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Oiseaux mazoutés : La LPO appelle à la mobilisation !

La Ligue de Protection des Oiseaux, avec le soutien de l’Agence des aires marines protégées, dresse un nouveau bilan avec des chiffres toujours aussi éloquents.
Du pays Basque au Finistère sud on arrive bientôt à 30 000 échouages. Parmi les espèces les plus touchées : le Macareux moine (12 229 individus), le Guillemot de troïl (5 443 individus) et le Pingouin torda (376 individus). Près de 3 900 oiseaux ont été dénombrés en Loire-Atlantique, 4 557 en Vendée, 6 174 en Charente-Maritime et 3 651 en Aquitaine.
Pour les oiseaux acheminés dans les centres de sauvegarde UFCS, le 24 février 2014 , on en note 2 784 accueillis, des Côtes-d’Armor au Pays Basque.* « Une récente réunion de cellule de crise va permettre de récupérer des bilans dans d’autres de départements » selon Nicolas Gendre, ornithologue à la LPO. Ces bilans établis chaque semaine permettent de réactualiser le bilan national du nombre de cadavres.
Les échouages sont donc essentiellement basés sur la Côte Atlantique, mais l’appel est lancé au niveau européen. Les premiers chiffres que la LPO reçoit proviennent notamment d’Angleterre : 2 578 oiseaux morts. La presse anglophone reprend ces informations de façon régulière. Pour l’Espagne et le Portugal, il faudra encore un peu de patience pour être informé.

 

Un manque de nourriture
 

Malgré de réelles justifications, l’étendue du phénomène laisse perplexe et beaucoup de questions restent en suspend pour la LPO. « C’est le manque de nourriture qui explique essentiellement ces chiffres extravagants » à en croire Nicolas Gendre. La plupart des oiseaux trouvés étaient très amaigris de part leur difficulté à trouver la nourriture nécessaire pour survivre. L’effort qui est leur est demandé dans une houle violente s’avère majoritairement mortel. En effet, leurs plumes engorgées d’eau de mer ne leur permettent pas de maintenir leur température corporelle assez haute pour. Malgré la résistance continue de ceux qui ne font « que » s’échouer, le risque d’hypothermie les mène également à s’éteindre.
L’interrogation subsiste en ce qui concerne des traces de mazout qui ont été observées sur certains individus échoués. Des bateaux qui sortent en mer pendant la tempête pour dégazer pourraient en être à l’origine.

 

Comment agir ?

La récupération et l’acheminement des oiseaux encore vivants vers les centres de sauvegarde les plus proches est donc prioritaire. Comment faire pour participer à cette mobilisation, ? Il suffit d’examiner une partie de littoral et d’y recenser les oiseaux échoués, tout en prenant des photos d’oiseaux mazoutés est nécessaire. Ils peuvent être porteur d’organismes pathogènes, il est donc très important d’utiliser une paire de gants jetables lors d’un contact. Prochaine étape, le marquage des cadavres à l’aide d’une ficelle à la patte, pour finalement informatiser les données.
Pour cela : il vous faut saisir vos données sur « Faune Bretagne », un site qui permet de rassembler et diffuser des données faunistiques sur la région. À l’aide de votre adresse e-mail et de la création d’un mot de passe, vous pouvez vous identifier. Il n’y a plus qu’à marquer le comptage des espèces trouvées. Si les oiseaux sont porteurs de bague métallique autour de la patte, cela signifie qu’ils appartiennent au Centre Ornithologique « British Trust for Ornithology » de Londres.

Un appel est donc lancé à la mobilisation le week-end prochain sur tout le littoral.

 

*Dans les centres de sauvegarde de l’UFCS (Union française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage – http://uncs.chez.com/) – et celui d’Audenge géré par la LPO Aquitaine des Côtes-d’Armor au Pays Basque.
 




Le Collectif pour la sauvegarde de la vallée du Restic veut peser dans la campagne des municipales

Quel est l’objectif du collectif, à travers l’envoi de ces questionnaires ?

 

Nous avons profité de l’échéance proche des élections municipales pour envoyer un questionnaire à tous les candidats aux élections faisant partie du périmètre de Brest Métropole Océane, soit huit communes. Le projet de voie de liaison Kergaradec-Spernot entre la RD112 et la RD205 à Brest-Lambézellec, qui doit passer par la vallée du Restic, et contre lequel nous nous battons, n’a pas encore démarré. Il pourrait peut-être être remis en cause par certains candidats si ils sont élus.

Et puis cela nous permet également de porter le débat sur ce projet de contournement routier dans la campagne pour les municipales, un thème qui n’est pas assez mis en avant selon nous. Tout comme celui, plus large, de l’étalement urbain.

 

 
Où en est la situation actuellement, concernant le projet de contournement ?

 

C’est le statut quo. Nous sommes entrés dans une phase « juridique », avec le recours contre l’arrêté préfectoral concernant le projet de contournement, qui a été déposé en mai 2013 par le collectif. Depuis, il n’y a rien eu de nouveau. On ne connait pas la date du jugement. Nous avons également saisi la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs), afin d’avoir accès aux études réalisées par Brest Métropole Océane (BMO), concernant la biodiversité de la Vallée du Restic. Nous savons que BMO continue de travailler sur le projet, mais les travaux n’ont pas commencés.

 

 

Qu’attendez-vous, suite à l’envoi du questionnaire ?

 

Nous espérons déjà des réponses bien entendu, et surtout que les candidats se saisissent du sujet pour en débattre. Les questions que nous leurs avons envoyées portent également sur le réseau routier et l’étalement urbain. Nous souhaiterions que certains candidats puissent proposer des alternatives au projet passant par la Vallée du Restic, qui est un projet incompréhensible du point de vue environnemental. Il y a possibilité de davantage mettre en valeur cet endroit, qui est un « poumon vert » au milieu de tout cet étalement urbain.

 

 

Pour lire le questionnaire envoyé auw candidats, cliquez ici




Parc naturel régional du Golfe du Morbihan : Le Parc devrait voir le jour en 2014

Une « feuille de route » pour un développement durable et harmonieux du Golfe

Adoptée à l’occasion de la session budgétaire, la charte propose pour les 12 années à venir un projet de territoire qui engage les collectivités concernées dans une gestion maîtrisée et partagée du Golfe du Morbihan.

Cette « feuille de route », qui définit le champ d’application des orientations et actions du Syndicat mixte du Parc, s’articule selon 3 axes :

– Faire des patrimoines un atout pour le Golfe,
– Assurer un développement durable et solidaire du Golfe,
– Mettre l’homme au coeur du projet de territoire « Golfe du Morbihan ».

Pour y parvenir, le Syndicat mixte devra prendre en compte de nombreux enjeux d’aménagement. Parmi ces paramètres, on peut citer la gestion de la dynamique urbaine, la préservation de l’espace, des paysages et de la nature, l’organisation du développement touristique, ou encore l’articulation de l’ensemble des activités, qu’elles soient agricoles, touristiques, résidentielles ou encore commerciales.
La charte souligne par ailleurs que le Parc doit devenir un territoire de référence en matière d’innovation et d’expérimentation.

 

 




Sur l’Ile Grande (22), la LPO vole au secours des espèces touchées par la pollution et les tempêtes

« Depuis 5 ans, nous recueillons 20 ou 30 oiseaux mazoutés par hiver. En trois semaines, on est déjà à plus du double » déplore Gilles Bentz, responsable de la station ornithologique de l’Ile Grande. Des arrivages fréquents en période de Noël et des tempêtes . Les navires peu scrupuleux profitent de l’agitation des eaux qui dispersent rapidement les traces de pollution pour dégazer. Ainsi, l’avion des douanes a plus de difficultés à les repérer.

 

 

 

«On a eu des hivers catastrophiques mais il faut remonter à une quinzaine d’années pour cela. Depuis 2000, la situation s’est nettement améliorée. Nous récupérions environ 10 fois plus d’oiseaux mazoutés avant l’an 2000 » explique Gilles Bentz. Les raisons ? C’était l’année charnière avec la marée noire de l’Erika suite à laquelle il y a eu une prise de conscience et surtout une volonté politique que cela change. La législation européenne et la surveillance en mer on été renforcées. « Si l’on compare les rapports de pollution officiels avant 2000, il n’y en avait presque pas. Et après, il y en a eu beaucoup plus. C’est l’inverse de ce que l’on constatait tout simplement parce qu’avant, la surveillance était quasi-nulle. Il y a aussi eu des procès avec des condamnations. Avant, il y avait des procès sans condamnation. Désormais, les pollueurs polluent moins chez nous. Mais on ne sait pas ce qu’ils font ailleurs ! » fait savoir Gilles Bentz. Il y a quand même quelques couacs. En 2007, suite à l’échouement du porte-conteneur MSC Napoli sur les côtes anglaises, plus de 400 guillemots mazoutés ont été recueillies sur les côtes bretonnes. « C’était une pollution accidentelle. Notre centre de soin a été créé pour faire face à des pollutions chroniques, mais pas à des marées noires » note le naturaliste.

Premiers pas sur l’herbe fraiche après la période de soins

En marche vers le bassin…

Ces deux Guillemots viennent d’arriver dans la volière. Ils prennent leur marque.

Dans la volière, les baignades un signe de rétablissement

Des Guillemots reprennent des forces dans la volière

La station ornithologique de la LPO sur l’Ille Grande (22)

 

 

En ce jeudi particulièrement venté sur l’Ile Grande, deux macareux et trois guillemots sont prêts à être déposés en volière, dernière étape avant leur remise en liberté. « Un bassin naturel leur permet de reprendre leurs marques. Dès qu’ils se jettent à l’eau, c’est bon signe, cela signifie notamment que leur plumage est de nouveau étanche» explique un bénévole. Katrin, une autre bénévole allemande venue prêter main forte au centre pendant une année, se charge de récupérer des poissons dans le bassin. « Il arrive que les petits poissons avec lesquels nous les nourrissons se retrouvent dans le bassin. Cela graisse l’eau, ce n’est pas bon pour leur pelage. » Quelques minutes plus tard, les bénévoles quittent la volière pour laisser les nouveaux pensionnaires s’habituer au lieu. « D’ici quelques semaines, après s’être assuré qu’ils sont prêts à voler de leurs propres ailes, nous leur rendront leur liberté », se réjouit un bénévole.

 

Comment l’extraction de sable notamment le projet en baie de Lannion peut-il porter préjudice aux différentes espèces d’oiseaux ?

 

Gilles Bentz : On voit deux menaces, pour les oiseaux et la réserve naturelle des Sept Iles, notamment pour les ressources alimentaires car beaucoup d’oiseaux de mer se nourrissent de lançons et cette dune de sable coquiller est le lieu de vie et la nurserie des lançons. C’est un écosystème qui alimente toute une zone de très haute importance pour la biodiversité. Le nuage turbide qui va être soulevé par cette extraction va forcément se déplacer. Les courants qui arrivent dans la baie de Lannion ont tendance a remonter au Nord Est vers la réserve naturelle des Sept Iles. Or, on a déjà constaté que dès le lendemain des campagnes de dragage des coquilles saint-jacques, des dépôts sédimentaires se déposaient sur les fonds rocheux de la réserve naturelle et recouvraient la faune fixée : animaux coloniaux, gorgones, anémones, éponges… qui vivent sur ces fonds et qui en sont la richesse. Une extraction permanente apporterait continuellement des dépôts sur les fonds et anéantirait tout vie. Les conséquences seraient dramatiques car les Sept Iles, tout comme la mer d’Iroise ou les Glénants sont considérés en Bretagne comme des spots de haute diversité marine.

 

Quel regard portez-vous sur les projets de parcs éolien en mer ?

 

Gilles Bentz : Le projet se situe en baie de Saint-Brieuc. Pour les oiseaux, c’est tout proche. Le fou de bassan circule dans un rayon de 100 km, une zone qui inclut ce projet de parc écolien marin. Cela peut être un risque potentiel, sachant qu’il y a très peu de retour d’expérience sur ces champs d’éolien. Les oiseaux ont-ils passer au dessus, en dessous, vont-il savoir les contourner ? On en sait rien. Ceci étant, des études sont menées. Nous avons donné nos avis en signalant quels pouvaient être les risques. On contribue a ce projet et la LPO est favorable aux énergies renouvelables, ce afin de mettre un terme à l’exploitation des ressources fossiles qui posent des problèmes climatiques. Si on ne s’oppose pas aux projets de d’éoliennes, terrestres ou marines, mais on demande le plus d’études possibles pour qu’il y ait le moins d’impact possible sur la faune.

 

 

La réserve naturelle des sept îles et la maison de la réserve. Deux initiatives de la LPO

 

La LPO a créé la réserve naturelle des Sept Iles en 1912, l’année de naissance de l’association. C’est la première action de la LPO pour protéger les spet iles et les Macareux y étaient massacrés. Voilà pourquoi le Macareux est resté l’emblème de la LPO
. En 1984, LPO crée la maison de la réserve avec l’aide du ministère de l’environnement. Celle-ci avait été fortement menacée par les marées noires et certaines colonies d’oiseaux de mer avaient subi des conséquences néfastes suite à ces marée noires. La réserve sert à la fois de maison de la réserve, de base technique pour l’équipe scientifique, de centre d’information pour le public. Et de centre de soin pour les oiseaux mazoutés. L’association départementale de la LPO se situe en Ille et Vilaine son seul centre de soin se situe à l’Ile Grande (22). L‘association volée de piaf à Languidic (56) a également un centre de soin.

Plus d’infos:

http://www.lpo.fr/centres-de-sauvegarde/ile-grande

sept-iles.lpo.fr

http://voleedepiafs.eklablog.com/volee-de-piafs-a64233621

 




Le Festival Natur’Armor prend ses quartiers à Saint-Brieuc (22)

Comment est née l’idée d’un tel festival ?

 

Le festival Natur’Armor est né en 2006, à l’initiative de l’association Viv’Armor. L’idée était de créer une fête annuelle consacrée à la biodiversité bretonne, et qui permettrait également de mettre en valeur le travail accompli au quotidien par les associations naturalistes sur le terrain. Ce qui nous a amené à l’idée d’organiser un tel événement est un simple constat : nous collections énormément d’informations et de chiffres concernant la richesse de la biodiversité bretonne, mais le public n’en avait pas connaissance. Qui sait qu’il y a des requins de 12 mètres dans la mer d’Iroise, et des mygales dans les jardins de la région ? Aujourd’hui, beaucoup en connaissent davantage sur la faune de l’autre bout de monde que celle du territoire.

 

 

Quel est en l’objectif ?

 

L’objectif d’un tel festival est de faire connaître au maximum la biodiversité de la région Bretagne au grand public, de faire avancer les connaissances sur le patrimoine naturel et la biodiversité. Le fait que le festival soit itinérant est un élément extrêmement important. Il y a près de 75% de turn-over dans le public, ce qui signifie qu’à chaque édition nous touchons de nouveaux visiteurs. Cela nous motive toujours plus, d’année en année !

 

 

Quels seront les grand temps forts cette année ?

 

Cette année, parmi les expositions présentées, le Museum d’Histoire Naturelle de Paris proposera une exposition sur les amphibiens de Bretagne. Il y aura également pour la première fois un stand consacré aux cinéastes animaliers bretons. Le Centre de découverte du son de Cavan (22) proposera également une « sieste sonore » en compagnie de bruits de la nature. Des ateliers de découverte pourront accueillir pas moins de 800 enfants, dont du maquillage pour les plus petits. Enfin,, six conférences sont proposées au public, sur des thèmes variés tels que « découvrir les trames vertes et bleues », «  les fourmis », « cohabiter avec la faune sauvage au quotidien », « c’est quoi un oiseau », « belles étrangères ou méchantes invasives » ou encore « les vers de terre, pourquoi sont-ils super importants ». Et le samedi soir aura lieu une conférence spéciale autour du thème « toutes les bêtises sur la nature que les grands racontent aux enfants ». Le tout dans une ambiance que nous voulons familiale et intergénérationnelle !

 

 

Tout le programme détaillé est disponible sur www.vivarmor.fr/nos-actions/decouvrir-la-nature/le-festival-naturarmor.html




Révision du Sdage : l’action locale au cœur d’un schéma global

Sdage. Derrière cet acronyme quelque peu mystérieux se cache en réalité le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau, un outil qui permet d’établir la politique de gestion de l’eau au niveau d’un bassin, comme celui de Loire-Bretagne par exemple. L’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, établissement public qui œuvre à l’échelle de ce bassin, le définit comme « un véritable programme de reconquête de la qualité de l’eau sur le bassin Loire-Bretagne qui fixe des objectifs, des échéances, des orientations et des dispositions à caractère juridique pour y parvenir.

Un Sdage est établi pour une durée de 6 ans. « En effet, il dépend de la directive cadre sur l’eau, qui est un cadre européen.et qui organise la gestion de l’eau par cycle de six années » explique Ingrid Ingrid Hermiteau, chef du service économie et gestion des eaux, direction de l’évaluation et la planification agence de l’eau Loire-Bretagne. En 2015, un nouveau Sdage sera donc instauré, jusqu’en 2021. Pour se faire, deux étapes, « piliers » du schéma, ont déjà été validées. Il s’agit de l’élaboration des « questions importantes », ainsi que l’adoption d’un état des lieux du Sdage actuel.

« Les questions importantes tournent autour de quatre grands enjeux : la qualité de l’eau, les milieux aquatiques, la quantité d’eau et la gouvernance », précise Ingrid Hermiteau. Le public a d’ailleurs été consulté sur ces questions importantes. Pas moins de 2400 remarques ont ainsi été collectées, qui ont contribuées à faire évoluer la rédaction de ces questions. « Il y a eu une demande de meilleure prise en compte des aspects économiques, ainsi que de l’anticipation face aux changements climatiques », raconte Ingrid Hermiteau.

Le Sdage 2014-2020 sera aussi construit sur un « état des lieux ». « Nous savons que 31% des eaux de surface du bassin Loire-Bretagne étaient en bon état écologique en 2011 », note Ingrid Hermiteau. Mais ce chiffre doit être doublé d’ici 2015, d’après les objectifs fixé par le Sdage en 2010. « Depuis 5 ans, l’état de l’eau se stabilise », d’après Ingrid Hermiteau, « Mais cette statbilité cache néanmoins un certain nombre d’hétérogénéité », notamment concernant la pollution par toxiques, encore mal appréhendée.

 
« Plus réalistes sur les objectifs à atteindre »

 

« Notre priorité est de diminuer les pollutions diffuses, qu’elles viennent de l’agriculture, de l’assainissement, ou des eaux pluviales », déclare quant à elle Virginie Dumoulin, sous-directrice de l’action territoriale, à la direction de l’eau et de la biodiversité, au Ministère de l’Ecologie. « Les premiers Sdage ont permis d’établir des connaissances sur les masses d’eau. Mais nous avons sous-estimé le temps de réaction des milieux », explique-t-elle. « Nous sommes désormais beaucoup plus réalistes sur les objectifs à atteindre, et pour cela, nous comptons beaucoup sur l’action locale, à savoir notamment les Sage (Schémas d’Aménagement et des Gestion des eaux, déclinaison à l’echelle locale d’un Sdage, ndlr), et sur l’aspect participatif dans les comités de bassins ».

« Il faut être réaliste et tirer les enseignements de ce qu’on a fait », commente Noël Mathieu, directeur général de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne. « Il faut prendre la mesure de la difficulté, ainsi que les moyens mis en oeuvre », poursuit-il.

 

Préserver les zones humides

 

Et concernant la région Bretagne, première région de France a ête entièrement couverte par les Sage ? Thierry Burlot, vice-président au conseil régional, chargé de l’environnement, affirme que « La Région s’inscrira pleinement dans le travail autour du Sdage, mais revendiquera ces spécificités régionales ». « Aujourd’hui, nous avons fait du chemin », reprend-il. « Il ne s’agit pas de nier nos responsabilités. Nous alons essayer de poursuivre le dialogue avec es acteurs économiques et sociaux, notamment les agriculteurs ».

Quelles perspectives alors pour la suite, et le prochain Sdage ? Pour Thierry Burlot, « Chaque Sage devra s’inscrire dans le Sdage, avec ses propres ambitions. Le Sdage doit être l’émanation des Sage ». « Maintenant, nous allons essayer d’atteindre au moins la barre des 61% de masses d’eau en bon état écologique », souhaite Joël Pelicot, président de la commission plannification au comité de bassin Loire-Bretagne. « Les zones humides sont également un élément extrêmement important. Il faudrait amener tous les départements du bassin à réaliser un relevé exshaustif de celles-ci, pour l’élaboration du Sdage », ajoute-il. « Les problème que nous avons, c’est l’affirmation d’une forte ambition », résume René Régnault, président de la commision locale de l’eau (Cle) du Sage Rance-Frémur-Baie de Beaussais. « Il faut conjuguer ambition globale et spécifificité locales, être ambitieux et pragmatiques », conclut-il.

 

L’association Eau et Rivières de Bretagne vigilante

 

L’association Eau et Rivières de Bretagne était présente cette année encore au Carrefour de la gestion locale de l’eau, où elle tenait un stand auprès des collectivités locales bretonnes. Sa présidente, Pascale Le Coustumer, a également participé à la séance pleinière du jeudi, sur le thème « La gouvernance de l’eau, quels enjeux et quelles pistes de réflexions en Europe, en France, en Bretagne ? ». Elle y a défendu 2 points : « D’abord, si une nouvelle forme de démocratie, qui rapproche les décisions concernant l’eau des territoires et des citoyens, voit le jour en Bretagne, alors cela doit nécessairement passer par un rééquilibrage dans les instances de décisions (comité de bassin, CLE des Sages, Coderst…) où les industriels et tenants du modèle agricole industriel sont sur-représentés et les usagers et simples citoyens bien impuissants. Ensuite, améliorer la formation des citoyens et des acteurs (élus notamment) impliqués dans la construction des schémas d’aménagement, aux enjeux environnementaux du 21ème siècle, pour leur permettre de résister aux pressions extérieures. », peut-on lire sur le site internet de l’association.

 

 
Plus d’infos

www.eau-loire-bretagne.fr/sdage

www.eau-et-rivieres.asso.fr/