« La nuit des dragons », à la recherche des salamandres en Bretagne
Cet automne, on part à la recherche des salamandres, avec « La nuit des dragons » ! L’animal, espèce protégée, mérite toute notre attention, car son habitat est menacé. Dans le cadre de l’Observatoire Herpétologique de Bretagne, animé par Bretagne Vivante et Vivarmor, on peut collaborer à cette grande opération de science participative, et ainsi contribuer à mieux connaître cette espèce.
Salamandra Salamandra, alias la salamandre. Cet animal est une espèce d’urodèle, comme les tritons, qui ont eu aussi la particularité de garder leur queue à l’âge adulte. Les salamandres tachetées sont facilement reconnaissables à leur couleur noire et jaune. On les trouve dans toute la France. Elle aime les sous bois, les massifs forestiers, les landes, le bocage, là où il y a des points d’eau et des cachettes humides. La journée, elle reste discrète, préférant sortir la nuit. Elle se nourrit de cloportes, de vers luisants, ou encore d’araignées.
Elle n’a pas de prédateur. Son ennemi est l’homme. Car celui-ci dégrade son habitat (disparition des zones humides, des haies…). Le trafic routier est également l’une des principales menaces qui pèse sur la salamandre. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a d’ailleurs évalué la salamandre tachetée comme étant une espèce « en régression ».
Dans le cadre de l’Observatoire Herpétologique de Bretagne, Bretagne Vivante, Viv’Armor et l’URCPIE (Union Régionale des CPIE, Centre Permanents d’Initiatives pour l’Environnement) ont lancé « La nuit des dragons ». Objectif de cette opération de science participative, qui se déroule de septembre à fin novembre : repérer les salamandres près de chez soi, sur un parcours établi, la nuit, afin « d’estimer les tendances temporelles (occurrence et abondance) des populations de salamandre tachetée », précise l’association Bretagne Vivante sur son site. « Cette connaissance permettra d’identifier les facteurs qui influencent le statut des populations, et donc de proposer des mesures adaptées afin de renforcer leur protection. »
Le protocole est simple, tout le monde peut y participer : Il suffit de s’inscrire via un bulletin à envoyer à la Société Herpétologique de France par mail, de télécharger le protocole, de choisir ensuite un parcours en 10 et 1000 mètres (chemin forestier, bord de ruisseau, jardin, chemins bocagers…) où l’on est susceptible de trouver des salamandres, et de faire au moins en automne le trajet pendant 30 minutes maximum, à marche ralentie, dans des conditions météo favorables, en comptant toutes les salamandres vues. Les observations seront ensuite envoyées via la fiche « sur le terrain ».
Mais attention ! Les salamandres étant une espèce protégée, il est interdit de les manipuler et de les capturer. Il faut seulement les observer !
A Morlaix, l’artiste-jardinier Tiphaine Hameau : « un humain du sensible et du geste compagnon de la plante »
Il y eut au XVIIIe siècle en certains jardins aristocratiques, la mode du hameau d’agrément qui, nous dit l’encyclopédie libre en ligne wikipédia, « tout en adoptant une apparence rustique, n’était en fait que des « fabriques » (éléments d’architecture implantés dans le décor végétal d’un jardin), comme le hameau de Chantilly, ou le hameau de la Reine à Versailles. »
Mais quand le Hameau se fait homme, l’histoire jardinière s’en trouve bouleversée, en particulier celle des Jardins de la Manufacture des Tabacs de Morlaix ! Ceux-ci constituent en effet un héritage patrimonial d’un passé industriel de la ville dont les dirigeants de l’époque s’en réservaient alors l’usage exclusif.
Depuis cinq ans maintenant, ils sont confiés par Morlaix Communauté aux bons soins à la fois écologiques, esthétiques et poétiques de l’artiste-jardinier Tiphaine Hameau -auquel nous avions consacré un premier article et un entretien audio en décembre 2021*-, avec la volonté de les ouvrir à tout à chacun.e.
Dans le premier volet de ce triptyque d’articles publiés au cours de ce mois de septembre, nous vous invitons à découvrir ou mieux connaître Tiphaine Hameau, à la fois si singulier dans son rapport poétique à ce lieu qui l’habite véritablement, et si pluriel dans ces héritages et approches. Celles-ci constituant un entrelacs entre expressions d’une nature on ne peut plus observée, respectée et expressions d’artistes par elle inspirées. Ces dernières seront au coeur du deuxième volet, tandis que le troisième et dernier s’attachera aux pas d’étudiant.e.s en BTS Gestion et protection de la nature du lycée de Suscinio que Tiphaine accueille en stage, dans une volonté de transmission d’un rapport de bon compagnonnage aux vivants de ce jardin.
« La Manu et son jardinier », un documentaire consacré à Tiphaine Hameau sera présenté en avant-première mardi 17 septembre prochain, au cinéma morlaisien La Salamandre au cours d’un ciné-rencontre**, en sa présence ainsi que celles de Élodie Trouvé (réalisatrice), Anaïs Trouvé (cheffe opératrice et monteuse) et Marie Legras (productrice).
Tiphaine Hameau où l’art de resituer poétiquement le réel des jardins
Volet 1/ Autodidacte, Tiphaine Hameau revendique l’influence de Gilles Clément, à la fois jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste, écrivain, dont il applique l’idée du laisser-faire dans une certaine mesure, ainsi développée par Gilles Clément:« Le jardin en mouvement privilégie les dynamiques dans l’espace, les changements de place des plantes, mais il n’interdit pas le travail du jardinier. On ne laisse pas tout faire. Dans un jardin, l’homme intervient, mais il fait avec la nature et non pas contre elle. Faire le plus possible en allant le moins possible contre les énergies en place. Les jardiniers savent depuis des siècles que la maîtrise de la nature est une illusion. La nature transforme et invente sans arrêt.» (https://reporterre.net/Gilles-Clement-Jardiner-c-est-resister).
Et puis il y a aussi et surtout l’influence de Liliana Motta, artiste-botaniste dont Tiphaine Hameau fut l’assistant. Voici ce qu’il en dit : « C’est auprès d’elle que j’apprendrai à lire le paysage, « à donner à voir » celui-ci. Le questionnement des invasives, des mauvaises herbes, cet arbitrage symbole de la main-mise de l’humain sur le devenir des êtres. Parmi les nombreuses découvertes, lors de mon assistance auprès de Liliana, la pensée de l’ethnobotaniste Pierre Lieutaghi a enclenché un rapport décisif ; certes je suis pas ou peu pratiquant de la plante dans ses usages domestiques, médicinaux, symboliques mais ce que j’ai appris de La Plante compagne, son ouvrage de référence, a tissé des liens intimes ; « faire le plus possible avec et le moins possible contre », « Rien ne sort, tout se transforme », « Ne rien arracher à l’existant du paysage » ne sont-ce pas là des témoignages d’une volonté de partager l’espace, le temps, une volonté de cohabiter apaisée ; je formulerais volontiers l’idée d’être un jardinier – un humain du sensible et du geste – compagnon de la plante. Un compagnonnage mû par une pratique artistique du jardin. »
Cette intervention jardinière « minimaliste » ne laisse pas de surprendre, voire d’en bousculer certain.es , plus habitué.es à des espaces maîtrisés et « propres », c’est-à-dire sans « mauvaises herbes » ni « belles fleurs »! D’où la pertinence des visites guidées au cours desquelles Tiphaine explicite sa démarche.
De son apprentissage avec Lilana Motta, Tiphaine Hameau garde aussi le goût pour le land art et surtout l’Arte Povera.
Le premier, plus connu du grand public, est né de la volonté d’artistes de sortir l’art des musées et autres galeries pour lui faire prendre le bon air de la nature. Utilisant les ressources matérielles de cette dernière telles que branches et bois flotté, feuillages, galets et pierres, plumes et poils laissés par leurs propriétaires… les artistes interviennent sur l’espace et les composantes du paysage, leurs œuvres ayant un caractère éphémère.
L’Arte povera trouve quant à lui son origine dans un mouvement artistique italien au milieu du siècle dernier déterminé à répondre au productivisme par la sobriété, la simplicité.
« Attentifs aux traces, aux reliefs, aux plus élémentaires manifestations de la vie, les artistes de l’ Arte Povera et plus largement de « l’art pauvre » revendiquent des gestes archaïques. Les matériaux qu’ils utilisent sont souvent naturels et de récupération. La volonté de ces artistes n’est pas de faire de l’or avec de la paille ou des chiffons, mais d’activer un nouveau pouvoir symbolique des matériaux », précise Frédéric Paul, conservateur au Musée national d’art moderne de Paris, commissaire d’une exposition que le Centre Beaubourg consacra à l’Arte povera en 2016.
Tiphaine Hameau précise cependant : « De ce que j’ai perçu de ce mouvement, il me semble davantage lui appartenir qu’au land art dont les manifestations, notamment du côté américain du Nord, sont plus que critiquables si on interroge les procédés et l’impact de leur mise en oeuvre. On doit pouvoir trouver une articulation entre le faire le plus possible avec (l’existant en tout point de vue) et les ressorts de l’arte povera ; les « matériaux » à disposition ne sont pas nobles, ici dans le cadre de mes autres réalisations, oh paille de blé, d’orge, fagots de saule, vieilles briques, parpaings, cailloux, combien de fois vous ai-je regardé avec la plus grande des considérations! Je songe également aux nouveaux réalistes que leur défenseur Pierre Restany avait défini comme un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » ; il me semble pouvoir définir les tas d’herbes situés, notamment, comme un recyclage poétique du réel, sous-entendant de l’activité de jardinage, sous-entendant le réel d’un paysage donné dans lequel on se propose de faire jardin, dans lequel on tenter ce dialogue avec l’existant qui m’est cher. »
** « Avant-première du film documentaire « La Manu et son jardinier ». Projection et débat, mardi 17 septembre à 20h30, au Cinéma la Salamandre à Morlaix, en présence de Tiphaine Hameau (artiste-jardinier), Élodie Trouvé (réalisatrice), Anaïs Trouvé (cheffe opératrice et monteuse) et Marie Legras (productrice. Quelques mots d’Elodie Trouvé, en résonance avec les nôtres : «Tiphaine Hameau est un artiste-jardinier autodidacte, qui réalise des jardins comme des œuvres-manifestes, dont il sublime les qualités écologiques et esthétiques. Comme si c’était le sien, celui qu’il n’avait pas encore. Depuis juin 2019, il fait renaître un lieu emblématique du Finistère et de la mémoire ouvrière de la ville de Morlaix : les jardins de la Manufacture royale des Tabacs de Morlaix. Dans ce jardin anciennement privé et longtemps laissé à l’abandon, il met en scène le moindre élément naturel oublié et entreprend un important travail de réaménagement pour une ouverture au public en ayant comme ligne de conduite : « Rien ne rentre, rien ne sort, tout se transforme ».
PSST…. NOUS AVONS TOUJOURS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN ! Nous sommes un web média associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires. Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous. Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle :- vos envies d’écrire, ou de photographier, ou de podcaster des initiatives de transitions dans les cinq départements de Bretagne historique.- vos contributions financières pour continuer de mener à bien nos projets en 2024, notamment nos « Portraits de femmes en transition ». – vos implications dans notre vie associative.
Wild Bretagne, l’association qui veut faire pousser des forêts sauvages
L’association Wild Bretagne achète dans la région des parcelles, afin de « faire éclore des forêts sauvages ». Les terrains acquis deviennent ainsi des biens communs, sur lesquels la chasse, la coupe des arbres, la cueillette sont interdites, et le bois mort conservé. Laissés en « libre évolution », ces forêts deviennent ainsi des lieux privilégié pour la faune et la flore locale, qui y est préservée. Une façon aussi pour l’association d’amener à s’interroger sur les relations entre l’humain et le vivant, et notre lien au sauvage. Rencontre et reportage à Plouec-Du-Trieux(22), où se trouvent les premières parcelles acquises.
C’est dans la Vallée du Trieux, à quelques encablures de Saint-Clet (22), que nous rencontrons Pat et Sane. Tous deux font partie de l’association Wild Bretagne, née il y a maintenant 4 ans, et qui a pour but d’agir concrètement pour « faire éclore des forêts sauvages en Bretagne ».Une aventure démarrée par une « bande de copains et copines », qui se rencontrent durant leurs études. « On pratiquait tous et toutes la rando, le stop, le vélo, et on aimait voyager », explique Sane. A force de découvertes, la petite bande commence à se questionner autour de la notion d’espaces sauvages : Est ce qu’il possible d’en avoir encore ? Et en Bretagne. ? Comment peut-on faire ? Sane, Pat et les autres vont alors jusqu’en Pologne, à la découverte de la dernière grande forêt européenne, Bialowesa. Une rencontre va profondément les marquer : celle avec Bogdan Jaroszewicz, directeur de la station géobotanique de la forêt. « Il nous a permis de comprendre comment on pouvait faire revenir une forêt primaire », précise Pat.
Et donc, comment faire germer des forêts sauvages en Bretagne ? L’association Wild achète alors des parcelles, qui deviennent ainsi des « biens communs », pour les laisser ensuite en « libre évolution », et exemptes de toutes activités humaines. La chasse et la coupe d’arbres y sont interdites, tout comme la cueillette. Le bois mort est conservé, car il sert d’habitat et de nourriture à de nombreuses espèces. « Les études scientifiques montrent que la non-gestion permet l’augmentation de la biodiversité forestière », soutient Pat. « Cependant, nous ne sommes pas contre l’usage du bois. On essaie juste d’embarquer un maximum de gens dans nos questionnements», précise-t-il. Il faut savoir qu’en Bretagne, qui est l’une des régions les moins boisées de France, les forêts sont toutes très jeunes, et très exploitées. Et en France, seulement 0,14% de celles-ci sont laissées en libre évolution !
Chasse interdite et chevreuils
A Plouëc-Du-Trieux (22) ; l’association a donc acheté 18 000 m2 de forêt, divisé en trois partie. Le tout grâce à un financement participatif, qui a eu un très beau succès. « On avait pour objectif 7500 euros, finalement on en a obtenu 27 000 ! », se réjouissent Sane et Pat. L’une des parcelles se trouve à 30 minutes de marche de la route départementale, en longeant le Trieux, par le GR. Le temps étant clément, nous partons donc à sa découverte avec Pat. L’endroit est idyllique, bordé de quelques chaos rocheux, et de la rivière. Quelques arbres tombés du fait des récentes tempêtes obstruent le chemin, ce qui nous oblige à quelques contournements par les fougères. Nous arrivons finalement après quelques descentes et montées sur le territoire de la réserve. Un panneau signale que la chasse est interdite. Ici, on trouve ce qui fait la biodiversité classique d’une forêt bretonne, à savoir des hêtres, des châtaigniers, des chênes, des ifs, mais aussi du sureau ou des très jeunes érables. Des passages et des empreintes indiquent la présence de chevreuils, qui viennent également s’abreuver dans le Trieux. « On a installé un piège photo et on les a repéré », explique Pat, en chuchotant, pour ne pas les effrayer. Le terrain est à eux, ainsi qu’aux sangliers, pics, chouettes, hiboux…qu’on pourrait y trouver. Mais le sentier reste accessible aux humains, qui « font aussi partie du vivant ».
Des balades botaniques ont déjà eu lieu sur le site. Une manière de sensibiliser le grand public, qui est par ailleurs le second axe d’action de Wild Bretagne. « L’idée, c’est aussi de conscientiser, notamment par l’art et le jeu. Certain.e.s membres de l’association ont une sensibilité plus artistique. On peut proposer des ateliers de peinture, d’écriture…qui permettent une première approche ». L’association a ainsi créé une exposition photo sur la forêt primaire polonaise de Bialowesa, et un jeu de cartes « memory » pour apprendre aux petits et grands à reconnaître les arbres. Elle intervient également dans des écoles, des bibliothèques, des festivals…et souhaite créer du lien avec les habitant.e.s. « Tout ceci permet de croiser les regards et des sensibilités différentes », indique Pat. « Chacun peut réinterpréter sa vision du sauvage, retrouver un lien sensible avec le vivant. Il faut changer de paradigme : nous sommes juste des humains qui habitons un écosystème. Il faut savoir coexister et partager ».
« L’appel du sauvage », de nouvelles parcelles à acheter bientôt
L’équipe de Wild Bretagne a lancé début juillet un nouveau projet, baptisé « L’appel du sauvage ». Trois terrains sélectionnés sont soumis aux votes du public, pour être achetés par l’association, grâce aux dons supplémentaires qui ont été récoltés dans le cadre de la campagne de financement participatif précédente. Un nouvel appel aux dons, pour compléter les fonds, sera lancé également.
PSST…. NOUS AVONS TOUJOURS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN ! Nous sommes un webmédia associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires. Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous. Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle :- vos envies d’écrire, ou de photographier, ou de podcaster des initiatives de transitions dans les cinq départements de Bretagne historique.- vos contributions financières pour continuer de mener à bien nos projets en 2024, notamment nos « Portraits de femmes en transition ». – vos implications dans notre vie associative. Pour cela, vous pouvez adhérer en ligne : https://www.helloasso.com/associations/eco-bretons/adhesions/adhesion-2024
Le rat d’or*, c’est le Muscardin, un petit rongeur de la taille d’une souris. Il mesure environ 7 cm sans la queue et son poids varie de 15 à 40 g selon les saisons. Il est lié aux sous-bois, aux lisières forestières et au bocage. Très discret et nocturne, il est difficile à observer et peu connu.
Association de protection de la nature au service des mammifères sauvages de Bretagne et de leurs habitats, le Groupe Mammalogique Breton/GMB propose avec ses partenaires, 10 opérations de recherche d’indices de présence du Muscardin aux quatre coins de la Bretagne du 26 août au 1 septembre 2024.
Le Muscardin n’est présent qu’au nord d’une ligne Morlaix-Rostrenen-Châteaubriant. La population de la région de Morlaix semble réellement isolée. L’espèce a connu d’importants reculs dans notre région. En France, l’espèce est absente au sud d’une ligne Bordeaux-Marseille. Elle semble en recul dans certaines parties d’Europe. Dans le monde, le Muscardin est présent uniquement en Europe et en Anatolie.
le Groupe Mammalogique Breton/GMB a mis en place depuis 2020 une veille sur les zones de présence permanente du Muscardin. Ces zones, des carrés 5×5 km, sont définies comme « à prospecter » si aucune observation de l’espèce n’a été signalée depuis 4 ans.
Sur son site, le GMB indique que des premiers tests encourageants pour détecter le Muscardin à partir de ses ultrasons ont été effectués en Côtes d’Armor. Suite à la publication de travaux britanniques sur les vocalisations ultrasonores du Muscardin, des tests d’enregistrements ont en effet été conduits en 2023 dans l’Espace Naturel Sensible costarmoricain de Quelfénec à Plussulien.
Voici ce qu’il en dit : « Trois sessions de quelques nuits d’enregistrement ont été réalisées, fin avril, début juin et fin août à l’aide de 6 enregistreurs d’ultrasons (habituellement utilisés pour les chauves-souris). Le site de Quelfénec est déjà connu pour ses fortes densités de ce Gliridé. Il est suivi depuis plusieurs années à l’aide de nichoirs spécifiques pour uneétude sur la génétique des populations de l’espèce).Ces premiers tests semblent concluants puisque que nous avons collecté plusieurs séquences typiques du rat d’or sur 4 des 6 postes d’enregistrement. La période de fin août, a même permis la collecte d’un nombre très important (plus de 180) de séquences sur deux sites. Des analyses à posteriori d’enregistrements ultrasonores de chauves-souris collectés en 2021, 2022 et 2023 ont aussi permis de détecter l’espèce dans deux autres stations des Côtes d’Armor. Le Muscardin chante comme une bouilloire. Tendu audible, le cri de contact ressemble étrangement au sifflement d’une bouilloire ! Ce travail inédit sur l’acoustique du Muscardin est permis par le financement du service des Espaces Naturels Sensibles du Département des Côtes d’Armor. » Lien vers l’article complet : https://gmb.bzh/actualite/detection-acoustique-du-muscardin/
Du 26 août au 1 septembre, le GMB et ses partenaires proposent 10 opérations de recherche d’indices de présence du Muscardin aux quatre coins de la Bretagne.
*Rat d’Or est l’un des noms populaires utilisés autrefois pour désigner le Muscardin. La célèbre revue naturaliste ardennaise la Hulotte consacrait en 1987 son numéro (le 59) à cet animal au « pelage d’or pur » dont le nom officiel est Muscardin (Muscardinus avellanarius).