A Brest, un Forum des Usages Coopératifs pour une convergence des transitions

Trois jours incontournables à Brest, du mercredi 6 au vendredi 8 juillet 2022 ! Un programme et des intervenant.e.s d’une grande richesse… de quoi stimuler d’autres manières de « penser et faire ensemble » en ce monde bouleversé.

La convergence des transitions est le thème de ce 10ème Forum des usages coopératifs dans un monde confronté aux crises du covid, du changement climatique, de la biodiversité, de l’épuisement des ressources… Co-habitants d’une planète unique et fragile les humains doivent apprendre à vivre avec la nature et non plus à la dominer, l’exploiter. La coopération en confiance est une urgence si nous voulons agir pour que la planète reste habitable par les générations futures.

Aujourd’hui cette coopération est déjà à l’oeuvre dans une myriade d’initiatives trop souvent isolées les unes des autres et insuffisamment documentées. Autour de 7 sessions : coopérations ouvertes pour la santé, enseignement de la transition, lowtech, inclusion sociale et numérique, Fabcities, circuits courts et autonomie alimentaire, climat et biodiversité, de conférences et d’ateliers nous proposons de partager nos compréhensions, aspirations, initiatives et projets.

Dans l’esprit convivial et en bienveillance, des communs des précédents Forum, nous donnons rendez-vous aux 400 personnes attendues pour 3 jours de rencontres du 6 au 8 juillet à Brest, campus de l’IMT Atlantique (1).
Un forum précédé le mardi d’un off ouvert à vos propres rencontres et accompagné cette année de la première Ecole d’été des transitions des écoles de l’Institut Mines Télécom.

Bienvenue à Brest et en Bretagne !
(1) En paralléle de cette session se déroulera la première Ecole d’été des transitions des écoles de l’Institut Mines Télécom.

Découvrez dès à présent les thématiques des 7 sessions du 10è forum des usages coopératifs :


Low tech et transitions

Coordination : Hugues Aubin (Climate Change Lab), Yves Quéré (UBO Open Factory)

Présentation
Cette année nous proposons au travers des trois jours du forum de questionner les low tech au travers de trois angles complémentaires. D’abord la question de l’interprétation de ces technologies frugales, voire de la définition d’une démarche low tech, par la rencontre entre des porteurs d’initiatives et une tentative de grille de lecture commune. Puis au travers les retours d’expérience de porteurs d’initiatives multiples dans des « tiers-lieux » à facettes. Enfin, au delà des solutions techniques, nous nous interrogerons sur la dimension symbolique, le champ sémantique et les valeurs associées à ces low tech, et donc sur leur pouvoir transformateur des visions et imaginaires.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Contextes et approches Low-Tech
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Low-Tech, Tiers-Lieu et projets de Tiers-lieux
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Low-tech, levier de renouvellement des imaginaires

Fabcities, Villes résilientes

Coordination  : Romain Chefdor (Rennes Métropole – LabFab étendu), Yves Quéré (UBO Open Factory, FabCity Brest), Norbert Friant (Rennes Métropole)

Présentation
La coopération, l’environnement et l’encapacitation des citoyens
La session FabCity consistera à aborder les différents écosystèmes d’acteurs sur les territoires, et les organisations, avec des interventions des FabCity Brest et Rennes, et en invitant les acteurs français, fédérés au sein du collectif FabFrance , en abordant les projets de chacun (la donnée, la métrologie citoyenne, les boucles d’économie circulaire, …)
Les FabCities :
Initié en 2014, sous l’impulsion du FabLab de Barcelone, le mouvement FabCity réunit des territoires, des Villes aux Régions, qui coopèrent à l’échelle internationale pour concevoir et prototyper de nouveaux modèles urbains résilients, s’appuyant, entre autre, sur les pratiques des FabLabs .
41 territoires, au niveau international, coopèrent dans le cadre des FabCity . En France, le territoire de Rennes Métropole et Brest Métropole y participent avec la Ville de Paris, Toulouse Métropole, Montpellier Agglomération, Valence Romans Agglomération, la Région Occitanie ou encore la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui échangent et coopèrent autour de projets liés à l’éducation, la relocalisation industrielle, l’alimentation, le développement d’économies circulaires, etc., grâce aux outils numériques avec les villes d’Amsterdam, Barcelone, Montréal, Sao Paulo, Mexico, Shenzhen ou encore Séoul.

Les matinées :
• Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Les modèles de FabCity en France et la coopération « FabFrance « 
• Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Les FabCity et les projets coopératifs
• Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : FabCity et Economie Circulaire


Circuits courts et autonomie alimentaire

Coordination : Mélanie Siche (Conseil Départemental 29)

Présentation
3 matinées sur le thème de l’autonomie et la précarité alimentaire – « Démocratie alimentaire » Comment encourager l’autonomie alimentaire et la capacité à agir des personnes en situation de précarité alimentaire ?

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : diagnostic – pas de côté – Démocratie alimentaire
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Actions mise en œuvre pour lutter concrètement contre la précarité alimentaire et favoriser l’autonomie alimentaire : partage d’expériences , Focus sur l’étude SOLAAL
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Besoins des publics et la co-construction de solutions concrètes entre bénéficiaires et producteurs

Transitions et inclusions sociale et numérique

Coordination : Elisabeth Le Faucheur (Brest métropole et ville)

Présentation
Lorsqu’une société évolue, se transforme, embarquer tout le monde dans ces évolutions en devient un enjeu majeur. L’objectif d’insertion sociale est aujourd’hui conditionnée par l’inclusion numérique de chacun.
Pour agir et ne laisser personne au bord du chemin, les acteurs des territoires, parient sur la mise en réseau et recherchent, construisent ensemble des solutions réparatrices, préventives face à ces formes combinées d’exclusion. Le numérique qui parfois éloigne, peut aussi offrir à chacun.e les moyens de son émancipation. C’est toutes ces dimensions qui sont prises en compte sur cette session.

Parce que l’inclusion sociale et numérique est une affaire de publics, de territoire, de réseaux de partenaires, la session propose cette année d’approcher le sujet sous 3 angles : Outiller – Former – Accueillir.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Médiation numérique : hier, aujourd’hui et demain ?
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Numérique inclusif, accès aux droits : les observatoires en question
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Montée en compétences et culture partagée du numérique inclusif : partage d’expériences autour des formations territoriales

Enseigner les transitions et en transition

Coordination : Michel Briand, Jean Marie Gilliot (Imt Atlantique)

Présentation
Une urgence climatique qui nous concerne tou.te.s

L’urgence climatique nécessite que chacun puisse s’emparer du sujet. De nombreux jeunes ont réclamé que la transition fasse partie intégrante des formations. C’est également une exigence citoyenne que d’être informé et formé sur ces questions, tant l’éducation est une des clés pour réussir le changement ensemble. Toutes les formes de formation et d’apprentissage sont concernées.

Et le mouvement est bel et bien enclenché. De nombreuses initiatives variées prospèrent sur nos territoires, avec des approches et des cadres inspirants. Le partage de ressources ouvertes permet également de diffuser ces pratiques. Nous proposons dans cette session de faire découvrir les initiatives, leurs démarches et de partager autour de quelques questions pour faire avancer collectivement la réflexion, et donner des clés pour agir.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Passer à l’échelle : quelles clés pour sensibiliser et impliquer le plus grand nombre ?
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Le changement du métier
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Enseigner la transition, apprenants et territoire en interactions

Vers une santé ouverte

Coordination : Hugues Aubin (Climate Change Lab), Yves Quéré (UBO Open Factory Brest)

Présentation
Au travers de trois rencontres, nous prendrons le pouls des initiatives portées par des acteurs multiples, Puis nous interrogerons la définition de cette « santé ouverte » via une matrice à trois dimensions proposée par l’Open Factory de Brest. Enfin, nous nous questionnerons, au delà de la mise en place de référentiels et bonnes pratiques, sur l’universalité et la solidarité de nos projets : peut-on vraiment faire santé ouverte sans conscience humaniste planétaire ?

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, témoignages de tiers-lieux et projets de tiers-lieux
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, une grille de lecture 3 dimensions pour situer son projet
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, Communs en santé : enjeu du cosmopolitisme

Société civile et transitions

Coordination : Jacques François Marchandise (FING) et Louis Julien de La Bouëre (Tiriad)

Présentation :
Coproduire les transitions : quelle place pour la société civile
Le numérique joue un rôle ambivalent dans les transformations de la société, il induit des changements qui nous semblent extérieurs et auxquels il faut s’adapter, mais la voie d’un numérique choisi plutôt que subi reste à construire : il s’agit ici d’explorer en quoi il donne des leviers à la société civile pour être partie prenante de la transition écologique, de la démocratie, de l’éducation, de la réponse aux crises et incertitudes.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Coproduire la connaissance et les données : les communs des transitions.
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Développer le pouvoir d’agir : approches d’un numérique capacitant.
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Démocratiser les choix technologiques : enjeux de la démocratie technique.

 

Programme : https://forum-usages-cooperatifs.net/?ProGramme




Paysages, un festival régional en zone rurale pour changer d’échelle et de perspectives

Par Françoise Ramel

Du 1er au 3 juillet 2022, le bourg de Saint-Aignan situé sur la rive Sud du Lac de Guerlédan en Morbihan, favorisera la rencontre entre chercheurs, artistes, poétes et habitants sur différents temps d’échange. Cette proposition associative s’inscrit dans une ambition régionale. Elle est pensée en continuité avec plusieurs thèses dont celle conduite à Motten Morvan par Anaïs Belchun pendant quatre ans sur la thématique « Art, écologie, paysage ».

Plusieurs éléments de contexte permettent de mieux comprendre l’invitation lancée dans cette commune rurale. D’abord la présence à Saint-Aignan de Motten Morvan, site archéologique millénaire sorti de l’oubli grâce à l’accueil de doctorant.e.s sur la durée de leur thèse, puis l’organisation de deux chantiers de fouilles archéologiques en 2020 et 2021 malgré la pandémie.

L’obtention par 35 communes rurales du label Pays d’Art et d’Histoire après deux décennies de mobilisation des acteurs locaux est un autre élément moteur. Implantée depuis sa création dans ce Pays des Rohan, l’association à l’initiative du festival fait partie des premiers lauréats de l’appel à projet régional « Engageons-nous pour le patrimoine ».

A l’occasion des 20 ans de Timilin*, moudre nos idées ensemble, l’envie d’innover, de coopérer s’est faite plus forte que les raisons factuelles de ne pas le faire, notamment faute de moyens humains et financiers pour porter une telle programmation sur trois jours.

Enfin, la presse s’en est fait l’écho maintes fois, la commune de Saint-Aignan s’est retrouvée au cœur d’un débat dont les habitants se sont sentis exclus et facilement montrés du doigt parce que désireux de connaître les tenants et les aboutissements d’un gros projet pensé au-dessus de leur tête : la création d’une passerelle au-dessus du lac de Guerlédan.

Dans cette région, c’est depuis la création du barrage sur fond de premier grand krach boursier mondial (1929) que s’invitent dans les ordres du jours des dossiers d’envergure comme l’ascenseur à bateau dont on ne voit jamais l’aboutissement.

La 1ère édition du festival Paysages s’est déroulé de façon expérimentale à Motten Morvan en juillet 2021 avec des retours très positifs de tous les participants. Promouvoir la qualité et l’originalité d’une programmation éclectique valorisant différents espaces du bourg de Saint-Aignan est un nouveau défi pour les organisatrices, parmi lesquelles on compte Magali Kergal, restauratrice, élue de la commune en charge du patrimoine et du tourisme jusqu’en mai 2022, Céline Kergonnan, créatrice d’Archéo lab et médiatrice du patrimoine, Marie-Ange Dumas, présidente de l’association Xavier Grall, Françoise Ramel, présidente de Timilin.

A Timilin, moudre nos idées ensemble, la question du vivant et de nos relations avec le vivant est centrale

Elle s’enrichit de l’idée que nous gagnons à croiser nos imaginaires et à partager nos savoirs, à condition d’accepter parfois qu’il n’est pas nécessaire de réduire le champ à une thématique donnée et à un seul espace-temps. Pourquoi s’interdire d’être gourmand, curieux, audacieux, surtout quand la géographie vous place en cœur de Bretagne au carrefour de zones géologiques et de zones linguistiques sur lesquelles des organisations humaines dessinent des frontières depuis des siècles ?

Des experts et des passionnés vont se croiser à Saint-Aignan à partir de vendredi soir à l’invitation de Timilin. Il y aura aussi d’autres publics, moins férus de patrimoine, de poésie ou de science. Le marché estival organisé par la municipalité chaque année à cette date, comme le Pardon de St-Aignan, sont des éléments qui ont pu être intégrés au programme de Paysages, conformément à l’effet recherché et à l’invitation faite aux habitants d’être les premiers publics mais aussi les premiers ambassadeurs du festival régional.

« C’est ce qui nous intéresse dans cette deuxième édition. Les habitants de Saint-Aignan ne viennent pas spontanément si nous les invitons à Motten Morvan. Or nous ne pouvions pas fêter l’esprit de coopération et de partage des savoirs que nous cultivons depuis 20 ans sans tenter de créer cet espace de respiration dans notre paysage local pour voir ce que cela produit d’intéressant, de différent, de nouveau peut-être », explique Françoise Ramel.

Une librairie éphémère tenue par des habitantes et des bénévoles venus de loin ouvrira ses portes dans la salle des associations pour permettre à tous les auteurs et autrices qui le souhaitent de venir présenter des livres, les vendre, les dédicacer, en toute simplicité et convivialité. A l’étage de la librairie, un espace est prévu pour accueillir des ateliers d’écriture spontanés et autogérés.

Coté concerts, de nombreux artistes ont saisi l’opportunité pour se produire dans des lieux chargés en énergie, en émotion, que ce soit à l’église de Saint-Aignan ou à Motten Morvan. Là encore, les espaces-temps au service du vivant à explorer par les sens plongeront le passant dans des univers et des répertoires très différents.

La balade poétique à Motten Morvan préfigure ce que pourrait devenir un des usages du site historique qui s’était fondu dans le paysage dans l’indifférence générale pour mieux réapparaître aujourd’hui dans nos cartes mentales grâce à l’engagement de jeunes bénévoles et au savoir-faire d’une association.

Les artistes se posent dans un espace naturel gardien d’une architecture de terre millénaire, où l’abandon devient une stratégie dans un projet de développement et de questionnements contemporains. Par cette immersion, les publics sont conviés à déambuler et à redécouvrir leur propre pouvoir d’écoute et de création, à agir leurs sensibilités, leurs imaginaires, et leurs projections spécifiques dans ce lieu.

« Le festival Paysages repose sur cet adage qui est notre ADN depuis 20 ans à Timilin, conclut Françoise Ramel, nous sommes les auteurs de notre histoire, les acteurs de nos savoirs ».

*Timilin : Territoires de l’imaginaire de l’initiative locale et de l’innovation 

Timilin a été créé avec des élèves de Bac professionnel tous urbains, au lycée agricole du Gros chêne, en mars 2002 sous l’impulsion de Françoise Ramel alors enseignante en éducation socio-culturelle, avec l’appui d’un service régional en charge de la Jeunesse (ex DRJS). 20 ans plus tard, d’autres jeunes et les habitants bénéficient encore de cette dynamique collective ancrée à une vision du monde rural, novatrice et en phase avec les grandes questions de notre époque, tout en puisant dans les imaginaires d’autres époques.

 

https://www.facebook.com/-Paysages-rencontres-poetiques-de-Motten-Morvan-101063952231787/




La Vallée Conviviale – Un été de résidences collectives et cabanesques en Vallée de Vilaine

L’Îlot Vivant, c’est à la fois un collectif de personnes déterminées à s’émanciper et se rendre capable d’agir collectivement et joyeusement et un écosystème de projets alternatifs (low-tech, réseaux paysans…) sur le Sud Ouest Rennes. L’Îlot Vivant propose à tous-tes celles et ceux qui se passionnent pour le Vivant, les nouvelles formes d’habitat et les utopies (politiques) qui se construisent ensemble intensément, de venir participer, sur quelques jours (ou quelques mois !), à l’organisation d’un été d’actions joyeuses, bricoleuses, et structurantes, pour ouvrir la voie à d’autres manières d’habiter nos vies et notre territoire !

L’idée / le déroulé est (presque) simple :

1) On repère une clairière, on y fait un diagnostic écologique participatif et poussé (puis répété), on comprend le Vivant sous nos pieds et ses fragilités, on en fait des cartographies évolutives, on se met d’accord sur les endroits où on pourra se poser un moment, et ceux qu’il faudra préserver de nos grosses pattes d’humains.

2) On prend des tentes, du bois, des clous, qui hop, à coups de savoir-faire partagés, deviennent campement éphémère et ouvert, observatoire immergé dans le Vivant, expérimentation de “tissage” avec le lieu, agora inter-espèces, zone “commune” accessible à tous-tes, avec signalétique artistique et expo photos, avec animations nature (pour les plus petits) et agora inter-espèces (pour les plus ouvert-es à repenser nos formes de relations).

3) On ne s’arrête pas en si bon chemin, et, depuis notre premier campement, on continue d’explorer le territoire, les lieux qui pourraient accueillir d’autres expérimentations, d’autres jeunes qui ont envie de respirer, d’être mis face à leur responsabilité, de s’engager. On commence à s’interroger sur les manières de généraliser ces autres formes de vie, on en parle à des assos amies, des personnes éloigné-es de ces questions au départ, des élu-es bienveillant-es, on participe aux concertations de réforme du PLUi / du PLH, tout en continuant d’inventer des formes d’actions, de communication, de proposition conviviales et (re-)structurantes : (dés)urbanisme tactique, cantines et porteurs de parole dans les quartiers populaires, fanzine, célébrations… Ah, mais oups, on avait oublié le…

0) On partage, une fois n’est pas coutume, notre envie de “faire ensemble et avec d’autres”, avec qui voudra/pourra, dans son été, consacrer quelques heures / semaines / mois, pour que cette ébauche d’aventure collective qu’on imagine là en 1) 2) 3) on la fasse pas tous seuls, dans notre coin, mais qu’au contraire elle rassemble des personnes diverses et passionnées, à échelle d’implication variée. Un scénario idéal verrait ainsi se croiser/succéder, par exemple : 1 écologue qui passe sur deux jours au départ (et revient ensuite 2 jours chaque mois de l’été), 4 étudiant-es naturalistes qui l’accompagnent et restent la semaine, 5 familles d’habitant-es des environs qui nous rejoignent pour le diagnostic participatif, 1 artisan-ne/fabricant-e d’habitat léger qui passe donner quelques conseils, 3 étudiant-es d’archi qui viennent sur 1 semaine cabanes et restent 1 mois pour imaginer la suite du diagnostic territorial, 1 juriste qui passe par là et oh, met son nez dans le PLUi, 8 voisin-nes qui participent à monter l’expo photo, 2 jeunes poètes qui viennent en écrire les légendes et décident, tiens, de monter un podcast autour de l’idée d’Habiter le Vivant…

Alors voilà, pour aller vers ça, on propose à tous-tes celles et ceux qui se passionnent pour le Vivant, les nouvelles formes d’habitat, et les utopies qui se construisent ensemble intensément, de venir participer, à leur mesure, à l’une ou l’autre des occasions de rassemblement. Le calendrier de l’évenement n’est pas encore fixé (il ira jusqu’à bien au delà de début Juillet, contrairement à ce qui est indiqué sur l’évenement : on ne pouvait pas mettre plus).
En tout cas il commencera dans l’idéal par un premier rassemblement à partir de la semaine du 21 Juin et continuera ensuite sur d’autres semaines dans l’été en fonction des dispos des gens qui manifestent leur envie de participer ! Alors si (un bout de) l’aventure vous tente, n’hésitez pas à nous envoyer un petit mail ici ilot-vivant@riseup.net pour nous demander plus d’infos et nous faire part de votre intérêt / de vos dispos ou simplement de vos envies d’échanger sur le sujet (facebook n’est qu’on moyen de lien, mais ensuite ça se passera entre nous, par mail, téléphone, et surtout en vrai !)Voilà, au plaisir de… cabaner comme des enfants, et de s’encanailler avec les Vivants !

https://www.facebook.com/IlotVivant




Le Festival de la photo animalière Ti menez Are en attente de beaux clichés des zones humides

Appel à candidature – Exposants photographes

Le 3ème festival de photos animalières de Ti menez Are à Brasparts (29) aura lieu du samedi 30 octobre au lundi 1er novembre 2021. Cette année, les organisateurs ont souhaité que le thème du festival soit dédié aux zones humides, c’est à dire les milieux naturels où l’eau douce ou saumâtre est omniprésente. Le milieu marin en est exclu.

Si vous êtes photographe animalier et que vous souhaitez exposer au festival de Ti menez Are, vous devez envoyer entre 15 et 20 photos en basse définition qui constitueront votre exposition sur le thème des zones humides.

Chaque candidat devra envoyer des photos qui s’inscrivent dans au moins quatre des six catégories suivantes :

• photos d’espèces menacées des zones humides. Ces espèces doivent figurer en catégorie CR, EN ou VU des listes rouges de l’UICN (voir site internet) ;

• photos de mammifères de zones humides ; • photos d’oiseaux de zones humides ;

• photos d’invertébrés de zones humides ;

• photos d’amphibiens et/ou de reptiles de zones humides ;

• photos d’animaux atypiques des zones humides mais photographiés dans une zone humide. Par exemple, un cerf qui traverse un marais ;

Les organisateurs sélectionneront les candidatures au vu de l’esthétique, de la qualité, de la diversité des 15 à 20 images. Les photos d’animaux en captivité, au comportement suspect (grenouilles qui dansent) ou qui ont subi un préjudice quelconque ne seront pas acceptées. Toute candidature qui ne respecterait pas ces consignes serait automatiquement rejetée.

Aucun frais de tirage, de monstration, de déplacement n’est pris en charge par les organisateurs. 6 verso de grilles d’1,80 x 1,2m recouverts de tissu et des crochets d’ardoise seront mis à disposition de chaque exposant. L’hébergement et la restauration sont offerts à chaque exposant du vendredi 29 octobre au soir au mardi 2 au matin au centre Ti menez Are qui accueillera la majeure partie du festival.Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 31 mai 2021 et doivent être envoyées à festival_timenezare@laposte.net

Photographie : Grenouille verte par Mickaël Liechty

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat, qui se déroule jusqu’au 1er septembre. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html




Pour qui sonne le Glaz ? Les amoureux de nature bretonne, pardi !

llustration et graphisme Michel Solliec © Coop Breizh, 2021

Tout part à vau-l’eau : les insectes disparaissent à vue d’ocelles, les oiseaux piquent du bec et les mammifères se cassent le museau sur notre propension à tout détruire.

Il reste pourtant quelques irréductibles naturalistes à vivre leur passion pour des paysages à couper le souffle, des vols d’oiseaux qui vous transportent vers l’infini et des lumières qui vous transcendent. Cette nature est encore magique. Elle est verte, bleue, un peu grise, elle est Glaz !

En breton, Glaz désigne une couleur située entre le vert et le bleu. Cette couleur subtilement bretonne résume la palette des milieux naturels qui habillent la Bretagne.

À partir du 14 mai 2021, ce sera aussi le titre d’un nouveau mook créé par Coop Breizh, pour rendre hommage à cette nature bretonne.

À l’opposé de la collapsologie, ce mook donnera la parole aux passionnés qui ont cette nature dans la peau. Il ne s’agit pas de publier des articles qui expliquent pourquoi il y a moins d’insectes dans les campagnes mais plutôt des textes qui rendent grâce aux papillons qui butinent les fleurs sauvages.

Réunis par Emmanuel Holder, conservateur de deux réserves naturelles dans les monts d’Arrée pour l’association Bretagne Vivante – celle du Venec et celle des landes du Cragou et du Vergam – des naturalistes vous font vivre leur passion pour des paysages à couper le souffle, des vols d’oiseaux qui vous transportent vers l’infini et des lumières qui vous transcendent. La nature est toujours magique. Elle est verte, bleue, un peu grise, elle est Glaz !

Glaz doit répondre à l’envie d’hommes et de femmes de vibrer à cette beauté qui ondule sous le vent, qui mouille les rivages, qui explose de couleurs, qui sent le foin coupé, qui gazouille à tue-tête ou qui plane dans le firmament.

Naturellement, Glaz sera aussi un bel objet éditorialiste qui mettra en avant cette beauté en laissant la part belle aux illustrations de qualité.

Vous faire partager le bonheur de vivre la nature bretonne, vous donner envie de chausser des bottes et de partir sur les quatre chemins à la découverte de ce brin d’herbe mystérieux qui vous chatouille la curiosité, tel est l’objectif de cette nouvelle publication de Coop Breizh qui a déjà publié deux ouvrages d’Emmanuel Holder, Landes vivantes (2015) et À travers le bocage (2018).

Au sommaire de ce premier numéro :

• Le photographe René-Pierre Bolan, raconte sa fascination pour les filières de la baie de Saint-Brieuc.

• L’herboriste, Laure Salaün nous livre les secrets des fleurs printanières.

Mickaël Liechty nous explique comment il s’immisce dans l’intimité des rapaces.

Laurent Cocherel évoque sa campagne, celle qui inspire son nouveau film, consacré aux paysans de nature.

• Dans la rubrique « Itinérances d’un Breton », Marion Diard-Combot et Antoine Chabrolle nous invitent sur leur voilier, à la découverte des Malouines et des pingouins de Magellan.

• Un portfolio fait le tour des oiseaux marins venant à terre au printemps, photographiés par Armel Deniau.

• L’illustrateur Sylvain Leparoux nous présente son travail sur la chouette chevêche.

Yves Gladu nous fait admirer les fonds marins bretons.

• Deux articles plus courts, issus d’un partenariat avec le magazine Sciences Ouest, expliquent comment les scientifiques peuvent sauver les baleines et présentent les moyens utilisés pour suivre l’océanite tempête.

• Enfin, « Une asso, une action », raconte l’histoire d’une vieille maison devenue le paradis des chauves-souris, grâce à la mobilisation des membres du Groupe Mammalogique Breton (GMB).

https://www.facebook.com/GlazBzh/




À Lamballe-Armor, une route est fermée 3 mois pour sauver les grenouilles et les tritons

Nous reproduisons, avec leur aimable autorisation, le bel article de Marine Wolf, publié par La Relève et la Peste, média et maison d’édition 100% indépendants qui s’autofinancent en totale autonomie. Leur ligne éditoriale nous plaît bien : « humaniste, écologiste et surtout antiraciste ». Et comme vous le savez, nous avons à coeur de partager les belles initiatives de transition écologique menées en Bretagne, telles que celle de l’association VivArmor Nature*, relatée ici.

« Souvent on se dit qu’on va passer au-dessus du crapaud, et qu’on ne l’écrasera pas. Mais même s’il n’est pas touché par les roues, le crapaud est aspiré sous la voiture. On le voit se tenir debout, mais il a en fait le crâne écrasé. C’est généralement fatal au-delà de 30km/h ».

Pour la deuxième année, de mi-décembre à mi-mars, la route de Lamballe-Armor est fermée aux automobilistes. La petite commune des Côtes-d’Armor a pris cette mesure afin de protéger les amphibiens qui traversent le secteur. Pour les automobilistes empruntant habituellement cette voie — 400 par jour en moyenne — cela représente un détour d’environ une minute. Pierre-Alexis Rault, chargé de mission pour l’association Vivarmor Nature, explique à La Relève & La Peste les enjeux liés à cette fermeture.

En 2016, une étudiante en apprentissage à l’intercommunalité Lamballe Terre & Mer constate la mortalité effrayante des amphibiens sur la route départementale. Des centaines de grenouilles, crapauds, tritons et salamandres sont tués chaque année en traversant la chaussée durant la période de reproduction.

En effet, « cette route longe un site hyper intéressant, classé Natura 2000 » révèle Pierre-Alexis Rault, de l’association Vivarmor Nature. Parmi les 15 espèces d’amphibiens que compte la Bretagne, 11 espèces y sont présentes.

Surtout, on y trouve les 5 espèces de tritons vivant en Bretagne, ainsi que le Triton de Blasius, croisé entre le Triton marbré et le Triton crêté. Cet hybride très rare — car il est nécessaire qu’au moins une des deux espèces parentes soient présentes pour qu’il se maintienne — contribue à rendre le site exceptionnel.

Le Triton de Blasius – Crédit : l’association Vivarmor Nature

Or chaque année, lorsque les conditions de température et d’humidité sont réunies, les amphibiens entament une migration vers leur zone de reproduction. Au cours de ce trajet, le passage par la route peut être fatal.

À Lamballe-Armor, de 2016 à 2019, un crapaudrome est installé. Il s’agit de déployer une barrière le long de la route pour bloquer les espèces qui migrent. Des seaux sont disposés de manière à ce que les amphibiens tombent dedans, puis des volontaires les récupèrent, les identifient, les comptent et les font traverser en sécurité.

« Au total sur 3 ans, 60 bénévoles se sont relayés. Ce qui représente 355 jours cumulés de suivi scientifique pour réaliser l’étude », souligne Jérémy Allain, conseiller biodiversité de Lamballe Terre & Mer.

Installation du crapaudrome – Crédit : l’association Vivarmor Nature

« Ça a été très utile pour étudier les espèces », complète M.Rault. « C’était une opération indispensable avant de mettre en place une solution plus pérenne pour protéger les amphibiens ».

Ailleurs en France, des crapauducs sont souvent aménagés sous les routes. Mais pour le placer au bon endroit, il s’avère nécessaire de repérer les tronçons où les amphibiens passent le plus.

« Dans notre cas, ils circulaient un peu partout sur les 800 mètres. D’où la décision de fermer le tronçon dans l’urgence en attendant de trouver une solution adaptée ».

Au cours de ces 3 ans, les volontaires observent également les périodes de déplacement. Le pic peut avoir lieu aussi bien en décembre qu’en février, ce qui explique le long temps de fermeture de la route actuellement. Cette action se pose cependant comme absolument nécessaire.

« Dans leur écosystème, les amphibiens ont un rôle important car ils sont à la fois des prédateurs et des proies », explique M. Rault.

Ceux-ci mangent des insectes et autres invertébrés, et ainsi régulent leur présence dans les écosystèmes. Eux-mêmes nourrissent des animaux comme les hérons, le putois ou encore la loutre vivant dans la région de Lamballe-Armor.

Une Grenouille agile – Crédit : association Vivarmor Nature

Par ailleurs, « les amphibiens sont un groupe particulier, un groupe sentinelle », continue M.Rault. « Ils se trouvent en première ligne face aux menaces pesant sur la biodiversité, du fait de leur double habitat ».

Contrairement à la pensée commune, la plupart des amphibiens passent en effet assez peu de temps dans l’eau. Ils vivent à la fois dans les milieux aquatiques, où ils se reproduisent et où se développent leur larve et les milieux terrestres – le terme « amphibien » signifie d’ailleurs « deux types de vie ».

Or la première cause de déclin de la biodiversité est la destruction de l’habitat naturel. Les amphibiens subissent donc de plein fouet la régression catastrophique des zones humides en France.

De plus, contrairement aux autres espèces vertébrées, ils n’ont ni poils ni plumes, ni écailles. Leur peau très fine et ultra-vascularisée — une part de la respiration des amphibiens se fait par la peau — est particulièrement sensible à la pollution. Ils se trouvent lourdement affectés par les pesticides et autres polluants chimiques.

Egalement, l’eutrophisation des milieux aquatiques, c’est-à-dire un enrichissement excessif en nutriments d’origine humaine dégradant la qualité du milieu, détruisent les conditions adéquates pour la reproduction et dérèglent de fait le cycle biologique des amphibiens.

« Pour fermer cette route gérée par le Conseil départemental, l’autorisation a été plutôt facile à obtenir. C’est l’acceptation des habitants qui a été plus délicate, sans doute lié à un manque de communication de notre part », note M.Rault. « Mais la plupart des gens comprennent la nécessité », complète-t-il.

Cette mesure n’est d’ailleurs pas vouée à être renouvelée. L’année dernière, la route avait déjà été fermée. Il était prévu de trouver une autre solution pour cette année, mais celle-ci n’a pu voir le jour à cause de la crise sanitaire.

« On a fermé la route car on n’a pas trouvé de meilleure solution et qu’il fallait protéger les amphibiens. Mais l’objectif est de trouver une solution plus pérenne ».

Actuellement, des études sont en cours avec les acteurs locaux. Parmi les solutions étudiées, la mise en place de crapauduc — bien que ceux-ci demandent un entretien régulier pour éviter qu’ils se bouchent — ou la fermeture de la route uniquement de nuit.

« La migration a majoritairement lieu la nuit », détaille M.Rault. « En hiver, comme les nuits sont plus longues, le risque d’écrasement est accru.»

L’enjeu est aussi d’impliquer les habitants.

« Souvent on se dit qu’on va passer au-dessus du crapaud, et qu’on ne l’écrasera pas. Mais même s’il n’est pas touché par les roues, le crapaud est aspiré sous la voiture. On le voit se tenir debout, mais il a en fait le crâne écrasé. C’est généralement fatal au-delà de 30km/h ».

Pour ce qui est de l’implication des élus, ceux-ci ont réellement pris en main le sujet. « Fermer une départementale 3 mois dans l’année est une décision qui n’est pas anodine. Il est important de le saluer », remarque M.Rault. Ailleurs en France, d’autres collectivités s’investissent sur ces questions, comme en Alsace ou en Auvergne Rhône-Alpes.

Lien vers l’article sur son site d’origine : https://lareleveetlapeste.fr/a-lamballe-armor-une-route-est-fermee-3-mois-pour-sauver-les-grenouilles-et-les-tritons/?fbclid=IwAR1B9KK07DMHTYmVi-KFzGnOOJpNXmLSqxNJVaqA_YQCtu1oSxJQKwLTh5w

* https://www.vivarmor.fr/