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Quand les marionnettes sensibilisent à la préservation de l’eau

Avec son spectacle de marionnettes baptisé « Enfant des eaux », Léna Charbonnel, du collectif morbihannais « Les Embobineuses », sensibilise le public à la beauté et la préservation de la ressource en eau.

« Si l’eau pouvait nous parler, que pourrait-elle bien nous dire ? Nous serait-elle reconnaissante, nous remercierait-elle ? Et quels souvenirs garderait-elle de nous ? Embarquez aux côtés d’une goutte, le temps de son voyage depuis les profondeurs de la terre ». C’est, en quelque mots, le « pitch » du spectacle « Enfant des eaux », que propose Lena du collectif morbihannais Les Embobineuses. La jeune femme propose ainsi depuis l’année dernière une création avec des marionnettes. « Tout a démarré au printemps 2020, avec la proposition du Parc de Branféré de créer un spectacle autour de l’écologie », précise Léna, qui propose alors de travailler sur le thème de l’eau, « une évidence » selon elle. « C’est un élément auquel je suis très sensible, j’ai été élevée sur l’eau, en bateau. J’ai eu aussi la chance d’aller en Afrique de l’Ouest, où j’ai partagé le quotidien des habitants. Là-bas, il faut faire des kilomètres pour trouver de l’eau. Ici, on ne se rend pas compte de la rareté de la ressource, car elle coule tout le temps ».

« La porte des possibles »

C’est alors durant le premier confinement que Léna créé son spectacle avec des marionnettes Un univers qu’elle a découvert il y a dix ans, un peu par hasard, mais auquel elle s’est très vite attachée. « C’est une véritable façon de m’exprimer, un pont entre moi et les autres », indique-t-elle. « C’est la porte des possibles ». Elle conçoit et créé les marionnettes, dans un esprit éthique, avec des matériaux de récupération quand cela est possible, s’entoure d’Estelle Caudal pour les textes, et du groupe Tryptic pour la musique. Ainsi naît «Enfant des eaux », spectacle avec lequel Léna veut « tirer la sonnette d’alarme, sans être pour autant moralisatrice et culpabilisante ».

Après une première formule tout public, Léna a travaillé sur une deuxième formule du spectacle plus adaptée pour les enfants. On a pu découvrir les marionnettes au parc de Branféré (56), à Quistinic (56), à Ploërmel (56), à Nantes (44)…et on pourra le faire prochainement en salles (médiathèques, écoles, centres de loisirs…), avec une création lumière.

Plus d’infos : http://www.lesembobineuses.fr/




« J’essaye de recycler un maximum », portrait de Charles Vergnolle, un artiste morlaisien dans l’air du temps

Son atelier, la Raviverie, ne laisse pas indifférents les passants de la rue Basse à Morlaix. Au numéro 34, à côté de l’église Saint Mathieu, on pouvait y voir une reproduction de la ville en maquette, réalisée en carton récupéré, à travers sa vitrine. De quoi susciter l’intérêt des promeneurs et des habitants du coin.

« Artiste-voyageur, j’essaye de représenter les endroits où je vis », philosophie de vie qui permet à Charles Vergnolle de bien remplir son petit mais détonnant atelier. Originaire de Pondichéry, de Martinique et de Bordeaux, il a eu la chance de « pas mal bourlinguer » depuis sa naissance. Pourtant, en regardant les premières lignes de son CV, peu de personnes pourraient deviner le parcours qui suit.

Après avoir « un peu arrêté l’école en Troisième », Charles fait un IUT horticulture avant de s’orienter vers l’événementiel. De quoi devenir « multi-techniques » avant de se lancer en tant qu’étalagiste et de s’inscrire aux Beaux Arts du Havre.

Charles le bourlingueur

« Quand t’es en école, tu n’as pas forcément beaucoup de moyens donc soit t’investis avec tes propres sous, soit t’es assez bricoleur », Charles s’ouvre alors au recyclage. « Mes œuvres, la plupart du temps, sont fabriquées en carton, sur du bois… j’essaye de recycler un maximum » raconte-t-il. Cette vocation, il l’avait déjà enfant : « je voulais être inventeur mais je n’avais pas les moyens de mes ambitions ! Donc les déchets c’était mon moyen »

Le Parisien de naissance a alors l’occasion de beaucoup voyager autour du monde. Une belle opportunité pour rencontrer et s’enrichir culturellement et artistiquement, de quoi assouvir sa soif de paysages aussi. À la sortie des Beaux Arts, il organise sa première exposition : Ça cartonne dans une ressourcerie en 2009. « C’est là où j’ai découvert comment fabriquer des meubles en carton… c’était un peu le début de l’aventure ! ». Charles Vergnolle est alors lancé dans le monde de l’Art.

Mais les débuts dans l’art sont rarement prospères et le jeune homme découvre « un peu la cuisine » et s’aventure alors dans un CAP Cuisine ! De quoi pouvoir enchaîner des jobs de cuistot et de pizzaïolo en parallèle des prémices de sa carrière dans la peinture. Un « voyage initiatique » en Martinique où il s’improvise « paint journaliste » (journaliste de peinture) lors du mouvement social du 5 février 2009, un atelier en bord de Seine où il esquisse des projets tel que La Transilienne et quelques aventures à Bordeaux plus tard, Charles débarque à Morlaix en 2018.

Charles Vergnolle et ses tableaux
©Enaïm Platon

Charles le Morlaisien

Son projet de « monter un lieu » prend alors forme grâce à la maison qu’il dégote au 34 rue Basse. « Le but c’était d’avoir un atelier ouvert au public où les gens pouvaient venir pour travailler » explique-t-il. Le tout autour d’une idée : « raviver des matériaux ». « Je me suis dit qu’on allait raviver les matériaux et en faire des produits un peu nobles… des œuvres d’art ».

Et le succès est au rendez-vous, les liens que Charles avait commencé à tisser en amont de son aménagement à Morlaix via Facebook croissent continuellement, à tel point qu’il vit aujourd’hui pleinement de son activité artistique. Sa toile de contacts compte actuellement plus de 900 « amis » sur Facebook et plus de 200 suiveurs. De quoi tisser de beaux liens en plus de s’assurer une belle exposition.

L’artiste crée aussi du lien social par les cours qu’il donne à la Maison des jeunes et de la culture de Morlaix. Il en profite pour transmettre ses bons gestes et bonnes habitudes aux jeunes : « on fait beaucoup de truc en carton » souligne-t-il, « j’essaye de respecter les matériaux, d’en prendre qui sont de bonne qualité » et « essayer de travailler avec des locaux ».

Charles l’engagé

Toutes ces bonnes pratiques, on les constate dans son atelier : boîtes de conserve recyclées en tiroirs de rangement, tubes assemblés pour faire des tabourets ou des portes crayons, sacs de bananes pour transporter les tableaux des clients… Charles fait tout pour « vivre avec son temps ». Son engagement écologique va même plus loin puisqu’il aspire à faire de sa demeure « une maison autonome qui respecterait le patrimoine et qui serait moderne ». Un beau défi quand on connaît l’état des habitations et la réglementation administrative complexe qui règne dans le quartier Saint Mathieu.

Bien évidemment cette volonté de respecter la planète s’est retrouvée aussi dans sa fameuse maquette de la ville de Morlaix. « Quand on est arrivé ici, on avait plein de cartons et au lieu de les jeter on a fabriqué une maquette » dévoile Charles. Une attraction très appréciée des passants de la rue Basse et de son fils, « c’est un jeu-œuvre d’art ! ».

©Enaïm Platon

Charles Vergnolle s’engage de même actuellement pour la cause de la Culture. Il offre actuellement une exposition à ciel ouvert en haut de la rue du Mur où on retrouve une série de tableaux sur la « vie en pays de Morlaix alliant architecture inventive, patrimoine et humour ». Une façon de lutter contre la dramatique situation que vit le secteur depuis plusieurs mois !




Encres végétales aux couleurs subtiles pour l’atelier Sérigraphie de Elise Hallab

Dans le cadre d’un atelier organisé à La Manu de Morlaix par Les Moyens du bord, en marge de son exposition RIAD, l’artiste Élise Hallab proposait une initiation à la sérigraphie avec des encres et couleurs naturelles. Notre reporter s’est glissée parmi les participantes.

Avant de démarrer l’atelier dans la Cour des artistes de la Manu, devant les locaux de l’association, Elise s’est livrée à une visite commentée de ses œuvres actuellement exposées aux Moyens du Bord jusqu’au 19 septembre prochain (voir notre article : Elise Hallab, ou quand l’art se mêle au végétal). Nous découvrons ainsi la délicatesse des couleurs de son nuancier, obtenues à partir de fleurs, d’écorces ou de légumes : sophora, pommier, ajonc, mahonia, rose, herbe à Robert, achillée jaune, genêt, lierre, fougère, noix de galle du chêne mais aussi chou rouge, oignon. Elise les trouve pour la plupart dans les lieux urbains qu’elle fréquente.

Sa découverte des plantes tinctoriales s’est faite par la sérigraphie qu’elle explore depuis plusieurs années. Ce procédé d’impression par pochoir est très accessible à expérimenter, aussi bien seul.e qu’à plusieurs, comme ont pu le constater les participantes qui ont eu un vrai plaisir à s’y livrer et à en découvrir les jeux de superpositions de motifs et de teintes très douces.

Pour Rozenn, c’est «Formidable de pouvoir partager ce moment graphique et floral » tandis qu’une autre participante indique que « la nature regorge de jolies couleurs, il y a juste à cueillir et à poser sur le papier ». Et puis la démarche d’Elise est très écologique, « utilisant des végétaux locaux dont nous recyclons des parties comme les pelures d’oignons ou les peaux d’avocats, le marc de café, le citron », indique Céline, émerveillée par « les jeux de transparence permettant de créer des motifs et les superpositions de nouvelles couleurs subtiles ». Le mot de la fin à Isabelle qui a apprécié « un atelier sensoriel, des couleurs, des odeurs, des textures. Et des œuvres collectives harmonieuses. » ainsi qu’à Véronique et sa « joie de jouer ! ».




Des arts numériques contre la prolifération inquiétante des micro et nanoplastiques marins

Dans le cadre d’un module d’initiative locale « Connaissances des milieux littoraux et valorisation » alliant approches scientifique et artistique, les étudiant.e.s de BTS Gestion Protection de la Nature du lycée agricole de Suscinio à Morlaix ont réalisé des vidéos en stop motion sur la thématique de la contamination plastique des milieux marins, plus particulièrement celle des micro et nanoplastiques. Pour les accompagner, Bérengère Amiot, designeuse numérique pour Eletroni[k], association rennaise avec laquelle leurs enseignantes d’éducation socioculturelles ont mené ce projet, avec le soutien de la DRAC et de la Région Bretagne. En amont de leur atelier, Arnaud Huvet, chercheur en biologie marine à IFRMER leur a livrés, au travers d’une visioconférence, des clés de compréhension des enjeux, avec le devenir et les impacts des microplastiques dans les écosystèmes marins.

L’océan, réceptacle final de nos déchets

Si nous ne pouvons plus nous passer des plastiques depuis des décennies, c’est qu’ils ont su se faire légers, résistants, économiques, révolutionnaires, et donc incontournables dans tous les secteurs d’activités au point d’en produire désormais chaque année plus de 359 millions de tonnes. Les conséquences ne sont hélas pas réjouissantes : augmentation de l’utilisation d’emballages et plastiques à usage unique (39,9%) pour une durée infime, accumulation continue et persistance dans l’environnement infiniment longue (années, décennies, siècles).

La triste actualité braque une nouvelle fois les projecteurs sur une catastrophe écologique au large du Sri Lanka, causée par l’incendie d’un porte-conteneur en train de sombrer, avec sa cargaison de produits toxiques, dont des millions de granulés de plastique se répandant dans l’océan.

Les chiffres sont aussi édifiants qu’inquiétants. Entre 4 à 12 millions de tonnes de déchets plastiques arrivent chaque année dans les océans. Et on estime le chiffre total de débris flottants dans une fourchette de 5000 à 50 000 milliards. 85% des débris collectés en mer et sur les plages sont du plastique et 92% de ces débris ont une taille inférieure à 5 millimètres, taille à partir de laquelle ils sont dénommés microplastiques.

« Les plastiques constituent un nouvel habitat pour de nombreuses espèces. S’opère en effet une rapide colonisation par un grand nombre de micro-organismes, tels que virus, bactéries, champignons, invertébrés… », précise Arnaud Huvet, chercheur en biologie marine à IFREMER. « Ce sont également un mode de transport d’espèces invasives, pathogènes et nuisibles. Les impacts des plastiques sur les milieux : piégeages, obstructions respiratoires et digestives, ingestion. Les microplastiques sont ingérés par l’ensemble de la chaîne trophique marine », poursuit-il.

Quid de leur toxicité ? Les études en laboratoire montrent que leur ingestion entraîne bioaccumulation, translocation, excrétion où interactions physiques et toxicité chimiques se conjuguent.

Le Stop Motion pour dire Stop aux plastiques

Depuis plusieurs années, au lycée morlaisien de Suscinio, on affectionne particulièrement les projets art et nature où sont encouragés les croisements entre regards artistique et scientifique sur un même objet. « Au-delà de l’expertise des milieux naturels et des modes d’intervention plus techniques et rationnels sur l’environnement, nous souhaitons donner dans nos formations, toute sa place au regard poétique, sensible et symbolique sur l’environnement qui nous entoure », souligne ainsi Véronique Javoise, l’une des enseignantes d’éducation socioculturelle.

Empreinte à la fois d’humour et de gravité, leur créativité débridée s’est exprimée, exposant en quelques minutes les constats dramatiques et les solutions à mettre en œuvre pour espérer voir diminuer et – osons rêver – disparaître ce fléau océanique mondial qu’est la contamination par les micro est nanoplastiques.

Vous pouvez découvrir ces vidéos sur :




Cinéma – Walkabout : mûrir en milieu aride.

Compétiteur cannois sorti en 1971, Walkabout relate
l’histoire d’un frère et d’une sœur abandonnés dans le bush australien par leur
père. Ce dernier se donne la mort après avoir essayé de les abattre. La jeune
fille fait preuve d’un étonnant pragmatisme et d’une grande maturité. Elle ne
panique pas face à la mort de son père et son premier réflexe est de protéger
son frère, âgé quant à lui d’environ six ans, de ce père. Et, quasi
instantanément, ils se mettent en route, sans pleurer leur père, sans larmes,
sans panique.

Un film à portée
universelle ?

De ces deux enfants on ne sait rien de précis, ni leur âge
ni leur nom, seulement qu’ils sont issus d’une famille visiblement aisée, un
anonymat comme pour donner à cette histoire une dimension universelle et c’est effectivement,
un film sur l’humanité.

Survivants à l’infanticide, les deux enfants, plus
particulièrement la grande sœur, adolescente d’une quartorzaine d’années, font
preuve de beaucoup de courage et de sens pratique.

Après avoir trouvé refuge quelques heures dans un oasis dont
l’eau s’assèche bien vite, ils font la rencontre d’un adolescent aborigène en
plein « walkabout », un rite de passage à l’âge adulte consistant à
vivre seul dans la nature pendant plusieurs mois, celui-ci les prend, très
naturellement, sous son aile. Le jeune homme connait parfaitement la géographie,
la faune et la flore l’« outback ». S’ensuivent des jours qui
semblent, heureux composés de jeux, de chasse et de longues baignades. Si ces
trois jeunes gens semblent former une fratrie, des sentiments amoureux ou du
moins d’attirance naissent quasi instantanément dès la rencontre entre les deux
adolescents. A aucun moment, l’un ou l’autre ne fera preuve d’irrespect, de
comportements déplacés, ce malgré la difficile communication entre ces deux
jeunes gens que langue et culture séparent. Les rapports des adultes, semblent reposer
sur le non-dit, la tromperie et, malgré une langue et une culture commune ne semble
ne pas parvenir à se comprendre.

De la puissance
des images.

Le film repose en grande partie sur une vision utopique mais
non naïve, du mode de vie aborigène de l’époque, en opposition au mode de vie
occidental. Cette vision n’est jamais exprimée verbalement, le film ne contient
d’ailleurs que peu de dialogues et aucune narration, ce qui d’ailleurs laisse
au spectateur la liberté de « trancher ». Cette opinion est en effet
plutôt exprimée par l’image, par une opposition de plans dont on se demande
parfois la provenance. Sont ainsi opposées les différentes méthodes de chasse
du jeune aborigène à celle d’hommes en 4×4, le rapport à l’art lorsque petit
garçon arbore fièrement sur son dos, comme un blason, une peinture de kangourou
que lui a dessinée le jeune aborigène en opposition au spectacle d’autres
aborigènes exposant des dizaines de petites sculptures identiques réalisées pour
un genre de foire à folklore. Sont également comparées les relations
homme/femme avec du côté des deux adolescents, une relation saine, basée sur le
respect et la douceur, et de l’autre, des flirts graveleux (un groupe de
scientifiques travaillant dans le désert où l’unique femme fait figure de proie
et d’objet sexuel) reposant sur la duperie et la moquerie.

Au-delà, du sens que l’on peut donner à ces images, Walkabout
est également, d’un simple point de vue esthétique, un très beau film et l’on
reconnait dans ces images aux couleurs tangerine et indigo, la patte de celui
qui fit ses débuts dans la direction artistique de Lawrence d’Arabie. Ces
images presque kaléidoscopiques de drôles d’animaux et de superbes paysages
australiens sont sublimées par la musique de John Barry. On peut d’ailleurs
supposer que ces animaux et ces paysages sont filmés comme du point de vue d’un
aborigène.

Un film qui invite
à la réflexion avant et après 14 ans.

Si Walkabout est un film de survie, il
est aussi un film d’amour, d’initiation et semble être le fruit d’une réflexion
non simpliste, ouverte et approfondie, sur le consumérisme, le rapport de
l’homme à la nature, de l’homme à ses semblables.

Si Walkabout figure sur la liste British Film Institute des 50 films à voir avant d’avoir 14 ans, ne vous estimez surtout pas trop âgé pour le regarder, il s’agit d’un film qui fait réfléchir à tout âge, et qui -selon moi- peut encore, si ce n’est plus profondément, résonner à l’âge adulte.

A lire :

  • Le chant des pistes (The Songlines) – Bruce Chatwin (1987) : l’auteur britannique voyant sa vue le quitter, abandonne sa vie d’expert en peinture moderne pour partir à la rencontre des nomades du monde et dans ce livre des aborigènes australiens et leurs itinéraires chantés.
  • Walkabout – James Vance Marshall (1959) : roman librement adapté par Edward Bond et Nicolas Roeg pour le film éponyme, retraçant l’histoire d’un frère et d’une sœur devant se débrouiller dans le désert australien suite à un crash aérien.



« Âmes de Bretagne » : une expo itinérante se construit sur les routes

Le projet vidéo « Ames de Bretagne » se déploie sur les routes bretonnes, grâce à la création d’une exposition itinérante co-construite avec les habitants et acteurs locaux. Exemple à Morlaix, où la petite troupe a fait escale et a réalisé, outre de nouvelles vidéos, des supports en matériaux recyclés, avec l’association Le Repair et le peintre Charles Vergnolles.

A l’intérieur du 2D, à Morlaix, ça papote, ça bricole et ça peint. Ça filme également. Une petite ruche d’une dizaine de personnes, qui s’active autour d’un grand support d’exposition. Tous se sont retrouvés pour travailler sur l’étape morlaisienne du projet d’exposition itinérante de l’association « Âmes de Bretagne ». Une initiative d’Anne-Laure et Kevin, frère et sœur. Tous deux se sont rendus compte qu’en parlant de leur région d’origine, la Bretagne, notamment lorsqu’ils étaient à l’étranger, ils en connaissaient au final peu de choses. Ils souhaitent alors monter un projet qui permettrait de revaloriser l’attachement au local. Âmes de Bretagne propose donc de valoriser le témoignage des habitants via la vidéo. « L’objectif, c’est de montrer que s’intéresser à son territoire n’est pas synonyme de replis sur soi », explique Anne-Laure. Elle se lance alors avec son frère dès 2016 pour recueillir la parole de « tous ceux qui font l’âme de la Bretagne ». Le résultat : plus de 150 témoignages vidéos, une websérie, des partenariats comme par exemple avec le webmédia KuB… « La Bretagne racontée par les gens en vidéo ». Et une association qui comprend une quinzaine de bénévoles.

Fort de cette expérience, Ames de Bretagne propose donc cette année un nouveau projet avec une exposition itinérante à travers la région. Il en résultera une « œuvre participative », co-construite avec les habitants et les acteurs locaux.

Sur la première étape Saint-Brieuc- Morlaix, Âmes de Bretagne travaille de concert avec l’association Le Repair, qui porte un projet de recyclerie de matériaux sur le territoire morlaisien. « L’idée est vraiment de co-construire ce « road-trip », et de travailler à chaque fois les différents supports de l’expo avec des matériaux issus du ré-emploi » précise Anne-Laure. C’est ainsi qu’un premier support a été créé, à base de panneaux issue d’une précédente exposition qui avait eu lieu à l’écomusée des Monts d’Arrée. « A l’exception des charnières, tout a été récupéré. Les tasseaux proviennent d’une rénovation HLM », ajoute Damien Le Magoariec, de l’association Le Repair. Le tout illustré par l’artiste Charles Vergnolle, habitué des peintures de décors de théâtre (et qui expose en ce moment au Ty Coz à Morlaix, ndlr!)

Après Morlaix, le tour d’Âmes de Bretagne poursuivra sa route, passant notamment par Brest et Vannes, ou encore le Bois du Barde à Mellionnec, avant d’arriver à Carhaix en fin d’année. Tout au long du parcours, à chacune des étapes, de nouveaux témoignages seront collectés, illustrant cette fois la façon dont les habitants perçoivent la transition et leur futur, et les supports seront travaillés avec la recyclerie du Centre-Bretagne Ti-Recup. A Carhaix, à l’espace Glenmor, on pourra alors admirer le fruit de ce « Tour de Bretagne » durant un mois, avant que l’expo ne se déplace dans différentes villes en 2021.

Pour suivre le Tour d’Ames de Bretagne :

www.amesdebretagne.bzh

La page Facebook « Âmes de Bretagne »

Le compte Instagram Âmes de Bretagne