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Pesticides : une semaine pour apprendre à s’en passer !

Alors que des alertes ont été récemment lancées concernant la présence de plus en plus importantes de psesticides dans notre quotidien, par exemple dans les protections périodiques utilisées par les femmes, et que le glyphosate, reconnu « cancérigène probable » par l’OMS l’année dernière, fait l’objet de débat au sein de l’Union Européenne au sujet de son interdiction, une nouvelle édition de la Semaine pour les Altenatives aux Pesticides vient d’être lancée.

Objectif de l’opération, cordonnée par l’association Génération Futures, et à laquelle participent une quarantaine de partenaires : «  informer sur l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement », « promouvoir les alternatives aux pesticides » et « fédérer un réseau d’acteurs et mobiliser un large public ».

De nombreux événements sont ainsi organisés dans le pays, et aussi en Bretagne : Conférences, débats, ateliers de jardinage au naturel, marchés bio, visites d’exploitations, expositions… : initiation au compostage à Plestin-Les-Grèves (22) le 23 mars, conférence « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les pesticides » à Plougonvelin (29) le 25 mars, projection du film « La mort est dans le pré » à Gourin (56) le 24 mars, conférence « végétalisons nos murs et nos trottoirs » le 24 mars à Pluméliau (56), animations « jardinons au naturel » du 21 au 26 mars à Matignon (22), exposition « Mauvaises herbes on vous aime » à Gosné (35), réunion pour développer les Incroyables Comestibles à Vitré (35) le 23 mars…

Tout le programme en Bretagne est disponible sur le site de la Semaine des Alternatives aux Pesticides, et retrouvez également des événements dans l’agenda sur notre site !




Suivez la « voie des chevriers » !

Cécile et Nicolas sont un jeune couple. Il y a 10 ans, ils décident de s’installer pour élever des chèvres, dans la Drôme. Une exploitation à taille humaine, une production raisonnée, voilà leur volonté. C’est alors que le parcours du combattant commence : une fois leur formation obligatoire achevée et leur diplôme obtenu (B.P.R.E.A, Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole), le couple cherche un lieu pour s’installer. Ils repèrent une ancienne ferme abandonnée. Mais pour l’acquérir, y a faire des travaux, acheter du matériel et mettre en place la future fromagerie, il faut solliciter un prêt auprès des banques…Une fois toutes ces étapes franchies, le grand moment tant attendu arrive : l’installation et le démarrage de l’exploitation, avec un troupeau de chèvres du Rove, une race rustique locale.

C’est toute cette aventure qui est racontée dans la bande-dessinée « Les voies des chevriers », parue aux éditions Warum. L’auteur, Samuel Figuière, est un ami personnel de Cécile et Nicolas, qui sont bel et bien installés avec leurs chèvres dans la Drôme ! C’est donc à un vrai « reportage » qu’on a affaire ici, on suit de près le travail et la vie au quotidien du couple dans l’exploitation. Une exploitation où le travail est artisanal, avec une partie de la traite à la main et où l’utilisation des antibiotiques est très rare. Et militant : le couple refuse le puçage de ses bêtes, et manifeste contre.

« La voie des chevriers » est une bande-dessinée agréable à lire, et pédagogique : elle permet de bien saisir les enjeux liées à l’élevage, l’agriculture, et les difficultés inhérentes aux petites exploitations à taille humaine aujourd’hui. Les deux héros, engagés et militants, nous embarquent avec eux dans leur péripéties, et on prend ainsi plaisir à les suivre et à découvrir leur travail respectueux de l’humain et de l’environnement.

 

La voie des chevriers, reportage hors des sentiers battus, de Samuel Figuières, 112 pages, éditions Warum, 18 euros.

 

Plus d’infos

http://www.warum.fr




L’action en faveur d’une production porcine durable du Réseau Cohérence : un séminaire à Médréac

L’association Cohérence conduit depuis plus de 15 ans un travail d’accompagnement d’éleveurs vers une production porcine plus respectueuse de l’environnement, du bien être animal et de la santé humaine en s’appuyant notamment sur un cahier des charges « Porcs Durables » et un système de certifications conçues « participatives et citoyennes » mettant en responsabilité les acteurs de la société civile. Aujourd’hui, une dizaine élevages sont certifiés « Porcs Durables » c’est-à-dire qu’ils respectent les critères du cahier des charges « Porcs Durables » élaboré par l’association en 2004.

Depuis l’origine du projet, nous avons accompagné des éleveurs qui ont fait le choix de la vente directe pour une meilleure valorisation de leur production, puis en 2012, le projet de structuration de filière « Le Porc Authentique élevé sur paille » sur le territoire expérimental du pays de Saint-Brieuc est né. Aujourd’hui deux éleveurs approvisionnent 17 boucheries charcuteries sur le territoire les Pays de Saint-Brieuc et de Guingamp et nous souhaitons entamer un nouveau développement sur le Pays de Lannion Trégor.

Suite au projet lancé par la Région Bretagne et l’Etat dans le cadre du plan de lutte contre les marées vertes et avec le soutien de l’Agence de l’eau, nous avons depuis 2012 également engagé une promotion des systèmes d’élevages sur litières dans le cadre des politiques de reconquête de la qualité de l’eau sur les bassins versants.

Malgré un certain nombre de succès (reconnaissance du système d’élevage sur litière par le Corpen et le CGDD, accompagnement de filières alimentaires de territoire dont celle du Porc authentique avec ses bouchers, trophée du développement durable, reconnaissance en GIEE, etc….), notre action reste encore confidentielle sur le terrain. L’évolution des attentes de la société et de la technique nous invitent à nous interroger sur nos fondamentaux et relever un certain nombre de défis, dont l’émergence d’une structure rassemblant la dizaine d’éleveurs qui coopèrent avec nous et ceux qui viendront ensuite. C’est pourquoi le Réseau Cohérence organise un séminaire pour prendre le temps du débat et préparer les bonnes décisions.
 
Vous êtes producteurs, consommateurs, défenseurs de l’environnement, animateurs- techniciens, chargé de mission ou chercheurs. Vous coopérez, avez coopéré ou souhaitez coopérer prochainement avec Cohérence sur ce sujet de la production porcine durable ? Venez participer à ce séminaire qui se déroulera le jeudi 18 février à la ferme de la Lande à Médréac (10h00-16h00).
 
Programme séminaire
 
 Merci de vous inscrire par retour de mail contact@reseau-coherence.org de votre intérêt pour cette journée




Le Porc sur Paille, une nouvelle fois reconnu

Cette reconnaissance officielle du Ministère de l’Agriculture va permettre au travers de l’engagement de ce collectif d’agriculteurs dans la consolidation de leurs pratiques de viser une performance sociale, économique et environnementale.

Ce projet va permettre de restaurer du dialogue entre éleveurs et population environnante, de provoquer et d’accompagner le changement des pratiques agro écologiques du collectif et au développement de nouveaux circuits de commercialisation à l’échelle territoriale.

Nous espérons que cette reconnaissance servira à accompagner de nouveaux éleveurs dans la démarche « Porcs Durables » et ainsi promouvoir l’élevage de porcs sur litière.

Pour tout savoir sur le collectif d’éleveurs engagés dans le GIEE, retrouvez les sur le site :

http://www.porc-sur-paille.org/




À Notre-Dame-des-Landes, mille et un projets pour inventer un autre monde

Il fait frais et humide en Loire-Atlantique, ce lundi soir de novembre. Aux Fosses noires, l’un des lieux-dits de la vaste zone à défendre (Zad) de Notre-Dame-des-Landes, la distribution de pain vient de commencer. Dans une petite pièce très animée, occupants de la Zad mais aussi sympathisants et voisins des villages alentours viennent récupérer les miches dont ils ont besoin. « Chacun met ce qu’il veut, ou ce qu’il peut dans la caisse, précise Sophie, l’une des trois boulangères. Les prix sont libres. Seuls les prix de revient sont indiqués. »

« Nous ne souhaitons pas entrer dans le circuit de production classique, explique Noé, engagé dans divers projets de production agricole. Ce que l’on produit sur la Zad est mis à disposition des gens du coin, qui se servent et donnent de l’argent s’ils peuvent. Il est pour nous simplement inconcevable de relier le droit fondamental de manger au fait d’avoir, ou non, de l’argent. » Ici, on n’imagine pas seulement la sortie des logiques économiques marchandes, on la vit.

Installé aux Fosses noires suite aux expulsions de novembre 2012, au cours desquelles la boulangerie de la Zad avait été totalement détruite, le fournil tourne trois fois par semaine pour produire environ 180 kg de pain. Une partie de la farine vient du blé et du sarrasin cultivé et moulé sur la zone. « Le pain, c’est vraiment une base alimentaire, souligne Sophie. C’est un bon moyen d’être autonome, en plus d’être une activité qui passionne beaucoup de gens. »

C’est aussi une façon d’être solidaires : une vingtaine de kilos partent chaque semaine des Fosses noires vers un squat de migrants situé à Nantes. Une autre partie de la production est déposée au « non-marché », qui se tient le vendredi soir à la Gourbi, autre lieu-dit de la Zad. On y trouve des légumes, des produits laitiers et des plantes médicinales à prix libre. « Toutes ces productions sont bénévoles, et collectives, décrit Noé. L’argent est mis en commun et repartagé. » Une partie de l’argent sert en ce moment la création d’une boulangerie à Calais, en soutien aux migrants.

« Ici, tu peux te planter, ce n’est pas grave, tu n’es pas tout seul »

De 100 à 300 personnes occupent la zone d’aménagement différé du projet d’aéroport, rebaptisée Zad, qui s’étend sur 1200 hectares agricoles [1]. 400 de ces hectares sont cultivés par huit paysans résistants, qui ont refusé de partir contre le versement d’indemnités d’éviction [2]. Et sur les 800 hectares qui appartiennent à Aéroports du Grand Ouest-Vinci, 220 sont squattés.

On y cultive des légumes et du blé, on y fait paître des vaches, et on se lance dans beaucoup d’autres projets. Production de pâtes, brassage de bière, essai de traction animale, fabrication de spiruline… « Ici on peut tout essayer, décrit Judith. Les coûts sont assumés collectivement. Parfois, des projets avortent, d’autres se renforcent. Mais ce qui est extraordinaire, c’est qu’ici, tu peux te planter, ce n’est pas grave, tu n’es pas tout seul. » A la ferme de Bellevue, située à l’Ouest de la Zad et occupée depuis trois ans, divers projets se croisent et se rencontrent : atelier couture, boulangerie, épicerie, friperie, petite usine de réparation agricole, etc.

 

« Chaque occupant peut faire partie de différents groupes, précise Judith qui s’implique dans les groupes « vaches » et « mécanique ». Les groupes ont des liens entre eux : celui qui s’occupe des vaches est lié à celui qui s’occupe du maraichage pour récupérer le fumier (qui sert d’engrais, ndlr). » Au cœur de ces divers projets, de solides liens se sont noués entre les occupants et certains paysans du coin. « Les vieilles machines agricoles utilisées pour protéger les lieux occupés en novembre 2012 ont été bricolées, réparées et remises en route, explique Noé, qui fait partie du collectif installé à l’Est de la Zad, à Saint-Jean-du-Tertre. Pour la première fois cette année, on a prêté ce matos réhabilité aux paysans voisins, qui étaient en galère avec le leur. Ça nous a fait vraiment plaisir. Parce que ça a longtemps été l’inverse. »

 
« L’agriculture, c’est un moyen de résister au projet d’aéroport »

Quand les bulldozers ont débarqué, à l’automne 2012, ils ont démoli les jardins, avant de s’attaquer aux cabanes et aux maisons. « Ça a été difficile, après, de retrouver la confiance de mettre les mains dans la terre », dit Léonie qui s’est finalement relancée dans la culture des plantes médicinales. « Les fermes expulsées et démolies ont rendu nécessaire la protection de celles qui étaient encore debout », se remémore Jean-Luc, paysan à Vigneux, à quelques kilomètres au Sud de la Zad. « C’était une aventure qui prenait aux tripes, motivée par l’envie d’aider des jeunes qui veulent s’installer dans la durée. »

Désormais, les coups de main sont réciproques. Jean-Luc continue de venir régulièrement sur la zone avec un tracteur et des outils, et les habitants de la Zad viennent chez lui faire des chantiers collectifs. « Ce qui ce passe sur la Zad est pour moi un aboutissement, explique t-il. D’habitude on pousse les gens à la productivité et ils se retrouvent vachement isolés dans leur ferme. Là c’est différent, il n’y a pas de contrainte sur les rendements, l’important c’est de faire ensemble car on est plus forts. »

« L’agriculture, c’est un moyen de résister au projet, avance Noé. Nous occupons le terrain et nous avons de quoi assurer le ravitaillement des luttes, ce qui est un point crucial pour qu’elles puissent durer. Mais il n’y a pas que cela. Pour nous, il est impossible de transformer le monde sans prendre en compte la production. A nous de la rendre désirable. » Ce qui séduit nombre d’occupants avec l’agriculture, c’est l’aspect polytechnique : pour pratiquer l’agriculture, il faut se frotter au travail de la terre, à l’incertitude du climat mais aussi à la conservation de semences et à la mécanique.

« On se réapproprie des savoir-faire, résume Noé. C’est fondamental ». Outils et moments collectifs de plantation sont partagés au sein de l’assemblée « Sème ta zad », créée au printemps 2013. « Sème ta zad, c’est aussi un espace d’organisation politique, insiste Greg. Prendre la parole en assemblée, c’est un savoir-faire qu’il faut absolument transmettre. »

 

 

Un espace politique mais aussi un lieu de vie

Dans les différents lieux d’occupation, on n’aime pas trop le terme de « zadiste ». « Je ne sais pas ce que c’est, lance même un occupant qui vit sur place depuis quatre ans. Nous sommes divers, et heureux d’apprendre à respecter cette diversité. » Depuis les expulsions de 2012, le profil des occupants semble moins homogène. « Avant, la plupart des occupants venaient du milieu des squats, avec la même culture politique, retrace Camille. Tout le monde était d’accord sur la façon de s’exprimer, et nous étions tous ok pour parler pendant cinq heures d’un problème avant d’arriver à un consensus. Après 2013, il y a eu ce qu’on appelle ici “le printemps des embrouilles” avec beaucoup de conflits d’usage. »

La priorité était-elle de tenir les barricades ? De discuter ? De produire ? De vivre simplement sur place ? « Nous avons énormément discuté de comment nous pourrions vivre ensemble. Chacun a fait l’effort de s’ouvrir à la culture de l’autre. Certains se sont mis à venir aux réunions, d’autres ont accepté l’idée que si nous choisissons de tout résoudre en parlant, nous excluons certaines personnes. »

 

 

« Pour créer du lien, et désamorcer les tensions, nous faisons ensemble : nous montons des murs, nous tirons des câbles, nous creusons des trous et petit à petit les gens se rencontrent. Il y a une démultiplication des moments où nous pouvons nous rencontrer, peu importe quand : dans un mois, dans six mois, nous ne sommes pas pressés. » Chaque niveau d’organisation est un espace de discussion et de débats : les lieux d’habitations, les groupes de travail, les assemblées autour des actions à mener. « Ce mélange-là dessine une forme de démocratie directe qui n’a pas besoin de votes », constate Noé.

« Nous ne pensons pas être un modèle, complètent Camille et Léonie. Mais il y a ici un espace pour venir poser des questions, interroger nos modes de vie, se réapproprier le quotidien. » « Et nous ne sommes pas seuleme
nt un espace d’organisation politique »,
ajoute Camille. La zone d’activité à défendre (ZAD, ndlr) est devenue un espace de vie à part entière, où s’organisent banquets, concerts, jeux, fêtes d’anniversaire, soirées dansantes… et même « de mémorables tournois de belote » !

L’amorce d’une réflexion collective sur l’avenir des terres

La résistance face à l’intervention policière de l’automne 2012, et le vaste mouvement de solidarité qui a suivi ont renforcé les liens entre les occupants et les autres acteurs de la lutte. « Au départ, on a ici des gens réunis autour d’une pure négativité, retrace Noé : le refus de la construction d’un aéroport. Au moment de l’opération César, chacun a dû s’extirper de son identité politique pour lutter avec les autres. Notre vraie victoire a été l’ouverture d’un nouvel espace de discussion. Ce qui nous lie aujourd’hui, ce n’est pas tant l’opposition à l’aéroport que la positivité de ce que l’on vit. C’est ainsi qu’est arrivé le processus sur l’avenir des terres. »

Occupants, résistants et agriculteurs installés se sont interrogés collectivement sur ce qu’ils voulaient pour la ZAD, une fois le projet d’aéroport abandonné. Si l’aéroport ne se fait pas, 800 hectares seront à redistribuer, en plus des 400 hectares appartenant aux paysans historiques qui ont refusé de négocier. Il y a un consensus sur la zone pour qu’ils puissent continuer de faire ce qu’ils ont toujours fait. « Nous nous sommes mis d’accord sur le fait qu’il faut favoriser l’installation et pas l’agrandissement. Et aussi sur le fait que l’on veut pouvoir rester tous ici, avec nos diversités. Ceux qui veulent s’installer “dans les clous” pourront le faire. Ceux qui veulent continuer à être hors cadre pourront aussi rester. C’est inédit ! » « Notre diversité peut compliquer la vie, mais c’est notre force et notre richesse, nous tenons à la conserver », appuient Sylvie et Marcel Thébault, paysans sur la zone depuis 1999.

« Nous sommes prêts à y laisser notre peau pour défendre tout ce que l’on a construit »

« Nous avons le sentiment d’être pris dans l’histoire et dans l’avenir, glisse Greg. Quand et où pourra-t-on avoir l’occasion de communautariser 800 hectares ? On sait aussi que l’on éprouve une autre sorte de vie, et que c’est sans doute inadmissible pour un État. » Sur la ZAD, certains occupants mettent toute leur énergie à préparer la lutte contre les expulsions. D’autres pas du tout. « Mais on prépare tout, tous ensemble, précise Camille. Des recours juridiques aux tranchées, en passant par la construction d’un réseau de solidarité nationale : tout ça, c’est la même lutte. Notre force vient de la multiplicité de nos façons de nous défendre. Et la force qu’on a ici est plus puissante qu’en 2012. »

 

Au début de ce mois de décembre, AGO (Aéroport du Grand Ouest) / Vinci a demandé l’expulsion immédiate de quatre exploitations agricoles et de onze familles, sous peine d’astreinte de 200 euros par jour, « si besoin, avec le concours de la force publique, la saisie et séquestration des biens, outils de travail et cheptel ». Sous la pression des opposants et de leur avocat, qui a mis en avant l’inhumanité de la demande quelques jours avant Noël, Vinci a finalement renoncé.

Mais leur avocat a annoncé que AGO/Vinci relancera les procédures en janvier. Bruno Retailleau (parti Les Républicains), le futur président de la région Pays de la Loire a redit au soir de son élection, le 13 décembre, combien l’évacuation de la ZAD était pour lui « une question prioritaire ». Une dizaine d’hôtels de l’agglomération nantaise et du pays de Retz auraient par ailleurs été réservés par la gendarmerie pour janvier.

« Très bien, on les attend », dit l’un des locataires qui risque l’expulsion. « Ce que nous défendons ici, c’est une forme de vie, nous ne sommes pas dans la revendication abstraite, précisent Greg et Noé. Nous avons mis ici toute notre énergie, toute notre affectivité. Et tout ce que nous avons construit là, nous sommes prêts à y laisser notre peau pour le défendre, et ce n’est pas une figure de style. » « Quand ils sont venus en 2012, ils s’attendaient à ce que l’on se résigne, termine Camille. Mais nous, nous ne nous résignons pas. »

 

- Photo de une : Maison en bois à Notre-Dame-des-Landes, le 23 novembre 2013, dans le cadre du projet « Arboretum » (chantier collectif de plantations d’arbres) Source.
- Photos de chantier collectif : source ici et
- Autres photos : Nolwenn Weiler, novembre 2015.

 

Voir l’article sur le site de Basta! Mag : http://www.bastamag.net/A-Notre-Dame-des-Landes-mille-et-un-projets-pour-inventer-un-autre-monde

 




« Invitation à la Ferme » : un réseau pour le lait bio

L’histoire d’Invitation à la Ferme démarre en décembre 2014. Jean-Michel Péard, éleveur de vaches laitières en bio, décide de vendre des yaourts produits directement sur sa ferme dans des commerces locaux. Une démarche, «Invitation à la ferme » est lancée, à laquelle s’associent quatre autres fermes, elles aussi en production laitière bio, toutes situées dans le Grand-Ouest. Appuyé par l’Agence Bio, se réseau se développe pour atteindre 9 fermes adhérentes aujourd’hui. « Invitation à la Ferme a pour objectif de proposer localement et au plus grand nombre des yaourts bio fermiers », explique Corinne Charotte, chargée du marketing pour le réseau. « Et ce, dans un rayon de 90 kilomètres aux alentours des fermes au maximum, en magasins spécialisés, Amap, grande distribution… », poursuit-elle. Les agriculteurs membres du réseau doivent répondre à un cahier des charges précis : tout doit être fabriqué sur place, le lait doit être transformé après la traite et ne pas être modifié, les vaches doivent être nourries à 70% avec de l’herbe, et les arômes utilisés sont bio. En rayon, tous les yaourts du réseau ont un packaging similaire, mais sur chaque paquet, on peut trouver le nom de la ferme productrice et son adresse.

L’intérêt pour les fermes d’adhérer au réseau ? « Elle bénéficient de conseils, de la présence de professionnels spécialisés (un coordinateur, un ingénieur-qualité, une chargée de marketing-communication) et d’une mutualisation, notamment dans les achats », explique Corinne Charotte. Invitation à la Ferme s’adresse aussi aux fermes en voie de conversion en bio, et à celles voulant se lancer dans la transformation de leur lait. Elles sont alors accompagnées dans l’étude du projet jusqu’à la commercialisation.

Aujourd’hui, le réseau comprend 43 salariés, pour 9 exploitations. « Nous avons pour objectif d’atteindre les 50 fermes pour 2018 », commente Corinne Charotte. Et ce, sur tout le territoire national.

 

Plus d’infos

http://www.invitationalaferme.fr