L’urgence de l’eau en Bretagne en bande dessinée

Éditée chez Locus Solus, la bande-dessinée « L’urgence de l’eau », scénarisée par Christian Baudu, dessinée et colorisée par Julie Wo, est un projet breton qui a pour objectif de sensibiliser à la préservation de la ressource. Pédagogique, mais aussi ludique, elle propose sous la forme d’un « road trip » mené par un écrivain et une journaliste indépendante, de partir à la rencontre de scientifiques, institutions, élu.e.s, millitant.e.s, associations… pour mieux connaître l’eau et mieux comprendre les enjeux qui y sont liés dans la région.

Savez-vous qu’en Bretagne, à l’inverse de la France, 75% de notre eau est captée dans les rivières et nappes de surface ? Lorsqu’une situation de sécheresse survient, comme ce fut le cas à l’été 2022, on peut se retrouver vite avec des problèmes d’approvisionnement en eau. Verra-t-on un jour les robinets se tarir ? Si on ne fait pas attention dès maintenant, on risque bien de voir cette situation se produire. Quel est l’état de la ressource en Bretagne ? Que peut-on faire pour s’adapter à la diminution de la ressource ? Que faire pour la préserver, en quantité et en qualité ? Et la crise de l’eau, c’est pour quand ?

Toutes ces questions, et bien d’autres, sont traitées dans la bande-dessinée « L’urgence de l’eau », scénarisée par Christian Baudu et dessinée et colorisée par Julie Wu, avec la collaboration scientifique de Gérard Gruau, directeur de recherche au CNRS à Rennes, président du Groupement d’Intérêt Scientifique Creseb, et membre du Haut Conseil Breton pour le Climat.

Un projet breton, qui est né au sein de l’association Les Hydrophiles, créée en 2015 à Redon, en Ille-et-Vilaine, dont Christian Baudu est l’un des co-fondateurs. Après avoir réalisé une Fresque de l’Eau, l’idée a été de mettre au point une bande-dessinée, à la fois ludique et pédagogique, toujours sur le thème de l’eau, en Bretagne.

Dans ce « docu-fiction ludique et citoyen », on suit un duo formé par Quentin Tiniak, auteur d’un livre sur l’eau, très techno-solutionniste, et Gwena Talbec, journaliste indépendante. Celle-ci lui propose de partir en « road trip » à la rencontre de scientifiques, d’agriculteurs, d’ élu.e.s, de militant.e.s, d’institutions, d’industriels, de millitants associatifs… pour lui ouvrir les yeux sur les enjeux liés à l’eau en Bretagne, la nécessité de la préservation de la ressource, et les bonnes pratiques à adopter.

Tous deux rencontrent ainsi Jean Jouzel, paléoclimatologue (qui a préfacé l’ouvrage, ndlr), Joël Labbé, ancien sénateur auteur d’une loi sur l’utilisation des produits phytosanitaires, Thierry Burlot Président du Comité de bassin Loire-Bretagne, Kristen Falc’hon, de Splann, qui a enquêté sur la filière porcine bretonne, Véronique Marchesseau, paysanne et Secrétaire de la Confédération Paysanne, les habitants de l’Ooberge, habitat groupé participatif à Dol-De-Bretagne, Edwige Kerboriou, agricultrice et vice-présidente de la Chambre d’Agriculture de Bretagne, commission environnement…

Les rencontres sont nombreuses et variées, et apportent chaque fois des informations éclairantes, avec beaucoup de chiffres notamment, sur la situation de l’eau en Bretagne. Sont évoqués ainsi le grand cycle de l’eau, le petit cycle, la biodiversité, l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et l’industrie, la consommation de l’eau au quotidien chez les habitants et des astuces pour la réduire, la pêche, l’artificialisation des sols, le sur-tourisme, le recyclage de l’eau, la réutilisation des eaux usées…sans oublier l’aspect « sacré » de l’eau, très présent dans la culture celte et bretonne, avec les lavoirs et les fontaines…

Le propos est dense mais, guidé par le duo, le lecteur prend plaisir à lire. Et comme Quentin, notre regard change sur cette ressource qu’on pense bien souvent inépuisable, et sur laquelle on se pose encore trop peu de questions. A la fois pédagogique, ludique, riche en informations, mais aussi avec des passages plus oniriques, « L’urgence de l’eau » est à mettre entre toutes les mains, sensibilisées ou non, tant l’enjeu de la préservation de la ressource est aujourd’hui crucial.


Pour aller plus loin : une chaine Youtube a été créé, sur laquelle on peut retrouver les interviews réalisées pour la bande dessinée : https://www.youtube.com/channel/UCueznYvpLsz9b-MBYid82cg

A écouter : une interview de Christian Baudu, réalisée par nos amis de la radio associative Plum’Fm :

https://www.plumfm.net/fr/programs/10811/episodes/65333




En balade au fil du Jarlot

Dans le cadre du Festisol à Morlaix, une balade à la découverte du Jarlot était organisée, proposée par des bénévoles de l’association Eau et Rivières de Bretagne. L’occasion de découvrir sous un jour nouveau cette rivière qui fait partie du quotidien des morlaisien.ne.s. Reportage

Le rendez-vous est donné en haut du Parking du Pouliet, près du centre des impôts, à Morlaix. Après les pluies des jours précédents, le soleil est avec nous pour cette après-midi, sous le signe de l’eau. Accompagnés de Dominique Poupon et Jean-Jacques Lohéac, deux bénévoles de l’association Eau et Rivières de Bretagne, nous allons partir à la découverte du Jarlot, l’une des rivières emblématiques de Morlaix. Longue de 21 kilomètres, elle prend sa source à Plougonven, et rejoint le Queffleuth, pour former le Dossen, alias la Rivière de Morlaix. L’un des affluents du Jarlot est le Tromorgant.

Le petit groupe que nous formons (une dizaine de personnes) commence à cheminer. Direction « la station de pompage de l’eau », annonce Jean-Jacques. L’occasion d’emprunter l’ancienne voie ferré devenue Voie Verte, et de passer aussi devant les Jardins Solidaires, créés par le Comité de Chômeurs de Morlaix. Le Jarlot s’étire sur notre droite, alors que nous longeons les locaux des Chiffonniers de la Joie, par derrière.

Après quelques minutes de marche, nous arrivons auprès de la station. C’est ici que les eaux de la rivière sont pompées pour obtenir de l’eau potable. Eh oui, l’eau du robinet à Morlaix provient du Jarlot ! (Après traitement pour potabilisation bien évidemment) « Ici sont extraits entre 6000 et 8000 mètres cubes par jour », détaillent Dominique et Jean-Jacques. L’eau est ensuite traitée par l’usine du Pillion, à Plourin-Les-Morlaix. Nous nous approchons de la station, en la surplombant depuis une petite passerelle en fer. Cela nous permet aussi de remarquer aussi la présence d’un bief, signe qu’un moulin était présent sur le secteur autrefois.

La station de pompage à gauche au fond.

La première escale est finie. Nous repartons, cette fois vers le parking du Pont Noir, sur la commune de Plougonven. A pied pour les plus motivés, en covoiturage pour les autres. Cette fois, nous allons suivre et remonter la rivière au plus près, à partir du Moulin de l’Ermitage, rejoint après avoir emprunté une portion de la voie verte n°7, ancienne voie de chemin de fer qui reliait Morlaix à Carhaix. Arrivés à l’ancien moulin à papier aujourd’hui détruit, nous filons sur un chemin qui surplombe le Jarlot. Les berges ayant bénéficié d’un débroussaillage par l’AAPPMA (Association de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique) de Morlaix, nous pouvons nous aventurer sur celles-ci. Après avoir pris soin de descendre sans glisser malgré le sol boueux, nous voilà sur le bord de l’eau. Le débit du Jarlot semble bon. Le bruit de l’eau tinte à nos oreilles. C’est parti pour une marche de plusieurs kilomètres, au plus près de l’eau.

L’occasion d’admirer quelques plantes aquatiques, mais aussi des peupliers ou encore des plants de grand carex qui peuplent les berges. Pas de poissons à l’horizon, mais nous tombons sur des traces laissées par des sangliers qui ont remués la boue. Un héron se laisse également admirer, volant au-dessus de la forêt. Nous sommes entourés de végétation, au bord de l’eau. L’occasion de prendre un bon bol d’air frais et de profiter de la bienfaisance des arbres, du bruit apaisant de la brise et du Jarlot, qui prend par endroit des allures de rivière sauvage.

Après quelques kilomètres, nous arrivons au terme du parcours, au Moulin Marrant. Il est temps de faire demi-tour et de repartir vers le Pont-Noir, cette fois ci par la Voie Verte, chemin plus facile d’accès. Chacun.e semble ravi.e d’avoir pu participer à la balade qui nous a permis de découvrir le Jarlot sous un jour nouveau, grâce notamment au travail fourni par les bénévoles des associations locales.




A Morlaix, une conférence-débat pour repenser nos liens au vivant… là-bas et ici

Organisée dans le cadre du FESTISOL – le Festival des Solidarités dont le thème est « Environnement et droit des peuples », cette conférence-débat qui se déroulera à la MJC de Morlaix dans la soirée du mercredi 20 novembre, invite le public à découvrir les liens entre les droits des peuples autour de l’eau ainsi que leur influence dans le verdissement du droit international et son évolution vers la reconnaissance d’un droit à un environnement sain.

Avec un voyage qui commencera aux points perdus de la planète, où des peuples originaires font entendre leurs voix aux plus hautes sphères dans les cours régionales de droits de l’Homme. Il s’agira de plonger dans les droits culturels des peuples dans une perspective basée sur leur approche de la nature environnante – leurs montagnes, leurs rivières, la mer et la façon dont ces éléments ont façonné leurs styles vie -. Le besoin de les protéger comme une entité à part entière, donne les premières bases de la reconnaissance des droits de la nature.

Il s’agira ensuite d’aborder les droits culturels liés à la Bretagne et à ses rivières, illustrés par les « Atlas socioculturels de l’eau » (1) de l’association Eaux et Rivières de Bretagne. Le Collectif Mammennou Doùr dans les Abers viendra aussi témoigner de la Marche qu’il a organisée au printemps dernier, de la Source de l’Aber Wrac’h jusqu’à l’embouchure au cours de la dernière semaine de mai. Un parcours qui a laissé toute sa place au sensible (2)…

Quel est le lien qui nous unit à nos cours d’eau, là-bas et ici ? Comment nos identités culturelles et modèles de société sont-ils travaillés par nos relations au vivant ? Comment les luttes pour la sauvegarde de l’eau et des rivières se sont technicisés au fil du temps ? Comment valoriser nos savoirs ancestraux, peu considérés dans les instances de gestion de l’eau ? Comment ces sujets sont-ils pris en compte en tant que sujets de gouvernance, enjeux de démocratie environnementale ?  Le droit et la loi : sont-ils les meilleurs moyens de les préserver ?

Une soirée riche en témoignages et questionnements de militant·es, avec les éclairages : d’une juriste en droit international de l’environnement : Veronica Gomez (Ligue des droits de l’Homme/LDH), de Aurélie Besenval, chargée de mission « Eau & culture » à l’association Eau & Rivières de Bretagne, de Marie-Laure Floch et Joëlle Colombani du Collectif Mammennou Doùr. Les échanges seront animés par Marie-Emmanuelle Grignon et Laurence Mermet pour Eco-Bretons.

(1) https://www.eco-bretons.info/atlas-socioculturels-de-leau-faire-comprendre-que-la-culture-fait-aussi-partie-du-dialogue-environnemental/

(2) https://www.eco-bretons.info/dans-les-abers-des-rencontres-de-leau-sensibles-avec-le-collectif-mammennou-dour/




A Plaintel (22), une association prend soin des lavoirs et des fontaines

Ecoutez le reportage audio :

Eco-BZH · Association Lavoirs et Fontaines Plaintel

Plus d’infos

La page Facebook de l’association Lavoirs et Fontaines à Plaintel

Pour télécharger le guide édité par l’association : https://www.vivarmor.fr/2024/02/27/un-guide-pour-une-restauration-et-une-gestion-ecologiques-des-lavoirs-et-fontaines-en-bretagne/




Atlas socioculturels de l’eau : « Faire comprendre que la culture fait aussi partie du dialogue environnemental »

D’où est venue l’idée de mise en place de ces Atlas ?

Fresque de l’Atlas de la Rade de Lorient par Kizzy Sokombe -DR

Comment se déroule un Atlas Socio-Culturel ? Quelle est la démarche ?

Il y a deux dynamiques dans la démarche:

Traversée réalisée pour l’Atlas des Marais de Vilaine et animée par Ter Lieux – DR

Où en est-on dans le déploiement de ces Atlas en Bretagne ?

https://atlas-rivieres.bzh/

https://www.eau-et-rivieres.org/




Réduire sa consommation d’eau

Les dernières études de l’Ademe (Agence de la transition écologique) montrent que la consommation d’eau potable dans les pays industrialisés a quasiment doublé depuis 1950, pour atteindre 150 litres d’eau par habitant et par jour. Il semble aujourd’hui impossible de s’en passer, pour assurer les besoins en termes d’hygiène, d’évacuation sanitaire, de lessive, vaisselle et – dans une moindre mesure – d’alimentation/boisson.

Pourtant, il est important de réduire nos consommations d’eau, d’une part pour préserver cette ressource précieuse, mais aussi pour réaliser des économies d’énergie. Rappelons qu’en moyenne, 11 % des consommations d’énergie du logement sont liées au chauffage de l’eau, servant à faire fonctionner les lave-linge, lave-vaisselle, douches et autres équipements.

Pour réduire les consommations d’eau, le bon sens est de mise : privilégier les douches aux bains, ne pas laisser l’eau couler inutilement, récupérer l’eau de pluie pour arroser son jardin ou laver sa voiture… il est aussi possible d’agir sur les débits, en équipant les robinets de mousseurs et de douchettes économes. Il s’agit de petits équipements bon marché que l’on place facilement sur les sorties d’eau et qui mélangent de l’air à l’eau. A la clé : jusqu’à 70 % d’économie pour un confort d’utilisation quasi identique ! *

Les anciens modèles de toilettes sont équipés de chasses d’eau très grandes et consommatrices d’eau. Il est possible d’y installer une ou deux bouteilles d’eau pleines, afin d’économiser de 3 à 4 litres d’eau à chaque utilisation.

Si votre facture d’eau vous semble excessive, vérifiez qu’il n’y ait pas de fuite ! Pour cela, il suffit de relever le compteur d’eau le soir avant de se coucher et le lendemain au réveil, en prenant bien soin de ne pas faire tourner de machine à la laver la nuit.

Concernant les économies d’eau chaude sanitaire -et donc d’énergie- , la priorité est de bien régler son chauffe-eau. Un réglage entre 55 et 60°C est suffisant pour limiter l’apparition de bactéries pathogènes tout en assurant un bon usage domestique.

Pour cela, vous pouvez mesurer la température de l’eau chaude au robinet le plus proche de votre ballon avec un thermomètre, le résultat doit être compris entre 50 et 55°C. Si l’eau est trop chaude, coupez l’alimentation électrique et réglez le thermostat de votre ballon d’eau chaude sur une position inférieure (il est généralement situé derrière un cache en plastique). Attendez 24h pour contrôler à nouveau la température qui sort des robinets et juger si elle vous convient. Idéalement, le ballon d’eau chaude doit être placé dans un local isolé, voire chauffé. Si ce n’’est pas le cas, vous pouvez entourer votre ballon d’eau chaude d’un matériau isolant et calorifuger vos tuyaux.

Enfin, pensez à actionner les programmes « éco » de votre lave-linge et lave-vaisselle ; en amenant progressivement l’eau à température souhaitée, ils vous feront faire des économies sur votre facture d’énergie !

* à l’été 2024, il est possible de retirer gratuitement des mousseurs dans toutes les mairies du Finistère, grâce à une campagne du conseil départemental. Plus d’infos sur ce lien.

L’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix HEOL œuvre pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique, les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .