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A Plabennec, le magasin associatif Keribio réunit producteurs et citoyens

Le 13 février dernier, l’association du Bio à Plab a ouvert un magasin associatif à Plabennec (29). Celui-ci permet aux adhérents de s’approvisionner en bio directement auprès des producteurs. Un concept qui séduit bon nombre d’habitants !

Remédier au manque de produits bio

« Il y a cinq ans, on s’est réunis pour créer du Bio à Plab, parce qu’on trouvait que ça manquait de bio à Plabennec », relate Jeannine Lossec, une adhérente de Keribio. Après une période moins active, l’association développe son activité lorsqu’elle décide de créer un magasin de producteurs. « Henry Thépaud, un producteur, a proposé de monter un projet de magasin de producteurs », explique l’adhérente de Keribio, « on a alors décidé de faire quelque chose de très coopératif ».

Concrètement, il suffit d’adhérer pour pouvoir faire ses courses à Keribio. Ouvert le mercredi soir et le samedi matin, le magasin est tenu par des adhérents qui se relaient , accompagnés d’un producteur. « A part ça, le magasin fonctionne comme un magasin normal », précise Jeannine Lossec. Il regroupe une centaine d’adhérents et une quinzaine de producteurs diversifiés : yaourt, fromage, légume, pain, jus de pommes, terrine, volailles, champignons… La différence par rapport à une AMAP ? « Dans une AMAP, les gens prennent un panier déjà fait », explique-t-elle, « là les gens viennent, et s’ils veulent 6 œufs ils prennent 6 œufs, s’ils ne veulent qu’une botte de radis ils prennent une botte de radis ».

Un magasin bio, mais pas que…

Si la principale activité du magasin consiste en la vente de produits locaux de qualité, les adhérents et les producteurs tiennent également à en faire un lieu de rencontre chaleureux. « On veut faire vivre le magasin, pas seulement acheter mais passer un bon moment », indique ainsi Jeannine Lossec. Il y a par exemple un système de prêt de livres, et un coin café, que les adhérents souhaitent agrandir et équiper de fauteuils. « On veut être un lieu d’échange convivial, et mettre en valeur les liens sociaux », souligne l’adhérente, « on a envie de faire venir des gens, de passer le film Demain ». Keribio s’inscrit également dans un projet de territoire : on peut y payer ses achats en Héol, la monnaie locale du pays de Brest. « On aimerait devenir comptoir d’échange », précise Jeannine Lossec.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet plaît. Keribio rassemble ainsi des habitants de Plabennec mais aussi plus largement du canton. La campagne de crowfunding lancée afin d’aménager le local a quant à elle connu un grand succès : du Bio à Plab a atteint 107,5 % de l’objectif de sa collecte. Une campagne réussie qui s’appuyait sur une vidéo humoristique et pétillante. « On s’est vraiment bien amusés à faire ça », témoigne Jeannine Lossec.




Be Reizh, la marque des produits Bio et bretons !

Vous le savez, à Eco-Bretons, on aime les produits bio et bretons. Donc quand le réseau de l’initiative Bio en Bretagne lance la marque Be Reizh, qui vise à identifier les produits bio et bretons, on vous en parle !

Eco-Bretons vous a déjà parlé de la Marmite bretonne. Grâce à nous, vous connaissez aussi l’Orgé. Le point commun entre ces entreprises ? Elles proposent toutes les deux des produits bio et bretons. Et elles sont toutes les deux, avec cinq autres entrepreneurs bretons, les premières à être estampillées Be Reizh.

Cette marque, lancée le 24 novembre 2016 par le réseau de l’initiative Bio en Bretagne, vise à identifier les produits bio et bretons. « L’objectif est de valoriser les produits bio et bretons auprès des consommateurs et d’accompagner les professionnels pour améliorer la cohérence de leurs pratiques », explique-t-on chez Initiative Bio en Bretagne.

Les entreprises voulant utiliser la marque Be Reizh devront répondre à un certains nombres de critères comme la localisation de l’emploi en Bretagne, un certain pourcentage d’ingrédients bio d’origine régionale, l’utilisation d’énergies renouvelables pour les étapes de transformation…

Rassembler et identifier les acteurs de la Bio bretonne

Sept entreprises sont déjà partenaires et utilisent donc, depuis le 24 novembre, la marque Be Reizh. En plus de la Marmite Bretonne et de l’Orgé, ces partenaires sont Jampi glacier, la charcuterie Kervern, le cidrier Le p’tit fausset, le fumoir des Vallons et la minoterie Prunault. Enfin, le jeune chef breton Corentin Genuit est le parrain de la marque.

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L’association Initiative Bio Bretagne, qui est à l’origine de la marque, est un réseau de professionnels bretons contribuant au développement de l’agriculture biologique dans notre région. Elle développe son action autour de trois axes : la promotion de l’agriculture biologique et des produits biologiques, l’animation, le développement et la structuration des filières biologiques, et la recherche et l’expérimentation en agriculture biologique.

Initiative Bio Bretagne travaille depuis deux ans à la création de la marque Be Reizh : « La marque partagée doit permettre de rassembler et d’identifier les acteurs de la Bio bretonne sous une même bannière et avec des valeurs communes ».

Pour aller plus loin :

www.bio-bretagne-ibb.fr




Solaal, une association pour faciliter le don alimentaire

Depuis mai 2013, l’association Solaal facilite les dons entre professionnels de la filière agricole et associations d’aide alimentaire. En Bretagne, l’association est portée par la chambre d’agriculture. En trois ans, 8500 tonnes de nourriture ont été données.

Créée en 2013, l’association Solaal (Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires) facilite les dons entre agriculteurs, ou coopératives agricoles, et associations d’aide alimentaire. « Nous complétons l’existant en facilitant les gros dons. On se charge de la logistique, ce qui permet d’augmenter la quantité des dons, notamment en fruits et légumes », détaille Bernadette Loisel, responsable d’équipe Circuits courts et Filières de proximité, à la chambre d’agriculture de Bretagne, relais local de Solaal.

Car si l’association est nationale, la gestion des dons se fait localement. « Ce qui est collecté en Bretagne a vocation à rester en Bretagne. Parfois, lorsqu’on reçoit de gros dons, on est obligé de les gérer au niveau national, car ce n’est pas possible sur une seule région », précise Bernadette Loisel.

17 millions de repas

Cette gestion, à la fois locale et nationale, permet, par exemple, de gérer des dons de grosses boites de conserve, destinées à la restauration collective et difficiles à donner pour des associations comme les Resto du cœur ou la banque alimentaire : « Nous mettons les coopératives agricoles en relation avec les restaurants sociaux qui peuvent utiliser ces boites ! »

Depuis la création de Solaal, en mai 2013, 8500 tonnes de nourriture ont été donné via Solaal, soit 17 millions de repas. L’essentiel des dons est constitué de fruits. En Bretagne, en 2016, ce sont pas moins de 10 tonnes de pommes de terre et 8 tonnes de pommes qui ont été données par les agriculteurs de la région. Pour faciliter les dons, Solaal a obtenu des pouvoirs publics que les agriculteurs qui donnent à une association puissent obtenir une réduction d’impôt, comme n’importe quel citoyen donateur.

Enfin, l’association Solaal signé le pacte de lutte contre le gaspillage alimentaire, le 23 juillet 2013. Elle participe à des événements contre le gaspillage alimentaire au niveau national et international. Et en 2015, Solaal organisait la première journée nationale du don agricole, afin de mobiliser les différents acteurs de la filière agricole et les sensibiliser au don.

Pour aller plus loin

www.solaal.org




Fabien, le paysan-boulanger qui voulait être autonome

Depuis quelques mois, Fabien s’est installé à Vigneux-de-Bretagne (44) pour devenir paysan-boulanger. Il veut travailler avec des variétés anciennes de blé, fabriquer ses ruches et ses outils, travailler en traction animale… Un vaste projet pour tendre vers l’autonomie. Vous pouvez l’aider à se lancer grâce à une campagne de financement participatif.

Paysan-boulanger, c’est le métier qu’a choisi Fabien. « Je veux travailler avec des variétés anciennes de blé pour produire du pain que je vendrai en direct, explique-t-il. Les blés anciens sont plus nutritifs et non-allergènes. Ils sont d’une grande diversité, des milliers de variétés, souvent de très grandes tailles, parfois deux mètres de haut et ne supportent pas les engrais sous peine de verser. Pour toutes ces raisons, les lobbys agro-alimentaires s’évertuent à les faire disparaître depuis deux siècles en imposant le semi d’une trentaine de variétés améliorées, cataloguées et brevetés. Heureusement, depuis un vingtaine d’années, une poignée d’individus résiste. Avant la vente du pain, et autant que l’autonomie, c’est la multiplication et la diffusion du grain de cette résistance qui me motivent. »

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Fabien s’est installé à Vigneux-de-Bretagne (44), où il a trouvé 11 hectares de terre en fermage : « C’est difficile de trouver des terres. J’ai cherché dans la Drôme, en Alsace… Ici, j’ai 6 ou 7 hectares cultivables, ce qui est un peu juste pour mon projet ».

Car le projet de Fabien est vaste. En plus de la production de pain, il veut aussi faire pousser des plantes médicinales et produire du miel, de la cire et de la propolis grâce à des ruches en paille qu’il fabrique lui-même.

Un four à pain sur une remorque

Fabien veut aussi travailler en traction animale. Il a déjà une jument ardennaise, appelée Tendresse, et a suivi une formation en traction animale : « Pour mon projet, il est nécessaire d’avoir deux chevaux mais je veux y aller progressivement. Il ne faut pas dégoûter nos compagnons ! »

S’il imagine son projet depuis plusieurs années, Fabien n’en est qu’au commencement. Près d’un hectare de sarrasin ont été semé en mars. Cette semaine, il a semé 3000m² de seigle offert par Jean-Christophe Moyses, du réseau Semence Paysanne Alsace, que l’on retrouve dans le dernier film de Marie-Monique Robin, Qu’est-ce qu’on attend ? « Je vais bientôt semer deux hectares de blés anciens : un hectare venant de la Zad et un autre venant de Nicolas Supiot, de l’association Triptolème. Je vais également semer 3000m² de grand-épeautre et 1000 m² d’autres variétés en multiplication pour, entre-autre, les cultiver à plus grande échelle : des blés, des amidonniers, du blé khorozan (moyen-épeautres) et de l’engrain noir (un petit-épeautre). C’est grâce à plusieurs collectifs de la Zad que j’ai pu semer le sarrasin, obtenir et trier une partie de mes semences de blés et accéder à internet pour fournir certains dossiers d’installation aux administrations. C’est également grâce à eux que je vais pouvoir moudre mon grain les premiers temps et par leur biais que j’ai pu trouver ma première farine », détaille-t-il.

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Pour pouvoir s’équiper, Fabien a cherché des financements. Malheureusement pour lui, les banques ne l’ont pas suivi. Il a donc lancé un financement participatif pour pouvoir acheter des outils adaptés à la traction animale.

Ancien chaudronnier-soudeur, et dégoûté par l’industrie, Fabien compte bien mettre à profit ses compétences pour développer son projet. Il veut ainsi monter une boulangerie sur un camion et mettre un four à pain sur une remorque ! « J’aimerais aussi proposer des formations, à prix libre, pour que les paysans puissent apprendre à fabriquer leurs outils », confie-t-il.

Finalement, le fil conducteur dans le projet de Fabien, c’est une recherche d’autonomie : « Plus que paysanne, ma démarche est politique. Le but, c’est de se passer de plus en plus de l’argent car c’est ce qui pollue le plus les rapports humains et encore davantage notre planète ».

Pour aller plus loin

Pour soutenir le projet de Fabien, rendez-vous sur sa page Ulule !




Babelicot, des bocaux bios et locaux dans le Finistère

Depuis mai 2016, Éléonore et Benjamin s’activent dans leur atelier de Guipavas (29). Les deux créateurs se sont lancés dans une aventure aussi culinaire que militante : une conserverie de légumes bios et locaux. Leur entreprise, baptisée Babelicot, a pour objectif de lutter contre le gaspillage alimentaire tout en valorisant les produits locaux.

Promouvoir la production locale et éviter le gaspillage

« On s’est rendu compte qu’il y avait une attente de la part des maraîchers en terme de transformation des aliments », retrace Benjamin, co-gérant avec Éléonore de l’entreprise Babelicot. Un constat issu d’une étude menée par Éléonore, suite à un diagnostic des associations Court Circuit Pays de Brest et Vert le jardin Brest. Pour le couple d’agronomes, cela marque la naissance d’une réflexion de plusieurs années, qui aboutit début 2016 à la création de leur entreprise. « Le projet était dans les cartons depuis trois quatre ans », détaille Benjamin, « et c’est Éléonore qui a pris le pas de se lancer ».

L’enjeu est double : grâce à la mise en conserve de légumes et de champignons, Babelicot entend réduire le gaspillage alimentaire, mais aussi valoriser le surplus issu du maraîchage biologique local. Éléonore et Benjamin rachètent ainsi les excédents de petits producteurs locaux ne pouvant être vendus en vente directe. Les légumes invendus, en surplus, non calibrés ou un peu dépassés font leur bonheur. « Tout le monde est gagnant », souligne Benjamin. L’atelier qu’ils utilisent appartient à l’association Vert le jardin, qui y transforme les excédents provenant des jardins partagés. Une cohabitation originale entre association et entreprise. « L’atelier est partagé suivant les jours de la semaine», explique Benjamin, « Vert le jardin y organise des ateliers ».

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Éléonore et Benjamin

Une petite unité de production locale

La gestion du surplus de petits producteurs implique une réactivité parfaite. « On travaille en flux tendu sur l’approvisionnement », confirme Benjamin, « on doit pouvoir transformer tout de suite ». Lorsqu’un producteur les appelle afin d’écouler un légume en excédent, les deux passionnés de cuisine doivent ainsi être capable, en une journée, de le réceptionner, le préparer, le cuire, le stériliser puis le stocker. « La semaine dernière, sur une journée, on a fait 70kg de potimarron », illustre Benjamin, « on a transformé ça en purée ». Les différentes gammes qu’ils proposent leur permettent d’être en activité toute l’année et de jongler entre les légumes de chaque saison. Babelicot, c’est en effet des tartinables et des soupes, mais aussi des sauces, des aides culinaires, des condiments ou encore des pots pour bébés.

« On s’en sort pas trop mal », témoigne Benjamin, « les retours clients sont plutôt bons ». Les produits d’Éléonore et Benjamin sont commercialisés en biocoop, en AMAP, en épiceries fines, en magasins de producteurs et en vente directe. Tout, sauf la grande distribution. « L’idée n’est pas de devenir une énorme entreprise », précise Benjamin, « si on a quinze salariés et une grosse production, cela pose la question de l’approvisionnement local ». Les deux créateurs souhaitent plutôt se placer dans une démarche d’essaimage, afin de mailler le territoire d’initiatives similaires. Ils commencent déjà à réfléchir à des outils de mutualisation. Avec en tête un prochain objectif pour Babelicot : développer la vente directe. « Pour que les gens paient le prix du produit sans les marges des intermédiaires », conclut Benjamin.

Pour aller plus loin

Le site internet de Babelicot




L’idée sortie. Le lancement du festival Alimenterre

Chaque année à partir de la mi-octobre, le festival Alimenterre débute dans le monde entier. Son objectif : questionner notre autonomie alimentaire, nos modèles agricoles et sensibiliser un large public aux enjeux liés à ces problématiques. Alimenterre est ainsi l’occasion pour chacun d’assister à de nombreuses projections-débats organisées par des acteurs locaux.

Les films de 2016

Au programme du festival cette année, on retrouve « les guerrières de babassu », un film de Paul Redman qui retrace le combat de femmes paysannes brésiliennes face aux grands propriétaires fonciers. Un deuxième film de Paul Redman est à l’affiche : il s’agit de « Liberté », qui nous plonge au cœur de la communauté Quilombolas au Brésil. Face à l’accaparement des terres, ces afro-brésiliens se battent pour la reconnaissance de leurs droits par le gouvernement.

Dans un style plus positif, le documentaire d’Emmanuelle Sodji intitulé « Manger, c’est pas sorcier » nous emmène au Togo et au Bénin. Là bas, une nouvelle génération de paysans résiste au mouvement d’exode rural et invente d’autre manières de cultiver et de s’alimenter. Entre agro-écologie et consommation locale, ils indiquent la voie d’un nouveau modèle agricole et alimentaire.

Et pour plus d’informations, l’ensemble de la programmation 2016 est à retrouver  ici.

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L’affiche du festival Alimenterre 2016

Les prochaines dates en Bretagne

En Bretagne, le bal s’ouvre sur une projection organisée par les associations Kan an dour et Peuples Solidaires à Lannilis. Le rendez-vous est fixé le vendredi 14 octobre à 20h30 à l’espace Lapoutroie pour assister à la projection de « La guerre des graines ». La projection suivante se déroule à Lorient le lundi 17 octobre, au Lycée Dupuy de Lôme. Il s’agira du film « 10 billion, what’s on your plate ? » de Valentin Thurn.

Le mercredi 19 octobre, la Biocoop La Gambille et la maison de la Bio 22 organisent une rencontre au cinéma Le Club 6. Le choix du film : « food chains », de Sanjay RAWAL, Eva LONGORIA et Eric SCHLOSSER. Le prix de la séance est fixé à six euros.

Pour découvrir toutes les dates en Bretagne, c’est par ici.