Diversités culturelles et développement durable : En route pour le Festival du Bout du Monde !

 
 
Un festival éclectique où se côtoient différences culturelles et musicales

Le Festival du Bout du Monde entame sa quinzième édition. Si des artistes déjà célèbres seront au rendez-vous ce week-end, tels qu’Ayo, Pink Martini, ou encore Ibrahim Maalouf, le festival consacre 2/3 de sa programmation à des artistes moins connus du grand public. Ce recul volontaire de la scène musicale fait naitre une programmation qui sort des sentiers battus, composée d’un mélange des genres et des couleurs : un élément pilier de ce festival. Il a d’ailleurs tenu à réaffirmer ses valeurs multiculturelles suite aux scores du Front National lors des dernières élections européennes :
« Quel avenir pourrait bien se construire autour de valeurs comme la peur ou le rejet de l’autre ? Laisser une place à chacun et respecter l’autre n’est-il pas préférable ? C’est collectivement que cette prise de conscience doit avoir lieu. Nous ne baisserons pas notre garde et cette édition aura une saveur toute particulière. Elle célèbrera la volonté de porter toujours plus haut le message fort des musiques du monde et le brassage des identités en Presqu’île de Crozon » estiment les organisateurs.
 

Un engagement pour la protection sociale et environnementale

Sur les 1 600 personnes bénévoles qui seront sur place ce week-end, 90% sont Finistériennes issues de 70 associations locales partenaires. « Nous avons la particularité d’avoir une équipe bénévole assez âgée et cela contribue à l’ambiance familiale et intergénérationnelle du festival » nous explique Marie Clavier, responsable de la communication et des partenariats. Ainsi, la moitié du public se rend au festival pour y apprécier l’ambiance, la taille humaine et ce mélange des générations. Elle ajoute: « Même si on a été pris d’assaut sur la vente des places en recevant des appels quotidiens, nous tenons à garder une accessibilité qui puisse permettre à chacun de circuler facilement dans un esprit convivial ».

En matière d’engagement dans une démarche de développement durable, « le but est de rendre la prairie plus propre que lorsque nos partenaires agriculteurs nous l’ont laissée pour ces 3 jours ! » s’exprime Marie Clavier.
Les actions mises en place concernent  le nombre de toilettes sèches qui augmente chaque année, mais aussi la « Brigade du tri sélectif » qui vous offrira une crêpe pour 2 sacs poubelle correctement triés, ou encore la revalorisation de 600 gobelets par an, la mobilisation des transports en commun bretons, le compostage des déchets verts…

A suivre sur Eco-Bretons: un reportage consacré au partenariat entre le Festival du Bout du Monde et le « Sakifo », un festival situé sur l’Île de la Réunion. Puis, focus sur les actions mises en place pour favoriser le développement local et associatif de la Presqu’Île de Crozon. Bon festival à tous !

 

Plus d’infos :

http://www.festivalduboutdumonde.com/
 



La mobilisation des intermittents aux Vieilles Charrues 2014

« Reconnus pour avoir une qualité d’accueil, technique et humain grâce à des personnes professionnelles »

Sur les Vieilles Charrues, 300 intermittents sont directement employés par l’association et 200 autres le sont par les prestataires travaillant sur le festival. « Nous sommes connus et reconnus pour avoir une qualité d’accueil, technique et humain grâce à des personnes professionnelles qui travaillent avec nous depuis des années », insiste Jérôme Tréhorel, directeur général du festival.

Aux Vieilles Charrues, les organisateurs, qui soutiennent les revendications des intermittents, leur ont donné la parole. Le festival leur offre une caisse de résonance pour exprimer leur mécontentement. Ainsi, les spectateurs ont pu voir des spots et croiser les intermittents portant le tee-shirt noir floqué d’une croix blanche, symbole du non-agrément à l’accord, pour interpeller le grand public.

Au-delà de cela, « nous voulions recentrer le débat qui était systématiquement porté sur la peur de l’annulation et des mouvements de grèves, on se trompe de sujet », explique Jérôme Tréhorel. « On a fait un communiqué de presse dans lequel on s’est positionné clairement, et nous avons donné une tribune aux collectifs pour expliquer pourquoi cet accord est mauvais. » finit-il.

Le régime intermittent, c’est quoi ?

Créé en 1936, le régime intermittent permettait de répondre aux particularités des nouveaux métiers du cinéma. En effet, dans un contexte de plein emploi, le régime général n’était pas adapté. Depuis 1969, le régime intermittent regroupe les métiers du cinéma, de la musique, de l’audiovisuel et du spectacle vivant. Il permet de protéger les plus précaires en prenant en compte de leurs spécificités : temps de travail discontinu, multiples employeurs et taux de salaires variables. Une organisation discontinue du travail qui est au cœur de ces métiers, sans cela, il n’y a pas de spectacles!

Aujourd’hui, une personne peut prétendre au régime intermittent qui ouvre aux droits d’indemnisation de 243 jours, si elle répond aux critères suivants 

  • il faut avoir attesté de 507 heures de travail en 319 jours (soit 10 mois et demi) pour les artistes (Annexe 10 de l’Assurance chômage)
  • il faut avoir attesté de 507 heures de travail en 304 jours (soit 10 mois) pour les ouvriers et techniciens (Annexe 8 de l’Assurance chômage)

« 507 heures, mais ça correspond à 3 mois de travail ! »

« Il faut travailler au moins 507 heures sur 10 ou 10,5 mois, les gens font le calcul et ils se disent : 507 heures, ça correspond à 3 mois de travail, » commente Max, technicien sur la scène Grall.

« Mais il faut regarder le fait qu’en semaine, il y a moins de spectacles, et en hiver, il y a beaucoup moins de travail ». À cela s’ajoute la pression de trouver suffisamment de contrats d’une année sur l’autre pour totaliser le temps de travail nécessaire, « nous sommes obligés d’avoir de multiples compétences si l’on veut atteindre les 507 heures » ajoute-t-il. De plus, le temps de travail effectif est loin d’être celui déclaré. « Sur les 10 heures que l’on peut faire, le temps d’organisation n’est pas déclaré. Ainsi, les temps de préparation du matériel et de son rangement peuvent amener à travailler jusqu’à 30 heures mais seules 10 seront comptées. ».

« L’accord a été fait sans les principaux représentants des intermittents et nous nous révoltons contre ça. »

Les intermittents ne sont pas contre une réforme du régime mais l’accord du 22 mars puis du 15 juin, exclut toutes les propositions faites par le comité de suivi, composé de professionnels et de parlementaires. Ce dernier avait été créé à la suite des mouvements de 2003. « On demande à participer à la réflexion », nous explique Lionel, représentant de la coordination nationale des intermittents et précaires, « cet accord, nous ne pouvons même pas l’appeler un accord, nous n’avons pas été écouté. » insiste-t-il.

Enfin, « la réforme de l’assurance-chômage, ne touche pas que les intermittents, elle a un impact pour tout le monde : les CDD, les intérimaires… Nous nous battons pour tous les précaires », conclu-t-il. 

 

Plus d’info

http://www.cip-idf.org

http://www.art29.net




Notre sélection de livres et de films pour cet été !

Les livres

 

Paru depuis mai aux éditions du Moment, le livre de Sophie Caillat, journaliste à Rue 89, intitulé Comment j’ai sauvé la planète », se lit agréablement. Drôle et bien écrit, il raconte les diverses expériences de Sophie, qui a testé toute une série d’ « écogestes » du quotidien, comme le lombricompost en appartement, faire du vélo en ville, créer ses cosmétiques maison…Un ouvrage qui regorge d’idées à essayer cet été !

Comment j’ai sauvé la planète, de Sophie Caillat, éditions du Moment, 17 euros.

 

Autre livre, qui présente cette fois-ci des initiatives dans le domaine de la consommation collaborative, La vie Share, d’Anne-Sophie Novel. Un ouvrage intéressant, sous forme de « guide » ou de « mode d’emploi » clair et bien écrit. Cependant, il est avant tout destiné aux néophytes, les habitués du covoiturage, du crowfunding ou du troc n’y apprendront en effet pas grand chose de nouveau. Les adresses de site internet mentionnées dans le livre sont cependant intéressantes et certaines méritent vraiment un détour.

La vie Share, mode d’emploi, de Anne-Sophie Novel, éditions Alternatives, 12 euros.

 

Revolution Village, un manifeste est quant à lui un ouvrage disponible en version numérique sur internet. Un essai qui entreprend de faire retrouver à chacun « son village ». « Regardez autour de vous. Écoutez. Partout, des hommes et des femmes refusent cette fatalité. Et ce ne sont ni des héros, ni des saints, ni des célébrités. On ne les voit jamais à la télévision, ni dans les journaux. Ils ne sont pas non plus spécialement brillants, intelligents ou courageux. Ils sont comme vous et moi. Vous en connaissez certainement. Ces hommes et ces femmes, ce sont des villageois. Laissez-moi vous en présenter quelques-uns… Parce qu’ils refusent d’être les spectateurs d’un monde qui ne leur appartiendrait plus. Ils veulent en redevenir les acteurs. Alors ils agissent », explique l’auteur. Tout un programme…

Revolution Village à télécharger ici

 

Deux autres essais ont également retenu notre attention. Tout d’abord, Vers une civilisation de convivialité, de Marc Humbert. D’après l’auteur, une civilisation de la convivialité est un art de vivre ensemble, une interaction générale entre les forces multiples, et non une volonté de maîtriser les autres. Exit donc, la course à l’excellence technique et au profit économique.

Vers une civilisation de convivialité, de Marc Humbert, éditions Goater, 10 euros.

 

 

Dans un autre style, à ne pas manquer également, « Hold-up à Bruxelles, les lobbies au cœur de l’Europe ». C’est le dernier ouvrage de José Bové, député européen, rédigé depuis les coulisses du Parlement. Conflits d’intérêts, puissance des lobbies, stratégie politique opaque…un témoignage saisissant.

Hold up à Bruxelles, de José Bové, éditions la Découverte, 17 euros.

 

Et pourquoi ne pas profiter des congés d’été pour initier à la langue gallèse ? Le tout premier imagier en gallo est paru aux éditions bretonnes « Le Temps ». Destiné aux petits comme aux grands, il présente pas moins de 650 mots de la vie courante, classés par thème, et illustrés. Un outil pédagogique intéressant pour la transmission  et l’apprentissage de la langue gallèse. qui fait partie des « langues d’oil », et est parlé dans toute une partie de la Bretagne, à l’Est d’une ligne allant de Saint-Brieuc à Vannes. A noter également, la présence de jeux et devinettes tout au long du livre !

L’imagier du gallo, d’Anne-Marie Pelhate, illustré par Nolwenn Thos, 64 pages, Le Temps Editeur.

 

 

Les films

 

A 24 ans, Anaïs Kerhoas souhaite s’installer seule en tant que cultivatrice de plantes aromatiques et médicinales. Elle a fait parler d’elle après le « buzz » du documentaire de 46 minutes « Anaïs s’en-va-t’en guerre » de Marion Gervais, dans lequel est décrit un parcours de combattante, mais aussi le portrait d’une jeune bretonne à la volonté de fer. Animée par une forte volonté d’agir, elle va d’abord vivre en caravane, sur des terres où il n’y a ni maison, ni eau, ni électricité. Un documentaire qui été vu été 420 000 fois en deux mois sur internet, et qui est encore disponible ici et ici.

 

A ne pas rater non plus, la sélection de cours-métrages du festival « Amateurs nés » qui a eu lieu à Elven (56) au mois d’avril, et dont nous avions déjà parlé. Particularité des films sélectionnés : avoir été réalisé par des amateurs, n’utiliser aucun élément soumis à copyright, et mettre en avant « l’aventure humaine » qui se cache derrière la réalisation. A visionner ici !

 




Vieilles Charrues, Rock en Seine, Eurockéennes : Quand les festivals agissent pour l’accessibilité des personnes en situation d’handicap

Jean-Marc Pautras (Président du festival des Eurockéennes), François Missonnier (Directeur et Fondateur du festival Rock en Seine) et Jérôme Tréhorel (Directeur général des Vieilles Charrues) ont collaborés autour d’une charte mise en place pour favoriser l’accès des festivals aux personnes en situation d’handicap © Marion Moureau

 

 

 

A lire aussi :

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Les Vieilles Charrues n’oublient pas les otages
 

En savoir plus :

Ls Vieilles Charrues, un festival eco-citoyen

 




Nicolas Hulot : « Ne pas céder à la tentation du renoncement »


Nicolas Hulot au Festival Escales Terre de Lorient par BD_info

 

 

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