Week-end de balades pour un développement durable citoyen en Côtes d'Armor

Ce week-end, les activités citoyennes sont à l’honneur en Côtes d’Armor. Cinq animations réparties sur Cinq secteurs différents du département pourront permettre à chacun de faire la connaissance des ‘associations locales. Ces acteurs de terrain œuvrent quotidiennement pour l’harmonie des relations entre les habitants et leur environnement.
Le Conseil général explique que « L’idée est de mettre en lumière des initiatives qui existent déjà. Par la mise en lumière de ces actions, notre but est de transmettre et susciter l’envie chez d’autres citoyens. Dans cette logique, nous souhaitons la naissance de nouvelles initiatives citoyennes en faveur du développement durable. Le dialogue instauré durant ces balades crée un partage entre les citoyens : libre à eux de s’échanger des idées de réalisations de projets en faveur d’une transition sociale, économique et écologique durable. »
Un travail qui se poursuit par ailleurs tout au long de l’année, puisque pour améliorer la qualité de vie des citoyens, des actions sont mises en place à destination d’un public diversifié, notamment lors de la quinzaine du commerce équitable avec l’association « Artisans du monde. »

« Montrer qu’il est possible de changer certaines pratiques »

Le déroulement de ces animations révèle les liens collaboratifs qui existent entre la collectivité, les membres associatifs et les citoyens costarmoricains, dans la mise en lumière d’une transition citoyenne sur les plans sociaux, économiques et écologiques : « À travers les animations de ce week-end, nous voulons montrer qu’il est possible de changer certaines pratiques dans le travail, en lien avec le numérique, ou encore dans l’habitat (avec une mobilisation des habitants d’un même quartier par exemple), et dans notre mobilité, par la pratique du vélo. Sur ces trois points au centre de la vie de chacun, les changements de nos pratiques passent par des évolutions au niveau des relations avec les acteurs du territoire, dans le but de sensibiliser chaque citoyen pour la préservation de son environnement. L’idée est de susciter l’envie d’agir chez les citoyens pour se réapproprier cette notion de « développement durable » et des actions à mettre place pour aller vers quelque chose de meilleur. Une collectivité a quant à elle également la responsabilité de changer ses pratiques pour mieux intégrer les enjeux des actions en faveur du développement durable, car la finalité est de répondre aux besoins du présent sans compromettre l’avenir… » déclare enfin la collectivité départementale costarmoricaine.

 

Pour en Savoir Plus :

Tout le programme est disponible sur le site du Conseil Général des Côtes d’Armor

 

 

 

 




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Extraction de sable « l’équivalent de 4 pyramides de Khéops » !

Il ne décolère pas. Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor, use des métaphores pharaoniques pour dénoncer le chantier qui s’annonce au large de la Baie de Lannion. « Nous sommes face à un énorme projet, engage-t-il. La CAN (Compagnie Armoricaine de Navigation) prévoit d’extraire 400 000 m³ de sable par an. Dans vingt ans, ils auront prélevé l’équivalent de quatre pyramides de Khéops. »
Face à lui, Sébastien Floch, le président de la CAN, tente de défendre un projet qui pourrait bien chambouler tout un écosystème. « Nous faisons notre travail le plus sérieusement possible, à destination de la filière agricole. Le sable coquillier est un produit naturel et sain, nécessaire à l’agriculture bretonne. L’impact écologique est mesuré », tente-t-il de rassurer.

Ecologie et emploi, les maîtres mots du débat

Face aux deux opposants, une cinquantaine de personnes s’interrogent sur les conséquences d’un tel projet sur les emplois dans la pêche ou le tourisme. Un des aspects remis en cause par les habitants : la turbidité, à cause de l’extraction de sable, l’eau pourrait s’agiter et se troubler. Jean-Christophe Pettier, président d’un club de plongée, craint pour sa profession. « On ne peut pas prévoir les mouvements de sable, c’est dangereux. Je m’interroge sur les conséquences pour les plongeurs professionnels et occasionnels. » Un autre habitant évoque les conséquences « inévitables » sur le lançon, un petit poisson, principale source de nourriture des bars. « Trop de questions restent sans réponse, s’insurge Yves-Marie Le Lay. Pourquoi ne pas récupérer des coquillages qui prolifèrent, comme la crépidule, et les concasser pour créer du sable coquillier ? » Une idée rejetée d’un revers de la main par Sébastien Floch, le président de la CAN. Un ancien éleveur en système herbager durable, Daniel Desjard, émet aussi des réserves quant à la faisabilité du projet. En attendant, les actions de Sauvegarde du Trégor se poursuivent. La manifestation de samedi sur la plage de Beg Leguer met un peu plus la pression sur les élus et autres acteurs partenaires de ce projet qui pose questions.

 

Pour ou contre ce projet d’extraction de sable ?

CONTRE. Jean-Christophe Pettier est président du GISSAGC (Groupe d’intervention et de Sports subaquatiques de la Côte de Granit). Il craint que le projet de la CAN ne vienne troubler son activité. « Nous sommes sur des sites exceptionnels. Or, ce qui est essentiel dans notre profession, c’est la visibilité. Avec ce projet d’extraction, je crains que la turbidité (lire texte principal) vienne altérer notre perception de l’environnement sous-marin. C’est potentiellement un danger si on ne peut pas mesurer les impacts de l’extraction sur les déplacements de sable. Quant à l’écosystème, quel intérêt pour les touristes si la faune et la flore disparaissent ? »

POUR. Daniel Desjard est un ancien éleveur en système herbager durable (méthode Pochon). Il est aujourd’hui transporteur et fournit les agriculteurs en sable coquillier dans le Finistère et les Côtes d’Armor. Pour lui, l’extraction de sable est indispensable pour les agriculteurs biologiques.
« Si le projet de la CAN n’est pas mené à bien, les agriculteurs n’auront pas accès à la fermentation naturelle. Les sols de Bretagne sont connus pour leur acidité. Et la fermentation avec du sable coquiller est la manière la plus naturelle de contrer ce phénomène. Les agriculteurs biologiques et durables seront donc les plus affectés. Grâce à l’extraction de sable, on utilise une ressource locale. Sans cela, les bio et les durables vont devoir faire venir de la route des carbonates de calcium terrestre des régions voisines. Quant à la proposition de mettre en place une collecte et un tri des crépidules -ce coquillage qui prolifère- cela me semble peu crédible.D’autant plus que l’expérience a déjà été menée, sans résultat à ma connaissance. »

 
Plus d’infos

http://www.roullier.com/index.php/fr/activites/armement-naval.html

http://www.sauvegarde-du-tregor.com/

 

 

                      




Comment aménager l’espace rural breton de façon plus durable ?

« Depuis 3 ou 4 décennies, la population s’est concentrée en zone urbaine. A contrario, si l’on regarde de plus près, les citoyens s’éloignent pour habiter dans les couronnes de plus en plus éloignées. Il y a un vrai phénomène de périurbanisation : la croissance urbaine se dirige vers les périphéries, et de plus en plus loin », déclare Roger Morin, administrateur territorial et ancien directeur général des services de la ville de Brest. « Dans le même temps, on observe qu’au centre-ville les revenus demeurent relativement modestes, en première couronne, les habitants ont plutôt des revenus assez élevés, avec de grands terrains, puis, plus on s’éloigne, plus les bas revenus réapparaissent. », décrit Roger Morin. « Tout cela est l’un des enjeux majeurs pour l’action publique et l’organisation territoriale dans les années à venir », déclare-t-il. « Il y a un gaspillage d’espace honteux, on est, en Bretagne, les champions de France de l’artificialisation des sols », déplore Roger Morin. Pour traiter ces enjeux de dispersion, il faut donc retrouver un aménagement du territoire, et agir à la bonne échelle territoriale, « C’est à dire donner un rôle éminent à la région », poursuit Roger Morin. Les Pays peuvent également être un outil intéressant pour l’aménagement du territoire, selon l’administrateur territorial.

Les nouveaux arrivants, leviers de développement ?

Un point de vue que ne renie pas Jean-Charles Lollier, président du Conseil de Développement du Pays Cob ( Centre Ouest Bretagne). Face à la métropolisation toujours plus grandissante, comment des territoires comme le Centre Bretagne agissent pour leur développement ? « Il y a lieu d’espérer pour ces territoires ruraux », estime Jean-Charles Ollier. « La migration des populations des zones urbaines vers les zones rurales est par exemple une vraie opportunité pour ces territoires. Cela permet à la démographie de ces zones d’augmenter, aux écoles de se maintenir… », affirme-t-il. Mais il observe cependant deux écueils : « Certains urbains viennent en zones rurales, du fait de faibles revenus, où d’une situation sociale dégradée. Ce phénomène n’est pas forcément de nature à améliorer le dynamisme rural, et les communes rurales n’ont pas forcément les services adéquats ». Autre élément : « L’Insee a noté que la présence des services n’était pas forcément un critère de choix dans cet exode rural. Ce qui fait qu’il ne faut pas croire que nos services vont bénéficier de cette migration », explique Jean-Charles Lollier.
Ce qui pourrait faire levier de développement, aussi surprenant que cela puisse être, pour lui, ce sont les situations de crise ou de rupture : remise en cause du modèle agricole breton, crise économique, rupture démographique… « Ces situations, combinées à l’arrivée de néo-ruraux, peut constituer un bon mixte pour la mise en place de projets novateurs. Exemple à Trémargat (22), avec l’épicerie citoyenne », commente le président du Conseil de Développement du COB, qui note aussi que « souvent les nouveaux projets sont à l’initiative de nouveaux arrivants sur la commune ».
« Les zones rurales doivent travailler aussi avec les agglomérations et les zones urbaines, dans une optique de développement des territoires », conclut-il. « Il faut que tous mutualisent leurs services ».