean-Michel Cornu ()spécialiste de la coopération et de l’intelligence collective), La Gare – Centre d’art et de design, Mégalis Bretagne – Syndicat mixte de coopération territoriale, Rennes Métropole & Ville de Rennes, Tempoco,…





Retour sur la 2ème éditions des rencontres « Culture & Ecologie » 30 et 31 mai 2024 au Sew.

L’Association pour une Ecologie Créative, Arts et Cultures en mouvement et en partenariat avec Morlaix communauté, a proposé des tables rondes et des ateliers, le jeudi 30 mai et le vendredi 31mai dans le but d’aiguiller et d’informer sur les questions liées aux différentes formes de financement à s’emparer pour la mise en place de projets artistiques écologiques.

Que vous soyez des métiers du livres, des artistes en tout genre, des professeur.e.s, des collectivités ou autres entités souhaitant mettre en place un projet artistique soutenable socialement et écologiquement, ces deux journées ont permis d’appréhender un panel de financement à explorer comme les fonds européens (leader, feader, feamp, projet Horizon, culture move, On the Move, Erasmus+…). Des acteur.rice.s de soutien comme l’Agence Régionale de la Biodiversité, les Communautés de Communes (Natura 2000 Morlaix Communauté), le conseil départemental (le Pôle délégué à la jeunesse et à la culture) la Région, des associations comme l’association Eau et Rivière, les Universités, des banques solidaires et éthiques comme la NEF et autres organismes de recherche…Finalement, des financements et des soutiens de primes abord qui ne semblaient pas avoir de lien avec la démarche artistique et pourtant…

« On a besoin de culture pour vivre ensemble et pour préparer demain »

Aurélie Besenval, responsable culture, Eau et Rivière de Bretagne.

L’enjeu de ces deux journées était de mettre en lumière le lien réciproque entre l’écologie et la culture sous toutes ses formes. Des invités de tout horizon sont venus témoigner et partager leurs expériences et projets. De différentes natures, ces projets peuvent parfois s’engager à redonner un second souffle à l’artisanat local (cf. verre des îles du Ponant, projet Géoverrerie recyclés en lien avec l’Ecole Européenne d’Arts De Bretagne). A créer du lien entre la recherche et la culture (cf. mise en avant et vulgarisation de la connaissance du verre de Roscoff un partenariat entre artistes et la Station Marine de Roscoff par Ewen Chardronnet). A faire valoir un tourisme plus respectueux de la biodiversité et de l’environnement (cf. Formation à la biodiversité pour les professionnels du tourisme dans le cadre du projet Natura 2000). A favoriser des évènements festifs plus respectueux du vivant (des festivals plus restreins comme la nouvelle formule du Panorama, WART) ou bien, des tournages plus écologiques (cf. nouveau métier du cinéma : l’éco-manager).

Deux journées riches en informations qui ont cassé les frontières entre deux mondes qui n’étaient pas si différents : le savoir de l’art et l’art de savoir…




Recettes. Le vin de pissenlit

Direction le jardin et plus précisément les pissenlits, grâce à ces deux recettes qui vous permettront de réaliser du « vin » de pissenlit. Cette plante, communément perçue comme une « mauvaise herbe », est en réalité une plante aux bénéfices multiples : riche en fer, calcium, manganèse, vitamine C et D et antioxydants, on l’utilise pour ses vertus dépuratives, diurétiques, et cholagogues (facilite l’évacuation de la bile vers l’intestin). 

 

Comment préparer du « vin de pissenlit » ?

1ère recette

Temps de préparation : 60 minutes
Temps de cuisson : 15 minutes

Ingrédients (pour 4 litres) :

– 3 litres de fleurs de pissenlit
– 4 litres d’eau bouillante
– 3 oranges
– 3 citrons non traités coupés en rondelles (avec l’écorce)
– 500 g de raisins secs
– 1,750 kg de sucre

Préparation

Ebouillanter les fleurs de pissenlit. Laisser reposer 24 h, puis filtrer.
Ajouter les autres ingrédients et laisser macérer 25 jours en remuant tous les jours.
Filtrer au bout de ce temps et mettre en bouteille sans bouchon pendant 2 mois.
Filtrer à nouveau et mettre en bouteille avec bouchon.
Laisser vieillir : plus il aura vieilli, meilleur il sera (il est excellent au bout d’un an).

 

2ème recette

Ingrédients

400 g de fleurs de pissenlit
• 4 oranges non traitées
• 4 citrons non traités
• 2 kg de sucre
• 500 g de raisins secs (blancs) ou figues ou abricots secs
• Gingembre, vanille, clou de girofle

Préparation
1 Cueillir 400 g de fleurs de pissenlit (uniquement la fleur), les rincer sous l’eau froide et les égoutter.
2 Mettre les fleurs dans une cocotte et ajouter 4 litres d’eau. Mettre à bouillir pendant 10 minutes et laisser infuser pendant 24 heures.
3 Après 24 heures, filtrer dans un tamis chinois puis dans un linge afin de récupérer le jus. Ajouter au jus les oranges et les citrons coupés en 4, les raisins coupés en 2 et le sucre.
4 Laisser fermenter dans une cocotte pendant 3 semaines en remuant tous les jours.
5 Filtrer de nouveau le jus. Mettre en bouteille sans les boucher. Laisser reposer 5 semaines à l’abri de la poussière, de la lumière et de la chaleur.
Filtrer de nouveau le jus et boucher les bouteilles.




A Plaintel (22), une association prend soin des lavoirs et des fontaines

L’association « Lavoirs et fontaines » travaille depuis 2019 à la restauration et à l’entretien du petit patrimoine bâti lié à l’eau sur la commune de Plaintel. Les bénévoles organisent des chantiers hebdomadaires de maçonnerie, de travaux hydrauliques, d’aménagements paysagers…

Ils et elles mettent tout en œuvre pour préserver la biodiversité des lieux, qui sont importants pour la vie et la reproduction des amphibiens notamment. L’association développe aussi des actions de suivi de la flore aquatique et d’inventaire des populations faunistiques. Reportage audio avec Gilles Camberlein, président de l’association, qui nous emmène sur trois lavoirs de la commune.

 

45. C’est le nombre de lavoirs qu’on trouve sur la commune de Plaintel. Un chiffre qui peut sembler important. « A priori, on pense que c’est beaucoup », explique Gille Camberlein, président de l’association Lavoirs et Fontaines. « Mais je suis de plus en plus persuadé que c’est la situation générale. Il faut faire un travail de prospection ». Avec ses bénévoles, l’association, qui a pu bénéficier au départ du recensement des édifices effectués par la commune, en a déjà restauré 26. Un patrimoine important du point de vue historique, mais aussi primordial pour la préservation de la biodiversité, faune et flore. Insectes aquatiques et amphibiens, espèces protégées, peuplent les lavoirs : tritons palmés, tritons alpestres, crapaud épineux, salamandre…côtoient lentilles d’eau, cresson ou ache des marais. Un véritable écosystème, qui est aussi un excellent support pédagogique, selon Gilles : « C’est un patrimoine qu’on a à portée de mains, qui n’est pas très difficile à restaurer. Et ce sont des zones humides qui sont accessibles, on peut observer sans faire de dégâts. Ce sont des sites formidables. On peut aussi faire un travail de sensibilisation des enfants à la protection de l’eau avec les lavoirs par exemple ».

 

Ecoutez le reportage audio :

Eco-BZH · Association Lavoirs et Fontaines Plaintel

 

 

Plus d’infos

La page Facebook de l’association Lavoirs et Fontaines à Plaintel

 

Pour télécharger le guide édité par l’association : https://www.vivarmor.fr/2024/02/27/un-guide-pour-une-restauration-et-une-gestion-ecologiques-des-lavoirs-et-fontaines-en-bretagne/

 




La recette. Velouté de betteraves, chèvre frais et noix

Une recette qui convient aux végétarien.ne.s, et qui met à l’honneur la betterave, riche en potassium, les noix, qui contiennent du magnésium et le fromage de chèvre, qui permet de compléter les apports en calcium et phosphore.

 

Ingrédients :

  • 600 g de betteraves cuites
  • 1 échalotte
  • 60 cl d’eau
  • 150 g de fromage de chèvre frais
  • 1 c. à soupe de vinaigre de cidre
  • 2 c. à soupe d’huile de noix
  • 1 poignée de cerneaux de noix
  • 1 c. café rase de sel

 

Préparation :

  • Épluchez et hachez l’échalote.
  • Coupez les betteraves en cubes.
  • Mettez l’échalote et les dés de betterave dans une casserole ou un mixeur chauffant.
  • Ajoutez une cuillerée à café rase de sel et versez l’eau.
  • Faites cuire 15 minutes à feu vif (ou à 100°C au mixeur chauffant).
  • Poivrez, ajoutez le fromage de chèvre, le vinaigre et l’huile de noix.
  • Mixez et servez avec des noix concassées.

 

Recette issue du site https://www.cuisine-libre.org




Semer des graines pour cultiver nos humanités

Le monopole des semences et de l’agriculture est aux mains de grandes multinationales, ces mêmes grosses firmes qui tentent d’imposer des OGM qui ne disent pas leur nom.

Ce mois-ci (24 janvier) l’UE s’apprête à faire voter une déréglementation totale des nouveaux OGM, les Nouvelles Techniques Génomiques. Ces NTG recouvrent un champ de plus en plus étendu de biotechnologies, et leurs promoteurs veulent les faire échapper à la réglementation européenne en affirmant qu’elles sont sans danger puisqu’elles permettraient de « modifier des séquences génétiques sans introduire de gène étranger dans le génome ». Si cette déréglementation est votée, si ces NTG sont validées, plus rien n’avertirait le consommateur, ni l’apiculteur, de la présence d’organismes modifiés. Et rien ne permet de dire que l’éventualité de leur diffusion dans la nature serait sans effeti.

A l’opposé de ces firmes aux projets fondés sur les biotechnologies, des citoyens, des agriculteurs , de syndicats ou coopératives œuvrent à maintenir l’accès libre aux graines et semences, à leur usage, et à retrouver la diversité plus large qu’elles offrent. Parmi ces coopératives, et en Bretagne, Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz.

 

Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz

Graines de Liberté est à l’origine une association qui rassemble des maraîcher.ères, des céréalier.ères, des pépiniéristes, des éleveurs-éleveuses, des chercheurs-chercheuses, des détaillant.es, des artistes, des habitant.es et amateurs-amatrices de jardins. Cette association est ensuite devenue SCIC, une société coopérative d‘intérêt collectif. Son objet social est de promouvoir l’usage, la production et le travail de sélection de semences « variétés-populations » en Bretagne, et de contribuer à la reconnaissance du métier d’artisan semencier. Il s’agit aussi de considérer les semences de variétés populations comme des biens communs, libres de droit, et à pollinisation libre. L’entreprise basée à Quimper, est jeune. Son idéal n’est rien moins que ce qu’indique son nom : la liberté de promouvoir, proposer, retrouver, travailler à un autre rapport à l’agriculture, et à l’alimentation. De reconsidérer aussi ce qu’est fondamentalement la graine : une puissance en soi qu’un vent libre, qu’un geste libre, transporte et dépose à l’endroit précis où sa force pourra se redéployer et s’adapter. Et cela dans un cycle en théorie éternel. On a tendance à l’oublier. La devise de Graines de Liberté – Hadou ar Frankiz, « Des graines pour cultiver nos humanités » peut intriguer ; mieux (c’est ce qu’elle cherche à faire) elle peut nous interpeller : le jeu sur les mots est on ne peut plus sérieux. Sans doute nous appelle-t-on à la réflexion sur les liens nature-culture en une modernité qui semble vouer un culte à la technologie, c’est-à-dire à elle-même. Et qui oublie ce qui la constitue aussi : le partage des savoirs, la transmission dans le temps, la sagesse qu’il y a à regarder la nature dans ce qu’elle a de stupéfiant : la graine et sa puissance de vie.

« Mais ils avaient la poignée de graines dans leur poing et la graine a une force électrique qui traverse les peaux les plus coriaces et illumine les cœurs les plus sauvages ».

Jean Giono, Que ma joie demeure .

Crédit : Laurent Vanhelle

 

 

Les semences Variétés-populations contre les semences Hybrides F1

Les semences de variétés-populations (ou semences paysannes) sont l’origine de l’agriculture. Les pratiques des agriculteurs ont consisté jusqu’au XXe siècle à choisir une part de leur récolte pour en prélever les graines afin de réensemencer les champs l’année suivante, sélectionnant ces plantes appelées à devenir porte-graines en fonction de leur capacité à s’adapter à un climat, à un milieu, à un territoire, à l’évolution des goûts.

Au XXe siècle, à partir des pays industrialisés, ces semences ont été progressivement remplacées par des semences élaborées en laboratoire pour améliorer la productivité des récoltes et répondre à des exigences industrielles – de rendement, de stockage, de livraison, etc : ce sont les semences dites hybrides F1 en majorité. Ces semences hybrides F1 engendrent des plantes toutes identiques entre elles, homogénéité qui concerne les aspects physiques : taille, forme, couleur des fleurs, goût des fruits etc. Mais elles ont un défaut de taille : si un agriculteur les ressème l’année suivante, la productivité diminue, la plante dégénère et perd ses caractéristiques initiales. Le cultivateur doit donc racheter des semences ou des plants à chaque saison, ce qui conduit à l’érosion de la biodiversité et à la standardisation de l’alimentation, à un appauvrissement du vivant, mais un enrichissement conséquent des « big four », ces grands semenciers que sont Bayer-Monsanto, Corteva, Syngenta et BASF. Cette obsession de l’homogénéité dans la sélection variétale, obtenue par le contrôle de la sexualité et la consanguinité des plantes en vue d’obtenir la « lignée pure » d’une variété, a donc pour conséquence une érosion vertigineuse de la biodiversité cultivée.

Qui connaît encore les Blés poulards ? Ils ont été à la base de la production des pâtes et des biscuits au Nord de l’Europe avant l’importation au XXe siècle des blés durs du sud. C’est une céréale à redécouvrir.

« Si on avait fait du blé de notre race, du blé habitué à la fantaisie de notre terre et de notre saison, il aurait peut-être résisté. Tu sais l’orage couche le blé ; bon, une fois. Faut pas croire que la plante ça raisonne pas. Ça se dit : bon on va se renforcer, et, petit à petit, ça se durcit la tige et ça tient debout à la fin, malgré les orages. Ça s’est mis au pas. »

Jean Giono, Regain – 1930.

http://informations-documents.com

Des Graines d’un Paris et d’une Bretagne d’avenir

Avant Graines de liberté, il y avait eu la campagne Graines d’un Paris d’avenir, joli nom à tiroirs pour raconter la première aventure des graines libres sur le territoire parisien : douze variétés populations issues du patrimoine alimentaire avaient pu être réintroduites, à la place des fameuses F1 ou autres CMSi. Cette opération était portée par l’association Mingaii, par l’Alliance des cuisiniers de SlowFood en Franceiii, et l’OPASE, organisation professionnelle des artisans semenciers. Ont pu être ainsi recultivés l’oignon jaune paille des Vertus, le poireau de Gennevilliers, le chou de Milan de Pontoise, la betterave crapaudine, la laitue batavia blonde de Paris, et quelques autres légumes oubliés.

Le pari suivant, Graines d’une Bretagne d’avenir, est lui aussi le fruit d’un partenariat, qui regroupait Minga, l’Alliance SlowFood des cuisiniers, le Groupement des agriculteurs biologiques du Finistère et le Syndicat des artisans semenciers grâce auxquels ont pu être remis sur les étals le melon petit gris de Rennes, la tomate précoce de Kemper, l’avoine panache de Daoulas, et le fameux piment de la frite ar Faouiv (jolie histoire que celle de cette « frite ») !

De Graines d’une Bretagne d’avenir à «Graines de liberté – Hadoù ar frankiz»

La création en 2019 de l’association Graines de Liberté a été suivie de sa transformation en société coopérative d’intérêt collectif qui regroupe 17 producteurs bretons associés, le siège social est à Quimper. Elle travaille avec des chercheuses de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) en remettant en culture des variétés anciennes. À la base de ces filières, ces semences sont essentielles pour développer une alimentation moins riche en viande, plus nutritive, plus goûteuse et plus accessible. Comme l’indique leur présentation : « La promotion de semences de variétés populations et la reconnaissance du métier d’artisan semencier sont indissociables de la bataille contre les anciens et nouveaux OGM, contre l’artificialisation et la privatisation du vivant. Parce que c’est un enjeu de territoire, le développement de la production de ces semences est aussi étroitement lié au renforcement des services public en milieu rural. Parce que la semence de variétés populations est un bien commun qui nous permet de mieux comprendre notre rapport aux autres espèces vivantes, la promotion du métier d’artisan semencier a besoin d’une recherche publique indépendante. » C’est donc bien un projet politique, au sens noble du mot, c’est-à-dire qui concerne la vie, dans la Cité, des individus et de leurs biens communs.

Un savoir, un savoir-faire : un métier

Le travail d’un artisan-semencier  est fondamental : il consiste à suivre de près la vie des plantes, jusqu’au moment de la récolte des graines, et à appliquer alors les protocoles stricts nécessaires pour les sécher, trier, tester, conserver, ensacher, commercialiser. L’artisan semencier détient et met en œuvre un savoir-faire qui lui permet d’accompagner le développement de populations de végétaux sur leur cycle complet, de la graine à la graine selon un mode de culture inscrit dans un écosystème. L’artisan-semencier est un chercheur producteur de biens communs mais il affronte ces nouvelles formes d’enclosuresv que représente aujourd’hui la privatisation des gènes via la production de brevets, le tout sous la pression des financeurs.

Les deux campagne qui ont précédé Graines de Liberté promouvaient l’usage des semences variétés-populations auprès des maraîchers, des jardiniers, des paysagistes ; la reconnaissance des qualités des légumes qui en sont issus auprès des cuisiniers, des transformateurs, des épiciers, des mangeurs ; la création d’un catalogue de semences produites en Bretagne, issues de la diversité des sols, des goûts, des modes de culture, des climats et des écosystèmes du territoire ; la reconnaissance du métier d’artisan semencier dans le respect de tous les travailleurs des filières alimentaires, et la création d’établissements coopératifs d’artisans semenciers en Bretagne.

Une première collection de 15 variétés de légumes et céréales a été mise au point, qu’on peut découvrir dans un livre édité par Locus Solus (Graines d’une Bretagne d’avenir). Cette collection s’est depuis bien agrandie et dispose d’un stock de 80 variétés, disponibles sur le marché de Quimper, et dans de nombreux points de vente (voir la liste plus bas) mais aussi dans des librairies indépendantes.

«  Nous avons été trop longtemps gouvernés par l’uniformité, et l’uniformité est un indicateur du fascisme. Nous devons maintenant nous orienter vers la célébration de la diversité, symbole de liberté. Ensuite, vous pouvez agir à votre échelle : même avec un petit pot de plante dans votre salon. Un basilic, un romarin, peu importe… Sauvez cette graine et sa liberté. Et en sauvant sa liberté, sauvez la vôtre ».

Vandana Shivai

Il s’agit d’essaimer … et de disposer d’un capital qui permette la production, la diffusion, l’information, et la formation.

Les mots choisis pour la communication de Graines de liberté l’indiquent assez, on ne peut pas privatiser une graine, sauf à s’accaparer l’avenir et la vie . Graines d’un Paris d’avenir, d’une Bretagne d’avenir, Hadoù ar Frankiz : la semence reste un bien commun libre, et prépare ou assure en quelque sorte l’avenir dans un contexte et en un temps où il peut paraître redoutable à bien des égards.

Il faut ainsi encourager sa diffusion, et pour cela, transmettre les expériences et réalisations convaincantes, comme à Penmarc’h par exemple. La ville a signé une convention de partenariat avec la SCIC Graines de liberté. « Les jardiniers municipaux expérimentent les semences de Graines de liberté à la serre municipale depuis maintenant deux ans. L’idée est de “sélectionner des variétés adaptées au climat et à la terre, de retrouver des semences dites “population” ou paysannes qui s’adaptent et qui résistent plus facilement que les plants hybrides F1” »

Et l’expérience rencontre un succès certain auprès de la population. Elle s’adresse aussi aux enfants des écoles avec lesquels sont menés des ateliers autour de la graine, et du semis (par ex la luffa qui fournira de belles éponges écologiques et efficaces).

 

Crédit : Laurent Vanhelle

 

 

La communication de Graines de liberté – Hadoù ar Frankiz – le partage des informations et des principes fondateurs – se fait aussi, peut-être avant tout, par les choix graphiques et d’images particulièrement esthétiques. C’est tout le talent du graphiste Laurent Vanhelle, partenaire indispensable de Graines de Liberté  de savoir transmettre le message par des réalisations aux lignes et signes clairement évocateurs, et d’inscrire ainsi le message de Graines de Liberté dans la liaison toute philosophique qu’il a avec le beau-et-bon – le « kalos kagathos » – des Grecs anciens.

Soutenir Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz

On trouvera ici la liste de points de vente où trouver les sachets de graines

https://www.grainesdeliberte.coop/qui-sommes-nous-/nos-points-de-vente/

Pour pérenniser le projet, la SCIC a besoin de capitaux afin de valoriser le travail de celles et ceux qui produisent et sélectionnent ces semences.
Tous les renseignements sont sur https://www.grainesdeliberte.coop/qui-sommes-nous-/

 

 


 

« Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas de modification génétique : des gènes peuvent être ainsi « allumés » ou « éteints », « suractivés » ou « effacés », ce qui en fait bien des OGM, comme l’avait jugé la Cour de justice de l’Union européenne dans un arrêt du 25 juillet 2018. Mais l’oligopole de l’agrochimie, Bayer-Monsanto, Corteva, Syngenta et BASF, les « Big Four » des semences, ainsi que les syndicats agricoles productivistes comme la FNSEA sont montés au créneau dès cet arrêt, avec la rhétorique habituelle : « résoudre le problème de la faim dans le monde » et « adapter les variétés végétales à des conditions climatiques de plus en plus difficiles ». Les dangers sont immenses. Tout d’abord, les consommateurs ne pourront plus savoir ce qu’ils mangent, et les labels AB, AOC, AOP, etc. n’auront plus aucun contenu. Ensuite, la dispersion de ces NTG dans la nature est irréversible, et ses effets sur la biodiversité complètement inconnus. Enfin, les OGM-NTG relèvent du droit des brevets : les « Big Four » pourront ainsi s’approprier la base de la chaîne alimentaire mondiale. Il est urgent d’arrêter cette catastrophe annoncée » Hélène Tordjman, dans Politis, le 10 janvier 2024

ii. CMS : La stérilité mâle cytoplasmique est un phénomène que l’on trouve à l’état naturel chez certaines plantes(betterave, carotte, oignon, orge, panais, tabac, radis notamment) : quelques individus d’une population sont mâles stériles. Cette aptitude peut être transférée chez une espèce ne la possédant pas naturellement via la fusion entre deux cellules.

iii. Cf https://minga.net/

 

Iv. Cf https://slowfood.fr/alliance-slow-food-cuisiniers-france/

 

V.. Le piment de la Frite ar Faou, symbole de la collection « Graines d’une Bretagne d’avenir » est un piment ramassé un jour en pays basque par Tonton Roger (dit « la frite ») qui  depuis 1970, le fait se reproduire et s’acclimater à Châteauneuf du Faou.

Vi. Terme anglais désignant la clôture d’une terre et, par extension, l’évolution qui, à partir du XVIIe siècle, conduisit à la privatisation des terres communales, provoquant du même coup la paupérisation d’une masse de paysans sans terre, dont les animaux se nourrissaient dans ces pâtures communes. Marx a fait des enclosures le début de la prolétarisation qui a permis à la révolution industrielle naissante de trouver sans difficulté la main-d’oeuvre bon marché et exploitée dont le capitalisme avait besoin.

 

Vii. https://www.plantes-et-sante.fr/articles/rencontres/223-vandana-shiva-sauver-les-grainescest-sauver-notre-liberte

 


A noter : Graines de Liberté organise une rencontre/réunion d’information le mardi 5 mars à 14h, à La Ronce, herboristerie-café, à Rostrenen