L’eau au cœur des rencontres du Reeb

En quoi consiste le Reeb ?

 

Le Reeb est le réseau de l’éducation de l’environnement en Bretagne, qui fédère les acteurs du secteur dans la région. L’idée est née en 1991, lors des premières rencontres régionales, à l’initiative de structures comme l’Ubapar et Jeunesse et Sport, sur les questions d’animation nature et éducation à l’environnement. Le réseau en tant qu’association a été créé en 1992, dans la mouvance de ce qui se faisait déjà dans d’autres régions. Aujourd’hui, le réseau rassemble 120 structures et une trentaine d’adhérents individuels. Parmi les structures, on trouve 90 associations. Les autres sont essentiellement des collectivités locales, de par les maisons de la nature ou maisons du littoral, ou alors des collectivités qui adhèrent via leur service déchets. Il y a également quelques établissements scolaires qui adhèrent, ceux qui ont un BTS Gestion et Protection de la Nature par exemple.

 

 

 
Quel est l’objectif des rencontres qui sont organisées mercredi et jeudi ? Et pourquoi avoir retenu le thème de l’eau ?

 

Les rencontres existent depuis le début. Dans les activités que nous proposons, nous distinguons les temps de formation, et les rencontres. Celles-ci permettent à tous ceux qui font de l’éducation à l’environnement en Bretagne de se retrouver et d’échanger sur les différentes actions menées par chacun sur le territoire.

Cette année, nous avons retenu le thème de l’eau car cela faisait quelques années qu’il n’avait pas été au cœur des rencontres. De plus, c’était également une demande de la part d’adhérents, suite à la journée régionale que nous avions organisée en 2013 sur la consultation publique sur l’eau. L’eau reste un thème phare pour nos adhérents. Beaucoup de sujets s’y réfèrent, comme par exemple la sensibilisation du public. C’est un thème qui est assez large, non restrictif.

 

 
Quel est le programme de ces deux journées ?

 

Il y aura mercredi matin un forum durant lequel des associations ou structures présenteront leurs différents outils et actions : la malle Gaspido pour Eau et Rivières de Bretagne, les dispositifs de sciences participatives Ecoflux ou Phénomer, la caravane « la main verte » du Réseau d’Education à l’Environnement du Pays de Fougères, des expositions avec le CPIE Morlaix-Trégor. L’après-midi, une dizaine d’ « ateliers témoignages » seront organisés, durant lesquels des structures viendront présenter des projets sur lesquelles elles travaillent, sur les thèmes de la qualité de l’eau, de la ressource en eau, de la gouvernance, des liens entre santé et eau…

En fin d’après-midi, Jean Simmoneaux, enseignant-chercheur en éducation à l’environnement, viendra évoquer lors d’une conférence les « Questions Socialement Vives » (QSV) dont l’eau fait partie.

Le jeudi débutera par une conférence de Marie Romanens, éco-psychologue, contributrice à la revue « nature humaine », sur le thème « Pourquoi alors que nous connaissons la gravité de la crise écologique et les actions à réaliser, agissons-nous et changeons-nous toujours aussi peu ? ». Elle sera suivie d’ateliers pratiques durant lesquels des animations ou des outils pédagogiques seront présentés, avant un temps de synthèse pour clôturer ces rencontres, où nous essaierons de dégager des pistes d’action pour le futur.

 

Tout le programme et toutes les informations sur le site du Reeb : http://www.reeb.asso.fr

 

 

                                                    




Un chantier pour la biodiversité dans les carrières

Depuis 10 ans, l’Unicem (l’Union nationale des industries et des matériaux de construction) a mis en place une « charte environnement ». « Elle s’adresse aux exploitants de carrières et aux entreprises de recyclage de matériaux, et a pour but de progresser dans la gestion environnementale des sites », explique Sylvie Lebreton, présidente du Comité Régional de la Charte environnement des industries de carrières. Les entreprises adhérentes s’engagent alors à appliquer un socle commun de bonnes pratiques sur tous leurs sites afin d’améliorer leurs pratiques industrielles et ainsi maitriser leur impact sur l’environnement. « Un référentiel de progrès environnemental a été mis en place, avec quatre étapes, formant ainsi « un chemin de progrès », précise Sylvie Lebreton. L’étape 4 représente le meilleur niveau de performance environnementale. Un cabinet-conseil indépendant aide les industriels à se positionner et l’accompagne tout au long de sa progression. En Bretagne aujourd’hui, ce sont ainsi 49 sites qui adhèrent à la charte, soit « 50% de la production régionale », estime Sylvie Lebreton.

 

Etrepage et rebouchage de drains dans les landes du Cragou

 

Pour fêter les 10 ans de l’instauration de la charte, le comié régional a décidé de marquer le coup en organisant des actions de solidarité de type « chantiers nature ». Après un premier chantier en avril en Ille-Et-Vilaine, un deuxième a été organisé vendredi dans le Finistère, sur le site de la réserve naturelle du Cragou-Vergam. Un travail en coopération avec l’association Bretagne Vivante, qui gère la réserve, classée « Espace remarquable de Bretagne » et « Réserve naturelle régionale ». « Une première coopération avait eu lieu en 2010 entre les deux structures », rappelle Sylvie Lebreton. « L’Unicem nous avait alors sollicité pour animer des formations autour de la biodiversité dans les carrières. Après nous avoir contacté pour ce nouveau projet commun, il m’a semblé intéressant de faire le lien avec les réserves naturelles que nous gérons en Bretagne en y accueillant des carriers et ainsi leur faire partager des techniques de gestions appropriées aux écosystèmes rencontrés», explique quant à lui Bruno Ferré, référent « carrières » pour Bretagne Vivante-SEPNB.

 

Sur le site des landes du Cragou-Vergam, le chantier de vendredi, qui a duré une journée, a consisté en un « étrepage », c’est à dire un décapage des couches de végétation superficielles pour permettre aux plantes pionnières et patrimoniales de s’installer, ainsi qu’à un « bouchage » de drains afin de restaurer le niveau d’eau et les écosystèmes de zones humides et herbeuses. Une trentaine de personnes, bénévoles et salariées de Bretagne Vivante-SEPNB, mais aussi salariées des carrières et des représentants institutionnels, ont participé à l’opération. « L’intérêt est de montrer des techniques de génie écologique qui ne sont pas compliquées à mettre en place, et éventuellement utilisables dans des carrières pour préserver la biodiversité. », explique Bruno Ferré, qui observe par ailleurs que « le partenariat mis en place commence à porter ses fruits. La notion de biodiversité commence à être prise en compte et comprise. Nous sommes conscients qu’il s’agit de  sites économiques, mais cela n’empêche pas que la biodiversité soit préservée. C’est cela qui est intéressant dans la démarche ».

Un partenariat qui est amené à perdurer, puisque l’association travaille également sur différents projets tels que des inventaires faune et flore, la réhabilitation de sites propices à la biodiversité et l’encadrement de nouvelles formations, notamment sur les espèces invasives dans les carrières.

 

Plus d’infos

http://www.charte.unicem.fr/

http://www.bretagne-vivante.org/

 

 

                                                    

 




L’algue, l’or vert de la Bretagne ? Encore faut-il que l’or dure !

A 1 ou 2% d’algues dans la boisson, cela reste quand même anecdotique et de l’aveu même de ces entrepreneurs, si on allait au-delà, cela ne serait pas buvable. En d’autres termes, le produit trop fortement dosé serait dégueulasse. Du coup, on ne voit pas l’intérêt autre que marketing (ça va avec les spa, la thalasso, etc.…)

On aurait pu s’arrêter là si un autre article n’avait pas aussi attiré mon attention : Algues. L’or vert de la Bretagne

 

Ah oui ! C’est vrai, comment aurais-je pu oublier que les algues en Bretagne, c’est aussi les « algues vertes » et que celles-ci sont une vraie malédiction pour le tourisme local et accessoirement aussi pour les riverains. Mais que nenni, grâce au projet ULVANS : « Première mondiale » à Plouénan

L’ulve est peut-être devenue une bénédiction pour la Bretagne. Je dis peut-être car il semblerait que l’usine en question rencontre quelques difficultés à s’approvisionner (un comble !) mais aussi à transformer cette « manne » en produits négociables. Mais soyons indulgent ! Il s’agit d’une « première mondiale » et comme toute expérimentation, elle peut connaître des ratées.

Mais au fait, puisque l’article du Télégramme en date du 15 septembre 2014  fait référence à une manifestation qui s’appelle Breizh Algae Tour (curieux nom, mélange latino-celto-britannique) de quoi s’agit-il. Manifestement il s’agit d’un grand raout universitaro-industriel où on retrouve à la manœuvre une entreprise, OLMIX, dont il était déjà question dans le projet ULVANS Conférences EN DIRECT le 15 Septembre à www.breizhalgae.fr : Les algues et la nutrition : une nouvelle approche de la santé

Mais là c’est du sérieux. On est loin de nos « smoothies à l’iode » de tout à l’heure. On parle de quelque chose de bon pour nous, notre santé ! Voici donc une démarche vertueuse. Voici un produit qui vient de la mer et qui est donc aussi sain que la mer peut être restée saine et qui va contribuer à améliorer la santé de nos contemporains et des générations futures. En quelque sorte, il s’agit là d’une démarche vertueuse, très « développement durable ». C’est sûrement vrai, puisque même les amis de Pierre Rabhi, les « Colibris » en parlent de manière plutôt neutre. Bon pour la santé, bon pour l’économie, mais est-ce bon pour l’environnement ? Voire. En effet, puisque OLMIX est en train de devenir un « géant de la filière des algues » regardons d’un peu près ce qui se passe de leur côté.

Et bien justement du côté d’Olmix, on se développe géographiquement. Oh ! Certes, on ne va pas bien loin puisque qu’on quitte la Bretagne pour aller en Vendée : Innovation. Le géant de l’algue Olmix bientôt en Vendée

 

Et ce qu’on lit là n’est peut-être pas fait pour rassurer. En effet que disent les élus vendéens, si ce n’est qu’ils sont prêts à parier sur un développement à grande échelle de cette collecte d’algues rouges. Certes les gisements sont importants mais ils ne sont peut-être pas intarissables. Ce serait contradictoire avec l’idée même de développement durable puisque justement ce modèle ne pourrait pas durer et ce n’est pas une vue de l’esprit. En effet tant qu’à parler d’algues rouges, on pourrait aussi parler d’une autre algue rouge qui a fait et fait encore la fortune d’un pays, le Maroc, mais il convient de rappeler les infortunes de cette algue :

Au Maroc, le combat pour la survie de «l’or rouge» de l’agar-agar

 

Notez bien qu’on en est arrivé là avec des gens qui exploiter les gisements, à la seule force de leurs poumons alors qu’en Vendée on parle de quasi-chalutiers de 27 mètres de long. Il faudra beaucoup de discipline pour éviter de tuer les anses aux algues d’or

Bon alors, me direz-vous ? Que faire ? On ne peut quand même pas laisser passer une telle occasion de mettre sur le marché des produits bons pour la santé humaine et la santé animale.

Vous avez mille fois raisons. Reste donc l’alternative à la cueillette, qui s’appelle la culture. Et oui cultiver des algues comme on cultive du fourrage. Et oui, justement « comme on cultive du fourrage » et c’est là que s’ouvre un nouveau débat sur « quelle aquaculture ? » comme il y a un débat sur « quelle agriculture ? »

Or justement un projet d’aquaculture d’algues a permis récemment de poser la question. Cela se passe sur la côte Sud aux limites du Finistère et du Morbihan. Un collectif s’est mis en place pour s’opposer à ce projet avec surtout des arguments de conflits d’usage comme c’est souvent le cas dès qu’un projet se met en place sur le littoral. http://www.dailymotion.com/video/x21roaq_port-de-doelan-29-400-manifestants-contre-la-culture-d-algues_news

Comme le fait remarquer le seul commentaire sur cette vidéo, les arguments paraissent un peu faibles. Heureusement, des associations dont le sérieux n’est plus à remettre en doute sont intervenues sur ce dossier http://bretagnevivante-quimperle.over-blog.com/article-cultures-d-algues-a-doelan-position-de-bv-et-erb-123900111.html

Ce n’est pas l’activité en elle-même qui est en cause, c’est la taille du projet qui est en cause et son impact possible sur l’environnement immédiat. Ce qui est en cause, c’est l’immaturité, au sens premier du terme, de projets de ce type. Ce qui est en cause, c’est l’absence de vision à long terme.

En d’autres termes qu’il s’agisse de collecte ou de culture, ce qu’il faut éviter, c’est de tuer la poule aux œufs d’or. Pour que la filière prospère, il faut que l’or dure !

Le débat sur les aquacultures en Bretagne ne fait que commencer, mais il faudra le mener vite et bien avant de s’y lancer à grande échelle.




Plantes invasives : Dans le bassin du Couesnon comme ailleurs, une lutte collective s’impose

Les renouées asiatiques, implantées depuis 70 ans dans le bassin, sont les premières espèces végétales invasives. D’abord plantées pour des questions ornementales, elles se sont disséminées par la suite, envahissant cours d’eau, bords de routes et cultures. Depuis une dizaine d’années la situation devient problématique, notamment pour l’activité humaine. Les agriculteurs ont lancé l’alerte suite aux ravages causés par ces plantes sur les récoltes.

Le syndicat du SAGE Couesnon, avec la collaboration des communautés de communes et des syndicats des rivières, a entrepris en juin un inventaire exhaustif des plantes invasives dans le bassin. Objectif : faire le point précisément sur la situation pour prendre les mesures nécessaires. La démarche a été collective. Les communautés de communes se sont occupées de la partie terrestre, que le syndicat du SAGE a complétée et les syndicats des rivières se sont occupés de l’inventaire des cours d’eau. La population a aussi été appelée à contribution. Une lettre d’informations sur les plantes du bassin a été publiée et un atlas a été mis à disposition dans les mairies pour répertorier les foyers de plantes invasives. Malgré ces efforts, la participation a été plutôt faible, avec seulement quelques dizaines d’appels des citoyens au syndicat.

Un travail de longue haleine qui s’annonce

Les renouées sont présentes tant sur les bords de routes que sur les cours d’eau. La balsamine de l’Himalaya, quant à elle, est très présente sur les cours d’eau. Des foyers de Berce du Caucase et d’Elodées du Canada sont aussi présents sur le territoire. Au total, neuf espèces ont été repérées jusqu’ici, l’inventaire n’étant pas terminé.

Suite aux résultats, un plan d’action sera établi pour endiguer la situation. L’entretien des bords de route relève de la compétence des communautés de communes. Les syndicats des rivières s’occuperont des cours d’eau, sous la direction du syndicat du SAGE. La tâche ne se présente pas des plus simples. « L’arrachage s’avère très difficile, notamment pour les renouées asiatiques dont l’enracinement est profond », explique Sylvie Leroy, coordinatrice du Syndicat. C’est pourquoi des expérimentations sont en cours pour éradiquer les renouées et les balsamines. Par exemple, un bâchage a été installé sur des parcelles, accompagné de plantations de saules, pour empêcher la repousse. A défaut de pouvoir arracher les envahisseuses, un fauchage successif a été réalisé toutes les deux semaines de juin à août. Cependant, même après éradication totale des plantes, un suivi de l’évolution pendant plusieurs années serait nécessaire, du fait des stocks de graines présents sur le territoire. « Pour que la situation change, il est impératif de se concentrer sur un travail de prévention, reprend la coordinatrice. La plupart des espèces implantées sont ornementales. Elles se sont disséminées par la négligence des populations. »

Un phénomène naturel, amplifié par l’activité humaine

Une espèce est dite invasive, selon l’observatoire de la biodiversité et du patrimoine naturel en Bretagne, si elle réunit trois conditions. L’espèce doit être introduite sur un territoire qui se situe hors de son aire de répartition naturelle ; elle doit se multiplier sur ce territoire sans intervention de l’homme en formant une population pérenne et doit constituer un agent de perturbation pour les activités humaines ou être nuisible à la biodiversité. L’espèce invasive est donc introduite, envahissante et perturbatrice.

L’invasion d’un territoire nouveau par ces espèces, dite invasion biologique, est en premier lieu un phénomène naturel. Toute espèce, en compétition face aux autres dans la lutte pour sa survie, tend à accroître son territoire. L’espèce, implantée sur un nouveau territoire constitue une nouvelle population. L’absence de prédateurs et de pathogènes (maladies) sur cette nouvelle population, lui procure un avantage considérable dans la compétition naturelle biologique. Son développement nuit alors au développement d’autres espèces et devient un phénomène dit invasif. C’est bien ce qui s’est produit dans le bassin du Couesnon : les plantes, introduites en petit nombre pour leur qualité ornementale, ont fini par envahir des zones entières au détriment des autochtones, pourtant implantées depuis des siècles.

Il existe plusieurs types d’invasions biologiques. Elle peut être spontanée, c’est à dire que l’espèce s’est implantée naturellement, au cours du temps (subspontanée si les aménagements humains ont contribué à son expansion). Elle peut être aussi d’origine anthropique, s’est à dire implantée par l’homme, de façon volontaire ou fortuite. Ce second type d’invasion s’est amplifié avec la croissance de l’activité humaine, notamment depuis le XVIIème siècle avec le développement de la navigation et des grandes routes commerciales. Si les premières invasions ont eu des effets relativement limités sur les milieux d’accueil, leur augmentation croissante au cours des dernières décennies, due en majeur partie à la mondialisation, n’a pas permis aux écosystèmes de s’adapter.

Des projets législatifs pour endiguer un phénomène trop coûteux

Depuis 2000, la législation tente d’encadrer les manifestations d’invasion biologique. L’article L411-3 du code de l’environnement, entré en vigueur le 21 septembre 2000, interdit l’introduction dans le milieu naturel de tout spécimen d’espèces non indigènes au territoire d’introduction, si celles-ci ne sont pas cultivées ou domestiquées. Les modifications du 24 février 2005, du 14 juillet 2010 et du 1er septembre 2013 apportent des précisions, notamment des listes établies par arrêté ministériel. Depuis le 2 mai 2007, un arrêté du ministère de l’agriculture et de la pêche et du ministère de l’écologie et du développement durable, interdit la commercialisation, l’utilisation et l’introduction dans le milieu naturel de deux espèces de Jussie,  Ludwigia grandiflora et Ludwigia peploides. L’Union Européenne s’est aussi penché sur la question en adoptant le 16 avril 2014, un projet de loi visant à lister les espèces envahissantes et interdire leur commercialisation, utilisation et propagation.

Actuellement, le coût de la lutte contre les espèces invasives en Europe est estimé à 12 milliards d’euros. Le département de l’Ille et vilaine dépense 2 millions d’euros par an pour éliminer les Jussies. Des coûts qui pourraient être évités, à l’avenir, par un effort de responsabilité et de vigilance de la part de chacun.




Du crowdfunding breton permet la sauvegarde de l’abeille noire d’Ouessant

Lancé en février dernier, le site Base Jaune est une idée de deux Bretons, férus de « financement participatif » ou « crowdfunding », mais à la mode de Bretagne. « Tous les projets que nous accompagnons sont régionaux », explique Alban De Jacquelot, l’un des co-fondateurs de Base Jaune. Le tout suivant deux axes : la préservation du patrimoine local et le développemet économique de la région. « Nous accompagnons des porteurs de projets, tels que des PME, des associations ou des acteurs publics », précise Alban. Le système est sensiblement le même que sur les autres plateformes de crowfunding : chaque projet a sa propre page, avec une description précise, et l’internaute peut obtenir une contrepartie en échange de son financement, suivant le principe du « don contre-don ». Particularité cependant : le financement peut progresser par « pallier ». Dès qu’un pallier est atteint, même si le total, lui, ne l’est pas, le porteur de projet bénficie quand même de l’argent correspondant au montant du pallier. Et un projet ne peut être financé plus que le total auquel il aspire. Pour le moment, Base Jaune prend le temps de développer son activités et accompagne 5 projets, dont 4 qui ont bouclé leur financement.

 

Participer à la sauvegarde de l’abeille noire bretonne en finançant un rucher

 

C’est le cas notamment du projet de l’association « Pour une apiculture durable ». Basée dans le Morbihan, elle souhaitait mettre en place un rucher d’abeille noires de Ouessant. « Au départ, nous n’étions qu’un groupe d’amis ayant acheté un petit terrain agricole à exploiter en biodynamie. Puis, nous nous sommes naturellement intéressés à l’apiculture et au déclin des abeilles. », explique l’association sur la page de son projet. « En nous formant aux techniques apicoles, nous avons cherché à trouver une cohérence entre les techniques modernes de l’apiculture et l’exploitation d’un verger-potager bio. Nous nous sommes alors convertis à ce qu’on appelle l’apiculture durable et, assez logiquement, à la sauvegarde de nos abeilles noires locales. », poursuit-elle. Les trois apiculteurs de l’association ont donc voulu mettre en place un rucher d’une dizaine de ruches consacrées à l’abeille noire d’Ouessant, afin de « participer à la sauvegarde de l’abeille noire bretonne en utilisant des techniques apicoles raisonnées ». Le projet a rassemblé 31 soutiens, et a totalisé la somme de 1848 euros, ce qui correspond au deuxième pallier de la somme totale demandée, et a permis de financer six ruches.

Base Jaune met à l’honneur d’autres projets, comme la restauration d’une chapelle à Quimper, ou encore celle d’un voilier avec la Société Nationale des Phares et Balises, afin de faire découvrir aux jeunes défavorisés le monde et le patrimoine de la mer. Et la plateforme espère avoir réussi à financer dix à quinze projets d’ici la fin de l’année.

 

Plus d’infos

https://basejaune.com/

 




Participez au repérage des micro-algues !

Le programme, financé jusqu’en 2016, associe des laboratoires spécialistes des milieux marins : l’I.F.R.E.M.E.R, le C.N.R.S, la Station Biologique de Roscoff et le L.E.M.A.R à Brest (Laboratoire des sciences de l’Environnement MARin) ainsi que le C.R.P.C.C. (Centre de recherche en psychologie, cognition et communication) à Rennes.

Il intègre également les associations Cap vers la nature, basée à Fouenant et le R.I.E.M (Réseau International des Éco-Explorateur de la Mer), basé à Bignan, dans le Morbihan, « qui font un travail formidable », nous indique Virginie, et permettent de faire le lien entre les équipes de scientifiques et le terrain.

Pourquoi faire appel au public ?

Les phénomènes d’efflorescence sont des proliférations de micro-algues spectaculaires qui donnent à l’eau de mer une apparence inhabituelle (une coloration verte, brune, rouge ou une présence abondante de mousse). Ce phénomène pouvant être localisé et de courte durée, il est important de faire participer le public qui sont souvent les premiers témoins. « La personne pourra signaler ses observations et dans la mesure du possible faire des relevés qui seront essentiels aux recherches », nous explique Virginie.

En effet, la biodiversité des espèces de micro-algues et les mécanismes biologiques associés à la formation des efflorescences sont encore mal connus. Mais, « leur formation est un phénomène naturel. Le phytoplancton a un cycle de vie rapide de l’ordre de la journée selon les espèces. Il s’agit d’une groupe très diversifié d’un point de vue taxonomique puisqu’il comprend environ 20 000 espèces distribuées dans au moins huit classes taxonomiques ou embranchement. En comparaison, les plantes supérieures comprennent plus de 250 000 espèces dont la plupart sont comprises dans une seule classe », poursuit Virginie.

Faire participer le public, c’est aussi le sensibiliser ! À l’instar d’autres programmes de sciences participatives, la démarche permet aussi « de faire connaître le phytoplancton aux citoyens. » ajoute Virginie.

De plus, les périodes de recherches scientifiques qui nécessitent de nombreuses données, observations, relevés, identifications ou encore analyses peuvent être très longues. Dans ce programme, les citoyens observent dans l’immédiateté.  « Il ne s’agit pas de leur donner à faire le travail des scientifiques, » insiste-elle. « Mais les données récoltées seront précieuses. »

Comment s’y prendre ?

Avant toute chose, les citoyens curieux sont invités à se rendre sur le site (http://www.phenomer.org) pour en savoir plus. En effet, « il ne faut pas confondre les micro-algues avec les phénomènes de marée verte, qui sont des macro-algues », précise Virginie.

Pour le reste, il y a deux manières de signaler une observation :

  • soit sur le site : http://www.phenomer.org/Participer/Je-communique-mon-observation. Les personnes remplissent un bulletin, dans lequel sont à renseigner, entre autres, le lieu de l’observation.
  • Soit par téléphone, au 02 98 22 44 99, un répondeur permet de recueillir le témoignage qui servira à remplir, par la suite, le bulletin de l’observation en question.

Une équipe de permanents, dont le nombre varie entre 1 à 3 personnes, se relaie pour répondre aux questions et récolter les informations transmises. « Le but est de déployer les moyens d’agir le plus vite possible. Ainsi, si l’observateur est à bord d’un bateau, on pourra lui demander d’effectuer un prélèvement d’eau. Si l’observateur est déjà rentré chez lui, on pourra demander à nos partenaires d’envoyer quelqu’un sur les lieux pour le faire » conclut Virginie.

 

L’année dernière, une quarantaine d’appels ont été enregistrés et quinze d’entre eux ont été considérés comme des efflorescences. « Nous rendrons compte de nos conclusions sur les raisons qui incitent les citoyens à effectuer des signalements à l’échéance du projet Phenomer grâce au travail du C.R.P.C.C», nous rapporte Virginie. À l’heure actuelle, une trentaine d’appel ont été enregistrés et la majorité d’entre eux correspond à des efflorescences. Un nombre de données en croissance, mais encore trop faible pour pouvoir être analysé statistiquement.

L’opération se déroule tout au long de l’année jusqu’en 2016.

 

Plus d’infos :

http://www.phenomer.org

http://www.cap-vers-la-nature.org/

http://riem-asso.com/