Attention ! Biodiversité ! Ne pas toucher ?

En effet, aménager les zones d’activités humaines c’est souvent faire propre, enrober, bétonner, ce qui implique une déconnexion du vivant. Par ailleurs, les usages récréatifs humains dans les espaces aux caractéristiques naturelles sont souvent en conflit avec le rôle écologique de l’espace et les lieux de préservation sont en général écartés de toute fréquentation.

Comment faciliter la reconnexion? Multiplier les actions visant à se réapproprier la nature (rendre visite à la biodiversité et puis rentrer chez soi) où se pencher dès en amont de l’aménagement sur la réconciliation de la société avec le biotope ?

Cheminement avec Jean-Pierre Ferrand, conseil en environnement à Hennebont (Morbihan) et promoteur de la Méthode des Sociotopes …

Une méthode d’analyse qui relie deux dimensions

Cette méthode a été créée en 2000 par deux architectes paysagistes suédois: dans le cadre d’un processus d’aménagement de la ville de Stockholm, après avoir identifié une trame verte, basée sur des considérations écologiques, les ingénieurs se sont rendus compte qu’ils avaient effectivement des éléments de connaissance sur l’écosystème (biotope) mais aucune indication sur la façon dont les gens utilisaient les espaces autour de chez eux (sociologie). Alexander Ståhle et Anders Sandberg ont alors développé une méthode d’analyse qui permettent de relier ces deux dimensions, .

Elle part du principe que les espaces ouverts (librement accessibles par les habitants), qu’il s’agisse d’espaces verts, de nature , bâti ou non ont de multiples fonctions sociales qu’il est possible de mettre en évidence à partir d’un protocole d’observation élaboré. Les politiques d’urbanisme et d’environnement alors mises en place peuvent s’appuyer sur le potentiel de développement de ces fonctions sociales. La Méthode des Sociotopes est particulièrement approprié au modèle français, fortement hiérarchisé et centralisé, et organisé sur la base d’un contrat social qui définit où se trouve le savoir d’une part (chez les techniciens) et qui décide d’autre part (les élus), avec une faible implication des citoyens et une faible notion de communauté. L’apport de l’ingénieur sera technique, celui de l’architecte esthétique, celui de l’élu économique. Seule une analyse des sociotopes permettra au vécu des habitants de contribuer au projet et de définir la valeur d’usage des lieux.
Prenons l’exemple d’un espace public non aménagé mais qui visiblement joue un rôle social : un étroit passage au milieu d’une haie, un chemin creusé à force de fréquentation; le phénomène sera sans intérêt pour le technicien, peu esthétique par l’architecte, qui, dans leurs projets d’aménagement clôtureront ou bitumeront ; l’analyste des sociotopes préservera.

Une vision à deux faces

Dans toutes les civilisations, la vision des rapports entre homme et nature a eu deux faces : d’un côté, l’homme fait partie de la nature au même titre que le reste du règne vivant et s’inscrit pleinement dans ses lois, doit participer à son harmonie. De l’autre, l’homme utilise la nature à ses propres fins et se distingue précisément par sa capacité à mettre forces naturelles, plantes et animaux, à son service.

La singularité de la société occidentale à partir du XIIIe siècle n’est donc pas de s’être perçue comme extérieure à la nature mais plutôt d’avoir fait de cette perception la dimension exclusive de sa relation avec elle.
 




Tara a franchi le passage du Nord-Est

Même si les conditions météorologiques ont été bonnes et que le jour est permanent en Arctique à cette époque de l’année, l’équipage et son capitaine Loïc Vallette ont été extrêmement sollicités pendant deux jours d’affilée par ces conditions extrêmes de navigation dans un véritable labyrinthe de glace. Pendant des heures, un talkie walkie à la main, l’équipage a veillé à l’étrave du voilier, parfois même dans le mât, pour annoncer au pilote les positions de l’ennemi qu’est la glace lors d’une telle navigation.

Il reste encore une quantité assez importante de banquise sur la route de Tara et le vent est en train de monter mais une station scientifique pourrait avoir lieu dès demain. Le plus dur semble être derrière, l’expédition reprend ainsi son cours après une longue semaine d’attente entre le 15 et le 23 août, à l’entrée du détroit de Vilkitskiy.

La prochaine escale prévue est Pevek à l’extrême Nord-Est de la Russie le 5 septembre prochain.

C’est une étape très importante de l’expédition qui s’est déroulée ce week-end, une leçon d’humilité aussi que l’Arctique a donné à toute l’équipe. Tara continue sa circumnavigation de l’Océan Arctique de 25 000 kilomètres dans un but scientifique et pédagogique. Le passage du Nord-Ouest devrait être franchi à la fin du mois de septembre mais la fenêtre de passage reste courte avant que la glace ne se ferme à nouveau.

Les vidéos du passage du Nord-Est sur le site Tara Live Arctique, avec France TV Nouvelles Ecritures : http://www.france3.fr/evenements/expedition-tara-arctique-thalassa

La situation du bateau et de la glace au jour le jour à suivre sur ce lien : http://oceans.taraexpeditions.org/carte/

L’expédition :

Principal objectif de Tara Oceans Polar Circle : mieux connaître l’écosystème arctique, en partant à la découverte des espèces planctoniques méconnues et en tentant de décrypter leurs interactions avec le milieu.

Tout sur l’expédition :

http://oceans.taraexpeditions.org/fr/expeditions/tara-oceans-polar-circle/tara-oceans-polar-circle.php?id_page=1256

 




Participez à une création de sentier et à une découverte des landes et tourbières de Centre Bretagne

Organisé par l’association Al’Terre Breizh et AMV, l’objectif du projet est de créer un sentier de découvertes dans la magnifique réserve naturelle de 77 hectares de Lan Bern (à Glomel, en Centre Bretagne).

Ce week-end sera l’occasion de découvrir les richesses tant historiques que naturelles du site et d’expérimenter une vie collective respectueuse des équilibres écologiques et humains.

Ouvert aux personnes de tous âges et de tous horizons, l’écovolontariat est source d’apprentissages et d’échanges. Il n’exige aucune compétence particulière.

 

 

Renseignements et inscriptions :

Association Al’Terre Breizh au 09 72 37 18 24 ou contact@alterrebreizh.org

 

Plus d’infos

http://www.alterrebreizh.org/pdf/Fiched%27infoChantierGlomel.pdf 

 

 

 

 




Usagers de la mer, Citoyens, nous avons besoin de votre aide de toute urgence !

Malheureusement, malgré l’opposition de l’ensemble des élus des 13 communes du littoral, de 80 % de la population, de la mise en place du collectif associatif du Peuple des Dunes du Trégor (dont Longitude 181 Nature fait partie), des avis négatif de l’IFREMER, d’études d’impacts quasi inexistantes en totale contradiction avec la loi et je vous passe les détails….
Le dossier est toujours d’actualité sur le bureau du Ministre du redressement productif en attente de signature de l’ autorisation d’ exploitation minière pour 400 à 600 000 T annuelles (l’équivalent en volume de la Tour Montparnasse) sur 20 ou 30 ans par 35 m de fond !!!

Nous nous sommes rendus à Trébeurden afin de nous rendre compte par nous-même de la situation et de l’implication locale. Nous pouvons vous assurer que celle-ci est exemplaire et en complète cohérence avec la philosophie de Longitude 181 Nature. En effet, tous les métiers de la Mer sont représentés et ensemble pour exprimer leur détermination à protéger cet espace marin en tant que bien commun, et même les agriculteurs, premiers utilisateurs de ce sable coquiller pour amender leurs sols trop acides sont solidaires car estimant, et je les cite, "que la terre ne peut vivre au détriment de la mer". Ils travaillent d’ailleurs, activement, à la mise en place d’ autres solutions comme, par exemple, l’ utilisation de la coquille de crépidule, ce coquillage envahisseur déstabilisant le biotope marin, ou les déchets des conchyliculteurs et ostréiculteurs… quoiqu’’ il en soit je vous renvoie au site www.lepeupledesdunes.com pour plus d’ informations et de documentations.

Le contexte posé, quelle peut être votre action ?

N’ayant pu désamorcer la table ronde du 12 juillet, qui a réunie localement plus de 600 personnes, le ministère à programmé une réunion de "concertation" le 27 Août à Bercy à laquelle Longitude181 va assister, par ma présence, au sein du Collectif présidé par Alain Bidal. Nous souhaitons à cette occasion démontrer que le monde francophone de la mer et ses sympathisants, sait se mobiliser pour que le second pays au monde en superficie maritime soit un exemple pour la protection de cet environnement fragile et de sa biodiversité !

Lors de précédentes campagnes de ce type, les soutiens que nous avons obtenus nous ont permis de remporter de belles victoires en Mer d’Iroise, en Polynésie Française, pour le Parc National de Calanques, contre le finning des requins en Europe, pour l’inscription de cinq espèces de requins et de deux espèces de Mantas sur l’annexe II de la CITES, contre le référé du Maire de St Leu à La Réunion autorisant la chasse au requins dans l’Aire Marine Protégée,….
Ces victoires, c’est ensemble que nous les remportons, alors une fois de plus, nous avons besoin de votre soutien !

Vous trouverez donc en ligne une pétition à signer et partager au plus grand nombre! Rappelez-vous que pour la campagne Requins en Polynésie, nous avons pu réunir 40 000 signatures !!!! Nous devons prouver, comme pour le Parc National des Calanques, que la mer est l’affaire de tous et ne connaît pas les frontières! C’est un bien commun de l’humanité et nous avons la chance d’avoir les moyens juridiques de la défendre et d’exiger des politiques l’application des lois environnementales !

Nous savons que ce mois est le plus souvent un mois de vacances pour beaucoup d’ entre vous sur les plages, mais justement, c’est l’occasion de réfléchir, sur le sable ou pas, et se donner l’opportunité de toucher le plus grand nombre et de sensibiliser encore un peu plus ceux qui nous entourent!

Le temps presse…

 

Pour signer la pétition : www.petitionpublique.fr/PeticaoAssinar.aspx?pi=L181A
 




Efficacité des Plans Algues Vertes : un débat de qualité.

D’abord quelle confiance accorder à deux des trois syndicats agricoles et des élus qui peinent encore à reconnaître la toxicité des marées vertes ? D’où, que penser de cet appel au volontariat des acteurs essentiellement agricoles ? Aucune leçon n’est tirée des échecs des nombreux plans précédents, construits sur le même modèle.

Autre caractéristique

C’est l’aide individuelle avec l’argent public, mais une évaluation collective. Comme le dit si bien ce technicien de Saint-Brieuc : “Les engagements individuels pris dans la charte ne feront pas l’objet d’un contrôle en exploitation. Les services de l’Etat vérifieront au global si les objectifs sont atteints”. Ces plans inventent donc une forme d’irresponsabilité juridique, qui est toujours une forme d’impunité…

Pire encore!

L’un d’entre eux, celui de l’Horn-Guilec subventionne des actions, évaluées aussi collectivement pour atteindre en 2015 un taux de 64 mg/l de nitrates dans l’eau des rivières, soit une norme illégale. Plutôt que de faire appliquer la loi, l’Etat subventionne donc des actions illégales…

Enfin, sauf pour la Baie de Locquirec…

ce sont les Chambres d’Agriculture, largement impliquées dans cette pollution de l’eau, juges et parties, qui encaisseront l’essentiel des aides publiques pour les conseils aux exploitants par le biais de leurs techniciens.

Comme chaque intervenant était limité à 30 minutes de parole, cela a largement laissé le temps à la salle de réagir. Les questions ont fusé. Sur la toxicité des marées vertes et le déni de beaucoup encore aujourd’hui. Sur les études qui démontrent toutes la responsabilité du nitrate agricole, études contestées par un “scientifique” qui publie plus dans la presse agricole que dans la presse scientifique. Sur un procédé naturel de dénitrification par le fer. Sur le délai de 2027 pour attendre seulement une réduction de la pollution.

Sur le coût de l’opération de ce plan assumée à hauteur de 1 2980 000 euros seulement par la filière agricole. Sur la perte de sable dans le ramassage des algues, que n’assume pas d’ailleurs le Syndicat Mixte du Trégor. Sur le comportement de citoyen que chacun doit avoir en consommant responsable. Sur les mesures gouvernementales qui favorisent des épandages de lisier encore plus importants et contrecarrent les mesures préconisées dans ce plan. Cette liste des questions n’est pas exhaustive. Chaque intervenant y a répondu en fonction de ses engagements, avec le réel souci de l’écoute de l’autre.

Il en ressort finalement :

deux approches différentes de la résolution de cette pollution. La première incarnée par Guy Pennec et Yann Binaut témoigne d’une confiance renouvelée aux acteurs de la filière agricole à qui il ne faut pas imposer des mesures mais la convaincre de leur bien-fondé. La deuxième, défendue par Yves-Marie Le Lay pose d’abord la priorité à la loi. Que l’Etat fasse appliquer d’abord la directive nitrate, consignée dans le code de l’environnement. Dans d’autres domaines la loi s’applique. Pourquoi pas ici ? Maintenant, rien n’interdit que cette application se fasse en concertation avec le monde agricole. Si on veut atteindre l’optimum environnemental, c’est bien avec lui qu’il faudra assurer l’équilibre de la fertilisation azotée de chaque parcelle, en passant vraisemblablement par des expérimentations.

Si chacun a apprécié la qualité des échanges, en ces périodes de torpeur estivale, ce débat a paru visiblement trop sérieux à Messieurs les Préfets ou leurs représentants, Monsieur le président du Comité de la Lieue de Grève, Monsieur le député de Morlaix, tous invités et tous absents, seul le dernier étant excusé. Visiblement aussi trop sérieux pour la presse papier invitée et dont l’annonce de cette manifestation dans les colonnes de leurs journaux a été très discrète. Comme si la chronique des plages se réduisait plus à celle des chiens écrasés qu’à celle d’un cheval intoxiqué en 2009…

Fort heureusement aujourd’hui internet, réseaux sociaux, journaux numériques répondent de mieux en mieux à cette demande d’information sur des thèmes qui concernent tous les citoyens. Mardi dernier, le public invité par ce biais est ressorti satisfait, avec des éléments pour se forger lui-même son opinion sur le sujet. N’est-ce pas l’essentiel ?




« Les fonds marins bretons sont aussi colorés que dans les tropiques ! »

En quoi consiste le métier de plongeur scientifique ?

La plongée scientifique est un outil qui permet de prélever des animaux, des plantes, pour des études scientifiques. Mais cela sert aussi à implanter des outils de mesure qui permettent de donner des informations sur l’environnement marin : des courantomètres, des houlographes, des appareils de mesure d’oxygène…Toute sorte d’outils utilisés aussi bien en chimie qu’en biologie.

Qu’est-ce-qui vous a donné envie de faire ce métier ?

L’envie de travailler sous l’eau ! Et ce, depuis tout petit. J’ai toujours été à l’aise dans l’eau, et ça m’a rapidement plu de travailler en milieu aquatique. Peut-être parce qu’on est un peu seul, et qu’on n’a personne au dessus de son épaule qui surveille…Et l’univers marin est tellement passionnant !
Au départ, je ne voulais pas forcément exercer dans le milieu scientifique, mais j’ai fait le tour de toutes les domaines où il est possible de plonger : le milieu militaire, celui des travaux publics, de l’animation dans des bassins…Et la plongée que je fais actuellement dans le cadre du CNRS me comble car les tâches sont très variées.

 
Quels sont les liens entre la protection de la biodiversité et le fait d’être plongeur scientifique ?

Il y a des études auxquelles on participe qui sont utiles pour définir une « carte » d’un milieu, savoir si il est riche, appauvri, détruit…On y participe par la plongée, par la prise d’images, des prélèvements…C’est le côté « technique ».
Nous collaborons aussi avec toutes les tutelles de protection de l’environnement en France, que ce soit l’agence des aires marines protégées, les parcs naturels marins, les réserves naturelles, notamment en Bretagne. La plongée scientifique sert alors soit à illustrer, soit à prélever, soit à avoir un regard précis sur cette biodiversité marine, notamment bretonne.

 
 
Justement, quel regard portez-vous sur les fonds marins bretons ?

On considère souvent l’eau bretonne comme austère, un peu verte et de fait, glauque…mais finalement quand on prend le temps de bien regarder, on s’aperçoit que les fonds marins bretons sont particulièrement colorés. Autant que les milieux tropicaux ! Il y a beaucoup de choses à y découvrir. Je m’y attelle, j’essaie de montrer qu’ils sont très intéressants à explorer.

 
Quelle est la chose la plus extraordinaire qui vous ayez observé en plongeant ?

Il y a des endroits qui me font toujours rêver, notamment l’Antartique. C’est un endroit exotique, très coloré. L’agencement des espèces y est complètement différent. Souvent, on a des «schémas-type », on sait qu’on va retrouver des reliefs avec une répartition précise d’animaux. Mais en Antartique, c’est comme si on remettait les compteurs à zéro. C’est une autre planète ! On ne s’y sent pas à sa place, c’est tellement froid et dur de plonger là-bas que tout devient extraordinaire.
L’autre endroit qui me fait rêver est en Papouasie, côté Indonésien. Il y a là-bas aussi une biodiversité d’une richesse incroyable.