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Fabien, le paysan-boulanger qui voulait être autonome

Depuis quelques mois, Fabien s’est installé à Vigneux-de-Bretagne (44) pour devenir paysan-boulanger. Il veut travailler avec des variétés anciennes de blé, fabriquer ses ruches et ses outils, travailler en traction animale… Un vaste projet pour tendre vers l’autonomie. Vous pouvez l’aider à se lancer grâce à une campagne de financement participatif.

Paysan-boulanger, c’est le métier qu’a choisi Fabien. « Je veux travailler avec des variétés anciennes de blé pour produire du pain que je vendrai en direct, explique-t-il. Les blés anciens sont plus nutritifs et non-allergènes. Ils sont d’une grande diversité, des milliers de variétés, souvent de très grandes tailles, parfois deux mètres de haut et ne supportent pas les engrais sous peine de verser. Pour toutes ces raisons, les lobbys agro-alimentaires s’évertuent à les faire disparaître depuis deux siècles en imposant le semi d’une trentaine de variétés améliorées, cataloguées et brevetés. Heureusement, depuis un vingtaine d’années, une poignée d’individus résiste. Avant la vente du pain, et autant que l’autonomie, c’est la multiplication et la diffusion du grain de cette résistance qui me motivent. »

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Fabien s’est installé à Vigneux-de-Bretagne (44), où il a trouvé 11 hectares de terre en fermage : « C’est difficile de trouver des terres. J’ai cherché dans la Drôme, en Alsace… Ici, j’ai 6 ou 7 hectares cultivables, ce qui est un peu juste pour mon projet ».

Car le projet de Fabien est vaste. En plus de la production de pain, il veut aussi faire pousser des plantes médicinales et produire du miel, de la cire et de la propolis grâce à des ruches en paille qu’il fabrique lui-même.

Un four à pain sur une remorque

Fabien veut aussi travailler en traction animale. Il a déjà une jument ardennaise, appelée Tendresse, et a suivi une formation en traction animale : « Pour mon projet, il est nécessaire d’avoir deux chevaux mais je veux y aller progressivement. Il ne faut pas dégoûter nos compagnons ! »

S’il imagine son projet depuis plusieurs années, Fabien n’en est qu’au commencement. Près d’un hectare de sarrasin ont été semé en mars. Cette semaine, il a semé 3000m² de seigle offert par Jean-Christophe Moyses, du réseau Semence Paysanne Alsace, que l’on retrouve dans le dernier film de Marie-Monique Robin, Qu’est-ce qu’on attend ? « Je vais bientôt semer deux hectares de blés anciens : un hectare venant de la Zad et un autre venant de Nicolas Supiot, de l’association Triptolème. Je vais également semer 3000m² de grand-épeautre et 1000 m² d’autres variétés en multiplication pour, entre-autre, les cultiver à plus grande échelle : des blés, des amidonniers, du blé khorozan (moyen-épeautres) et de l’engrain noir (un petit-épeautre). C’est grâce à plusieurs collectifs de la Zad que j’ai pu semer le sarrasin, obtenir et trier une partie de mes semences de blés et accéder à internet pour fournir certains dossiers d’installation aux administrations. C’est également grâce à eux que je vais pouvoir moudre mon grain les premiers temps et par leur biais que j’ai pu trouver ma première farine », détaille-t-il.

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Pour pouvoir s’équiper, Fabien a cherché des financements. Malheureusement pour lui, les banques ne l’ont pas suivi. Il a donc lancé un financement participatif pour pouvoir acheter des outils adaptés à la traction animale.

Ancien chaudronnier-soudeur, et dégoûté par l’industrie, Fabien compte bien mettre à profit ses compétences pour développer son projet. Il veut ainsi monter une boulangerie sur un camion et mettre un four à pain sur une remorque ! « J’aimerais aussi proposer des formations, à prix libre, pour que les paysans puissent apprendre à fabriquer leurs outils », confie-t-il.

Finalement, le fil conducteur dans le projet de Fabien, c’est une recherche d’autonomie : « Plus que paysanne, ma démarche est politique. Le but, c’est de se passer de plus en plus de l’argent car c’est ce qui pollue le plus les rapports humains et encore davantage notre planète ».

Pour aller plus loin

Pour soutenir le projet de Fabien, rendez-vous sur sa page Ulule !




Un site Internet pour allier sport littoral et protection de la faune sauvage

Les amateurs de sport littoral qui ne veulent pas déranger la faune sauvage par leur pratique peuvent désormais consulter le c-monspot.fr. Ils y trouveront des infos lieu par lieu et des fiches pratiques sur les différentes espèces. Pour l’instant, seul le littoral breton est concerné mais l’expérience pourrait être étendue à toute la France.

Depuis le mois d’octobre, l’agence des aires marines protégées a lancé c-monspot.fr. Ce site Internet, destiné aux amateurs de sport littoral, permet « d’exercer son activité sportive dans le respect de la faune sauvage ; de connaître cette faune sauvage marine (phoques et oiseaux) et d’adapter sa pratique de sports et loisirs à la fragilité du milieu naturel ».

Grâce à une carte interactive, les amateurs de sports de plein air peuvent facilement savoir si leur spot préféré sert de refuge à la faune sauvage, à quelle période ils peuvent se rendre sur la zone ou quelle est la réglementation en vigueur…

Des fiches pratiques pour chaque espèce permet de mieux connaître la faune locale et donc de mieux la protéger. Les internautes trouveront aussi sur le site des informations sur les aires marines protégées, des explications sur la notion de dérangement – et comment l’éviter ! – ainsi que des programmes de sciences participatives. Chaque internaute peut également participer au site et partager des vidéos pour illustrer ses bonnes pratiques !

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C-monspot.fr est né d’un échange entre l’association kite-surf 29, le forum kayakdemer.eu et la communauté de communes de Kernic sur une zone classée Natura 2000. Le site a été développé en partenariat avec le pôle ressources national des sports de nature et l’école nationale de voile et des sports nautiques.

La direction régionale de l’environnement et de l’aménagement du littoral, le conservatoire du littoral et le laboratoire Geomer de l’Université de Brest ont également apporté leur expertise à la démarche. « Les associations GEOCA (Groupe d’Etudes ornithologiques des Côtes-d’Armor) et Bretagne vivante ainsi que l’ensemble des animateurs des sites Natura 2000 ont contribué à fournir des informations sur les zones de sensibilité environnementale », détaille également l’agence des aires marines protégées.

Il est, pour l’instant, testé uniquement en Bretagne. Si l’essai est concluant, il sera élargi à toutes les côtes françaises.

Pour aller plus loin

www.c-monspot.fr

www.aires-marines.fr




Food’Algues, un site pour les « fous d’algues » !

Food’Algues, premier site participatif consacré à la cuisine aux algues bretonnes, va être lancé prochainement sur la Toile. Au menu : des recettes et des vidéos sur les métiers de la filière algues. Un financement participatif vient d’être lancé, avec pour objectif de récolter 7500 euros, pour financer la création du site et la mise en place d’un studio de tournage.

Le projet

Food’Algues veut être le premier site participatif sur la cuisine aux algues. Il proposera des recettes, concotées notamment par des amateurs, ainsi que des vidéos consacrées aux métiers de la filière algues. Le site sera aussi un lieu où seront publiés des contributions de passionnés, de professionnels, de chercheurs, de cuisiniers… Le tout disponible gratuitement.

L’objectif

« Le but, c’est de créer une « communauté de l’algue », explique Régine Quéva, animatrice, formatrice, auteur de livres, éditrice, et porteuse du projet. « L’idée est d’avoir un site qui pourra fédérer et rassembler les partenaires de la filière algues : récoltants, transformateurs, vendeurs, animateurs qui animent des ateliers découvertes… ». Les algues, très riches en minéraux, protéines végétales, magnésium, iode, potassium et vitamines, bénéficient d’un intérêt grandissant de la part du public. « Les français sont aujourd’hui prêts à manger des algues, une étude d’Agrocampus l’a confirmé. Les bretons sont à la pointe de cette tendance », confirme Régine. L’intérêt pour le « manger-mieux », pour le « faire soi-même » et les produits naturels n’y est sans doute pas étranger.

Le financement participatif

Un financement participatif a été lancé sur le site breton Gwenneg. L’objectif est de récolter 7500 euros, afin de financer la création du site, la mise en place d’un studio de tournage et ainsi d’intégrer les premières vidéos au site Food’Algues. En échange de leurs dons, les participants recevront des contreparties, toutes en rapport avec la cuisine aux algues. Si le montant collecté est supérieur à la somme demandée, il permettra de mettre en place d’autres fonctionnalités sur le site, comme par exemple une carte interactive. « Elle permettra notamment de découvrir les endroits dans lesquels chacun peut pratiquer la cueillette d’algues de loisirs, et où participer à des sorties découvertes », précise Régine. L’opération de crowdfunding, en ligne depuis le 17 octobre, doit durer 60 jours.

Le site du financement participatif

https://www.gwenneg.bzh/fr/food-algues

 

 

 




100 Jardins naturels à Nantes

(Plume citoyenne) Intégrer des pratiques de jardinage respectueuses de la santé et de l’environnement tout en protégeant la biodiversité en milieu urbain, c’est le projet de « 100 jardins naturels à Nantes ». Depuis 2008, l’association Écopôle CPIE Pays de Nantes accompagne les jardiniers amateurs de la métropole nantaise qui souhaitent participer à cette démarche. Rencontre avec deux de ces jardiniers qui ont choisi de ne plus utiliser de produits chimiques et de travailler avec la nature pour favoriser la vie sous toutes ses formes.

« Il n’y avait rien au début sur la parcelle. J’ai tout fait à la grelinette. Il n’y avait aucune vie dans le sol, pas de vers de terre… La première année, rien ne poussait. La terre était beaucoup trop compact. C’était devenu un support qui ne servait à rien. La deuxième année, c’était un peu mieux. Les voisins, ça les confortaient dans leurs pratiques [conventionnelles], en voyant qu’avec les méthodes naturelles ça ne poussait pas au début. À partir de la troisième année, ça a commencé à être bien. » Marion, 28 ans, occupe une parcelle dans le parc potager du Croissant, à l’est de Nantes, depuis 2013. Après cinq ans sur liste d’attente, elle a finalement pu réaliser son rêve d’avoir son propre jardin. Pour elle, dès le début, hors de question d’utiliser des produits chimiques. « Si je faisais mes légumes, ce n’était pas pour manger la même chose qu’au supermarché. » Avec patience, elle met en forme sa parcelle, apprend et apprivoise les éléments nécessaires à une culture respectueuse de sa terre. « En hiver, je laisse un paillage de feuille morte », technique qui protège le sol du froid et de l’humidité, empêche la prolifération des mauvaises herbes et améliore la qualité du sol en se décomposant. « L’association du parc potager fait une commande de paille pour tous les adhérents et j’ai du fumier par un particulier. Un animateur de Bretagne Vivante, une association qui a un jardin pédagogique à côté, m’a aussi donné des conseils pour faire des allées enherbées et une marre. J’ai des grenouilles ! »

La biodiversité, un bienfait pour le potager

L’ensemble développe un écosystème riche et crée des lieux d’habitation pour tous ces petits animaux et autres insectes alliés du potager. « J’ai fait un nichoir, il y a des mésanges et d’autres oiseaux ici. » Marion a également son hôtel à insecte et pense à fabriquer un nichoir à chauve souris et une ruche camouflée dans un arbre. La jardinière a été confronté aux pucerons qui se sont attaqués à ses plantes. Là encore, l’usage de produits chimiques est banni. C’est un autre insecte auxiliaire qu’elle espère attirer dans son jardin pour les combattre, la coccinelle. « Quand on fait le jardin au naturel, il faut accepter de perdre certaines choses. Les voisins me le reprochent parfois. » C’est un autre rapport à la nature qui s’installe entre attention et équilibre. Ce qu’elle peut perdre au commencement, elle le gagne dans le temps. « Je laisse les pieds de fèves pour le moment car il y a des larves de coccinelle dessus. Je pourrais gagner de la place en les enlevant, mais j’attends qu’elles deviennent des coccinelles. »

Le jardin de Marion peut laisser une impression de « bazar » pour ceux qui ne connaissent pas encore son organisation naturelle et ses bienfaits. Mais c’est surtout l’abondance de vie qui explose quand on arrive devant son portillon. Aujourd’hui, la jeune femme qui est également dans une démarche d’autonomie alimentaire cultive une dizaine de variété de légumes ainsi que des fruits et des aromates. « Certains mois, je n’ai plus à acheter d’autres légumes. Ce n’est pas encore assez varié, le sol n’est pas encore assez nourri. » Ce sur quoi elle compte bien encore travailler.

« Même sur quelques mètres carrés de terrain, beaucoup de choses sont à préserver »

« Je n’ai pas de potager à la maison, car il n’y a pas assez de soleil. Donc, j’ai transformé mon jardin pour qu’il soit le plus accueillant possible pour la petite faune. En matière de plantes, je m’oriente plus sur la diversité que sur « la qualité » ou « l’excellence ». » Installé dans sa maison depuis trente ans à Saint Sébastien sur Loire, au sud de Nantes, Dominique prend soin d’un oasis de biodiversité. S’il a utilisé les premières années quelques produits chimiques, il les a abandonné depuis. « On peut regretter d’avoir fait certaines choses, mais un jardin se fait sur 25-30 ans. » Durant ce temps, le jardinier a pris le temps d’observer attentivement les relations entre les plantes au sein de leur environnement. Sa pratique tend à limiter l’intervention humaine au maximum en accompagnant les plantes qui s’installent et de laisser faire la nature. « J’attends parfois de voir sur un an ce que sont les plantes qui poussent pour être sûr de ne pas enlever n’importe quoi. Je ne sais pas toujours au début ce que c’est. Le jardin paraît fouillis, mais cela demande de l’organisation, car il faut voir si une plante ne prend pas le dessus sur les autres et faire en sorte que les plantes ne se marchent pas les unes sur les autres suivant le terrain. J’aménage un peu le terrain pour que les plantes se développent. »

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Certaines plantes, arbres ou arbustes arrivent dans son jardin par la dispersion des graines par le vent. « Ici, les arbres se sont naturellement le frêne et le chêne ». D’autres proviennent de récolte qu’il fait lui-même en choisissant les plantes qui correspondent au sol et au climat de son jardin. « Lors d’une ballade près du canal de Landerneau, j’ai récupéré des graines de l’eupatoire chanvrine qui vont bien sur un terrain humide. » Le jardinier fait attention aux plantes qui se ressèment toutes seules comme la lavande vrai ou le géranium Herbe à Robert. Il sait que le coquelicot ne prendra pas sur son terrain, mais bien d’autres plantes y trouveront un lieu propice pour grandir et attireront des insectes en tout genre. Et à l’aide de petits aménagements autour d’un tas de pierre ou de bois, ou au bord de sa marre, Dominique recrée de mini-écosystèmes où la petite faune peut se développer. « Un jardin, c’est de la patience. Si on pose un nichoir, les oiseaux ne viendront pas s’y poser tout de suite. Il faut réfléchir à son orientation et prendre le temps avant d’agir. »

Les oiseaux nichent dans les haies de thuyas, une portée d’écureuil joue dans le jardin. « Lors d’un moment de sécheresse, une grenouille s’était réfugiée dans ma marre. » Dominique offre avec son jardin une enclave naturelle en milieu urbain. Mais sa réflexion va au-delà. Il se préoccupe de la communication avec les terrains voisins. « Je me bats pour garder les arbres et les haies dans le lotissement. Nous avons un espace boisé commun à l’arrière de nos maisons de plusieurs hectares qui ramène notamment des batraciens et des hérissons. Tout cela participe de la biodiversité. Les gens ne se rendent pas compte que même sur quelques mètres carrés de terrain, même si ce n’est pas spectaculaire, beaucoup de choses sont à préserver. »

Pour en savoir plus sur le projet « 100 jardins naturels » et Écopôle :

http://www.100jardinsnaturels.fr/

http://www.ecopole.com/




L’idée sortie du weekend : le salon Ille & Bio fête ses 25 ans !

Ce weekend du 8 septembre, l’association culture bio organise son salon annuel. La ville de Guichen (35) accueillera ainsi durant deux jours un événement rassemblant 200 exposants, réunis afin de promouvoir les transitions écologiques, humaines et sociales. Au programme : conférences, ateliers, marché, mais aussi spectacles et musique.

Six thématiques principales

Cette année, le salon s’organise autour de six thématiques : agriculture et alimentation, jardin et biodiversité, transformation sociale, habitat et énergie, santé et bien-être, et vie quotidienne. Au sein de ces pôles, les activités seront diverses et variées. Les multiples animations contribueront notamment à égayer les lieux. Sont ainsi prévus des jeux autour de l’agriculture et l’alimentation, une balade de découverte des plantes sauvages et médicinales, une conférence gesticulée sur le salaire à vie, du qi jong, de la sophrologie, etc. Les personnes ayant la fibre manuelle trouveront également leur bonheur. En effet, des ateliers de réparation d’objets, de fabrication d’enduits et de création de vêtements se dérouleront tout au long du weekend.

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Trois forums

En partenariat avec le réseau Cohérence et l’université citoyenne Terre & Mer, l’association culture bio organise également au cœur du salon un forum transitions Bretagne. Avec les facilitateurs de « Coop’osons à l’ouest », le forum proposera des discussions autour de trois grands thèmes. Pour chacun de ces thèmes, cinq intervenants ouvriront le bal afin d’introduire le débat. Les participants seront ensuite invités à échanger en petits groupes durant une heure. Une formule qui permet de fêter justement ce 25e anniversaire, annoncé sous le signe du partage et de la participation !

Infos pratiques : Sur place, une restauration bio est prévue, ainsi qu’une halte garderie pour les moins de 5 ans. Et le plus du salon ? Une entrée gratuite pour les moins de 25ans !

Pour aller plus loin

Le site du salon

http://www.illeetbio.org/salon-ille-et-bio/illebio-2016-25-ans/

 

 




Apiculture : de la transhumance aussi pour les abeilles !

 

Depuis janvier 2014, Mathieu Audo est installé en tant qu’apiculteur. Une nouvelle aventure professionnelle, après avoir été notamment animateur en centre social. « Mes parents connaissaient un apiculteur amateur. J’ai eu un coup de foudre pour le métier dès 2008 », explique le jeune homme. Il décide alors de passer un BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) à Laval. Après avoir obtenu son diplôme, il effectue une saison chez un professionnel de l’apiculture, afin d’acquérir davantage d’expérience. Il pose ensuite ses ruches et met en place sa miellerie à Saint-Jean-Brévelay, au lieu-dit où résidait ses grands-parents. Le tout dans une démarche respectueuse de l’environnement. Il a aujourd’hui 200 colonies (soit 200 ruches), installées dans un rayon de 15-20 km autour de chez lui, dans des champs, forêts, landes, vergers… « Une colonie représente entre 50 et 70 000 abeilles, au plus fort de la saison », explique Mathieu. Avec le miel qu’il récolte, il produit notamment du pain d’épices, avec des ingrédients exclusivement bio, et en utilisant le four d’un des boulangers de la commune.

 

La transhumance des ruches, pratique peu répandue en Bretagne

 

L’une des particularités de l’activité de Mathieu est la transhumance. En effet, il déplace ses ruches dans d’autres régions de France, notamment en Indre-Et-Loir, dans le Périgord Vert et dans les Landes. La transhumance s’effectue de nuit, car les butineuses ne sont alors pas de sortie. « La transhumance, ça a été un choix dès le départ », commente l’apiculteur. « Cela me permet de proposer plus de miels à la vente, sept en tout ». Les abeilles de Mathieu peuvent ainsi profiter des acacias en Indre-et-Loire, des châtaigniers dans le Périgord Vert, avant de se poser sur les tournesols ou les bruyères dans les landes. Un système qui se pratique peu en Bretagne, mais beaucoup plus en montagne par exemple. « Cela permet notamment de faire face aux aléas climatique », précise Mathieu.

 
Les abeilles menacées par les pesticides

 

Les aléas climatiques, une contrainte pour l’apiculture, tout comme les néonicotinoïdes. Si l’on parle beaucoup du frelon asiatique et des dégâts qu’il peut causer sur les colonies, ce sont surtout ces pesticides employés en agriculture conventionnelle en tant qu’insecticides qui sont responsables de la mortalité des abeilles, pour l’apiculteur brévelais. Ils auraient également une influence sur leur fécondité. « Une reine va se faire féconder par plusieurs mâles. Mais certains sont désormais stériles, vraisemblablement à cause des pesticides, même si les études ont encore du mal à le montrer », souligne l’apiculteur, particulièrement préoccupé par ces problématiques environnementales. La loi sur la biodiversité adoptée en juillet prévoit de les interdire en 2018, avec de possibles dérogations jusqu’en 2020.

Malgré ces contraintes qui influent sur la production de miel, Mathieu Audo continue de se passionner pour son métier, et d’arpenter les marchés locaux avec ses produits, que le consommateur, lorsqu’il se trouve sur le secteur de Ploermel-Josselin, peut payer en Galais, la monnaie locale du secteur ! Une autre manière pour l’apiculteur de s’engager sur son territoire !

 

Plus d’infos

http://www.abeilledelanvaux.fr/