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La Maillette, la monnaie locale qui frappe fort

Le 17 mai prochain, la Maillette fêtera ses deux ans. Deux ans que cette monnaie locale complémentaire est en circulation mais, avant ça, il aura fallu deux ans et demi pour la mettre en place. « Il y a eu beaucoup de discussion, beaucoup de débat, autour du comment mais surtout du pourquoi une monnaie locale complémentaire », explique Gérard Mary, membre du collectif qui gère la Maillette, avant d’ajouter : « On s’est donné du temps pour répondre à ces questions quasi philosophiques ».

Pour ce jeune retraité, « on ne peut pas s’intéresser aux monnaies complémentaires sans s’interroger sur le système monétaire ». Mais il se veut aussi modeste : « Ce ne sont pas les monnaies locales complémentaires qui vont bouleverser le système monétaire, mais ça peut amener les gens à réfléchir ».

 

Beaucoup d’énergie

Pour ses deux ans, la Maillette vient de dépasser la cinquantaine de prestataires et la centaine d’utilisateurs. « Beaucoup de gens nous rejoignent spontanément, suite à un gros travail de présence sur les événements locaux pour expliquer ce qu’est la Maillette », se réjouit Gérard Mary.

Pourtant, le lancement de la Maillette n’a pas été tout rose. Si, au départ, l’association pour une monnaie locale en pays de Rance, qui porte la Maillette, comptait une centaine d’adhérents, l’année de mise en circulation a été très difficile pour la monnaie locale. « On a perdu la moitié de nos adhérents la première année… Le lancement a demandé beaucoup d’énergie et celle-ci est ensuite retombée. Nous avons survécu mais ce fût difficile », se souvient Gérard Mary.

Grâce la volonté et à l’engagement du collectif, la Maillette a tenu bon et a remonté la pente. De nouveaux prestataires ont envie de participer et la Maillette circule bien. Pour le collectif, il faut continuer à se développer : « Il faut rallier plus de gens et ça passe par l’augmentation du nombre de prestataires. Pour ça, il faut aussi faciliter la circulation entre prestataires, ce qui n’est pas aisé ! »

 

Plus d’infos :

www.mlc-rance.fr




Ecodis, l’entreprise en phase avec ses valeurs

En passant près de la zone de Kerboulard, à Saint-Nolff (56), le regard est attiré par un grand bâtiment en ossature bois. Ce sont les locaux d’Ecodis. Cette entreprise, qui s’est installée dans le Morbihan en 2004, distribue des produits non-alimentaires biologiques. « Nous fournissons essentiellement les magasins bio », précise Didier Le Gars, créateur et directeur d’Ecodis.

Depuis trois ans, l’entreprise conçoit également toute une gamme de produits, des ustensiles de cuisine aux textiles, en passant par les cosmétiques, les sacs en coton pour les magasins de vrac, la peinture ou les brosses. « Nous avons plus de 1800 références qui répondent à cinq cahiers des charges différents », détaille Marie-Laurence Le Ray, directrice adjointe en charge de la communication.

Encourager la production bio en France

En concevant ses produits, Ecodis a une maîtrise complète de la production. « Nous pouvons ainsi faire des choix plus exigeant. Par exemple, l’huile de nos savons est bio et française. Nous sommes les seuls à faire ça. C’est un bon moyen d’encourager la production bio en France », se réjouit Didier Le Gars.

Afin d’être en cohérence avec les valeurs prônées par l’entreprise, les produits sont conçus et produits au plus près. En 2015, plus de la moitié des matières premières et marchandises achetées par Ecodis provenaient de France. Et seulement 10% venait de pays non-limitrophes.

Pour la production, Ecodis fait appel à six Esat et emploie une centaine de personnes en sous-traitance. De plus, sur son site de Saint-Nolff, une trentaine de personnes est employée. L’entreprise propose à ses salariés de faire 35h sur quatre jours : « Ils peuvent ainsi mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle ». Les employés profitent également d’un intéressement aux résultats de l’entreprise et l’écart est réduit entre le plus bas et le plus haut salaire. « Nous avons l’idée d’une économie différente et qui fonctionne ! Ce n’est pas de l’utopie, ça fait 16 ans que nous faisons des bénéfices », se félicite Didier Le Gars.

Financer des projets solidaires

Depuis deux ans, l’entreprise réalise chaque année son bilan carbone et le compense intégralement. L’an dernier, Ecodis a ainsi financé un projet de reforestation dans le Yunnan, en Chine. En 2014, ce sont des réchauds améliorés pour le Cambodge qui ont été financés. « Ce sont des actions très concrètes, pas forcément 100% décarboné, mais totalement pragmatiques », détaille le directeur d’Ecodis. L’entreprise finance aussi des projets solidaire et écologique : « Nous avons le goût pour les petits projets, concrets avec un intérêt écologique ou solidaire. Nous y consacrons 0,5% de notre chiffre d’affaires, soit 45 000 € en 2015 ». En 2015, ce sont 18 projets qui ont été soutenus. 40% de ces projets étaient situés en France, dont la moitié autour de Saint-Nolff.

Ecodis se veut en avance sur son temps et en cohérence avec ses valeurs, comme le souligne Didier Le Gars : « À notre époque, beaucoup de pouvoir est économique. L’entreprise n’a pas qu’une finalité financière. Elle a aussi une utilité sociale et de régulation. Dans 30 ans, de nombreuses entreprises fonctionneront comme nous, avec une volonté de cohérence entre les produits que l’on vend, le fonctionnement en interne, la relation avec les clients et les fournisseurs, et la notion de solidarité ».

 

Plus d’infos :

www.ecodis.info




Le Buzuk, une monnaie locale et sociale

L’aventure du Buzuk démarre en mai 2012. Suite à une soirée-débat organisée par l’Adess, un groupe de réflexion se met en place. Depuis, une association, Pour une monnaie locale en pays de Morlaix, a été créée et une dizaine de bénévoles porte ce projet au sein d’un comité de pilotage. L’Adess a mis un service civique à disposition de l’association afin d’accompagner le projet jusqu’à sa concrétisation.

Les objectifs du Buzuk sont multiples. Cet outil de paiement utilisé en complément de l’Euro permet une réappropriation de la monnaie par les citoyens. « C’est également un outil d’éducation populaire pur comprendre ce qu’est la monnaie », souligne Marie, membre du comité de pilotage.

Une dimension sociale très importante

Les monnaies locales complémentaires favorisent l’économie réelle non spéculative, le développement des circuits courts et des liens sociaux. « Le Buzuk reste dans le pays de Morlaix. Il n’a pas vocation à en sortir, explique Marie. La dimension sociale est très importante pour nous. »

Pour l’heure, plus de 70 prestataires se sont manifestés dans tout le pays de Morlaix. « Nous avons une ferme équestre, des producteurs, des restaurants, des bars, des coiffeurs, des boulangers et même un magasin de réparation de téléphone ! Le but, c’est de créer des réseaux entre les prestataires et qu’ils l’utilisent entre eux », se réjouit la bénévole de l’association.

Le lancement officiel du Buzuk est prévu pour septembre prochain. « Nous avons récolter plus de 6000 € lors d’une campagne de financement participatif. Cet argent nous servira à imprimer les billets. »

D’ici là, l’association espère renforcer l’équipe de bénévoles et étoffer le réseau. « Nous sommes en train de terminer les règles de fonctionnement du Buzuk », précise Marie. En attendant, les membres de l’association peuvent se réjouir de l’engouement citoyen autour de la monnaie locale morlaisienne : « On a organisé trois ciné-débats autour du film Demain. À chaque fois, ça a boosté le financement participatif ! Et tous les mois, on organise un café Buzuk au Ty Coz. Les gens connaissent le projet et il est bien accueilli. »

À Morlaix comme ailleurs, une nouvelle manière de penser les échanges est en marche et il semble que rien ne puisse l’arrêter.

 

Dimanche 24 avril, Assemblé générale de l’association Pour une monnaie locale en pays de Morlaix. De 17h à 19h, à la salle du cheval blanc, à Plourin-les-Morlaix.




Sauvez un objet, buvez un café !

Le concept de Repair’café est né à Amsterdam en 2009. Depuis, il a fait des petits puisque qu’il en existe plus de 1000 dans le monde, essentiellement en Europe du Nord. En France, ce sont 80 collectifs de réparateurs qui ont vu le jour dont 2 en Bretagne.

À Rennes, chaque deuxième mardi du mois, les réparateurs se retrouvent, de 15h à 20h, à la maison des familles. « Nous réparons des vêtements, du petits électroménagers, des bicyclettes, de l’informatique, de l’électronique… Depuis le départ, ce sont plus de 100 objets qui sont réparés à chaque édition. Nous avons sauvé près de 700kg de déchets et nous espérons atteindre la tonne d’ici l’été », détaille Cécile Persehaie, présidente de l’association Les trois maisons, à l’origine de l’événement.

Dans cette association de quartier, qui existe depuis 40 ans, se retrouver pour réparer des objets n’est pas une nouveauté : « Il existait un concept un peu oublié au sein de l’asso, qu’on appelait la bidouille. Nous l’avons simplement repris et mis au goût du jour ! »

Créer du lien et transmettre

Dans les Repair’café, la notion de transmission est essentielle. « Les compétences des réparateurs sont valorisées et les visiteurs qui amènent des objets sont actifs. Ils participent aux réparations. Il y a aussi une transmission entre les réparateurs ! », souligne Cécile Persehaie. Ces rendez-vous mensuels permettent également de créer du lien au sein d’un quartier et entre les générations.

Le taux de réparation est situé entre 40% et 60%. Mais, même si l’objet n’est pas réparé, le visiteur est satisfait : « Il a eu un diagnostic et sait si l’objet est réparable ou s’il faut le jeter ».

Pendant les Repair’café, d’autres membres de l’association organisent, depuis décembre, une discosoupe. Ils récupèrent des légumes invendus dans les supermarchés et cuisinent une soupe. Chacun peut venir aider et le repas est ouvert à tous et gratuit. Là encore, c’est l’occasion de partager et de créer du lien loin des rapports marchands.

 

Repair’café et Discosoupe. Le deuxième mardi du mois, de 15h à 20h, à la maison des familles, 2 allée Joseph Gémain, 35000 Rennes. Contact : 02 99 67 27 66 – repair.cafe.ad3m@gmail.com




La magie de faire soi-même

Quels sont les avantages à concevoir soi-même ses produits de tous les jours ? Cela contribue au bien être car on sait exactement de quoi sont constitués nos produits. Cela donne confiance en soi : en fabriquant, on se donne les possibilités de créer. Fini le rôle de consommateur passif. Celui qui crée comprend et maîtrise. Enfin, faire soi-même implique de sérieuses économies d’argent. A vous d’en juger: 

Ingrédients :

– 3 litres d’eau

– 90 grammes de savon de Marseille râpé (3,20 euros les 300 grammes)

-150 grammes de cristaux de soude qui dégraisse, détache et adoucit l’eau (3,10 à 3,90 euros les 500 grammes)

– 6 cuillères à soupe de bicarbonate de soude qui neutralise les acides et les odeurs et adoucit l’eau (2,95 les 500 grammes) 

– 1 cuillère à café d’huiles essentielles pour désinfecter et parfumer (5,90 euros les 10 ml) 

Recette :

-Faites fondre les copeaux de savon de Marseille râpé dans 1L d’eau en mélangeant

-Incorporez les cristaux de soude préalablement dilués dans un peu d’eau chaude en mélangeant

-Incorporez le bicarbonate de soude et mélangez le tout

-Ajoutez les huiles essentielles et mixez l’ensemble de la préparation jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène

-Versez le tout progressivement dans un bidon de 2 L d’eau tiède avant de le secouer pour bien mélanger les ingrédients.

Important: pensez à toujours secouer votre bidon de lessive avant de la verser dans la machine. 

Astuces :

-pour le linge clair et blanc : ajoutez une cuillère à soupe de percarbonate de soude (blanchissant oxygéné qui détache et blanchit

–pour le linge de couleur ou foncé, ajoutez une cuillère à soupe de bicarbonate de soude

-pour retirer les restes de savon et neutraliser le calcaire, ajoutez du vinaigre blanc dans le compartiment dédié à l’assouplissant de votre machine à laver

 

Le saviez-vous ?

Comme les lavandières autrefois, les balles et battoirs de lavage permettent d’utiliser moins de lessive, d’en renforcer le pouvoir lavant, de se passer d’adoucissant et d’obtenir un linge souple. N’hésitez pas à mettre des balles de lavage dans le tambour de votre machine !

 




Une nouvelle bière bio à Morlaix

Depuis 10 ans, les Morlaisiens sont orphelins. Plus de brasserie dans la ville ! En effet en 2005, Coreff choisi de lever le camp et de s’implanter à Carhaix. Fini la bière made in Montroulez. Mais 10 ans après, la situation est en train de s’inverser. Après la création de la brasserie Le Pied de Biche à Guimaëc à quelques kilomètres, une nouvelle bière bretonne verra le jour dans les prochains mois sur le territoire, à Morlaix même. Il s’agit de la Bleizi Du. Un projet porté par David Prudenzano, plourinois, ex-sous-marinier et passionné par le monde de la bière. Tellement, qu’il a décidé d’en faire son métier et se reconvertir professionnellement. « Tout a démarré lors d’une soirée entre copains, durant laquelle on s’est trouvé en panne de bières », confie David. « On s’est dit alors que ça serait une bonne idée de savoir en fabriquer ! » Le lendemain matin, après la fête, le délire de la veille laisse place à une idée sérieuse. « On s’est mis à plusieurs autour d’une table et on y a réfléchi », se souvient l’entrepreneur. Si certains abandonnent le projet, David lui le continue, et paufine durant plusieurs années ses techniques de brassage à la maison. « Ce qui est intéressant quand on fait sa bière, c’est la possibilité de lier les domaines de la cuisine et de la chimie. Tout est une question de dosage, d’essai, de patience, et aussi d’improvisation. », souligne-t-il. Jusqu’à obtenir la formule magique qui lui permet aujourd’hui de lancer en compagnie de son frère sa micro-brasserie.

 

Au menu de « Bleizi Du », quatre types de bières  : une blanche, une blonde, une rousse et une stout. « Avec de temps en temps une bière spéciale », précise David. Toute la production sera bio. Une évidence pour le brasseur, qui se dirige même vers la certification Nature et Progrès, plus exigeante que la cahier des charges AB. L’aspect local est également présent dans le projet : si le houblon ne sera malheureusement pas breton car il n’y a pas de production en quantité suffisante dans la région, des échanges de bons procédés seront mis en place avec des acteurs locaux, comme par exemple les éleveurs. « L’idée est que nous fassions découvrir à nos clients nos produits, réciproquement ». Et pour les déchets issus des céréales brassés (la drêche, ndlr), le brasseur a tout prévu : ils seront utilisés par un éleveur des Monts d’Arrée pour la nourriture de ses vaches Black Angus, comme cela se pratique en Ecosse. Tout ceci sera mis en place à partir de janvier 2016, date à laquelle devraient démarrer les activités de la brasserie. Après une campagne de financement participatif réussie qui va permettre l’achat du matériel, elle va étabir ses quartiers en centre-ville de Morlaix, dans un local qui permettra la vente directe avec vue sur la salle de brassage. Les premières bières seront prêtes à êtres dégustées au printemps 2016.