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Un agriculteur engagé : Guy Tocquer

Ce film a été réalisé à Plouegat-Guerrand au gaec saint Laurent par les 1er STAV (science technologique de l’agronomie et du vivant) au lycée agricole Suscinio. Nous avons choisi la problématique  des algues vertes lors d’un stage en développement durable. L’éleveur et un representant du syndicat  mixte du Trégor nous ont montré comment, à l’échelle humaine, nous pouvons diminuer la prolifération des algues vertes .

Réalisé par Chloé LABAT, Laure FAVE et Adrien TANNEAU,
élèves de Première STAV dans le cadre de leur stage d’éco-reporters autour de l’eau.




Gaec de Saint-Laurent.  Une exploitation encadrée

Le 27 avril 2017, les élèves de 1°STAV option production du lycée de Suscinio de Morlaix se sont rendus au Gaec de Saint-Laurent à Plouégat-Guerrand. L’aspect « gagnant-gagnant » a souvent été souligné aux élèves suscitant un intérêt notable tout au long de l’après-midi.

Les élèves venus du Lycée agricole de Suscinio de Ploujean, situé à quelques minutes du centre-ville de Morlaix, ont rencontré un technicien du Syndicat mixte de l’eau du Trégor, ainsi que Guy Tocquer et son fils Gilles, en Gaec depuis 2012. Les apprentis agriculteurs ont visité l’installation de monsieur Tocquer qui a vu le jour en 1982. Depuis 2012, son fils Gilles s’est associé à ses côtés sous le statut d’un Gaec. Les deux associés ont pu agrandir leur exploitation en bénéficiant d’une reprise de terre faisant passer leurs SAU (surface agricole utile) de 42 à 59 hectares. L’exploitation est basée sur un système intensif, ce qui a eu le don de surprendre certains jeunes qui pensaient que le syndicat mixte avait une facette « écolo ».

Un système réfléchi et intensif 

Les deux éleveurs possèdent environ 70 vaches de race Prim’Holstein et ont une production annuelle de 600 000 litres de lait, ce qui fait une moyenne de 9500 litres par bête. Certes cette production est très élevée, mais ce qui prime pour le syndicat, c’est d’apporter un accompagnement spécialisé à chaque structure. Peu importe le système, qu’il soit extensif ou intensif. Nous pouvons parler d’un système réfléchi, car le mot d’ordre du syndicat est l’aspect « gagnant-gagnant ».

Une agriculture encadrée, n’est ce pas une solution durable pour résoudre les problèmes de pollutions des eaux ?


Les élèves de Suscinio en compagnie du technicien du Syndicat mixte et de Gilles et Guy Tocquer sur l’exploitation

Les éleveurs comme le Syndicat s’y retrouvent 

Cela permet de rester à 170 unités organiques par vaches au lieu de 140 s’ils n’adhéraient pas au syndicat.

En effet, un technicien ayant un très bon niveau en agronomie les conseille et leur permet de réduire leur consommation en engrais minéraux, mais aussi d’adapter les rotations, de bénéficier d’aménagements tels que les buvettes de prairie, de ponts de prairie et ce qui apporte au syndicat une préservation des eaux et des berges.

Guy Tocquer a adhéré au Syndicat mixte du Trégor en 2007.

Aujourd’hui les trois-quarts des agriculteurs de Plouégat-Guerrand ont adhéré car leurs exploitations sont situées sur le bassin versant du Douron.


Buvette de prairie mise en place dans une prairie de l’exploitation par le Syndicat mixte du Trégor

Des plates-formes pétrolières aux prairies de Plouégat-Guerrand 

Gilles Tocquer a confié à un petit groupe d’élèves que durant sa jeunesse il éprouvait une forme de rejet du monde agricole à force de voir son père trimer sans relâche pour « pas grand-chose ». Dans leur voisinage il n’y avait pas moins de 17 fermes là où il n’y a désormais plus que la leur. A l’époque il a donc choisi de s’orienter vers une voie générale et de s’éloigner de l’agriculture. Il a fait un Bac S puis s’est ensuite dirigé vers un IUT mesures physiques avant d’entamer sa carrière professionnelle en tant que technicien sur des plates-formes pétrolières en Afrique. Avec le départ de sa mère en retraite en 2012, et suite aux améliorations réalisées par son père sur l’exploitation, il à décidé de revenir « aux sources » et de s’installer avec son père.

Ecrit par Aurélien Paillardon, Nico Faou, Evan P. et Lucas Briant,
élèves de Première STAV dans le cadre de leur stage d’éco-reporters autour de l’eau.




COP Bretagne : quels enjeux? Entretien avec Laurent Labeyrie

«  Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région »

 

Laurent Labeyrie est géochimiste, paléo-océanographe, membre du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et coprésident de l’association « Clim’action Bretagne Sud ». Il nous confie ses impressions concernant la COP (Conférence des Parties) Bretagne.

 

Eco-Bretons : Quelle était votre impression en sortant de la COP ?

Laurent Labeyrie : Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région et a donc suscité espoirs et regrets. Il ne faut pas s’arrêter en 2018, le vrai challenge se présentera en 2030. Le message doit être : Attention, 2018 est la date du premier texte mais pas de la fin de l’exercice.

 

EB : Pourquoi une COP régionale ?

L.L. : L’échelle nationale n’est pas adaptée car l’impact du changement climatique n’est pas le même suivant les régions. Même au sein de la Bretagne, le changement ne sera pas le même en Bretagne Nord, Centre et au Sud.

Autre exemple, la région péri-méditerranéenne qui sera soumise, entre autres, à des problèmes de sécheresse (les scénarios optimistes prévoient une augmentation de 2 à 2,5°C d’ici 2070, ndlr), et à des problèmes humains liés aux mouvements migratoires provoqués par le changement climatique dans les pays alentour. Ceci alors que, d’une manière générale, la façade Atlantique sera moins impactée par le changement climatique.

 

EB : Pensez-vous que tous les acteurs étaient bien représentés ? Les industriels aussi ?

L.L. : L’industrie française est en train de rater le virage économique (lié à la transition environnementale, ndlr). L’économie bretonne continue à s’appuyer sur de grosses industries conventionnelles. Il n’y a pas assez d’initiatives pour soutenir les PME et les financer.

 

EB : Quelles sont vos impressions sur la table ronde à laquelle vous avez participé ?

L.L. : Les gens sont conscients du problème mais ne partagent pas forcément la même vision sur les moyens d’agir. Le problème de la Bretagne est l’aménagement du littoral et l’agriculture, au sujet desquels les positions des divers acteurs sont tranchées et parfois contradictoires.

 

EB : Quelle est l’étape suivante ?

L.L. : Les acteurs sont venus par curiosité, mais les grands choix économiques sont déjà faits. Le travail à long terme est important, et beaucoup de participants, particulièrement les politiques, sont susceptibles de ne penser qu’en court terme.

Il s’agit dont de continuer à informer, rassembler, innover, afin de mitiger les impacts du changement climatique sur la région, et s’ouvrir aux opportunités offertes par la transition.

 

EB : Quel sera l’impact des changements climatiques en Bretagne ?

L.L. : Il n’y aura pas d’impact dramatique, contrairement au Sud et aux milieux continentaux. Par contre, il y aura une exacerbation des problèmes actuels : des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes (autour de 220 km/h), des pics de froid autour de -15/-20°C (ils seront très rares, mais restent possibles, bien que moins fréquents que dans l’Est de la France et en Allemagne), des coups de chaud autour de 40°C, des sécheresses, la montée des mers.

Ces problèmes sont gérables si l’agriculture réduit ses besoins en eau pendant l’été, si les villes aménagent plus d’espaces verts, si les zones de cultures sont situées plus à proximité des centres pour éviter le transport…

D’une manière générale, la Bretagne a cette chance de subir un impact plus modéré que d’autres régions, ce qui permet d’investir les moyens dans l’adaptation au changement et non dans la gestion de catastrophes.

En ce qui concerne la montée du niveau des mers, elle risque d’aller jusqu’à un mètre en moyenne (sans compter les surcotes de tempête) avant la fin du siècle. Les villes côtières doivent donc réfléchir localement à l’adaptation de leurs structures en zones dangereuses et ne pas délivrer de permis de construire pour des zones à moins de 80 cm au-dessus du niveau de haute mer.

Il y a encore des municipalités qui ne prennent pas en compte ces directives et pensent installer des digues. Cette solution est chère et peu fiable puisqu’elles sont susceptibles de céder ; de plus elles demandent de très grosses dépenses de fonctionnement et entretien. La concertation locale est importante pour éviter les drames comme celui de la Faute-Sur-Mer. Je suis pour que les citoyens puissent poursuivre les élus qui n’ont pas pris les bonnes décisions, car ils ont toutes les informations pour le faire.

 

Pour aller plus loin :

 

Présentation de la COP régionale Bretagne

L’événement a eu lieu à Saint-Malo le jeudi 9 mars. Il a démarré par une table ronde et s’est poursuivi l’après-midi par des ateliers sur six thématiques différentes. De nombreux acteurs locaux étaient réunis lors de cet événement baptisé Carrefour des Transitions. Il faisait suite aux quatre conférences environnementales co-présidées par l’Etat et la Région. Les spécialistes ont échangé librement afin de dresser un tableau de la situation actuelle et réfléchir à des solutions à court et long terme. « Comme la COP21, qui avait réuni les acteurs du climat pour un accord historique entre 195 États, la COP régionale a pour ambition d’associer, en Bretagne, toutes les parties prenantes, de la transition écologique et énergétique », explique le site de l’événement.

Concrètement, le but est d’ouvrir un cahier des engagements, accessible aux Bretonnes et aux Bretons, qui proposera des actions, réalisable par tout un chacun. Un comité scientifique suivra l’ensemble de la démarche. Un événement citoyen est aussi envisagé fin 2018.




Dix jours d’actions pour les alternatives aux pesticides

Depuis douze ans, la semaine pour les alternatives aux pesticides se déroule du 20 au 30 mars. Pendant dix jours, de nombreuses animations sont organisées.

Depuis hier, et jusqu’au 30 mars, l’association Générations Futures et l’Acap, un collectif de 170 organisations, organisent la semaine pour les alternatives aux pesticides. L’objectif de cette semaine est de sensibiliser sur les impacts environnementaux et médicaux des pesticides, de promouvoir les alternatives et fédérer un réseau d’acteurs pour un futur sans pesticides. « La semaine pour les alternatives aux pesticides est un temps fort de mobilisation national et international, qui se tient chaque année à la période de reprise des épandages de pesticides », détaille le site de Générations futures.

Pendant dix jours, de nombreux événements sont organisés partout en France et dans une quinzaine de pays. Au programme, visites de fermes bio, d’apiculteurs, ateliers de jardinage au naturel, marchés paysans, conférences, ciné-débats, spectacles, repas bio, formation à la permaculture ou au zéro pesticide dans les communes… En 2016, plus de 1000 événements, dans 17 pays participants, ont rassemblé 400 acteurs de terrains.

60 000 tonnes de pesticides répandus chaque année

En Bretagne, plusieurs organisations participent à ces actions de sensibilisation des citoyens sur le territoire. « Le syndicat du bassin du Scorff a mis en place tout un programme intitulé La Vallée du Scorff se met au vert, avec de nombreux ateliers jardinage au naturel et rencontres avec des jardiniers, des projections de films, une conférence sur le zéro phyto dans les collectivités avec le sénateur Joël Labbé, des sorties biodiversité et ballades », détaille le site de la semaine pour les alternatives aux pesticides. Le bassin versant de la Ria d’Etel se focalise lui sur la question des sols. L’association Eau et rivière de Bretagne organise plusieurs projections en avant-première du film Zéro phyto 100% bio. Il est possible de retrouver tous les événements sur le site de la semaine pour les alternatives aux pesticides.

Cette semaine de mobilisation est importante car si la situation en France s’améliore – 21 nouvelles fermes bio chaque jour en 2016 – nous sommes loin des objectifs du Grenelle de l’environnement. Il visait les 20 % de surface agricole utile en bio d’ici 2020. Nous n’en sommes qu’à 5,8 %. La France reste le deuxième pays d’Europe le plus utilisateur de pesticides. Plus de 60 000 tonnes de pesticides répandus chaque année sur notre territoire. Comme le rappelle Générations futures : « Il est plus que jamais important de montrer qu’il faut développer les alternatives aux pesticides ! »

Pour aller plus loin

www.generations-futures.fr

www.semaine-sans-pesticides.fr




L’Eco-domaine du bois du barde a besoin d’aide après la tempête

Anne-Laure et Gilles retapent la ferme de Koed Barzh, à Mellionnec, depuis 2011. Ils ont lancé au début du mois un financement participatif pour développer leurs activités. Malheureusement, le passage de la tempête Zeus a endommagé la ferme. L’Eco-domaine du bois du barde a, plus que jamais, besoin de votre aide.

Installé à Mellionnec (22), l’éco-domaine du bois du barde est à la fois une ferme pédagogique et un lieu d’hébergement insolite. C’est aussi une oasis, membre du mouvement Colibris, créé par Pierre Rabhi. « La ferme a une superficie de 15 hectares comprenant cinq hectares de vergers à pommes à cidre, cinq hectares de bois, trois hectares de zones humides et deux hectares de prairies naturelles », précise le site internet du lieu.

Les activités de la ferme sont variées. Tout d’abord, la récolte de pommes, avec sept variétés de pommiers différents : « Nous vendons 90% à des cidriers bio extérieurs. Nous gardons les 10% restants pour faire du cidre et du jus de pomme ».

Anne-Laure et Gilles, qui réhabilitent la ferme de Koed Barzh depuis 2011, vendent également, au printemps, de la sève de bouleau. La récolte se fait à la main, dans des zones humides. « Nous vendons une grosse partie de notre récolte dans les magasins bio, le reste en direct à la ferme ou sur les marchés », détaillent-ils.

Différentes espèces d’animaux sont élevées sur la ferme. On y trouve des moutons, une race endémique appelée Lande de Bretagne, des poneys Highland et des ânes : « Les poneys, les moutons et les ânes aident à nettoyer les parcelles et les crottins amènent les apports nécessaires aux vergers. Les agneaux de l’année sont vendus à l’automne en direct ». Des balades en ânes sont également proposées aux visiteurs.

L’hébergement à la ferme comprend deux yourtes et une roulotte. Le terrain permet aussi d’accueillir de nombreuses tentes. « Nous proposons des hébergements insolites sympa pour ceux qui veulent randonner au cœur de la Bretagne », se réjouissent Anne-Laure et Gilles. De plus, tout au long de l’année, des animations sont organisées sur le lieu.

Afin de diversifier leurs activités et pouvoir transformer les produits de la ferme, ils ont lancé, au début du mois, une campagne de financement participatif. Ils veulent ainsi valoriser eux-mêmes une plus grande partie des pommes de la ferme, développer et augmenter les quantités de gelées faites à base des fruits récoltés (pommes, cidre, fleurs de sureaux, baies de sureaux, orties, mûres…), améliorer la production de cidre et créer un atelier d’eau de vie de cidre bio à la ferme. « La campagne de financement participatif a été lancé pour diversifier notre activité. Mais la tempête Zeus est passée par là : hangar brûlé, pommiers déracinés, serre à terre… »

L’éco-domaine du bois du barde a donc, plus que jamais, besoin d’aide, non seulement pour aider Anne-Laure et Gilles à diversifier leur activité mais aussi pour les aider à reconstruire suite à la tempête.

Pour aller plus loin

www.leboisdubarde.fr

La page Facebook du lieu

La page du financement participatif




À Pléneuf-Val-André, des halles bio, locales et participatives

Il y a près de quatre ans, Claudine, Calou et leur fils Julien ont ouvert Le local, une boutique de producteurs locaux, sur le port de Dahouët, à Pléneuf-Val-André. Devant le succès de l’entreprise, ils ont décidé d’agrandir et de créer les Halles de Dahouët.

Depuis 2013, sur le port de Dahouët, à Pléneuf-Val-André (22), il y a une petite boutique appelée Le local. Créée par des maraîchers bio du coin, on y trouve, à l’ouverture, les produits de cinq producteurs locaux. « Le magasin est devenu un chouette commerce de proximité, convivial et toujours familial », se réjouissent les trois maraîchers Claudine, Calou et leur fils Julien sur leur site.

Trois ans plus tard, 25 producteurs sont présents sur le port de Dahouët. Et les locaux sont devenus trop petits. Les producteurs décident donc de déménager. Ils profitent de la disponibilité à proximité d’un hangar, qui abritait anciennement un atelier d’accastillage puis une brocante, et décident de créer les Halles de Dahouët. « Ce lieu regroupera à la fois des producteurs, de l’épicerie vrac, un coin traiteur et un salon de thé, le tout Bio, dans une atmosphère détendue », précise le site. De nouveaux producteurs rejoindront ceux déjà présents au Local.

Une campagne de financement participatif

Des artisans-créateurs locaux proposeront aux visiteurs des poteries, bijoux, cuirs, cosmétiques naturels… Un coin enfant sera également aménagé avec des jeux en bois, des livres… « Nous espérons que les Halles soient un lieu d’interactions, de rencontres et de partages. Une partie sera réservée aux ateliers, conférences et autres événements culturels et participatifs », expliquent les créateurs du lieu.

Une campagne de financement a été lancée pour payer les travaux d’aménagement d’un laboratoire pour les produits traiteurs. Les porteurs du projet espèrent atteindre les 15 000 €, ce qui permettrait de payer la globalité des travaux. Un premier palier de 5000 € a déjà été atteint. À onze jours de la fin de la campagne, qui se termine le 17 mars, 6100 € ont été collectés.

Alors, si vous voulez soutenir un projet éthique et local, n’hésitez plus !

Pour aller plus loin

La page du financement participatif