1

Aux « Champs gourmands », on cultive l’insertion et on fait germer des projets en maraîchage bio.

« Les Champs Gourmands », c’est le nom d’une entreprise d’insertion basée à Léhon dans les Côtes d’Armor, qui mène un projet original d’exploitation maraîchère mêlant deux types de public : personnes en insertion et porteurs de projets souhaitant s’installer en maraîchage biologique. Elle est nominée pour le « Prix de l’Impact Local », dans le cadre de la deuxième édition des Prix de l’ESS.

L’aventure des « Champs Gourmands » a pris naissance autour de l’année 2010. L’idée revient à l’association « Les Amis du Jardin » à Léhon, non loin de Dinan, dans les Côtes-d’Armor, qui fait partie du réseau des « Jardins de Cocagne », réseau d’exploitations maraîchères biologiques qui sont aussi des chantiers d’insertion. « Il y avait de plus en plus de demandes pour fournir des légumes bio à la restauration collective locale », se souvient Julien Hurault, directeur des Champs Gourmands. « Mais les Amis du Jardin ne pouvaient pas assurer tout le volume demandé ». D’où l’idée de fonder l’entreprise d’insertion « Les Champs Gourmands », un type de structure qui était d’autant plus absente dans le bassin de Dinan.

Un label « Cocagne Innovation »

L’activité a ensuite démarrée fin 2014. Actuellement, huit personnes en insertion, en contrat de six mois renouvelables, travaillent au sein de l’exploitation. « Des personnes aux profils variés, des gens assez proches de l’emploi, qui ont réussi à lever les freins vers celui-ci », précise Julien Hurault. Tous travaillent sur l’exploitation qui comprend 22 hectares, et fournit en légumes les grossistes locaux et la restauration collective locale. Mais Les Champs Gourmands s’adressent également à un autre type d’usagers : les porteurs de projet en maraîchage, qui peuvent ainsi acquérir davantage d’expérience, se perfectionner et tester leur future activité. Cette originalité fait que l’association Les Champs Gourmands, qui est ainsi la première structure à la fois entreprise d’insertion et incubateur de projets professionnels en système légumier biologique à destination de la restauration collective, bénéficie du label « Cocagne Innovation », qui met en valeur des innovations sociales et environnementales. En outre, elle est également nominée pour le prix de l’Impact Local, prix soumis par le réseau des Cress (Chambres Régionales de l’Economie Sociale et Solidaire) au vote du public sur internet. Pour voter pour le seul représentant breton en lice, un petit clic sur le site du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire (qui aura lieu comme tous les ans en Novembre), rubrique « Vote », suffit ! Et ce jusqu’au 15 octobre !

Pour voter pour les Champs Gourmands :

http://www.lemois-ess.org/votez-pour-le-prix/p22.html




Vidéo : Au lycée agricole de Suscinio, on expérimente l’agroforesterie !

 

Dans l‘enseignement agricole, l‘écologie est de plus en plus à l’honneur. Le lycée agricole de Suscinio en est un exemple frappant. Il abrite en effet une ferme de 18 hectares certifiée biologique depuis maintenant 16 ans. Et en matière d’écologie, l’établissement de formation voit encore plus loin : en novembre 2014, il a obtenu un financement afin de mettre en place deux vergers maraîchers. Un projet agroforestier innovant qui témoigne de l’évolution des pratiques agricoles, et ce dès la formation des futurs agriculteurs.

 


Agroforesterie : des vergers maraichers au… par ecobretons




Ille-et-Vilaine : Le Chadoux, une ferme en transition

Depuis 3 ans, la Ferme du Chadoux, à Chateaubourg en Ille-Et-Vilaine, est en plein bouleversement. En effet, son propriétaire et paysan, Pascal Coudray, a souhaité donner une nouvelle direction à son exploitation. « C’était une ferme en polyculture et élevage. On y produisait 320 000 litres de lait bio par an, et on cultivait une vingtaine d’hectares de céréales », rappelle-t-il. Pascal a arrêté sa production en 2013, afin de se lancer dans un nouveau projet. « Je voulais aller plus loin dans l’écologie », affirme-t-il.

« Produire, transformer, distribuer, et consommer une alimentation naturelle et vivante en réhabilitant la paysannerie »

Pour mener à bien cette aventure, il se fait aider de Dahovi Zinzindohoué, franco-béninois et paysan-cultivateur au Bénin, qui coordonne le projet, et de Constance Sarazin, qui s’occupe de la communication. La petite équipe a pour objectif à court-terme de faire de l’exploitation une zone de production en agro-écologie. Il s’agit ici de « Produire, transformer, distribuer, et consommer une alimentation naturelle et vivante en réhabilitant la paysannerie ». « Nous sommes partis du constat que de plus en plus de fermes disparaissaient, et que les sols sont aujourd’hui toujours plus dégradés. Cela devient très compliqué de se procurer une alimentation saine », explique Dahovi Zinzindohoué. Et, dans le même temps, « De plus en plus se citoyens se sentent concernés par ces problèmes, notamment grâce à des documentaires comme « Demain » ou « En quête de sens », poursuit le coordinateur. La Ferme du Chadoux lance donc un appel à producteurs. « Nous voudrions intégrer sur la ferme un vacher (pour l’élevage de vaches laitières), un éleveur de chèvres ou de moutons, trois maraîchers sur 3 ans (pour cultiver des légumes bio et les transformer), un paysan-boulanger, un agroforestier pour la culture des arbres fruitiers, un éleveur de volailles… ». L’équipe souhaite développer également l’accueil de formations en agroécologie sur la ferme : biodynamie, permaculture, énergies nouvelles, traction animale… Dans cette optique, un chantier participatif en agroforesterie a déjà été proposé, afin d’impliquer aussi les citoyens. A moyen et long terme, Le Chadoux pourrait aussi devenir un lieu d’activités culturelles, artistiques, en vue de créer du lien social et intergénérationnel. Une nouvelle direction pour la ferme, qui existe quant à elle depuis maintenant quatre générations !

 

Plus d’infos

http://www.lechadoux.org/

 




Ille-et-Vilaine : Le Chadoux, une ferme en transition 

Á Chateaubourg (35), la Ferme du Chadoux est en pleine reconfiguration. L’actuel propriétaire, Pascal Coudray, paysan bio, souhaite aller plus loin dans la démarche et faire de son exploitation un lieu « au service de la terre, des hommes et de la vie ». Un appel est lancé afin d’accueillir sur la ferme des porteurs de projet et producteurs.  

Depuis 3 ans, la Ferme du Chadoux, à Chateaubourg en Ille-Et-Vilaine, est en plein bouleversement. En effet, son propriétaire et paysan, Pascal Coudray, a souhaité donner une nouvelle direction à son exploitation. « C’était une ferme en polyculture et élevage. On y produisait 320 000 litres de lait bio par an, et on cultivait une vingtaine d’hectares de céréales », rappelle-t-il. Pascal a arrêté sa production en 2013, afin de se lancer dans un nouveau projet. « Je voulais aller plus loin dans l’écologie », affirme-t-il.

« Produire, transformer, distribuer, et consommer une alimentation naturelle et vivante en réhabilitant la paysannerie » 

Pour mener à bien cette aventure, il se fait aider de Dahovi Zinzindohoué, franco-béninois et paysan-cultivateur au Bénin, qui coordonne le projet, et de Constance Sarazin, qui s’occupe de la communication. La petite équipe a pour objectif à court-terme de faire de l’exploitation une zone de production en agro-écologie. Il s’agit ici de« Produire, transformer, distribuer, et consommer une alimentation naturelle et vivante en réhabilitant la paysannerie »« Nous sommes partis du constat que de plus en plus de fermes disparaissaient, et que les sols sont aujourd’hui toujours plus dégradés. Cela devient très compliqué de se procurer une alimentation saine », explique Dahovi Zinzindohoué. Et, dans le même temps, « De plus en plus se citoyens se sentent concernés par ces problèmes, notamment grâce à des documentaires comme « Demain » ou « En quête de sens », poursuit le coordinateur. La Ferme du Chadoux lance donc un appel à producteurs. « Nous voudrions intégrer sur la ferme un vacher (pour l’élevage de vaches laitières), un éleveur de chèvres ou de moutons, trois maraîchers sur 3 ans (pour cultiver des légumes bio et les transformer), un paysan-boulanger, un agroforestier pour la culture des arbres fruitiers, un éleveur de volailles… ». L’équipe souhaite développer également l’accueil de formations en agroécologie sur la ferme : biodynamie, permaculture, énergies nouvelles, traction animale… Dans cette optique, un chantier participatif en agroforesterie a déjà été proposé, afin d’impliquer aussi les citoyens. A moyen et long terme, Le Chadoux pourrait aussi devenir un lieu d’activités culturelles, artistiques, en vue de créer du lien social et intergénérationnel. Une nouvelle direction pour la ferme, qui existe quant à elle depuis maintenant quatre générations !

Pour aller plus loin

http://www.lechadoux.org/




Apiculture : de la transhumance aussi pour les abeilles !

Installé à Saint-Jean-Brévelay (56) sous le nom de « l’abeille de Lanvaux », Mathieu Audo est apiculteur, métier qu’il exerce après avoir pris un nouveau virage professionnel. L’une des particularités de son activité est la transhumance de ses ruches. Ses abeilles voyagent dans plusieurs régions de France !

Depuis janvier 2014, Mathieu Audo est installé en tant qu’apiculteur. Une nouvelle aventure professionnelle, après avoir été notamment animateur en centre social. « Mes parents connaissaient un apiculteur amateur. J’ai eu un coup de foudre pour le métier dès 2008 », explique le jeune homme. Il décide alors de passer un BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) à Laval. Après avoir obtenu son diplôme, il effectue une saison chez un professionnel de l’apiculture, afin d’acquérir davantage d’expérience. Il pose ensuite ses ruches et met en place sa miellerie à Saint-Jean-Brévelay, au lieu-dit où résidait ses grands-parents. Le tout dans une démarche respectueuse de l’environnement. Il a aujourd’hui 200 colonies (soit 200 ruches), installées dans un rayon de 15-20 km autour de chez lui, dans des champs, forêts, landes, vergers… « Une colonie représente entre 50 et 70 000 abeilles, au plus fort de la saison », explique Mathieu. Avec le miel qu’il récolte, il produit notamment du pain d’épices, avec des ingrédients exclusivement bio, et en utilisant le four d’un des boulangers de la commune.

La transhumance des ruches, pratique peu répandue en Bretagne

L’une des particularités de l’activité de Mathieu est la transhumance. En effet, il déplace ses ruches dans d’autres régions de France, notamment en Indre-Et-Loir, dans le Périgord Vert et dans les Landes. La transhumance s’effectue de nuit, car les butineuses ne sont alors pas de sortie. « La transhumance, ça a été un choix dès le départ », commente l’apiculteur. « Cela me permet de proposer plus de miels à la vente, sept en tout ». Les abeilles de Mathieu peuvent ainsi profiter des acacias en Indre-et-Loire, des châtaigniers dans le Périgord Vert, avant de se poser sur les tournesols ou les bruyères dans les landes. Un système qui se pratique peu en Bretagne, mais beaucoup plus en montagne par exemple. « Cela permet notamment de faire face aux aléas climatique », précise Mathieu.

Les abeilles menacées par les pesticides

Les aléas climatiques, une contrainte pour l’apiculture, tout comme les néonicotinoïdes. Si l’on parle beaucoup du frelon asiatique et des dégâts qu’il peut causer sur les colonies, ce sont surtout ces pesticides employés en agriculture conventionnelle en tant qu’insecticides qui sont responsables de la mortalité des abeilles, pour l’apiculteur brévelais. Ils auraient également une influence sur leur fécondité. « Une reine va se faire féconder par plusieurs mâles. Mais certains sont désormais stériles, vraisemblablement à cause des pesticides, même si les études ont encore du mal à le montrer », souligne l’apiculteur, particulièrement préoccupé par ces problématiques environnementales. La loi sur la biodiversité adoptée en juillet prévoit de les interdire en 2018, avec de possibles dérogations jusqu’en 2020.

Malgré ces contraintes qui influent sur la production de miel, Mathieu Audo continue de se passionner pour son métier, et d’arpenter les marchés locaux avec ses produits, que le consommateur, lorsqu’il se trouve sur le secteur de Ploermel-Josselin, peut payer en Galais, la monnaie locale du secteur ! Une autre manière pour l’apiculteur de s’engager sur son territoire !

Plus d’infos

http://www.abeilledelanvaux.fr/




Azalane, le lait d’ânesse breton et responsable

Morgane Leblanc, 36 ans, s’est lancée il y a un an et demi dans l’élevage biologique d’ânesses. Installée à Saint-M’Hervé en Ille-et-Vilaine, elle commercialise depuis un peu plus d’un an des produits issus de ce lait encore peu répandu. Un virage professionnel à 360° qui permet à la toute nouvelle éleveuse de se rapprocher de la nature.

Une reconversion professionnelle audacieuse

Passionnée de chevaux, Morgane Leblanc découvre l’âne à 30 ans, lorsque son mari lui offre une ânesse. Quelques mois, plus tard, cette dernière met bas d’un ânon femelle, baptisée Azalée. C’est le déclic pour Morgane : elle décide de virer de cap. « J’étais responsable qualité dans une entreprise de parquets », témoigne-t-elle, « j’ai voulu changer de vie et faire ce que je voulais ». L’idée fait son bonhomme de chemin et trois ans après, Morgane suit une année de formation en agriculture. « J’ai eu un coup de cœur pour l’âne », continue-t-elle, « et j’ai tout de suite pensé au lait d’ânesse ».

 Le 1er janvier 2015, Morgane Leblanc s’installe donc en tant que jeune agricultrice bio. « Le choix du bio était évident », précise-t-elle, « ça correspondait à mes convictions ». Depuis mai 2015, elle commercialise des produits alimentaires à base de lait d’ânesse, sous forme de lait lyophilisé et de compléments alimentaires. Une filière très peu développée. « Je ne voulais pas faire du cosmétique comme tout le monde », explique l’éleveuse. « En France, on est seulement deux à être basées sur l’alimentaire », ajoute-t-elle. Pourtant, si le lait d’ânesse est bon pour la peau, il l’est aussi pour l’organisme. Ingéré, il aide notamment à traiter les maladies de peau, les problèmes intestinaux, les bronchites et l’immunodéficience. Des effets bénéfiques liés à sa composition, la plus proche du lait maternel.

azalane_slides_lait_lyophilise_3

Le lait d’ânesse lyophilisé.

Le choix du bien-être animal et de la production paysanne

 Par amour pour ses animaux, la créatrice d’Azalane privilégie l’élevage à taille humaine, tourné vers le bien être animal. Pour l’instant, elle possède sept ânesses dont seulement deux sont en production. Un chiffre qui passera à quatre courant septembre. « A terme, le cheptel ne dépassera pas dix ânesses », prévient Morgane Leblanc. Et seule la moitié sera en production. Car chez Azalane, les ânesses sont en repos une année sur deux. Cela limite les quantités produites, d’autant que les ânons restent sous la mère, et n’en sont séparés que progressivement. La majorité du lait leur est donc destiné jusqu’au sevrage. Et après ? « Je leur trouve une super famille », s’exclame Morgane Leblanc.

moi-anes-noiretblanc

Morgane Leblanc et son élevage.

Une organisation qui lui permet de développer une relation privilégiée avec ses ânesses et leurs petits, tout en gérant la production de sa source jusqu’au produit fini. A l’opposé du modèle industriel, tout est ainsi réalisé manuellement chez Azalane, de la traite à la lyophilisation. « Je pense que je suis la seule en France à lyophiliser sur l’exploitation le lait que je produis », commente Morgane Leblanc. Et les projets sont encore nombreux : étude avec l’INRA de Rennes sur le lait d’ânesse, échanges avec Christophe Favrot de Nomad Yo sur les processus de production, et peut-être développement d’une petite gamme de soins pour le visage. «  Ça permettrait de mettre en valeur le lait d’ânesse », explique l’éleveuse, « mais pour ça, je veux trouver le bon laboratoire, breton, et qui travaille sur des produits naturels ». Une priorité pour Morgane Leblanc. « Je souhaite vraiment que ça reste en Bretagne » conclut-elle, « je veux des produits 100 % bretons ».

Pour aller plus loin

Le site internet d’Azalane