À Pléneuf-Val-André, des halles bio, locales et participatives

Il y a près de quatre ans, Claudine, Calou et leur fils Julien ont ouvert Le local, une boutique de producteurs locaux, sur le port de Dahouët, à Pléneuf-Val-André. Devant le succès de l’entreprise, ils ont décidé d’agrandir et de créer les Halles de Dahouët.

Depuis 2013, sur le port de Dahouët, à Pléneuf-Val-André (22), il y a une petite boutique appelée Le local. Créée par des maraîchers bio du coin, on y trouve, à l’ouverture, les produits de cinq producteurs locaux. « Le magasin est devenu un chouette commerce de proximité, convivial et toujours familial », se réjouissent les trois maraîchers Claudine, Calou et leur fils Julien sur leur site.

Trois ans plus tard, 25 producteurs sont présents sur le port de Dahouët. Et les locaux sont devenus trop petits. Les producteurs décident donc de déménager. Ils profitent de la disponibilité à proximité d’un hangar, qui abritait anciennement un atelier d’accastillage puis une brocante, et décident de créer les Halles de Dahouët. « Ce lieu regroupera à la fois des producteurs, de l’épicerie vrac, un coin traiteur et un salon de thé, le tout Bio, dans une atmosphère détendue », précise le site. De nouveaux producteurs rejoindront ceux déjà présents au Local.

Une campagne de financement participatif

Des artisans-créateurs locaux proposeront aux visiteurs des poteries, bijoux, cuirs, cosmétiques naturels… Un coin enfant sera également aménagé avec des jeux en bois, des livres… « Nous espérons que les Halles soient un lieu d’interactions, de rencontres et de partages. Une partie sera réservée aux ateliers, conférences et autres événements culturels et participatifs », expliquent les créateurs du lieu.

Une campagne de financement a été lancée pour payer les travaux d’aménagement d’un laboratoire pour les produits traiteurs. Les porteurs du projet espèrent atteindre les 15 000 €, ce qui permettrait de payer la globalité des travaux. Un premier palier de 5000 € a déjà été atteint. À onze jours de la fin de la campagne, qui se termine le 17 mars, 6100 € ont été collectés.

Alors, si vous voulez soutenir un projet éthique et local, n’hésitez plus !

Pour aller plus loin

La page du financement participatif




Steak Machine. « On impose un rythme effréné et absurde aux ouvriers des abattoirs »

Chaque Français consomme en moyenne 86 kg de viande chaque année. « Notre politique est de faire en sorte que le client ne fasse plus de lien entre la vache et le steak ». Les mots de Jean-Paul Bigard en disent long sur l’opacité des abattoirs. Le patron du groupe, premier transformateur de l’industrie agroalimentaire spécialisée dans la viande en France, a tenu ses propos en 2015 lors d’une conversation téléphonique avec Raphaël Girardot, coréalisateur du documentaire « Saigneurs ».  
Si le grand public a longtemps détourné le regard sur ce qui se passait au sein de ces abattoirs, il ouvre davantage les yeux aujourd’hui suite à la publication de nombreuses vidéos chocs par l’association L214. Le journaliste indépendant Geoffrey Le Guilcher a lui voulu se rendre là où tout commence. Il s’est infiltré durant quarante jours en tant qu’intérimaire dans un abattoir industriel de Bretagne. Il relate son expérience dans « Steak Machine », un livre qui interroge les conditions de travail imposées aux ouvriers, point de départ de la souffrance animale. Car son constat est implacable. Il assure que « tant que la cadence sera absurde pour les hommes, il n’y aura pas de viandes propres ». 
Il ne donne pas le nom de l’abattoir, ni sa localisation. Il l’appelle juste Mercure. 3.000 personnes y travaillent et deux millions d’animaux y sont abattus par an.  Une interview  de notre partenaire, Radio Nord Bretagne.

En audio.
Entretien avec Geoffrey Le Guilcher.

 




2016, une très bonne année pour l’agriculture biologique mais…

Depuis le 25 février, et jusqu’au 5 mars, Paris accueille le 54e salon international de l’agriculture. L’occasion pour Eco-Bretons de faire un point sur l’agriculture biologique.

Le 21 février, l’Agence Bio a dévoilé les chiffres de la production et de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique. Des chiffres très positifs pour l’agriculture biologique. La Bretagne n’est pas une mauvaise élève puisqu’elle était, en 2015, la sixième région de France en nombre d’exploitations bio et en surface agricole utile (SAU) cultivé en Bio.

En 2010, la Bretagne comptait 1541 exploitations agricoles bio, ce qui représentait 4% des exploitations et 3,2% de la SAU. En 2015, les 2036 exploitations bio bretonnes, en augmentation de 7,7% par rapport à 2014, représentent 4,4% de la SAU. Enfin, en 2016, on compte 2381 exploitations bio en Bretagne.

C’est dans le Finistère que l’on compte le plus d’exploitations agricoles biologiques (572 en 2015, soit 9% des exploitations) et dans le Morbihan qu’il y en a le moins (464 en 2015). Par contre, la part de SAU consacrée au Bio est plus importante dans le Morbihan (4,8% contre 4,3% en Finistère).

« Entre 2013 et 2015, la dynamique d’installation était le moteur de l’augmentation du nombre d’exploitations biologiques. En 2016, la tendance s’inverse : il n’y a jamais eu autant de conversion. Cette vague s’explique par la crise de l’agriculture conventionnelle et la forte demande des consommateurs en produits bio. La dynamique d’installation concerne surtout le maraîchage diversifié en petite surface. Les conversions se font essentiellement en bovin laitier », précise Antoine Besnard, chargé de communication à la Frab Bretagne.

7 français sur 10 consomment régulièrement Bio

Au niveau national, la production biologique a connu une « croissance historique » en 2016. Les surfaces cultivées en Bio ont augmenté de 16% par rapport à 2015 pour atteindre 1,5 million d’hectares. Le nombre de producteurs bio a lui bondit de 12% en un an. On compte désormais plus de 32 000 producteurs bio en France et plus de 200 fermes bio se créent chaque mois.

Si la production a augmenté, la consommation de produits issus de l’agriculture biologique a, elle aussi, connu une année faste. D’après une enquête menée par l’Agence Bio, 9 français sur 10 ont consommé des produits bio en 2016 et 69% déclarent même en consommer régulièrement. Ils étaient 65% en 2015. Pour rappel, en 2003, 46% des français assuraient ne jamais manger de produits biologiques. « Ils trouvent dans la Bio une réponse à leurs attentes avec une agriculture d’avenir, basée sur le respect de l’environnement, du bien-être animal, favorisant l’emploi et le développement territorial », précise l’Agence Bio.

Deux ans de retard

Tous ces bons chiffres sont malgré à tempérer. En effet, la Fnab (fédération nationale d’agriculture biologique) explique que les aides promises par l’état pour inciter et faciliter la conversion des paysans à l’agriculture biologique tarde à être versées. Pour certains agriculteurs, le retard est de deux ans. « À cause d’une gouvernance état-régions totalement défaillante, de nombreux agriculteurs bio sont en grande difficulté financière, malgré la bonne santé de leurs exploitations », regrette la Fnab. « On nous avait promis un versement en mars mais ça a été reporté. On espère que ce sera réglé le plus rapidement possible », ajoute Antoine Besnard.

Une demande en forte hausse, des agriculteurs de plus en plus nombreux à sauter le pas… On pourrait croire que l’agriculture biologique a de beaux jours devant elle. Pour en être définitivement convaincu, il faudrait une véritable volonté politique de changer de modèle agricole. Nous n’y sommes pas encore.

Pour aller plus loin

www.agrobio-bretagne.org

www.agencebio.org

www.fnab.org




À Sarzeau, une association pour Rebom-dir dans la vie

L’association Rebom est un chantier d’insertion qui accueille entre 10 et 18 personnes. Les salariés produisent des légumes bio qui sont ensuite vendus localement.

Sur la presqu’île de Rhuys, à Sarzeau (56) plus exactement, l’association Rebom (prononcé rebond) est, à la fois, un chantier d’insertion et une exploitation maraîchère.

Depuis 2010, elle accueille, sur les cinq hectares cultivés en bio, des personnes en réinsertion, une dizaine en hiver et jusqu’à 18 en été. « Nous sommes un levier pour permettre aux personnes en réinsertion d’avoir un boulot, de construire un projet ou de rebondir dans la vie », explique Thibault Le Bayon, encadrant du chantier d’insertion.

Les salariés du chantier d’insertion participent à toute l’activité maraîchère, du semis à la récolte, mais aussi à la vente. Ils sont embauchés pour six mois, renouvelables trois fois. « Les salariés bénéficient d’un suivi personnalisé par une conseillère d’insertion professionnelle », précise Thibault Le Bayon.

Développer la libre cueillette

La production de Rebom est écoulée en vente directe : « Nous sommes présents sur le marché de Sarzeau trois jours par semaine. Nous faisons aussi de la vente sur place et de la libre cueillette ». Une partie de la production est vendue à des restaurant scolaires, des restaurants et des magasins spécialisés comme BioRhuys et BioGolfe. « Nous proposons également des paniers livrés ou à venir chercher sur place », ajoute Thibault Le Bayon.

Les salariés du chantier d’insertion viennent de tous les horizons : « Il n’y a pas de profil type. Les salariés ont entre 18 et 50 ans. Ils peuvent être en attente de reconnaissance de handicap ou en situation d’addiction ».

Pour la saison à venir, l’association Rebom espère agrandir et développer la libre cueillette. Si vous cherchez un endroit où vous fournir en légumes bio et locaux, n’hésitez plus, rendez-vous chez Rebom.

Pour aller plus loin

www.rebom.org




Les alternatives aux pesticides, c’est par ici !

La semaine des alternatives aux pesticides a lieu, depuis 2005, chaque année du 20 au 30 mars. Cette année, les organisateurs veulent distribuer un kit des alternatives aux pesticides. Pour financer ces kits, une campagne de financement participatif est en cours.

Depuis 12 ans, du 20 au 30 mars, l’association Générations Futures et l’Acap, un collectif de 170 organisations, organisent la semaine des alternatives aux pesticides. L’objectif de cette semaine est de sensibiliser sur les impacts environnementaux et médicaux des pesticides, de promouvoir les alternatives et fédérer un réseau d’acteurs pour un futur sans pesticides. « La semaine pour les alternatives aux pesticides est un temps fort de mobilisation national et international, qui se tient chaque année à la période de reprise des épandages de pesticides », détaille le site de Générations futures.

Durant cette semaine, de nombreux événements sont organisés partout en France et dans une quinzaine de pays. Au programme, visites de fermes bio, d’apiculteurs, ateliers de jardinage au naturel, marchés paysans, conférences, ciné-débats, spectacles, repas bio, formation à la permaculture ou au zéro pesticide dans les communes… En 2016, plus de 1000 événements, dans 17 pays participants, ont rassemblé 400 acteurs de terrains.

60 000 tonnes répandus chaque année

Cette année, les organisateurs font appel à la générosité des éco-citoyens pour « faire fleurir les alternatives aux pesticides ». Une campagne de financement participatif a été lancée afin de créer un kit des alternatives aux pesticides contenant des brochures sur les alternatives aux pesticides, des affiches pédagogiques, des infographies « du champ à l’assiette », des badges… « Autant d’outils inédits, pour lesquels nous n’avons pas aujourd’hui le budget mais qui permettront d’informer sur les alternatives aux pesticides pour démontrer que l’usage des pesticides n’est pas une fatalité », avance Générations futures.

Car si la situation en France s’améliore – 21 nouvelles fermes bio chaque jour en 2016 – nous sommes loin des objectifs du Grenelle de l’environnement. Il visait les 20 % de surface agricole utile en bio d’ici 2020. Nous n’en sommes qu’à 5,8 %. La France reste le deuxième pays d’Europe le plus utilisateur de pesticides. Plus de 60 000 tonnes de pesticides répandus chaque année sur notre territoire : « À quelques semaines de la reprise des épandages dans les champs et alors que les derniers chiffres de l’utilisation des pesticides en France restent mauvais, il est plus que jamais important de nous aider à montrer qu’il faut développer les alternatives aux pesticides ! »

Pour aller plus loin

www.generations-futures.fr

La campagne de financement participatif

 




Au jardin potager de la Ruée, Marco invente l’agri-culture culinaire

Installé à Bain-sur-Oust depuis deux ans, Marco Felez fait pousser des légumes en biodynamie. Il propose également des cours de cuisine et des ateliers variés. Il organise aussi des banquets du potager.

À Bain-sur-Oust (35), il y a un jardin potager d’un genre un peu particulier, le jardin potager de la Ruée. Marco Felez s’est installé là, il y a deux ans, pour lancer son projet autour de trois axes : produire des légumes de qualité, proposer des cours de cuisine et organiser des événements festifs.

Après une carrière dans l’animation culturelle et la coordination de projet, il se lance suite à un licenciement économique. « C’est un vieux rêve d’enfance, je voulais être jardinier quand j’étais petit », explique le sexagénaire qui a suivi, étant jeune, une formation de cuisinier.

Il propose désormais des légumes en vente directe, deux fois par semaine, avec trois formules : les paniers, la cueillette et la vente au détail. « Je travaille en biodynamie, détaille-t-il. C’est-à-dire que je prends soin de la terre et que je travaille en rythme avec la nature, en suivant les saisons et l’influence des planètes. Il est important de comprendre le processus de développement de la plante. »

Des ateliers lacto-fermentation, séchage de légumes…

Deux à trois fois par saison, Marco Felez propose aussi des cours de cuisine : « On apprend au gens à être autonome en cuisine grâce à des modes opératoires et des processus culinaires. Une fois que l’on sait faire une base aromatique, une sauce, une réduction ou que l’on connaît les modes de cuisson, on peut se débrouiller ! » Des ateliers de lacto-fermentation ou de séchage de légumes sont également au programme pour apprendre à conserver les légumes.

Enfin, pendant la belle saison, le jardin potager de la Ruée accueille les banquets du potager, avec des chants, des spectacles, un repas… Pendant la journée, des stages sont organisés, en rapport avec les animations. « Je puise dans mes expériences professionnelles pour proposer des animations variées, diversifier mon activité et créer du lien sur le territoire », se réjouit Marco.

Un programme plus qu’alléchant et qui nous prouve qu’il ne faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot. N’hésitez pas à rendre visite à Marco, il a encore plein de projets en tête !

Pour aller plus loin

La page facebook du jardin potager de la Ruée