Regard citoyen sur l’eau en pays de Ploërmel

Pouvez-nous présenter l’association Polen ?

L’association Polen a été fondée à l’automne 2009 par des citoyens du Pays de Ploërmel. Son objectif est d’oeuvrer pour un développement local, durable, écologique et solidaire. Trois pôles ont été créés : un groupe « éco-habitat », un autre « alimentation et agriculture », et enfin un troisième appelé « vivre autrement ». Nous portons notamment un projet de monnaie locale, et le pôle « vivre autrement » travaille autour du thème de l’eau, depuis l’été 2011.

Pourquoi avez-vous décidé de mener un travail autour de ce thème ?

Le groupe s’est tourné vers la question de l’eau suite à un problème survenu au lac au Duc, un plan d’eau important, qui fournit notamment une partie de l’eau potable du territoire. La prolifération d’algues a rendu la baignade interdite au cours de l’été 2011. A la fin de cette année-là, nous avons décidé la création d’un groupe « lac au duc » pour aller à la rencontre des acteurs qui travaillent dans ce domaine sur notre territoire : associations de pêcheurs, élus, agriculteurs, Grand Bassin de l’Oust…

Sur quoi cette réflexion a-t-elle abouti ?

Nous avons couché tout cela écrit et ainsi donné naissance à une plaquette d’une quinzaine de pages. L’idée, avec ce document, était de compiler une parole citoyenne autour de la question de l’eau. Nous avons voulu nous saisir de cette problématique, qui assez complexe.
Le problème de pollution du lac est accentué de façon conjoncturel, mais nous nous sommes aperçus au fil de nos travaux qu’il était assez ancien. Il y a régulièrement des soucis d’algues ou de mortalité de poissons. Tout ceci n’a pas seulement des conséquences sur la baignade, mais aussi sur le tourisme, l’agriculture, la consommation d’eau…
Il est intéressant aussi d’avoir une vision sur une échelle plus large, et de raisonner non pas seulement en terme de lac, mais aussi de bassin versant, qui est touché dans son ensemble par des problèmes de pesticides et de phosphates. Nous travaillons aussi avec le Grand Bassin de l’Ouest sur ces questions.

Quelles ont été, et quelles sont vos actions dans le domaine ?

Toute l’année 2013 était dédiée à l’eau. Nous avons instauré un cycle de documentaires, et organisés plusieurs sorties et conférences sur ce thème. La fête de l’eau, qui a eu lieu en septembre, en a été le point d’orgue. Notre souhait, avec cette manifestation, était de montrer que le lac était un endroit agréable, et qu’il est important de protéger ce site. De nombreux efforts en matière de protection de l’eau sont encore à réaliser, même si le Grand Bassin de l’Oust y travaille depuis quelques décennies. Si le taux de nitrates a cessé d’augmenter, les phosphates restent un problème par exemple.

 

Le document "Le lac au duc, hier, aujourd’hui, et demain?" réalisé par Polen

Un complément au document (septembre 2013)

 

 

Plus d’infos

www.polen.asso.fr/




La biodiversité, c’est pas sorcier !


Vidéo collège Fougères par BD_info

 

A visionner également, les reportages des autres lauréats :

 

Vidéos :

– Un acteur de la biodiversité "le conservatoire botanique national de Brest"


Ecrits :

Un temps avec…Rémy Lucas

Un acteur de la biodiversité : Jean-François Glinec

Planter des arbres pour la biodiversité !

 




Les landes de Monteneuf labellisées “Espace remarquable de Bretagne”

Réunissant -et même très largement- les conditions requises, les landes de Monteneuf ont été classées réserve naturelle régionale, en juin dernier, par la Région. Un statut réglementaire garantissant la préservation du site, mais pas seulement. Le gestionnaire et les 42 propriétaires (dont 39 privés) pourront également bénéficier d’un soutien technique et financier de la Région pour la mise en œuvre d’actions de protection et de sensibilisation. De nouvelles dynamiques de développement local seront par ailleurs encouragées, en lien avec la Commune de Monteneuf, la Communauté de communes du pays de Guer et le Conseil général du Morbihan.

Une grande diversité faunistique avec une étonnante variété d’oiseaux, chauves-souris, libellules, papillons ou autres amphibiens, reptiles et mammifères.
382 espèces végétales, dont une dizaine protégée au niveau national. Des landes couvertes d’ajoncs et bruyères offrant un paysage riche en couleurs… A proximité de la forêt de Paimpont, les 125 ha couverts par les landes de Monteneuf sont un formidable réservoir de biodiversité. De plus, avec les quelque 420 monolithes des Pierres Droites et les nombreux mégalithes répertoriés, le site constitue un ensemble archéologique d’une richesse inestimable.

Au début des années 2000, des actions de préservation et valorisation ont été entreprises sous l’impulsion de la Communauté de communes de Guer et de la Commune de Monteneuf. Confiées à l’association Les Landes, elles ont d’abord porté sur l’accueil et la sensibilisation du public, avant de s’étendre à de véritables missions de gestion. Ainsi, les inventaires réalisés par l’association ont permis la reconnaissance du site en ZNIEFF type 1 [1][1] (zone d’intérêt écologique faunistique et floristique), en 2010, et conduit les deux collectivités et l’association à aller plus loin, en sollicitant sa labellisation en Espace remarquable de Bretagne, auprès de la Région.

Suite à l’inauguration officielle de cette nouvelle réserve, l’association Les Landes invitera les visiteurs à découvrir le site et son patrimoine à l’occasion de diverses animations ponctuelles, au cours des mois d’octobre et novembre.

 




Un temps avec … Remy Lucas

Est-ce que vous pouvez nous donner quelques informations pour vous présenter ?

Je m’appelle Rémy Lucas. Je suis le créateur et le dirigeant de l’entreprise Algopack située à St Malo ; c’est une entreprise qui a été créée en 2010.
Je suis issu d’une famille Finistèrienne. Mes grands-parents et arrière grands-parents étaient des « paysans marins » qui vivaient de l’agriculture mais aussi un peu de la pêche. Ils allaient récolter le goémon près de Plouguerneau. Ils chargeaient le goémon dans des charrettes à bras avec des chevaux, l’amenaient sur les dunes pour le faire sécher et s’en servaient comme engrais.
Après des études à Brest, j’ai travaillé 15 ans dans la plasturgie. Un jour, j’ai eu l’idée de remplacer le plastique par des algues. À partir de ce jour, j’ai travaillé pendant 10 ans dans mon garage pour passer de la phase d’innovation à la phase recherche-développement. J’ai déposé des brevets après avoir vérifié sur un site pilote que l’innovation était industriable. Aujourd’hui, trois brevets sont étendus au niveau international.

Comment s’est fait pour vous, le choix des algues ?

J’ai participé, lorsque je travaillais dans la plasturgie, à l’émergence les matières agrosourcées à base d’amidon de maïs et amidon de pomme de terre. J’ai choisi l’algue comme bio matériau estimant que c’était le matériau le plus vertueux au regard de la biodiversité et j’ai souhaité créer l’entreprise la plus vertueuse qui soit dans sa globalité : de la matière première jusqu’au produit final.

Qu’entendez-vous par vertueux ?

1 – Les algues absorbent beaucoup de CO2 : elles fonctionnent comme un puit à carbone au niveau de la mer. Elles transforment ce CO2 en sucres et ensuite libèrent de l’oxygène dans l’eau.
2 – Les algues ne consomment ni pesticides, ni eau contrairement à différents agromatériaux à base de maïs ou autre. On ne vient pas polluer le biotope existant mais au contraire on lui apporte quelquechose puisque le développement des algues brunes favorise le développement du plancton en mer.
C’est un matériau en avance par rapport aux plastiques utilisés sur le plan toxicologique : les plastiques contiennent des substances classées CMR (cancérigènes) comme le bisphénol A, le phtalate. Notre matière est moins nocive pour l’homme. Elle ne contient aucune de ces substances, même pas le formaldéhyde.
Il n’entraîne pas de déchets. En fin de vie, on voit des emballages plastiques partout et énormément en mer.
En commençant 50 ans plus tôt, on aurait pu éviter le 8ème continent dont parle Maud Fontenoy. J’ai voulu créer le matériau qui ne générera aucun déchet et j’y suis arrivé ;
Plus encore qu’aucun déchet produit, ce matériau apporte des oligoéléments lorsqu’il est mis en terre.
C’est le premier matériau 100% biocompostable.

 

En quoi fabriquer un matériau à base d’algues favorise la biodiversité locale ?

La biodiversité globale est favorisée au niveau local car on a deux sources d’approvisionnement en algues : la première source est la récolte des algues dans leur élément naturel avec les chaluts et leurs « scoubidous ».
La seconde source, qui se développe maintenant, est la culture d’algues. On cultive les algues en écloserie. On les dépose sur les boutes c’est-à-dire sur des filières et les algues poussent toutes seules. Donc, elles contribuent par leur atout de puit à carbone à un élément naturel très important pour la biodiversité.
Ensuite, c’est une biomasse qui ne pollue pas.
Autre apport : en favorisant le développement de la culture des algues, on contribue à l’émergence d’une filière aujourd’hui en Bretagne qui était historiquement très développée. Utilisée comme engrais dans l’agriculture, cette production a disparu avec l’arrivée des potasses d’Alsace, les engrais chimiques.

 

Jusqu’où pourrait aller la substitution des produits pétrosourcés par des produits biosourcés ?

Tous les secteurs d’activité et tous les usages des plastiques sont concernés : automobile (tableaux de bord,…), jouets, packaging alimentaire ou cosmétique … Ce matériau répond à toutes les caractéristiques techniques requises pour chacun de ces usages.

Y a t’il des obstacles dans la diffusion de ce matériau novateur ?

Le temps est le principal obstacle. Par exemple : pour développer et mettre sur le marché un bouchon cosmétique, il faut fabriquer un moule et que cette pièce soit compatible avec des processus industriels haute cadence de mise sur les bouteilles.
Y a t’il un bénéfice pour d’autres organismes marins que les algues ?
Oui, pour les poissons. L’algue consomme du CO2 pour sa croissance. Elle le transforme en sucre et elle libère de l’oxygène, en particulier « les laminaires ». Plus on apporte de l’oxygène dans l’eau plus on assure le développement du plancton, maillon de la chaîne alimentaire, et plus on favorise la croissance du poisson. Pour le représenter, nous avons une ferme expérimentale dans la Rance et tous les pêcheurs se regroupent autour des algues qui poussent car il y a une multitude de poissons.

Est-ce que l’on peut faire exister la notion de biodiversité dans le commerce ?

Votre génération est plus sensible que la nôtre à toutes ces questions de biodiversité et d’environnement donc on voit une certaine évolution positive, une prise de conscience.
Nous avons une certaine responsabilité pour les générations qui viennent de leur laisser une solution alternative aux plastiques. On est pas là que pour faire de l’argent, on est aussi là pour transmettre et laisser quelque chose.

Les gens sont-ils sensibles à cette démarche ?

Il y a eu trois types de comportements. La première : les gens n’y ont pas cru. La perception a franchi une deuxième étape : c’est possible mais va t’il y arriver ? Et aujourd’hui l’adhésion est totale sur tous les plans.

 

 

 

 




L’agence des aires marines protégées (AAMP) renforcée : le pilier marin de la future agence française pour la biodiversité

Les missions de l’AAMP renforcées au sein d’une agence française pour la biodiversité ambitieuse

Parmi d’autres mesures de la loi cadre, la création de l’agence française pour la biodiversité est une opportunité sans précédent de se doter d’un outil de gestion et de protection de la biodiversité efficace et reconnu. La transversalité de l’outil et les moyens financiers et humains dont il sera doté conditionneront sa qualité et son efficacité, faisant la différence entre une coquille vide et un outil de gestion puissant. L’agence doit être dotée de moyens nouveaux et additionnels pour pouvoir remplir ses missions de connaissance, de conseil, de gestion, d’animation et de concertation à partir des compétences des parties qui devraient la composer (l’ONEMA, l’AAMP, Parcs Nationaux de France, le GIP ATEN, la FCBN mais aussi l’ONCFS). Il restera à construire des liens fonctionnels forts avec d’autres acteurs comme RNF, la FCEN, le MNHN et l’IRSTEA. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle sera « le second bras armé du ministère », avec l’Ademe, sur terre et en mer.

Réconcilier terre et mer : main droite et main gauche ne peuvent plus s’ignorer

FNE souhaite que l’AAMP intègre l’agence de la biodiversité pour des raisons de cohérence politique. La biodiversité marine étant intimement liée à celle terrestre et ne saurait être traitée à part. Rappelons que plus de 80% des pollutions marines sont d’origine terrestre, charriées par les fleuves et rivières. Or, eaux douces et eaux salées ne se rencontrent pas dans l’administration française tant leur gestion et leurs statuts sont différents. Ces deux mondes ne peuvent plus se tourner le dos, d’où l’intérêt de retrouver dans la même structure l’ONEMA et l’AAMP.

FNE refuse les cache-misères

En revanche, l’agence ne doit pas servir de cache misère en accueillant une AAMP privée de moyens et de soutiens politiques. L’agence des aires marines protégées, forte de ses premiers succès devra, au contraire, voir ses missions confortées afin que le projet qu’elle porte de voir 20% des eaux territoriales françaises classées en aires marines protégées se réalise. De plus, nombre de projets de parcs marins, tel que celui du Bassin d’Arcachon, sont en cale sèche et doivent d’urgence être remis à flot.

Pour Bruno Genty, président de FNE : « L’agence française de la biodiversité devra capitaliser la richesse unique et originale que constitue l’outil AAMP. En outre elle devra articuler ses missions avec celles des autres établissements intégrés. C’est précisément en cela que l’agence pour la biodiversité sera une réelle plus-value. La France a la chance et la responsabilité d’avoir un patrimoine naturel d’une exceptionnelle richesse. Il n’appartient qu’à nous de le capitaliser, de le protéger et de profiter de tous les services qu’il nous rend. La nature vaut bien une agence ; une agence ambitieuse, qui fasse une juste place à tous les acteurs de la biodiversité pour la sortir des discours et l’ancrer dans le 21ème siècle ».

 





Les océans profonds enfin l’objet d’un vote au Parlement européen

En juillet 2012, la Commission européenne proposait de renforcer très strictement l’encadrement de la pêche profonde en Europe et dans l’Atlantique Nord-Est et d’éliminer notamment les méthodes de pêche les plus destructrices : chalutage profond et filets maillants de fond.

Cette mesure a cristallisé l’opposition du secteur de la pêche industrielle qui a contracté des cabinets de lobbying professionnels pour mener une guerre d’usure à ce règlement au sein du Parlement européen.

Côté société civile, une mobilisation grandissante des chercheurs, des ONG et des citoyens : plus de 300 chercheurs ont signé une déclaration de soutien à la proposition d’interdire les méthodes de pêche les plus destructrices de l’Histoire, plus de 20 000 citoyens ont signé la pétition de BLOOM adressée à François Hollande lui demandant de tenir ses engagements d’ « excellence environnementale ». De nombreuses personnalités apportent désormais leur soutien actif à BLOOM et à la coalition d’ONG « Deep Sea Conservation Coalition ».

L’appel de Richard Branson adressé aux institutions européennes et aux citoyens du monde est désormais visible sur Internet : http://www.youtube.com/watch?v=5ewGs_s0Q1Y, ainsi que les interviews des personnalités engagées pour la préservation des océans profonds : Nicolas Hulot, Allain Bougrain-Dubourg, Marielle de Sarnez, le dessinateur Jul et de nombreux chercheurs et parlementaires http://www.bloomassociation.org/mobilisation-internationale-pour-defendre-les-oceans-profonds/

Une interview de Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=s4v7l4naJhA

Gilles Boeuf, Président du Muséum national d’Histoire naturelle et Les Watling, professeur à l’Université de Hawaï ont cosigné une tribune dans le New York Times la semaine dernière (http://www.nytimes.com/2013/10/03/opinion/deep-sea-plunder-and-ruin.html?src=recg) appelant les 25 députés membres de la Commission PECH du Parlement européen à prendre en compte l’immense vulnérabilité des milieux océaniques profonds et à voter avec ambition ce texte décisif pour la sauvegarde du plus grand réservoir de biodiversité que porte la planète.