« Plus de bio, de plaisir, pour être en bonne santé »

Contrairement à d’autres, Lylian Le Goff affirme que manger bio est « bon pour la santé et permet de retrouver le goût des aliments ! » En effet, plusieurs études citées par l’auteur de « manger bio c’est pas du luxe », tendent à montrer qu’il y a davantage de nutriments dans les produits issus de l’agriculture biologique. « Il y a par exemple dans les légumes biologiques plus d’antioxydants, et plus de fibres. Tout ceci est vraiment positif pour notre alimentation ! », explique ce chantre de l’agriculture biologique. Et d’ajouter : « on peut dire aussi que le mode de production biologique permet la conservation du goût des aliments. Cela donne au consommateur plus de plaisir à manger. Tout cela a des effets positifs indéniables sur notre santé! ».

Equilibre alimentaire et budgétaire

Mais manger bio ou tout au moins sainement, cela a un coût. Un coût qui s’explique selon le nutritionniste breton, par les « disparités dans les aides octroyées aux agriculteurs qui produisent selon le modèle conventionnel. A contrario, d’autres se sont lancés dans des modes d’agriculture qualifiés d’« alternatifs », de « bio » ou même « durables », poursuit-il. Le modèle productiviste, traditionnel, apparaît selon lui comme étant celui qui est jugé le plus performant. « C’est donc celui qui reçoit le plus d’aides pour son fonctionnement, à la différence des agricultures dites alternatives, qui ont donc un coût plus élevé pour le producteur et par conséquent le consommateur », assure Lylian Le Goff, qui ajoute également que « les contrôles inhérents à ce type d’agriculture sont à la charge du producteur, ce qui est un vrai scandale ! ».
Retrouver un bon équilibre alimentaire et budgétaire, est également à la portée de chacun, car selon le médecin breton, « dès le départ, nous mangeons de façon déséquilibrée. Car pour consommer des protéines, nous privilégions celles qui proviennent des produits animaux, 6 fois plus coûteuses à produire que les protéines végétales », comme par exemple la viande. Car, reprend-t-il, « nous avons oublié que les protéines étaient également présentes dans certains végétaux ! » Résultat : nous dépensons plus ! Pour préserver notre équilibre alimentaire et budgétaire, il convient alors de manger varié, en prenant le temps de cuisiner nos aliments, en consommant moins de protéines animales. Un autre modèle alimentaire semble bel et bien possible…




La recette. Tian aux légumes de saison

Ingrédients

– Des légumes de saison (ici, butternut, potimarron, courgette, navet; rutabaga). Comptez environ 600 grammes de légumes épluchés pour 4.

– une gousse d’ail

– Romarin, thym

– Huile d’olive

– fromage

 

 

Préparation

– Préchauffer le four à 180 degrés

– Laver tous les légumes, les couper en fines rondelles

– Eplucher et écraser une gousse d’ail (obtenir 1cc de pulpe pour un plat)

– Huiler un plat à gratin, faire passer la gousse d’ail sur tout le plat

– Effeuiller une branche de romarin, du thym, et répartir dans le plat

– Ranger les tranches de légumes bien serrées, en alternant, de manière à obtenir un plat harmonieux et plein de couleurs

– Saler, poivrer et verser en filet de l’huile d’olivie (environ 4 cuillères à soupe)

– Parsemer de fromage (emmental rapé, parmesan, tomme de chèvre ou brebis en copeaux, fromage frais aux herbes…)

– Enfourner pour 1/2 heure

 




Ti Miam, ou une restauration rapide différente et solidaire

Après les Jardins de Brocéliande (lieu d’éducation à l’environnement et à la biodiversité) un restaurant d’application, un restaurant d’entreprise, et une activité « entretien des espaces verts », l’APH du Pommeret a lancé fin novembre à Rennes une nouvelle activité, dans le domaine de la restauration rapide. Baptisé « Ti Miam », le lieu se trouve rue Vasselot, en plein centre ville. « Nous nous sommes aperçus que le secteur de la restauration rapide est un domaine de la restauration qui pouvait convenir aux personnes handicapées, de par les contrats à temps partiels et la flexibilité des horaires, qui permet à certains d’être moins fatigués », explique Gérard Breillot, le directeur de l’APH et gérant de Ti Miam. Ce sont ainsi trois travailleurs handicapés qui y oeuvrent, sous la houlette d’un encadrant et d’un responsable. « L’objectif est de créer une véritable plateforme d’apprentissage et d’activité professionnelle pour les personnes en situation de handicap », souligne le gérant.

 
Des produits avant tout locaux et de saison

 

Concernant la nourriture, le restaurant propose une restauration rapide à base de produits frais, naturels, et issus de circuits courts, issus du commerce équitable, le tout fait maison. « Nous utilisons 20 à 25% de produits bio », souligne Gérard Breillot. Thé breton aux algues, sarrasin, courges…sont autant de denrées travaillées et proposées au public, à des prix se voulant « accessibles ». Ti Miam veille également à utiliser des produits d’entretien respectueux de l’environnement, utiliser des matériaux recyclés et/ou durable pour le mobilier et les fournitures, et à faire participer les clients au tri sélectif. Seule ombre au tableau : le prix très élevé d’un local à Rennes. « De fait, Ti Miam n’est pas accessible aux personnes en fauteuils. On a été obligés de faire un choix », regrette le gérant.

Une autre particularité du lieu, hormis son concept original, est son statut juridique. Ti Miam est en fait une société à responsabilité limitée, donc l’associé unique est l’APH, structure associative. « La gestion du restaurant est bénévole », commente Gérard Breillot. « Pour nous, c’est une autre façon de faire de l’économie. Et un véritable pari ! », conclut-il.

 
Plus d’infos

http://www.jardinsdebroceliande.fr/aph-esat-le-pommeret.php




Rennes : les premiers restaurants « AB » de France

« Les recettes ont été inspirées par ma grand-mère, Soazig Kersauson, fermière du Léon et nos grands-mères françaises en général. Elles sont revisitées par de grands chefs et signent notre engagement qualitatif », souligne le fondateur. Une démarche globale puisque les deux bâtiments ont été conçus selon les principes de l’éco-construction (basse consommation, matériaux écologiques..).




Le défi réussi de la Cantine de la Fourmi

Velouté de poireaux au cumin, tian aux légumes de saison, brioche perdue…Voilà le menu du mardi 19 novembre concocté par la Cantine de la Fourmi, servi à l’Auberge de jeunesse de Morlaix. Pour un prix symbolique d’un euro, une soixantaine de personnes a pu venir se restaurer avec ces plats, préparés à partir de nourriture déclassée et destinée en grande partie à être jetée. « Il s’agit de tout ce que l’on nomme « la casse », c’est-à-dire des produits un peu abîmés, à date limite courte, invendus », précise Véronique Futtersack, de l’association Graine de Vie, à l’initiative de l’opération.
Tous ont été récupérés auprès de 4 enseignes de la grande et moyenne distribution du secteur de Morlaix. « L’exploitation bio du lycée agricole de Suscinio nous a également fourni des légumes, déclassés ou de calibre trop gros ou trop petit », souligne Véronique.

Encore 20 kilos jetés à la poubelle par an par chaque français

 Un défi réalisé, et une opération destinée avant tout à sensibiliser le public au gaspillage alimentaire. « Nous sommes tous quelque part responsable de cet état de fait, car nous ne cuisinons pas assez », commente Véronique Futtersack. « Nous choisissons tous le filet avec les oranges les moins abîmées, ou les yaourts avec la date limite la plus longue », affirme-t-elle. C’est donc des habitudes et un mode de consommation qu’il faudrait faire évoluer. Mais les grandes surfaces commencent à faire des efforts, comme par exemple en faisant bénéficier le consommateur d’une réduction sur les produits à dates courtes. Reste que chaque français jette encore 20 kilos de nourriture par an à la poubelle, ce qui représente une somme de 400 euros…

 

Plus d’infos

www.reduisonsnosdechets.fr/




Une journée pour moins gaspiller

Un scandale à l’impact environnemental considérable

Chaque année, un tiers de la production agricole mondiale est perdue ou jetée, soit 1,3 milliard de tonnes d’aliments. Depuis 2009, France Nature Environnement alerte sur le scandale environnemental que cela représente et l’étude de la FAO, sortie en septembre dernier, abonde dans ce sens. Ces denrées gaspillées accaparent 28% des terres agricoles et engendrent des émissions de gaz à effet de serre plus importantes que celles de la Russie. Leur culture a également nécessité plus d’eau que ce que consomment les habitants d’un pays comme la Chine ou l’Inde.

Le pacte : un dispositif à améliorer

Pour mettre fin à ce scandale écologique, mais aussi social et économique, le gouvernement a élaboré un Pacte national fixant un objectif de réduction de moitié du gaspillage alimentaire d’ici 2025. FNE, signataire du Pacte, compte bien accompagner les engagements pris dans ce cadre et en faire émerger de nouveaux. Nous pousserons pour qu’une caractérisation du gaspillage alimentaire à tous les étages et par filière soit réalisée afin de mieux comprendre de quoi il se compose, où il se situe et quelles en sont les causes car s’engager à réduire de moitié le gâchis nécessite de savoir d’où l’on part !

FNE veillera à ce que les engagements des signataires soient aussi dirigés vers l’amont (distribution, transformation, production) et non uniquement vers l’aval (consommateurs). FNE s’assurera également que le don alimentaire ne soit pas considéré comme l’unique solution au gaspillage. Une part de ce gâchis est inévitable. Il faut donc rendre incontournable sa redistribution.

Le mouvement associatif mobilisé

Les associations membres de France Nature Environnement se mobilisent à l’occasion de cette journée. Dans le cadre de son concours de recettes zéro reste alimentaire, la SEPANGUY intervient dans le collège Concorde de Matoury (Guyane). En Basse Normandie, le CREPAN co-anime le groupe de travail « restauration collective » lors de la 1ère rencontre régionale de réduction du gaspillage alimentaire. PikPik Environnement, quant à elle, part à la rencontre des consommateurs du Monoprix de l’avenue d’Italie (13ème arrondissement de Paris) accompagné de comédiens. Le CREPAQ lance, en Aquitaine, le RÉGAL (Réseau pour Éviter le Gaspillage ALimentaire) avec pour objectif une déclinaison territoriale du Pacte…

Pour Patrick Hervier, co-pilote du Réseau prévention et gestion des déchets, « nous devons adapter nos pratiques existantes pour moins gaspiller mais nous devons aussi identifier des dispositifs de production et de distribution qui, dans leur organisation, conduisent l’ensemble des acteurs à moins gaspiller. »

Pour Bruno Genty, président de France Nature Environnement, « ce Pacte est une première étape positive, il faut maintenant mettre en place des mesures incitatives pour faciliter l’engagement de chacun des acteurs de la chaîne alimentaire. »