[Rediff] Dans les Côtes-d’Armor, non loin de Guerlédan et de Loudéac, au Quillio, le Bôlieu offre un hébergement touristique davantage en adéquation avec les enjeux environnementaux actuels. Emilie et Stéphane composent avec l’existant pour rénover écologiquement leurs deux gîtes. Un sèche- linge « low tech » est d’ailleurs en train d’être installé, inspiré des anciens séchoirs à peaux et à tabac.
C’est au lieu dit Bolu, rebaptisé « Bôlieu », que se sont installés en 2020 Emilie, Stéphane, leurs deux filles, ainsi que le père d’Emilie. Un changement de vie total, pour le couple, originaire du Sud de Rennes, mais qui revient en Bretagne après 15 ans passés à Oléron. Emilie était responsable d’un service musée et patrimoine, et Stéphane éducateur spécialisé. «Là bas, nous avions restauré notre maison de manière écologique. La ville de Marenne, où nous habitions était aussi engagée dans un Agenda21. Tout ceci nous a amenés peu à peu à interroger notre mode de vie », explique Emilie. Mais le déclic se produit lorsque le couple calcule ses frais réels pour faire sa déclaration d’impôts. « On s’est alors aperçus que chaque année, on faisait l’équivalent du tour de la Terre pour aller au travail ! Ca n’avait aucun sens ! », se remémore la jeune femme. En plus d’un bilan carbone mauvais, les trajets coûtent chers. C’est l’heure du changement. Adeptes des locations de gîtes en groupe et des vacances chez Accueil Paysan, leur envie de se lancer dans un projet d’hébergement touristique mais respectueux de l’environnement mûrit.
Compost et kit zéro déchet
Après avoir passé un an à la recherche d’un lieu en compagnie du papa d’Emilie, la petite troupe découvre le lieu-dit Bolu, sur la commune du Quillio, non loin de Guerlédan et de Loudéac. C’est le coup de foudre pour cet ancien corps de ferme, avec une partie manoir, qui comprend un logement, deux gîtes, ainsi qu’une grange du 19ème siècle. L’ensemble a été rénové, mais « avec du plaquo et du chauffage au fioul », détaille Emilie. Bien loin d’une réhabilitation écologique…Qu’à cela ne tienne, la famille va se lancer dans des travaux, pour « transformer l’ensemble et tendre vers un éco-lieu, tout en s’adaptant à l’existant ». Le manoir, qui date du 17ème, va bénéficier d’enduits chaud-chanvre et de double vitrage, un poêle à bois sera installé. Il deviendra « Le Bômanoir », un gîte qui peut accueillir de 8 à 15 personnes sur 110m2. L’autre espace est baptisé « Le Bôlogis » et peux recevoir lui aussi le même nombre de touristes, Dans chacun des hébergements, des bacs pour le tri sélectif sont à disposition, un composteur, ainsi que des « kits zéro déchet », dans le but de faire découvrir aux locataires/vacanciers comment réduire le volume de leurs ordures, en utilisant par exemple des charlottes en tissu au lieu de l’aluminium, des éponges et de l’essuie-tout lavable…Les produits ménagers utilisés sont écocertifiés. Dans le jardin, on trouve aussi des toilettes sèches, un jardin potager, un verger, une prairie, une piscine traitée au sel, des haies sèches…. « On envisage aussi la récupération d’eau de pluie pour les toilettes au rez-de-chaussée », précise Stéphane.
Un séchoir à linge low tech
Le Bôlieu fait actuellement l’objet d’un nouveau chantier : l’installation d’un séchoir à linge. « La gestion du linge, c’est l’une de nos activités principales », soulignent Emilie et Stéphane. « C’est un poste énergétique important. Quand il fait beau, on peut faire sécher dehors, mais sinon c’est compliqué ». Afin de remédier au problème, le couple a choisi de se doter d’un séchoir à linge « low tech », et basse consommation, construit par une entreprise de menuiserie locale. Il est inspiré des séchoir à peaux et à tabacs utilisé autrefois, avec des clayettes en bois de châtaigner non traité, qui permettent de créer un courant d’air traversant qui sèche ainsi le linge. Ce bâtiment réhabilité abrite aussi la chaudière à granulés, qui a remplacé le chauffage au fioul, et la conserverie : Emilie et Stéphane transforment les légumes et fruits du jardin ,ou issus des cultures d’une maraîchère située à 2 km, en confiture, jus, bocaux…Une manière pour eux de tendre également vers plus d’autonomie alimentaire, toujours dans la même démarche de proposer un hébergement touristique plus vertueux.
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