« La terre est notre métier » séduit de plus en plus d’agriculteurs

Autour du thème « La Bio pourquoi pas moi ? », La Terre est notre métier a touché des agriculteurs, des consommateurs, des entrepreneurs mais aussi des élus soucieux de se poser à nouveaux cette question. Le fil rouge de cette 12e édition était décliné à travers 18 conférences, 16 conférences des exposants, ainsi qu’à travers une vingtaine de démonstration et animations, qui ont toutes rencontré un public concerné.

Dans les allées, les nombreux agriculteurs présents, bio et conventionnels, ont été attirés par les démonstrations de matériels (houe, herses, bineuses, matériel auto-construit) allant jusqu’à la haute technologie de Oz, le robot désherbeur développé par Naïo technologies, comme par les échanges de savoir-faire paysans promus par les adhérents du réseau GAB-FRAB sur le carrefour des savoir-faire. Se plaçant à la croisée de la modernité et de la perpétuation des savoir-faire paysans, La Terre est notre métier a réussi son pari de mêler ces deux facettes de l’agriculture biologique pour inviter les agriculteurs à réfléchir sur leurs pratiques : qu’il s’agisse de conventionnels soucieux de faire évoluer leur système comme d’agriculteurs biologiques ayant la volonté de
toujours progresser dans leurs pratiques (technique, matériel, commercialisation…).

De belles satisfactions

Au rang des satisfactions : le Village des fromagers a attiré de nombreux visiteurs et permis à ces derniers de découvrir les techniques fromagères grâce à la visite d’un atelier de transformation. Les conférences plénières (18 conférences, 1000 participants), comme celles des exposants (16 conférences, 400 participants), ont attiré un public nombreux et curieux. Le concours Innova’Bio prend chaque année de l’ampleur en mettant en avant des entrepreneurs innovants en bio. Enfin, la satisfaction des exposants, dont nombre d’entre eux nous ont assuré de leur présence l’an prochain, est de nouveau un gage de sérieux et de professionnalisme pour La Terre est notre métier.

 
Plus d’infos

www.agrobio-bretagne.org




Agroalimentaire breton : la mobilisation continue

A la suite d’une réunion ministérielle organisée en urgence mercredi, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé plusieurs mesures pour aider le secteur agroalimentaire breton en souffrance. Le gouvernement s’est ainsi engagé « à ce que l’Etat, aux côtés de la région, des collectivités locales et des acteurs économiques, aide la Bretagne à surmonter ses difficultés actuelles et à préparer son avenir économique et social. ». Quinze millions d’euros devraient ainsi être débloqués pour aider les entreprises agroalimentaires. Les salariés se verront également proposer entre autre un « contrat de sécurisation professionnelle » renforcé, et le maintien durant un an de la quasi-totalité du salaire net mensuel. Un plan d’avenir pour le secteur sera mis en place, qui s’appuiera sur « des mesures pour les filières agricoles et porcines », sur « le développement de la méthanisation » et « sur une simplification réglementaire des installations classées pour la protection de l’environnement », le tout pour « donner les moyens à l’ensemble des entreprises agricoles et des industries agroalimentaires de se moderniser et de retrouver de la compétitivité, tant sur le plan économique qu’environnemental, pour recréer de la valeur ajoutée et des emplois ».

« Pour une véritable stratégie de filière dans l’agroalimentaire breton »

Ces annonces ne font pas l’unanimité. « Les mesures sont dérisoires », a ainsi lancée l’association « Produit en Bretagne ». « Le gouvernement se moque des besogneux ! » tonne la FDSEA du Finistère. « Le décalage entre les solutions proposées et la gravité de la situation actuelle et à venir en Bretagne est insupportable : cela revient à mettre un pansement sur une jambe de bois ! », affirme le syndicat dans un communiqué. Le syndicat Force Ouvrière, et notamment les délégués bretons, «  réclament une véritable stratégie de filière dans le secteur agroalimentaire menée par des pouvoirs publics et des acteurs économiques responsables. ». Tandis que pour Europe Ecologie Les Verts – Bretagne, « ces mesures sont des mesures minimales dans la situation douloureuse où se trouvent les salarié-es et leur famille. » L’attente et les inquiétudes semblent demeurer…D’autant que la polémique sur l’écotaxe fait toujours rage, et que Jean-Marc Ayrault n’a pas annoncé de report ou d’annulation. Le Président du Conseil Général du Finistère a d’ailleurs annoncé qu’il allait demander un « moratoire » sur sa mise en œuvre.
En attendant, les salariés de Gad, l’abattoir de Lampaul-Guimillau (29) particulièrement touché par les suppressions d’emplois, restent mobilisés, tout comme ceux de Marine Harvest Kritsen à Poullaouen (29) et de Tilly-Sabco à Guerlesquin. Après le pont routier de Morlaix, ils occupent aujourd’hui vendredi le Pont de l’Iroise à Brest. Et une nouvelle mobilisation contre l’écotaxe est également prévue samedi dans le Finistère.

 

La CCI de Morlaix débloque des fonds

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Morlaix a décidé de créer un fonds d’urgence et d’intervention "dans le cadre de la crise qui impacte l’économie locale". En effet, La CCI de Morlaix bénéficie "de fonds de réserve, qu’elle souhaite flécher sur des opérations concrètes de revitalisation territoriale.". Un capital de 6 millions d’euros sera déployé pour la constution de ce fonds, capital qui provient "d’opérations en capital réalisées à l’occasion du transfert des actions Brit Air à la compagnie Air France."

 

 

Le Conseil Général du Finistère "attentif à la situation"

Pierre Maille, Président du Conseil Général du Finistère, en visite aujourd’hui à Morlaix et dans son canton, a évoqué la situation de l’abattoir Gad. "J’ai demandé aux CDAS (Centre départementaux d’action sociale, ndlr) de rester en veille sur le sujet. Les Maires aussi doivent rester en contact avec les structures représentants le personnel, pour les accompagner. Il faut notamment être vigilants face aux emplois saisonniers et intérimaires", a-t-il déclaré.




Ille et Bio : tous ensemble pour la transition !

Pourquoi avoir créé ce « forum des transitions » ?

Cette année, c’est la 22ème édition d’Ille et Bio. Durant toutes ces années, beaucoup de choses ont avancées, mais nous voulions changer d’échelle, passer dans une dimension plus large. L’idée est de lancer, avec ce premier forum régional consacré aux transitions écologique, humaine et sociale, un vrai mouvement citoyen, pour que tout le monde s’y mette, pour faire bouger les politiques. La dynamique du forum est portée par une trentaine d’associations bretonnes, dont le réseau Cohérence et les Colibris sont les fers de lance.

Quel en est le programme ?

Durant le salon Ille et Bio, chacun peut s’informer personnellement dans des domaines très variés tels que l’habitat, le jardinage, les énergies, le bio…L’idée, avec le forum, c’est d’évoluer vers une pensée collective, d’essayer de voir comment, tous ensemble, nous pouvons avancer.
Il y aura tout au long du week-end des forums ouverts : chacun peut proposer des sujets de débats, des réflexions, des idées, des questions, ou des actions. Vient ensuite un temps d’échange, à la fin duquel des plans d’actions pourront être élaborés. On pourra par exemple les afficher, et ils pourront être repris par les médias et les réseaux sociaux, être diffusés au plus grand nombre. Des thématiques guideront aussi l’événement : le samedi sera placé sous le signe de la lutte contre les OGM, et le dimanche sera dédié à la solidarité anti-nucléaire avec les japonais.
Les journées de termineront par de grandes assemblées citoyennes, durant lesquelles il y aura des prises de paroles. Le tout accompagné de chants. Il y aura d’ailleurs une large place consacrée à la voix et aux chants durant le forum, avec la présence de chorales. Il y aura aussi de l’espace pour les créations artistiques. L’idée est que chacun s’exprime à sa manière !

L’autre gros projet de Culture Bio est la construction de l’Ecopôle. Où en êtes-vous ?

La construction de l’Ecopôle continue sous la forme de chantiers participatifs. Nous sommes plutôt contents de la dynamique actuelle, nous sommes confiants dans la réalisation du projet. L’entrée du salon Ille-Et-Bio et du Forum des transitions se fera d’ailleurs durant tout le week-end par l’Ecopôle.
Nous avons aussi lancé un appel aux dons, pour nous aider à terminer l’Ecopôle et aider l’association Culture Bio dans ses activités.

 

Au programme d’Ille et Bio

Le salon se déroule vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 octobre. Horaires : de 12h à 19h le vendredi, et de 10h à 19 h le samedi et le dimanche. Idem pour le Forum des Transitions.

Le vendredi se déroule au coeur du salon Ille et Bio le salon professionnel "La Terre est notre métier", salon des professionnels de l’agriculture biologique.

Tout au long du week-end, de nombreuses animations sont proposées : ateliers cuisine, fabrications du pain, gestes techniques au potager, pratique de l’herboristerie, utilisation de peintures écologiques…

Sans oublier des tables-ronde et conférences : Le plancton, avec Pierre Mollo, le baromètre du développement durable avec le Réseau Cohérence, la traction animale en Bretagne, autoconstruire son habitat, l’électrosensibilité…

Le programme détaillé et le plan du salon sont disponibles sur le site de l’association Culture Bio

 

Plus d’infos

www.illeetbio.org




Réglementation élevages : Septembre noir

Devant ce recul environnemental, Eau & Rivières de Bretagne a décidé, en lien avec France Nature Environnement, de cesser immédiatement de participer aux États Généraux de la Modernisation du Droit de l’Environnement lancés en juin dernier par le ministère de l’Écologie.

L’association va également saisir la commission européenne de ce nouvel affaiblissement de la mise en œuvre de la directive nitrates et de la lutte contre les algues vertes. « Alors que la France est déjà mise en cause pour l’inefficacité de ses actions de reconquête de l’eau, baisser la garde sur les outils qui permettent de réguler la concentration de l’élevage hors sol est une aberration » s’indigne JF. PIQUOT le porte parole de l’association.

Eau & Rivières de Bretagne demandera notamment à la commission européenne, qu’en cas de condamnations financières, ce soit le ministère de l’agriculture qui paie les amendes et les astreintes, puisque c’est lui à présent qui décide des réglementations environnementales.

 

A lire sur le site d’Eau et Rivières de Bretagne, un 4 pages intitulé "Rétablir la vérité"

 

Plus d’infos

www.eau-et-rivieres.asso.fr

 




Conversion en bio : »Content de ne pas avoir à travailler avec des produits phytosanitaires »

Pourquoi avoir fait le choix de la conversion ?

En 2009, juste avant mon installation, le technicien porc fermier d’Argoat nous a prévenu que, au-delà de deux ans, il n’y aurait pas forcément de débouchés garantis dans la filière. Deux ans, c’est la durée de la conversion du système. Et puis, je trouvais déjà la bio positive. D’abord parce qu’en bio, on n’utilise pas de produits phytosanitaires. Je suis très content de me dire que je n’ai pas eu et que je n’aurais pas à travailler avec des produits phyto. Pour le voisinage et puis aussi pour moi-même, pour des raisons de santé.
En plus, mes parents avaient déjà fait une démarche de réduction des intrants : engrais et phyto. Ils avaient aussi beaucoup avancé sur l’autonomie de l’exploitation et leur capacité à produire leur propre alimentation. Nous sommes à environ 85% d’autonomie alimentaire. Le passage en bio m’a aussi aidé à faire ma place sur la ferme. Quand les cédants sont installés depuis 30 ans, ils connaissent bien leur système et c’est dur de faire passer ses idées. Or, avec la bio, on est obligé de réfléchir différemment. Nous avons remis en cause les anciennes pratiques pour en apporter de nouvelles.

Comment ont évolué vos résultats techniques et économiques ? En êtes-vous satisfaits ?

Il est encore trop tôt pour le dire puisque je ne suis en conversion que depuis mai 2009. Mais dans l’étude économique, j’ai déjà prévu de réduire le nombre d’animaux pour accroître la valeur ajoutée et pérenniser l’embauche d’un salarié. Les prévisionnels en bio me laissent penser que cette embauche est possible. Par rapport au conventionnel, le coût de production d’un animal est deux fois plus élevé. Mais la valorisation va tripler. Il faut dire aussi que la ferme était vraiment saine quand j’ai opté pour la conversion. C’est indispensable et ça a aidé à faire les investissements.

Quels conseils donneriez-vous à un candidat à la conversion ?

Les rotations sont plus rapides en bio. Elles se font quasiment tous les 3 ans. Il faut donc s’y remettre à chaque fois et c’est quand même plus compliqué techniquement. Nous avons donc acheté une bineuse pour biner les céréales. C’est nouveau sur l’exploitation. Il y a aussi l’alimentation des animaux. Le plus dur avec le porc, c’est l’apport en protéine. J’ai donc commencé à faire du soja pour en apporter dans l’alimentation en faisant un tourteau gras. Il faut faire attention aussi à la situation économique de la ferme. Avec le porc, pour passer du conventionnel au bio, il y a beaucoup d’investissements au niveau des bâtiments ou du matériel.
Pour avoir plus de garanties de revenus, ma priorité c’est l’autonomie : j’ai décidé d’adapter mon troupeau à ma capacité de production végétale et pas l’inverse. Cela permet d’avoir à acheter le moins d’aliment possible à l’extérieur.

Comment avez-vous vécu la baisse des rendements sur votre exploitation ?

En première année de conversion, la baisse de rendements n’a pas été énorme. Mais les pratiques de mes parents n’étaient pas non plus très loin des pratiques bio. Pour la seconde année de  conversion des cultures, ça se présente assez bien. Elles sont encore relativement propres. Et puis l’expérience commence à entrer. Par exemple, je ne suivrai pas les recommandations du technicien sur le mélange pois / triticale la prochaine fois, car là, il y a trop de pois. Je vais aussi faire plus attention aux pigeons car ils ont l’air de particulièrement apprécier les cultures bio. Ils ont déjà fait des dégâts sur le soja. J’ai mis un épouvantail et ça a l’air déjà mieux.

Comment votre temps de travail a-t-il été impacté par la conversion ?

Sur les cultures, il y a plus de temps de travail car il y a plus de passages et plus d’interventions. Avec les rotations plus rapides, il y a aussi une augmentation du temps d’observation. Sur l’élevage, je souhaite travailler en litière accumulée et non en litière raclée pour réduire les interventions et simplifier le travail. La maternité est le poste qui demande le plus de travail et j’espère au moins ne pas l’augmenter avec le passage en bio. Ma priorité ne sera pas la croissance de la productivité mais la mise en place d’un système qui fonctionne et dégage un revenu.

Comment vous êtes-vous armés pour la maîtrise des adventices ?

Je me forme essentiellement sur le terrain et grâce à des techniques bio que mon père a apprises et me transmet. Il y a aussi des formations proposées par le groupement des agriculteurs bio du Finistère, des réunions entre producteurs, organisées par la chambre d’agriculture et qui permettent d’échanger. Les échanges avec les autres producteurs sont vraiment importants pour s’épauler sur des solutions techniques ou pour profiter de l’expérience des autres.

 

 




10 ans au service des semences paysannes !

Depuis sa création en 2003, le Réseau semences paysannes rassemble des organisations paysannes, de jardiniers, et de la société civile pour partager les expériences autour de la biodiversité cultivée, et défendre les droits des paysans et jardiniers sur leurs semences, considérablement menacées par les évolutions réglementaires en cours.

Face aux changements climatiques, aux situations économiques difficiles des fermes, et pour satisfaire les attentes des consommateurs, les variétés de pays sont une solution pertinente et durable et permettent de renforcer la souveraineté alimentaire des populations.

La voix du vent et la fin des haricots !

Pour marquer les dix ans du Réseau semences paysannes, se retrouver avec d’autres acteurs locaux qui agissent autour des semences, et sensibiliser la population et les élus aux enjeux de la problématique semencière, nous organisons deux projections publiques cette semaine:

• Projection du film La voix du vent de Carlos Pons, le mercredi 11 septembre 2013, au bar associatif « le bar d’à côté », à Saint Aubin du Cormier en Ille et Vilaine. Le rendez-vous est fixé à 18h30. La diffusion du film sera précédée d’une « bourse d’échange de semences » et d’ une discussion sur cette problématique sociétale. Le film sera diffusé à 20h.

• Projection du film La fin des Haricots de Anne Butcher, le jeudi 12 septembre, 20h30, au CinéManivel à Redon en Ille-et-Vilaine.

 

Plus d’infos

Ferme de Bobéhec – 56 250 La vraie Croix
Tel : 02.97.67.48.35 les mercredi et jeudi
www.triptoleme.org