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Coup de projecteur sur « les silences toxiques » au Festival Intergalactique de l’Image Alternative de Brest

Le Festival Intergalactique de l’Image Alternative revient pour une nouvelle édition sur Brest et ses alentours, du 15 au 25 novembre. De nombreuses projections de films sont programmées. Le thème de cette édition 2023 : Les silences toxiques. On y parlera environnement, réchauffement climatique, pollution, lobbies, mais aussi lutte et victoires.

Née en 2001, Canal Ti Zef est une association brestoise, qui a pour objet « La création et la diffusion audiovisuelle par tous les moyens possibles, dans une démarche d’éducation populaire ». C’est « un espace destiné à l’émancipation individuelle et collective par l’expression à travers l’expérimentation et la pratique », peut-on lire sur son site internet.

Parmi ses actions : l’éducation à l’image, l’action culturelle autour du cinéma et de l’audiovisuel, la création et la diffusion, le prêt de matériel pour la réalisation …Canal Ti Zef est aussi un centre de ressources documentaires avec « une collection de vidéos rassemblées depuis 2001, sur la vie associative, culturelle et sociale de Brest et ses environs ».

Chaque année, l’association propose le Festival Intergalactique de l’Image Alternative. Des courts et longs métrages, films documentaires, ateliers, débats, concerts…sont organisés durant l’événement. « Le public y est invité à « faire un pas de côté », penser et débattre sur l’état du monde actuel et sur de possibles mondes, plus justes, plus respirables, plus égalitaires, plus apaisés », selon Canal Ti Zef.

Pour cette édition 2023, la programmation s’articule autour du thème des « silences toxiques » : environnement, pollution, lobbies, changement climatique, luttes…seront notamment au menu.

On pourra ainsi retrouver un atelier de présentation de la sécurité sociale de l’alimentation, le vendredi 17 novembre à 18h30, dans les locaux de Canal Ti Zef à Brest, avec Kevin Certenais, co-auteur du livre « Régime général, pour une sécurité sociale de l’alimentation ».

Le même jour au même endroit, à 19h, aura lieu une projection du film « Une nuit avec les ramasseurs de volaille », de Jean-Jacques Rault.

Le lundi 19 novembre, rendez-vous au cinéma Le Bretagne à Saint-Renan à 17h30, pour voir le documentaire « De l’eau jaillit le feu », de Fabien Mazzoco, qui traite de la lutte contre un projet de méga-bassine dans le marais poitevin.

Le vendredi 23 novembre, c’est au Melar Dit, à Locmélar, à 19h, que se déroulera la projection du film « Notre terre mourra proprement », qui sera commenté par les réalisateurs.

Le week-end des 24 et 25 novembre, le Festival « Prend le maquis » pour deux jours dans la salle du même nom, dans le quartier Saint-Pierre de Brest. Au menu : apéro-courts (apéro et projection des courts-métrages « Mona Lisier » et « L’ile aux fleurs »), buffet-discute, projection des films « Eldorado » et « In the name of lithium », « Une nuit avec les ramasseurs de volailles », « Entrée du personnel », « Notre terre mourra prochainement », buffet-écoute autour de l’émission de France Culture« Les pieds sur terre », produite par Inès Léraud, apéro-courts avec le film « Les algues maléfiques », et une soirée de clôture avec Blind Test et DJ.

 

 

Toutes les séances sont à prix libres sauf celles au Cinéma Le Bretagne de Saint-Renan

Pour tous les détails du programme et plus d’infos, rendez-vous sur le site https://www.canaltizef.infini.fr/-festival-intergalactique-de-l-image-alternative-.html

 




Le Festival Alimenterre met au menu le thème de la souveraineté alimentaire

C’est reparti pour le festival Alimenterre ! Depuis le 15 octobre et jusqu’au 30 novembre, l’édition 2023 propose plus de 70 rendez-vous et s’articule autour d’une programmation de 9 films, faisant la part belle aux thématiques liées à l’alimentation durable.

 

Chaque année, le Festival Alimenterre revient en France et dans d’autres pays. Pour cette édition 2021, qui se déroule du 15 octobre au 30 novembre, les objectifs de l’événement restent les mêmes : « amener les citoyens à s’informer et comprendre les enjeux agricoles et alimentaires en France et dans le monde, afin qu’ils participent à la co-construction de systèmes alimentaires durables et solidaires et au droit à l’alimentation », et ce via notamment la projection de neuf films documentaires.

Cette année encore, de nombreuses thématiques, qui feront le lien entre ici et ailleurs seront abordées : « En prenant conscience de l’interdépendance et la similitude des enjeux agricoles et alimentaires dans le monde, les citoyens peuvent agir pour une alimentation durable et solidaire et contribuer au droit à l’alimentation ici et ailleurs », peut-on lire sur la page du festival en Bretagne.

Au menu du Festival Alimenterre, plus de 70 évènements dans une trentaine de communes bretonnes, de Brest à Rennes, en passant par Broons (22), Lcominé (56), ou encore Nantes (44). On pourra retrouver des projections-débats, des marchés alimentaires et solidaires, des expositions, des visites de fermes..

 

La sélection des films pour 2023 :

 

 

 

Pour connaître le programme détaillé rendez-vous sur le site du Réseau Bretagne Solidaire, et sur la page facebook du Festival Alimenterre en Bretagne




Des pas dansés vers un futur positif et désirable

EMPREINTE…d’autres chemins. C’est un spectacle, un conte dansé, que nous proposent le jeudi 2 novembre les compagnies Esprit danse et l’Arbre danseuse à Moëlan sur mer (29). En symbiose avec les associations Ozactes et Bretagne Vivante, une balade botanique et un atelier « nos vies bas carbone » seront proposés en prélude au spectacle. Parce que même sous et au dessus du bitume mortifère , le vivant s’exprime et résiste… Mais laissons les mots d’Ozactes nous emporter à la découverte de cette journée de déambulation poétique, sensible et politique, une journée sur Gaïa…


« Dans un monde saturé d’informations, de flux en tout genre, dans un monde en accélération constante, en auto-dévoration permanente, où peindre la vie en moche semble être le credo (dodu) du genre humain.

Ozactes propose donc de s’en aller ailleurs pour quelques instants partagés de contemplation de la beauté. Un spectacle dansé. C’est important. C’est important car cela permet de remettre la beauté au centre. Cela permet de remettre aussi au centre la dimension organique de nos existences: rythme, mouvements, suspension, accélérations, pénétration parfois fugace d’un instant unique, vibration, tensions, relâchement…


Ouvrez vos sens. Laissez entrez ce réel organique, laissez vous surprendre, tâtez de l’émotion, sondez la profondeur subtile et sensible de l’existence. La sensibilité, peut elle être un prélude à un changement de regard, de positions, de choix, La sensibilité peut elle être une première marche vers des lendemains meilleurs ?
Esprit danse : des amies de longues dates restées ensemble. Liées par des histoires et une passion commune pour la danse. Elles sont bénévoles mais elles travaillent beaucoup. Pour la beauté de la vie. Elles viennent de loin. »

 

 


En pratique :
Rendez-vous à L’Ellipse à Moëlan sur mer jeudi 2 novembre 2023, spectacle et repas à prix libre
* 16h30 balade autour des plantes spontanées avec Bretagne Vivante
* 18h atelier « nos vies bas carbone » avec Ozactes autour de notre empreinte CO2 et de notre empreinte en eau
* 19h30 spectacle de danse Empreinte
*21h-23h échanges, musique, à boire et à manger à prix libre pour prolonger la soirée




L’idée sortie. Une grande expo sur les champignons à Tréglamus (22).

C’est l’automne, la pluie fait son grand et attendu retour, et les champignons poussent. Pour apprendre à mieux les connaître et les reconnaître, la Société Mycologique des Côtes-d’Armor (SMCA) organise sa grande exposition mycologique annuelle à Tréglamus (22), non loin de Guingamp. Plus de 1000 visiteurs et visiteuses, petits et grands, sont attendus pour ce rendez-vous, qui met en lumière tout un pan de notre biodiversité locale.

Saviez-vous que dans le département des Côtes-d’Armor, on peut trouver 1470 espèces différentes de champignons ? On pourra en découvrir de nombreuses lors de l’exposition mycologique qui se déroulera à Tréglamus, près de Guingamp, dimanche 22 octobre. Organisée par le Société Mycologique des Côtes-d’Armor (SMCA), qui a été fondée en 2002, les objectifs de l’événement sont de :

-Faire découvrir la beauté et la diversité des champignons au plus grand nombre (entre 200 et 400 espèces présentées) ;
-Disposer d’aides à la détermination (tableau simplifié des genres et espèces, explications avec mycologues, ouvrages) ;
-Observer quelques exemples des confusions les plus fréquentes et la manière de les éviter (avec un stand sur les confusions)

Le cœur de l’exposition sera constitué d’un « panorama mycologique », présentant « l’ensemble des champignons récoltés et répertoriés durant les deux jours précédent », explique la SMCA dans un communiqué. On pourra aussi découvrir les « odeurs » et essayer de les reconnaître sur un stand dédié. Il sera également possible d’adhérer à l’association et de s’inscrire pour de futures sorties, et de se documenter.

 

L’édition 2023 voit aussi le retour des conférences et des lieux d’échanges pour le public, qu’il soit connaisseur ou non :

  • A 10h30 et 15h, intervention de Michel Hayraud, mycologue, président d’Ascomycete.org et de la Société Mycologique du Massif d’Argenson, qui évoquera les champignons carbonicoles, c’est à dire poussant après un incendie, sur des débris brûlés. Ils ont « rôle clé dans la résilience des sites brûlés par leur appropriation des éléments nutritifs des sols brûlés et leur restitution aux végétaux recolonisant ces sites ». Des inventaires de ces champignons sont en cours, notamment dans les Monts d’Arrée et dans la forêt de Brocéliande. Attention, en raison d’un nombre de places limitées, l’inscription est nécessaire : 06 84 16 87 35 ou mail cathy-et-ronan@orange.fr
  • Un « espace information » sur la bioluminescence de certains champignons, et ses applications, notamment les étonnantes « lampes vivantes », avec Marcel Koken, de Labocea-CNRS à Brest.

Un espace pour les enfants est également prévus, pour que les plus grands puissent découvrir l’exposition en toute sérénité.

 

Pratique :

Exposition mycologique, salle polyvalente de Tréglamus

La conférence se déroulera dans la salle de Ty Cocagne, à proximité.

Tarif : 3 euros l’entrée, permettant d’accéder à l’exposition et la conférence

 

Plus d’infos

https://myco22.fr




Les Algues Vertes en ciné-débat à Morlaix jeudi soir

Notez la date ! Pour celles et ceux qui n’ont pas encore vu (ou qui voudraient revoir) le film Les Algues Vertes de Pierre Jolivet, avec Céline Salette dans le rôle de la journaliste indépendante Inès Léraud, séance de rattrapage jeudi 5 octobre à 20h30 au Cinéma La Salamandre à Morlaix, dans le cadre du Forum de l’Eau organisé en deux temps* par le Lycée Agricole de Suscinio, avec les associations Ulamir-CPIE du Pays de Morlaix et Leborgne Concept dans le cadre de leur projet Suscini’eau, soutenu par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la DRAAF Bretagne et la DREAL. Une projection qui sera suivie d’un débat animé par Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons, avec Isabelle Volante de l’association Halte Aux Marées Vertes, Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion et lanceur d’alerte ainsi que Olivier Ragueneau, biogéochimiste marin, directeur de recherche au CNRS et chercheur au sein du Groupe Scientifique Algues Vertes.

Inès Léraud est une journaliste indépendante, installée en Centre-Bretagne depuis 2015. Elle est notamment autrice et réalisatrice de documentaires radio diffusés sur France Culture (« Le Journal Breton » dans l’émission « Les Pieds sur Terre), France Inter (Bretagne, une histoire de grains pourris) ou encore Arte. Ses thèmes de prédilection sont l’agriculture, l’agro-industrie et l’environnement. Des sujets encore sensibles voire tabous dans la région. Inès Léraud a subi des pressions pour avoir exercé son travail d’investigation. Elle a ainsi du faire face à deux procès en diffamation de la part d’industriels du secteur agro-alimentaire.

Son travail autour du phénomène des algues vertes l’a amenée à l’adapter en bande dessinée, avec le dessinateur Pierre Van Hove. L’ouvrage, baptisé « Algues vertes, l’histoire interdite » (éditions Delcourt), sort en 2019, et est vendu à plus de 130 000 exemplaires. Un succès qui entraîne une adaptation au cinéma, sous la houlette du réalisateur Pierre Jolivet. Le film « Les algues vertes » sort ainsi le 12 juillet 2023, et remporte un succès critique, et public, notamment en Bretagne, où de nombreuses séances en avant-premières sont proposées, notamment dans les territoires confrontés aux marées vertes.

Dans le film, le rôle d’Inès Léraud est joué par la comédienne Céline Salette. On la suit dans son enquête, et ses rencontres avec les lanceurs d’enquêtes, politiques, scientifiques, agriculteurs, habitants.e.s.

Le film sera projeté jeudi 5 octobre à 20h30, au Cinéma La Salamandre à Morlaix, dans le cadre du Forum sur l’Eau organisé par le Lycée Agricole de Suscinio, avec les associations Ulamir-CPIE du Pays de Morlaix et Leborgne Concept, dans le cadre de leur projet Suscini’eau, soutenu par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la DRAAF Bretagne et la DREAL. Le film sera suivi d’un débat animé par Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons, avec Isabelle Volante de l’association Halte Aux Marées Vertes, Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion et lanceur d’alerte, ainsi qu’Olivier Ragueneau, biogéochimiste marin, directeur de recherche au CNRS et chercheur au sein du Groupe Scientifique Algues Vertes.

 

Une partie de l’équipe d’ Eco-Bretons a vu le film. Voici les réactions :

Le retour de Sylvaine, bénévole et « plume citoyenne » :

« Marquée par la BD de la journaliste Inès Léraud publiée en 2019, j’ai beaucoup apprécié sa transposition cinématographique. Le film nous plonge dès le début dans ses pas, délivrant un récit percutant, fidèle à l’histoire et à la chronologie des faits, dans une atmosphère sous pression. Le jeu des acteurs est naturel, ils en deviennent vite attachants. Le cinéma a ce don de toucher la corde sensible avec une immersion directe. L’intérêt est également d’élargir le débat à de nouveaux publics, grâce à une diffusion élargie, permettant de mettre encore plus en lumière ce fléau irrésolu aujourd’hui. Pour preuve, de jeunes spectateurs de 13 et 15 ans assis à mes côtés ont été très choqués de découvrir cette tragédie, réalisant que cette fiction est inspirée d’une histoire vraie. Une claque ! Un film essentiel qui met à l’honneur les lanceurs d’alerte et condamne le silence des pouvoirs publics. Pour ne jamais oublier les victimes. Cruellement d’actualité, en résonance avec tant de sujets contemporains, je suis ressortie de ce film avec avec un sentiment mêlé de tristesse et de révolte, avec la profonde conviction qu’il ne faut rien lâcher. Bravo à ceux qui ont le courage de dénoncer ! »

L’avis de Laurence, présidente d’Eco-Bretons :

« C’est une salle comble qui a accueilli le samedi 3 juin dernier, l’avant-première du film dans l’unique belle salle du cinéma associatif Le Douron de Plestin-les-Grèves. Nulle surprise à dire vrai, puisque nous sommes à quelques kilomètres de Saint-Michel-en-Grève, commune hélas marquée au fer vert – celui que les militants écologistes désignent par marées vertes. Ce terme rend en effet mieux compte de l’anormal et meurtrier envahissement de la grève par ulva lactuca, que la production intensive de porcs, avec ses rejets bien trop excessifs d’azote, a rendu dangereusement proliférante. Qui pourra oublier que le 28 juillet 2009, Vincent Petit y a vu son cheval mourir asphyxié sous ses yeux, après s’être enlisé, en réchappant lui-même de peu aux émanations mortelles d’hydrogène sulfuré que dégagent ces marées vertes en putréfaction ?

C’est donc avec une émotion collective palpable que s’est déroulé un débat nourri, à l’issue de la projection du film, en présence du réalisateur engagé Pierre Jolivet, de Marc-Antoine Robert l’un des producteurs du film, et des lanceurs d’alerte locaux qui dénoncent sans relâche, depuis des décennies, la coupable incurie des pouvoirs publics : Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion, Yves-Marie Le Lay, président de La Sauvegarde du Trégor-Goëlo Penthièvre et inlassable combattant associatif des marées vertes. Ce dernier a créé en mai dernier, l‘association « Défense des victimes des marées vertes »,  avec quelques autres représentants d’associations bretonnes, parmi lesquels André Ollivro (Halte aux marées vertes), Jean-Yves Quéméneur (Force 5).

Cet excellent film ne peut laisser insensible devant la pugnacité de la téméraire journaliste lanceuse d’alerte Inès Léraud, sans oublier sa consoeur Morgan Large (Radio Kreiz Breizh) et ces militants associatifs au long cours. Espérons que son succès (392 087 entrées au 27 septembre 2023), associé à celui de l’implacable et documenté livre du journaliste Nicolas Legendre “Silence dans les champs” (éditions Arthaud) – participera à inverser le rapport de force… en défaveur des trop puissants lobbies agro-industriels responsables de l’empoisonnement grandissant de l’ensemble du vivant. »

* Le Forum de l’Eau organisé  au lycée de Suscinio à destination des étudiant.e.s en 1ère année de BTS Gestion et protection de la nature, se déroulera toute la journée du 9 octobre avec plusieurs partenaires dont Morlaix Communauté, l’Ulamir-CPIE, le SAGE Léon Trégor, le réseau Ecoflux de surveillances des cours d’eau bretons.
Pratique
Projection le jeudi 5 octobre à 20h30 au Cinéma La Salamandre, 39 Ter Quai du Léon 29600 Morlaix (au SEW).
Tarif plein : 8 euros, tarif réduit : 6 euros.
 
 

 




Transiscope en terres bretonnes

Transiscope c’est une carte de 2 000 initiatives citoyennes de la transition en Bretagne (plus de 30 000 sur la France). Et c’est une carte décentralisée, une trentaine d’associations, de collectifs y contribuent et font apparaître les initiatives qu’ils ont référencé sur la carte. Les 17 et 18 novembre Transicope en terres bretonnes propose une rencontre des réseaux qui en Bretagne y contribuent en invitant aussi toutes celles et ceux, et ils sont nombreux en Bretagne, tels Eco-bretons, Bruded, le réseau des recycleries, des tiers lieux, des fablab, les fabrique des possibles, les collectifs climat… contribuent à l’émergence d’une Bretagne en transition. Interview de Florent Gaudin, coordinateur du projet Transiscope et de son comité de pilotage.

Bonjour Florent, peux tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour, Florent Gaudin, j’ai 31 ans, j’habite dans l’Ouest Lyonnais. En quelques mots, je suis ingénieur de formation, passé un peu par l’informatique et qui aujourd’hui cherche à développer la coopération via la facilitation, l’animation d’outils d’intelligence collective et le numérique libre.

Tu coordonnes le groupe de pilotage de Transiscope : peux-tu expliquer ce qu’est Transiscope ?

Dans cette partie facilitation d’intelligence collective, je suis aussi coordinateur du projet Transiscope et de son comité de pilotage.

Transiscope, c’est un projet de coopération, et c’est cela qui m’a intéressé, entre plusieurs associations qui se sont retrouvées, notamment au sein du CTC, le Collectif pour une Transition Citoyenne il y a cinq, six ans de cela et qui se sont rendu compte de l’intérêt à mettre des choses en commun. Le premier objet à mettre en commun, était des cartographies que chaque association, chaque réseau avait développé de son côté, cartographie de leurs membres, ou des alternatives que chaque réseau souhaitait référencer pour les mettre en avant aux yeux du public.

Plutôt que de refaire une énième cartographie, ce que Transiscope a apporté, c’est de créer un commun numérique en mettant à disposition de tout le monde un outil qui permet d’agréger des données dissues e différentes cartes pour avoir une carte globale des alternatives qui existent aujourd’hui.

Transiscope aujourd’hui, c’est principalement une carte des alternatives, mais sa vocation va plus loin que ça. (un agenda partagé est en préparation).

 

 

Quelle est la particularité d’un groupe source ?

Un groupe source, c’est un groupe issu des organisations qui, en interne, cartographient des éléments, des alternatives et qui ont accepté de partager leurs données avec Transiscope et de les faire apparaître sur la carte de Transiscope. Au début, c’était surtout des membres du comité de pilotage, des membres internes au projet Transiscope.

Quand la carte est sortie, un appel a été lancé pour que d’autres personnes, sans avoir à rejoindre le comité de pilotage, puissent aussi partager leurs données pour qu’on ait la carte la plus exhaustive possible. La particularité d’un groupe source, c’est une organisation qui recense soit territorialement, comme peuvent le faire, par exemple, Riposte Créative Bretagne ou Vert le jardin en Bretagne, ou Anciela à Lyon, qui recensent les alternatives de leur territoire selon leur charte ou alors comme Artisans du monde, qui sont la plus à l’échelle nationale et qui recensent à travers toute la France, thématiquement, donc là, les commerçants d’Artisans du Monde.

Quels sont les éléments structurants de la charte de Transiscope ?

Nous parlons d’alternatives citoyennes parce qu’ une volonté forte de Transiscope, est de mettre en avant des alternatives au système actuel capitaliste et productiviste qui détruit les conditions de vie sur Terre. Mettre en avant ces alternatives, mais ne pas mettre en avant que des alternatives dans lesquelles on serait un simple consommateur, mais les alternatives dans lesquelles, en tant que citoyen, on peut devenir acteur. Il y a une forte volonté à ce qu’apparaissent sur la carte des initiatives dans lesquels on puisse s’impliquer et notamment, les projets d’initiative citoyenne. Cela peut être des associations ou des projets moins formalisés, mais d’origine citoyenne ou des formes coopératives telles les Biocoop, ou les épiceries coopératives dans lesquelles le consommateur peut être aussi acteur de sa consommation. Ce sont ces alternatives là qu’on va répertorier et des magasins bio classiques ne seront pas répertoriés quand ils ne permettent pas aux consommateurs d’en être aussi acteurs.

« 1. TRANSISCOPE agrège des alternatives au modèle économique capitaliste qui proposent des réponses concrètes au niveau local comme global pour s’engager vers une bifurcation écologique et une justice sociale, les deux étant interconnectées.

2. Ces alternatives prenant leurs décisions indépendamment de tout parti politique ou institution religieuse, peuvent être :

  • d’origine citoyenne et gouvernées par des citoyen⋅ne⋅s, c’est-à-dire des individus ou des groupes d’individus

  • d’origine publique avec une gouvernance multipartite donnant un pouvoir significatif aux citoyen⋅ne⋅s et usager⋅e⋅s
  • d’origine coopérative

3. Elles cherchent à réaliser un ou plusieurs communs. Elles doivent témoigner par leur gouvernance, leur modèle économique, leur organisation du travail ou leurs choix d’investissement qu’elles visent l’intérêt commun et non la réalisation d’un intérêt particulier. »

Les critères de référencement, extrait de la charte

 

Et enfin, ce qu’on a intégré un peu plus récemment, ce sont des initiatives initiés par des pouvoirs publics telles les collectivités locales, mais dans lesquelles une place importante dans la gouvernance est laissé aux citoyens. Parce qu’on s’est rendu compte que dans certains territoires, des collectivités publiques apportaient la dynamique initiale pour lancer des projets et qu’elles étaient capables aussi de laisser une place importante aux citoyens, ce qui nous nous intéressait. Et donc, on a élargit récemment la charte pour prendre en compte cette dimension dans les alternatives recensées sur Transiscope.

Transiscope organise les 17 et 18 novembre une rencontre « Transisope en terre bretonnes » à Quimper, quel en est l’objectif ?

Les 17 et 18 novembre à Quimper, nous organisons ce qu’on appelle un Transicothon, qui permet déjà de se voir physiquement, étant donné que le projet se fait beaucoup à distance. Donc c’est déjà rassembler les personnes qui connaissent le projet et qui ont envie de se voir sur ce sujet.

Mais le but, c’est aussi d’aller au- delà de ça, et notamment de répondre modestement à l’axe 3 de notre stratégie : « dynamiser les écosystèmes d’alternatives territorialement ». Il s’agit d’ aller sur un territoire et à notre échelle, humblement, de contribuer à créer des dynamiques de coopération. Parce qu’ après avoir fait une carte des alternatives, nous pensons que la transition, la bascule ne pourra se faire que si les initiatives affichées sur cette carte se relient entre elles.

Notre objectif en allant à Quimper, et comme on l’a déjà fait à Strasbourg en juin dernier, c’est d’aller sur le territoire et d’inviter différentes alternatives, et notamment, nos sources qui répertorient les points sur des cartes, et d’autres réseaux qui cartographient des alternatives, de les faire se rencontrer et échanger sur ce qu’elles font, comment elles le font, les besoins qu’elles ont, les forces qu’elles ont et créer en ensemble des savoirs communs qu’on pourra mettre à disposition plus largement aussi de toutes les sources de Transiscope.

Dans un deuxième temps, l’objectif est aussi de pouvoir ouvrir ces sources et ces lieux alternatifs au public et pouvoir faire connaître aussi ces endroits, ces organisations au public.

Pourquoi élargir cette rencontre aux acteurs qui cartographient les alternatives des transitions en Bretagne ?

En Bretagne de nombreux acteurs sont dans cette démarche de mise en réseau d’initiatives en Transition tels Bruded, Eco-bretons, Bretagne Tiers lieux, le Réseau des recycleries, des repair café, des low-tech, des fablab etc. pour en citer quelques uns sans être source de Transiscope.

C’est pour tenir compte de cette richesse des réseaux que nous avons cette volonté d’ouvrir la rencontre à des acteurs qui cartographient les alternatives en Bretagne qui ne sont pas sources.

La charte de Transiscope permet aux réseaux de participer en tant que source. Cette charte est un objet très politique, où nous mettons ce qui semble important aux membres du comité de pilotage. Mais on n’a pas vocation à vouloir que tout le monde rentre dans cette charte, d’autres éléments exister en dehors de cette charte, qui sont tout aussi importants. Mais pour autant, il est intéressant déjà de se rencontrer pour comprendre pourquoi eux, répertorient d’autres choses et pour pouvoir échanger sur ces choix d’orientation. C’est l’occasion par exemple d’expliquer pourquoi notre charte met en avant cette partie coopération, là où d’autres chartes de certains réseaux ne le font pas et d’avoir des échanges sur le fond politique du pourquoi c’est important pour nous. Certains éléments politiques sont vraiment importants dans les alternatives recensées pour que ces alternatives soient vraiment source de transformation du système et pas uniquement source de réparation du capitalisme actuel, qui pour nous, ne de faire la bascule qu’on a besoin de réaliser.

Ces journées sont l’occasion de rencontrer d’autres acteurs, d’autres projets et peut-être faire évoluer nous-mêmes notre charte par rapport à ce qu’on veut promouvoir. C’est vraiment aussi l’idée de brasser des idées, faire de la pensée.

Qu’en attendez-vous ?

Transiscope est un projet très ambitieux initialement, mais qui n’a pas pour objectif de contraindre les membres du comité de pilotage à des objectifs irréalisables. Et donc on est aussi dans quelque chose de concret : on crée des choses et on voit ce qui se passe. Aussi nos attentes ne sont pas forcément très élevées.

Mais déjà, ce qu’on attend et qui va forcément se produire, c’est de réunir des personnes qui ne se connaissent pas forcément, qui font partie de différents réseaux. Donc, on espère renforcer le lien qui existe entre différents acteurs de la transition sur le territoire.

Ensuite, en tant que projet Transiscope, on a envie faire avancer le projet, c’est notamment ces ateliers par territoire autour de la lecture des points de la carte. Aujourd’hui, des initiatives référencées peuvent ne pas bien respecter notre charte, ou être en double ou certaines initiatives manquent. Donc, une avancée sera aussi de voir comment mettre un peu à jour la carte et faire évoluer la manière dont on peut intégrer des nouveaux points ou pas.

Et enfin, une dernière attente, est de se retrouver entre membres du comité de pilotage de Transiscope et de manière plus élargie, entre personnes proches du projet qui le connaissent ou qui en ont été à la base initialement, de pouvoir passer des temps ensemble de qualité pour continuer aussi à faire vivre ce projet.

Quels sont les temps forts prévus pour cette rencontre ?

Le programme qui demande encore à être affiné est organisé autour de deux journées.

Le vendredi 17 novembre, le matin, à la maison des associations à Quimper sera un temps vraiment dédié aux sources et aux réseaux et acteurs qui cartographient des initiatives de la transition en Bretagne. Un temps d’interconnaissance, mais sur et surtout d’échanges en forum ouvert qui laisse la place aux personnes qui sont là pour nous dire de quoi elles ont envie de parler et co-construire le programme de la matinée avec nous pour voir les synergies et les échanges que chaque acteur, actrice, qui sera là voudra avoir.

Ensuite l’après- midi, après un repas convivial, on aura un temps plus centré sur la charte de Transiscope pour essayer un peu d’expliciter aux sources et aux réseaux les évolutions dans la charte et aussi de réfléchir politiquement au travers de leurs propres chartes sur qu’est-ce que veut dire une charte et en quoi c’est important de mettre certains critères ou d’autres ?

Après ce temps sur la charte, là, on passera à des lectures croisées par territoire (Brest, Rennes, Quimper et ceux qui seront là). Prendre par territoire la carte de Transiscope et regarder sur cette carte les points qui existent et essayez d’en faire une lecture croisée. Est- ce que tous les points sont pertinents ? Est- ce qu’il y en a en double ? Qu’est- ce qui manque ? Et à partir de ça, avoir des petites notes et pouvoir, derrière nous, revenir une fois qu’on aura quitté Quimper dans les groupes de travail e continuer à faire avancer l’outil.

Le soir, on sera aux Halles de Quimper, pour un temps plus ouvert, d’atelier, conférence qui est en train encore d’être travaillé.

Le lendemain, on sera à nouveau aux Halles pour un temps de discussion échange sur les convergences entre les différentes les différents silos, les différents mouvements militants qui peuvent exister.

L’après- midi, on aura plus là un temps de rencontre des lieux alternatifs à Quimper, sous un format porte ouverte où plusieurs lieux proposeront de visiter leurs locaux et d’expliquer ce qu’ils y font, avec toujours l’idée de faire aussi du lien entre ces lieux et les mettre aux yeux du public.

Une interview par Michel Briand, co-animateur de Riposte Créative Bretagne