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Pesticides : une semaine pour s’en passer et découvrir des alternatives

La France, avec 62700 tonnes de produits utilisés, est le premier pays européen utilisateur de pesticides, et le troisième au monde. 90% des pesticides utilisés le sont dans le domaine de l’agriculture, et 10% concernent les particuliers ou les collectivités locales. Le plan Ecophyto de réduction des pesticides a, quant à lui, vu ses objectifs revus en janvier par le ministre de l’agriculture : une réduction de 20% de l’usage de pesticides à l’horizon 2020 et de 50% d’ici 2025 (l’objectif de 2018 a été abandonné). Ces chiffres montrent bien l’ampleur du phénomène en France, alors que démarre la Semaine pour l’Utilisation des Pesticides, qui a lieu du 20 au 30 mars, et qui en est aujourd’hui à sa dixième édition. Objectif de l’opération, cordonnée par l’association Génération Futures, et à laquelle participent une quarantaine de partenaires : «  informer sur l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement », « promouvoir les alternatives aux pesticides » et « fédérer un réseau d’acteurs et mobiliser un large public ».

 

De nombreux événements sont ainsi organisés dans le pays, et aussi en Bretagne : Conférences, débats, ateliers de jardinage au naturel, marchés bio, visites d’exploitations, expositions…Pour les 10 ans, un Tour de France des alternatives aux pesticides a été mis en place, avec 10 événements phares. En Bretagne, le Tour fera étape le 27 mars à Quimper (29), ville où l’association Eau et Rivières de Bretagne organise une conférence autour des arrêtés pris par les préfets bretons stipulant l’interdiction de l’utilisation des pesticides à moins d’un mètre des fossés et cours d’eau. Elle organise également une opération « j’aime mes fossés au naturel », dans toute la Bretagne du 20 au 27 mars. Les citoyens sont invités à aller planter des panneaux vantant les 10 ans de ces arrêtés préfectoraux. Parmi les autres événements organisés sur le territoire breton (une trentaine au total), on peut citer : une bourse aux plantes avec démonstration de matériels de désherbage alternatif à Lannion (22) le 29 mars de 10h à 12h, une porte-ouverte aux Jardins Solidaires de Morlaix (29) le dimanche 29 de 10 h à 17 h, avec troc et vide-jardin, visite des jardins, ateliers, animations familiales… ; une sortie autour des « mauvaises herbes » dans la ville de Brest (29) le 24 mars ; une Conférence « Polluants Chimiques danger ! Retrouvons le goût en cultivant sans ajouts » le vendredi 20 mars à 19h à Rennes avec Gilles-Eric Seralini ; une exposition « la vie des abeilles » du 17 au 28 mars à la médiathèque Le Pré Carré à Kervignac ; une soirée-débat autour du film « la ligne de partage des eaux » au CinéRoch à Guéméné-Sur-Scorff le jeudi 26 mars à 20h…

Tout le programme en Bretagne est disponible sur le site d’Eau et Rivières de Bretagne, sur le site de la Semaine des Alternatives aux Pesticides, et retrouvez également des événements dans l’agenda sur notre site !

 

 

 

La journée mondiale de l’eau

Dimanche 22 mars, c’est la journée mondiale de l’eau. L’évenement, institué chaque année par l’ONU, se déroule autour d’un thème différent chaque année. Pour cette édition 2015, c’est la thématique « l’eau et le développement durable » qui a été retenue.

A l’occasion de cette journée, l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne a lancé la diffusion dans les écoles, collèges et lycée, une affiche de sensibilisation baptisée « il y a de la vie dans l’eau », issue d’un concours lancé en septembre auprès des scolaires. L’opération sera renouvelée en 2016.

A noter également que la consultation publique sur l’eau, les inondations et les milieux marins se poursuit jusqu’au 18 juin 2015. Le public est invité à y participer en consultant la page : http://www.eau-loire-bretagne.fr/sdage/sdage_2016_2021/consultation_2014_2015

Plus d’infos sur le site de l’Agence Loire-Bretagne : http://www.eau-loire-bretagne.fr

 

 

 

 




Il faut sauver la poule Coucou de Rennes !

De la première mention de son existence, en 1858, au lancement de l’association des producteurs en 1997, en passant par l’ouverture de l’Ecomusée en 1987, c’est toute l’histoire de la poule Coucou de Rennes qui est racontée dans le livre « La poule Coucou de Rennes – patrimoine vivant de la Bretagne », écrit par François de Beaulieu et édité par l’Ecomusée du Pays de Rennes. Une saga qui a pourtant bien failli s’arrêter dans les années 80. En 1985, la race est alors donnée pour « disparue ». C’était sans compter la ténacité de l’Ecomusée du Pays de Rennes, ouvert en 1987, et qui travaille dans le domaine de la préservation du patrimoine vivant. Ses responsables découvrent un dernier éleveur historique, en Maine-Et-Loire. C’est ainsi que dès 1989, un réseau d’une vingtaine d’éleveurs va être mis sur pied, avec une population de 200 Coucous de Rennes reproducteurs.

Aujourd’hui, on compte une quinzaine d’éleveurs qui produisent autour de 25 000 Coucous par an. Et la race bénéficie de mesure de protection. « Les souches de Coucou sont désormais conservées dans le cadre du programme de conservation de semence dans de l’azote liquide de la « Cryobanque » nationale », explique dans l’ouvrage François de Beaulieu. Les Coucous sont élevés selon un cahier des charges strict : élevage en plein air, en parcours herbeux, pendant 130 jours, avec une alimentation qui doit être à 100% végétale et sans OGM. Un gage de qualité qui fait que des cuisiniers bretons se sont emparés volontiers de l’animal pour le proposer sur leur table : le livre propose d’ailleurs le portrait de quelques uns d’entre eux, accompagnés de deux recettes.

Richement illustré, avec de nombreuses photos d’hier et d’aujourd’hui, « Le poule Coucou de Rennes » est un ouvrage qui s’avère particulièrement intéressant, même pour le néophyte. Agréable à lire, il constitue un bel hommage à une race de volaille ancienne du terroir breton, et nécessaire au maintien de la biodiversité de la région.

 

 

« La poule Coucou de Rennes – patrimoine vivant de la Bretagne », de François de Beaulieu, photographies d’Hervé Ronné, éditions Presses Universitaires de Rennes, 128 pages, 18 euros.




A la rencontre des indiens Mapuches du Chili en lutte pour récuperer leurs terres

En prenant contact avec l’association Ingalan Bro An Alre avant notre départ, nous ne connaissions que peu de chose sur l’existence des indiens Mapuches.

Accompagnés de Gurvan Nicol, co-président d’Ingalan Bro An Alre, et de Patricio Rivera-Millapan, observateur international des droits des peuples originels pour les Nations-Unies, nous avons pu rencontrer quelques unes de ces communautés amérindiennes du Sud du Chili et de l’Argentine.

La lutte des indiens Mapuches pour récupérer leurs terres

Les violences policières semblent courantes au Chili et sont régulièrement dénoncées par les associations de défense des droits humains. Parmi les populations visées, outre les étudiants dont les manifestations sont durement réprimées, les peuples originels subissent le recours a la force par la police.

Les Mapuches, littéralement « Peuple de la terre » en mapudungun (langue mapuche), réputés pour leur vaillance, ainsi que pour l’amour de leurs terres, forment aujourd’hui encore la communauté la plus importante du Chili. Leur territoire est divise en deux, entre la partie chilienne où ils seraient plus d’un million et argentine avec quelques 200 milles Mapuches.

Au Chili, les Mapuches sont les seuls à avoir résisté aux Incas, puis aux conquistadores espagnols. Mais leur histoire est loin d’être un long fleuve tranquille. Après avoir luttés pendant de nombreuses années contre les envahisseurs européens, l’arrivée au pouvoir du président Allende ne leur laissera que peu de répit. La dictature de Pinochet sonne bientôt la reprise des répressions et des agressions que subissent les Mapuches. En 2009, le Chili signe l’article 169 de l’Organisation Internationale du Travail, avec pour obligation de consulter les peuples originels avant tout projet sur leurs terres. Malheureusement, cette signature ne semble pas déboucher sur des mesures concrètes, et aucune concertation n’a lieu avec les populations concernées.

Leur vaste territoire est régulièrement grignoté par des firmes minières, forestières, pétrolières et des grands projets d’infrastructure. Outre leurs terres, c’est aussi des écosystèmes entiers, pourtant ressources du Chili, qui sont mis à mal. Ici, comme bien trop souvent, la course à la croissance prime sur l’environnement et le social.

Ce qui frappe, en rencontrant des Mapuches, c’est leur détermination, leur proximité avec la nature et leur volonté de vivre en paix. Ceci reflète l’incohérence avec l’image que les médias renvoient de ce peuple et que nombre de chiliens ont fini par prendre pour vrai. Les Mapuches sont en effet décrits comme des terroristes qui n’hésiteraient pas à mettre le feu à des forets, agresseraient civils et force de l’ordre, etc.

 

Juana, une vie à lutter pour sa terre

Longko Juana Calfunao de la communauté Juan Paillalaf est un personnage emblématique de la lutte Mapuche. Il y a une dizaine d’années, lors d’une manifestation contre un projet de route qui menaçait les terres de cette communauté, Juana et toute sa famille, y compris sa mère de 71 ans et plusieurs jeunes enfants, sont arrêtés sans ménagement. Juana, alors enceinte, perd son bébé compte tenu des nombreux coups qu’elle reçoit. Les carabineros (police chilienne) détruisent tout dans leur maison, aspergeant de javel la nourriture, déchirants les rideaux et les vêtements… ils ont tout perdus !

Traduit en justice, Juana est accusé de rébellion contre les forces de l’ordre. Excédée lors du procès elle en vient aux mains contre le juge qui lui inflige 4 ans et demi de prison.

 

 

La route ne s’est finalement pas faite mais un nouveau projet menace la communauté : la construction d’un barrage électrique en amont de la rivière passant sur leurs terres.

Aujourd’hui, c’est une femme révoltée qui veut faire de son cas (loin d’être isolé) un témoignage politique. Elle parle avec force et conviction et se battra toute sa vie pour défendre les droits de son peuple.

Nous avons rencontré d’autres mapuches lourdement condamnés, comme Emilio Berkhof, parfois même sans preuves tangibles.

 

L’organisation des communautés

Il y a plus de 360 communautés Mapuches qui s’autogèrent entièrement !  C’est à la fois leur force et leur faiblesse. Cette organisation a notamment surpris les conquistadors espagnols habitués à couper la tête du chef-unique pour gagner la guerre. Les mapuches n’ont pas un grand chef mais près de 360. Mais leurs divisions et leur éloignement géographique leur porte aussi préjudice.

Au sein d’une communauté il y a tout de même des rôles définis :

  • Le Longko est le chef de la communauté formée de plusieurs familles. Il ou elle est désigné(e) par filiation. Il est en charge des tâches administratives et de la bonne organisation au sein de la communauté.
  • Le Werkén est l’homme de confiance et messager personnel du Longko, qui facilite les relations et les alliances entre les familles de la communauté. C’est en général lui qui gère la communication extérieur.
  • Le Machi est le guérisseur traditionnel et le chef spirituelle garant du savoir de la communauté.  Il joue un rôle significatif dans la culture Mapuche. Les femmes sont plus généralement machis que les hommes.

 

Le drapeau Mapuche, symbole de la lutte d’un peuple

 

Le drapeau Mapuche a été dessiné au tout début des années 1990, impulsé notamment par Longko Juana Calfunao (que nous avons eu la chance de rencontrer) et avec la participation de plus de 350 Mapuches.

De haut en bas, on retrouve les couleurs bleu (pour le ciel), vert (pour la terre, littéralement le terme Mapuche désigne le « peuple de la terre ») et rouge (pour dénoncer les arrestations et les assassinats). Au centre, le ñimin, est l’instrument spirituel des Mapuches.

Ce drapeau, qui flotte fièrement dans certaines campagnes chiliennes, dénonce la lutte d’un peuple pour la reconnaissance de leurs terres et de sa culture, et rappelle aussi qu’il préfère mourir debout que vivre à genoux.

Durant toutes les manifestations (pour la terre, pour l’eau, pour demander une assemblée constituante, etc.) aucun drapeau chilien ne flotte au dessus de la foule. Seuls les drapeaux Mapuches ou d’autres communautés sont de rigueur, ou encore le drapeau chilien avec l’étoile vers le bas en signe de protestation.

 

 

 

Pour en savoir plus : 

 

 

Pour suivre les aventures d’Antoine et Johanna, visitez leur blog : https://onpartalaventure.wordpress.com/

 

 




A la rencontre des indiens Mapuches du Chili en lutte pour récuperer leurs terres

En prenant contact avec l’association Ingalan Bro An Alre avant notre départ, nous ne connaissions que peu de chose sur l’existence des indiens Mapuches.

Accompagnés de Gurvan Nicol, co-président d’Ingalan Bro An Alre, et de Patricio Rivera-Millapan, observateur international des droits des peuples originels pour les Nations-Unies, nous avons pu rencontrer quelques unes de ces communautés amérindiennes du Sud du Chili et de l’Argentine.

La lutte des indiens Mapuches pour récupérer leurs terres

Les violences policières semblent courantes au Chili et sont régulièrement dénoncées par les associations de défense des droits humains. Parmi les populations visées, outre les étudiants dont les manifestations sont durement réprimées, les peuples originels subissent le recours a la force par la police.

Les Mapuches, littéralement « Peuple de la terre » en mapudungun (langue mapuche), réputés pour leur vaillance, ainsi que pour l’amour de leurs terres, forment aujourd’hui encore la communauté la plus importante du Chili. Leur territoire est divise en deux, entre la partie chilienne où ils seraient plus d’un million et argentine avec quelques 200 milles Mapuches.

Au Chili, les Mapuches sont les seuls à avoir résisté aux Incas, puis aux conquistadores espagnols. Mais leur histoire est loin d’être un long fleuve tranquille. Après avoir luttés pendant de nombreuses années contre les envahisseurs européens, l’arrivée au pouvoir du président Allende ne leur laissera que peu de répit. La dictature de Pinochet sonne bientôt la reprise des répressions et des agressions que subissent les Mapuches. En 2009, le Chili signe l’article 169 de l’Organisation Internationale du Travail, avec pour obligation de consulter les peuples originels avant tout projet sur leurs terres. Malheureusement, cette signature ne semble pas déboucher sur des mesures concrètes, et aucune concertation n’a lieu avec les populations concernées.

Leur vaste territoire est régulièrement grignoté par des firmes minières, forestières, pétrolières et des grands projets d’infrastructure. Outre leurs terres, c’est aussi des écosystèmes entiers, pourtant ressources du Chili, qui sont mis à mal. Ici, comme bien trop souvent, la course à la croissance prime sur l’environnement et le social.

Ce qui frappe, en rencontrant des Mapuches, c’est leur détermination, leur proximité avec la nature et leur volonté de vivre en paix. Ceci reflète l’incohérence avec l’image que les médias renvoient de ce peuple et que nombre de chiliens ont fini par prendre pour vrai. Les Mapuches sont en effet décrits comme des terroristes qui n’hésiteraient pas à mettre le feu à des forets, agresseraient civils et force de l’ordre, etc.

 

Juana, une vie à lutter pour sa terre

Longko Juana Calfunao de la communauté Juan Paillalaf est un personnage emblématique de la lutte Mapuche. Il y a une dizaine d’années, lors d’une manifestation contre un projet de route qui menaçait les terres de cette communauté, Juana et toute sa famille, y compris sa mère de 71 ans et plusieurs jeunes enfants, sont arrêtés sans ménagement. Juana, alors enceinte, perd son bébé compte tenu des nombreux coups qu’elle reçoit. Les carabineros (police chilienne) détruisent tout dans leur maison, aspergeant de javel la nourriture, déchirants les rideaux et les vêtements… ils ont tout perdus !

Traduit en justice, Juana est accusé de rébellion contre les forces de l’ordre. Excédée lors du procès elle en vient aux mains contre le juge qui lui inflige 4 ans et demi de prison.

 

 

La route ne s’est finalement pas faite mais un nouveau projet menace la communauté : la construction d’un barrage électrique en amont de la rivière passant sur leurs terres.

Aujourd’hui, c’est une femme révoltée qui veut faire de son cas (loin d’être isolé) un témoignage politique. Elle parle avec force et conviction et se battra toute sa vie pour défendre les droits de son peuple.

Nous avons rencontré d’autres mapuches lourdement condamnés, comme Emilio Berkhof, parfois même sans preuves tangibles.

 

L’organisation des communautés

Il y a plus de 360 communautés Mapuches qui s’autogèrent entièrement !  C’est à la fois leur force et leur faiblesse. Cette organisation a notamment surpris les conquistadors espagnols habitués à couper la tête du chef-unique pour gagner la guerre. Les mapuches n’ont pas un grand chef mais près de 360. Mais leurs divisions et leur éloignement géographique leur porte aussi préjudice.

Au sein d’une communauté il y a tout de même des rôles définis :

  • Le Longko est le chef de la communauté formée de plusieurs familles. Il ou elle est désigné(e) par filiation. Il est en charge des tâches administratives et de la bonne organisation au sein de la communauté.
  • Le Werkén est l’homme de confiance et messager personnel du Longko, qui facilite les relations et les alliances entre les familles de la communauté. C’est en général lui qui gère la communication extérieur.
  • Le Machi est le guérisseur traditionnel et le chef spirituelle garant du savoir de la communauté.  Il joue un rôle significatif dans la culture Mapuche. Les femmes sont plus généralement machis que les hommes.

 

Le drapeau Mapuche, symbole de la lutte d’un peuple

 

Le drapeau Mapuche a été dessiné au tout début des années 1990, impulsé notamment par Longko Juana Calfunao (que nous avons eu la chance de rencontrer) et avec la participation de plus de 350 Mapuches.

De haut en bas, on retrouve les couleurs bleu (pour le ciel), vert (pour la terre, littéralement le terme Mapuche désigne le « peuple de la terre ») et rouge (pour dénoncer les arrestations et les assassinats). Au centre, le ñimin, est l’instrument spirituel des Mapuches.

Ce drapeau, qui flotte fièrement dans certaines campagnes chiliennes, dénonce la lutte d’un peuple pour la reconnaissance de leurs terres et de sa culture, et rappelle aussi qu’il préfère mourir debout que vivre à genoux.

Durant toutes les manifestations (pour la terre, pour l’eau, pour demander une assemblée constituante, etc.) aucun drapeau chilien ne flotte au dessus de la foule. Seuls les drapeaux Mapuches ou d’autres communautés sont de rigueur, ou encore le drapeau chilien avec l’étoile vers le bas en signe de protestation.

 

 

 

Pour en savoir plus : 

 

 

Pour suivre les aventures d’Antoine et Johanna, visitez leur blog : https://onpartalaventure.wordpress.com/

 

 




Les circuits-courts se développent au Gallo en Pays de Fougères !

Cela fait maintenant sept mois que l’association « Saveurs au Gallo » a germé dans le Pays de Fougères. Le fruit d’un travail entamé il y a un an et demi. « C’est le Pôle ESS du Pays de Fougères, EcoSolidaireS, qui a coordonné le projet, soutenu par la Région Bretagne, le Conseil Général d’Ille-Et-Vilaine et le Pays de Fougères », explique Gwendal Evenou, chargé de mission au pôle ESS. Porté par des acteurs d’origine diverses au sein d’un Comité de Pilotage (Producteurs, Civam, Agrobio35, Région, Conseil Général 35, acteurs associatifs, Chambre d’Agriculture…), le projet a eu dès le départ pour objectif de « créer un outil mutualisé pour les producteurs, afin de développer localement les débouchés de ces derniers, et aussi de faire connaître la production locale et les circuits courts », ajoute Gwendal.

Ce sont donc aujourd’hui 15 producteurs qui se sont regroupés au sein de l’association (ouverte aussi aux acteurs de la société civile), et qui proposent leurs produits aux consommateurs, mais aussi aux professionnels (restauration collective par exemple, commerces de proximité, restaurateurs…), sur le Pays de Fougères. Les commandes peuvent se faire grâce à un site internet, qui permet aussi de choisir le lieu de retraits des produits (viande, légumes, miel, pain, oeufs…) qui sont « disséminés tous les 10 ou 15 kilomètres, sur le territoire du Pays de Fougères, et ouvert du mardi au samedi pour un maximum de flexibilité », précise Gwendal.

 

Vers une agriculture raisonnée

 

Si toutes les productions ne sont pas issues de l’agriculture biologiques, elles doivent en tout cas répondre à une charte, qui interdit notamment l’utilisation des OGM, demande l’utilisation limitée et raisonnée des pesticides, et d’une alimentation animale saine et limitée en antiobiotiques . « L’idée est de valoriser la production issue d’une agriculture artisanale et autonome », commente Gwendal. Participer à l’aventure des circuits-courts peut justement être un levier pour avancer vers une agriculture plus durable. « On veut également montrer que les circuits-courts et l’agriculture raisonnée sont en cohérence, qu’il est possible, de par la progression des pratiques agricoles, de bénéficier de nouveaux débouchés en circuits courts », précise Gwendal.

Saveurs au Gallo a pour ambition également de sensibiliser les habitants du territoire et de favoriser leur accès à une alimentation de qualité et issue de produits locaux. Des actions de sensibilisation à l’alimentation seront organisées, notamment « des formations auprès du personnel de restauration collective ainsi que des ateliers d’exploration culinaire, afin d’apprendre à manger autrement et à utiliser davantage les circuits courts », souligne Gwendal. En attendant, un site web à destination des professionnels devrait ouvrir ses portes dans le courant du mois. 

 

 

Plus d’infos

http://www.saveursaugallo.fr/




Ecophyto : un bon plan ?

Une réduction de 20% de l’usage de pesticides à l’horizon 2020 et de 50% d’ici 2025. Tels sont les nouveaux objectifs annoncés par Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, vendredi. Accompagnés d’un nouveau calendrier (L’objectif initial de 2018 est abandonné, ndlr), ils forment le socle de la nouvelle mouture du Plan Ecophyto. Lancé dans la foulée du Grenelle de l’Environnement, le plan avait pour ambition de réduire « si possible » l’utilisation des pesticides de 50% d’ici 2018, dans le pays qui en est le 3ème consommateur au monde. Mais entre 2011 et 2012, la consommation de ces mêmes produits a augmenté en France de 9,2%. D’où la nécessité de « relancer » le plan. Lequel doit être inscrit « dans une démarche d’agro-écologie », selon le ministre Stéphane Le Foll.

Parmi les nouvelles grandes orientations du plan figure le développement du « biocontrôle », c’est-à-dire l’ensemble des méthodes de protection des végétaux par l’utilisation de mécanismes naturels (algues, insectes…). Le biocontrôle fera d’ailleurs l’objet d’un programme de recherche et développement spécifique. Autre levier mobilisé: le réseau des fermes Dephy, exploitations volontaires pour réduire leur utilisation de pesticides. L’objectif est de les développer et de faire passer leur nombre de 1900 à 3000. La recherche pluridisciplinaire des impacts des produits phytosanitaires sur la santé et l’environnement sera aussi intensifiée. Sur le plan financier, l’enveloppe initiale du plan qui était de 40 millions d’euros sera augmentée de 30 millions supplémentaires.

« Changer de modèle agricole, c’est mieux!’

Les réactions ont été nombreuses et diverses à l’annonce de ce plan version 2. Les industriels, regroupés au sein de l’UIPP (Union des industries de la Protection des Plantes), rejettent ainsi « Tout objectif de réduction chiffré ». « L’objectif pour nous est de réduire les impacts (sur l’eau, sur la santé…), pas les quantités », a indiqué à l’Afp Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP. Du côté de la Confédération Paysanne, on « s’inquiète de l’écart entre les discours et les politiques mises en place. En germe, il y a le risque de fournir un label « agro-écologique » à tous, comme on y est parvenu avec le verdissement de la Pac ». Pour Greenpeace, « Ces annonces vont dans le bon sens mais sont encore trop faibles pour faire changer les pratiques ! Réduire l’usage des pesticides, c’est bien. Changer de modèle agricole, c’est mieux ! ».

Jacques Caplat, agronome breton, a réagi également sur son blog. Selon lui, « En l’état, même avec des trésors d’imagination et de confiance irrationnelle, je ne vois pas comment un plan qui met en exergue des résultats très insuffisants pourrait prétendre obtenir des résultats suffisants, comment un plan qui aménage à la marge le modèle actuel pourrait permettre de changer les systèmes agricoles. Il serait temps d’arrêter de se cacher derrière des annonces et des postures. Pour baisser de 50 % l’usage des pesticides en France, il faut changer d’agriculture. Et pour changer d’agriculture, il faut le vouloir, le dire et engager de vraies mesures de fond ». Le débat est donc toujours en cours, et trouvera sûrement des échos dans la consultation publique qui précédera la publication du nouveau plan Ecophyto en juin.

 

Remise des prix Zéro Phyto

 

La Région Bretagne a remis les Prix « Zéro Phyto » lors des Carrefours de l’Eau, qui se sont déroulés à Rennes jeudi 29 janvier dernier. Vingt-huit nouvelles communes ont ainsi été récompensées, portant le nombre de communes bretonnes n’utilisant plus de produits phytosanitaires à 167. Actuellement, ce sont près de 70% des communes qui sont engagées dans un processus de réduction d’utilisation des produits phytosanitaires dans la région.

Les jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ! » ont été également mises à l’honneur. En la signant, celles-ci s’engagent à faire baisser durablement les ventes de pesticides de synthèse tout en augmentant les ventes de produits alternatifs, non chimiques. Cette année, ce sont 22 jardineries qui ont été distinguées, portant le nombre de jardineries engagées en Bretagne à 237.

 

 

Pour en savoir plus

http://agriculture.gouv.fr/Conference-an-1-agroecologie

Le site de Jacques Caplat

http://www.generations-futures.fr/pesticides/revision-du-plan-ecophyto/

http://www.bretagne.fr/internet/jcms/prod_232654/la-region-valorise-les-nouveaux-adeptes-du-zero-phyto

Un reportage de nos confrères de Reporterre sur une ferme Dephy