1

Les arbres remarquables à l’honneur à la MCE de Rennes

386. C’est le nombre actuel d’arbres remarquables dans la région Bretagne. Mais qu’entend-on par « arbre remarquable » ? « C’est un arbre qui présente des caractéristiques particulières en terme d’âge, de taille, de circonférence, d’histoire, et de singularité », explique Jacqueline Le Vacon, chargée de mission environnement à la Maison de la Consommation et de l’Environnement de Rennes. Ceux-ci sont désormais tous identifiés et répertoriés, grâce à un long recensement participatif démarré en 2007. L’opération, baptisée « Arbres remarquables en Bretagne », a été coordonnée par la MCE, en coopération avec différentes associations (Bretagne Vivante, CPIE Forêt de Brocéliande, Gallo’Tonic et Vivarmor) sur les quatre départements. « Une centaine de bénévoles ont également répondu présents », précise Jacqueline Le Vacon. « Des bénévoles sans qui le travail de fourmi de recensement et de vérification sur le terrain n’aurait pas pu être fait », poursuit-elle. De fil en aiguille, c’est ainsi pas moins de 2000 fiches qui ont été récoltées. Un comité d’homologation a alors travaillé dans chaque département, pour déterminer parmi toutes ces fiches quels sont les arbres pouvant être considérés comme « remarquables ».

 

Formation, exposition, conférence et livre

 

Le projet, s’il est terminé, continue cependant de vivre. La MCE assure une veille sur la base de données des arbres, qui, pour certains, disparaissent malheureusement au cours des années. Un site web présentant le projet et recensant les arbres a été créé, de même que plusieurs outils pour sensibiliser le public. « Un kit pédagogique a été inventé, qui permet aux animateurs, bénévoles, enseignants, d’aller sur le terrain pour observer les arbres et faire des activités autour de ce thème », développe Jacqueline Le Vacon. Une exposition, dupliquée en 4 exemplaires (un par département) a aussi été mise au point, avec des photos de quelques arbres remarquables de Bretagne. Elle sera présentée du 20 novembre au 20 janvier à la Maison de la Consommation et de l’Environnement de Rennes. A noter aussi, une formation destinée aux animateurs pour apprendre à « remarquer les arbres », le 20 novembre à l’éco-centre de la Taupinais. Le samedi 22 novembre aura lieu une conférence avec Georges Feterman, président de l’association françaises Arbres (Arbres remarquables : bilan, recherche, etudes et sauvegarde). « Et un livre qui sortira au printemps 2015 », indique Jacqueline Le Vacon.

 

 

Plus d’infos

http://www.arbres-remarquables-bretagne.org




En hommage à Rémi Fraisse, jeune naturaliste mort pour ses idées au Testet

« C’est avec une intense émotion et la plus grande tristesse que nous avons appris la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, dimanche, en marge de la manifestation citoyenne organisée à Sivens, dans le Tarn, contre le projet de barrage, à laquelle de nombreux militants du mouvement FNE participaient. Rémi était un jeune bénévole investi au sein de Nature Midi-Pyrénées, association affilée à FNE Midi-Pyrénées et France Nature Environnement. Actif au sein du groupe botanique de NMP, il suivait la flore protégée en Haute-Garonne où il assurait la coordination du suivi de la Renoncule à feuille d’ophioglosse.

Jérôme Calas, président de Nature Midi-Pyrénées : « Nous sommes sous le choc de la disparition de ce jeune bénévole passionné. Nous adressons nos condoléances et un message de soutien à sa famille et à ses proches. Nous avons toujours condamné toutes les violences qui entouraient la contestation au projet de ce barrage, les circonstances nous obligent à les condamner encore plus fermement aujourd’hui. Il est nécessaire de retrouver la sérénité, ne serait-ce que pour la mémoire de Rémi. »

Thierry de Noblens, président de FNE Midi-Pyrénées : « C’est un moment très dur pour notre mouvement, qui a souhaité montrer son engagement dans ce combat par une présence forte samedi dernier à Sivens. Nous ne pouvons que rendre hommage à ce jeune homme mobilisé contre ce projet, pour le respect de la flore et des espaces naturels de Midi-Pyrénées. Nous sommes consternés par la mort prématurée de ce jeune bénévole, nous condamnons les violences qui entourent la lutte contre ce projet inutile et l’acharnement des forces de police depuis le 1er septembre, nous espérons que cette escalade cessera au plus vite. »

Denez L’Hostis, président de France Nature Environnement : « Nos pensées vont d’abord à la famille de Rémi, à ses proches et ses amis de Nature Midi-Pyrénées. Nous nous associons à leur peine. Pacifistes par nature, nous condamnons fermement toute forme de violence : nul ne devrait mourir parce qu’il s’oppose à un projet insensé. C’est un jour de deuil pour le mouvement écologiste français et pour FNE. La responsabilité des pouvoirs publics et de l’Etat est engagée. »

 

« En France, en cas d’action illégale, mieux vaut être un paysan porté par un syndicat majoritaire. »

Christian Losson, parmi d’autres,  ne mâche pas ses mots dans Libération. Quelques morceaux choisis de son article intitulé « Face à la répression, les alters ne sont pas égaux » :

« Pourquoi la tension croissante autour de projets dits «inutiles» s’est-elle accentuée pour aboutir à un drame évitable ? Que cristallisent et racontent ces luttes ? «On est dans une société qui ne sait pas discuter démocratiquement face à ceux qui s’y opposent légitimement», dit Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’homme. Une société qui, selon lui, aurait «du mal à débattre de son développement avec un gouvernement» qui n’aurait «pas de projet politique» et replierait «son action sur la défense de l’ordre établi».

Un pays où l’on poserait les bases d’un Grenelle de l’environnement, où l’on consulterait sur la transition énergétique. Mais qui stigmatiserait «des forces qui proposent des alternatives plus respectueuses de l’environnement». Comme celles qui refuseraient le bétonnage de pistes pour un aéroport jugé archaïque (Notre-Dame-des-Landes, NDDL) ; la construction d’un barrage pour irriguer du maïs dans une zone en stress hydrique (Sivens) ; ou l’essor de l’agrobusiness animal (la «Ferme des 1 000 vaches»). Un pays qui, en revanche, cède aux transporteurs routiers sur l’écotaxe, laisse impunis des bonnets rouges qui ont incendié un hôtel des impôts à Morlaix, ou regarde, comme ce mardi, des éleveurs déverser du fumier devant la préfecture de Charleville-Mézières (Ardennes).


«On peut parler de criminalisation différentielle des mouvements sociaux, disait, le 7 novembre 2013 à Libération, Jérôme Pélisse, sociologue et coauteur de La lutte continue ? C’est une tradition en France : les agriculteurs qui dégradent des locaux de l’Etat bénéficient d’une réponse judiciaire plus rare et plus tolérante que les syndicalistes ouvriers.» Comme les Conti de Compiègne en 2009 ou les opposants aux «projets inutiles» made in France dont certains ont écopé de plusieurs mois de prison ferme.


«Destructeur». Deux poids, deux mesures ? «D’évidence, assure Pierre Tartakowsky. Il y a un sentiment étrange de voir l’Etat céder face à des mouvements régressifs et répressifs qui défendent des intérêts particuliers quand, de l’autre, il donne l’impression de renoncer à un vrai débat public face à des citoyens qui s’interrogent sur la conduite de politiques publiques, et plaident pour une prise en compte de l’intérêt général. C’est destructeur !» Mieux vaut donc, en cas de recours à l’action violente, être un paysan porté par un syndicat majoritaire, et «dont le modèle court à sa perte», selon Yannick Jadot, eurodéputé EE-LV. «C’est sûr : quand un abribus est incendié en banlieue, on demande la déchéance de la nationalité ; quand on défend une lutte environnementale, on est assimilé à des anarcho-violents-terroristes, poursuit l’élu écologiste. Les bonnets rouges engendrent, eux, de la compassion et beaucoup d’impunité.» Pour lui, pas de nuance possible : «On cherche toujours à disqualifier un combat quand il porte sur des valeurs d’avenir, comme c’est le cas à Sivens, à NDDL ou à la Ferme des 1 000 vaches.» En revanche, «quand il s’agit de préserver le monde d’hier, les collusions entre les intérêts productivistes et politiques donnent le sentiment de jouer à plein». Ce qui a abouti dans le Tarn, dit Jadot, à «l’accélération des travaux de déboisement pour faire oublier l’absu
rdité du projet et la création d’un climat de tension permanent avec les forces de l’ordre».


Sociologue et rédacteur en chef de la revue Mouvements, Nicolas Haeringer s’interroge sur le principe qui «consiste à faire porter le débat sur la violence des manifestants plutôt que sur les raisons qui ont poussé» des milliers des personnes à se mobiliser «contre les projets imposés». Si l’intervention des autorités a créé un trouble à l’ordre public plus important que celui auquel elle était censée répondre, c’est que l’Etat «a peur non pas de « l’insurrection qui vient » mais de l’expérimentation qui vient (…). »

Ce qui est arrivé dans le Tarn aurait pu se produire partout ailleurs

Hier soir, les « opposants aux grands projets inutiles » ont appelé à un rassemblement à Pontivy devant la sous-préfecture en soutien à la famille de Rémi Fraisse. Pour les opposants « Ce qui est arrivé est dans la continuité de la réponse de type militaire, employée ces dernières années par les pouvoirs publics, face aux protestations concernant ce type de grands projets inutiles, dans une optique toujours plus marquée de criminalisation de toute forme de contestation. En tant qu’opposants à d’autres grands projets inutiles (aéroport Notre-Dame-des-Landes, projet d’exploration minière en Centre Bretagne), nous sommes tous conscients que ce qui est arrivé dans le Tarn aurait pu se produire partout ailleurs. Nous souhaitons nous associer à la peine de la famille de Rémy Fraisse, marquer notre solidarité avec les opposants du Testet, et exprimer un raz-le-bol de cette forme de radicalisation de la violence d’Etat. ».
 

Plus d’infos :

http://www.liberation.fr/societe/2014/10/28/face-a-la-repression-les-alters-ne-sont-pas-egaux_1131484

Sivens : la lettre ouverte des associations à Manuel Valls:

http://www.fne.asso.fr/fr/sivens-la-lettre-ouverte-des-associations-a-manuel-valls.html?cmp_id=33&news_id=13906&vID=916

Après Sivens, leur silence et notre écœurement :

http://blogs.mediapart.fr/blog/mickael-marie/281014/apres-sivens-leur-silence-et-notre-ecoeurement

Dossier complet sur la bataille pour sauver la zone humide du Testet : http://www.reporterre.net/spip.php?article6247

 




L’eau au cœur des rencontres du Reeb

En quoi consiste le Reeb ?

 

Le Reeb est le réseau de l’éducation de l’environnement en Bretagne, qui fédère les acteurs du secteur dans la région. L’idée est née en 1991, lors des premières rencontres régionales, à l’initiative de structures comme l’Ubapar et Jeunesse et Sport, sur les questions d’animation nature et éducation à l’environnement. Le réseau en tant qu’association a été créé en 1992, dans la mouvance de ce qui se faisait déjà dans d’autres régions. Aujourd’hui, le réseau rassemble 120 structures et une trentaine d’adhérents individuels. Parmi les structures, on trouve 90 associations. Les autres sont essentiellement des collectivités locales, de par les maisons de la nature ou maisons du littoral, ou alors des collectivités qui adhèrent via leur service déchets. Il y a également quelques établissements scolaires qui adhèrent, ceux qui ont un BTS Gestion et Protection de la Nature par exemple.

 

 

 
Quel est l’objectif des rencontres qui sont organisées mercredi et jeudi ? Et pourquoi avoir retenu le thème de l’eau ?

 

Les rencontres existent depuis le début. Dans les activités que nous proposons, nous distinguons les temps de formation, et les rencontres. Celles-ci permettent à tous ceux qui font de l’éducation à l’environnement en Bretagne de se retrouver et d’échanger sur les différentes actions menées par chacun sur le territoire.

Cette année, nous avons retenu le thème de l’eau car cela faisait quelques années qu’il n’avait pas été au cœur des rencontres. De plus, c’était également une demande de la part d’adhérents, suite à la journée régionale que nous avions organisée en 2013 sur la consultation publique sur l’eau. L’eau reste un thème phare pour nos adhérents. Beaucoup de sujets s’y réfèrent, comme par exemple la sensibilisation du public. C’est un thème qui est assez large, non restrictif.

 

 
Quel est le programme de ces deux journées ?

 

Il y aura mercredi matin un forum durant lequel des associations ou structures présenteront leurs différents outils et actions : la malle Gaspido pour Eau et Rivières de Bretagne, les dispositifs de sciences participatives Ecoflux ou Phénomer, la caravane « la main verte » du Réseau d’Education à l’Environnement du Pays de Fougères, des expositions avec le CPIE Morlaix-Trégor. L’après-midi, une dizaine d’ « ateliers témoignages » seront organisés, durant lesquels des structures viendront présenter des projets sur lesquelles elles travaillent, sur les thèmes de la qualité de l’eau, de la ressource en eau, de la gouvernance, des liens entre santé et eau…

En fin d’après-midi, Jean Simmoneaux, enseignant-chercheur en éducation à l’environnement, viendra évoquer lors d’une conférence les « Questions Socialement Vives » (QSV) dont l’eau fait partie.

Le jeudi débutera par une conférence de Marie Romanens, éco-psychologue, contributrice à la revue « nature humaine », sur le thème « Pourquoi alors que nous connaissons la gravité de la crise écologique et les actions à réaliser, agissons-nous et changeons-nous toujours aussi peu ? ». Elle sera suivie d’ateliers pratiques durant lesquels des animations ou des outils pédagogiques seront présentés, avant un temps de synthèse pour clôturer ces rencontres, où nous essaierons de dégager des pistes d’action pour le futur.

 

Tout le programme et toutes les informations sur le site du Reeb : http://www.reeb.asso.fr

 

 

                                                    




Un chantier pour la biodiversité dans les carrières

Depuis 10 ans, l’Unicem (l’Union nationale des industries et des matériaux de construction) a mis en place une « charte environnement ». « Elle s’adresse aux exploitants de carrières et aux entreprises de recyclage de matériaux, et a pour but de progresser dans la gestion environnementale des sites », explique Sylvie Lebreton, présidente du Comité Régional de la Charte environnement des industries de carrières. Les entreprises adhérentes s’engagent alors à appliquer un socle commun de bonnes pratiques sur tous leurs sites afin d’améliorer leurs pratiques industrielles et ainsi maitriser leur impact sur l’environnement. « Un référentiel de progrès environnemental a été mis en place, avec quatre étapes, formant ainsi « un chemin de progrès », précise Sylvie Lebreton. L’étape 4 représente le meilleur niveau de performance environnementale. Un cabinet-conseil indépendant aide les industriels à se positionner et l’accompagne tout au long de sa progression. En Bretagne aujourd’hui, ce sont ainsi 49 sites qui adhèrent à la charte, soit « 50% de la production régionale », estime Sylvie Lebreton.

 

Etrepage et rebouchage de drains dans les landes du Cragou

 

Pour fêter les 10 ans de l’instauration de la charte, le comié régional a décidé de marquer le coup en organisant des actions de solidarité de type « chantiers nature ». Après un premier chantier en avril en Ille-Et-Vilaine, un deuxième a été organisé vendredi dans le Finistère, sur le site de la réserve naturelle du Cragou-Vergam. Un travail en coopération avec l’association Bretagne Vivante, qui gère la réserve, classée « Espace remarquable de Bretagne » et « Réserve naturelle régionale ». « Une première coopération avait eu lieu en 2010 entre les deux structures », rappelle Sylvie Lebreton. « L’Unicem nous avait alors sollicité pour animer des formations autour de la biodiversité dans les carrières. Après nous avoir contacté pour ce nouveau projet commun, il m’a semblé intéressant de faire le lien avec les réserves naturelles que nous gérons en Bretagne en y accueillant des carriers et ainsi leur faire partager des techniques de gestions appropriées aux écosystèmes rencontrés», explique quant à lui Bruno Ferré, référent « carrières » pour Bretagne Vivante-SEPNB.

 

Sur le site des landes du Cragou-Vergam, le chantier de vendredi, qui a duré une journée, a consisté en un « étrepage », c’est à dire un décapage des couches de végétation superficielles pour permettre aux plantes pionnières et patrimoniales de s’installer, ainsi qu’à un « bouchage » de drains afin de restaurer le niveau d’eau et les écosystèmes de zones humides et herbeuses. Une trentaine de personnes, bénévoles et salariées de Bretagne Vivante-SEPNB, mais aussi salariées des carrières et des représentants institutionnels, ont participé à l’opération. « L’intérêt est de montrer des techniques de génie écologique qui ne sont pas compliquées à mettre en place, et éventuellement utilisables dans des carrières pour préserver la biodiversité. », explique Bruno Ferré, qui observe par ailleurs que « le partenariat mis en place commence à porter ses fruits. La notion de biodiversité commence à être prise en compte et comprise. Nous sommes conscients qu’il s’agit de  sites économiques, mais cela n’empêche pas que la biodiversité soit préservée. C’est cela qui est intéressant dans la démarche ».

Un partenariat qui est amené à perdurer, puisque l’association travaille également sur différents projets tels que des inventaires faune et flore, la réhabilitation de sites propices à la biodiversité et l’encadrement de nouvelles formations, notamment sur les espèces invasives dans les carrières.

 

Plus d’infos

http://www.charte.unicem.fr/

http://www.bretagne-vivante.org/

 

 

                                                    

 




L’algue, l’or vert de la Bretagne ? Encore faut-il que l’or dure !

A 1 ou 2% d’algues dans la boisson, cela reste quand même anecdotique et de l’aveu même de ces entrepreneurs, si on allait au-delà, cela ne serait pas buvable. En d’autres termes, le produit trop fortement dosé serait dégueulasse. Du coup, on ne voit pas l’intérêt autre que marketing (ça va avec les spa, la thalasso, etc.…)

On aurait pu s’arrêter là si un autre article n’avait pas aussi attiré mon attention : Algues. L’or vert de la Bretagne

 

Ah oui ! C’est vrai, comment aurais-je pu oublier que les algues en Bretagne, c’est aussi les « algues vertes » et que celles-ci sont une vraie malédiction pour le tourisme local et accessoirement aussi pour les riverains. Mais que nenni, grâce au projet ULVANS : « Première mondiale » à Plouénan

L’ulve est peut-être devenue une bénédiction pour la Bretagne. Je dis peut-être car il semblerait que l’usine en question rencontre quelques difficultés à s’approvisionner (un comble !) mais aussi à transformer cette « manne » en produits négociables. Mais soyons indulgent ! Il s’agit d’une « première mondiale » et comme toute expérimentation, elle peut connaître des ratées.

Mais au fait, puisque l’article du Télégramme en date du 15 septembre 2014  fait référence à une manifestation qui s’appelle Breizh Algae Tour (curieux nom, mélange latino-celto-britannique) de quoi s’agit-il. Manifestement il s’agit d’un grand raout universitaro-industriel où on retrouve à la manœuvre une entreprise, OLMIX, dont il était déjà question dans le projet ULVANS Conférences EN DIRECT le 15 Septembre à www.breizhalgae.fr : Les algues et la nutrition : une nouvelle approche de la santé

Mais là c’est du sérieux. On est loin de nos « smoothies à l’iode » de tout à l’heure. On parle de quelque chose de bon pour nous, notre santé ! Voici donc une démarche vertueuse. Voici un produit qui vient de la mer et qui est donc aussi sain que la mer peut être restée saine et qui va contribuer à améliorer la santé de nos contemporains et des générations futures. En quelque sorte, il s’agit là d’une démarche vertueuse, très « développement durable ». C’est sûrement vrai, puisque même les amis de Pierre Rabhi, les « Colibris » en parlent de manière plutôt neutre. Bon pour la santé, bon pour l’économie, mais est-ce bon pour l’environnement ? Voire. En effet, puisque OLMIX est en train de devenir un « géant de la filière des algues » regardons d’un peu près ce qui se passe de leur côté.

Et bien justement du côté d’Olmix, on se développe géographiquement. Oh ! Certes, on ne va pas bien loin puisque qu’on quitte la Bretagne pour aller en Vendée : Innovation. Le géant de l’algue Olmix bientôt en Vendée

 

Et ce qu’on lit là n’est peut-être pas fait pour rassurer. En effet que disent les élus vendéens, si ce n’est qu’ils sont prêts à parier sur un développement à grande échelle de cette collecte d’algues rouges. Certes les gisements sont importants mais ils ne sont peut-être pas intarissables. Ce serait contradictoire avec l’idée même de développement durable puisque justement ce modèle ne pourrait pas durer et ce n’est pas une vue de l’esprit. En effet tant qu’à parler d’algues rouges, on pourrait aussi parler d’une autre algue rouge qui a fait et fait encore la fortune d’un pays, le Maroc, mais il convient de rappeler les infortunes de cette algue :

Au Maroc, le combat pour la survie de «l’or rouge» de l’agar-agar

 

Notez bien qu’on en est arrivé là avec des gens qui exploiter les gisements, à la seule force de leurs poumons alors qu’en Vendée on parle de quasi-chalutiers de 27 mètres de long. Il faudra beaucoup de discipline pour éviter de tuer les anses aux algues d’or

Bon alors, me direz-vous ? Que faire ? On ne peut quand même pas laisser passer une telle occasion de mettre sur le marché des produits bons pour la santé humaine et la santé animale.

Vous avez mille fois raisons. Reste donc l’alternative à la cueillette, qui s’appelle la culture. Et oui cultiver des algues comme on cultive du fourrage. Et oui, justement « comme on cultive du fourrage » et c’est là que s’ouvre un nouveau débat sur « quelle aquaculture ? » comme il y a un débat sur « quelle agriculture ? »

Or justement un projet d’aquaculture d’algues a permis récemment de poser la question. Cela se passe sur la côte Sud aux limites du Finistère et du Morbihan. Un collectif s’est mis en place pour s’opposer à ce projet avec surtout des arguments de conflits d’usage comme c’est souvent le cas dès qu’un projet se met en place sur le littoral. http://www.dailymotion.com/video/x21roaq_port-de-doelan-29-400-manifestants-contre-la-culture-d-algues_news

Comme le fait remarquer le seul commentaire sur cette vidéo, les arguments paraissent un peu faibles. Heureusement, des associations dont le sérieux n’est plus à remettre en doute sont intervenues sur ce dossier http://bretagnevivante-quimperle.over-blog.com/article-cultures-d-algues-a-doelan-position-de-bv-et-erb-123900111.html

Ce n’est pas l’activité en elle-même qui est en cause, c’est la taille du projet qui est en cause et son impact possible sur l’environnement immédiat. Ce qui est en cause, c’est l’immaturité, au sens premier du terme, de projets de ce type. Ce qui est en cause, c’est l’absence de vision à long terme.

En d’autres termes qu’il s’agisse de collecte ou de culture, ce qu’il faut éviter, c’est de tuer la poule aux œufs d’or. Pour que la filière prospère, il faut que l’or dure !

Le débat sur les aquacultures en Bretagne ne fait que commencer, mais il faudra le mener vite et bien avant de s’y lancer à grande échelle.




Plantes invasives : Dans le bassin du Couesnon comme ailleurs, une lutte collective s’impose

Les renouées asiatiques, implantées depuis 70 ans dans le bassin, sont les premières espèces végétales invasives. D’abord plantées pour des questions ornementales, elles se sont disséminées par la suite, envahissant cours d’eau, bords de routes et cultures. Depuis une dizaine d’années la situation devient problématique, notamment pour l’activité humaine. Les agriculteurs ont lancé l’alerte suite aux ravages causés par ces plantes sur les récoltes.

Le syndicat du SAGE Couesnon, avec la collaboration des communautés de communes et des syndicats des rivières, a entrepris en juin un inventaire exhaustif des plantes invasives dans le bassin. Objectif : faire le point précisément sur la situation pour prendre les mesures nécessaires. La démarche a été collective. Les communautés de communes se sont occupées de la partie terrestre, que le syndicat du SAGE a complétée et les syndicats des rivières se sont occupés de l’inventaire des cours d’eau. La population a aussi été appelée à contribution. Une lettre d’informations sur les plantes du bassin a été publiée et un atlas a été mis à disposition dans les mairies pour répertorier les foyers de plantes invasives. Malgré ces efforts, la participation a été plutôt faible, avec seulement quelques dizaines d’appels des citoyens au syndicat.

Un travail de longue haleine qui s’annonce

Les renouées sont présentes tant sur les bords de routes que sur les cours d’eau. La balsamine de l’Himalaya, quant à elle, est très présente sur les cours d’eau. Des foyers de Berce du Caucase et d’Elodées du Canada sont aussi présents sur le territoire. Au total, neuf espèces ont été repérées jusqu’ici, l’inventaire n’étant pas terminé.

Suite aux résultats, un plan d’action sera établi pour endiguer la situation. L’entretien des bords de route relève de la compétence des communautés de communes. Les syndicats des rivières s’occuperont des cours d’eau, sous la direction du syndicat du SAGE. La tâche ne se présente pas des plus simples. « L’arrachage s’avère très difficile, notamment pour les renouées asiatiques dont l’enracinement est profond », explique Sylvie Leroy, coordinatrice du Syndicat. C’est pourquoi des expérimentations sont en cours pour éradiquer les renouées et les balsamines. Par exemple, un bâchage a été installé sur des parcelles, accompagné de plantations de saules, pour empêcher la repousse. A défaut de pouvoir arracher les envahisseuses, un fauchage successif a été réalisé toutes les deux semaines de juin à août. Cependant, même après éradication totale des plantes, un suivi de l’évolution pendant plusieurs années serait nécessaire, du fait des stocks de graines présents sur le territoire. « Pour que la situation change, il est impératif de se concentrer sur un travail de prévention, reprend la coordinatrice. La plupart des espèces implantées sont ornementales. Elles se sont disséminées par la négligence des populations. »

Un phénomène naturel, amplifié par l’activité humaine

Une espèce est dite invasive, selon l’observatoire de la biodiversité et du patrimoine naturel en Bretagne, si elle réunit trois conditions. L’espèce doit être introduite sur un territoire qui se situe hors de son aire de répartition naturelle ; elle doit se multiplier sur ce territoire sans intervention de l’homme en formant une population pérenne et doit constituer un agent de perturbation pour les activités humaines ou être nuisible à la biodiversité. L’espèce invasive est donc introduite, envahissante et perturbatrice.

L’invasion d’un territoire nouveau par ces espèces, dite invasion biologique, est en premier lieu un phénomène naturel. Toute espèce, en compétition face aux autres dans la lutte pour sa survie, tend à accroître son territoire. L’espèce, implantée sur un nouveau territoire constitue une nouvelle population. L’absence de prédateurs et de pathogènes (maladies) sur cette nouvelle population, lui procure un avantage considérable dans la compétition naturelle biologique. Son développement nuit alors au développement d’autres espèces et devient un phénomène dit invasif. C’est bien ce qui s’est produit dans le bassin du Couesnon : les plantes, introduites en petit nombre pour leur qualité ornementale, ont fini par envahir des zones entières au détriment des autochtones, pourtant implantées depuis des siècles.

Il existe plusieurs types d’invasions biologiques. Elle peut être spontanée, c’est à dire que l’espèce s’est implantée naturellement, au cours du temps (subspontanée si les aménagements humains ont contribué à son expansion). Elle peut être aussi d’origine anthropique, s’est à dire implantée par l’homme, de façon volontaire ou fortuite. Ce second type d’invasion s’est amplifié avec la croissance de l’activité humaine, notamment depuis le XVIIème siècle avec le développement de la navigation et des grandes routes commerciales. Si les premières invasions ont eu des effets relativement limités sur les milieux d’accueil, leur augmentation croissante au cours des dernières décennies, due en majeur partie à la mondialisation, n’a pas permis aux écosystèmes de s’adapter.

Des projets législatifs pour endiguer un phénomène trop coûteux

Depuis 2000, la législation tente d’encadrer les manifestations d’invasion biologique. L’article L411-3 du code de l’environnement, entré en vigueur le 21 septembre 2000, interdit l’introduction dans le milieu naturel de tout spécimen d’espèces non indigènes au territoire d’introduction, si celles-ci ne sont pas cultivées ou domestiquées. Les modifications du 24 février 2005, du 14 juillet 2010 et du 1er septembre 2013 apportent des précisions, notamment des listes établies par arrêté ministériel. Depuis le 2 mai 2007, un arrêté du ministère de l’agriculture et de la pêche et du ministère de l’écologie et du développement durable, interdit la commercialisation, l’utilisation et l’introduction dans le milieu naturel de deux espèces de Jussie,  Ludwigia grandiflora et Ludwigia peploides. L’Union Européenne s’est aussi penché sur la question en adoptant le 16 avril 2014, un projet de loi visant à lister les espèces envahissantes et interdire leur commercialisation, utilisation et propagation.

Actuellement, le coût de la lutte contre les espèces invasives en Europe est estimé à 12 milliards d’euros. Le département de l’Ille et vilaine dépense 2 millions d’euros par an pour éliminer les Jussies. Des coûts qui pourraient être évités, à l’avenir, par un effort de responsabilité et de vigilance de la part de chacun.