Ils lancent un projet « agri-culturel »

140 000 euros. C’est la somme que doivent réunir Adrien et Claire, tous deux basés à Sixt-Sur-Aff, dans l’Ille-Et-Vilaine, à quelques encablures de Redon et de la frontière morbihannaise. « Nous avons mis en place une association, Micamot, qui a lancé une SCI, une société civile immobilière, et nous sommes accompagnés par l’association Terre de Liens », explique Adrien, qui est présent sur la ferme avec Claire depuis décembre 2011. Tout ceci afin d’acquérir les terres et la ferme du bâtiment, par un maximum de citoyens. « Actuellement, nous bénéficions du portage foncier », poursuit Adrien. Le portage foncier, en partenariat avec le Conseil Général, le Conseil Régional et la Safer, et permet d’entrer dans les lieux et de consolider le projet, avant l’acquisition.

La conversion des terres en bio est en cours

Cette phase d’expérimentation leur permet de tester pour le moment leurs activités, à savoir la production en agriculture biologique de plantes médicinales et aromatiques biologiques (sur une surface de 3 hectares) couplé à l’implantation d’un café-librairie sur la ferme. « La conversion des terres en agriculture biologique est engagée, une pépinière pour la culture des plantes a été mise en place, de même que l’organisation de plusieurs journées d’animation « café-librairie » », précise Adrien. Une troisième personne a aussi rejoint le duo sur la ferme, qui a pour l’occasion mis des terres à disposition, pour tester une production de fruits rouges. Adrien et Claire espèrent bien pouvoir mener leur projet d’installation à bien dans les mois qui viennent « Nous en sommes actuellement à 30% de la somme », commente Adrien, « On continue à organiser des réunions publiques pour informer la population, et on espère pouvoir acquérir le bien durant l’été ». Une ouverture officielle de la ferme pourrait alors avoir lieu en septembre ou octobre !

 

Comment fonctionne une SCI ?

Une Société Civile Immobilière (SCI) est une société civile qui a un objet immobilier. Elle permet la détention d’un bien immobilier par plusieurs personnes. Dans le cadre du projet de Sixt-Sur-Aff, la SCI achète les terres et les bâtiments et en devient propriétaire. Elle les loue par la suite les terres à l’agriculteur et les bâtiments à l’association. Chaque associé détient une part dans la SCI.

 

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micamot.wordpress.com




Pierre Mollo : « Le plancton est à la base de tout »

Que peut-on dire, à l’heure actuelle, sur la situation de la biodiversité marine, et plus particulièrement du plancton ?

Il faut savoir que la biodiversité marine doit tout au plancton. Sans plancton, il n’y a rien, il est à la base de tout. Il est l’origine de la vie sur terre, et s’est formé dans des conditions extrêmes, il y a 3,5 milliards d’années. Il faut qu’il soit de qualité, et diversifié, pour qu’il y ait une grande biodiversité. C’est un élément fondamental.
Chaque fois que se produisent des événements naturels, de type éruptions volcaniques ou autres, on a une perturbation du plancton, et donc de la biodiversité qui en découle. Dans ces cas là, on n’y peut rien. Mais certaines fois, les actions humaines sont les responsables. Par exemple quand les hommes commencent à utiliser des pesticides pour les cultures ou le jardin. On fait entrer dans le sol des éléments chimiques, qui, avec le ruissellement des eaux, vont atteindre la mer. Des « micro-traces », c’est-à-dire des traces infimes de ces pesticides, vont avoir des effets sur le plancton.

Est-ce qu’on constate déjà une perte de plancton sur nos côtes bretonnes ?

En Bretagne, nous avons encore la chance d’avoir un écocysystème qui ne fonctionne pas trop mal. L’Océan Atlantique est grand, et on constate beaucoup de brassage de l’eau. Ce qui est moins le cas dans d’autres zones, comme en Méditerranée par exemple. Mais cela ne va peut-être pas durer. Il faut d’ores et déjà qu’on songe à l’état de l’eau qu’on laissera à nos petits enfants.
Selon moi, si il y a moins d’espèces sur le littoral aujourd’hui, c’est davantage lié à l’utilisation des pesticides, qui agissent directement sur l’état du plancton, qu’à la surpêche.

Etes vous optimiste pour l’avenir de la ressource plancton ?

Il y a 10 ans, j’étais moins optimiste. Mais depuis, on voit que les citoyens commencent à entendre parler du plancton et de son importance. Il joue un rôle essentiel dans notre vie, notre alimentation, et même notre respiration ! Avec la mise en place dewww.observatoire-plancton.fr/ l’observatoire citoyen du plancton, on sent que les choses bougent, que les citoyens se réapproprient ce monde de l’invisible. On parle encore beaucoup du plancton responsable des marées vertes, des cyanobactéries…Et si on parlait davantage du « bon » plancton ? Il faut que les citoyens puissent apprendre à connaître la fragilité des écosystèmes, des milieux, pour interpeller notamment les élus sur l’importance de ces micro-organismes.

 

Plus d’infos

/www.observatoire-plancton.fr/

Le programme détaillé de la journée du 16 mars organisé par l’Institut de Silfiac est disponible sur le site de l’institut
 




La Laborieuse,107 ans de coopération !

Le jour est à peine levé en cette matinée automnale que l’activité bat déjà son plein à la Laborieuse. Dès l’aube, les véhicules de cette entreprise de peinture sont affairés, le matériel préparé. Tous les salariés (peintres, comptable, gérant…) sont sur le pont. Des salariés, qui, ici, participent activement à la vie de l’entreprise. Car la Laborieuse est, outre l’une des plus anciennes entreprises morlaisiennes, une Société coopérative et participative (Scop). Les 11 salariés-sociétaires ont investi financièrement dans la structure. « Chaque nouvel arrivant doit faire sa demande au bout de 2 années de présence » précise Francis Fourestier, président-directeur de la Laborieuse depuis 1997, et qui laisse sa place cette année. « C’est inscrit dans nos statuts, poursuit-il. La candidature des nouveaux sociétaires est présentée lors de l’Assemblée générale et soumise au vote ». Et, de fait, chaque salarié possède une voix dans la coopérative. Le gérant est également élu par les sociétaires.

« Une grande prise de responsabilité »

Ce système est différent de celui des entreprises traditionnelles. Il semble apprécié par les peintres de la Laborieuse, qui s’affairent autour des établis. Jacques et Yannick, 25 ans de boîte chacun, y trouvent visiblement leur compte. « Ici, on devine tout de suite que l’on travaille pour nous-même », souligne Jacques, qui a travaillé également neuf années chez un artisan. « La scop, c’est comme une famille !, renchérit Yannick. Où chacun gère son chantier ! ».
Bernard, un de leurs collègues, est de son côté en train de peindre des portes de meubles. Armé de son pinceau, il évoque son arrivée à la Laborieuse : « il y a sept ans, après être passé à la fois par des entreprises de taille plus importante et des artisans ». Il peut aisément faire le comparatif entre les deux mondes. « J’observe une prise de responsabilité plus grande », relève-t-il. Des inconvénients ? « Non. Même si parfois, c’est peut-être plus compliqué que dans une entreprise traditionnelle, car on est plus impliqué. Mais ça reste passionnant ! ».

Tout le monde est investi d’une mission

Du côté des services administratifs, Rachel et Corinne jonglent avec les chiffres et les devis. Corinne, arrivée en tant que comptable, est désormais la nouvelle gérante de la Laborieuse. Une montée en grade qui ne l’effraie pas, car elle se sait bien entourée. « D’ici un an ou deux, je reprendrai le poste de Francis Fourestier entièrement. Pour le moment, on est vraiment dans la période de transition », précise-t-elle. Ce qui ferait la richesse d’une Scop ? C’est avant tout la possibilité de dialoguer. « Chaque sociétaire a son mot à dire dans l’entreprise, ce qui permet à tout le monde de se sentir investi d’une mission, de ne pas se cantonner à une tâche précise. Et c’est extrêmement important, gratifiant, de savoir que l’on travaille pour soi ! », souligne Corinne. Et financièrement ? « C’est vrai que dans une entreprise classique d’une quinzaine de salariés, il y a moins de participation et de reversements de dividendes comme on peut le faire ici », concède la salariée, car les sociétaires ont la possibilité de bénéficier d’une redistribution des éventuels bénéfices en fin d’année. « Quant aux écarts salariaux, ils sont moins important qu’ailleurs ». Les coopératives seraient-elles alors une des réponses à la crise en matière de gouvernance et de répartition des richesses ? « On voit bien qu’au regard du contexte difficile, elles peuvent devenir une valeur refuge », conclut Francis Fourestier, qui souhaite que la longue histoire de la Laborieuse se poursuive encore…pendant une autre centaine d’années !

 

Qu’est-ce qu’un sociétaire ?

Dans les Scop, les salariés peuvent être sociétaires, c’est-à-dire qu’ils prennent part au capital de l’entreprise, en apportant une somme d’argent définie. Ils détiennent au moins 51 % du capital, et représentent 65 % des voix. Un associé est égal à une voix. L’élection du dirigeant se fait par les sociétaires. Ils touchent également au minimum 25 % des bénéfices réalisés par la Scop.

 

 

Le gérant dans une Scop

Le dirigeant d’une Scop est élu par les salariés-sociétaires. Il bénéficie du statut de salarié, et n’est pas seul à la tête de l’entreprise, mais est entouré des autres salariés-sociétaires. Dans une majorité de cas, la caution personnelle du dirigeant n’est pas à apporter lors du plan de financement.

 

 

 

 

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contact[AT]adessdupaysdemorlaix.org




Ils ont repris leur entreprise en Scop

Dans le bâtiment jaune de l’agence de communication Appaloosa, l’ambiance est studieuse en cet après-midi pluvieuse. Pas un bruit. Chacun vaque à ses occupations : les directeurs artistiques sont penchés sur leurs ordinateurs dans le grand open-space, tandis que les chefs de projet préparent leur réunion avec Bertrand Le Coq, le gérant de la Société coopérative et participative (Scop).

C’est lui qui, avec son collègue Olivier Lemaire, a repris la suite des activités de l’agence fin 2009. « Le patron partait en retraite, explique le dirigeant. Nous lui avons alors proposé de reprendre l’agence, mais sous forme de Scop. Le principe, basé sur la coopération, nous intéressait. Nous voulions que les salariés puissent devenir associés, et puissent prendre part au capital de l’entreprise », précise-t-il.

C’est là le socle d’une Scop : les salariés sont « sociétaires » et détiennent au moins 51 % du capital de l’entreprise. De deux salariés-sociétaires, ils sont passés à six, sur les huit salariés que compte aujourd’hui Appaloosa. « Ici, nous avons choisi de ne pas obliger les employés à investir dans la Scop », commente Bertrand Le Coq. Quand un salarié décide de s’engager en tant qu’associé, il faut qu’il apporte 5 % de son salaire annuel brut dans le capital de l’entreprise, avec un montant plancher de 10 000 euros.

Un fonctionnement équitable

Un fonctionnement différent des entreprises classiques, mais que semble apprécier le gérant, élu pour 4 ans par ses pairs à la tête de la structure. « Je n’y vois que des avantages, affirme-t-il. Travailler dans une Scop est positif. Les salariés sont très motivés, très impliqués. Il y a beaucoup d’échanges entre nous ».

Même son de cloche du côté de l’open-space, où travaille Olivier Lemaire, l’associé de Bertrand Le Coq qui a repris l’agence de communication en 2009. « Partager le travail, et le résultat de ce travail, nous semblait évident. Même si l’agence reste soumise à un objectif de rentabilité, il y a un fonctionnement spécifique : nous nous réunissons régulièrement dans l’année pour prendre des décisions tous ensemble, notamment en ce qui concerne le partage des bénéfices. Nous sommes ici dans un fonctionnement équitable, ce qui n’est pas forcément le cas dans les entreprises classiques », développe-t-il.

Alain, directeur artistique chargé des projets « web », assis non loin devant son ordinateur, approuve également. Arrivé depuis quelques jours chez Appaloosa, il affirme que le fonctionnement « a été un facteur déterminant dans son choix de venir ici. Il y a une implication, une responsabilisation, qui me plaisent beaucoup », poursuit-il. Des ingrédients nécessaires à la bonne poursuite des activités, selon Bertrand Le Coq. Et le gérant de conclure : « je pense que le modèle coopératif est fait pour durer ! ».

 

 

Les enjeux d’une transmission en Scop aux salariés

La transmission d’une entreprise en Scop peut s’avérer être une bonne solution pour faire perdurer l’activité, lors du départ en retraite du fondateur par exemple. Ce système permet ainsi aux salariés de poursuivre leur activité et conservant leur emploi sur un même site de production.

 

 

Les enjeux d’une transmission en Scop pour le dirigeant

Transmettre son entreprise à ses salariés via une Scop est une solution idéale pour les structures qui, de par leur taille, leur localisation, leur rentabilité, auraient eu des difficultés à trouver un repreneur rapidement et facilement. Le cédant peut également se retirer progressivement de l’entreprise, ce qui évite une rupture trop brutale. 

 

 

 

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