Sideways ou l’itinérance vers les alternatives

A l’origine du projet, Benoit et Hélène. Documentariste et photographe, tous deux « engagés depuis toujours dans le domaine du développement durable », ils ont eu envie de partir à la découverte d’alternatives en Europe. «Nous voulions aller à la rencontre de personnes qui souhaitent un monde différent », expliquent-ils. A bord de leur camionnette bleue, ils sillonnent l’Europe de part en part. Ils ont ainsi visité l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne… où ils ont rencontré des personnages atypiques, tel Elf Pavlik, hacker qui vit depuis 4 ans par choix sans argent, ou encore Juan Anton et sa forêt comestible. Ils sont aussi partis sur les routes de France, et ont fait étape en Bretagne. Ici, ils ont croisé le chemin du Café de la Pente à Rochefort-En-Terre, de la Brouette de Kerivoal du côté de Quimper, ou encore du poète-ferrailleur à Lizio (56), artiste et réalisateur d’un film entièrement tourné avec des gens du pays. Des projections en public ont été également réalisées, comme ce fut le cas au festival Mamm Douar à Saint-Nolff (56) en juin dernier, ou à Notre-Dame-Des-Landes (44), début juillet.

 

De la participation par compétences ou micro-dons

 

Des rencontres variées, qui ont donné naissance à de petits films de cinq minutes, sont disponibles sur la Toile. Chaque film constitue un portrait d’un acteur alternatif. Il est accompagné d’un webmag, comprenant texte et photos, pour prolonger le visionnage de la vidéo. Le duo fait aussi appel au financement participatif pour chacun des épisodes de la web-série. « Les personnes qui nous suivent sur Internet peuvent apporter leur soutien par micro-don en finançant par exemple une vidéo, ou alors partager avec nous leurs compétences », explique Hélène. Traduction, développement web, relecture, proposition de sujets… mais aussi hérbergement ou nourriture…les besoins, et les propositions des citoyens qui suivent les aventures Sideways sur le terrain ou sur Internet, sont nombreux. « Une vraie communauté est en train de se constituer », annoncent Benoit et Hélène, déjà tournés vers leur prochain passage dans la région : le 26 septembre pour une projection à Lizio, au café-librarie « Aux vents des rêves » ouvert sur le site du musée du poète-ferrailleur !




Un voile noir

En les massacrant, les lâches qui ont perpétré ce crime odieux ont montré combien ils étaient à des années lumières de ces valeurs. Ce faisant, ils se privent du droit de pouvoir revendiquer le bénéfice de cette tolérance mais sans aucun doute ils s’en moquent et même doivent se délecter d’être ainsi mis au ban de notre société.

Face à cela, la seule attitude possible est de nous rassembler et de montrer que notre société est suffisamment solide pour ne pas se laisser déstabiliser par ces actes de barbarie. Partout, quel que soit notre penchant partisan, quelles que soit nos croyances religieuses ou philosophiques, manifestons publiquement qu’au-delà de ces différences, il y a un lien fort qui nous unit tous et que nous nous reconnaissons tous dans cette phrase de Voltaire.

Saint-Just a dit : « il ne saurait y avoir de liberté pour les ennemis de la liberté. » Devrions-nous remplacer « liberté » par « tolérance »? Ce serait peut-être tomber dans le piège que nous tendent ces fous qui sont tout sauf insensés : si Charlie Hebdo a été ainsi mitraillé, c’est justement parce que Charlie Hebdo représentait « la tolérance à la Française ».

Je me répète peut-être : « rassemblons-nous! » Evitons de montrer du doigt telle ou telle communauté, du moins toutes celles qui se reconnaitront dans ce rassemblement.

C’est peut-être la meilleure façon pour que se déchire le voile noir qui vient de tomber sur la France, sur toute la France

Ce soir, nous sommes tous des « Charlie », de droite, de gauche, du centre, écologistes, productivistes, monarchistes et républicains juifs musulmans chrétiens bouddhistes agnostiques, etc.

 

 

Messieurs les lâches, vous avez raté votre coup

Comme à votre habitude, vous avez tué des femmes et des hommes dont vous ignoriez tout. Comme vous l’enseigne votre haine, vous avez massacré sans distinction, les passants qui vous ignorent, les caricaturistes qui vous moquent, les policiers qui vous traquent, les journalistes qui vous décortiquent. Vous les avez assassinés.

Mais vous avez raté votre coup, messieurs les incapables.

Croyez-vous que votre acte ignoble empêchera Charlie Hebdo, votre cible facile, de reparaître ? Pensez-vous que les journalistes tairont vos crimes par crainte de représailles ?
Imaginez-vous que les habitants de ce pays baisseront les yeux devant vos cagoules ?

Plus que jamais, les femmes et les hommes de presse de ce pays sont attachés aux valeurs que porte haut Charlie Hebdo : liberté et indépendance.

Plus que jamais, nous, journalistes, nous battrons pour défendre la liberté d’informer, de critiquer, d’expliquer, de caricaturer, sans laquelle il n’y a pas de démocratie possible.

Plus que jamais, les habitants de ce pays qui est le nôtre, font face à votre menace, ignoble mais dérisoire.

Messieurs les lâches, vous pensez avoir gagné. Vous avez déjà perdu. Vous ne ferez taire aucune voix, aucune plume, aucun crayon.

 

Association des journalistes de l’Environnement (AJE)
Association des journalistes de l’environnement et du climat (Ajec21)
Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI)
Association des journalistes de l’énergie (AJDE)
Association des journalistes parlementaires (AJP)
Association de la presse ministérielle (APM)

 




Josselin en transition, la marmite déborde !

 

 

Plus d’infos

Le site de la radio Plum’Fm

Le site du collectif « Josselin en transition »

 

 

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La vieillesse, la mort, la mémoire… et le conte !

Matao Rollo est un conteur professionnel morbihannais. Sa spécialité : la langue gallèse, une des « langues d’oil », qui est parlée dans toute une partie de la Bretagne, à l’Est d’une ligne allant de Saint-Brieuc à Vannes. Initié dès son enfance par sa grand-mère, il commence dès 16 ans à collecter auprès des anciens dans sa commune d’origine, Saint-Martin-Sur-Oust. Une sensibilité au patrimoine oral qui l’amènera, après un passage par la Fac de breton, à intégrer l’équipe de la radio associative morbihannaise Plum’Fm, en tant qu’animateur chargé des langues régionales. Il découvre alors il y a une dizaine d’années le conte. De fil en aiguille, celui-ci ne le quittera plus et deviendra son activité professionnelle. Lors d’une formation il y a 2 ans avec une conteuse professionnelle et une anthropologue sur des ateliers contes dans des structures de personnes âgées, atteintes notamment de la maladie d’Alzheimer, c’est le déclic : « J’ai compris que c’était cela que je voulais faire », raconte Matao.

 

Le conte, outil de thérapie non-médicamenteuse

 

Direction alors Elven, non loin de Vannes, commune dans laquelle le conteur a choisi de monter un projet original, là encore autour du conte, cette fois en français. Baptisé « Dans ta tour », il comprend plusieurs volets. « Depuis mi-mars, j’interviens pour des « contées » en français auprès de résidents d’une unité pour malades Alzheimer à l’Ehpad (Etablissement d’Hébergement pour personnes âgées dépendantes) d’Elven », explique Matao. « Le conte peut être considéré comme une thérapie non-médicamenteuse. Il utilise beaucoup de métaphores, joue sur les symboles, parle à l’inconscient. Dans le cadre des « contées », on considère que le malade atteint d’Alzheimer garde une mémoire résiduelle, la mémoire des émotions, et des personnes : un être humain restera un humain, pour le malade, qui peut alors « vivre » l’histoire, s’approprier certains symoboles », argumente Matao. « De manière générale, le conte peut alors apaiser le malade, lui procurer du calme, détendre l’ambiance, et, de par sa structure, le rassurer. Certains peuvent même retrouver la parole ». C’est donc un outil supplémentaire dans le cadre d’une thérapie non-médicamenteuse.

 

Du collectage avec les jeunes et moins jeunes

 

En parallèle à cela, Matao anime également des ateliers auprès des résidents non touchés par la maladie, durant lesquels il utilise des films de la Cinémathèque de Bretagne et collecte leurs paroles sur leur vie au quotidien en maison de retraite, leur ressenti. « Des ateliers « philo » devraient également voir le jour avec une école, pour recueillir la parole des enfants sur les thèmes du vieillissement, de la vie, de la mort », enchaîne-t-il. Ainsi que des rencontres avec des familles de malades d’Alzheimer. Tout ce travail devrait enfin nourrir un spectacle en français qui sera créé avec sa compagnie, « la Cariqelle », et dont l’écriture aura lieu à partir de janvier 2015.  Baptisé « Dans ta tour », il racontera l’histoire d’amour d’un homme et d’une femme qui se retrouvent après des années. « Ce sera une réflexion sur la mémoire, le vieillissement, la vie, la mort », déclare Matao. Des images d’archives de la cinémathèque de Bretagne seront utilisées pour le spectacle, mis en scène par Vincent Burlot, et qui sera accueilli par le Centre Socio-Culturel d’Elven au printemps 2015, dans le cadre du Printemps du Théâtre.

Pour mettre sur pied son spectacle Matao a fait appel au financement participatif. Les internautes pourront alors apporter leur pierre au projet qui sera disponible sur la plateforme « kisskissbankbank » d’ici la fin de semaine !

 

Plus d’infos

http://matao.eklablog.com/




Écoute, donc… ces voix de femmes des Monts d’Arrée !

L’exposition « Ecoute, donc ! Parcours de femmes » est le résultat d’un collectage mené sur le territoire des Monts d’Arrée par les adhérents de l’association des Amis de l’écomusée et l’équipe salariée. Une dizaine de bénévoles a ainsi pris part au projet dès sa naissance, en allant sur le terrain collecter des témoignages et en participant à des réunions d’échanges sur les informations obtenues. La structure Histoire de Son (http://www.histoiredeson.com/) a également contribué à la scénographie sonore de l’exposition. Chaque réunion a pu apporter sa part de débats et d’échanges sur l’échantillon de femmes rencontrées et l’analyse que l’on pouvait tirer de leurs témoignages. La matière de cette exposition est humaine et sonore… Par ce qu’elles disent, mais aussi par leurs accents et leurs voix, ces femmes deviennent elles-mêmes du patrimoine local !

Trente-trois femmes d’âges, d’origines géographiques et de professions divers ont ainsi accepté de se confier sur leur lien au travail, à la religion ou tout simplement aux Monts d’Arrée auprès des adhérents qui ont su établir avec elles des relations de confiance. Grâce à elles, plus de quarante heures d’enregistrement sonore forment le corpus documentaire sur lequel s’appuie le propos de l’exposition.  L’étude des entretiens, menée au fur et à mesure au sein de l’équipe de l’écomusée, a permis de mettre en valeur des informations importantes sur les continuités et ruptures entre les différentes générations de femmes vivant aujourd’hui sur le territoire des Monts d’Arrée.

Au-delà des témoignages, de nombreux objets et photographies, issus des collections personnelles des femmes rencontrées ainsi que de la collection propre de l’écomusée des Monts d’Arrée sont exposés. Le musée de l’école rurale en Bretagne de Trégarvan a également participé activement à cette aventure. Le parcours de l’exposition est le reflet de ce collectage. Divisée en trois parties, l’exposition présente des aspects choisis de la vie des femmes à différentes époques.

 

Des années 1940 à nos jours

La première partie de l’exposition présente la vie dans les années 1940 et 1950, vue par une génération de femmes nées avant la fin de la Seconde guerre mondiale. Des entretiens menés avec ces dernières, trois thématiques se sont imposées comme étant particulièrement révélatrices de la condition des femmes à cette époque : la religion catholique, souvent obligatoire pour les filles ; le travail, notamment à la ferme, peu reconnu, peu valorisé et surtout rempli par obligation, parfois toute une vie ; le temps des loisirs et des sorties, limitées par rapport à celles des garçons qui étaient moins surveillés.

« Et à quel âge tu as commencé à avoir le droit de sortir ? […]  «Oh tard! Ma mère voulait rien savoir. Sauf quand y avait le droitd’aller faire du théâtre avec le curé.» Annick, née en 1932

«J’ai été à l’école jusqu’à 16 ans, jusqu’au BEPC. Et puis comme on m’avait toujours dit que je resterais à la maison… On m’a toujours dit quand ton frère ira faire son service militaire, il faudra bien qu’il y ait quelqu’un qui reste. Et moi je n’ai pas… Pourtant j’ai des amies qui sont institutrices, j’aurais pu. Avec le BE en ce temps- là, on pouvait devenir institutrice. Oui un an de plus, ça m’aurait plu… » Marie-André, née en 1939

«Moi, par exemple, mon frère ne trayait les vaches qu’en cas de nécessité. Donc j’avais ça en plus, j’avais les vaches à traire, amener les bêtes aux champs… C’était souvent les femmes, les chercher, les surveiller.. Et mon frère, c’était le vrai travailleur pour le blé, les semences, la charrue, la charrette. Parce que tu penses que toi, ce n’était pas du vrai travail ? Ça n’a jamais été considéré comme du vrai travail. » Francine, née en 1923

 

Les années 1960 – 1970

Entre exode rural, transition linguistique, effets des premiers mouvements féministes, modernisation agricole rapide et installations des nouveaux arrivants de la génération post-68, la période des années 1960 à 1970 est un moment de transition brutal pour les femmes

des Monts d’Arrée.  Cette période fait l’objet d’une partie importante de l’exposition, dans laquelle se mêlent les témoignages des plus anciennes, qui insistent davantage sur les bouleversements qu’elles voient arriver, et ceux des plus jeunes, qui nous racontent un monde rural encore traditionnel.  Le rapport au breton, plus rapidement abandonné par les femmes que par les hommes, aux déplacements et notamment au permis de conduire, ou encore la modernisation des campagnes et des maisons, sont les points marquants de cette période qui affecte différemment les hommes et les femmes.

 «Bon, il y en a qui ne voulaient pas voir leur épouse conduire...» Marie, née en 1939

Araok ar «machine à laver» ? C’hwi peus bet «ur machine à laver»… E peseurt bloavezh ? «Ben, 65 . He deus troet, kae…Al lienninoù a veze d’ar poent-se, rankemp kannañ toud, beñ… Ugent vloaz, ma graet ganti. Petra oa dijà … Ur merk vat..une « Vedette » ! Simone, née en 1930

« Est-ce que tu peux me décrire la maison de ton enfance ? Une maison grande, sans confort, et avec, pas toute la famille mais il y avait un grand-oncle, ma grand- mère, mes parents, ma sœur. Il y avait plusieurs générations. Donc sans eau courante. Electricité quand même. Sans sanitaire. Donc pas d’eau chaude non plus. Sinon celle qu’on fait chauffer. Si, seul système de chauffage qu’on avait, c’était la cheminée, le feu de bois. Mais ça me choquait pas puisque les autres personnes, enfin les autres enfants de mon âge c’était à peu près pareil aussi. On était tous dans le même cas, et après j’ai découvert un petit peu plus de confort en allant au collège, en pension.» Sylvie, née en 1968

 

Des années 1980 à nos jours

Cette partie de l’exposition, plus délicate puisqu’elle étudie la situation des femmes dans les Monts d’Arrée aujourd’hui, tente de mettre en évidence le rapport des plus jeunes générations à leur territoire.  Les jeunes femmes rencontrées ont fait le choix de s’installer ou de rester dans un territoire qui n’offre plus les mêmes possibilités d’emplois qu’auparavant, ni les mêmes services, en termes d’accès aux soins ou de transports. Moins dépendantes et contraintes que leurs aînées dans les domaines du travail ou des déplacements, elles sont attachées au travail de la terre et à leur autonomie, notamment alimentaire. Avec davantage de recul sur les rapports entre les hommes et les femmes, elles portent leur projet de vie en l’inscrivant dans le territoire qu’elles ont choisi, tout en n’excluant pas d’en repartir un jour. Leur rapport au monde citadin, à qui elles reprochent souvent de méconnaître la  vie dans les Monts d’Arrée, est particulièrement représentatif de leur choix, presque politique, de vivre à la campagne.

 «Si par exemple le professeur avait le malheur d’employer le mot autarcie, c’était pour moi quoi. Comme quoi ici on vivait en faisant du troc, que mon courrier était apporté par des corbeaux… » Gwendoline

«Quand on demande où tu habites, tu dis Botmeur dans les Monts d’Arrée, «oh la la! comment tu fais pour habiter là-bas?» Solenn

«Sur 90% de la Bretagne, c’est-à-dire la Bretagne des terres et la Bretagne des paysans, on est dans du patriarcat, c’est clair. C’est pas une femme qui dirigera la ferme, jamais. ?
?a se saurait. Mais non, non, pour moi ça c’est du pipeau. Mais ça fait partie du folklore, ça fait partie du folklore. Que des gens aient des caractères marqués, oui ça c’est sûr, et que les femmes ouvrent leur bec, oui ça c’est sûr. Mais, après non, je pense que c’est… Moi j’y crois pas trop à cette histoire de matriarcat. »
Anne

«Dans le milieu agricole traditionnel, la femme reste quand même… C’est elle qui fait la traite, enfin, elle fait des trucs, voilà quoi, des trucs pas forcément à responsabilité. La tradition est restée dans le milieu agricole. .. » Noëlle

http://ecomusee-monts-arree.fr/

 

 




Partenaires mondiaux pour le Boudu !

Les artistes présents à la 15ième édition du Festival du Bout du Monde viennent de loin, de très loin pour certains :  Nigeria, Danemark, Québec, Liban, l’Île de la Réunion, Jamaïque pour ne citer qu’eux. Pour faire venir autant de nationalités sur une seule édition, le festival mise sur de nombreux partenariats à travers le monde. Mais au-delà de la musique, le « Boudu », membre du Collectif des festivals engagés pour le développement durable et solidaire de Bretagne, travaille en collaboration avec une trentaine d’autres festivals bretons afin de mutualiser les compétences et le matériel. Marie Clavier, responsable auprès du festival, nous explique la démarche et l’importance de ces partenariats. 

Plus d’info

http://www.festivalduboutdumonde.com/partenaires

http://www.lecollectifdesfestivals.org/collectif/