500 arbres plantés à Bignan (56) avec Clim’Actions Bretagne

Depuis 2017, L’association Clim’Actions Bretagne réalise des opérations de plantations d’arbres afin de voir pousser de nouvelles forêts pour la biodiversité et le climat. Elu.e.s, entreprises, citoyen.ne.s, élèves… sont invité.e.s à participer collectivement aux projets. C’est le cas à Bignan (56), sur une parcelle de un hectare mise à disposition par la commune, sur laquelle 200 élèves et des adultes ont mis en terre 500 arbres.

« Qui veut planter le prochain arbre ? » « Moiii », répondent en chœur les enfants, répartis en petits groupes. La fraicheur de cette matinée de décembre n’arrête pas l’enthousiasme des 200 élèves des écoles Saint-Joseph, Saint-Henri, et Jean Monnet de Bignan, venus planter quelques 560 arbres, sur une parcelle d’un hectare, allée du Pradigo, toute proche du bourg. L’opération se déroule sous la houlette de l’association Clim’Action Bretagne, dans le cadre de son dispositif « De nouvelles forêts pour la biodiversité et le climat en Bretagne ». Cinq animateurs et animatrices, bénévoles et salarié.e.s, sont sur le terrain pour accompagner les jeunes jardiniers en herbe. « C’est important, cela leur permet de remettre les mains dans la terre. Planter un arbre, c’est symbolique », apprécie Dominique Pirio, présidente de l’association.

Lancé en 2017, le programme de Clim’Actions Bretagne a permis la plantation de 20 000 arbres sur 17 parcelles communes, à Ploeren, Saint-Avé, Saint-Congard, Saint-Nolff, Sulniac, Theix-Noyalo, Vannes, Arradon, La Vraie-Croix, Pluherlin, Laillé (35), Livré-Sur-Changeon, Ossé, Vieux-Vy-Sur-Couesnon, et Languidic. En janvier, d’autres opérations auront lieu dans les Côtes-d’Armor, à Plumieux et la Roche-Jaudy. A chaque fois, des professionnels forestiers qui fournissent les plants sont associés, ainsi que des collectivités qui proposent des parcelles, et des entreprises locales qui sont mécènes et dont les salarié.e.s peuvent venir participer. « C’est notre particularité », explique Dominique Pirio. « On réunit les élus, les entreprises, les associations, les habitants, les écoles… tous et toutes autour de la parcelle ». Ici à Bignan, Chantal Bihoès, maire, a tout de suite été partante. « C’est le genre d’actions qui parle à tout le monde. Ici, nos enfants auront appris à planter ». Et auront aussi bénéficié d’animations pédagogiques autour de l’arbre et de la forêt, proposées par Clim’Actions, avec le soutien de l’Europe et de la commune.

Au Pradigo, ce sont ainsi des chênes sessiles, des chênes chevelus, des chênes verts, des chênes pédonculés, mais aussi des merisiers, sorbiers des oiseleurs, tilleuls à petite feuilles et charmes, qui ont été plantés. « Les arbres aident à séquestrer le carbone, on compte aujourd’hui beaucoup sur la forêt pour cela », affirme Dominique Pirio. Ils sont également essentiels pour la préservation de la biodiversité et la qualité de l’eau. « C’est important que la société se réapproprie la forêt, il y a encore trop de méconnaissance sur le sujet ». Ces petites plantations serviront également à observer l’adaptation et la résilience des espèces face au changement climatique et aux maladies.

Sur la parcelle, de nouvelles classes arrivent, pendant que d’autres repartent. Le bruit des maillets résonne. Il faut en effet planter deux piquets de bois afin de faire tenir la protection qui entoure le plan, réalisée, et c’est une autre des spécificités de Clim’Actions, avec des poches d’huitres réutilisées. Grâce à ce système, les petits arbres seront protégés des chevreuils, qui adorent les grignoter.

Après les plantations, la parcelle boisée va poursuivre sa croissance. Un panneau totem sera notamment installé, afin d’expliquer le projet et d’apporter des informations sur les essences plantées et leur développement. « On viendra également mesurer les arbres et observer la biodiversité, sur plusieurs années », explique Aline Vélot salariée chez Clim’Actions, et qui s’occupera du suivi. Des chantiers participatifs pour le désherbage seront organisés, et des référents locaux seront nommés, pour signaler tout problème.

Afin de poursuivre son opération de plantation ailleurs dans la région, Clim’Actions Bretagne a lancé un financement participatif. Chacun.e peut participer suivant ses possibilités, sur la plateforme bretonne Kengo. Objectif : 5000 euros, pour pouvoir planter 5000 arbres : https://kengo.bzh/projet/4826/plantations-de-forets-pour-la-biodiversite




L’Arbre, élément essentiel en Bretagne

(Plume citoyenne) Quelles relations et quels liens avec l’arbre, la forêt et le bois voulons-nous aujourd’hui et demain en tant que société ? Pour creuser ce sujet, Fibois Bretagne avait organisé à Saint-Brieuc le 15 novembre un forum pour l’avenir de la forêt bretonne. Une invitation à questionner notre relation en tant que citoyens-consommateurs-utilisateurs et professionnels.

L’arbre, c’est une question politique, économique, écologique, culturelle, humaine mais avant tout, c’est une question de notre relation avec le vivant. « L’arbre est notre assurance-vie » évoque Carole Le Béchec, élue au Conseil régional de Bretagne, présidente de la commission climat, transitions et biodiversité, en début de cette journée autour de l’arbre, la forêt et du bois. Le Plan arbre de la région prévoit de planter, d’ici 2028, 5 millions d’arbres en Bretagne pour répondre aux enjeux de la biodiversité, de la gestion de l’eau et de la tenue des sols. L’idée, c’est de concilier les usages et de réconcilier la société et la filière, car l’arbre et la forêt touchent aux âmes dans un monde où nous sommes de plus en plus déconnectés du vivant.

Le message des intervenants est clair : Il faut réunir tous les acteurs autour de l’arbre. Le besoin de se reconnecter à la nature est aussi important que la bonne valorisation du bois.

Comment concilier les besoins de notre société en matériaux et en loisirs avec les besoins du vivant autre-que-humain ? De plus en plus de citoyens préfèrent ne plus toucher aux forêts sans connaissances de l’utilité et des options de gestion, mais aussi sans questionner notre demande croissante des produits en bois ou l’effet de notre présence en forêt – la biodiversité souffre de la sur-utilisation des bois dans des zones urbaines. De moins en moins de jeunes ont envie de travailler la terre et la forêt ou de s’investir dans les filières qui en dérivent. Aujourd’hui, 23’000 personnes travaillent dans les filières autour de l’arbre en Bretagne, demain nous aurons besoin de plus. Ces problématiques ne sont pas uniques à la Bretagne – on en discute un peu partout en Europe.

Dans le contexte du réchauffement climatique, l’arbre est vu comme la technologie principale pour décarboner l’environnement bâti ainsi que d’autres secteurs industriels. La demande est en pleine croissance, la disponibilité de la ressource précieuse, limitée. Ici comme ailleurs la notion d’économie circulaire et d’usage en cascade est proéminente dans le discours. Comme chez soi, comme dans l’entreprise…

La forêt bretonne se compose au trois quart de feuillus, mais aujourd’hui la valorisation du bois se focalise sur l’utilisation des résineux. Le réchauffement climatique veut aussi dire se poser la question sur l’arbre de demain et apprendre à valoriser le bois de différentes qualités pour des usages à plus long terme. En Bretagne, on se sent encore à l’abri. Loin sont les images de l’est de la France et de l’Allemagne où les forestiers ont du mal à préserver le hêtre ou bien le chêne, l’arbre qui nous servait de symbole de résilience et de robustesse. Mais le climat change aussi en Bretagne et les hommes et les femmes qui travaillent les forêts en ont bien conscience. On commence à expérimenter à petite échelle avec l’introduction de nouvelles essences qui viennent des climats plus proches de ce qu’on attend ici dans l’avenir.

Ainsi, l’arbre et ses filières sont emblématiques du besoin de travailler vers de nouveaux modèles économiques. La spécificité de la Bretagne pourra devenir un atout dans cette quête, propose le géographe Jean Ollivro : Le mode de fonctionnement breton repose sur l’entraide, la coopération et la mutualisation dans une culture individualiste : l’esprit indépendant, la vie en commun. La capacité de travailler ensemble et le principe fondamental de prendre soin de la terre afin qu’elle nous nourrisse sont au cœur de l’identité bretonne. Depuis la nuit des temps, la forêt en Bretagne a été un élément de ressources et de mythes.

Le peuple breton s’est organisé de manière dispersée car il y avait de l’eau partout. La Bretagne, c’était une terre riche et fertile. L’arbre était un élément important et résilient. Statistiquement, la forêt ne couvre que 16% de surface en Bretagne, mais l’arbre est partout. Jean Ollivro et le forestier Hervé Le Bouler nous invitent à honorer l’originalité du territoire si nous voulons trouver de meilleures valorisations pour l’arbre feuillu qui n’a pas les qualités demandées par l’industrie aujourd’hui. L’arbre est depuis toujours omniprésent et fondamental dans tous les aspects de la vie bretonne, que ça soit dans les forêt ou sur des talus au bord des champs. La notion de « Coat » se trouve partout sur le territoire. Autrefois, c’était une source de nourriture, de bois-énergie et aussi du bois d’œuvre. Nous vivions avec la forêt. Aujourd’hui notre société se retourne contre la gestion et les gestionnaires de la forêt. Aujourd’hui l’arbre devient sacré – une vision idéalisée, selon Jean Ollivro, et qui oublie que nous faisons partie de la nature et avons un rôle à jouer dans son évolution. Notion confirmée par les experts forestiers. Comme l’exprime Laurent Le Mercier : il ne faut pas compartimenter nature et homme, c’est un tout dans lequel le travail du forestier s’inscrit. Est évoquée aussi la tendance de notre société à se pencher sur des dogmes au lieu de penser pour nous-mêmes, ce qui nous empêche d’agir avec responsabilité et nuance.

L’invitation au dialogue en forêt autour de ces questions est proposée par plusieurs intervenants. Hervé Le Bouler souligne l’importance de l’ancrage de l’arbre dans les territoires et évoque l’idée des arbres à palabre – de créer des espaces de rencontre autour de l’arbre comme le fait aussi l’association Clim’Action. Un appel à l’action qui vise autant les forestiers que les élus dans les territoires.







« La nuit des dragons », à la recherche des salamandres en Bretagne

Cet automne, on part à la recherche des salamandres, avec « La nuit des dragons » ! L’animal, espèce protégée, mérite toute notre attention, car son habitat est menacé. Dans le cadre de l’Observatoire Herpétologique de Bretagne, animé par Bretagne Vivante et Vivarmor, on peut collaborer à cette grande opération de science participative, et ainsi contribuer à mieux connaître cette espèce.

Salamandra Salamandra, alias la salamandre. Cet animal est une espèce d’urodèle, comme les tritons, qui ont eu aussi la particularité de garder leur queue à l’âge adulte. Les salamandres tachetées sont facilement reconnaissables à leur couleur noire et jaune. On les trouve dans toute la France. Elle aime les sous bois, les massifs forestiers, les landes, le bocage, là où il y a des points d’eau et des cachettes humides. La journée, elle reste discrète, préférant sortir la nuit. Elle se nourrit de cloportes, de vers luisants, ou encore d’araignées.

Elle n’a pas de prédateur. Son ennemi est l’homme. Car celui-ci dégrade son habitat (disparition des zones humides, des haies…). Le trafic routier est également l’une des principales menaces qui pèse sur la salamandre. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a d’ailleurs évalué la salamandre tachetée comme étant une espèce « en régression ».

Dans le cadre de l’Observatoire Herpétologique de Bretagne, Bretagne Vivante, Viv’Armor et l’URCPIE (Union Régionale des CPIE, Centre Permanents d’Initiatives pour l’Environnement) ont lancé « La nuit des dragons ». Objectif de cette opération de science participative, qui se déroule de septembre à fin novembre : repérer les salamandres près de chez soi, sur un parcours établi, la nuit, afin « d’estimer les tendances temporelles (occurrence et abondance) des populations de salamandre tachetée », précise l’association Bretagne Vivante sur son site. « Cette connaissance permettra d’identifier les facteurs qui influencent le statut des populations, et donc de proposer des mesures adaptées afin de renforcer leur protection. »

Le protocole est simple, tout le monde peut y participer : Il suffit de s’inscrire via un bulletin à envoyer à la Société Herpétologique de France par mail, de télécharger le protocole, de choisir ensuite un parcours en 10 et 1000 mètres (chemin forestier, bord de ruisseau, jardin, chemins bocagers…) où l’on est susceptible de trouver des salamandres, et de faire au moins en automne le trajet pendant 30 minutes maximum, à marche ralentie, dans des conditions météo favorables, en comptant toutes les salamandres vues. Les observations seront ensuite envoyées via la fiche « sur le terrain ».

Mais attention ! Les salamandres étant une espèce protégée, il est interdit de les manipuler et de les capturer. Il faut seulement les observer !

Plus d’infos ici : https://www.mce-info.org/la-nuit-des-dragons-avec-bretagne-vivante/




A Morlaix, l’artiste-jardinier Tiphaine Hameau : « un humain du sensible et du geste compagnon de la plante »

Il y eut au XVIIIe siècle en certains jardins aristocratiques, la mode du hameau d’agrément qui, nous dit l’encyclopédie libre en ligne wikipédia, « tout en adoptant une apparence rustique, n’était en fait que des « fabriques » (éléments d’architecture implantés dans le décor végétal d’un jardin), comme le hameau de Chantilly, ou le hameau de la Reine à Versailles. »

Mais quand le Hameau se fait homme, l’histoire jardinière s’en trouve bouleversée, en particulier celle des Jardins de la Manufacture des Tabacs de Morlaix ! Ceux-ci constituent en effet un héritage patrimonial d’un passé industriel de la ville dont les dirigeants de l’époque s’en réservaient alors l’usage exclusif.

Depuis cinq ans maintenant, ils sont confiés par Morlaix Communauté aux bons soins à la fois écologiques, esthétiques et poétiques de l’artiste-jardinier Tiphaine Hameau -auquel nous avions consacré un premier article et un entretien audio en décembre 2021*-, avec la volonté de les ouvrir à tout à chacun.e.

Dans le premier volet de ce triptyque d’articles publiés au cours de ce mois de septembre, nous vous invitons à découvrir ou mieux connaître Tiphaine Hameau, à la fois si singulier dans son rapport poétique à ce lieu qui l’habite véritablement, et si pluriel dans ces héritages et approches. Celles-ci constituant un entrelacs entre expressions d’une nature on ne peut plus observée, respectée et expressions d’artistes par elle inspirées. Ces dernières seront au coeur du deuxième volet, tandis que le troisième et dernier s’attachera aux pas d’étudiant.e.s en BTS Gestion et protection de la nature du lycée de Suscinio que Tiphaine accueille en stage, dans une volonté de transmission d’un rapport de bon compagnonnage aux vivants de ce jardin.

« La Manu et son jardinier », un documentaire consacré à Tiphaine Hameau sera présenté en avant-première mardi 17 septembre prochain, au cinéma morlaisien La Salamandre au cours d’un ciné-rencontre**, en sa présence ainsi que celles de Élodie Trouvé (réalisatrice), Anaïs Trouvé (cheffe opératrice et monteuse) et Marie Legras (productrice).

Tiphaine Hameau où l’art de resituer poétiquement le réel des jardins

Volet 1/ Autodidacte, Tiphaine Hameau revendique l’influence de Gilles Clément, à la fois jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste, écrivain, dont il applique l’idée du laisser-faire dans une certaine mesure, ainsi développée par Gilles Clément:« Le jardin en mouvement privilégie les dynamiques dans l’espace, les changements de place des plantes, mais il n’interdit pas le travail du jardinier. On ne laisse pas tout faire. Dans un jardin, l’homme intervient, mais il fait avec la nature et non pas contre elle. Faire le plus possible en allant le moins possible contre les énergies en place. Les jardiniers savent depuis des siècles que la maîtrise de la nature est une illusion. La nature transforme et invente sans arrêt.» (https://reporterre.net/Gilles-Clement-Jardiner-c-est-resister).

Et puis il y a aussi et surtout l’influence de Liliana Motta, artiste-botaniste dont Tiphaine Hameau fut l’assistant. Voici ce qu’il en dit : « C’est auprès d’elle que j’apprendrai à lire le paysage, « à donner à voir » celui-ci. Le questionnement des invasives, des mauvaises herbes, cet arbitrage symbole de la main-mise de l’humain sur le devenir des êtres. Parmi les nombreuses découvertes, lors de mon assistance auprès de Liliana, la pensée de l’ethnobotaniste  Pierre Lieutaghi a enclenché un rapport décisif ; certes je suis pas ou peu pratiquant de la plante dans ses usages domestiques, médicinaux, symboliques mais ce que j’ai appris de La Plante compagne, son ouvrage de référence, a tissé des liens intimes ; « faire le plus possible avec et le moins possible contre », « Rien ne sort, tout se transforme », « Ne rien arracher à l’existant du paysage » ne sont-ce pas là des témoignages d’une volonté de partager l’espace, le temps, une volonté de cohabiter apaisée ; je formulerais volontiers l’idée d’être un jardinier – un humain du sensible et du geste – compagnon de la plante. Un compagnonnage mû par une pratique artistique du jardin. »

Cette intervention jardinière « minimaliste » ne laisse pas de surprendre, voire d’en bousculer certain.es , plus habitué.es à des espaces maîtrisés et « propres », c’est-à-dire sans « mauvaises herbes » ni « belles fleurs »! D’où la pertinence des visites guidées au cours desquelles Tiphaine explicite sa démarche.

De son apprentissage avec Lilana Motta, Tiphaine Hameau garde aussi le goût pour le land art et surtout l’Arte Povera.

Le premier, plus connu du grand public, est né de la volonté d’artistes de sortir l’art des musées et autres galeries pour lui faire prendre le bon air de la nature. Utilisant les ressources matérielles de cette dernière telles que branches et bois flotté, feuillages, galets et pierres, plumes et poils laissés par leurs propriétaires… les artistes interviennent sur l’espace et les composantes du paysage, leurs œuvres ayant un caractère éphémère.

L’Arte povera trouve quant à lui son origine dans un mouvement artistique italien au milieu du siècle dernier déterminé à répondre au productivisme par la sobriété, la simplicité.

« Attentifs aux traces, aux reliefs, aux plus élémentaires manifestations de la vie, les artistes de l’ Arte Povera et plus largement de « l’art pauvre » revendiquent des gestes archaïques. Les matériaux qu’ils utilisent sont souvent naturels et de récupération. La volonté de ces artistes n’est pas de faire de l’or avec de la paille ou des chiffons, mais d’activer un nouveau pouvoir symbolique des matériaux », précise Frédéric Paul, conservateur au Musée national d’art moderne de Paris, commissaire d’une exposition que le Centre Beaubourg consacra à l’Arte povera en 2016.

Tiphaine Hameau précise cependant : « De ce que j’ai perçu de ce mouvement, il me semble davantage lui appartenir qu’au land art dont les manifestations, notamment du côté américain du Nord, sont plus que critiquables si on interroge les procédés et l’impact de leur mise en oeuvre. On doit pouvoir trouver une articulation entre le faire le plus possible avec (l’existant en tout point de vue) et les ressorts de l’arte povera ; les « matériaux » à disposition ne sont pas nobles, ici dans le cadre de mes autres réalisations, oh paille de blé, d’orge, fagots de saule, vieilles briques, parpaings, cailloux, combien de fois vous ai-je regardé avec la plus grande des considérations!   Je songe également aux nouveaux réalistes que leur défenseur Pierre Restany avait défini comme un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » ; il me semble pouvoir définir les tas d’herbes situés, notamment, comme un recyclage poétique du réel, sous-entendant de l’activité de jardinage, sous-entendant le réel d’un paysage donné dans lequel on se propose de faire jardin, dans lequel on tenter ce dialogue avec l’existant qui m’est cher. »

* Eco-Bretons s’était fait le plaisir de vous faire découvrir Tiphaine Hameau en décembre 2021 : (http://www.eco-bretons.info/rencontre-tiphaine-hameau-en-ce-lent-jardin/ et https://soundcloud.com/user-174646550/tiphaine-hameau)

** « Avant-première du film documentaire « La Manu et son jardinier ». Projection et débat, mardi 17 septembre à 20h30, au Cinéma la Salamandre à Morlaix, en présence de Tiphaine Hameau (artiste-jardinier), Élodie Trouvé (réalisatrice), Anaïs Trouvé (cheffe opératrice et monteuse) et Marie Legras (productrice. Quelques mots d’Elodie Trouvé, en résonance avec les nôtres : «Tiphaine Hameau est un artiste-jardinier autodidacte, qui réalise des jardins comme des œuvres-manifestes, dont il sublime les qualités écologiques et esthétiques. Comme si c’était le sien, celui qu’il n’avait pas encore. Depuis juin 2019, il fait renaître un lieu emblématique du Finistère et de la mémoire ouvrière de la ville de Morlaix : les jardins de la Manufacture royale des Tabacs de Morlaix. Dans ce jardin anciennement privé et longtemps laissé à l’abandon, il met en scène le moindre élément naturel oublié et entreprend un important travail de réaménagement pour une ouverture au public en ayant comme ligne de conduite : « Rien ne rentre, rien ne sort, tout se transforme ».

Cinéma La Salamandre, Sew – Manufacture des tabacs
39 TER quai du Léon, 29600 Morlaix

https://cinemalasalamandre.fr/la-manu-et-son-jardinier


Soutenez Eco-Bretons sur Tipeee




A la recherche du rat d’or de Breizh

Le rat d’or*, c’est le Muscardin, un petit rongeur de la taille d’une souris. Il mesure environ 7 cm sans la queue et son poids varie de 15 à 40 g selon les saisons. Il est lié aux sous-bois, aux lisières forestières et au bocage. Très discret et nocturne, il est difficile à observer et peu connu.

Association de protection de la nature au service des mammifères sauvages de Bretagne et de leurs habitats, le Groupe Mammalogique Breton/GMB propose avec ses partenaires, 10 opérations de recherche d’indices de présence du Muscardin aux quatre coins de la Bretagne du 26 août au 1 septembre 2024.

Le Muscardin n’est présent qu’au nord d’une ligne Morlaix-Rostrenen-Châteaubriant. La population de la région de Morlaix semble réellement isolée. L’espèce a connu d’importants reculs dans notre région. En France, l’espèce est absente au sud d’une ligne Bordeaux-Marseille. Elle semble en recul dans certaines parties d’Europe. Dans le monde, le Muscardin est présent uniquement en Europe et en Anatolie.

le Groupe Mammalogique Breton/GMB a mis en place depuis 2020 une veille sur les zones de présence permanente du Muscardin. Ces zones, des carrés 5×5 km, sont définies comme « à prospecter » si aucune observation de l’espèce n’a été signalée depuis 4 ans.

Sur son site, le GMB indique que des premiers tests encourageants pour détecter le Muscardin à partir de ses ultrasons ont été effectués en Côtes d’Armor. Suite à la publication de travaux britanniques sur les vocalisations ultrasonores du Muscardin, des tests d’enregistrements ont en effet été conduits en 2023 dans l’Espace Naturel Sensible costarmoricain de Quelfénec à Plussulien.

Voici ce qu’il en dit : « Trois sessions de quelques nuits d’enregistrement ont été réalisées, fin avril, début juin et fin août à l’aide de 6 enregistreurs d’ultrasons (habituellement utilisés pour les chauves-souris). Le site de Quelfénec est déjà connu pour ses fortes densités de ce Gliridé. Il est suivi depuis plusieurs années à l’aide de nichoirs spécifiques pour uneétude sur la génétique des populations de l’espèce).Ces premiers tests semblent concluants puisque que nous avons collecté plusieurs séquences typiques du rat d’or sur 4 des 6 postes d’enregistrement. La période de fin août, a même permis la collecte d’un nombre très important (plus de 180) de séquences sur deux sites. Des analyses à posteriori d’enregistrements ultrasonores de chauves-souris collectés en 2021, 2022 et 2023 ont aussi permis de détecter l’espèce dans deux autres stations des Côtes d’Armor. Le Muscardin chante comme une bouilloire. Tendu audible, le cri de contact ressemble étrangement au sifflement d’une bouilloire ! Ce travail inédit sur l’acoustique du Muscardin est permis par le financement du service des Espaces Naturels Sensibles du Département des Côtes d’Armor. » Lien vers l’article complet : https://gmb.bzh/actualite/detection-acoustique-du-muscardin/

Du 26 août au 1 septembre, le GMB et ses partenaires proposent 10 opérations de recherche d’indices de présence du Muscardin aux quatre coins de la Bretagne.

📅 Les dates et les contacts pour s’inscrire sont visibles ici : https://gmb.bzh/evenements/

👉 Carte de répartition du Muscardin : https://atlas.gmb.bzh/atlas/espece/61636

👉 Livret d’identification des indices : https://gmb.bzh/…/2018/02/LivretMuscardin_Planches.pdf

*Rat d’Or est l’un des noms populaires utilisés autrefois pour désigner le Muscardin. La célèbre revue naturaliste ardennaise la Hulotte consacrait en 1987 son numéro (le 59) à cet animal au « pelage d’or pur » dont le nom officiel est Muscardin (Muscardinus avellanarius).

Et on peut toujours se le procurer : https://www.lahulotte.fr/collection_6.php

Cet article a été rédigé à partir des informations publiées sur le site du Groupe Mammalogique Breton/GMB.




Trente jardins pour cultiver la terre et la coopération en Centre Bretagne

Plus d’infos sur la page Facebook du Réseau Coopératerre