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« Des terres et des ailes », un projet pour contrer le déclin des oiseaux à la campagne

La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), en compagnie des Chambres d’Agriculture, vient de lancer le projet « Des terres et des ailes ». Il vise à proposer aux agriculteurs de s’investir sur leur ferme pour la protection des oiseaux, en créant notamment des aménagements spécifiques. Des conseils et la localisation des exploitations participantes sont disponibles sur un site internet.

« Mobiliser le plus grand nombre d’agriculteurs et les accompagner dans la reconquête de la biodiversité ». Voilà l’objectif du projet « Des terres et des ailes ». Lancé par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), et par les Chambres d’Agricultures, il a pour objectif d’apporter des réponses à un constat sans appel : le nombre d’oiseaux dans les campagnes. En effet, « Les derniers chiffres issus de l’étude conjointe du Muséum d’histoire naturelle et du CNRS, montrent que les populations d’oiseaux dans les campagnes ont été réduites en moyenne d’un tiers, au cours des quinze dernières années, avec une forte accélération depuis deux ans. Selon l’UICN (l’Union Internationale pour la conservation de la nature), un tiers des espèces sont aujourd’hui menacées », explique ainsi la LPO. La faute à l’utilisation des pesticides, à l’urbanisation galopante qui pive les oiseaux de leur habitat, au remembrement ,au changement climatique…

Face à ce constat, le projet « Des Terres Et Des Ailes » a pour ambition, selon la LPO, de « proposer à chacun d’agir concrètement sur sa ferme, à son échelle, à sa convenance, et dans un élan collectif pour offrir aux espèces qui ont déserté nos campagnes, la possibilité de revenir s’installer et à celles qui sont encore présentes, de pouvoir y rester ! Toutes les espèces doivent pouvoir trouver le gîte et le couvert, c’est-à-dire trouver des espaces accueillants et variés pour s’installer, se reproduire, se cacher ou se réfugier mais aussi de quoi se nourrir et nourrir leurs jeunes, en quantité suffisante, en qualité et en diversité ». Pour cela, un site internet (www.desterresetdesailes.fr) a été mis en place. Il propose aux agriculteurs des idées d’aménagement à créer sur leurs fermes, sous forme de fiches : arbre isolé, haie, mare, buissons de ronce, nichoirs, tas de bois ou de pierres…Ils sont aussi incités à faire connaître leurs actions, par le biais d’une cartographie qui permet de localiser les exploitations participantes au projet et les aménagements qui y sont effectués pour la sauvegarde des oiseaux. On peut ainsi d’ores et déjà prendre connaissance des quelques fermes bretonnes qui participent à l’opération !




« Bulles de vie », une ode à l’eau en photos

« Saut(e)
dans l’eau ! » et « Chante la mer » sont les
titres des deux derniers tomes de « Bulles de vie », une
collection d’ouvrages photographiques publiés par Johanne Gicquel.
Photographe, peintre et ancienne paysanne bio, elle a pour objectif,
à travers ces ouvrages, de « montrer à voir la nature toute
proche, celle sous nos pieds ». Mais aussi « interpeller,
interroger, faire rêver aussi…Susciter l’intérêt et dès lors,
donner envie de connaître . ».

Les deux livres ont pour dénominateur commun l’eau. Préfacé par Jean-Claude Pierre, militant de longue date et co-fondateur de l’association Eau et Rivières de Bretagne, « Saut(e) dans l’eau » est consacré aux zones humides. A travers l’œil de Johanne, on découvre ainsi des frayères, des tourbières, des zones humides, mais aussi des libellules, des plantes (la balsamine, plante ornementale devenue envahissante, ou encore l’osmonde), des traces de passages de mammifères…Beaucoup de photos ont été prises du côté de Saint-Nicolas-Des-Eaux, village traversé par le Blavet, dans le Centre Morbihan. D’autres proviennent du Finistère, vers le Moros, cours d’eau qui rejoint la mer vers Concarneau.

Préfacé
par Pascale d’Erm, auteur et réalisatrice, « Chante la mer ! »
est dédié quant à lui au littoral. Dunes, laisse de mer, sable,
orchidées, griffes de sorcière…sont ainsi à l’honneur.

Chaque ouvrage, édité en format « à l’italienne » comprend entre 200 et 300 photos, de tailles différentes, et dont la plupart prises en « macrophotographie », au plus près de la nature. A la fin des deux livres, Johanne explique sa démarche, et propose aussi un glossaire se rapportant aux thématiques des photos.

La rédaction d’Eco-Bretons vous conseille les deux ouvrages, qui donnent à voir, via de magnifiques photo, toute la beauté, la richesse, et la fragilité des milieux liés à l’eau en Bretagne !

Pour commander les ouvrages et découvrir le travail de Johanne : https://www.johannegicquel.com/




TerraInnova transforme les terres de chantier au service de l’agroécologie

Chaque année en France, ce sont plus de 160 millions de tonnes de terres qui sont évacuées puis enfouies lors de chantiers. L’entreprise TerraInnova revalorise ces terres gaspillées au profit de l’agroécologie. Le projet a été présenté dans le cadre de l’événement 360 Possibles à Rennes le 12, 13 & 14 Juin 2019.

TerraInnova

«  Les entreprises payent 2 milliards d’euros par an pour se débarrasser des terres de chantiers» constate Nathaniel Beaumal, fondateur de TerraInnova.

Fort
d’une expérience de 10 ans en tant qu’ingénieur dans le BTP,
Nathaniel Beaumal a été très vite confronté au dilemme de la
gestion des gravats de chantiers.
Selon lui « il y a un véritable manque
de solution d’élimination des terres de chantiers

qui
finissent
dans des
installations
de stockage de déchets inertes
(ISDI). »
Les déchets inertes représentent
tout
un
ensemble
de
gravats :
briques, carrelage mais
également la
terre mêlée de débris organiques ou
d’argile.

Chaque année, ce sont ainsi plus de 160 millions de tonnes de terres qui sont évacuées lors des chantiers et finissent stockées puis enfouies dans ces zones d’installation et de stockage de déchets inertes, souvent situées dans d’anciennes carrières.

Une terre qui nécessite de déployer une énergie considérable sur les plans logistiques et économiques pour que les entreprises de Travaux Publics s’en débarrassent. Une autre problématique vient s’ajouter : « les sites d’éliminations de ces terres de chantiers étant peu nombreux sur le territoire français, le déblaiement coûte de plus en plus cher. Par conséquent, les remblais sauvages se multiplient partout en France. » souligne Nathaniel Beaumal.

Face à ces différentes problématiques et voyant ces terres comme une véritable ressource, Nathaniel Beaumal a décidé de lancer avec son associé Pierre Anfray début 2017 à Nantes le projet TerraInnova. Son objectif est de réutiliser les terres de chantiers jusque-là peu valorisées et inutilisées à l’échelle locale pour aider des agriculteurs souhaitant se diriger vers une démarche d’agroécologie.

C’est ainsi que les terres de chantiers terre jusqu’alors « gaspillées » sont employées pour aménager les paysages et les sols. L’entreprise propose de régénérer l’agriculture en créant des épaisseurs de sols fertiles, de créer des haies sur talus pour couper le vent et améliorer la biodiversité mais également de modifier la topographie des terrains pour mieux contrôler les eaux de ruissellement et ainsi éviter les inondations.

Une entreprise qui se veut dans une démarche d’économie circulaire en mettant en lien les agriculteurs, les entreprises de Travaux Publics et les collectivités. TerraInnova a pour l’heure actuelle valorisé 40 000m3 de terres grâce à ses chantiers aux Pays de la Loire et en Bretagne mais également en Centre Val de Loire et au Nord de l’Aquitaine.

Aujourd’hui, grâce à une équipe de dix personne, c’est une quinzaine de chantiers qui ont été réalisés dans l’Ouest de la France et ne cessent de se multiplier.




VICTOIRE ! Le Conseil d’État annule en partie l’arrêté de 2017 encadrant l’utilisation des pesticides

Rappel
des faits

Entre juillet 2016 et mai 2017, après des mois de débats, la France s’est dotée d’un nouvel arrêté encadrant l’utilisation des pesticides[1]. Les associations Eau et rivières de Bretagne, Générations Futures et l’Union Syndicale Solidaires, soutenues par des associations impliquées sur le territoire (le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, Vieux Manoir en colère, et Vigilance ogm et pesticides 16), ont engagé une action juridique, jugeant cet arrêté non conforme à la loi et trop peu ambitieux sur la question de la protection de la ressource en eau et des riverains. Avec de l’aide leurs avocats Maîtres Eva Joly et François Lafforgue, ils ont déposé contre ce texte le 3 novembre 2017 trois recours juridiques (en annulation et modification) devant le Conseil d’État.

Le
5 juin lors de l’audience au Conseil d’État, le rapporteur
public, dans ses conclusions avait purement et simplement demandé
l’annulation de l’arrêté « en tant qu’il ne prévoyait
pas de dispositions destinées à protéger les riverains des zones
traitées par des produits phytopharmaceutiques. »
concluant
aussi à la nécessité de renforcer les zones non traitées et les
délais de rentrée à tous les modes d’application des pesticides
faisant « injonction aux ministres de prendre les mesures
réglementaires induites par la présente décision dans un délai de
six mois
».

Victoire
!

Le
Conseil d’État dans son jugement suit une grande partie des
attentes des ONG, des conclusions du rapporteur public et demande
l’annulation d’une partie de l’arrêté “en tant qu’il
ne prévoit pas de dispositions destinées à protéger les riverains
des zones traitées par des produits phytopharmaceutiques
.”

Le
juge indique en outre que l’État devra verser à Générations
futures et à Eau et Rivières de Bretagne, une somme de 2 000 euros
chacune au titre de l’article L. 761-1 du code de justice
administrative.

Cette
décision intervient alors que se tiendra demain (jeudi 27 juin) une
réunion du groupe de travail 3 du plan Ecophyto « protection des
populations et de l’environnement » au ministère de l’Agriculture.
L’occasion de saisir la balle au bond et de tenir compte de ce
jugement lors de la rédaction du nouvel arrêté.

Pour
les associations requérantes, Eau & Rivières de Bretagne,
Génération futures, l’Union syndicale Solidaires ainsi que pour
les organisations de terrain impliquées sur ces dossiers et
soutenant cette action, c’est une nouvelle victoire qui devra avoir
pour effet une meilleure prise en compte des riverains et des
milieux exposés à ces pesticides dangereux.

Le
gouvernement peut compter sur toute la détermination de chacune de
nos structures pour qu’enfin soit atteint un haut niveau de
protection des populations vulnérables exposées et des milieux
impactés par ces produits !

[1]
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.docidTexte=JORFTEXT000034603791&categorieLien
id




Sein et Ouessant: deux Îles face aux changements climatiques

Tout comme les Îles des Glénan, les Îles de Sein et d’Ouessant souhaitent développer une production d’énergie 100 % renouvelables à l’horizon 2030 pour faire face aux changements climatiques. Ces objectifs ont été présentés dans le cadre de l’événement 360 Possibles à Rennes le 12, 13 & 14 Juin 2019.

360 possibles
De gauche à droite: Jean-Philippe Lamarcade, ENEDIS; Philippe des Roberts, SMILE; Denis Bredin, association des îles du Ponant; Hervé Esseul, EDF

Aujourd’hui
et plus que jamais, les Îles bretonnes font face aux conséquences
du réchauffement climatique avec l’augmentation du niveau de la
mer et les tempêtes à répétition. En plus de ces problématiques,
des enjeux économiques et environnementaux émergent. Pour faire
face à ces menaces, les municipalités des Îles de Sein et
d’Ouessant veulent mettre en place des solutions énergétiques
durables à l’échelle locale pour atteindre à l’horizon 2030
une production d’énergie 100 % renouvelables.

Un
environnement de plus en plus menaçant

Sur les Îles au large du Finistère, les tempêtes se multiplient entraînant des rafales de vent toujours plus fortes et plus nombreuses. C’est le cas de l’île de Sein qui, entre 1990 et 2009 à dû faire face en moyenne à 6 tempêtes par an. Ce nombre a plus que doublé en un an atteignant un pic historique de 14 tempêtes entre 2009 et 2010.

En
plus de ces phénomènes fréquents
de vents violents,
les Îles
bretonnes doivent faire face à la menace de la montée des
eaux
.

«  Selon les spécialistes, le niveau des océans devrait monter de 1,4 à 3 mètres d’ici 2100. »

Souligne Île de Sein energies et l’Asso des amis de la transition

Un
scénario préoccupant pour les habitants
de l’île de
Sein
puisque
l’île possède
une altitude moyenne
de seulement 1,5
mètre
. En
plus de ces phénomènes environnementaux, ces
insulaires doivent
faire face à d’autres
problématiques économiques
et énergétiques.

Une
économie insulaire fragile

Les forces et les fragilités de la vie insulaire

Les Îles
de Sein et d’Ouessant ne sont pas
raccordées
au réseau électrique du
continent. Par conséquent,
l’énergie a un coût de production plus élevé
à cause du
coût généré par
l’approvisionnement en
énergie, notamment en
fioul.

«  On estime que les transports et infrastructures portuaires génèrent un surcoût insulaire d’au moins 40 % »

constate Île de Sein energies et l’Asso des amis de la transition

La consommation
énergétique augmentant avec l’afflux touristique estival,
l’équilibre économique
reste fragile et dépendant du continent.

Une
forte volonté d’indépendance

A gauche, Philippe des Robert présentant le réseau Smile

Pour
faire face à toutes
ces problématiques,
les municipalités
de l’Île
de Sein et d’Ouessant ont
décidé de mettre en place
des systèmes de production d’énergies
renouvelables
afin
de transformer un
environnement menaçant en une
force de production
énergétique.
Des
réseaux énergétiques
intelligents se sont
implantés sur ces deux Îles
afin d’équilibrer
la production et la demande
entre l’énergie
renouvelable et non renouvelable.
En effet, l’Île
de Sein et d’Ouessant font
partie du réseau SMILE,
une association bi-régionale Bretagne et Pays de la Loire portant
des projets de réseaux énergétiques intelligents.

Objectifs :
une production d’énergies 100 % renouvelables en 2030

Le réseau Smile présente son projet sur l’Île de Sein

Avec une moyenne de 500 habitants à l’année, l’Île d’Ouessant a pour objectif de produire une énergie à 50 % renouvelables en 2021 et d’en produire100 % d’ici 2030 grâce à un projet de boucle énergétique locale. Aujourd’hui, l’énergie est produite grâce à une centrale thermique de 4 moteurs, une hydrolienne et une toiture photovoltaïque. Tout le réseau électrique est équipé de compteur Linky et le stockage de l’énergie est réalisé par des batteries grâce à un système de gestion et de prévision intelligent.

LÎle de Sein, avec
240 habitants permanents,
souhaite produire une énergie à 50 %
renouvelable en 2023 et atteindre 100 %
à l’horizon 2030.
Une centrale photovoltaïque
ainsi que plusieurs toitures
photovoltaïques permettent
de produire une grande partie de l’électricité
sur l’Île.
Le
stockage et le pilotage centralisé du système électrique est
effectué dans le phare.
En
2018, un projet éolien a été lancé et
verra le jour après acceptabilité
du projet et obtention des autorisations nécessaires.

Ces
objectifs de
production
d’énergie
100 %
renouvelable pourraient
être dans le futur
un atout
aussi bien
sur le plan écologique qu’économique.
Selon
le prévisionnel de 2014 de la Commission de Régulation de
l’énergie :

« Produire de l’électricité à partir des ressources locales et renouvelables sur les îles non raccordées au réseau électrique continental reviendrait 50 à 300 % moins cher »

souligne Île de Sein energies et l’Asso des amis de la transition




Ce week-end, rendez-vous dans les jardins !

Et
si on profitait des éclaircies de ce week-end pour aller faire un
tour au jardin ? Grâce à l’opération « Bienvenue dans
mon jardin en Bretagne», qui se déroule samedi et dimanche, on peut
s’initier aux techniques de jardinage au naturel, sans pesticides
ni engrais chimiques, en poussant gratuitement la porte de170
jardins.

Depuis le 1er janvier 2019, la loi Labbé est entrée en vigueur pour les particuliers : l’achat, l’usage et le stockage des pesticides sont interdits (sauf les produits de biocontrôle, à faibles risques ou utilisables en agriculture biologique). Place donc au jardinage au naturel. Et pour en maitriser toutes les astuces, direction les jardiniers expérimentés, qui partagent leur passion ce week-end en ouvrant gratuitement les portes de leurs jardins, dans toute la Bretagne. L’opération « Bienvenue dans mon jardin en Bretagne », co-pilotée par la Maison de la Consommation et de l’Environnement, les Jardiniers Brétilliens, le Département des Côtesd’Armor, la Maison de la Bio 29, l’Association des Communes du Patrimoine Rural de Bretagne, Le CPIE de Brocéliande et les Bassins Versants de Bretagne. se déroule samedi et dimanche. 170 jardins ouvrent leurs portes dans les quatre départements de la Bretagne administrative.

Les
objectifs de l’événement sont nombreux : informer sur
l’interdiction des pesticides, sensibiliser à leurs dangers, mais
aussi favoriser la rencontre entre jardiniers amateurs ou encore
découvrir l’utilité des déchets verts au jardin (pour le paillage
par exemple).

La liste des jardins ouverts au public est disponible sur https://www.mce-info.org/bienvenue-dans-mon-jardin-bretagne/