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Volée de piafs : « Je ne comprend pas qu’en Bretagne, on ait des difficultés à trouver des financements pour un centre de soin. »

Ouvert en 2007, le centre de soin Volée de piafs soigne et protège de nombreux animaux sauvages. Aujourd’hui, l’association rencontre de graves difficultés financières, au point que le centre n’accueille plus d’animaux depuis le week-end dernier. Entretien avec Didier Masci, président de l’association, fondateur et responsable capacitaire du centre.

Eco-Bretons : Pouvez-vous nous présenter l’association Volée de piafs ?

Didier Masci : Volée de piafs est née en 2007. Avec ma compagne, nous avons acheté un terrain de 9 hectares, avec un grand hangar de 500 m², pour installer un centre de soin pour les animaux sauvages. En 2007, nous avons accueilli 228 animaux. En 2016, 3030 animaux et 200 espèces différentes : des oiseaux, des mammifères, des chauves-souris… Nous sommes le seul centre breton qui peut accueillir toutes ses espèces.

E-B : Vous rencontrez des difficultés actuellement. Quelles sont-elles ?

D. M. : Depuis samedi dernier, nous n’accueillons plus de nouveaux animaux. Depuis 10 ans, avec ma compagne, nous payons les crédits du centre de soin, soit 1000 € par mois. Ça fait sept ans que je n’ai pas pris de journée de repos, avec en moyenne 100 heures d’activités par semaine. On ne peut plus continuer comme ça. Nous devons financer l’entretien des enclos et des volières, embaucher des gens pour l’entretien et le secrétariat… Il nous manque 50 000 € pour finir l’année. Et au-delà, il faut trouver un moyen pour pérenniser le centre.

E-B : Quelles sont les solutions possibles ?

D. M. : On part du principe que ça va continuer. Ça ne peut pas s’arrêter ! Depuis ce week-end, il y a un véritable engouement. On est abasourdi par l’écho que ça peut avoir. On reçoit des messages de soutiens et de l’argent de toute la France mais aussi de Belgique, de Suisse, du Canada et même de Côte-d’Ivoire. Une cagnotte leetchi a été lancée, elle atteint déjà 15 000 € ! C’est extraordinaire mais c’est une réponse ponctuelle… Des membres du conseil régional viennent au centre jeudi après-midi. Je ne peux pas croire qu’ils se déplacent pour ne pas nous soutenir. Nous sommes également soutenus par des maires du coin et nous avons été reçus par la communauté d’agglomération de Lorient. Nous voulons repartir sur des bases saines. Pour y arriver, nous avons besoin de 50 000 € cette année et 70 000 € les deux années suivantes. Ça nous laissera le temps de monter des dossiers d’aide européenne. Je ne comprend pas qu’en Bretagne, on ait des difficultés à trouver des financements pour un centre de soin.

Pour aller plus loin

Le site de Volée de piafs

La page Facebook de l’association

La page de la cagnotte Leetchi




Réchauffement climatique et bassin Loire-Bretagne : un plan d’adaptation et une consultation

Lors du Carrefour des Gestions Locales de l’Eau qui s’est déroulé à Rennes les 25 et 26 janvier, l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne a présenté un plan d’adaptation au changement climatique dans le bassin Loire-Bretagne. Objectif : sensibiliser et inciter à agir pour les années à venir. Il va être soumis à consultation jusqu’au 15 avril 2017.

Le réchauffement climatique est déjà à l’œuvre dans le monde, mais aussi dans le bassin Loire-Bretagne. On estime ainsi que la température de l’eau de la Loire a augmenté de un degré ces dernières années, et l’on s’attend à ce qu’elle progresse d’encore un ou deux degrés dans les années à venir. C’est dans cette perspective, afin de s’adapter aux mieux à cette situation nouvelle, que le Comité de Bassin Loire-Bretagne a lancé la construction d’un Plan d’Adaptation du Bassin au Changement Climatique. Un plan qui ne se substituera pas au Sdage (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) actuel, qui comprend déjà des mesures liées à l’adaptation au changement climatique et à l’anticipation de ses effets. Il s’agit ici d’un plan qui est non-réglementaire, instauré de façon volontaire, et qui se veut « une initiative pour mobilier les acteurs sur le territoire », selon Martin Guitton, directeur de l’Agence Loire-Bretagne. Il s’inspire du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique, et intègre des travaux menés aussi bien dans le cadre du Sdage que dans le cadre du Plan de Gestion des Risques d’Inondations sur le bassin, des Schémas Régionaux Climat-Air -Energie ou des Plans Climat Energie Territoriaux (PCET).

Concrètement, le Plan d’Adaptation du Bassin au Changement Climatique propose dans un premier temps de faire un diagnostic pour évaluer la vulnérabilité des territoires du bassin, selon quatre points de vue : disponibilité en eau, bilan hydrique des sols à la fin de l’été, biodiversité des milieux aquatique et capacité d’autoépuration des milieux aquatiques. Suite à ce diagnostic, le Comité de Bassin pourra proposer des exemples d’actions, selon cinq grand axes : qualité de l’eau, milieu aquatique et biodiversité, quantité d’eau, inondations et submersions marines, et gouvernance. « Le but est qu’on arrive à des actions faites « sans regret » et à éviter toute « maladaptation » », selon Joël Pelicot, Président de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne. Ce plan va être soumis à une consultation, afin de le co-construire avec les acteurs de l’eau. Celle-ci, qui a débuté le 15 janvier, s’achèvera le 15 avril 2017. Chacun pourra y apporter sa contribution via un site internet dédié.

Pour aller plus loin

http://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/des-eaux-en-bon-etat/sadapter-au-changement-climatiqu.html




Zéro Phyto : 44 nouvelles communes bretonnes récompensées

Jeudi 26 janvier s’est déroulée à Rennes lors des Carrefours de la Gestion Locales de l’Eau la remise des prix Zéro Phyto pour l’année 2017. Ce sont 44 nouvelles communes, 11 lycées, et nouveauté, cinq groupements de communes qui ont été récompensés.

Depuis le 1er janvier 2017, la Loi dite « Labbé » du 6 février 2014 s’applique pour les collectivités locales, l’Etat et les établissements publics. Son objectif : zéro pesticides dans l’ensemble des espaces accessibles au public, tels que les espaces verts, forêts, promenades. Seuls les cimetières et les terrains de sports ne sont pas concernés par cette loi. Mais depuis 2007, la Région Bretagne met à l’honneur via les Prix Zéro Phytos les collectivités qui ont fait le choix de se passer de pesticides. C’est ainsi que pour 2017, 44 nouvelles communes se sont vues décerner un prix « Zéro Phyto » . Des communes de toutes tailles, urbaines ou rurales, comme par exemple Saint-Méloir-Des-Bois et ses 274 habitants, ou encore Lannion ou Rennnes. Des communes littorales sont également concernées, comme par exemple Plougasnou près de Morlaix, ou encore l’Ile d’Arz dans le Golfe du Morbihan, première île bretonne a être ainsi labellisée. Nouveautés pour 2017 : cinq groupements de communes (Dinan Communauté, Lannion Trégor Communauté, Communauté de Communes du Haut Pays Bigouden, Vitré Communauté et Pontivy Communauté) ont également été récompensées pour leurs actions.

Ces nouveaux primés portent à 238 le nombre de communes bretonnes ayant stoppé tout usage de produits phytosanitaires dans leurs espaces publics, ce qui représente 19% des communes bretonnes et 21% de la population. Ce sont également 75% des communes bretonnes qui sont engagées dans la voie de la réduction de l’usage des pesticides.

Les communes qui pratiquent le Zéro Phyto et pérennisent la démarche depuis au moins 5 ans ont également été récompensées, tout comme 11 lycées bretons, propriétés du Conseil Régional. « L’idée, avec ces prix Zéro Phytos, est de provoquer une prise de conscience collective », a affirmé Thierry Burlot, vice-président de la Région Bretagne. La question du désherbage des cimetières a ainsi été soulevée : la loi Labbé ne stipule pas leur interdiction pour ces espaces, mais la population a du mal à accepter le fait qu’ils ne soient pas exempts de mauvaises herbes. D’où la nécessite d’une évolution des conscience pour aller plus loin encore dans la démarche de non utilisation des pesticides !

Pour aller plus loin

http://www.bretagne-environnement.org/Media/Atlas/Cartes/Collectivites-bretonnes-laureates-du-prix-Zero-Phyto




Les estuaires du Trieux et du Jaudy sont désormais classés

Les estuaires du Trieux et du Jaudy vont rejoindre ceux de l’Aber-Wrac’h, de l’Aber-Benoît et de la Rance. En effet, depuis début décembre, une zone de 8 000 hectares a été classée et sera donc préservée.

Depuis le 2 décembre dernier, les estuaires du Trieux et du Jaudy (22) ont rejoint la liste des sites classés. Un décret a en effet classé un ensemble de 8 000 hectares, dont 3 500 hectares sur le domaine public maritime, et couvrant les deux estuaires. Le site va de Paimpol à Penvenan et couvre vingt communes.

Les estuaires du Trieux et du Jaudy rejoignent ainsi les trois autres rias classées de Bretagne : l’Aber-Wrac’h et l’Aber-Benoît (Finistère) et l’estuaire de la Rance (Ille-et-Vilaine et Côtes-d’Armor).

Les espaces maritimes concernés couvrent de nombreuses îles et îlots, dont la magnifique île de Bréhat, premier site classé au titre de la loi de 1906 relative à la protection des sites.

Le site classé réunit des paysages, des sites et des éléments naturels remarquables, depuis l’intérieur des terres dans lesquelles s’enfoncent les deux profondes rias jusqu’au littoral, très découpé.

Le classement d’un espace naturel permet la conservation en l’état ainsi que la préservation du site.

Pour aller plus loin

Le décret paru au journal officiel

Descriptif de la zone par l’INPN




« Faire le constat du changement climatique sur nos territoires »

Créée il y a deux ans, l’association Clim’actions Bretagne Sud met en place différents projets autour de la question du changement climatique. Parmi eux, le projet Réseau sentinelle et observatoire du climat, lauréat du concours national « 100 projets pour le climat ». Dominique Pirio, co-présidente de l’association, nous présente ce projet.

Eco-Bretons : Présentez-nous le projet de Réseau sentinelle et d’observatoire du climat.

Dominique Pirio, co-présidente de l’association Clim’actions Bretagne Sud : C’est l’un des sept projets portés par Clim’actions Bretagne Sud. L’objectif est de permettre au plus grand nombre de faire le constat du changement climatique sur nos territoires. Les volontaires devront observer, collecter et traiter des informations.

E-B : À qui s’adresse ce projet ?

D. P. : Tout le monde peut participer, nous voulons impliquer le maximum de personne possible. On espère qu’il y aura rapidement quelques centaines de personnes qui participeront. À l’heure actuelle, nous avons déjà 2000 personnes qui sont inscrites sur nos listings, qui viennent à nos ateliers, à nos réunions… On peut espérer qu’une grande partie de ces personnes deviennent des sentinelles.

E-B : Concrètement, comment va se passer le travail de ses sentinelles ?

D. P. : Nous avons travaillé sur un outil Internet, en partenariat avec le parc naturel régional du golfe du Morbihan et Bretagne vivante, pour que chacun puisse aller cocher des critères définis sur les oiseaux, la végétation ou les températures. Cet outil sera lancé avant le printemps et sera extrêmement simple d’utilisation. Il suffira d’entrer ses coordonnées et les observations que l’on a faites.

E-B : À quoi vont servir les données collectées ?

D. P. : Nous travaillons avec des étudiants de l’UBS qui vont traiter les données. La première année, nous aurons peu d’éléments. L’objectif est de voir l’évolution à court et à moyen terme. Même si on sait qu’on a déjà des éléments comme des oiseaux méditerranéens qui se retrouvent dans nos contrées…

Pour aller plus loin :

Clim’actions Bretagne Sud organise une réunion ouverte au public à propos du Réseau Sentinelle, jeudi 19 janvier, dans l’après-midi, à la maison des associations de Vannes (56).

La page Facebook de Clim’actions Bretagne Sud

www.climactions-bretagnesud.bzh




Un court-métrage pour montrer la richesse de la Zad

Grâce au court-métrage Notre-Dame-des-Landes, une zone humide à défendre, le réalisateur Léo Leibovici nous fait découvrir la richesse de la biodiversité sur la Zad.

Un court-métrage montrant la richesse de la biodiversité de la zone humide de Notre-Dame-des-Landes est en ligne depuis juin dernier. Pendant neuf minutes, on y découvre les paysages de bocage, les zones humides et même certaines des espèces protégés, comme le triton marbré, qui ont fait la célébrité des lieux.

Intitulé Notre-Dame-des-Landes, une zone humide à défendre, ce court-métrage a été réalisé par le jeune réalisateur Léo Leibovici, produit par l’actrice Lizzie Brochéré et porté par l’association Yemanja.

Les différents intervenants nous révèlent la prospérité des écosystèmes de la zone humide. Parmi eux, on trouve Françoise Verchère, ancienne conseillère générale de Loire-Atlantique chargée de l’environnement, ou l’écrivain François de Beaulieu, membre du collectif des naturalistes en lutte.

Le mérite de ce court-métrage est de nous rappeler l’extrême richesse de ce bocage ainsi que ses particularités. En effet, la zone humide de Notre-Dame-des-Landes est en tête de bassin versant, ce qui favorise l’apparition d’une biodiversité spécifique. La préservation du bocage et la « co-évolution harmonieuse de l’écosystème et des activités humaines » ont permis d’accroître cette spécificité. On apprend aussi que l’aéroport actuel, loin de menacer le lac de Grand-Lieu – principal argument « écologique » des pro-aéroport – le protège de l’urbanisation ! Enfin, tous ces arguments sont portés par de belles images, filmées au cœur de la Zad au printemps 2016.

Le film est visible, gratuitement, sur youtube donc n’hésitez pas à aller le voir !

Pour aller plus loin

Pour voir le film