1

« Plus de bio, de plaisir, pour être en bonne santé »

Contrairement à d’autres, Lylian Le Goff affirme que manger bio est « bon pour la santé et permet de retrouver le goût des aliments ! » En effet, plusieurs études citées par l’auteur de « manger bio c’est pas du luxe », tendent à montrer qu’il y a davantage de nutriments dans les produits issus de l’agriculture biologique. « Il y a par exemple dans les légumes biologiques plus d’antioxydants, et plus de fibres. Tout ceci est vraiment positif pour notre alimentation ! », explique ce chantre de l’agriculture biologique. Et d’ajouter : « on peut dire aussi que le mode de production biologique permet la conservation du goût des aliments. Cela donne au consommateur plus de plaisir à manger. Tout cela a des effets positifs indéniables sur notre santé! ».

Equilibre alimentaire et budgétaire

Mais manger bio ou tout au moins sainement, cela a un coût. Un coût qui s’explique selon le nutritionniste breton, par les « disparités dans les aides octroyées aux agriculteurs qui produisent selon le modèle conventionnel. A contrario, d’autres se sont lancés dans des modes d’agriculture qualifiés d’« alternatifs », de « bio » ou même « durables », poursuit-il. Le modèle productiviste, traditionnel, apparaît selon lui comme étant celui qui est jugé le plus performant. « C’est donc celui qui reçoit le plus d’aides pour son fonctionnement, à la différence des agricultures dites alternatives, qui ont donc un coût plus élevé pour le producteur et par conséquent le consommateur », assure Lylian Le Goff, qui ajoute également que « les contrôles inhérents à ce type d’agriculture sont à la charge du producteur, ce qui est un vrai scandale ! ».
Retrouver un bon équilibre alimentaire et budgétaire, est également à la portée de chacun, car selon le médecin breton, « dès le départ, nous mangeons de façon déséquilibrée. Car pour consommer des protéines, nous privilégions celles qui proviennent des produits animaux, 6 fois plus coûteuses à produire que les protéines végétales », comme par exemple la viande. Car, reprend-t-il, « nous avons oublié que les protéines étaient également présentes dans certains végétaux ! » Résultat : nous dépensons plus ! Pour préserver notre équilibre alimentaire et budgétaire, il convient alors de manger varié, en prenant le temps de cuisiner nos aliments, en consommant moins de protéines animales. Un autre modèle alimentaire semble bel et bien possible…




Procès pour la viticulture biologique : « Il faut avancer dans nos pratiques »

Deux jours après votre jugement, comment vous sentez-vous ?

Je me sens plus serein aujourd’hui. La pression a été très forte. Lundi a été une journée assez exceptionnelle pour moi avec une mobilisation inattendue. Il y a eu des pétitions dans toute la France et la Belgique, et cela s’est fait sans que l’on soit consultés, avec des initiatives individuelles. Les gens ont spontanément voulu faire quelque chose. C’était une première surprise.

 

Qu’est-ce qui a inspiré votre mode d’agriculture biologique ?

C’était pour moi une chose presque normale. Originaires de la Plaine, mon père a démarré dans les systèmes de viticulture et d’agriculture classiques. À l’époque, il intensifiait sa ferme, son élevage et ses vignes, car il possédait une ferme en plus du domaine viticole. Il était le premier à désherber et à introduire beaucoup d’engrais dans son l’exploitation. À la fin des années 60, il a participé à une conférence sur l’agriculture biologique. Suite à cela, il s’est converti à l’agriculture biologique sur sa ferme. A cette époque, il faisait partie des premiers à se lancer.

Lorsque j’ai repris la ferme, le bio est naturellement devenu un mode de production qualitatif et une identité de terroir pour moi. La dimension environnementale dans le respect du vivant participe à ce type de production que j’applique.
Nous sommes plusieurs personnes à être passées en bio en Bourgogne. Je considère que ce n’est pas parce qu’on est dans le système conventionnel qu’on est un mauvais agriculteur, ou qu’on est dans le système d’agriculture biologique qu’on est bons. Nous sommes certainement dans un moment où l’aspect culturel et sociétal peut faire qu’on va avoir du mal à passer au bio de façon globale.

 

Quelle était votre démarche en refusant l’introduction de ce pesticide ?

La démarche dans laquelle je suis est surtout une question de cohérence globale. Je ne pouvais pas comprendre que dans le cadre d’une lutte collective, on soit amenés à faire un traitement qui était imposé à toute la région. Il y avait une règle qui était d’effectivement appliquer un traitement si besoin lorsqu’un foyer en danger, comme cela a été le cas en Saone-et-Loire en 2011. Dans cette situation un traitement est justifiable. Mais cela a une action sur l’équilibre sur la faune auxiliaire que l’on cherche à maintenir ainsi que dans l’environnement. Quand on peut se passer de traitements, on le fait. Le produit est toxique et il a des conséquences sur différents insectes pollinisateurs notamment.
La maladie n’était pas présente dans notre département. C’était un principe de précaution qui pour moi est pris à l’envers. D’un coté, il y a un préfet qui nous impose des arrêts préfectoraux pour un traitement sur tout notre département, via les Services Région de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt, sous prétexte que nos écosystèmes pourraient être touchés par la maladie. Dans cette dimension, on considère alors que le traitement n’a pas d’impact sur le citoyen et sur l’environnement. C’est une pensée banalisatrice qu’on ne peut plus se permettre de défendre. Selon moi, le débat qui est posé tourne autour de la question: Est-ce que le fondement de cet arrêté préfectoral qui a imposé le traitement s’appuie sur une notion juste ?

 

 

Pourquoi êtes-vous le seul à avoir refusé catégoriquement l’application de ce produit ?

Je n’étais pas le seul à avoir refusé ces traitements. En agriculture, que ce soit dans le modèle conventionnel ou biologique, entre 20 et 30% des professionnels n’ont pas traité leurs exploitations et leurs domaines. En disant ce chiffre, je m’appuie sur le témoignage des distributeurs qui le soulignent. Je suis le seul à avoir été contrôlé et à ne pas avoir pu justifier la facture, mais d’autres ont adopté ce même refus dans la non-application du traitement.

 

Comment qualifieriez-vous le climat de la profession viticole biologique aujourd’hui ?

Le sujet fait débat dans la profession. Aujourd’hui, je pense qu’il nous faut tracer un chemin pour avancer dans nos pratiques. En Bourgogne, nous sommes dans une situation paradoxale où depuis 15 ans on avance dans ces pratiques alternatives biologiques. Mais en définitif, avec cette affaire, il y a comme un focus sur notre région avec une impression reçue qu’elle traite ses plants plus que les autres régions. Or, nous avons besoin de nous mettre autour de la table pour continuer d’avancer dans nos pratiques individuelles et collectives respectueuses de l’environnement. Il faudrait trouver des accords généraux pour avancer et sortir la tête haute de tout cela.

 

Qui est-ce qui vous a aidé ? (Avocat, pétitions, manifestations, associations…)

Avant que la presse s’en mêle, il y a eu des témoignages individuels exprimés assez rapidement de la part de mes collègues viticulteurs biologiques. Il y a également des ONG et d’autres structures de tout les bords, qui se sont manifestées à travers des lettres de soutien. La CAPN de Saone- et Loire a fait un communiqué de presse concernant ma situation, puis le magazine « Basta ! » a fait suivre l’information. Vient ensuite l’AFP, et ainsi de suite…Sandrine Bellier (députée euripéenne EELV ndlr) m’a également soutenu depuis le début en écrivant des courriers aux ministres de l’environnement pour demander le levage des poursuites à mon encontre.

 

Comment peut-on arriver à risquer la prison en appliquant des principes biologiques ?

La réponse se trouve dans la hiérarchisation des étapes qui se succèdent dans notre système, où chaque administration a sa place. C’est une machine en route où tout avance de fil en aiguille. La réponse, nous l’aurons lors de la délibération des jurys, le 7 avril prochain.

 

Vous-êtes vous senti forcé d’appliquer les règles cette loi ? Suite à ce procès, êtes-vous contraint d’utiliser cet insecticide et allez-vous le faire ?

On ne m’a pas obligé à l’utiliser. Fin juillet 2013, la date du contrôle étant à une période où les stades larvaires étaient dépassés. Le PV de contrôle nous a alors dit qu’il n’était pas nécessaire de traiter.

 

Pensez-vous que l’on avance vers une transition agricole ?

Je pense qu’il est évident que l’on avance.
Mais vers quelle transition ? D’un côté, notre ministre de l’agriculture s’est lui-même engagé dans cette transition, et de l’autre côté il y a des services de l’Etat qui agissent à l’envers. C’est incohérent. C’est donc au sein de notre profession que l’on doit essayer de se concilier pour se rassembler et faire avancer cette transition.
 

 

 
Le regard de Jacques Carrojet, viticulteur biologique en Loire-Atlantique :

 

 

Qu’est-ce qui vous a inspiré votre mode d’agriculture biologique ?

Nous sommes passés en mode biologique en 1997, suite à des problèmes d’érosion du sol. Nous avions une maladie de la vigne qui s’appelle la drosophile: lorsqu’elle se développe sur la vigne elle
donne de la pourriture acide. Dans la viticulture « conventionnelle » il n’y avait pas de solution. Nous mangions également bio depuis les années 80, ma mère a fait partie de ceux qui ont créé les premières Biocoop en Semy en 1944. On voulait se mettre en accord avec notre consommation journalière et notre métier.

 

Quelles sont les contraintes d’un agriculteur biologique aujourd’hui, par rapport à un viticulteur conventionnel ?

Cela peut nous ramener à « l’affaire Giboulot » dans le sens où la viticulture biologique vient d’un mode de pensée lié à la protection des végétaux. Celui-ci provient de concepts formalisés lors de la guerre 1914, dans l’utilisation du gaz moutarde dans les Landes. C’est à dire que la décence des végétaux vient du milieu militaire: nous l’avons copié avec l’application du gaz moutarde dans nos cultures. Nous nous basons aujourd’hui sur d’autres traitements, avec lesquels nous essayons de nous défendre d’une attaque en faisant en sorte que le milieu ne soit pas réceptif à la maladie.Des études agronomiques ont déjà été mises en place pour prouver l’efficacité de ces traitements biologiques. Elles ont été passées sous silence. Nous nous inspirons donc de la conscience du milieu dans lequel nous sommes. En ce sens, on peut dire que nous sommes de pensée holiste (ndlr, la pensée qui tend à expliquer un phénomène comme étant un ensemble indivisible)

 

Qu’est-ce qu’engendre l’application du produit imposé par l’arrêté préfectoral dans le traitement de vos cultures ? Est-il vraiment inoffensif ?

Ce n’est pas un produit inoffensif, d’ailleurs il n’y en a jamais pour éradiquer une maladie. Nous recherchons l’équilibre, à partir du moment ou l’on met un insecticide, biologique ou non, une grande partie des insectes présents dans l’écosystème dont nous disposons disparaitront. On risque un déséquilibre et l’arrivée de pathogènes crée une situation difficile à gérer. C’est lorsque l’on tient un équilibre que l’on se rend compte qu’il faut tout faire pour le conserver. En ce sens nous entretenons la vie bio-diversifiée, en installant des haies ou des plantes dans le milieu naturel par exemple.
 

 

Comment en arrive-t-on à la situation que vit Emmanuel Giboulot d’après vous ?

Je pense que cela va plus loin que le militantisme. C’est une réaction par rapport à la cicadelle (ndlr, insecte suceur qui se nourrit de la sève des végétaux grâce à leur rostre. Il est vecteur de la mortelle flavescence dorée. C’est cet insecte que l’arrêté préfectoral ordonnait d’éradiquer en arrachant l’ensemble les plants et en traitant l’ensemble des sols de la région).
Selon moi, il faudrait désinfecter les plants avant leur contamination, au lieu de les traiter après. Nous ne sommes pas protégés par rapport à elle. On sait qu’on est souvent capable de savoir d’où vient la maladie. On savait que la cicatelle était dangereuse mais elle n’était pas présente dans le domaine viticole d’Emmanuel Giboulot. Il n’y avait donc pas de raison de remettre en cause l’équilibre systémique déjà en place. Son action est extrêmement intéressante, et elle nous questionne dans l’ensemble de la profession viticole biologique et sur la façon d’utiliser des traitements. Il s’est mis en danger lui même.  Cela doit nous permettre de remettre sur la table les méthodes imposées.

Est-ce qu’Emmanuel Giboulot est le seul à avoir refusé catégoriquement l’application du produit ?

Il y a 10 ans déjà, des gens refusaient les traitements mais ils ont perdu leur agrément bio. Il y a des zones très bien organisées dans la maitrise de la maladie. À Saint-Emilion par exemple, un réseau d’observation des vignes est en place pour repérer les maladies dont les cèpes sont porteurs.

 

Dans une France où l’on connait de grandes figures de l’agriculture biologique, je pense au philosophe et paysan Pierre Rabhi et son mouvement des Colibris, aux AMAP, à José Bové et son engagement politique… Comment en arrive-t-on à risquer la prison en appliquant des principes biologiques ?

Le respect et l’amour du vivant fait qu’on refuse ses éléments chimiques mortels. Cette sensibilité devient viscérale : on en vient à ne plus le supporter pour soi-même !
Emmanuel Giboulot n’est pas parti en croisade pour dire aux autres de le suivre dans son action. Il a simplement dit « non ». C’est une force pour le respect du vivant qui a motivé son refus.

 

Est-ce que, selon vous, on avance sur la transition agricole ?

Il est vrai qu’on ne nous rend pas le chemin facile par rapport à notre volonté de transition agricole et viticole. Cependant, il y a eu une évolution générale dans la population. Il y a 4-5 ans, les gens achetaient des produits biologiques pour la santé. On nous a présenté un mode d’alimentation où la quantité prime sur la qualité avec une propagande consumériste. On a aussi dit que l’agriculture biologique était chère, alors qu’elle ne l’est pas tant que cela. On ne peut pas comparer nos produits avec ceux des supermarchés ! Les acteurs des AMAP sont dans une démarche de responsabilité qualitative individuelle. On a de multiples réseaux qui nous permettent de trouver des produits avec un excellent rapport qualité prix. Selon moi, c’est l’écologie qui va être l’avenir de notre pays en terme économique et en terme de santé publique. À mon avis, nous allons retrouver des valeurs intrinsèques à notre espèce en terme de plaisir et de respect du vivant. Par rapport à cela, beaucoup de personnes nous barrent la route, mais nous sommes dans une démarche individuelle qui collectivement, se répandra…

 




Le maïs OGM sème la discorde

Malgré l’opposition de 19 pays, dont la France, le Conseil des Etats Européens a ouvert la porte à la culture d’un nouveau maïs OGM, le TC1507 de Pioneer. En effet, les Etats Membres ne sont pas parvenus à une « majorité qualifiée » sur le sujet. C’est donc la Commission Européenne qui doit rendre sa décision, qui devrait être positive, sachant que le Conseil des Etats Européens ne s’y est pas opposé. Si l’Union Européenne approuve la culture de ce nouveau maïs OGM, les pays membres peuvent encore en interdire la culture sur le territoire, par l’adoption d’une « clause de sauvegarde ». C’est dans cet esprit qu’une proposition de loi, visant a interdire la mise en culture de maïs OGM, a été présentée au Sénat le 17 février. Mais là, surprise : 171 voix contre 169 ont adopté une motion d’irrecevabilité visant cette loi.

Le maïs OGM arrivera-t-il jusque dans les champs français et bretons ? Si l’Assemblée Nationale doit examiner le texte le 10 avril, l’urgence est, pour le gouvernement, de légiférer sur la question avant la saison des semis, qui approche à grand pas. Philippe Martin, ministre de l’écologie, et Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, ont réaffirmé dans un communiqué commun « la position constante du gouvernement pour le maintien d’un moratoire sur la mise en culture des semences OGM ». « Le projet d’arrêté, soumis le 17 février à consultaton du public, entrera en vigueur avant le début des prochains semis, empêchant toute culture du seul maïs OGM actuellement autorisé au niveau européen, le Mon 810 », précise encore le communiqué.

 

 
« Tout se joue maintenant »

 

Le sujet est donc brûlant. Si le gouvernement entend bien s’opposer à toutes cultures d’OGM sur le territoire français, du côté des agriculteurs, les avis sont partagés. « Nous n’accepterons pas que des OGM soient cultivés », a déclaré ainsi la Confédération Paysanne dans un communiqué. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a déclaré lundi 24 février au micro de BFM Business que « La France doit arrêter d’être frileuse au sujet des OGM.»

«Le gouvernement essaie de gagner du temps avant les semis qui vont avoir lieu mi-mars. Tout se joue maintenant », estime quant à lui David Derrien, alias « Dédé l’Abeillaud », breton engagé dans le combat contre les OGM et membre d’Ingalan Bro Brest. « Il y a un gros disfonctionnement au niveau de l’Union Européenne, et c’est regrettable », estime-t-il. Alors que des producteurs de maïs du sud ouest de la France pourraient d’ores et déjà planter du maïs MON810 grâce à des graines obtenues en Espagne (variété de maïs autorisée par l’Europe, et dont le moratoire mis en place par le gouvernement Sarkozy a été retoqué par le Conseil d’Etat l’année dernière, ndlr), la Bretagne ne semble pas concernée. « En général dans la région il n’y a pas de plantation de maïs OGM. On est plutôt confrontés à de l’importation de tourteaux de soja génétiquement modifiés pour l’alimentation animale », commente Hervé Callo, faucheur volontaire breton. «Mais la mobilisation continue, notamment concernant le colza ». Et les débats vont continuer à l’Assemblée Nationale cette fois, dont la commission du développement durable a voté hier mercredi la proposition de loi visant à interdire la culture du maïs OGM sur le territoire français, dont le MON810.

Suite du feuilleton législatif le 10 avril…où l’assemblée devrait débattre également du projet de loi déposé par Europe Ecologie Les Verts visant à interdire toutes les cultures OGM en France, et non pas seulement le maïs.

 

Plus d’infos

La page du gouvernement consacrée aux OGM

La plateforme de Greenpeace, « le guetteur », guide abeilles, OGM, et pesticides

 




Agriculteurs bio, et fiers de l’être !


Agriculteur Bio, et fier de l’être ! par BD_info

 

 

A voir aussi

La Web-TV d’Inter Bio Bretagne, chaîne d’information des professionnels de la filière bio bretonne : Inter Bio Bretagne TV




OGM: malgré la mobilisation, la Commission Européenne autorise la culture du maïs TC1507

Paris le vendredi 7 février 2014

Objet : autorisation à la culture du maïs TC1507 de Pioneer

Madame l’Ambassadrice, Monsieur l’Ambassadeur

Par votre intermédiaire, nous nous adressons à votre gouvernement pour exposer les motivations profondes conduisant à notre refus de mise en culture de ce nouveau maïs transgénique sur le sol européen.

Veuillez agréer, Madame l’Ambassadrice, Monsieur L’Ambassadeur, les assurances de ma très haute considération.

(Nota: ce courriel est adressé aux ambassades des pays listés ci-après : Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Finlande, Irlande, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume uni, Suède)

Madame, Monsieur,

 

Le 11 Février , lors du Conseil des Affaires Générales , vous allez discuter et décider de la proposition de la Commission d’autoriser la mise sur le marché pour la culture , conformément à la directive 2001/18/CE du Parlement européen et du Conseil , d’un maïs ( Zea mays L. , lignée 1507 ) génétiquement modifié pour résister à certains lépidoptères nuisibles 2013/2974 ( RSP ) [ 1 ] . Le vote pour  l’autorisation ou l’abstention fera de votre pays un de ceux qui permettra la culture d’un deuxième maïs OGM en Europe. Ceci ne s’est pas produit depuis 16 ans !

Nous vous demandons de voter contre cette autorisation et convaincre vos collègues de parvenir à une majorité qualifiée contre cette proposition d’autoriser un OGM mal évalué et potentiellement dangereux, par une procédure juridiquement contestable.

Propriété de la société américaine Pioneer – Dupont , le maïs 1507 GM est génétiquement modifié pour produire une toxine pesticide appelée Bt et pour être toléré par un herbicide appelé glufosinate d’ammonium. Ce maïs n’a pas été évalué de façon exhaustive et des problèmes de sécurité ont été soulevés tout au long du processus. [2, 3]

Même si ce maïs GM est tolérant à un herbicide et annoncé comme tel dans d’autres pays, ce trait n’a pas été évalué dans l’UE. Ce qui est en contradiction avec le droit communautaire qui exige l’évaluation des impacts possibles sur la biodiversité et les organismes non – cibles pour toute culture OGM tolérante aux herbicides [4]

Très peu d’ études ont été réalisées sur la toxicité du type particulier de Bt produit par le maïs 1507 ( Cry1F ) sur les papillons et les phalènes. Au lieu de cela, des résultats d’études avec la Cry1A, plus commune ont été examinés. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a reconnu en 2011 que la toxine Bt peut être nocive pour les papillons et les phalènes. [5]

Compte tenu de son risque potentiel et des lacunes énormes dans les tests de sécurité , le maïs GM 1507 ne peut pas être considéré comme sans danger à la culture dans l’UE.

Ces failles dans l’évaluation des risques du maïs génétiquement modifié 1507 remettent en question la légalité de cette autorisation, mais il y a aussi des préoccupations d’ordre juridique sur le processus d’autorisation lui-même.

Comme la Commission a modifié sa proposition après son examen par les représentants des États membres au Comité de réglementation du 25 Février 2009, mentionné à l’article 30 de la directive 2001/18/CE , il aurait dû renvoyer la proposition modifiée au Comité de réglementation , et non au Conseil . La Commission a également omis de communiquer à la Commission les nouveaux avis que l’EFSA a émis à la demande de la Commission après février 2009.

Le requérant a refusé de prévoir des mesures de gestion des risques supplémentaires que l’EFSA a recommandé et que la Commission a demandée, mais cela n’a déclenché aucune action de la Commission.

Le jugement du Tribunal de l’Union européenne (septième Chambre) du 26 Septembre 2013 relative à la demande de dissémination volontaire dans l’ environnement du maïs 1507 [ 6 ] a jugé que la Commission avait causé un retard au cours de la procédure d’autorisation et devait poursuivre, mais cela n’empêche pas la Commission de reconsidérer sa position et de décider de ne pas recommander l’autorisation de ce maïs GM .

Une autorisation du Conseil ou de la Commission pourrait être contestée devant les tribunaux, comme en témoigne le jugement du Tribunal de l’Union européenne (première chambre élargie) du 13 Décembre 2013 (BASF GM pomme de terre Amflora, l’affaire T-240/10 [ 7 ] qui a conclu que la Commission avait agi illégalement quand elle a autorisé la pomme de terre GM Amflora .

Enfin , autoriser une nouvelle culture GM aussi controversée serait imprudent en allant à l’encontre du large rejet des politiques et des citoyens

La Commission n’a pas encore réalisé  les demandes d’améliorations dans l’évaluation scientifique des risques des plantes génétiquement modifiées , y compris l’intégration éventuelle de leurs impacts socio- économiques que le Conseil de l’environnement avait conclues à l’unanimité le 4 Décembre…2008 !

Le jeudi 16 Janvier 2014, le Parlement européen a voté en faveur d’une résolution qui rejette la proposition de la Commission européenne, avec une majorité considérable ( 385 pour, 201 contre )

Tous les sondages montrent régulièrement que les citoyens européens ne veulent pas d’OGM dans leurs champs et dans leurs assiettes . Voir, par exemple, l’Eurobaromètre spécial 354 sur les risques liés à l’alimentation [8] .

Autoriser ce maïs GM ne fera qu’exacerber la défiance des citoyens à l’égard de la capacité et des institutions de l’UE de les protéger de l’industrie GM et de son lobbying

Nous espérons que vous représenterez les citoyens de l’UE et voterez fermement contre l’autorisation du maïs GM 1507. Comme la majorité qualifiée est nécessaire pour rejeter la proposition de la Commission, l’abstention n’est pas une option pour protéger l’UE de cet OGM, seulement un vote « NON » le ​​fera.




Un réseau de distribution de paniers bio dans le Pays de Brest

Devant le succès de cette première AMAP, Court-Circuit Pays de Brest a été créé : un réseau de 26 producteurs bio et locaux en lien avec les consommateurs pour distribuer des paniers sur l’ensemble de Brest. Dans l’idée de toucher un maximum de personnes, des points de distribution ont été installés dans les quartiers de Brest dits « sensibles », avec un système de cotisation à l’association modulé suivant les revenus.
L’association a pu naître grâce aux fonds collectés par le biais d’Octopousse (campagne de micro-dons) mais aussi grâce au soutien d’associations du territoire pour la distribution des paniers.
L’association propose en partenariat avec ces structures de nombreuses activi-tés pour tisser des liens entre les adhérents, que ce soit au sein des lieux (ateliers cuisine, repas communs, conférences, débats, projections…) ou en dehors (visite des fermes, sorties botaniques, etc.).

Perspectives

Pour que la gouvernance soit mieux adaptée à ses activités, l’association va devenir à court terme une SCIC.
L’ouverture courant 2014 d’une « cantine-lieu de vie », la mise en place de nouvelles filières en circuits courts dans les branches du textile, de l’énergie, du bois…

 

Plus d’infos

http://court-circuit-ess.infini.fr