Un festival contre les grands projets inutiles

Ce week-end, les opposants aux grands projets inutiles se rassemblent à Plougonver (22). Pendant trois jours, des conférences, débats, concerts et animations permettront aux festivaliers de s’informer sur ces projets contestés. À l’origine de cet événement, le collectif Douar Didoull qui s’oppose au projet d’exploration minière à Loc-Envel.

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Tout le week-end, Plougonver (22) accueille un festival des luttes. À l’origine de l’événement, le collectif Douar Didoull qui conteste le projet minier de Loc-Envel. « Ce festival veut rassembler et informer sur les luttes actuelles contre les grands projets inutiles imposés en Bretagne », explique le collectif.

Pendant trois jours, du vendredi 19 au dimanche 21 août, les festivaliers pourront assister à des conférences, des débats, des fest-noz, des concerts et des animations. Il y sera question de convergence des luttes, de Notre-Dame-des-Landes, d’extraction de sable et de gaz de schiste. Il sera aussi évidemment question des PER (permis exclusifs de recherche) bretons.

À Loc-Envel, comme à Merléac ou à Silfiac, des collectifs s’opposent aux nouveaux projets de recherche minière. Ils reprochent à la société Variscan son manque de transparence. Ils contestent également le concept de mine responsable mis en avant par les pouvoirs publics et, pour l’instant, inexistant.

Depuis maintenant deux ans, les collectifs s’évertuent à informer les populations locales. Ils incitent également les propriétaires terriens, en majorité agriculteurs, à interdire l’accès des terres aux prospecteurs de Variscan.

Pendant trois jours, ce festival des luttes sera l’occasion d’informer encore plus largement sur les PER mais aussi sur les autres grands projets inutiles en projet en Bretagne et ailleurs.

Plus d’infos :
Festival des luttes, du vendredi 19 août au dimanche 21 août, à Plougonver.
www.alternatives-projetsminiers.org

 




Loi « Biodiversité » : pas d’état d’urgence pour la nature

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Extinction massive des espèces : il ressort des études publiées entre autre par la revue Nature et le WWF en 2014, Proceedings of the national academy of science (PNAS) en 2015 que le nombre et la rapidité à laquelle disparaissent les espèces animales et végétales dans le monde a atteint un niveau qui permet de parler de 6e extinction.

Disparition massive des milieux : Les rapports cités n’abordent pas la disparition des milieux (souvent à l’origine de la disparition des espèces) mais, pour zoomer sur la France, on peut souligner que malgré des politiques forcément présentées comme « ambitieuses », on est passé en une vingtaine d’années de l’équivalent d’un département artificialisé tous les 10 ans à la même surface consommée en 7 ans.

C’est dans ce contexte que la France a décidé de revoir la loi biodiversité de 1976. Le gouvernement vient de décider d’accélérer le vote de la nouvelle loi à l’Assemblée et, au lieu d’attendre la rentrée, de la mettre au vote ce 19 juillet. Un état d’urgence pour la nature ? On se prend à espérer.

Las ! Dans les détours des textes, il y a surtout urgence à donner enfin les moyens aux aménageurs de bousculer les « lenteurs » et les « insuffisances » de la loi de 1976. L’équivalent d’un département artificialisé tous les 7 ans, c’était sans doute trop peu au regard du désir de croissance. Ceux qui ont eu la patience de suivre les débats autour de l’article 33A qui instaure les banques d’actifs naturels et la monétarisation de la compensation ont compris que c’était le principal enjeu politique du projet. On a amusé la galerie avec la composition de l’Agence de la biodiversité dont il était déjà entendu entre gens bien élevés que l’ONEMA y perdrait une partie de ses pouvoirs et qu’elle laisserait les gardes de l’ONCFS sous le contrôle des chasseurs (qui représentent 1,9 % de la population mais disposent des 142 députés du groupe « chasse et territoires » pour défendre leurs intérêts).

Pas un groupe d’experts, pas une association, pas une personnalité médiatique n’a jugé bon d’engager un bras de fer avec le gouvernement sur un texte qui va rendre la nature déménageable et monnayable sur l’ensemble du territoire. Or, on a pu voir comment, la méthode encore expérimentale mais pas moins expéditive a permis au bureau d’études Biotope de proposer d’échanger toute la biodiversité de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes contre quelques centaines d’hectares de prairies permanentes gérées à des fins plus productivistes que conservatoires par des agriculteurs intensifs. Sans imposer la moindre contrainte budgétaire aux deux premiers éléments du triptyque « éviter-réduire-compenser », l’assemblée va ouvrir toute grande la porte à une compensation dont on a déjà pu mesurer dans le cadre de plusieurs méta-analyses qu’elle était inefficace dans la plupart des pays où elle est à l’œuvre (sauf là où le coût financier des milieux est suffisamment élevé pour être dissuasif).

Ne rêvons pas. Les interventions contre les banques d’actifs naturels resteront lettre morte. Mais prenons date et gageons que dans 10 ans, les atteintes à la biodiversité n’auront pas décru, bien au contraire. Mais parions déjà que les responsables ne seront pas inquiétés pour autant. Nous venons d’en avoir la preuve en accéléré : une vallée détruite et un naturaliste engagé tué à Sievens en octobre 2014 ; un jugement du tribunal administratif qui annule la déclaration d’utilité publique en juillet 2016; pas une démission d’élu, pas un renvoi de préfet.
 

Oui, ne rêvons pas. Luttons pied à pied, partout où nous vivons, en dépit des lois pernicieuses et des mensonges.

 

Plus d’infos :

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Publié par François de Beaulieu le 21 juillet 2016.

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www.francoisdebeaulieu.fr




Découvrez Mellé, le village durable

Le bâtiment du Melléco, à Mellé

Le bâtiment du Melléco, à Mellé

le site Internet du village.

Des films primés

Éduquer les générations futures

À Plounérin, un nouvel espace naturel classé à découvrir

Les landes, pairies et étangs de Plounérin sont, depuis le mois de mai dernier, le neuvième site à être labellisé Espace remarquable de Bretagne – Réserves naturelles régionales. Une reconnaissance qui va permettre de préserver ce patrimoine naturel unique et de le faire connaître auprès du public.

Réserves naturelles de France.

Sur les 160 hectares classés, deux parties étaient déjà répertoriées comme zones naturelles d’intérêt faunistique et floristique (ZNIEFF). Les landes, prairies et étangs de Plounérin sont également inscrits à l’inventaire des tourbières de Bretagne, au réseau Natura 2000 et figurent au schéma des sites remarquable du Conseil départemental.

Des animations

www.reserves-naturelles.org




Les collectivités en route vers le Zéro phyto 100% Bio

 

Depuis plusieurs années, les citoyens sont de plus en plus sensibles à la question des produits phytosanitaires. Un questionnement légitime puisque de plus en plus d’études prouvent la nocivité de ces produits. Ainsi, dès 1962, la biologiste Rachel Carson dénonçait les conséquences dramatiques de l’insecticide DDT sur la biodiversité. Plus récemment, en 2013, l’Inserm a publié une expertise collective qui démontre les liens entre exposition aux pesticides et un certain nombre de maladies telles que les cancers ou la maladie de Parkinson.

Les élus et les collectivités locales suivent cette mobilisation citoyenne et prennent des initiatives en faveur d’alternatives non chimiques au désherbage et en faisant la promotion de l’agriculture biologique. Ainsi, d’après l’Agence Bio, début 2015, 59% des établissements de restauration collective ont proposé, au moins de temps en temps, des produits bio à leurs convives.

Depuis 2014, la loi Labbé prévoit la mise en place de l’objectif zéro phyto dans l’ensemble des espaces publics à compter du 1er janvier 2017 : interdiction de l’usage des produits phytosanitaires par l’État, les collectivités locales et établissements publics pour l’entretien des espaces verts, promenades, forêts.

 

Loin des objectifs annoncés

Le plan ambition bio 2017, présenté en 2013, vise à atteindre 20% de nourriture bio en restauration collective (elle représente aujourd’hui 2,4 %) et vise à doubler le pourcentage de surface agricole en agriculture biologique pour passer de 3,8% fin 2012 à près de 8% d’ici fin 2017. À l’heure actuelle, alors que le nombre d’agriculteurs bio ne cesse de croître, les terres cultivées en bio ne représentent que 4% de la surface agricole utile et 3% des produits en restauration collective publique sont issus de l’agriculture biologique. Nous sommes bien loin des objectifs annoncés.

Depuis une dizaine d’années, de nombreux plans ont ainsi été présentés pour limiter l’usage des produits phytosanitaires et encourager la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique. Si les intentions semblent louables, ces plans restent trop vagues et trop peu contraignants pour obtenir un réel changement des pratiques.

 

Mobilisation citoyenne

Pour inciter les collectivités et les élus à limiter l’usage des produits phytosanitaires sur leurs territoires et à développer la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique, trois associations de protection de l’environnement (Agir pour l’environnement, Bio consom’acteurs et Générations futures) ont lancé une campagne de mobilisation citoyenne intitulée Zéro phyto 100% Bio. « Cette campagne a pour but de recenser, encourager et valoriser au niveau national l’effort de nombreuses collectivités, à réduire ou éliminer l’usage des pesticides et/ou à promouvoir l’agriculture bio », peut-on lire sur leur site Internet.

Pour atteindre ce but, un kit « collectivité » a été créé : « L’objectif d’inciter les collectivités à anticiper la loi et à passer dès à présent au « 0 phyto » ainsi qu’à promouvoir l’agriculture biologique via l’introduction d’aliments biologiques en restauration collective. Il permet également, via des conseils, des exemples, une liste d’outils et des témoignages, de montrer que des communes de toutes tailles peuvent s’engager aussi bien vers le « 0 phyto » que vers le 100% bio ».

Si les élus sont les cibles principales de cette campagne, les citoyens sont également invités à s’en emparer. C’est par la mobilisation du plus grand nombre que nous arriverons à changer les habitudes et atteindre le « Zéro phyto, 100% bio ».

 

Plus d’infos :

www.0phyto-100pour100bio.fr




Guimaëc, une commune mobilisée pour la préservation de l’environnement

 

Le zéro phyto comme ligne de conduite

 

Le 28 janvier 2010, la commune de Guimaëc recevait le trophée Zéro Phyto. Une récompense qui venait souligner ses efforts en matière de réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires dans l’entretien des espaces verts. Depuis, elle poursuit son aventure grâce à une équipe municipale et des citoyens engagés. « On laisse les talus enherbés sur les bas côtés et on pratique le fauchage tardif », détaille Marie-Thérèse Huruguen, élue municipale. Les trottoirs guimaëcois sont également enherbés. « Cela provoque quelques remarques des fois », rajoute-t-elle, « car certains trouvent ça sale ». Pour pallier à cet obstacle, la mairie communique largement en direction des habitants et tente de les faire adhérer au projet. La revue communale publiée deux fois par an évoque ainsi régulièrement la question de la gestion des espaces verts à Guimaëc : explications, schémas, conseils de jardinage au naturel pour les particuliers…

 

Une maison à Guimaëc

 

Ces derniers sont d’ailleurs intégrés au projet grâce au jardinage participatif. Une équipe d’habitants-jardiniers bénévoles se retrouve ainsi plusieurs fois par an pour participer au fleurissement des espaces publics. Le cimetière, « sujet sensible » selon l’élue de Guimaëc, a par exemple été l’objet de beaucoup d’attentions. «Tout ça, c’était envahi de mauvaises herbes » retrace l’élue en désignant les abords du cimetière. Désormais, les fleurs remplacent les herbes folles. Une multitude de vivaces amenées par les habitants ou données par des pépiniéristes locaux, et entretenues par l’équipe de jardiniers bénévoles.

 

Les murs du cimetière de Guimaëc

 

L’objectif est également d’inciter les particuliers à adopter des pratiques vertueuses chez eux. « Notre idée, c’est que les gens se mettent à fleurir leurs bordures de murs », explique Marie-Thérèse Huruguen, « ça comble le vide pour ne pas que les herbes arrivent ». Pour les y encourager, des fleurs ont été plantées aux pieds des murets de l’église. Une initiative aux résultats mitigés : les habitants apprécient ces fleurs jaunes mais ne reproduisent pas cette technique sur leurs propres murets. « C’est quand même lourd pour défendre ces idées là », regrette l’élue de Guimaëc, « il y en a qui me disent qu’ils sont dans leur jardin et qu’ils font donc ce qu’ils veulent, comme mettre du désherbant ». Le travail de sensibilisation doit également se faire au niveau de l’équipe d’agents techniques chargés de l’entretien de la commune. « Pour eux c’est dur, parce qu’on leur a appris à utiliser du désherbant, il y a une notion de propreté », constate l’élue. Toutefois, le plan zérophyto suit son cours dans la commune, doucement mais sûrement. « Ça se fera, mais ce sera long », conclut-elle.

 

 

La vallée de Trobodec : un havre naturel préservé

 

Dans la vallée de Trobodec, propriété du conservatoire du littoral, la commune de Guimaëc mène également des actions en faveur de l’environnement. Situé en haut de la vallée, le musée rural du Trégor se veut ainsi être un futur espace de sensibilisation. Reconstruit très prochainement, il devrait présenter l’évolution de l’agriculture et des machines agricoles au cours de l’Histoire. « On veut que le musée soit intégré à la vallée », commente l’élue, «on veut y parler de biodiversité et y décrire les impacts de l’agriculture intensive ».

 

Le musée rural du Trégor de Guimaëc

 

En descendant dans la vallée, la nature est omniprésente. René Falchier, instituteur à la retraite, propose d’ailleurs régulièrement des balades botaniques afin de faire découvrir aux participants les centaines d’espèces sauvages qui peuplent la vallée. Il participe également aux réunions avec la mairie et les chantiers d’insertion pour décider du plan de fauchage des plantes. Une gestion de la flore réfléchie en amont afin de la préserver. Dans une pâture le long des chemins de la vallée, un couple de bœufs highlands fait le bonheur des promeneurs. Cet écopaturage permet d’entretenir naturellement ces espaces difficiles d’accès. «On a aussi loué un troupeau de chèvres l’année dernière pendant 15 jours, pour ces endroits en bas», explique l’élue de Guimaëc en pointant des sous-bois escarpés. « Certaines personnes pourraient dire c’est le bazar  », commente Marie Thérèse Huruguen au détour d’un sentier, « mais on peut aussi dire que c’est une richesse ».

 

Le couple de bœufs highlands à Guimaëc

 

Autre initiative dans la vallée : l’investissement dans des mouillages innovants, afin de ne pas abîmer les fonds marins. « Il faut être honnête c’est pas facile, des fois je suis découragée », reconnaît Marie-Thérèse Huruguen, « dans toute cette démarche il faudrait qu’on soit plus aidés ». Malgré cela, les idées sont encore nombreuses pour la vallée du Trobodec: faire venir des artistes, développer le land art, faire fonctionner à nouveau l’ancien moulin… De beaux projets en perspective !

 

La plage de Venizella à Guimaëc