1

100 projets pour le climat : 8 projets bretons parmi les lauréats

À la suite de la Cop21, Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, a lancé une plate-forme internet « 100 projets pour le climat ». Suite aux votes des internautes, cent projets ont été élus cet été. Ils recevront un accompagnement et une valorisation jusqu’à la Cop22 qui aura lieu à Marrakech en novembre. Huit projets bretons font partis des lauréats.

L’opération « 100 projets pour le climat » a pour objectif « d’accélérer l’émergence d’initiatives citoyennes pour lutter contre le réchauffement climatique ». Une « nouvelle étape participative » qui devrait permettre de « concrétiser les 100 solutions les plus innovantes à travers le monde en s’appuyant sur la richesse des débats de la Conférence Paris-Climat », peut-on lire sur le site web http://100projetspourleclimat.gouv.fr.

591 projets ont ainsi déposés, venant du monde entier. A l’issu d’un vote, 100 ont été retenus. Sur ces 100 projets, la Bretagne est bien représentée, puisqu’elle en compte 8 :

  • Ecole à impact positif, Sainte-Hélène (56) : La commune morbihannaise a pour objectif de construire la première école de France en économie circulaire à impact positif, labellisée « Craddle to craddle » (« du berceau au berceau »)
  • Archinaute, Carnac (56) : développement d’une troisième voie de navigation basée sur l’utilisation d’une voilure tournante.
  • Face au vent, Morgat (29) : Transport de marchandises et d’hommes à la voile, avec une empreinte carbone nulle.
  • Waterline Expédition, Concarneau (29): Projet consistant en un tour du monde des bonnes pratiques d’adaptation littorale face à la montée des océans, par le biais de déplacements à voile.
  • Hydroliennes du Golfe, Golfe du Morbihan (56) : Exposition et débat sur l’expérimentation de l’installation de micro-hydroliennes dans les cours du Golfe et les anciens moulins à marrée, par l’association Clim’Actions Bretagne Sud, le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan et d’autres partenaires.
  • Energie Citoyenne, Golfe du Morbihan (56) : Développement par l’association Clim’Actions Bretagne Sud de coopératives de production d’énergies renouvelables citoyennes, tout en agissant sur la maîtrise de la consommation de l’énergie, avec des actions de sensibilisation.
  • Relevons le Défi ! Golfe du Morbihan (56) : Laboratoire d’idées et de projets sur le climat, mis en place par l’association Clim’Actions Bretagne Sud. Travail sur 6 projets : production d’énergie citoyenne et réduction de la consommation, hydroliennes dans le Golfe du Morbihan débat et exposition).
  • Navire EI+ hydrolienne, Vannes (56) : Projet consistant à utiliser l’énergie des marées par l’utilisation d’une hydrolienne suspendue sous un challan, pour charger les batterie d’un catamaran électrique, afin d’effectuer le passage entre Vannes et l’Ile d’Arz.

Plus d’info

http://100projetspourleclimat.gouv.fr/fr/




Un festival contre les grands projets inutiles

Ce week-end, les opposants aux grands projets inutiles se rassemblent à Plougonver (22). Pendant trois jours, des conférences, débats, concerts et animations permettront aux festivaliers de s’informer sur ces projets contestés. À l’origine de cet événement, le collectif Douar Didoull qui s’oppose au projet d’exploration minière à Loc-Envel.

Festival-des-luttes-compressor

Tout le week-end, Plougonver (22) accueille un festival des luttes. À l’origine de l’événement, le collectif Douar Didoull qui conteste le projet minier de Loc-Envel. « Ce festival veut rassembler et informer sur les luttes actuelles contre les grands projets inutiles imposés en Bretagne », explique le collectif.

Pendant trois jours, du vendredi 19 au dimanche 21 août, les festivaliers pourront assister à des conférences, des débats, des fest-noz, des concerts et des animations. Il y sera question de convergence des luttes, de Notre-Dame-des-Landes, d’extraction de sable et de gaz de schiste. Il sera aussi évidemment question des PER (permis exclusifs de recherche) bretons.

À Loc-Envel, comme à Merléac ou à Silfiac, des collectifs s’opposent aux nouveaux projets de recherche minière. Ils reprochent à la société Variscan son manque de transparence. Ils contestent également le concept de mine responsable mis en avant par les pouvoirs publics et, pour l’instant, inexistant.

Depuis maintenant deux ans, les collectifs s’évertuent à informer les populations locales. Ils incitent également les propriétaires terriens, en majorité agriculteurs, à interdire l’accès des terres aux prospecteurs de Variscan.

Pendant trois jours, ce festival des luttes sera l’occasion d’informer encore plus largement sur les PER mais aussi sur les autres grands projets inutiles en projet en Bretagne et ailleurs.

Plus d’infos :
Festival des luttes, du vendredi 19 août au dimanche 21 août, à Plougonver.
www.alternatives-projetsminiers.org

 




Loi « Biodiversité » : pas d’état d’urgence pour la nature

Extinction massive des espèces : il ressort des études publiées entre autre par la revue Nature et le WWF en 2014, Proceedings of the national academy of science (PNAS) en 2015 que le nombre et la rapidité à laquelle disparaissent les espèces animales et végétales dans le monde a atteint un niveau qui permet de parler de 6e extinction.

Disparition massive des milieux : Les rapports cités n’abordent pas la disparition des milieux (souvent à l’origine de la disparition des espèces) mais, pour zoomer sur la France, on peut souligner que malgré des politiques forcément présentées comme « ambitieuses », on est passé en une vingtaine d’années de l’équivalent d’un département artificialisé tous les 10 ans à la même surface consommée en 7 ans.

C’est dans ce contexte que la France a décidé de revoir la loi biodiversité de 1976. Le gouvernement vient de décider d’accélérer le vote de la nouvelle loi à l’Assemblée et, au lieu d’attendre la rentrée, de la mettre au vote ce 19 juillet. Un état d’urgence pour la nature ? On se prend à espérer.

Las ! Dans les détours des textes, il y a surtout urgence à donner enfin les moyens aux aménageurs de bousculer les « lenteurs » et les « insuffisances » de la loi de 1976. L’équivalent d’un département artificialisé tous les 7 ans, c’était sans doute trop peu au regard du désir de croissance. Ceux qui ont eu la patience de suivre les débats autour de l’article 33A qui instaure les banques d’actifs naturels et la monétarisation de la compensation ont compris que c’était le principal enjeu politique du projet. On a amusé la galerie avec la composition de l’Agence de la biodiversité dont il était déjà entendu entre gens bien élevés que l’ONEMA y perdrait une partie de ses pouvoirs et qu’elle laisserait les gardes de l’ONCFS sous le contrôle des chasseurs (qui représentent 1,9 % de la population mais disposent des 142 députés du groupe « chasse et territoires » pour défendre leurs intérêts).

Pas un groupe d’experts, pas une association, pas une personnalité médiatique n’a jugé bon d’engager un bras de fer avec le gouvernement sur un texte qui va rendre la nature déménageable et monnayable sur l’ensemble du territoire. Or, on a pu voir comment, la méthode encore expérimentale mais pas moins expéditive a permis au bureau d’études Biotope de proposer d’échanger toute la biodiversité de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes contre quelques centaines d’hectares de prairies permanentes gérées à des fins plus productivistes que conservatoires par des agriculteurs intensifs. Sans imposer la moindre contrainte budgétaire aux deux premiers éléments du triptyque « éviter-réduire-compenser », l’assemblée va ouvrir toute grande la porte à une compensation dont on a déjà pu mesurer dans le cadre de plusieurs méta-analyses qu’elle était inefficace dans la plupart des pays où elle est à l’œuvre (sauf là où le coût financier des milieux est suffisamment élevé pour être dissuasif).

Ne rêvons pas. Les interventions contre les banques d’actifs naturels resteront lettre morte. Mais prenons date et gageons que dans 10 ans, les atteintes à la biodiversité n’auront pas décru, bien au contraire. Mais parions déjà que les responsables ne seront pas inquiétés pour autant. Nous venons d’en avoir la preuve en accéléré : une vallée détruite et un naturaliste engagé tué à Sievens en octobre 2014 ; un jugement du tribunal administratif qui annule la déclaration d’utilité publique en juillet 2016; pas une démission d’élu, pas un renvoi de préfet.
 

Oui, ne rêvons pas. Luttons pied à pied, partout où nous vivons, en dépit des lois pernicieuses et des mensonges.

 

Plus d’infos :

Publié par François de Beaulieu le 21 juillet 2016.

www.francoisdebeaulieu.fr




Découvrez Mellé, le village durable

Dans la commune de Mellé (35), de nombreuses actions en faveur du développement durable sont mises en place depuis de nombreuses années. Pour les valoriser et les faire connaître, un lieu a été créé sur la commune : Melléco. Grâce à l’engagement de ses citoyens, Mellé est un village durable, tourné vers l’avenir.

Le bâtiment du Melléco, à Mellé
Le bâtiment du Melléco, à Mellé

Il existe, dans le Nord-Est de l’Ille-et-Vilaine, un petit village appelé Mellé pour qui le développement durable est une réalité. En effet, depuis le début des années 90, « la commune mène un projet global de valorisation du patrimoine et de développement local, qui se traduit par des réalisations exemplaires et innovantes en matière de réhabilitation et d’interprétation du paysage , nous apprend le site Internet du village.

Ainsi, d’anciens bâtiments de la commune (Poste, Presbytère…) sont réhabilités pour créer des logements sociaux ou des gîtes. Les habitants de la commune s’investissent bénévolement dans ces projets, tant pour l’entretien et le nettoyage des sites que pour l’accueil des visiteurs.

Avant cela, les citoyens de Mellé s’étaient déjà illustrés par leur engagement. En effet, dès la fin des années 70, les agriculteurs de la commune ont contribué à reboiser leur territoire et mis en place une filière bois-énergie. À ce jour, près de 75 000 arbres ont été replantés.

Des films primés

Afin de mettre en avant ces initiatives, un lieu a été créé sur la commune. « Melléco héberge une scénographie sur ce qui est fait à Mellé, explique Kim Sorin, directrice de Melléco. Il y a beaucoup d’initiative sur la commune et nous voulions les mettre en avant. Le but est aussi de montrer aux élus d’autres communes ce que nous faisons. »

Cinq panneaux expliquent aux visiteurs les actions mises en place sur la commune, qui peuvent aussi entendre des témoignages audio de Melléens engagés. Enfin, deux films sont proposés, l’un tout public et l’autre à destination des enfants : « Le film pour enfants – Arthur et la roche au diable – a remporté un dauphin au festival de Cannes. L’autre film – Les chemins de Mellé – a remporté les Deauville Green awards en 2014 ». Enfin, des expositions ont régulièrement lieu dans le bâtiment de Melléco. Fin août, les visiteurs pourront ainsi découvrir la vie des Français pendant la seconde guerre mondiale à travers leurs courriers.

Éduquer les générations futures

Kim Sorin fait également de l’éducation à l’environnement auprès des jeunes. Elle intervient dans les écoles et les centres de loisirs. « On voit avec les enfants comment préserver l’environnement. Il y a des visites sur des zones humides. On essaye de sortir au maximum sur le terrain pour que les enfants voient ce qui se passe sur la commune », détaille la directrice de Melléco.

Au vu des ces différentes actions, la commune de Mellé s’est naturellement engagé dans un Agenda 21 local, qui regroupe les différents projets de développement durable. « Il y a des actions de cohésion sociale qui sont mises en œuvre comme, par exemple, l’opération Argent de poche. Les jeunes de la commune reçoivent une petite somme d’argent en échange de petits boulots pour la commune, dans les espaces verts ou le nettoyage », souligne Kim Sorin.

Grâce à ses projets et à l’engagement de ses citoyens, Mellé est un village résolument tourné vers l’avenir et le développement durable. « Les gens d’ici ont vu que ça marchait très bien de travailler ensemble quand tout le monde s’y met », conclut Kim Sorin.




À Plounérin, un nouvel espace naturel classé à découvrir

Les landes, pairies et étangs de Plounérin sont, depuis le mois de mai dernier, le neuvième site à être labellisé Espace remarquable de Bretagne – Réserves naturelles régionales. Une reconnaissance qui va permettre de préserver ce patrimoine naturel unique et de le faire connaître auprès du public.

Depuis le mois de mai dernier, la Bretagne compte un nouvel espace remarquable reconnu. En effet, 160 hectares de landes, tourbières, étangs… de la commune de Plounérin (29) ont reçu le label Espaces remarquables de Bretagne – Réserves naturelles régionales.

Depuis la création de ce label, en 2006, les landes, prairies et étangs de Plounérin sont le neuvième lieu à le recevoir. « Le site [de Plounérin] abrite quelque 24 espèces floristiques dont six jugées rares ou menacées, des loutres, chauves-souris, oiseaux nicheurs et hivernaux rares (butor étoilé, martin pêcheur…), amphibiens, 32 espèces de papillons et 33 de libellules », apprend-on sur le site des Réserves naturelles de France.

Sur les 160 hectares classés, deux parties étaient déjà répertoriées comme zones naturelles d’intérêt faunistique et floristique (ZNIEFF). Les landes, prairies et étangs de Plounérin sont également inscrits à l’inventaire des tourbières de Bretagne, au réseau Natura 2000 et figurent au schéma des sites remarquable du Conseil départemental.

Des animations

Suite à cette labellisation, signée pour dix ans, les propriétaires des parcelles concernées, publics et privés, vont définir un plan d’action pour protéger et valoriser les espèces et le patrimoine du site. Soutenues financièrement par la région Bretagne, ces actions permettront « de définir les usages adaptés et autorisés pour protéger les milieux naturels, d’étendre les actions de gestion écologique, de mettre place un plan de gestion pour l’ensemble du site, de faire reconnaître le site au niveau régional voire national, de mener des actions de sensibilisation sur la biodiversité et les paysages ».

Afin de faire connaître ce nouvel espace classé au plus grand nombre, des animations sont organisées. Expositions, découverte de la faune et de la flore, randonnées… Il y en a pour tous les goûts pour découvrir ce nouvel espace protégé.

Plus d’infos :

www.reserves-naturelles.org




Les collectivités en route vers le Zéro phyto 100% Bio

 

Depuis plusieurs années, les citoyens sont de plus en plus sensibles à la question des produits phytosanitaires. Un questionnement légitime puisque de plus en plus d’études prouvent la nocivité de ces produits. Ainsi, dès 1962, la biologiste Rachel Carson dénonçait les conséquences dramatiques de l’insecticide DDT sur la biodiversité. Plus récemment, en 2013, l’Inserm a publié une expertise collective qui démontre les liens entre exposition aux pesticides et un certain nombre de maladies telles que les cancers ou la maladie de Parkinson.

Les élus et les collectivités locales suivent cette mobilisation citoyenne et prennent des initiatives en faveur d’alternatives non chimiques au désherbage et en faisant la promotion de l’agriculture biologique. Ainsi, d’après l’Agence Bio, début 2015, 59% des établissements de restauration collective ont proposé, au moins de temps en temps, des produits bio à leurs convives.

Depuis 2014, la loi Labbé prévoit la mise en place de l’objectif zéro phyto dans l’ensemble des espaces publics à compter du 1er janvier 2017 : interdiction de l’usage des produits phytosanitaires par l’État, les collectivités locales et établissements publics pour l’entretien des espaces verts, promenades, forêts.

 

Loin des objectifs annoncés

Le plan ambition bio 2017, présenté en 2013, vise à atteindre 20% de nourriture bio en restauration collective (elle représente aujourd’hui 2,4 %) et vise à doubler le pourcentage de surface agricole en agriculture biologique pour passer de 3,8% fin 2012 à près de 8% d’ici fin 2017. À l’heure actuelle, alors que le nombre d’agriculteurs bio ne cesse de croître, les terres cultivées en bio ne représentent que 4% de la surface agricole utile et 3% des produits en restauration collective publique sont issus de l’agriculture biologique. Nous sommes bien loin des objectifs annoncés.

Depuis une dizaine d’années, de nombreux plans ont ainsi été présentés pour limiter l’usage des produits phytosanitaires et encourager la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique. Si les intentions semblent louables, ces plans restent trop vagues et trop peu contraignants pour obtenir un réel changement des pratiques.

 

Mobilisation citoyenne

Pour inciter les collectivités et les élus à limiter l’usage des produits phytosanitaires sur leurs territoires et à développer la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique, trois associations de protection de l’environnement (Agir pour l’environnement, Bio consom’acteurs et Générations futures) ont lancé une campagne de mobilisation citoyenne intitulée Zéro phyto 100% Bio. « Cette campagne a pour but de recenser, encourager et valoriser au niveau national l’effort de nombreuses collectivités, à réduire ou éliminer l’usage des pesticides et/ou à promouvoir l’agriculture bio », peut-on lire sur leur site Internet.

Pour atteindre ce but, un kit « collectivité » a été créé : « L’objectif d’inciter les collectivités à anticiper la loi et à passer dès à présent au « 0 phyto » ainsi qu’à promouvoir l’agriculture biologique via l’introduction d’aliments biologiques en restauration collective. Il permet également, via des conseils, des exemples, une liste d’outils et des témoignages, de montrer que des communes de toutes tailles peuvent s’engager aussi bien vers le « 0 phyto » que vers le 100% bio ».

Si les élus sont les cibles principales de cette campagne, les citoyens sont également invités à s’en emparer. C’est par la mobilisation du plus grand nombre que nous arriverons à changer les habitudes et atteindre le « Zéro phyto, 100% bio ».

 

Plus d’infos :

www.0phyto-100pour100bio.fr