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Du crowdfunding breton permet la sauvegarde de l’abeille noire d’Ouessant

Lancé en février dernier, le site Base Jaune est une idée de deux Bretons, férus de « financement participatif » ou « crowdfunding », mais à la mode de Bretagne. « Tous les projets que nous accompagnons sont régionaux », explique Alban De Jacquelot, l’un des co-fondateurs de Base Jaune. Le tout suivant deux axes : la préservation du patrimoine local et le développemet économique de la région. « Nous accompagnons des porteurs de projets, tels que des PME, des associations ou des acteurs publics », précise Alban. Le système est sensiblement le même que sur les autres plateformes de crowfunding : chaque projet a sa propre page, avec une description précise, et l’internaute peut obtenir une contrepartie en échange de son financement, suivant le principe du « don contre-don ». Particularité cependant : le financement peut progresser par « pallier ». Dès qu’un pallier est atteint, même si le total, lui, ne l’est pas, le porteur de projet bénficie quand même de l’argent correspondant au montant du pallier. Et un projet ne peut être financé plus que le total auquel il aspire. Pour le moment, Base Jaune prend le temps de développer son activités et accompagne 5 projets, dont 4 qui ont bouclé leur financement.

 

Participer à la sauvegarde de l’abeille noire bretonne en finançant un rucher

 

C’est le cas notamment du projet de l’association « Pour une apiculture durable ». Basée dans le Morbihan, elle souhaitait mettre en place un rucher d’abeille noires de Ouessant. « Au départ, nous n’étions qu’un groupe d’amis ayant acheté un petit terrain agricole à exploiter en biodynamie. Puis, nous nous sommes naturellement intéressés à l’apiculture et au déclin des abeilles. », explique l’association sur la page de son projet. « En nous formant aux techniques apicoles, nous avons cherché à trouver une cohérence entre les techniques modernes de l’apiculture et l’exploitation d’un verger-potager bio. Nous nous sommes alors convertis à ce qu’on appelle l’apiculture durable et, assez logiquement, à la sauvegarde de nos abeilles noires locales. », poursuit-elle. Les trois apiculteurs de l’association ont donc voulu mettre en place un rucher d’une dizaine de ruches consacrées à l’abeille noire d’Ouessant, afin de « participer à la sauvegarde de l’abeille noire bretonne en utilisant des techniques apicoles raisonnées ». Le projet a rassemblé 31 soutiens, et a totalisé la somme de 1848 euros, ce qui correspond au deuxième pallier de la somme totale demandée, et a permis de financer six ruches.

Base Jaune met à l’honneur d’autres projets, comme la restauration d’une chapelle à Quimper, ou encore celle d’un voilier avec la Société Nationale des Phares et Balises, afin de faire découvrir aux jeunes défavorisés le monde et le patrimoine de la mer. Et la plateforme espère avoir réussi à financer dix à quinze projets d’ici la fin de l’année.

 

Plus d’infos

https://basejaune.com/

 




Participez au repérage des micro-algues !

Le programme, financé jusqu’en 2016, associe des laboratoires spécialistes des milieux marins : l’I.F.R.E.M.E.R, le C.N.R.S, la Station Biologique de Roscoff et le L.E.M.A.R à Brest (Laboratoire des sciences de l’Environnement MARin) ainsi que le C.R.P.C.C. (Centre de recherche en psychologie, cognition et communication) à Rennes.

Il intègre également les associations Cap vers la nature, basée à Fouenant et le R.I.E.M (Réseau International des Éco-Explorateur de la Mer), basé à Bignan, dans le Morbihan, « qui font un travail formidable », nous indique Virginie, et permettent de faire le lien entre les équipes de scientifiques et le terrain.

Pourquoi faire appel au public ?

Les phénomènes d’efflorescence sont des proliférations de micro-algues spectaculaires qui donnent à l’eau de mer une apparence inhabituelle (une coloration verte, brune, rouge ou une présence abondante de mousse). Ce phénomène pouvant être localisé et de courte durée, il est important de faire participer le public qui sont souvent les premiers témoins. « La personne pourra signaler ses observations et dans la mesure du possible faire des relevés qui seront essentiels aux recherches », nous explique Virginie.

En effet, la biodiversité des espèces de micro-algues et les mécanismes biologiques associés à la formation des efflorescences sont encore mal connus. Mais, « leur formation est un phénomène naturel. Le phytoplancton a un cycle de vie rapide de l’ordre de la journée selon les espèces. Il s’agit d’une groupe très diversifié d’un point de vue taxonomique puisqu’il comprend environ 20 000 espèces distribuées dans au moins huit classes taxonomiques ou embranchement. En comparaison, les plantes supérieures comprennent plus de 250 000 espèces dont la plupart sont comprises dans une seule classe », poursuit Virginie.

Faire participer le public, c’est aussi le sensibiliser ! À l’instar d’autres programmes de sciences participatives, la démarche permet aussi « de faire connaître le phytoplancton aux citoyens. » ajoute Virginie.

De plus, les périodes de recherches scientifiques qui nécessitent de nombreuses données, observations, relevés, identifications ou encore analyses peuvent être très longues. Dans ce programme, les citoyens observent dans l’immédiateté.  « Il ne s’agit pas de leur donner à faire le travail des scientifiques, » insiste-elle. « Mais les données récoltées seront précieuses. »

Comment s’y prendre ?

Avant toute chose, les citoyens curieux sont invités à se rendre sur le site (http://www.phenomer.org) pour en savoir plus. En effet, « il ne faut pas confondre les micro-algues avec les phénomènes de marée verte, qui sont des macro-algues », précise Virginie.

Pour le reste, il y a deux manières de signaler une observation :

  • soit sur le site : http://www.phenomer.org/Participer/Je-communique-mon-observation. Les personnes remplissent un bulletin, dans lequel sont à renseigner, entre autres, le lieu de l’observation.
  • Soit par téléphone, au 02 98 22 44 99, un répondeur permet de recueillir le témoignage qui servira à remplir, par la suite, le bulletin de l’observation en question.

Une équipe de permanents, dont le nombre varie entre 1 à 3 personnes, se relaie pour répondre aux questions et récolter les informations transmises. « Le but est de déployer les moyens d’agir le plus vite possible. Ainsi, si l’observateur est à bord d’un bateau, on pourra lui demander d’effectuer un prélèvement d’eau. Si l’observateur est déjà rentré chez lui, on pourra demander à nos partenaires d’envoyer quelqu’un sur les lieux pour le faire » conclut Virginie.

 

L’année dernière, une quarantaine d’appels ont été enregistrés et quinze d’entre eux ont été considérés comme des efflorescences. « Nous rendrons compte de nos conclusions sur les raisons qui incitent les citoyens à effectuer des signalements à l’échéance du projet Phenomer grâce au travail du C.R.P.C.C», nous rapporte Virginie. À l’heure actuelle, une trentaine d’appel ont été enregistrés et la majorité d’entre eux correspond à des efflorescences. Un nombre de données en croissance, mais encore trop faible pour pouvoir être analysé statistiquement.

L’opération se déroule tout au long de l’année jusqu’en 2016.

 

Plus d’infos :

http://www.phenomer.org

http://www.cap-vers-la-nature.org/

http://riem-asso.com/

 

 

                                                    




Pourquoi si peu d’algues vertes à Saint-Michel-en-Grève cette année ?

Les algues vertes type ulva, ici ulva armoricana, prolifèrent deux fois au moins leur volume par jour dans de bonnes conditions de lumière, de chaleur et de nutriments. Il suffit qu’un de ces paramètres fasse défaut et la machine s’enraye. Les algues ainsi produites massivement au printemps et en été essentiellement, occupent toute la lame d’eau parce qu’elles ne vivent que flottantes, jamais fixées. Par le jeu des vents et des courants la plupart d’entre elles échouent sur les côtes. Ou elles sont ramassées, ou elles pourrissent sur place avec le danger qu’elles représentent alors avec le dégagement d’hydrogène sulfuré. Mais elles sont aussi, ce qui est délibérément ignoré par la quasi-totalité des pouvoirs publics, enfouies dans le sable par le courant et les vagues. Là, à tous les niveaux de la marée, elles disparaissent à la vue et même souvent à l’odorat. Se constituent ainsi des vasières composées d’un substrat meuble gorgé d’hydrogène sulfuré issu de la décomposition de ces algues enfouies privées de lumière. C’est dans une vasière de ce type qu’est mort le cheval à Saint-Michel-en-Grève en 2009, et qu’a été gravement intoxiqué son cavalier. Ceci est officiellement reconnu par le dernier jugement de la Cour d’Appel de Nantes. Aucune de ces zones dangereuses n’est à ce jour signalée. Il est prévu de la faire en collaboration avec Sauvegarde du Trégor sur la Lieue de Grève.

L’hiver, en l’absence de chaleur et surtout de lumière, la production cesse ou tourne au ralenti. Ne subsiste au large de la baie de Locquirec et de Saint-Michel-en-Grève qu’un stock réduit de ces algues dérivantes. C’est à partir de ce stock que redémarre la prolifération dans de bonnes conditions de lumière, de chaleur, c’est à dire à partir du printemps. C’est donc la météo de l’hiver qui détermine la production de marées vertes de l’été suivant. Hiver doux et sans tempête, à quoi rajouter un printemps ensoleillé, sont marées vertes assurées. C’est le cas en 2011. Et l’inverse cette année en 2014.

Ce n’est pas le froid qui a fragilisé le stock hivernal, comme en 2013. Ce sont les tempêtes. Comment ont-elles agi ? D’abord, l’effet des vagues au large ne se réduit pas à une agitation de surface. C’est à plusieurs mètres de profondeur, en fonction de la hauteur des vagues, que le brassage de l’eau se fait sentir. Il atteint donc les couches d’algues posées sur le fond sableux le plus souvent, les agite au point de les disloquer, de les émietter, sans qu’elles puissent se développer en l’absence de lumière, et occasionnellement de chaleur.

Ce brassage est d’autant plus efficace que ces algues sont très fragiles. De cet émiettement, on passe rapidement à la pulvérisation en trop petites cellules pour que la croissance puisse repartir au printemps.

Deuxième facteur, ce brassage n’affecte pas que les algues. Il agit directement sur les mouvements de sable et provoque un enfouissement des algues, qui en l’absence de lumière sont condamnées à pourrir et à disparaître.

Le troisième facteur agit comme le second, mais plus à partir des effets de la houle, mais de celui des rivières dont la force du courant est décuplée par les volumes d’eau issus de l’abondance des précipitations. Quand on voit les mètres d’épaisseur de vase emportés par le courant du Douron le long de son estuaire, on comprend sans mal comment ce fort courant a pénétré dans la mer et agit bien au-delà de la laisse de basse-mer en accroissant encore l’enfouissement des algues ou leur dispersion vers le large, bien au-delà de la zone d’une profondeur de 20 mètres, là où les algues ne survivent plus à cause de la moindre luminosité.

Le quatrième facteur est aussi lié au débit décuplé d’eau des rivières parvenant à la mer. Comme ces rivières reçoivent l’eau de toutes les pluies des bassins versants en amont, cette eau a ruisselé à travers des champs, souvent à nu l’hiver, et a entrainé avec elle, en même temps que le nitrate, la terre et la matière organique du sol, d’autant plus que les zones humides et les talus supprimés ne jouent plus leur rôle de tampon. Cet apport de matière en suspension a provoqué un voile opaque marron, très visible de la côte au débouché de ces rivières, voile qui a occulté les zones tapissées de ce stock hivernal d’algues, a persisté au printemps et privé de lumières ces ulves.

Pendant plusieurs mois, le stock hivernal d’algues a subi ces assauts répétés des tempêtes et des fortes précipitations, au point de ne laisser que quelques algues survivantes, bien insuffisantes pour réalimenter une prolifération massive.

Alors pourquoi cette forte réduction dans la baie de Lannion et l’abondance dans les baies de Saint-Brieuc et Douarnenez ? Tout simplement, puisque dans ces deux baies, le stock hivernal est beaucoup plus important et qu’il a été, de fait, moins affecté. Ensuite des configurations locales peuvent jouer. Ainsi les moulières de Hillion cassent une grande partie de la houle du large et atténue ses effets sur les algues dérivantes.

Ainsi, l’homme n’y est pour pas grand chose dans cette réduction des marées vertes. Et quand il l’est, c’est bien involontairement. Preuve s’il en est : un taux de nitrate toujours important dans l’eau des rivières. Mais, en l’absence d’ulva armoricana, bien malmenées par les tempêtes hivernales, ce sont d’autres algues moins fragiles qui profitent de ce nutriment. D’où l’abondance d’entéromorphes, algues vertes filandreuses, qui n’ont pas, fort heureusement, le même potentiel de croissance que les ulves et qui se dessèchent plus qu’elles ne pourrissent quand elles s’échouent. Elles ne sont vraisemblablement pas les seules à profiter de ce nitrate agricole dans le milieu marin.

Chaque fois que vous arpentez aujourd’hui la Lieue de Grève, ouvrez grands les yeux ! Respirez et faites le plein d’iode marin ! Ne perdez pas une miette de cet exceptionnel moment de vie. Car demain, hélas ! nous ne sommes assurés de rien… Les marées vertes et leur bouillonnement d’hydrogène sulfuré rôdent. Même si elles ont plus de mal à reconstituer leurs stocks, parce qu’une grande partie du nitrate dans le milieu marin a été consommée par d’autres algues, qui peut croire qu’elles ont dit leur dernier mot ?

Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor le 3 août 2014

Note de la rédaction et pour plus d’information concernant ce sujet :

Algues Vertes. Plan de lutte en baie de Saint-Brieuc : quels résultats ?

Pour aller plus loin :

Notre article




Un voilier 100% autonome en énergie : Embarquement pour un tour du monde éco-responsable !

Eco-Sailing Project : Promouvoir la mobilité durable et la protection de la nature

Rêver d’un tour du monde en voilier est une chose. Quand celui-ci brave l’océan et s’articule sous la forme d’un projet écologique, l’exercice s’annonce déjà plus périlleux. À la découverte du monde s’ajoutent des compétences techniques et sportives, mais également de réelles convictions afin de réduire au maximum son impact sur l’environnement. C’est dans cette aventure humaine que se sont embarqués quatre amis. Après un test de cohabitation en avril 2013, l’équipe décide de réaliser son projet associatif Eco-Sailing Project, et de vivre un an et demi ensemble sur l’espace de 15m² qu’offre le voilier Amasia.

Première étape, une éco-rénovation efficace pour un navire qui date de 1978. De grands travaux pour ne pas rejeter une seule goutte d’énergie fossile et de gaz à effet de serre ont été nécessaires :


Un aperçu des matériaux qu’il a fallu intégrer pour rendre Amasia totalement autonome en énergies © Eco-Sailing Project

À l’éco-rénovation s’ajoutent la sensibilisation des publics et la préservation de l’environnement. En effet, Martin, Bérenger, Pierre et François tout juste diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieur, souhaitent favoriser la consommation de produits locaux, l’utilisation ou réutilisation de produits recyclables et d’autres éco-gestes sur le pont. Ils sont également partenaires avec deux écoles et un centre d’animation pour que la jeunesse puisse s’éveiller à l’écologie, avec un programme pédagogique qui intègrera les découvertes de la faune et de la flore des matelots. Dans cette logique, ils réaliseront également une web-série bimensuelle qui recensera leur parcours et une grande partie de leur aventure filmée.
« Au programme: navigation, voyage et découverte des lieux d’escale, leur faune et leur flore, rencontres avec des acteurs du développement durable, démocratisation de la navigation propre et des comportements permettant de préserver l’environnement. » peut-on lire sur leur site Internet.


Un Tour du monde où l’aventure sportive et humaine est placée sous le signe du développement durable © Eco-Sailing Project

Par ailleurs, des missions scientifiques les attendent pour l’étude des planctons, l’observation des écosystèmes, mais aussi des poses stratégiques de balises pour des études météorologiques, et un capteur intégré à la coque pour la collecte de données durant ce tour du globe (température et taux de salinité.) Des analyses de terrain que le Réseau International des Eco-explorateurs de la Mer collectera pour valoriser des espèces et des habitats naturels. Elles pourront être traitées par la suite par un laboratoire, un institut de recherche ou une université. C’est dans ce cadre que l’équipage s’exprime en affirmant qu’ils définissent « le développement durable comme un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Toutes les actions du Eco Sailing Project seront donc réalisées dans cette logique et nous les diffuserons le plus largement possible. »

Afin que leur projet voit le jour, il est possible de les soutenir avec un système de financement participatif, qui contribuera notamment au matériel vidéo (caméras étanches, objectif pour Reflex, cartes mémoires, disques durs tout terrain, sac étanche, anti-chocs), à un abonnement téléphone satellite, une pharmacie de bord et vaccins, une bonne assurance santé, la traversée du Canal de Panama, un GPS et des formations médicales pour deux des matelots avant le départ.
En participant, vous vous octroyez le droit à des contre-parties telles qu’un arbre planté, des trousses de toilettes et sacs en voile recyclée, le DVD de l’aventure, le livre de l’aventure ou encore des journées sur Amasia.


La sensibilisation à la protection de l’environnement est un axe majeur du projet de l’équipage
©
Eco-Sailing Project

Pour plus d’informations, rendez-vous sur :

Site Internet : www.ecosailingproject.com

Page FacebookEco Sailing Project

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/eco-sailing-project-voilier-zero-emission-autour-du-monde
 

 




La Taupinais, un écocentre aux portes de Rennes

Un peu à l’écart de la ville de Rennes, à côté des étangs d’Apigné, au bout d’un chemin entouré d’arbres, se trouve un site dédié à la sensibilisation à l’éco-citoyenneté et au développement durable. Il s’agit de l’Ecocentre de la Taupinais, établi depuis plus de 10 ans dans une ancienne ferme rénovée. « A l’écocentre, on travaille autour de l’environnement au sens large : jardinage, compostage, protection de la faune, de la flore, de l’eau, des milieux aquatiques… » détaille Yves Marais, directeur de l’écocentre, qui arrive tout juste à vélo et rejoint son bureau situé dans un bâtiment de la ferme. Le lieu, où cinq salariés municipaux travaillent, accueille des enfants en temps scolaires et en loisirs. « c’est un équipement de la ville de Rennes, qui sert de support pour les actions et animations des associations, comme Eau et Rivières de Bretagne, ou Bretagne Vivante par exemple », explique le directeur. Les écoles et les centres de loisirs viennent également travailler autour de projets spécifiques. Les bâtiments se veulent également être un exemple d’éco-construction : isolation en lin et en chanvre, chauffage au bois plaquette, eau sanitaire chauffée grâce à l’énergie solaire, utilisation de l’eau du puits, récupération d’eau de pluie, logement de fonction construit en terre… Des cavités ont été également aménagées dans les murs pour accueillir des oiseaux, et des arbres à insectes ont été installés.

 

Le logement de fonction de l’écocentre a été réalisé en terre. © MEG_BDS

 

 

 

 

 

Ruche, potager, et animaux de la ferme

 

Jouxtant le bâtiment principal, un autre bâtiment en pierre attire le regard. Il s’agit d’une petite grange où sont regroupés les animaux de la ferme : cochon, lapins, poules, chèvres… Derrière, direction l’un des jardins. « Nous en avons deux, explique Yves Marais. « L’un est en carré, et l’on y pratique la rotation des cultures. Le deuxième est plus expérimental, on y teste diverses techniques de jardinage, dont la culture en lasagnes par exemple (ndlr : en plusieurs couches successives) ». Effectivement, en pénétrant dans le jardin, on aperçoit divers ustensiles et objets (passoires, casseroles, tonneaux, brouette, bouteilles…), détournés en jardinière. « L’idée est de montrer à tout un chacun que l’on peut faire un potager très facilement ! », commente le directeur. Un peu plus loin sur la gauche se trouve une petite cabane en bois. C’est le siège de la ruche. « Nous avons aménagé l’ensemble de façon à ce que la ruche soit derrière une surface vitrée. Cela permet de découvrir le monde des abeilles et d’évoquer l’importance des insectes pollinisateurs, en toute sécurité et sans déranger les insectes », raconte Yves. L’écocentre a d’ailleurs fêté ses 10 ans l’année dernière lors d’une « journée sur l’herbe », avec des ateliers jardinage proposés par des associations locales comme par exemple « Vers le jardin ». La journée a été reconduite cette année, avec des animations autour de la construction de nichoirs, d’arbres à insectes… et du jardin ludique et pédagogique « Grain’ Storming » des artistes Stéphane et Luc Leguérinel. Le prochain rendez-vous est fixé au vendredi 27 juin, jour de l’inauguration du centième refuge pour chauve-souris au sein de l’écocentre, avec le Groupement Mamalogique Breton (GMB) !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exemples de réalisation dans le potager de l’écocentre.

 

 




Un éco-gîte dans la réserve naturelle Paule Lapicque : Lieu de sensibilisation pour protéger une biodiversité riche !

Bretagne Vivante : Un salarié et des bénévoles au service de la réserve naturelle

 
 
 
 
 
 
 

 

L’arrivée se fait en hauteur avec une vue imprenable sur une mer calme, bordée d’espaces verdoyants dans la baie de Launay. L’indication « Réserve Naturelle de Bretagne Vivante » présente le lieu que Paule Lapicque a entretenu corps et âme de son vivant, en compagnie d’un maraîcher biologique.
Cette réserve abrite en premier lieu un des bâtiments réhabilité en éco-gîte, qui comprend : l’utilisation des énergies renouvelables avec un panneau solaire pour un chauffage solaire et bois, des toilettes sèches, des matériaux écologiques avec des enduits intérieurs en terre, en lin, en chanvre, en chaux, en paille, et une isolation en laine de mouton. Un éco-gîte qui a nécessité un travail avec les mains de volontaires pendant des chantiers natures notamment. Un confort respectueux de l’environnement et de la santé que l’air marin veille à contribuer, et où peuvent être accueillies 6 personnes désormais.

 


Les bénévoles s’attaquent aux enduits de terres de l’éco-gîte et organisent des réunions en plein air. (c) BV
 

En descendant vers le jardin pédagogique, on peut apercevoir les 2 filtres et un tuyau de drainage longeant la pente pour le traitement des eaux usagées domestiques par phytoépuration. La diversité du jardin est étonnante, et comprend des techniques utilisées en agroécologie et en permaculture avec des techniques de paillages par exemple.
En poursuivant la marche, on peut apercevoir plusieurs friches, dont le maintien a été essentiel pour loger un patrimoine aux multiples êtres vivants. Une biodiversité enrichie qui s’illustre avec les inventaires naturalistes des amphibiens, des oiseaux, des insectes et des espèces botaniques, où ont été recensées : 40 espèces d’oiseaux nicheurs, 13 espèces de mammifères, 214 espèces de plantes à fleurs, 63 espèces de lichens, 13 espèces de mollusques, 31 espèces de papillons de jour, 75 espèces de papillons nocturnes. Les actions de Bretagne Vivante concernant la gestion des espaces naturels semblent donc avoir portées leurs fruits. « Après 3 ans de réouverture d’une des parcelles de 2 hectares, on est passé d’une vingtaine à une centaine d’espèces différentes », explique ainsi Jean-Yves Jalaber, conservateur bénévole du site. On ne s’étonne donc pas de la nécessité d’un hôtel à insectes, bien moindre pour accueillir ces différentes espèces !
Les chèvres et les boucs font d’ailleurs partis du paysage, et participe à la gestion de l’espace : « Ce sont nos débroussailleuses écologiques ! » s’exclame Jean-Yves, « Une opération d’agropastoralisme a été mise en oeuvre par Natura 2000 pour réouvrir les fourrés, et en ce sens, réintroduire d’autres espèces pour encore plus de variétés. »

 


La phytoépuration : Nécessaire pour le traitement des eaux usagées. La chenille de Machaon compte parmi les variétés d’espèces de la biodiversité environnente du site. (c) Bretagne Vivante

On termine la balade avec la visite de la maison de Novéric où résidait Paule Lapicque, avec une décoration de Land-Art murale accueillante. Mais la visite pourrait être poursuivie vers la Pointe de la Vierge Noire, pour découvrir les nombreuses autres parcelles végétales de la réserve. Vers cet horizon, Jean-Yves décrit que « Le long de la baie, on a géré les milieux naturels pour protéger les landes et les zones humides notamment. On vise à laisser les différents milieux de la réserve évoluer en autonomie, tout en surveillant si un « envahisseur » ne fait pas disparaître d’autres formes de vies. Nos suivis pluriannuels nous permettent de réadapter nos interventions si cela est nécessaire. »
Grâce à l’observation, aux nouvelles connaissances acquises, à la découverte des espèces vivantes de ces lieux de vies protégés, on peut se dire que le militantisme de « Paulette » a été porteur de sens pour la défense de la réserve qui porte aujourd’hui son nom. La mise en valeur des questions écologiques se définit grâce à un travail de sensibilisation avec le public, pour le respect et l’accompagnement d’une biodiversité fragile et diverse, dont l’être humain connaît encore si peu l’étendue…

La Maison d’accueil baptisée « Notéric », ancienne demeure de Paule Lapicque, où du Land-Art mural a été réalisé par les bénévoles… (c) Marion Moureau

 

Paule Lapicque : Protectrice de la nature avant l’heure
 

 

1955. Après avoir vécu une partie de sa vie en Indochine, Paule Lapicque rentre en France, et vit dans la maison baptisée « Notéric » que son père lui lègue à sa mort avec 2 autres bâtiments dans le domaine de
11 hectares de terres agricoles, de landes, de bois, de fourrés, de marais, d’estran, dont 2,5 hectares de terres cultivables.
1970. Des vagues de constructions pour les estivants gagnent la baie de Launay. Alors que la société de consommation est en pleine expansion, Paule Lapicque, elle, refuse le gaspillage qui en découle, et préfère protéger la richesse des milieux naturels qui l’entoure. Elle se passionne pour l’agriculture biologique, dont elle cherchera à appliquer les principes sans produits chimiques sur les 2,5ha de parcelles cultivables avec un maraîcher biologique, et adhère à la « Société Nationale de Protection de la Nature » avec qui elle réfléchira à la création de la réserve naturelle de la baie : « Les gens la prenait pour une folle » se souvient Jean-Yves Jalaber, conservateur bénévole du site naturel protégé.

1990. Sensibilisée par le message de « Simplicité Volontaire » de Pierre Rabhi, elle suivra son travail de près. Elle contribue également à la construction de la Biocoop « Lun & Sol » de Paimpol, moralement et financièrement. Puis, elle effectuera ses dispositions testamentaires en précisant léguer ses onze hectares de milieux protégés et trois bâtiments (un hangar, la maison Notéric et l’écologîte) à l’association Bretagne Vivante, non sans conditions : étudier les écosystèmes de la réserve naturelle, agir pour la préservation de ces milieux, sensibiliser le public aux questions écologiques.

2001. Pionnière dans la défense de l’écologie, Paule Lapicque décède à 92 ans le 8 octobre.

2004. La réserve « Paule Lapicque », située au nord-ouest de la baie de Launay, est gérée par l’association Bretagne Vivante

 

 

En savoir plus :

Réserve Paule Lapicque
Traou Roué
22620 Ploubazlannec
02 96 20 06 02
06 79 80 77 73

www.bretagne-vivante.org
www.gite-paule-lapicque.fr