La Minette, la culotte menstruelle imaginée en Bretagne

Les culottes menstruelles ont le vent en poupe depuis quelques années. On en trouve notamment en vente directe, dans les magasins bio ou épicerie en vrac par exemple, mais aussi sur internet. C’est sur la toile (pour le moment) qu’on peut acheter La Minette, une culotte imaginée par Maëlla et Teddy, deux jeunes morbihannais, et fabriquée en France.

« Le projet est né en 2018, lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande, à l’occasion de la lecture d’un article sur le chox toxique, qui nous a interpellé », explique Maëlla, à l’origine de la Minette avec Teddy. Tous deux prennent alors des renseignements sur les alternatives aux tampons et serviettes jetables, et découvrent le concept de culotte menstruelle.

Le concept de « La Minette » nait alors : une culotte avec « l’impact le plus faible possible sur l’environnement » version « marinière », qui symbolise la Bretagne. Imaginée dans la région, la Minette est fabriquée en France. Le fil de coton, certifié GOTS, est importé de Turquie, et le tissage est réalisé dans les Hauts-de-France. « Nos tissus sont labellisé GOTS et Oeko-Tex », souligne Maëlla. La culotte comporte 4 couches : une couche en coton, un coeur absorbant en micro-éponge de fibre d’eucalyptus, du PUL (matière imperméable) et autre couche formée de 95 % de coton et 5 % élasthanne. Elle peut se porter « 12 heures, en fonction du flux », peut-on lire sur le site internet de la marque.

Pour le démarrage de l’activité, un financement participatif avait été lancé sur le site Okpal. Et en un mois et demi, près de 3000 culottes ont été pré-commandées. Elle devraient être livrées avant la fin du mois. On peut toujours en commander sur le site internet de La Minette. Pour le moment, un seul modèle est disponible, avec une taille allant du 34 au 52, mais la gamme devrait s’enrichir, avec d’autres formats et plusieurs niveaux d’absorption. Et des contacts ont d’ores et déjà été pris avec certains magasins bios, qui pourraient distribuer la Minette bientôt.

Plus d’infos

https://laminette-lingerie.com/



Dossier : comment concilier règles, protection de la santé et de l’environnement.

On estime aujourd’hui qu’une femme utilise et jette dans sa vie entre 100 et 150 kilos de serviettes, tampons, et applicateurs ! (Source : livre « Flow, the cultural story of menstruation »). Face aux enjeux actuels de protection de l’environnement, de plus en plus de personnes se mobilisent pour faire baisser le volume de ces déchets, que ce soit en tant qu’utilisatrices, ou en tant qu’entrepreneur.e.s et fabricant.e.s de serviettes réutilisables, coupes menstruelles, culottes menstruelles ou éponges. La préservation de la santé est également devenue une problématique importante : nombreuses sont celles qui veulent aujourd’hui savoir quels sont les composants de produits utilisés au quotidien. Ce double mouvement semble expliquer le recours de plus en plus nombreux aux protections alternatives.

Au sommaire du dossier :




Matthieu Combe. « Nous baignons dans le plastique à tous les stades de notre vie »

Interview de Matthieu Combe, auteur de « Survivre au péril plastique – Des solutions à tous les niveaux » (éd Rue de l’échiquier). Récemment de passage dans les librairies « A la Lettre Thé » à Morlaix et « L’Ivresse des Mots » à Lampaul-Guimillau, il vient de se voir décerner pour cet ouvrage le prix Roberval Grand public 2019 à Compiègne.

Vous
préférez parler des plastiques plutôt que du plastique…

Le
terme « plastique » est un terme générique qui fait
référence en réalité à une multitude de matériaux. Il existe
des centaines de familles de plastiques. Les six familles les plus
répandues sont le polyéthylène téréphtalate (PET), le
polyéthylène haute-densité (PEHD), le polyéthylène basse-densité
(PEBD), le polychlorure de vinyle (PVC), le polypropylène (PP) et le
polystyrène (PS). Mais dans chaque famille, les plastiques restent
différents, car ils présentent des propriétés différentes
conférées par des additifs divers : anti-UV, anti-microbiens,
colorants, retardateurs de flamme…

Le
problème n’est pas le plastique en tant que matériau. La
problématique concerne surtout sa production exponentielle et ses
usages superflus, notamment dans les emballages. C’est le manque
d’éco-conception qui fait que des plastiques techniquement
recyclables ne sont pas recyclés par manque de rentabilité et de
filières. C’est aussi le fait que les plastiques sont
majoritairement produit à base d’énergies fossiles et que certains
de leurs composants soient toxiques. C’est surtout le manque de
gestion des plastiques en fin de vie qui fait que l’on en retrouve
partout dans l’environnement et que
près de 80% des déchets retrouvés dans la mer sont en plastique.

Vous
dites que nous baignons dans le plastique à tous les stades de notre
vie…

Le
plastique est présent partout autour de nous, de notre enfance à
notre vie adulte. Bébés, nous sommes en contact avec le plastique à
travers les biberons, les tétines, la vaisselle… Puis, nous
finissons rapidement habillés en plastique de la tête au pied.
Textiles, emballages, numérique, cosmétiques… nous baignons au
quotidien dans le plastique. Regardez autour de vous, vous verrez
très rapidement du plastique, à commencer par celui de votre
téléphone, de votre tablette ou de votre ordinateur.

Comment
et pourquoi le plastique est-il devenu l’ennemi public n° 1 ?

Si
le plastique est présent dans notre quotidien, il finit trop souvent
par polluer l’environnement. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes.
Environ 8 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans
chaque année. Près de 270 000 tonnes flottent à la surface des
océans, mais autour de 150 millions de tonnes se retrouvent sous la
surface, jusqu’au fond des océans. Le plastique se retrouve
désormais dans les eaux, les sols et l’air.

Pourquoi
est-il devenu l’ennemi public n°1 ? Car il n’est pas
biodégradable et mettra des centaines, voire des milliers d’années
à disparaître en fonction du milieu où il finit. Parmi les grandes
causes, citons le manque d’infrastructures de collecte et de
traitement des déchets et des eaux usées. La consommation de
plastiques augmente beaucoup plus vite que la construction des
infrastructures nécessaires à leur collecte et à leur traitement.
Dans plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du sud, entre 60
et 90% des déchets sont mal gérés. Les déchets plastiques se
retrouvent majoritairement dans des décharges à ciel ouvert ou dans
la nature.

Selon
vous, nous avons toutes les clés en main pour lutter contre les
pollutions du plastique… Quelles sont les plus encourageantes ?

Pour
résoudre le problème, il faudra avant tout réduire notre
consommation de plastiques. Il faudra des lois pour interdire
certains types de plastiques à usage unique et les microbilles. Les
engagements volontaires des entreprises et des marques pour réduire
l’utilisation des plastiques et augmenter l’incorporation de matières
recyclées devront laisser la place à des obligations chiffrées.

Afin
de réutiliser ou de recycler 100% des plastiques, il faudra
atteindre 100% de collecte. Cela passe par la mise en place du tri
partout, dans toutes les collectivités, dans l’espace public, lors
des événements et dans les entreprises. Les citoyens ont aussi un
rôle important à jouer. Ils peuvent faire attention à leurs
achats, en achetant moins de produits transformés emballés dans du
plastique, en respectant les consignes de tri et en interpellant les
marques sur leur utilisation de plastique.

Qu’appelle-t-on
un plastique biosourcé ? Constitue-t-il il une solution
prometteuse ?

Aujourd’hui,
seulement 1% de la production mondiale de plastiques est faite à
partir de produit biosourcés. Un plastique est dit biosourcé
lorsque la matière première pour fabriquer ses polymères est issu
de la « biomasse », c’est-à-dire d’origine végétale,
animale ou de micro-organismes. Cela ne signifie par qu’il sera
biodégradable ou compostable en fin de vie.

Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et la raréfaction des matières premières non renouvelables, la solution la plus prometteuse est la recherche de nouveaux plastiques biosourcés, réutilisables, recyclables, ou compostables à base d’algues, de déchets organiques ou de CO2.

Matthieu Combe a fondé le magazine en ligne Natura-sciences.com en 2009. Gratuit et à destination du grand public, le magazine a à cœur de présenter les solutions pour réduire son empreinte écologique. Les thématiques abordées sont variées : alimentation, énergie, pollution, santé, politique environnementale, transition écologique…




Pour des ports « propres » en Bretagne

Lutter contre la pollution portuaire, c’est l’objectif de la certification « Ports Propres », délivrée par l’Afnor. En Bretagne, la Région, l’Ademe et l’association des Ports de Plaisance soutiennent la démarche.

25 %, c’est ce que représente au niveau national la flotte de plaisance en Bretagne historique. Un poids non négligeable qui pèse sur le milieu naturel et la qualité des eaux littorales. Même si 80 % de la pollution marine provient des activités terrestres, toute activité en milieu naturel a un impact. C’est le cas avec l’activité portuaire, qui génère ainsi des déchets tels que piles, batteries, solvants, huiles de synthèse, eaux issues de carénage…

Afin d’améliorer la qualité environnementales des ports, concernant les déchets, l’énergie, les pollutions ou encore la qualité de l’eau, l’Ademe Bretagne s’engage avec la Région Bretagne et l’Association des Ports de Plaisance de Bretagne. La démarche « Ports Propres » permet d’obtenir une certification officielle délivrée par l’Afnor.

Concrètement, les ports voulant prétendre à la certification doivent répondre à différents critères, qui sont regroupés en cinq « phases » :En premier lieu, une étude « diagnostic environnemental » qui se décompose en 3 parties : état des lieux des pratiques existantes, hierarchisation des sources de pollutions, et un programme d’actions. Vient ensuite la phase dite de « moyens de lutte contre les pollutions chroniques », puis la « mise en place de moyens de lutte contre les pollutions accidentelles, économies d’eau et économie d’énergie », suivie d’une phase de formation du personnel portuaire à la gestion environnementale, et enfin la sensibilisation des usagers du port. Dans les ports certifiés, on trouvera des équipements tels qu’un « point propre » qui est un lieu de collecte et de tri des déchets portuaires produits, des containers à tri et à ordures ménagères, ou encore des blocs sanitaires pour éviter les rejets d’eaux usées provenant de bateaux directement dans la mer. En Bretagne, on compte à l’heure actuelle neufs ports certifiés : Gâvres, Lorient Centre, Lorient Port à Sec, Port-Louis, Guidel, Port de Plaisance du château à Brest, Roscoff et Morlaix. D’autres ports sont engagés dans la démarche, comme Combrit-Sainte-Marine, Perros-Guirec, Tréguier, Lézardrieux, Saint Quay-Port Armor, le Port du Dahouet à Pléneuf-Val-André, Saint-Malo (Sablons et Vauban), ou Vannes.

Plus d’infos : http://www.ports-propres.org




Le zéro déchet de A à Z grâce au hors-série de Kaizen

Adeptes
du zéro déchet ou envie de se lancer dans la démarche ? Le
hors-série « Zéro Déchet de A à Z » publié par nos
confrères du magazine Kaizen devrait vous aider !

Le
magazine Kaizen, lancé en 2012, a pour mot d’ordre d’être un
« explorateur de solutions écologiques et sociales ». Il
propose plusieurs hors-séries par an. Et poursuit la parution de
ceux de la série « Comment devenir autonome », avec le
tome 3, consacré cette fois au Zéro Déchet. Intitulé « Zéro
déchet de A à Z », il propose 150 Do It Yourself (DIY) de
Camille Bine-Dézert et Linda Louis, deux expertes en la matière.
Elles proposent de donner une seconde vie à « tout ce qui
finissait autrefois à la poubelle » : déchets
alimentaires, textiles ou autres. Le hors-série est organisé
suivant un abécédaire : de abricots à vinaigre, en passant
par beurre, champignons, ou encore ortie. On apprend ainsi à faire
des bijoux en noyaux d’abricot, un rinçage pour les cheveux à
base de vinaigre, du beurre maison, des champignons déshydratés, ou
encore une corde en tige d’ortie ! Cuisine, mode, déco, salle
de bains, fête…de nombreuses thématiques sont abordées. Les
textes sont agréables à lire, agréments de belles et grandes
photo. A noter aussi, une liste de ressources est présente. Outre
des références de livres, Eele permet de retrouver des adresses de
blogs consacrés aux zéro déchets, de boutiques en ligne
spécialisées, ou encore d’ateliers ou formation.

Un
indispensable à avoir chez soi pour les adeptes du zéro déchet, ou
pour ceux qui sont en plein questionnement et voudraient initier la
démarche !

Hors-Série Kaizen « Comment devenir autonome – Tome 3, Zéro Déchet de A à Z », 189 pages, 14,90 euros. A retrouver sur la boutique en ligne de Kaizen : https://boutique.kaizen-magazine.com/hors-serie/600-hors-serie-14-comment-devenir-autonome-t3.html




En Vrac à l’Ouest, nouvelle association pour promouvoir le zéro déchet sur le secteur de Morlaix

Depuis
quelques mois, une nouvelle association a été lancée sur le
territoire de Morlaix Communauté. Baptisée « En Vrac à
l’Ouest », créé par des participant.e.s au Défi Famille
Zéro Déchets, elle a pour objectif de promouvoir le mode de vie
zéro déchet comme étant un levier de transition écologique.

Le
zéro déchet a le vent en poupe du côté de Morlaix ! Après
le Défi Familles Zéro Déchet, l’épicerie de vente en vrac Les
Jeannettes, l’association Les Temps Bouilles, les Chiffonniers ou
encore le projet de recyclerie de matériaux Le Repair, place à
l’association En Vrac à l’Ouest, fondée par des familles ayant
participé au Défi Familles Zéro Déchets de Morlaix Communauté.
Celles-ci avaient organisé un festival du zéro déchet à Lanmeur
au printemps 2019, et s’interrogeaient sur la suite à donner à
leur engagement une fois sorties du dispositif du défi. C’est
ainsi qu’après une première réunion en septembre 2019,
l’association fut officiellement créé début novembre, et s’est
réunie pour sa première Assemblée Générale fin janvier. « Une
vingtaine de personnes étaient présentes, et un bureau a été élu,
avec un fonctionnement en collégiale », indique Nicolas
Jubeau, l’un des co-présidents.

L’objectif
de l’association En Vrac A l’Ouest est ainsi de « promouvoir
le mode de vie zéro déchet comme étant une clé pour entamer une
transition écologique », précise Nicolas. Un objectif qui se
décline en 5 axes, qui sont autant de commissions de travail :
« formation et partage d’expériences », « organisation
d’événements », « bureau », « recherche
et expérimentation » et « communication ».

Hormis
ce travail interne à l’association, En Vrac à l’Ouest a
participé à de nombreux événements sur le territoire, en
proposant notamment des atelier széro déchet : Festisol,
Faites Noël chez les Chiffonniers de la Joie en décembre, troc des
plantes à Guimaëc et Loc-Envel (22), vide-chambre avec
l’Association des Parents d’Elèves de l’école de
Garlan…sans oublier « Bienvenue dans ma Maison Zéro Déchet »
le week-end dernier.

Pour 2020, outre la participation à l’Urban Trail de Morlaix ou encore au festival Panorama, l’association organisera la nouvelle édition du Festival Kazi 0 Déchet à Lanmeur le 29 mars. Et parmi les projets en cours, la recherche d’un local, « avec hangar et terrain, afin de travailler autour des low-techs et de développer un jardin en permaculture », précise Nicolas. L’appel est lancé !

Pratique

L’association
est ouverte à tous, quelque soit le niveau de pratique dans le zéro
déchet. Des ateliers sont régulièrement en interne.

L’adhésion
est fixée à 10 euros par personne, 20 euros pour une famille.
Possibilité d’adhésion libre en cas de difficulté financière.

Contact :
envracalouest@lilo.org