Une association pour inciter les citoyens à jardiner… Au naturel !

Depuis quelques semaines, la commune de Béganne (56), dans la vallée de la Vilaine, compte une nouvelle association : Citoyens, jardinons ! Au naturel. Son but ? Permettre à tout citoyen de découvrir et développer ses connaissances du jardin au naturel.

Créée en février, à Béganne (56), l’association Citoyens, jardinons ! Au naturel veut développer la pratique du jardinage au naturel sur son territoire. « L’association a été créée par des personnes motivées de transmettre leur passion du jardinage », explique la page facebook de l’association. Elle s’est fixée pour objectif de permettre à tout citoyen de découvrir et développer ses connaissances du travail et de l’entretien du jardin potager, fruitier et fleuri au naturel.

Concrètement, Citoyens, jardinons ! Au naturel organisera des conférences, des ateliers ou encore des visites de jardins. Elle proposera également à ces adhérents de se mettre en relation avec des producteurs locaux et de leurs proposer des achats groupés, de légumes, de terreau ou de plants, par exemple. « Nous proposerons des actions pédagogiques et culturelles ouvertes à tous, scolaire, associatif et tout public », ajoute l’association qui compte, pour l’instant, une dizaine de membres, dont une bonne part de jeunes : « C’est important de faire découvrir que le jardin, ce n’est pas qu’une histoire de papy mamy. Avec cette asso, les jeunes s’impliquent dans le jardinage, l’environnement, le partage, le bien-être… »

Une conférence début avril

Le premier événement organisé par l’association, Citoyens, jardinons ! Au naturel sera une conférence, organisée le vendredi 7 avril, à la salle polyvalente de Béganne. Animée par Jean-Pierre Broseta, jardinier amateur et délégué régional Bretagne de Jardiniers de France, elle a pour thème les animaux qui aident le jardinier et les plantes qui soignent les plantes. « Tout au long de sa conférence, Jean-Pierre Broseta nous dévoilera tous les trucs et astuces pour aider chacun au jardin, découvrir la fonction de la biodiversité, s’économiser au jardin grâce à des techniques faciles et utiliser des produits naturels pour traiter ou éliminer les herbes indésirables », détaille l’association.

La conférence commence à 20h et doit durer deux heures. L’entrée est libre et une donation au chapeau sera organisée pendant l’événement.

Pour aller plus loin

La page facebook de l’association




COP Bretagne : quels enjeux? Entretien avec Laurent Labeyrie

«  Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région »

 

Laurent Labeyrie est géochimiste, paléo-océanographe, membre du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et coprésident de l’association « Clim’action Bretagne Sud ». Il nous confie ses impressions concernant la COP (Conférence des Parties) Bretagne.

 

Eco-Bretons : Quelle était votre impression en sortant de la COP ?

Laurent Labeyrie : Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région et a donc suscité espoirs et regrets. Il ne faut pas s’arrêter en 2018, le vrai challenge se présentera en 2030. Le message doit être : Attention, 2018 est la date du premier texte mais pas de la fin de l’exercice.

 

EB : Pourquoi une COP régionale ?

L.L. : L’échelle nationale n’est pas adaptée car l’impact du changement climatique n’est pas le même suivant les régions. Même au sein de la Bretagne, le changement ne sera pas le même en Bretagne Nord, Centre et au Sud.

Autre exemple, la région péri-méditerranéenne qui sera soumise, entre autres, à des problèmes de sécheresse (les scénarios optimistes prévoient une augmentation de 2 à 2,5°C d’ici 2070, ndlr), et à des problèmes humains liés aux mouvements migratoires provoqués par le changement climatique dans les pays alentour. Ceci alors que, d’une manière générale, la façade Atlantique sera moins impactée par le changement climatique.

 

EB : Pensez-vous que tous les acteurs étaient bien représentés ? Les industriels aussi ?

L.L. : L’industrie française est en train de rater le virage économique (lié à la transition environnementale, ndlr). L’économie bretonne continue à s’appuyer sur de grosses industries conventionnelles. Il n’y a pas assez d’initiatives pour soutenir les PME et les financer.

 

EB : Quelles sont vos impressions sur la table ronde à laquelle vous avez participé ?

L.L. : Les gens sont conscients du problème mais ne partagent pas forcément la même vision sur les moyens d’agir. Le problème de la Bretagne est l’aménagement du littoral et l’agriculture, au sujet desquels les positions des divers acteurs sont tranchées et parfois contradictoires.

 

EB : Quelle est l’étape suivante ?

L.L. : Les acteurs sont venus par curiosité, mais les grands choix économiques sont déjà faits. Le travail à long terme est important, et beaucoup de participants, particulièrement les politiques, sont susceptibles de ne penser qu’en court terme.

Il s’agit dont de continuer à informer, rassembler, innover, afin de mitiger les impacts du changement climatique sur la région, et s’ouvrir aux opportunités offertes par la transition.

 

EB : Quel sera l’impact des changements climatiques en Bretagne ?

L.L. : Il n’y aura pas d’impact dramatique, contrairement au Sud et aux milieux continentaux. Par contre, il y aura une exacerbation des problèmes actuels : des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes (autour de 220 km/h), des pics de froid autour de -15/-20°C (ils seront très rares, mais restent possibles, bien que moins fréquents que dans l’Est de la France et en Allemagne), des coups de chaud autour de 40°C, des sécheresses, la montée des mers.

Ces problèmes sont gérables si l’agriculture réduit ses besoins en eau pendant l’été, si les villes aménagent plus d’espaces verts, si les zones de cultures sont situées plus à proximité des centres pour éviter le transport…

D’une manière générale, la Bretagne a cette chance de subir un impact plus modéré que d’autres régions, ce qui permet d’investir les moyens dans l’adaptation au changement et non dans la gestion de catastrophes.

En ce qui concerne la montée du niveau des mers, elle risque d’aller jusqu’à un mètre en moyenne (sans compter les surcotes de tempête) avant la fin du siècle. Les villes côtières doivent donc réfléchir localement à l’adaptation de leurs structures en zones dangereuses et ne pas délivrer de permis de construire pour des zones à moins de 80 cm au-dessus du niveau de haute mer.

Il y a encore des municipalités qui ne prennent pas en compte ces directives et pensent installer des digues. Cette solution est chère et peu fiable puisqu’elles sont susceptibles de céder ; de plus elles demandent de très grosses dépenses de fonctionnement et entretien. La concertation locale est importante pour éviter les drames comme celui de la Faute-Sur-Mer. Je suis pour que les citoyens puissent poursuivre les élus qui n’ont pas pris les bonnes décisions, car ils ont toutes les informations pour le faire.

 

Pour aller plus loin :

 

Présentation de la COP régionale Bretagne

L’événement a eu lieu à Saint-Malo le jeudi 9 mars. Il a démarré par une table ronde et s’est poursuivi l’après-midi par des ateliers sur six thématiques différentes. De nombreux acteurs locaux étaient réunis lors de cet événement baptisé Carrefour des Transitions. Il faisait suite aux quatre conférences environnementales co-présidées par l’Etat et la Région. Les spécialistes ont échangé librement afin de dresser un tableau de la situation actuelle et réfléchir à des solutions à court et long terme. « Comme la COP21, qui avait réuni les acteurs du climat pour un accord historique entre 195 États, la COP régionale a pour ambition d’associer, en Bretagne, toutes les parties prenantes, de la transition écologique et énergétique », explique le site de l’événement.

Concrètement, le but est d’ouvrir un cahier des engagements, accessible aux Bretonnes et aux Bretons, qui proposera des actions, réalisable par tout un chacun. Un comité scientifique suivra l’ensemble de la démarche. Un événement citoyen est aussi envisagé fin 2018.




Dix jours d’actions pour les alternatives aux pesticides

Depuis douze ans, la semaine pour les alternatives aux pesticides se déroule du 20 au 30 mars. Pendant dix jours, de nombreuses animations sont organisées.

Depuis hier, et jusqu’au 30 mars, l’association Générations Futures et l’Acap, un collectif de 170 organisations, organisent la semaine pour les alternatives aux pesticides. L’objectif de cette semaine est de sensibiliser sur les impacts environnementaux et médicaux des pesticides, de promouvoir les alternatives et fédérer un réseau d’acteurs pour un futur sans pesticides. « La semaine pour les alternatives aux pesticides est un temps fort de mobilisation national et international, qui se tient chaque année à la période de reprise des épandages de pesticides », détaille le site de Générations futures.

Pendant dix jours, de nombreux événements sont organisés partout en France et dans une quinzaine de pays. Au programme, visites de fermes bio, d’apiculteurs, ateliers de jardinage au naturel, marchés paysans, conférences, ciné-débats, spectacles, repas bio, formation à la permaculture ou au zéro pesticide dans les communes… En 2016, plus de 1000 événements, dans 17 pays participants, ont rassemblé 400 acteurs de terrains.

60 000 tonnes de pesticides répandus chaque année

En Bretagne, plusieurs organisations participent à ces actions de sensibilisation des citoyens sur le territoire. « Le syndicat du bassin du Scorff a mis en place tout un programme intitulé La Vallée du Scorff se met au vert, avec de nombreux ateliers jardinage au naturel et rencontres avec des jardiniers, des projections de films, une conférence sur le zéro phyto dans les collectivités avec le sénateur Joël Labbé, des sorties biodiversité et ballades », détaille le site de la semaine pour les alternatives aux pesticides. Le bassin versant de la Ria d’Etel se focalise lui sur la question des sols. L’association Eau et rivière de Bretagne organise plusieurs projections en avant-première du film Zéro phyto 100% bio. Il est possible de retrouver tous les événements sur le site de la semaine pour les alternatives aux pesticides.

Cette semaine de mobilisation est importante car si la situation en France s’améliore – 21 nouvelles fermes bio chaque jour en 2016 – nous sommes loin des objectifs du Grenelle de l’environnement. Il visait les 20 % de surface agricole utile en bio d’ici 2020. Nous n’en sommes qu’à 5,8 %. La France reste le deuxième pays d’Europe le plus utilisateur de pesticides. Plus de 60 000 tonnes de pesticides répandus chaque année sur notre territoire. Comme le rappelle Générations futures : « Il est plus que jamais important de montrer qu’il faut développer les alternatives aux pesticides ! »

Pour aller plus loin

www.generations-futures.fr

www.semaine-sans-pesticides.fr




Volée de piafs : « Je ne comprend pas qu’en Bretagne, on ait des difficultés à trouver des financements pour un centre de soin. »

Ouvert en 2007, le centre de soin Volée de piafs soigne et protège de nombreux animaux sauvages. Aujourd’hui, l’association rencontre de graves difficultés financières, au point que le centre n’accueille plus d’animaux depuis le week-end dernier. Entretien avec Didier Masci, président de l’association, fondateur et responsable capacitaire du centre.

Eco-Bretons : Pouvez-vous nous présenter l’association Volée de piafs ?

Didier Masci : Volée de piafs est née en 2007. Avec ma compagne, nous avons acheté un terrain de 9 hectares, avec un grand hangar de 500 m², pour installer un centre de soin pour les animaux sauvages. En 2007, nous avons accueilli 228 animaux. En 2016, 3030 animaux et 200 espèces différentes : des oiseaux, des mammifères, des chauves-souris… Nous sommes le seul centre breton qui peut accueillir toutes ses espèces.

E-B : Vous rencontrez des difficultés actuellement. Quelles sont-elles ?

D. M. : Depuis samedi dernier, nous n’accueillons plus de nouveaux animaux. Depuis 10 ans, avec ma compagne, nous payons les crédits du centre de soin, soit 1000 € par mois. Ça fait sept ans que je n’ai pas pris de journée de repos, avec en moyenne 100 heures d’activités par semaine. On ne peut plus continuer comme ça. Nous devons financer l’entretien des enclos et des volières, embaucher des gens pour l’entretien et le secrétariat… Il nous manque 50 000 € pour finir l’année. Et au-delà, il faut trouver un moyen pour pérenniser le centre.

E-B : Quelles sont les solutions possibles ?

D. M. : On part du principe que ça va continuer. Ça ne peut pas s’arrêter ! Depuis ce week-end, il y a un véritable engouement. On est abasourdi par l’écho que ça peut avoir. On reçoit des messages de soutiens et de l’argent de toute la France mais aussi de Belgique, de Suisse, du Canada et même de Côte-d’Ivoire. Une cagnotte leetchi a été lancée, elle atteint déjà 15 000 € ! C’est extraordinaire mais c’est une réponse ponctuelle… Des membres du conseil régional viennent au centre jeudi après-midi. Je ne peux pas croire qu’ils se déplacent pour ne pas nous soutenir. Nous sommes également soutenus par des maires du coin et nous avons été reçus par la communauté d’agglomération de Lorient. Nous voulons repartir sur des bases saines. Pour y arriver, nous avons besoin de 50 000 € cette année et 70 000 € les deux années suivantes. Ça nous laissera le temps de monter des dossiers d’aide européenne. Je ne comprend pas qu’en Bretagne, on ait des difficultés à trouver des financements pour un centre de soin.

Pour aller plus loin

Le site de Volée de piafs

La page Facebook de l’association

La page de la cagnotte Leetchi




Réchauffement climatique et bassin Loire-Bretagne : un plan d’adaptation et une consultation

Pour aller plus loin

http://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/des-eaux-en-bon-etat/sadapter-au-changement-climatiqu.html




Zéro Phyto : 44 nouvelles communes bretonnes récompensées

Pour aller plus loin

http://www.bretagne-environnement.org/Media/Atlas/Cartes/Collectivites-bretonnes-laureates-du-prix-Zero-Phyto