Zéro Phyto : 44 nouvelles communes bretonnes récompensées
Les estuaires du Trieux et du Jaudy sont désormais classés
Les estuaires du Trieux et du Jaudy vont rejoindre ceux de l’Aber-Wrac’h, de l’Aber-Benoît et de la Rance. En effet, depuis début décembre, une zone de 8 000 hectares a été classée et sera donc préservée.
Depuis le 2 décembre dernier, les estuaires du Trieux et du Jaudy (22) ont rejoint la liste des sites classés. Un décret a en effet classé un ensemble de 8 000 hectares, dont 3 500 hectares sur le domaine public maritime, et couvrant les deux estuaires. Le site va de Paimpol à Penvenan et couvre vingt communes.
Les estuaires du Trieux et du Jaudy rejoignent ainsi les trois autres rias classées de Bretagne : l’Aber-Wrac’h et l’Aber-Benoît (Finistère) et l’estuaire de la Rance (Ille-et-Vilaine et Côtes-d’Armor).
Les espaces maritimes concernés couvrent de nombreuses îles et îlots, dont la magnifique île de Bréhat, premier site classé au titre de la loi de 1906 relative à la protection des sites.
Le site classé réunit des paysages, des sites et des éléments naturels remarquables, depuis l’intérieur des terres dans lesquelles s’enfoncent les deux profondes rias jusqu’au littoral, très découpé.
Le classement d’un espace naturel permet la conservation en l’état ainsi que la préservation du site.
Pour aller plus loin
« Faire le constat du changement climatique sur nos territoires »
Créée il y a deux ans, l’association Clim’actions Bretagne Sud met en place différents projets autour de la question du changement climatique. Parmi eux, le projet Réseau sentinelle et observatoire du climat, lauréat du concours national « 100 projets pour le climat ». Dominique Pirio, co-présidente de l’association, nous présente ce projet.
Eco-Bretons : Présentez-nous le projet de Réseau sentinelle et d’observatoire du climat.
Dominique Pirio, co-présidente de l’association Clim’actions Bretagne Sud : C’est l’un des sept projets portés par Clim’actions Bretagne Sud. L’objectif est de permettre au plus grand nombre de faire le constat du changement climatique sur nos territoires. Les volontaires devront observer, collecter et traiter des informations.
E-B : À qui s’adresse ce projet ?
D. P. : Tout le monde peut participer, nous voulons impliquer le maximum de personne possible. On espère qu’il y aura rapidement quelques centaines de personnes qui participeront. À l’heure actuelle, nous avons déjà 2000 personnes qui sont inscrites sur nos listings, qui viennent à nos ateliers, à nos réunions… On peut espérer qu’une grande partie de ces personnes deviennent des sentinelles.
E-B : Concrètement, comment va se passer le travail de ses sentinelles ?
D. P. : Nous avons travaillé sur un outil Internet, en partenariat avec le parc naturel régional du golfe du Morbihan et Bretagne vivante, pour que chacun puisse aller cocher des critères définis sur les oiseaux, la végétation ou les températures. Cet outil sera lancé avant le printemps et sera extrêmement simple d’utilisation. Il suffira d’entrer ses coordonnées et les observations que l’on a faites.
E-B : À quoi vont servir les données collectées ?
D. P. : Nous travaillons avec des étudiants de l’UBS qui vont traiter les données. La première année, nous aurons peu d’éléments. L’objectif est de voir l’évolution à court et à moyen terme. Même si on sait qu’on a déjà des éléments comme des oiseaux méditerranéens qui se retrouvent dans nos contrées…
Pour aller plus loin :
Clim’actions Bretagne Sud organise une réunion ouverte au public à propos du Réseau Sentinelle, jeudi 19 janvier, dans l’après-midi, à la maison des associations de Vannes (56).
Un court-métrage pour montrer la richesse de la Zad
Grâce au court-métrage Notre-Dame-des-Landes, une zone humide à défendre, le réalisateur Léo Leibovici nous fait découvrir la richesse de la biodiversité sur la Zad.
Un court-métrage montrant la richesse de la biodiversité de la zone humide de Notre-Dame-des-Landes est en ligne depuis juin dernier. Pendant neuf minutes, on y découvre les paysages de bocage, les zones humides et même certaines des espèces protégés, comme le triton marbré, qui ont fait la célébrité des lieux.
Intitulé Notre-Dame-des-Landes, une zone humide à défendre, ce court-métrage a été réalisé par le jeune réalisateur Léo Leibovici, produit par l’actrice Lizzie Brochéré et porté par l’association Yemanja.
Les différents intervenants nous révèlent la prospérité des écosystèmes de la zone humide. Parmi eux, on trouve Françoise Verchère, ancienne conseillère générale de Loire-Atlantique chargée de l’environnement, ou l’écrivain François de Beaulieu, membre du collectif des naturalistes en lutte.
Le mérite de ce court-métrage est de nous rappeler l’extrême richesse de ce bocage ainsi que ses particularités. En effet, la zone humide de Notre-Dame-des-Landes est en tête de bassin versant, ce qui favorise l’apparition d’une biodiversité spécifique. La préservation du bocage et la « co-évolution harmonieuse de l’écosystème et des activités humaines » ont permis d’accroître cette spécificité. On apprend aussi que l’aéroport actuel, loin de menacer le lac de Grand-Lieu – principal argument « écologique » des pro-aéroport – le protège de l’urbanisation ! Enfin, tous ces arguments sont portés par de belles images, filmées au cœur de la Zad au printemps 2016.
Le film est visible, gratuitement, sur youtube donc n’hésitez pas à aller le voir !
Pour aller plus loin
Fabien, le paysan-boulanger qui voulait être autonome
Depuis quelques mois, Fabien s’est installé à Vigneux-de-Bretagne (44) pour devenir paysan-boulanger. Il veut travailler avec des variétés anciennes de blé, fabriquer ses ruches et ses outils, travailler en traction animale… Un vaste projet pour tendre vers l’autonomie. Vous pouvez l’aider à se lancer grâce à une campagne de financement participatif.
Paysan-boulanger, c’est le métier qu’a choisi Fabien. « Je veux travailler avec des variétés anciennes de blé pour produire du pain que je vendrai en direct, explique-t-il. Les blés anciens sont plus nutritifs et non-allergènes. Ils sont d’une grande diversité, des milliers de variétés, souvent de très grandes tailles, parfois deux mètres de haut et ne supportent pas les engrais sous peine de verser. Pour toutes ces raisons, les lobbys agro-alimentaires s’évertuent à les faire disparaître depuis deux siècles en imposant le semi d’une trentaine de variétés améliorées, cataloguées et brevetés. Heureusement, depuis un vingtaine d’années, une poignée d’individus résiste. Avant la vente du pain, et autant que l’autonomie, c’est la multiplication et la diffusion du grain de cette résistance qui me motivent. »
Fabien s’est installé à Vigneux-de-Bretagne (44), où il a trouvé 11 hectares de terre en fermage : « C’est difficile de trouver des terres. J’ai cherché dans la Drôme, en Alsace… Ici, j’ai 6 ou 7 hectares cultivables, ce qui est un peu juste pour mon projet ».
Car le projet de Fabien est vaste. En plus de la production de pain, il veut aussi faire pousser des plantes médicinales et produire du miel, de la cire et de la propolis grâce à des ruches en paille qu’il fabrique lui-même.
Un four à pain sur une remorque
Fabien veut aussi travailler en traction animale. Il a déjà une jument ardennaise, appelée Tendresse, et a suivi une formation en traction animale : « Pour mon projet, il est nécessaire d’avoir deux chevaux mais je veux y aller progressivement. Il ne faut pas dégoûter nos compagnons ! »
S’il imagine son projet depuis plusieurs années, Fabien n’en est qu’au commencement. Près d’un hectare de sarrasin ont été semé en mars. Cette semaine, il a semé 3000m² de seigle offert par Jean-Christophe Moyses, du réseau Semence Paysanne Alsace, que l’on retrouve dans le dernier film de Marie-Monique Robin, Qu’est-ce qu’on attend ? « Je vais bientôt semer deux hectares de blés anciens : un hectare venant de la Zad et un autre venant de Nicolas Supiot, de l’association Triptolème. Je vais également semer 3000m² de grand-épeautre et 1000 m² d’autres variétés en multiplication pour, entre-autre, les cultiver à plus grande échelle : des blés, des amidonniers, du blé khorozan (moyen-épeautres) et de l’engrain noir (un petit-épeautre). C’est grâce à plusieurs collectifs de la Zad que j’ai pu semer le sarrasin, obtenir et trier une partie de mes semences de blés et accéder à internet pour fournir certains dossiers d’installation aux administrations. C’est également grâce à eux que je vais pouvoir moudre mon grain les premiers temps et par leur biais que j’ai pu trouver ma première farine », détaille-t-il.
Pour pouvoir s’équiper, Fabien a cherché des financements. Malheureusement pour lui, les banques ne l’ont pas suivi. Il a donc lancé un financement participatif pour pouvoir acheter des outils adaptés à la traction animale.
Ancien chaudronnier-soudeur, et dégoûté par l’industrie, Fabien compte bien mettre à profit ses compétences pour développer son projet. Il veut ainsi monter une boulangerie sur un camion et mettre un four à pain sur une remorque ! « J’aimerais aussi proposer des formations, à prix libre, pour que les paysans puissent apprendre à fabriquer leurs outils », confie-t-il.
Finalement, le fil conducteur dans le projet de Fabien, c’est une recherche d’autonomie : « Plus que paysanne, ma démarche est politique. Le but, c’est de se passer de plus en plus de l’argent car c’est ce qui pollue le plus les rapports humains et encore davantage notre planète ».
Pour aller plus loin
Pour soutenir le projet de Fabien, rendez-vous sur sa page Ulule !