Rencontres estivales autour de L’art dans les chapelles et du festival Paysages en Centre Bretagne
Directeur artistique de L’art dans les chapelles, Eric Suchère a dévoilé la programmation de la 34è édition du festival d’art contemporain qui se déroulera du 4 juillet au 31 août 2025, lors d’une réunion à la médiathèque de Pontivy le samedi 29 mars.
L’association de communes rurales qui gère en Morbihan la manifestation estivale, investit des chapelles du territoire en proposant au public la découverte d’une large diversité de pratiques et d’esthétiques.
Douze artistes ont entamé leur travail de création sous forme de carte blanche après avoir découvert la chapelle, le hameau, le cadre naturel, qui seront l’écrin de l’œuvre originale présentée tout l’été. Leur accueil sous forme de résidence, pour permettre la finalisation de l’installation et l’accrochage, est un rendez-vous très apprécié. Ces temps d’échange avec les habitants offrent l’opportunité d’associer des étudiants des écoles d’art de Bretagne.
La visite commentée des quatre circuits de L’art dans les chapelles s’organise chaque année en présence des artistes invités à l’occasion du lancement début juillet. De Cléguérec à Quistinic, communes situées dans la vallée du Blavet comme Pontivy, siège de l’association, cette déambulation sur trois jours imprime des moments d’exception dans la mémoire locale. Comme le festival, c’est gratuit et accessible à tout le monde. il suffit de consulter le programme.
Où ? Par exemple aux Bains douches à Pontivy ou au Point info touristique de St-Nicolas des Eaux et même dans un magasin à Vannes, nouveau partenaire du festival « Les fromages de nos terroirs » dont la maison-mère a été créée en 2010 face à la Biocoop de Pontivy.
Aux Bains douches, galerie d’art municipale, le public découvre dans un même lieu la tonalité donnée à la rencontre avec les œuvres présentées, jouant sur des effets de dialogue, de contrastes ou de réminiscence. On y trouve les documents, carte, catalogue, facilitant la création de son propre circuit de découverte. Il est aussi fréquent de découvrir le festival au détour d’une randonnée, par surprise.
Que vous soyez ou non féru d’art, de patrimoine, de Bretagne, flâner dans les paysages de L’art dans les chapelles en suivant l’un des circuits balisés reste un plaisir à renouveler chaque été. Pour beaucoup d’habitants, c’est un rituel partagé en famille et avec les amis, parfois même avec des artistes programmés sur une précédente édition.
La réelle attractivité du festival, sa gratuité, font que l’on peut venir, revenir, à sa guise. Prendre son temps, apprécier l’instant selon la lumière naturelle du jour, c’est une invitation qui ne se refuse pas. Comme on déambule dans les paysages, on déambule aussi dans les chapelles, parfois dans l’œuvre elle-même.
Avant-goût
Lucy Kerr proposera une installation vidéo inédite à St-Adrien en St-Barthelemy. L’artiste américaine est une des sept plasticiennes de cette 34è édition. Elle est très enthousiaste à l’idée d’exposer dans une chapelle.

Image de Family Portrait de Lucy Kerr
« Ce n’est pas une volonté en soi, explique Eric Suchère. Les femmes sont de plus en plus visibles et exposées, je n’ai nul besoin de les dénicher. Leurs approches spécifiques du geste, de leur questionnement de l’art, correspondent à la ligne éditoriale du festival que j’ai pour mission de traduire en rencontres dans des lieux qui ne sont pas des salles d’exposition ».
Installée à Lézardrieux en Côtes d’Armor, Gabrielle Herveet (https://gabrielle-herveet.fr/) sera accueillie à la chapelle du Château de Pontivy, emblème du patrimoine médiéval breton, où se déroule les 5 et 6 juillet un festival de renommée internationale, Paysages, à l’initiative de l’association TIMILIN.

La plasticienne bretonne pourra interagir avec les chercheurs, poètes, artistes, habitants présents sur ces rencontres, notamment l’archéologue allemand, Stefan Maeder, dont l’approche scientifique s’intéresse aux liens supposés entre les connaissances célestes et des traces trouvées sous forme de cupules creusées dans la roche à la Préhistoire. Un témoignage non accessible au grand public existe tout près de Pontivy.
Ces hypothèses croisent celles d’autres chercheurs et découvertes, notamment à Kaolack, cercle de pierre sénégalais classé à l’UNESCO auquel la NASA consacre un film documentaire qui sera diffusé au Château de Pontivy grâce au partenariat entre Timilin et Makeda Balkis Touré, agence de production culturelle à Dakar.
Gabrielle Herveet vient de clore une résidence de création au Laboratoire de Mathématiques de Bretagne Atlantique à Brest. Elle intervient auprès de publics scolaires comme l’an dernier au lycée Le Mont-Châtelet du Varzy avec des jeunes en formation ferronnerie d’art.
Côtoyer une de ses œuvres dans un magnifique édifice qui ouvre tout juste ses portes après travaux est une aubaine.
Comme Gabrielle Herveet, au sein d’Eco-Bretons nous sommes sensibles aux liens entre arts et sciences, nature et culture, espace et poésie.
En suivant le cours du Blavet, vous arrivez à Castennec sur les hauteurs de Saint-Nicolas des Eaux. La chapelle de la Trinité surplombe un méandre spectaculaire. Chaque chapelle bretonne est le témoin d’une histoire médiévale locale très riche. C’est encore plus vrai à Castennec et pour sa plus proche voisine construite à même le rocher qui lui sert d’abri naturel, Saint-Gildas.
Eco-Bretons vous recommande de parcourir le bois qui permet de rejoindre les deux sites. Il n’y a pas mieux pour ressentir ce que peuvent produire sur nous les jeux de lumière et de matière. Se connecter à la nature et à l’instant est aussi une façon d’appréhender la magie que cherche à capter un geste artistique pour le restituer dans une autre temporalité.
Diane Benoît du Rey, artiste suisse diplômée de l’Ecole HEAR à Strasbourg, trouvera dans ce lieu très inspirant qu’est Castennec de quoi nourrir sa fascination pour la lumière. A quoi ressemblera l’installation ? Pour le moment le secret est bien gardé.

» A ce moment-là c’est comme si toutes les priorités autour passaient au second plan parce que la lumière vient juste révéler quelque chose, un espace. Je trouve ça beau. Il y a quelque chose d’un peu contemplatif dans le phénomène lumineux qui est fascinant … un espace-temps au ralenti » – Citation de Diane Benoit du Rey (extrait de la vidéo).
Diane Benoit du Rey : artiste plasticienne
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