Jardin partagé en ville : un fleurissement de (bio)diversité humaine et végétale

 

« J’aurais pu rester à jardiner chez moi ce soir, mais je veux faire tourner le jardin qu’on partage avec le quartier ! »

L’idée initiale d’un jardin partagé a germé grâce à Francette Moreau et Lionel Giorgis. C’est lors d’une réunion organisée en avril 2013, et d’un tour de table pour (re)cueillir les souhaits des habitants, qu’un sentiment unanime a permis de labourer le terrain, propice, et lancer le projet : « Nous avions besoin de partage, besoin de diversité et de biodiversité » explique Francette. « Tout a démarré suite à une annonce passée dans le journal du quartier. Des gens qui n’avaient pas le temps de participer sont alors venus spontanément pour nous donner des graines et des plantes. L’idée est que chacun apporte quelque chose en plus de sa propre personne, que l’on décide ensemble de ce que l’on veut planter, à quel endroit, de quelle manière, pour enfin récolter, mettre en commun et partager. », ajoute-elle, enthousiaste.

Et la biodiversité du potager est riche  : poireaux, courgettes, panais, betteraves, baies, jalousie, radis noirs, mâche, roquette, fenouil, artichauts, carottes, estragon, ciboulette, verveine, tomates… « Aujourd’hui, nous avons planté des petit pois et des pommes de terre » rapporte Benoît, membre de l’équipe, «  …Et la semaine dernière c’était épinards, persil et fèves » complète Lionel. Chez les jardiniers, les profils sont aussi variés, puisqu’ « il y a des personnes qui n’ont pas de jardin chez elle, et d’autres qui jardinent depuis très longtemps, dont un vieux monsieur du quartier qui nous a particulièrement bien aidés grâce à la transmission de ses connaissances. Les gens qui passent nous saluer et que l’on croise régulièrement se réjouissent toujours de voir qu’un jardin est construit en ville. » reprennent ensemble les trois acolytes.


© Jardin Partagé Robien

 

Un projet qui coule de source

Rattaché à l’association du « Comité de Quartier de Robien », le Jardin Partagé a organisé un événement pour la Fête de l’automne le 27 novembre dernier : l’après-midi, deux classes d’élèves de l’école Diwan ont mis un grain de malice dans la plantation de quatre pommiers. Des visites, des recettes de soupes et des chants ont réuni les jardiniers en herbe dans le partage et la convivialité. Le soir une vingtaine de personnes sont restées pour la dégustation des soupes à base de légumes cultivés. « Dès qu’il y a un événement dans le coin sur le thème du jardin, on y participe ! » précise Francette.

En somme, l’intérêt final ne se situe pas franchement dans le rendement des récoltes, et lorsque la question de la nature des traitements vient sur le tapis, c’est spontanément que l’équipe répond :
« Au début c’était assez facile :  la terre n’ayant pas été sollicitée, elle était de bonne qualité. Mais au bout d’un an, on est un peu plus soucieux de savoir que la cueillette va certainement diminuer. On a donc pour projet d’ouvrir des composteurs partagés afin d’enrichir le sol, avec des futurs partenaires associatifs et commerçants du quartier qui ont pas mal de déchets à écouler.
Dans notre charte, la première règle est de cultiver notre parcelle de façon naturelle. Ça nous paraît tellement évident qu’on ne se pose pas la question ! Traiter les plantations de notre jardin naturel avec des engrais ? C’est justement le fait de penser à leur utilisation qui est artificielle !…
».

Apprentissage et partage des savoirs sont donc à l’honneur lors de ces moments d’entraide, où Benoît rapporte seulement que « le seul souci,  c’est que nous n’osons pas trop nous servir nous-mêmes au moment des récoltes !… »


© Jardin Partagé Robien


© Jardin Partagé Robien

 

 

 




Un « Beau Soleil » alternatif aux pesticides, pour la Permaculture et l’Agroécologie

 
 
Sylvaine Alnot et Grégory Roche ont acquis une terre familiale de 4000m² en 2011. Agriculture biologique, agroécologie, permaculture, agriculture sauvage, jardinage sol vivant, jardinage écologique (au) naturel… Autant de concepts novateurs sans usage de produits phytosanitaires, dont le couple veut s’inspirer pour redonner sa place à une nature autonome sur cet espace baptisé « La Pâture es Chênes.»
Des pratiques qui paraissent différentes dans leurs appellations mais qui s’inscrivent en fait dans une même dynamique. Le couple attache en effet une grande importance à l’utilisation de l’ensemble de ces méthodes respectueuses de l’environnement, afin de garder une ouverture d’esprit (et de coeur) à toutes les possibilités existantes dans la création de leur lieu de vie(s) où la biodiversité peut s’épanouir.

Un jardin 100% naturel, et un jardin forêt nourricier en devenir… © La Pâture Es Chênes

L’Humain et la Nature : À la recherche d’un équilibre harmonieux
 

L’espoir pour « La Pature es Chênes » est donc que leur jardin naturel devienne un jardin forêt, dans la mesure où l’équilibre des écosystèmes peut être trouvé. « Les gens ont peut-être du mal a s’imaginer une forêt dans un jardin, mais il est possible d’introduire et d’étager différents végétaux de potagers. » décrit Sylvaine. En effet : Jardin Forêt, kézako ?
Il s’agit d’une culture étagée de plusieurs végétaux nourriciers. Des arbres et arbustes de fruits et de baies, des légumes, des plantes aromatiques y sont notamment cultivées. Ce jardin peut produire le bois de chauffage nécessaire à l’habitat, mais aussi intégrer des ruches et de petits élevages (poules, lapins…), avec une organisation qui se veut intelligemment structurée pour une production avec peu d’entretien dans un système stable et durable : « Nous étions attirés par l’esprit du jardin forêt : au départ le travail humain est intense, mais l’idée est que le système devienne autonome. Toute l’année de 2011 nous sommes restés dans l’observation du milieu naturel, c’était une année de recherche avec un objectif nourricier à terme. Pour cela, nous avons utilisé la méthode de permaculture qui consiste à rechercher la connaissance de tous les écosystèmes en place, afin d’y être à l’écoute, de les analyser et de nous y adapter. Tout a été étudié en fonction de l’état du sol dans lequel différents paramètres sont en jeu : le vent, l’ensoleillement, notre altitude à 134 mètres, les pressions naturelles, les impacts humains… Nos actions s’inscrivent dans cette idée de départ qui est d’être en totale adéquation avec notre environnement, nous ne voulions pas créer de besoins inutiles » retrace Sylvaine.


Avril – novembre 2012 : potager en carré créé sur environ 400m² de pelouse d’agrément. © La Pâture Es Chênes

 

Le premier objectif est donc de ne pas utiliser de pesticides pour garantir la préservation de toutes formes de vie dans les sols, mais aussi de créer des systèmes indépendants en cherchant à limiter les dépenses d’énergies humaines et matérielles. Une véritable philosophie et une pratique agricole pour redonner du sens aux actions de l’être humain sur la Terre, ou plutôt avec la Terre. Pour cela, rien de plus simple que d’utiliser les fonctions de nos 5 sens : regarder, écouter, (res)sentir, toucher et … goûter !
« La différence gustative que l’on ressent entre les produits biologiques des grandes surfaces et ceux que nous récoltons est agréablement surprenante. » précise la co-créatrice de ce jardin… d’Éden ?

 


Découverte de la méthode de création des carrés potager sur pelouse. © La Pâture es Chênes


Grégory présente la méthode de culture sur butte du jardin mandala © La Pâture Es Chênes

Une envie de transmettre et des projets grandeur Nature
 

 
À l’occasion de la 9e édition de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, Sylvaine et Grégory donnent libre accès à leur jardin 100% naturel « La Pâture es Chênes » à Hénon le 29 et 30 mars 2014 de 14h à 18h, et font découvrir toutes les possibilités à mettre en oeuvre pour réaliser des cultures harmonieuses pour l’humain et son environnement :

« Nous invitons le public afin de lui faire découvrir et de lui transmettre ce rapport que nous entretenons avec l’habitat et avec nous-même, dans l’idée d’un développement personnel. Pour cela notre jardin est ouvert afin de tester et déguster les produits. Grégory s’occupe plutôt de l’évolution du milieu et de l’habitat, de mon côté je souhaite développer des activités culturelles et pédagogiques : en ce sens, l’objectif est de ramener la vie dans la terre et entre les gens.
Durant les portes ouvertes, nous allons proposer diverses activités : des ateliers culinaires, des informations sur la santé par la nourriture, des stages de permaculture et d’agroécologie. Ces activités diverses présentent des alternatives écologiques et sociales conviviales : le contact avec la terre et nos cinq sens nous semble être un retour à l’essentiel en se désencombrant de l’inutile. Cette envie de transmettre nous habite car nous aimerions permettre à tout le monde de manger mieux. Soyez donc nombreux à venir découvrir tout le potentiel que la nature est prête à nous offrir ! » déclare Sylvaine, en précisant également que « la création d’une structure associative pour La Patûre es Chênes est en cours suite aux nombreuses demandes de stages et d’accueil des personnes. »

Se mettre en réseau est important pour le couple, qui est d’ailleurs en lien avec « les Colibris » et le « Collectif pour une Transition Citoyenne » à l’antenne de Saint-Brieuc. Des mouvements qui s’inscrivent dans une même dynamique de transition écologique et sociale qu’ils incarnent, tant dans leurs actions que dans leur présence au niveau local.

 


Le sol cultivé est enrichit  par de la matière organique avec un système inspiré de la « butte sandwich » © La Pâture Es Chênes

 

Pour en savoir plus

• Sylvaine Alnot & Grégory Roche
   La Pâture Es Chênes
   Beau Soleil, Hénon

   06 83 88 39 60

Portes Ouvertes le 29 et 30 Mars, de 14h à 18h

Internet : http://www.lapatureeschenes.fr/
https://www.facebook.com/patureeschenes?fref=ts

Sur la permaculture :

http://permacultureprinciples.com/fr/
http://www.foretscomestibles.com/
http://permaculturefrance.org/
http://www.colibris-lemouvement.org/agir/formations/agroecologie-permaculture

Sur l’agroécologie :

http://www.terre-humanisme.org/
http://www.fondationpierrerabhi.org/l-agroecologie.php
http://www.agroecologie-bretagne.com/
http://www.colibris-lemouvement.org/agir/formations/agroecologie-permaculture

• Le Mouvement des Colibris

• Le Collectif pour une Transition Citoyenne
 




Foire bio de Landerneau : un salon sous le signe de l’ « aliment’action »

C’est la 16 ème édition de la foire bio cette année. Comment tout cela a-t-il démarré ?

 

Il y a 15 ans, le Comité de soutien de l’école Diwan de Landerneau (29) a voulu se lancer dans l’organisation d’un événement régulier, afin de collecter des fonds. Les parents étant sensibles à la thématique du bio, et celui-ci étant en plein développement, ils décidèrent de mettre sur pied une foire dédiée à ce mode de culture et de production, et dont tous les bénéfices iraient à l’école. Au fil des années, l’organisation s’est affinée, institutionnalisée, et aussi professionnalisée pour devenir un événement régulier qui s’apprête à accueillir cette année plus de 2 500 visiteurs sur deux jours.

 

 
Le bio semble être une thématique chère au mouvement Diwan…

 

Si le comité des parents d’élèves de l’école Diwan de Landerneau regroupe des parents de motivations diverses, on retrouve beaucoup de personnes intéressées par le bio, les circuits courts, le développement durable en général, et tout ce qui est lié à ces problématiques. Nous avons des intérêts en commun : démarches économes en énergie, éco-construction, sans oublier évidemment la défense de nos racines et d’une langue ancienne à faire perdurer et développer… le tout dans une ambiance familiale.

 

 

Quel est le fil conducteur de cette nouvelle édition ?

 

Tous les ans, il y un nouveau thème. Cette année, le salon sera dédié à l’ « Aliment’action ». Nous avons choisi de remettre l’alimentation en question, et de nous demander quels sont les moyens dont dispose le consommateur pour faire que celle-ci soit à la fois simple, pas chère, saine, variée et positive pour la santé, en privilégiant les circuits courts et les producteurs locaux.

 

 
Quels vont être les grands temps forts ?

 

Il y aura six conférences/débats/forums, toujours autour du thème de l’ « aliment’action », dont une analyse de l’olfaction avec la dégustation d’une bière bio bretonne et une intervention de Lylian Le Goff, médecin, autour de l’alimentation des enfants et de la santé. Au programme également, des conférences avec Jean-Claude Berton, chocolatier, qui abordera la nutrition, le bien-être, le plaisir et la prévention, et de Hubert Jouan, spécialiste de l’alimentation. Un groupe de producteurs locaux ainsi que ceux de l’agriculture paysanne de Goasven à Logonna-Daoulas (29), viendront faire partager leur expérience en matière de circuits-courts. Certaines conférences seront à la fois en breton et en français. Sans oublier des chants pour enfants ou des sessions de chorales, proposant des chants engagés et liés à la terre. 110 exposants seront présents, dont une dizaine de nouveaux, dans les domaines de l’alimentation, mais aussi l’éco-habitat, l’hygiène-bien-être… tous rigoureusement sélectionnés par une commission. Nous essayons d’être cohérents de bout en bout dans notre démarche.

 

 

A lire aussi…

Nos précédents articles consacrés à Lylian Le Goff, qui interviendra lors de la foire bio samedi à 14h30, pour une conférence intitulée « La santé des enfants passe par l’assiette ».

Lylian Le Goff « Il faut réduire sa consommation de viande »

Lylian Le Goff : « Prendre du plaisir dans son régime alimentaire »

– « Plus de bio, de plaisir, pour être en bonne santé »

Et sur Hubert Jouan, spécialiste de cuisine, qui interviendra dimanche 16 mars à 16h30 pour un débat intitulé « Cuisinez votre santé ».

« Le goût de vivre simplement »

 

 

 




Bonnets rouges, un chèque en blanc à la pollution ?

Au-delà de ces contradictions, nos associations s’inquiètent des revendications formulées par les représentants de ce mouvement. Il n’est question que de supprimer les normes dans tous les domaines, de faire de la Bretagne une zone franche pour relancer l’activité économique.
La “libération des énergies” permettrait ainsi d’accélérer la course au volume dans la production de cheptel de basse qualité. Or, c’est bien cette course folle que nos associations veulent arrêter parce qu’elle aggravera encore la pollution et la dégradation des conditions de travail, en s’alignant sur le moins-disant social et environnemental des pays émergents concurrents.

Il ne peut donc exister la moindre ambiguïté : nos associations sont résolument opposées à ce type de revendications. Elles mettent en garde toutes celles et tous ceux qui de bonne foi penseraient y trouver la réponse à la crise actuelle. La Bretagne n’est pas malade de normes que lui imposerait Paris, mais plutôt de la violation régulière des lois de la République. Qui protègera le faible des abus du fort si la loi est défaillante ? Voilà pourquoi nos associations n’ont jamais cessé de réclamer l’application de la loi sur les installations classées qui protège tous les citoyens contre la pollution des sols et de l’eau, loi tant et tant de fois bafouée, y  compris par les préfets qui sont censés la mettre en oeuvre. Ce dont l’agroalimentaire breton a besoin, ce n’est pas de produire encore plus, mais de produire mieux. Que la Bretagne devienne un label de qualité plutôt qu’une référence en pollution. Et pour cela, il faut des normes de qualité, dont l’application est assurée par les représentants de la loi. L’économie y gagnera de la valeur ajoutée. Les salariés y gagneront de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Tous les Bretons y gagneront une eau pure, des plages sans marées vertes et algues bleues, un environnement sain.

Cette Bretagne que nous promettent les bonnets rouges n’est pas la nôtre. Les associations environnementales veulent tirer vers le haut notre région. Oui à une régionalisation démocratique, qui préserve les biens publics que sont l’eau, l’air, la terre, l’environnement.
Non à une régionalisation qui ne sache pas en tirer collectivement profit et qui les sacrifie au profit de quelques uns. Ce n’est qu’à ces conditions que chacun en Bretagne pourra vivre et travailler dignement, décider démocratiquement, et permettre aux générations futures d’en faire autant.

 

Coordination Verte et Bleue ( Sauvegarde du Trégor, Baie de Dournenez Environnement, Sous le Vent les Pieds sur Terre, Sauvegarde du Penthièvre, AE2D) et Côtes d’Armor Nature Environnement (Fédération 22 des associations environnementales).




Guide du flâneur. Il fait la promotion des petits terroirs français, à travers la randonnée

Depuis deux ans, le guide du flâneur invite les internautes à découvrir les terroirs français à travers la randonnée. Lancé par un couple de passionnés, Monique Thoma et Michel Aznar, il met aussi l’accent sur les initiatives locales et la vie économique, sociale et solidaire du territoire rural.
A ce jour, plusieurs régions sont déjà abordées dans ce guide associatif gratuit, comme les Pays de la Loire ou le Languedoc-Roussillon.
Et la Bretagne dans tout ça ? Elle va bientôt y trouver sa place. Monique et Michel prévoient de passer plusieurs jours dans le Morbihan, le Finistère et les Côtes d’Armor. D’ailleurs, si certains veulent les aiguiller dans leur périple, ils sont à l’écoute !

 

Plus d’infos

www.leguideduflaneur.com




De la vache au steak, les circuits courts fonctionnent !

 

 

Au sommaire du dernier numéro de Bretagne Durable

– Un dossier « A quand une Bretagne autonome en énergie? »

– Un cahier spécial municipales 2014

– Un temps avec…Bob Hopkins, le fondateur du réseau de la Transition

– Un reportage « De la vache au steak, les circuits courts fonctionnent! »

– Des focus sur des initiatives locales : Locminé (56) se lance dans la transition, un jeu pour défendre la Zad, une moule au secours des cours d’eau

-Portrait de millitant : Morgane Creac’h

-Les bons plans anti-crise

-Un carnet de balade « escapade au pays de l’or blanc »

Sans oublier les éco-club, l’agenda, le cernet d’adresse, la rubrique art et culture…

 

Plus d’infos sur le site du magazine www.bretagne-durable.info