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Morlaix. L’exposition Matière Grise à la Manu : Réflexion collective et Réemploi dans l’architecture.

La matière grise, comme chacun le sait, est l’un des noms donnés à notre cerveau. Mais les matières grises sont aussi ce qu’on pourrait appeler « la face cachée des matériaux ». Autrement dit, l’énergie déployée pour l’extraction, la transformation, le transport ainsi que les pollutions et les déchets engendrés par ces matières.

Julien Choppin et Nicola Delon de l’agence d’architecture généraliste Encore Heureux ont monté en 2014 cette exposition qui propose de « penser plus pour consommer moins ». Pour eux « les architectes ne peuvent se dérober à la responsabilité du monde qui advient et donc à la nécessité d’imaginer ce qui, demain, doit exister ».

Sur leur site http://encoreheureux.org/ vous pouvez retrouver leurs conférences, leurs ateliers ainsi que leurs projets passés et à venir.

Après une tournée
mondiale Matière Grise s’installe à la Manu !

Après six mois d’exposition à Paris en 2014-2015 au Pavillon de l’Arsenal, l’exposition a été dématérialisée et mise à disposition de qui voudra l’accueillir. Elle déjà a été montrée entre autre en Argentine, à Saint-Domingue, à Zurich et dans de nombreuses villes de France…

À Morlaix, l’exposition se partage en deux lieux : Manu en Perm’ et la Cité de Chantier du SE/cW.

Cette première exposition permet de faire vivre la manufacture lors des travaux mais aussi de tester l’attractivité et la capacité d’accueil des lieux.

Une condition pour accueillir l’exposition : porter un
projet en lien en cohérence avec le sujet. C’est le cas des associations qui se
sont saisies de l’occasion.

Le Repair est une association morlaisienne fondée en 2018 qui sensibilise au réemploi. L’ouverture d’une recyclerie de matériaux à Morlaix est prévue courant 2020. Ce magasin-atelier revendra des matériaux de construction, selon la qualité à 40 voire 60% du prix du neuf. Ces matériaux pourront provenir de dons ou de collectes chez les entreprises. Les particuliers pourront y acheter leurs matériaux de construction, c’est à eux que sera principalement destiné ce lieu.

(Pour plus d’informations sur Le Repair, jetez un œil sur l’article d’Élodie Longepe http://www.eco-bretons.info/repair-recyclerie-de-materiaux-artistique-et-federatrice/).

Manu en Perm’ est quant à elle une permanence du Cabinet
Construire. Le temps des travaux Manu en Perm’ récolte les envies que déclenche
l’ancienne manufacture des tabacs et fait vivre le chantier.

Les supports de l’exposition ont été réalisés par bénévoles et des membres des trois collectifs (Le Repair, SE/cW, et Manu en Perm’) lors d’ateliers participatifs.

Les textes et les photos exposées sont imprimés sur d’anciennes
bâches publicitaires. Elles-mêmes sont accrochées sur des dispositifs en bois
réalisés à partir de matériaux collectés sur le chantier du SE/cW, à l’écomusée
des Monts d’Arrée et grâce à des entreprises partenaires (DILASSER et la Maison
du Bâtiment).

Si l’on vit
aujourd’hui une pénurie de matières premières pourquoi ne pas les chercher non
pas dans la nature, mais dans les villes ? 

Matière Grise présente à travers 75 exemples de projets autour du globe des façons de réemployer des matériaux considérés comme des déchets -parfois improbables- en architecture. Et propose à travers un « catalogue de possibles » de poser un regard nouveau sur les déchets. Parfois ces matériaux de seconde main ne sont même pas usés. Pour la construction d’un centre commercial DisneyLand Paris des tôles ont été refusées car leur teinte n’était pas conformes au marché des travaux. Les tôles ont été utilisées par le Cabinet d’architectes Construire http://construire-architectes.over-blog.com/ pour réaliser le bardage de l’Académie des Arts du Cirque Fratellini.

Face à ces absurdités, apparemment courantes dans le domaine de la construction, Matière Grise pense la sobriété et la contrainte du réemploi comme pouvant donner naissance à des « écritures architecturales inédites ».

Cette première exposition donne le ton du futur centre culturel morlaisien : celui de la résilience.

L’exposition est gratuite et est visible :

Du mardi au vendredi de 14h à 18h

  • À la Manu en Perm’ 
  • À la Cité de chantier du SE/cW

Et ce jusqu’au 21 décembre 2019.

Ouverture les samedis 30 novembre et 14 décembre




Un road-movie à la découverte de la permaculture

« Permaculture, la voix de l’autonomie » est actuellement diffusé au cinéma. Ce documentaire nous emmène à la rencontres d’expériences et de solutions concrètes d’agroécologie et de permaculture dans pas moins de 10 pays. Le film sera projeté le 12 novembre au cinéma de Gourin (56), avec une intervention de Anne-Laure Nicolas du Domaine du Bois du Barde de Mellionnec, à Pornic (44) le 18 novembre avec des acteurs associatifs, et à Vannes (56) le 19 novembre, avec des acteurs locaux pratiquant la permaculture et un permaculteur de la ferme du Bec-Hellouin,

Qu’est
ce que la permaculture ? Comment chacun peut-il la mettre en
pratique sur son territoire ? C’est pour répondre à ces
questions que Carine Coisman, réalisatrice, et Julien Lenoir,
éducateur à l’environnement, ont décidé de tourner le
documentaire « Permaculture, la voie de l’autonomie ».
«Ce projet nous tient à cœur car ils nous concernent
directement », expliquent les deux réalisateurs, « Nous
sommes des trentenaires et nous nous posons des questions sur nos
modes de vie et sur nos choix. Le modèle proposé par la société
de consommation ne semble plus être une perspective d’avenir
satisfaisante » .

D’où leur envie de partir à la découverte d’expériences dans une dizaine de régions du Monde : Sibérie, Thaïlande, Mongolie, Chine, Inde, mais aussi France. C’est l’occasion de découvrir comment la permaculture est mise en pratique sur ces différentes territoires : dans l’agriculture bien entendu, au jardin, mais elle a également des applications dans des domaines divers comme l’énergie, la construction, la solidarité…On découvre ainsi de la culture de spiruline, la phytoépuration, du maraichage, un jardin-forêt, des cultures sur les toîts, des éco-constructions…Le film s’achève par un passage en France, avec une présentation du projet « Fermes d’avenir » et ses micro-fermes péri-urbaines en permaculture, en compagnie de Maxime De Rostolan. On retrouve aussi dans le documentaire Vandana Shiva, célèbre écologiste, écrivain et féministe indienne qui œuvre pour la conservation des semences, Krishna McKenzie, permaculteur près de Pondichéry, ou encore Lia Sommer, créatrice du premier centre de permaculture à Hangzhou en Chine.

Filmé comme un road-movie, « Permaculture : la voie de l’autonomie » propose en un peu plus d’une heure un beau voyage à la découverte de la permaculture, concept très en vogue pas toujours facile à appréhender. De rencontres en rencontres, on s’aperçoit que plus qu’une technique, la permaculture est un véritable art de vivre, une démarche plus équitable, éthique et durable, qui a de multiples applications.

Pour connaitre les dates de diffusion du film en Bretagne, rendez-vous sur le site https://www.jupiter-films.com/actualite-permaculture-la-voie-de-l-autonomie-seances-100.php




Art, Design et Écologie : exemples d’initiatives étudiantes à l’École des Beaux-Arts de Rennes.

À l’occasion de la rentrée de l’Association Nationale des Écoles Supérieures d’Art de France (ANdÉA), des étudiants regroupés en séminaire ont lancé un appel à créations sur le thème de la transition écologique radicale. À l’EESAB de Rennes des associations étudiantes inventent une école plus durable.

« DEADLINE » est projet d’édition collaborative
qui propose de donner la parole, sous forme libre (carte, dessin, conte, poème,
vidéo, bande dessinée, manifeste…) à tous les étudiants en art et en design
de France.

Le titre (« DEADLINE », littéralement la
« ligne de la mort ») fait notamment référence au dépassement des ressources.

Il n’y a pas que les
étudiants en Biologie à s’engager pour la protection de l’environnement.

Si de nombreux étudiants sont inquiets pour l’avenir de
notre planète, et même si ils aimeraient agir, ils ne savent pas comment. Il s’agit
bien là de l’angoisse d’une génération. Voici une piste que proposent ces
étudiants pour construire « une réflexion collective, en forme de
point de fuite pour nos imaginaires ».

Anke Renaud, en 3ème année de design graphique, a
répondu à l’appel. Militante féministe et engagée dans l’aide à la migration,
l’écologie radicale fait partie de ses engagements. Elle met également ses
compétences artistiques (via la communication) au service de son engagement au
sein du groupe « artiviste » d’Extinction Rébellion.

Sa participation à « DEADLINE », tient dans un témoignage rapporté d’un Erasmus en Roumanie : des photos de poubelles et de pneus entassés au sol et le souvenir de conversations stériles avec des personnes qui n’ont pas de conscience écologique …

Poubelles et pneus abandonnés dans la ville de Cluj-Napoca, en Roumanie.

Quelle place occupe l’écologie
à l’École des Beaux-Arts de Rennes ?

Si c’est la plupart du temps le même noyau d’étudiants qui
s’implique pour une école durable, on peut citer plusieurs initiatives
intéressantes :

Les Pousses de la Parcelle Est qui proposent au sein de l’école, des paniers à prix équitable pour les producteurs, accessibles aux consommateurs à faible revenu et respectueux de la nature, via une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne).

Le Laboratoire de Merlin zone sud (à ne pas confondre avec
celui de l’Espace des Sciences) qui a installé une récupérathèque permettant
aux étudiants de donner ou de récupérer des matériaux de réemploi nécessaires à
leurs projets artistiques.

Ce que l’art peut
apporter à l’écologie.

Des « propositions utopiques ou dystopiques, des récits
d’anticipation composites », le tout au service de l’imagination et de la
pensée critique, voilà ce que la créativité pourrait apporter à la sauvegarde
de l’environnement.

Ainsi, le 19 novembre 2019, à l’occasion de la Journée
nationale de la culture et du développement durable, l’École nationale
supérieure des Arts Décoratifs de Paris hébergera lors d’une résidence la
présentation de toutes les créations réunies dans « un objet d’édition
produit à partir de méthodes et de matériaux responsables (encres végétales,
papiers de réemploi) ».

Reste à savoir, selon le succès, si une édition sera proposée au grand public…

Pour approfondir, quelques liens sur l’écologie dans l’art :

Cet article a été écrit en partenariat avec Noctambule Média http://noctambule.info/ . Vous pourrez retrouver cet article dans le numéro papier de Noctambule Média du mois de novembre 2019.




A voir. « L’enfer vert des bretons », un documentaire sur les algues vertes

Alors que cet été les algues vertes ont été encore une fois au cœur de l’actualité bretonne, coup de projecteur sur le film « L’enfer vert des Bretons », réalisé par le finistérien Mathurin Peschet. Un film à voir en ligne chez nos amis du web média breton de la culture KuB

Cet été encore, les algues vertes ont fait parler d’elles en Bretagne, avec notamment six plages interdites d’accès dans la région, en raison de la trop forte prolifération des Ulva Armoriqua (le nom scientifique des algues vertes, ndlr). C’est l’occasion de mettre de nouveau en lumière le documentaire de Mathurin Peschet, « L’enfer vert des bretons ». Si il est sorti en 2012, il n’en reste pas moins d’actualité. Le réalisateur, finistérien, s’attaque au problème de la prolifération des algues vertes de manière particulièrement pédagogique.

En
effet, il ne prend pas parti, mais choisi de se poser la question de
l’origine du phénomène des marées vertes : d’où viennent ces
algues ? Qui sont les responsables ? Comment en est-on à
cette situation ? Que faudrait t-il faire pour lutter contre le
phénomène ?

Sans autre intention que celle de comprendre, le réalisateur part à la rencontre d’acteurs locaux concernés par le problème. Aux explications de Pierre Aurousseau, professeur de sciences de l’environnement et ancien président de Conseil Scientifique de l’Environnement en Bretagne se succèdent les témoignages d’un agriculteur en conventionnel, d’un autre avec un élevage de porcs sur paille, et d’un autre en élevage laitier bio. Le réalisateur interroge également des militants environnementaux. Seuls les industriels de l’agro-alimentaire n’ont pas souhaité répondre à ses questions…

« Il faut revenir aujourd’hui à une agriculture en lien avec son sol, qui respecte les équilibres naturels », déclare alors en guise de conclusion de son film Mathurin Peschet. Sortir de cet « enfer vert » s’avère donc possible mais ne pourra pas se faire sans la passation d’un nouveau contrat entre la société, les politiques, l’industrie et le monde agricole…sept ans après, les enjeux sont plus que jamais d’actualité.

A voir ici : https://www.kubweb.media/page/enfer-vert-bretons-algues-vertes-agriculture-intensive-mathurin-peschet/




L’idée sortie. La fragile beauté de notre planète s’expose en majesté à la Gacilly

Avis aux
amateurs de photographie et d’art engagé !
le
festival photo de la Gacilly s’expose en plein air jusqu’au 30
septembre. Au programme : déambulation au travers des ruelles
médiévales pour découvrir près de 26
expositions
sur des thématiques variées. Le
fil conducteur : exposer la fragile beauté de notre planète.

Depuis le 1er
juin 2019, et jusqu’au 30 septembre, le festival photo de la
Gacilly s’expose en plein air. Niché dans la vallée verdoyante de
l’Aff, cette petite cité de caractère accueille depuis 2004 le
plus grand festival de photographies de plein air de France. Chaque
été, ce sont près de 310 000 visiteurs en moyenne qui viennent
découvrir, s’émerveiller et s’inspirer des photographies
exposées.

Pour cette 16ème
édition intitulée « A l’est du nouveau », un parcours
fléché nous permet de découvrir près de 26 expositions et 1000
photographies autour de thématiques variées mais reliées par un
même fil conducteur : exposer la fragile beauté de notre
planète. Ainsi, parmi ces œuvres signées par les plus grands
photographes contemporains, on peut y découvrir celle du hollandais
Kadir Van Lohuizen et du Russe Yuri Kozyrev . Cette exposition
intitulée «  Arctique : Nouvelle frontière- une double
expédition polaire » nous permet de découvrir la face cachée
de ce no man’s land qui est au proies à des changements en
profondeur: réchauffement climatique, montée des eaux,
militarisation et tensions géopolitiques, exploitation des
ressources etc. Ce festival résolument engagé nous invite à
prendre conscience de l’impact des êtres humains dans sa globalité
mais également de sa beauté dans l’unité. Au travers de tableaux
parfois grandeur nature, le visiteur pourra déambuler librement au
gré de ses inspirations dans une atmosphère entre rêve et réalité.

A découvrir
également au cœur de cette petite cité de caractère: des ateliers
d’artisans, des sculpteurs, des potiers, des créateurs de bijoux,
des verriers etc.

Événement gratuit
accessible à tout moment.

Un camion point infos sera présent pour prodiguer tous les
renseignements concernant l’édition et vous proposera un programme
présentant l’ensemble des expositions et des activités proposées.

Plus
d’informations : https://www.festivalphoto-lagacilly.com/




A lire. 60 idées ludiques et pratiques pour en finir avec le plastique !

Et si on se passait du plastique ? Grâce au livre « 60 idées ludiques et pratiques pour en finir avec le plastique », paru chez Terre Vivante, on peut tester des alternatives à fabriquer soi-même et à utiliser dans son quotidien !

Le plastique, c’est tabou, on en viendra tous à bout ! Son omniprésence dans notre vie quotidienne est devenue un vrai fléau. Dans le frigo, dans la cuisine, dans la salle de bains, dans les jouets des enfants, au bureau…sans oublier les fameuses « billes » de microplastique que beaucoup de crèmes de soin contiennent…Tout ce plastique n’est pas encore complètement recyclé aujourd’hui, et on en retrouve dans la natures et dans les océans (le fameux continent de plastique…). Pourquoi ne pas essayer des alternatives, qu’on peut fabriquer soi-même de façon économique et ludique ? C’est ce que propose l’ouvrage « 60 idées ludiques et pratiques pour en finir avec le plastique », qui vient de paraître aux éditions Terre Vivante. Ecrit par Jutta Grimm, une allemande blogueuse et spécialiste du sujet, il propose 60 idées pour remplacer le plastique dans sa vie quotidienne.

Fabriquer son sac à pain, un furoshiki (sangle qui permet de transformer un morceau de tissu en un sac, concept qui vient du Japon), une enveloppe à sandwich, un emballage en cire d’abeille, une éponge grattoir…c’est possible grâce aux patrons présents à chaque fiche du livre. On y trouve aussi les recettes pour fabriquer soi-même des produits cosmétiques et d’entretien : dentifrice, déodorant, poudre pour lave-vaisselle, nettoyant universel, détachant…A chaque fois, les recettes sont simples et agrémentées de photos. Une bonne base pour se lancer dans un « défi famille zéro déchets » par exemple !

« 60 idées ludiques et pratiques pour en finir avec le plastique » de Jutta Grimm, 174 pages, Ediitons Terre vivante, prix : 17 euros.