L’idée sortie. Les APIdays, journées de l’abeille, jusqu’au 18 juin

Du 16 au 18 juin, ce sont les APIdays. Ces journées nationales du programme Abeilles, sentinelles de l’environnement, sont organisées par l’union nationale de l’apiculture française. Cette année, le thème retenu est : « Découvrons les secrets de la nature : l’apiculteur, un naturaliste passionné à la croisée de plusieurs disciplines… »

Pendant trois jours, plus de 80 manifestations ont lieu partout en France. Au programme : récolte et dégustation de miel, ateliers pour les enfants, expositions, visites, découvertes de la flore…

Depuis 2005, des milliers de visiteurs partent, chaque année, à la découverte de l’abeille, insecte essentiel au maintien de la biodiversité et menacé d’extinction par l’utilisation massive d’insecticides dans l’agriculture productiviste.

En Bretagne, deux événements sont programmés. À Nantes (44), vendredi 17 juin, l’hôtel du département accueille l’apiculteur Loïc Leray. Dès 9h30 et jusqu’à 17h, il sera possible d’assister à des démonstrations d’extraction de miel, de participer à des ateliers de dégustation de miel et de fabrication de bougies et de découvrir l’abeille et la vie de la ruche grâce à une exposition.

À Ploemeur (56), Imerys Ceramics accueillera l’événement, sur le site des Kaolins de Bretagne, le samedi 18 juin, de 9h à 17h. Dégustations, ateliers et exposition seront animés par monsieur Le Thiec, apiculteur.

 

Plus d’infos :

www.abeillesentinelle.net

www.unaf-apiculture.info




Charte Jardiner au naturel, ça coule de source : « Faire baisser la vente de pesticides »

En quoi consiste la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source » ?

Il s’agit d’une charte signée entre les collectivités locales et les associations, d’une part, et les magasins type jardinerie, libre service agricole ou grande surface de bricolage d’autre part.

L’objectif est de faire baisser la vente de pesticides et de favoriser les alternatives écologiques, comme le paillis, des outils, du géotextile, des broyeurs, des composteurs…

 

Quels sont les engagements des différents signataires ?

Les collectivités et les associations fournissent aux magasins une liste d’articles à mettre en avant à la place des pesticides ainsi que des supports de communication pour alerter aux dangers des pesticides. On propose aussi des formations pour les vendeurs et on organise des actions de sensibilisation pour le grand public.

Les magasins s’engagent à informer leurs clients, à mettre en avant les alternatives aux pesticides mais surtout à orienter en priorité les clients vers les alternatives aux pesticides.

 

Combien de magasins ont signé la charte ?

En Bretagne, la première charte a été signée en 2005, à Rennes. À l’heure actuelle, il y en a 31 de signées sur le bassin rennais, ce qui représente la quasi-totalité des magasins locaux.

La charte a ensuite été reprise, en 2007 à Brest par exemple, et à partir de 2008, un peu partout en Bretagne. À l’heure actuelle, il y en a plein d’autres sur les territoires, pilotées par les collectivités.

 

Quels sont les effets de cette charte ?

La vente de pesticides aux particuliers a baissé de 7%, sans baisse du chiffre d’affaires pour les magasins.

L’engagement des magasins est vérifié tous les ans par un client mystère bénévole. On fait ensuite une évaluation avec le magasin pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas.

À partir du 1er janvier prochain, les pesticides ne seront plus en vente en libre service, ce qui devrait freiner l’achat. Et au 1er janvier 2019, la vente mais aussi l’utilisation seront interdites pour les particuliers. C’est une bonne nouvelle pour nous !

Et c’est le moment de passer au jardinage au naturel, qui n’est pas si compliqué que ça !

 

Plus d’infos :

www.jardineraunaturel.org

www.mce-info.org




10 ans du Jardin de Cocagne nantais. « Semer des graines, semer des légumes, semer l’avenir »

« C’est un grand jour. C’est vraiment incroyable… dix ans, je n’en reviens pas ! Il n’y avait rien sur ce site il y a dix ans, il a fallu tout construire. C’est toute l’histoire d’une création. », me dit la directrice du Jardin de Cocagne nantais avant de rejoindre la scène installée près de l’entrée. Un groupe d’adhérents et de jardiniers l’attend pour chanter une chanson de leur composition. Ils l’interprètent devant un public familial venu visiter et fêter ce lieu et ceux qui le font vivre. « Semer des graines, semer des légumes, semer l’avenir », entonnent-t-ils en chœur. Car c’est bien cela le cœur du Jardin.

 

L’après-midi est rythmé par diverses animations pour découvrir le projet social de l’association, mais aussi pour promouvoir une agriculture biologique de proximité. Petits et grands sont ravis par l’atelier cuisine, le concours de gâteau et la balade en calèche avec l’Attelage de la Maison Rouge. Une exposition « Pour vos amis biosceptiques » et la conférence-débat avec la co-présidente de l’association Terre de Lien1 sur le foncier agricole ont nourri les réflexions de chacun. Sur le marché installé sur le Jardin, les visiteurs ont pu rencontrer des producteurs locaux. Ils

participent à l’année à garnir d’autres denrées bio les paniers de légumes distribués par l‘association. Méli-Mélo, un atelier d’insertion en préparation culinaire qui a développé une activité de traiteur sur l’agglomération nantaise était également présent. Et d’autres encore… On découvre tout un réseau et toute une dynamique économique et sociale sur ce territoire que racontent aussi les jardiniers et adhérents du Jardin.

 

« Ce sont toutes les expériences que tu prends »

 

Des visites groupées du Jardin sont également proposées. Nos guides sont les jardiniers. Ce sont des hommes et des femmes en difficulté sociale et professionnelle qui ont intégré le Jardin de Cocagne dans une démarche d’insertion par l’activité économique. Ils sont ainsi salariés pour une durée de quelques mois à deux ans maximum. Durant cette période, ils bénéficient d’un accompagnement social et professionnel. Une équipe de cinq encadrants, dont deux techniques et une accompagnatrice socio-professionnelle, gère aujourd’hui 19 jardiniers. Ils sont près de 150 à être passés par le Jardin en dix ans. L’objectif est autant de soutenir ces personnes dans l’élaboration et la mise en place d’un projet professionnel que de les aider à reprendre un rythme de travail et accéder à un apprentissage. Il peut aussi s’agir de régler des questions essentielles liées au logement, à la santé, à la citoyenneté… Un de nos guides, jardinier depuis huit mois, nous explique : « Le maraîchage, je n’avais jamais fait ça. J’ai un projet professionnel dans la logistique. » Et il expérimente au quotidien le b.a-ba du métier : « J’aime faire les livraisons avec les Paniers Bio Solidaire1. Il y a seize points relais à Nantes à livrer. On fait trois livraisons par semaine avec entre 150 et 200 paniers à chaque fois ». Conditionnement, manutention, il n’y a pas que la terre avec laquelle il faut travailler. « Ce sont toutes les expériences que tu prends. On est polyvalent ». En effet, chaque jour les différentes tâches liées à l’activité maraîchère et la distribution des paniers sont réparties entre les jardiniers. Ils se frottent tour à tour au désherbage, au semis, au ramassage des légumes, à la préparation des paniers, mais aussi à la vente directe au marché du Jardin réservé aux adhérents pour compléter leur panier.

 

La visite continue. Cultures sous tunnel, en plein air, en plein champs, les jardiniers travaillent sur près de quatre hectares de terrain. Les choux ont laissé la place aux aubergines et aux poivrons, tandis que des framboisiers ont été plantés pour une première récolte cette année. Artichauts et groseilles feront aussi partis des nouveautés pour le plus grand plaisir des adhérents qui écoutent attentivement les explications des jardiniers sur leurs méthodes de production. Ils n’hésitent pas à partager aussi leurs propres expériences de plantation. « Monsanto, ici, on ne connaît pas ! Ici, les vers, les insectes, ça se balade. Pas besoin de Round up, on a nos mains, la binette et le purin d’ortie ! », nous dit avec fierté notre guide. « Beaucoup de lapins aussi » avec lesquels il faut apprendre à faire. Son collègue poursuit sur l’importance de
la rotation des cultures :
« ça permet d’éviter certaines maladies. On met telle ou telle culture pour que la terre se refasse. On sait que si on remet toujours la même culture, ça ne va pas marcher. » « Ici, tout est bio ! ».

 

Consomm’acteur et lien social

 

Les échanges vont bon train et permettent de faire connaissance avec ceux que l’on nourrit et ceux qui nous nourrissent. Les adhérents du Jardin de Cocagne y sont venus dans un souci de consommer des produits issus de l’agriculture biologique et locaux mais aussi pour la dimension sociale du projet. Ils se définissent comme des consomm’acteurs. Avec le panier, viennent des recettes pour cuisiner les légumes de la semaine. « J’ai appris à faire un pesto avec les fanes de radis ou de carottes. On apprend que tout se récupère ». Et rien ne se perd avec la potée du dimanche et ses restes de légumes. Les adhérents retrouvent également la lettre d’information du Jardin dans leur panier hebdomadaire. « Avec la lettre, on sait ce qu’il se passe, on apprend les projets du jardin et de chacun, les personnes qui arrivent, qui partent, les formations que les jardiniers suivent… ». « Nous nous sommes déjà vus au marché et pour la distribution des paniers », rappelle également une adhérente à nos guides. Ce lien qui se crée entre les jardiniers et les adhérents, via les distributions et les lettres d’information, est particulièrement apprécié.

 

« Avec mon mari, nous sommes adhérents depuis quatre ou cinq ans maintenant. Au début, nous étions sur liste d’attente quand l’association a démarré. Après, nous avons un peu oublié et finalement nous avons fini par nous inscrire ». Durant ces dix années d’existence, le Jardin a augmenté ses capacités de production et varié son offre afin de répondre à cet engouement pour les paniers de légumes bio qui sont distribués à 150 adhérents à ce jour. L’association a donc pu accueillir plus de jardiniers. Elle les a accompagnés vers un retour à l’emploi ou pour poursuivre d’autres démarches.

 

Ainsi, pour la co-présidente de Terre de liens qui conclut le débat du jour, le Jardin de Cocagne répond aux enjeux actuels de maîtrise de la production, de la consommation et de sécurité alimentaire, via la mise en place d’un circuit court et d’une agriculture biologique au sein d’un territoire. C’est « aussi une réponse en terme de lien social, de reconstruction dans la société et de reconstruction individuelle ». Un projet en cohérence pour un plus grand respect des hommes et de l’environnement.

 

Du 28 mai au 15 juin se déroule le Printemps Bio, une campagne d’information nationale sur l’Agriculture bio. A cette occasion, de nombreux rendez-vous sont prévus en Loire-Atlantique. Voir le programme : http://www.gab44.org/documents_blocs/439.pdf

 

 

1 Le projet Les Paniers Bio Solidaires est né en 2010 d’une initiative collective entre trois associations maraîchère et d’insertion , http://lespaniersbiosolidaires.fr/page.aspx?idssr=10&idr=3

 

 

1Terre de liens est une association impliquée dans la défense et le développement d’une agriculture paysanne de proximité par l’acquisition de terres agricoles et le soutien à l’installation des porteurs de projets.

 




L’idée sortie. Rendez-vous dans les jardins ce week-end

Dès aujourd’hui, et jusqu’à dimanche, les jardins ouvrent leurs portes. Pour la 14e édition de Rendez-vous aux jardins, près de 2300 parcs et jardins, publics et privés, seront accessibles aux curieux.

De nombreuses animations seront proposées pendant ces trois jours : ateliers, spectacles, expositions, conférences… Il y en aura pour tous les goûts !

À l’abbaye du Relec, vous pouvez découvrir un jardin vivrier avec potager, verger, jardins familiaux, jardin de simples… À Saint-Brieuc, c’est le parc de le préfecture qui ouvre ses portes. L’occasion pour le visiteur d’admirer quelques arbres remarquables.

En Ille-et-Vilaine, dans le parc bocager de l’ancienne métairie de l’abbaye de Paimpont, plus de 500 espèces d’arbres et arbustes, certains classés remarquables, attendent les badauds. Et au domaine de Kerguéhennec, un parc de 45 hectares entoure un château du 18e siècle, classé monument historique, et accueille des expositions d’art et un parc de sculptures.

Et tout ceci n’est qu’un aperçu ! Au total, une cinquantaine de lieux participe à cet événement organisé par le ministère de la culture.

 

Plus d’infos :

www.rendezvousauxjardins.culturecommunication.gouv.fr




L’eau bretonne, un bien commun ?

 

A Morlaix (29), des habitants se mobilisent pour une eau publique

 

 « La gestion de l’eau, c’est une question à la fois éthique, politique, économique, écologique et sociale »,  plaide Claude Graignic, membre du collectif eau publique Morlaix – Saint Martin des champs. Créé au printemps 2009, le groupe se mobilise pour un retour en régie publique sur leur intercommunalité. En effet, le SIVOM y délègue depuis 1974 la gestion de l’eau et de l’assainissement à la multinationale Veolia. « Le rôle d’une entreprise privée est la réalisation d’un profit, rappelle Claude Graignic. Or, l’eau est un bien commun de l’humanité, c’est inscrit dans la loi. »

 

« Les entreprises cherchent à faire de plus en plus de profit, et il y a deux manières pour ça, développe le militant. Soit rogner sur les investissements, soit rogner sur les profits des actionnaires. » Au-delà du prix trop élevé de l’eau, le collectif dénonce ainsi l’absence de travaux d’entretien et de renouvellement du réseau par Veolia. De plus, selon Claude Graignic, la qualité de l’eau et l’intérêt général ne sont pas la priorité pour une multinationale. « Une boîte privée peut proposer tout un tas de systèmes payants pour purifier l’eau de mauvaise qualité, explique-t-il. Alors qu’en public, on peut travailler en amont, avoir une vision globale, sur l’agriculture par exemple, pas juste traiter l’eau. »

 

Pour le collectif eau publique, le retour en régie publique serait donc synonyme d’un prix acceptable et d’une eau de bonne qualité. Pour autant, son combat n’est pas gagné. « En nous mobilisant en 2009, on voulait que l’eau revienne en régie publique », retrace Michel Marzin, également impliqué dans le collectif. « On a fait une pétition, un vote, qui ont mobilisé beaucoup de monde », poursuit-il. Malheureusement, fin 2011, le contrat avec Véolia est reconduit pour 8 ans, à une voix près. Il s’achève donc désormais en 2020. « Mais c’est maintenant que ça se trame, pas en 2020, alertent les deux militants du collectif. Même si ça intéresse moins les gens, parce que c’est assez complexe et rébarbatif ».

 

 

Lannion : une régie publique pour l’une des eaux les moins chères de Bretagne

 

A Lannion dans les Côtes-d’Armor, la régie publique est plus que centenaire. « L’avantage de la régie publique, c’est le prix de l’eau, témoigne Michel Blin, ancien conseiller municipal de Lannion. On est dans les moins chères de Bretagne. » A la fin du mandat de l’élu, en 2008, le budget eau de la ville est à l’équilibre : il n’y a aucun emprunt en cours. Une information qui rend surprenants les bilans déficitaires affichés par les multinationales de l’eau. « L’eau est un marché juteux, ajoute Michel Blin, ça rapporte énormément. » Selon lui, les multinationales comme Véolia ne sont pas déficitaires mais imputent des charges de structure à leurs antennes locales. Des manœuvres financières dénoncées notamment par un rapport de la Cour des Comptes publié en 2003. La conséquence ? « Les budgets présentés sont ultra déficitaires, alors
qu’en réalité, c’est faux
, explique l’élu. D’ailleurs, si c’était le cas, pourquoi ils en redemanderaient, pourquoi est ce qu’ils renégocieraient sans arrêt les contrats avec les villes ? ».

 

Même constat du côté de Christian Méheust, l’élu actuellement en charge de l’eau pour la ville de Lannion. « Il y a une volonté municipale de fonctionner en régie, pour faire payer aux abonnés le prix de l’eau, et seulement le prix de l’eau, explique-t-il. Sans bénéfices pour une entreprise privée. » Il rappelle ainsi que le prix est très souvent plus élevé dans les communes fonctionnant en Délégation de Service Public. « L’eau ne devrait pas faire l’objet de bénéfices pour des entreprises privées cotées en bourse, affirme Christian Méheust. D’autant plus, que moins elles investissent, mieux elles se portent ». « En régie publique on maîtrise complètement l’eau, dans toutes ses dimensions, ajoute-t-il. On peut avoir une vraie gestion prévisionnelle de l’eau ».

 

Vers une généralisation de la régie publique ?

 

« Tout n’est pas parfait, prévient Michel Blin. Je ne défends pas une vision idyllique de la régie publique. » Il dénonce notamment l’absence de centre public de recherche sur la gestion de l’eau. « Ce sont les entreprises qui maîtrisent la recherche, indique-t-il. Et qui livrent des stations clés en main aux communes. » Un obstacle qui complique la reprise en main de l’eau par les collectivités. Christian Méheust souligne lui aussi le caractère technique et pointu de la gestion de l’eau, qui nécessite des compétences spécialisées.

 

La solution ? Un appui juridique et technique pour les communes souhaitant revenir à une gestion publique de l’eau, selon Michel Blin. Ce dernier évoque également la possibilité de sous-traiter sous forme de contrats à court terme, afin d’effectuer la transition en douceur. Ce fut par exemple le choix de la Communauté de Communes de Lanvollon (22) lors de son passage en régie publique : un changement qui lui a permis de gagner 25 % sur le prix de l’eau.

 

Les difficultés rencontrées par les communes ne sont donc pas infranchissables. Christian Méheust observe d’ailleurs une tendance de ces dernières à reprendre en main la gestion de l’eau sous forme de régie. La maîtrise de l‘eau par une collectivité en quantité en qualité en prix est éminemment politique et non technique ou juridique, énonce un compte-rendu de la ville de Lannion, datant de 2005. « Il s’agit d’une volonté politique, confirme Michel Blin. En régie publique, on maîtrise tout, on est redevable devant les citoyens, et s’il y a un problème, ils s’adressent à nous ». « C’est ça le fondement : c’est la démocratie », conclut l’élu.

 

Pour aller plus loin : le film Water makes money.

 

water makes money (Arte) from PWhite on Vimeo.




Floridée’o : une pépinière bretonne unique en son genre

 

Réintroduire les plantes locales sauvages : pour des fleurissements naturels

 

« Floridée’o, c’est une pépinière d’un genre nouveau, particulier, qui permet d’asseoir des projets environnementaux et de renaturation », expose Axel Equilbey, architecte paysagiste et associé de la structure. Derrière celle-ci, on trouve également Thao Ngo, la fondatrice, ainsi qu’Alexis Lis, responsable de culture. A l’inverse des pépinières traditionnelles, Floridée’o propose des plantes locales sauvages plutôt que des plantes horticoles. « Il s’agit de faire renaître des dynamiques naturelles », précise le paysagiste, « en donnant une place plus importante à ces végétaux ». Si cela est essentiel, c’est parce que les plantes horticoles ont été sélectionnées et modifiées depuis des dizaines d’années sur des critères uniquement esthétiques. Cela a conduit à une perte de diversité génétique et à l’implantation de végétaux lointains, peu adaptés à nos territoires, et donc très dépendants de l’Homme.

 

« Les plantes ornementales, il faut tout le temps être derrière », explique Axel Equilbey, « alors qu’on peut faire évoluer les fleurissements en intégrant les sauvages ». «  Ces plantes là sont moins gourmandes et plus adaptées à nos sols », poursuit-il, « elles demandent moins d’entretien ». Une aubaine pour les collectivités qui sont de plus en plus intéressées par les plantes locales sauvages, notamment dans le cadre des plans zéro phyto. « On est complètement dans cette logique là », confirme le paysagiste de Floridée’o. Dans cette optique, la pépinière est d’ailleurs certifiée en Agriculture Biologique. Elle prétend également aux labels « Végétal local » et « Vraies messicoles » attribués par la Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux.

 

 

 

Un financement participatif pour faire évoluer un projet multidimensionnel

 

Au delà de l’activité de vente, Floridée’o se veut aussi être un lieu d’expérimentation scientifique et de sensibilisation à l’environnement. Côté recherche, la pépinière est accompagnée par un comité scientifique qui encadre les actions de sauvegarde des plantes locales. « On participe actuellement à un projet qui étudie le pouvoir dépolluant des plantes locales, qui sont fixatrices de différentes matières comme le plomb par exemple », complète Axel Equilbey, « on veut voir comment on peut les utiliser pour dépolluer les eaux ou les sols ».

 

Le projet est également ouvert sur l’extérieur : il a pour ambition de devenir une véritable pépinière citoyenne favorisant le partage de connaissances et proposant des formations, des actions de sensibilisation, de l’accueil à destination des scolaires… Aujourd’hui, la campagne de financement participatif vise à asseoir et à développer les activités de la pépinière. « On veut se donner les moyens d’aller plus loin », explique Axel Equilbey, « et on voit que ça prend, il y a pas mal de gens qui nous soutiennent, une dynamique qui se fait ». L‘argent récolté servira à financer un tunnel de production, un tracteur d’occasion, ainsi qu’une serre dédiée à la recherche. Et en échange de votre don ? « Des contreparties originales, pleines de couleurs, de saveurs et de savoirs… », promettent les membres du projet.

 

Si le financement participatif peine à prendre son envol, les professionnels de Floridée’o restent optimistes et sont ravis des soutiens reçus. « Il y a un engouement des gens, ça réveille des souvenirs », constate Axel Equilbey. « On redécouvre les plantes qui sont à côté de chez nous alors qu’on a valorisé pendant des années des plantes qui venaient de très loin », poursuit-il. « La campagne, elle nous importe pour nous faire connaître, on aimerait que ça marche, mais quoiqu’il arrive, on est contents » conclut, philosophe, Axel Equilbey.

 

Pour les soutenir : http://fr.ulule.com/florideeo/

 

     L’équipe du projet. Crédit photo : Pascal Sacleux