1

Appaloosa, une agence de communication en Scop

Suite et fin de notre série d’articles réalisés en collaboration avec l’Adess du Pays de Morlaix sur les acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire. Aujourd’hui, rencontre avec Appaloosa, agence globale de conseil en communication. Une Scop (société Coopérative et Participative) basée à Plouigneau.

Histoire

Créée
en 1985 sous le nom d’Agrimages et installée depuis 1991 à
Plouigneau,, l’agence de communication Appalosa est passée sous
statut Scop (Société Coopérative) en 2009, après une reprise par
deux de ses salariés. « Notre patron partait en retraite »,
explique Olivier Lemaire, directeur artisqtique et l’un des
fondateurs de la Scop, « Il nous a proposé de reprendre
l’entreprise en Scop. Avec Bertrand, l’idée nous convenait ».
Au fur et à mesure, des collègues, et d’autres, ont embarqués
dans l’aventure, pour devenir eux aussi salariés-coopérateurs.

Activités

Actuellement,
Appaloosa emploie huit personnes, dont deux alternants. Les activités
de l’agence sont tournées vers la communication : web,
marketing, design, relations presse, vidéo, digital… « 60%
de notre activité se fait vers le monde agricole », précise
Olivier. Des clients qui viennent du territoire, mais aussi de la
France entière, voir même de l’étranger. « On a aussi bien
des client qui font du bio en local, que des entreprises qui essaient
de conquérir la Planète ! C’est ce qui est passionnant dans
notre activité », explique Olivier. Ceci explique par ailleurs
le double profil de certains salariés, qui sont à la fois
ingénrieur-agronome et spécialistes en communication.

La gouvernance

Appaloosa
est une Scop depuis 2009. Elle compte actuellement six associés,
tous salariés. Même si des coopérateurs ont quitté l’entreprise,
le statut Scop permet « d’avoir une trésorerie solide on peut
faire face à certains aléas, même si il faut rester vigilant »,
commente Olivier. Chez Appaloosa, la participation est débloquable
et permet de monter au capital. Pour devenir coopérateur, il faut
poser sa candidature, qui est votée lors d’une réunion
d’associés, et participer au capital à hauteur de 2,5 % du
salaire annuel. Le fait de devenir coopérateur n’est pas
obligatoire, et est possible au bout d’un an d’ancienneté.

Ici,
le gérant change tous les quatre ans, après un vote des
coopérateurs. Des réunions d’associés ont lieu tous les deux mois
pour faire un bilan et « pour que tout le monde soit
sensibilisé aux problématiques de l’entreprise », rapporte
Olivier. « On est acteurs ». Des sessions de formation
sont également organisées. Ainsi, l’année dernière, un séminaire
sur l’intelligence collective a eu lieu. Un temps nécessaire selon
Olivier, car dans une Scop comme dans toute entreprise, « le
facteur le plus compliqué à gérer, c’est l’humain ».

Parmi
les avantages accordés aux salariés figure le compte-épargne
temps. « Si on ne peut pas prendre toutes nos RTT, on peut les
stocker suivant un plafond précis, et soit les récupérer en
argent, soit en temps », explique Olivier.

En parallèle, Olivier et Bertrand Le Coq, le gérant, sont tous deux engagés dans le mouvement coopératif : Union Régionale des Scoops pour Bertrand Le Coq et le CEFR (Comité d’Engagement Financiers Régional) pour Olivier, ce qui lui apporte beaucoup. « J’apprends énormément de choses, et cela permet de sortir de l’entreprise, de voir comment cela se passe ailleurs dans d’autres Scop. On peut mettre en perspective sa propre entreprise, c’est vraiment un privilège », conclut Olivier.

Pour en savoir plus :

Appaloosa
en vidéo :
http://www.eco-bretons.info/ecomaginitiativevoyage-au-coeur-scop/




Des trophées pour des initiatives mettant le cheval à l’honneur

Le
réseau Faire A Cheval est une association qui regroupe des acteurs
du domaine du cheval utilitaire en Bretagne historique. Elle a
décerné ses premiers trophées « Faire à Cheval »,
afin de mettre en valeur les collectivités et les productions
utilisant le travail du cheval.

Tombé
en désuétude avec la mécanisation notamment agricole, l’usage du
cheval creuse son sillon en Bretagne depuis quelques années.
Aujourd’hui, une vingtaine de collectivités de la région
utilisent le cheval pour des missions de services publiques, contre
seulement deux il y a 10 ans. La Région Bretagne soutient ce
mouvement, avec la mise en place depuis 5 ans d’un appel à projet
Cheval Territorial. Les agriculteurs, notamment les jeunes
maraîchers, sont également de plus en plus nombreux à utiliser la
traction animale.

C’est
dans ce contexte que le réseau Faire à Cheval, qui regroupe les
acteurs du cheval utilitaire (collectivités, associations, acteurs
du monde agricole, professionnels et prestataires du monde de
l’attelage du cheval…) a remis les premiers trophées « Faire
A Cheval ». Un label, dont le parrain est le sénateur Joël
Labbé, et qui se décline en deux volets : un volet « produit »
et un volet « territoire » Deux collectivités et un
maraicher ont ainsi été distingués.

Le
« volet » territoire vise à récompenser les
collectivités qui utlise le cheval, généralement le cheval de
trait, dans des missions telles que la collecte des déchets, le
transport scolaire, l’entretien d’espaces verts…Les
collectivités labellisées sont le département d’Ille-Et-Vilaine,
pour sa brigade hippomobile qui gère les espaces naturels sensibles,
et la commune de la Bouëxière.

Le
volet « Produit » a quant à lui pour objectif la mise en
lumière de productions agricoles ou forestières pour lequelles on
fait appel au cheval ou à l’âne, comme par exemples des légumes
issus de maraichage en traction animale, ou de débardage forestiers.
Les produits labellisés pour cette première édition sont ceux de
la Ferme du Guyoult, près de Dol-De-Bretagne. Les exploitants y
utilisent le cheval de trait breton depuis 4 ans, et produisent des
légumes frais, et vont proposer des bocaux de cornichons.

Des
labels d’encouragements ont été également décernés à des
initiatives en démarrage : à la Ville de Quimper pour son
action de ramassage estival des déchets, et à l’association
Equifaitquoi pour ses pommes de terre cultivées à Rennes qui ont
été transformées sur place en frites à l’occasion de la fête
du Cheval, de l’Ane et du Poney.

Pour en savoir plus sur le réseau Faire à Cheval :

https://www.reseaufaireacheval.fr/

https://www.reseaufaireacheval.fr/



Don Bosco : un acteur majeur du social et du médico-social dans le Nord Finistère

Suite
de notre série d’articles réalisés en collaboration avec l’Adess
du Pays de Morlaix sur les acteurs locaux de l’économie sociale et
solidaire. Aujourd’hui, rencontre avec l’association Don Bosco,
acteur majeur de l’action sociale, du médico-social et de la
petite enfance sur le nord Finistère.

Histoire

L’association laïque Don Bosco est née en 1946, à la Roche-Maurice, sur le territoire de Landerneau. Son objectif de départ était de « prendre en charge des orphelins de guerre », explique le directeur actuel, Michel Jezéquel. « Son premier métier était ce qu’on appelait à l’époque « l’éducation surveillée », la protection de l’enfance telle qu’on la nomme aujourd’hui ». Une activité que Don Bosco poursuit aujourd’hui, étant l’un des principaux acteurs du Finistère dans le domaine.

Depuis sa création, l’association a beaucoup évolué, et son histoire a été « marquée par des sollicitations extérieures, on faisait appel à nous pour ne pas que certaines activités associatives locales disparaissent », selon Michel Jézéquel.

C’est ainsi que dans les années 70, Don Bosco fait son entrée dans le champ du handicap, avec la sollicitation d’une congrégation religieuse, qui gérait un établissement à Landerneau. Don Bosco, toujours gestionnaire de cet Institut Médico-Educatif, va alors développer des activités autour de l’accompagnement des personnes handicapées.

Dans les années 80, une porte d’entrée dans le secteur de l’insertion s’ouvre pour l’association grâce à une sollicitation d’une auto-école d’insertion baptisée « Feu Vert », située à Brest. Don Bosco reprend alors ses activités. « Restée marginale pendant longtemps, l’action « insertion » s’est développée fortement depuis 3-4 ans, avec notamment la reprise de l’association Emergence, qui accompagne des personnes sortant de prison, et depuis l’année dernière avec la sollicitation de « En Route pour l’Emploi » sur la mobilité , détaille Michel Jézéquel. « Le pôle insertion est devenu conséquent ».

En 2008, Don Bosco s’est intéressée au champ de la petite enfance, avec là encore une sollicitation extérieure, pour reprendre en gestion une crèche associative parentale. à Landerneau. Le pôle d’activité Petite Enfance s’est développé depuis et s’est transformé l’année dernière en SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif, ndlr), baptisée «En  Jeux d’Enfance ».

Activités

Don Bosco est implantée essentiellement dans le Nord Finistère. L’association intervient sur plusieurs territoires : Brest, Landerneau, Morlaix, mais aussi le Centre Ouest Bretagne.

Elle emploie aujourd’hui 1200
salariés, et 5000 personnes bénéficient de ses services, sur 48
sites d’activités diverses.

Elle intervient aujourd’hui dans
quatre grands pôles :

Protection de l’enfance : hébergement collectif en foyers, en apparement ou hébergement individuel, accueil des mineurs étrangers isolés, Centre de Formation, Service de Prévention Spécialisée…

Médico-Social : accompagnement des personnes en situation de handicap : Institut Médico-Educatif (IME), foyers de vie, foyers d’accueil médicalisé…et un service d’interprétariat en Langue des Signes française.

Insertion : Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), Maison Bleue (accueil de familles de détenus)…et aussi des activités d’insertion par l’activité économique ; Ateliers d’insertion Ekoconserve, La Boîte à Bois, Le Jardin Partageur, chantier d’insertion Second Oeuvre Bâtiment.

Production de services : Scic L’Assiette Coopérative, GIE du Leck (blanchisserie), Centre de Moulin-Mer, le Four à Chaux et la Coopérative Emplois Services.

Le Pôle « Petite enfance »
est devenue l’année dernière une SCIC, « En Jeux d’Enfance ».
Cette société coopérative regroupe des multi-accueil, des crèches
d’entreprises et quatre relais petite enfance. Elle emploie 150
salariés, et propose 400 places d’accueil collectif sur 47 communes.

« Toutes ces entités travaillent autour d’un même projet politique », explique Michel Jézéquel. C’est ainsi qu’elles vont toutes être regroupées dans une Union Economique et Sociale (UES) pour l’éducation et l’inclusion, un statut sous forme coopérative permettant de regrouper des coopératives, des associations ou des mutuelles. L’association Don Bosco, la Scic En Jeux d’Enfance, la Scic l’Assiette Coopérative, la Coopérative Emploi Services, le Groupement d’Interêt Economique du Leck, le Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale de Kerlaouen, l’Association Sportive et Culturelle Don Bosco, et le Fonds de Dotation Don Bosco seront ainsi regroupées au sein d’une même entité qui sera une SA à capital variable. Ceci pour des raisons fiscales, pour asseoir la sécurité financière des activités et pour garder des capacités d’initiatives en plus de répondre à des commandes publiques.

Gouvernance

En 2008, partant du constat qu’il manquait un projet collectif, les statuts de l’association ont été modifiés, et l’ouverture aux adhésions à été décidée. Toute personne intéressée par l’activité et le projet associatif de Don Bosco peut devenir adhérente, et peut ainsi devenir membre de l’Assemblée Générale et prendre part au vote de l’orientation de l’activité.

« Aujourd’hui, l’Assemblée Générale est composé de deux collèges : le premier regroupe les personnes « intéressées », c’est-à-dire les usagers ou leurs représentants et les salariés. Le deuxième réunit les « non intéressées », c’est-à-dire tous les autres adhérents. Nos statuts précisent que le second collège est majoritaire », expliquent Bernez Rannou, le président de l’association, et Jacqueline Bauduin, secrétaire. Le Conseil d’Administration est quant à lui composé de quatre collèges : les adhérents, les usagers, les salariés (désignés par le Comité d’Entreprise), les partenaires. Le bureau est composé de dix membres, tous issus du collège des adhérents.

« Nous sommes dans un modèle démocratique d’accès à la dirigeance », commente Michel Jézéquel, le directeur. « Nous n’avons aujourd’hui aucun mal à recruter des administrateurs ». Bernez Rannou et Jacqueline Bauduin abondent : « Avant, il y avait beaucoup moins d’implication. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’échanges ». Des commissions de travail sont également mises en place pour travailler autour de certaines thématiques, comme par exemple l’environnement, l’éthique, la communication ou la vie associative.

Une instance représente également
les adultes handicapés. Baptisée « Les cogiteurs »,
elle se réunit régulièrement pour apporter le point de vue des
résidents sur des thématiques générales. Elle devrait
prochainement faire son entrée au Conseil d’Administration.

Un fonctionnement qui semble atypique pour le secteur. L’association « se démarque par rapport à d’autres organisations de l’action sociale. La référence à l’économie sociale et solidaire a permis de structurer les choses. Et ici, nous n’avons aucun mal à avoir des prises de position », souligne le directeur. Néanmoins, une des difficultés reste « le lien entre commande publique et le fonctionnement de la gouvernance. Ce n’est pas toujours évident d’associer tout le monde. On dissocie la gestion et l’orientation politique, à chacun son rôle. C’est un travail quotidien à faire pour que ces deux fonctions ne se mélangent pas », reconnaît Michel Jézéquel.

A noter également qu’en Assemblée Générale, le « Guide des Bonnes Pratiques de l’Economie Sociale et Solidaire » est évalué. Une façon d’affirmer encore un peu plus l’ancrage de l’association dans le secteur de l’ESS !

Article rédigé par Aurélie Brimbeuf (Adess Pays de Morlaix) et Marie-Emmanuelle Grignon (Eco-Bretons)




Portait de femmes n°1 : Johanne Gicquel, de l’agriculture à la culture

Rencontre avec Johanne Gicquel, ancienne paysanne-boulangère bio, qui travaille actuellement dans une association environnementaliste bretonne, et qui mène en parallèle des projets autour de la peinture et de la photo. Elle est notamment l’auteure d’ouvrages photos autour de l’eau.

C’est à Concarneau que nous rencontrons Johanne Gicquel. La quarantenaire est arrivée là « Grâce au hasard des rencontres ». Celle qui se définit comme « une fille qui aime la nature et pratique la peinture et la photo » travaille aujourd’hui pour une association qui œuvre autour de l’agriculture durable et du développement durable et solidaire en Bretagne, et ce pour quelques mois. Une nouvelle étape dans son riche parcours.

Tout commence dans le Morbihan, où Johanne passe son enfance, entre bois et ferme. Une exploitation porcine, « Une des plus grandes de Bretagne », menée par ses oncles. « Petite, j’avais déjà le goût de la nature », confie-t-elle. « Mais aussi une certaine frustration de ne pas connaître le nom des plantes, des arbres… ». Les années passent, et Johanne part étudier les sciences à Rennes. Cela lui permet d’acquérir un certain nombre de connaissances. Mais c’est surtout le parcours sur le terrain qui la forme : grâce à des lectures, elle apprend le nom des fleurs et des plantes. Après l’obtention d’une maîtrise en environnement littoral, elle entame sa carrière dans le milieu associatif, au sein d’une association de consommateurs., en tant que « conseillère aux économies d’eau ». Après des passages chez Inter Bio Bretagne et dans le Réseau Cohérence, elle change de cap et décide de devenir « faisou ». « Je me sentais très « disou », et j’avais envie d’aller sur le terrain, j’avais envie de me frotter à la réalité d’un métier », explique-t-elle. Son compagnon de l’époque s’engageant alors en agriculture, elle le rejoint pour créer une exploitation bio, dans laquelle elle sera paysanne-boulangère. « Produire du blé, le moudre, faire du pain et le vendre… tout ça en complémentarité avec une activité maraîchère », précise Johanne.

Une aventure de 10 ans, qui s’arrêtera en 2015-16, qui lui a apporté « beaucoup de satisfaction personnelle ». Ayant en parallèle depuis longtemps des projets de livres avec photos, elle décide alors de se lancer dans cette activité d’artiste, à la fois peintre et photographe.

Quelques réalisations de Johanne

Johanne se définit comme quelqu’un « ayant conscience des enjeux environnementaux et intéressée par la nature ». « Dès lors qu’on commence à se poser des questions, on a plus envie de se cacher les yeux. Et on essaie de se mettre un peu en adéquation avec un certain nombre d’idées ou de convictions, telle que préserver la nature ». Son engagement pour la préservation de l’environnement a toujours été présent, depuis son plus jeune âge. « J’ai toujours eu une curiosité pour les choses de la nature ». Ayant grandi sur une grande exploitation agricole, elle a vu des pratiques qui « posent question ». « C’est vraiment la base de ma réflexion intellectuelle ». Elle se remémore ainsi une pratique étonnante : la section des queues des porcelets ainsi que le meulage des dents, qu’elle trouvait à l’époque « normal ». « Un jour, j’ai compris que si on coupait leur queue, c’était pour éviter le cannibalisme, chose qui peut arriver car ils grandissent dans des conditions qui sont concentrationnaires . Forcément, à ce moment là, c’est le déclic ».

« Je n’ai pas de réponse théorique sur ce qu’est la transition, mais beaucoup de questionnements, et envie d’interpeller les élus sur ces sujets »

De rencontres en rencontres, comme par exemple avec Jean-Claude Pierre, l’un des fondateur d’Eau et Rivières de Bretagne et actuel porte-parole du réseau Cohérence, son engagement mûrit. « Tout cela participe d’un cheminement intellectuel, qui consolide des convictions autour de la nature ». L’aménagement du territoire, la consommation de l’espace agricole, les déplacements… sont autant de problématiques qui lui posent question aujourd’hui. « Je n’ai pas de réponse théorique sur ce qu’est la transition, mais beaucoup de questionnements, et envie d’interpeller les élus sur ces sujets ». Autre sujet qui la passionne : la culture. « Il y a énormément de choses à faire concernant l’accès à la culture. Il faut penser aux auteurs, aux artistes, et qu’on arrête d’y voir quelque chose d’accessoire. ». « Il faut de la culture, de la magie, de la poésie, notamment au niveau de la protection de l’environnement », soutient-elle.

« Pas mal d’hommes me l’ont dit, c’est grâce à elles ou par elles qu’arrivera la transition écologique. Mesdames, faites-vous connaître, faites savoir que vous êtes là, et faites connaître vos initiatives  »

Autre constat au niveau de l’environnement et des transitions écologiques : que les femmes y prennent leur place. « Pas mal d’hommes me l’ont dit, c’est grâce à elles ou par elles qu’arrivera la transition écologique. Mesdames, faites-vous connaître, faites savoir que vous êtes là, et faites connaître vos initiatives », exhorte-elle. Johanne a par ailleurs dans les cartons un projet d’ouvrage, mêlant texte et photos, autour des femmes paysannes. Nous ne manquerons pas d’en reparler !

Pour le moment, on peut retrouver les deux ouvrages qu’elle a créés, rassemblant ses photos autour de l’eau, baptisés « Saut(e) dans l’eau » et « Chante la mer ». Dans ses ouvrages, elle a pour objectif, de « montrer à voir la nature toute proche, celle sous nos pieds ». Mais aussi « interpeller, interroger, faire rêver aussi… Susciter l’intérêt et dès lors, donner envie de connaître. ». On peut découvrir son travail sur son site web : https://www.johannegicquel.com/


Ecoutez l’interview audio de Johanne

Autre série de réalisations de Johanne




Edito. Portraits de femmes en transition : Ces Eco-Bretonnes qui font bouger l’écologie dans nos territoires !

Lorsque en 2013, une partie des rédacteurs et rédactrices s’en est allé pour créer ce qui allait devenir « Sans transition ! » , l’un des premiers actes de notre nouvelle équipe fut de changer le logo et de remplacer le petit reporter par une bigoudène pétulante, marquant ainsi l’importance que nous reconnaissions naturellement aux femmes dans le dynamisme des transitions écologiques et solidaires en Bretagne. Si depuis notre logo a encore changé, nos convictions, qui s’appuient sur des faits, sont elles restées intactes : ici comme partout dans le monde, les femmes sont souvent la force motrice de ces initiatives dont nous rendons constamment compte.

C’est pourquoi Eco-Bretons lance à partir de ce mois-ci une série au long cours de « Portraits de femmes en transition » qui, par leur action mais aussi leur parcours, illustrent chacune à leur manière ce que les femmes apportent quotidiennement aux mouvements actuels de transition et chemin faisant, participent amplement à faire bouger petit à petit les lignes.

En ces temps où la puissance du féminin (re)prend sa place tant bien que mal face à un patriarcat qui a hélas bien malmené depuis des siècles autant les femmes que l’ensemble du vivant, et tandis que certain.e.s rendent hommage au matrimoine breton, il nous est apparu aussi évident qu’indispensable de vous donner à voir et à mieux connaître celles qui « font leur part  de colibri » sur les territoires de Bretagne.
Il ne s’agira pas nécessairement de mettre en exergue des personnalités déjà connues de tous, telle l’écoféministe indienne Vandana Shiva que nous avions rencontrée à Rennes, mais plutôt de montrer que ces « petites révolutions du quotidien » sont l’affaire de toutes les femmes et que chacun.e d’entre nous est le moteur de sa propre transition. Il s’agira surtout de témoigner du fait que, si le statut de la femme dans notre société peut être un atout, il reste encore hélas trop souvent un obstacle aux initiatives. Comment peut-on le mieux faire l’usage de l’un pour faire sauter l’autre !

Ainsi tous les mois, l’équipe d’Eco-Bretons vous présentera le portrait d’une femme, effectué à partir de dix questions qui se déclinera sous la forme d’un reportage à la fois écrit et audio ainsi que d’une vidéo chaque fois que cela sera possible.

Nous avons prévu de mener cette série sur au moins trois ans. Nous espérons ainsi collecter suffisamment de portraits pour à ce terme constituer un livre, et pourquoi pas un film documentaire.

Nous sommes très heureux de vous offrir pour ces fêtes de fin d’année un premier portrait que nous nous apprêtons à publier dans les prochains jours. Nous vous en souhaitons bonne découverte et sommes bien sûr curieux de vos réactions. Alors n’hésitez surtout pas à nous les faire savoir.

 De même, si vous pensez que parmi vos amies et connaissances, il en est qui mériterait de figurer dans cette galerie, dites-le nous aussi. Nous sommes comme toujours, à l’écoute de toutes les propositions.

A noter que ce projet a d’ores et déjà reçu le soutien financier de la Région Bretagne.

Très
belles fêtes à toutes et tous.

 

 L’équipe
d’Eco-Bretons




Emploi mutualisé : Le Geai 29 prend son envol

Le Groupement d’Employeurs
Geai 29 est né il y a maintenant deux ans, adossé aux trois Points
d’Accueil à la Vie Associative (Pava) que sont le Resam sur le
Pays de Morlaix, Sema’For sur le Pays de Brest, et L’Espace
Associatif de Quimper-Cornouaille. Il met à disposition des
associations non fiscalisées qui y adhèrent les salarié.e.s qu’il
emploie. Explications.

Mettre à disposition pour ses associations adhérentes les salarié.e.s qu’il emploie, et accompagner les associations dans la gestion de leur ressources humaines. Voilà les deux objectifs du Geai 29, le Groupement d’Employeurs Associatif Intersectoriel en Finistère. Il est né il y a maintenant deux ans, de la volonté et du travail de l’Espace Associatif Quimper Cornouaille, du Resam (Morlaix), et de Sema’For (Brest). « En tant que Point d’Accueil à la Vie Associative, nous étions souvent sollicités, chacun sur nos territoires, par des associations qui avaient des demandes en soutien administratif, ou comptabilité », explique Karine Vaillant, chargée de mission « Mutualisation de l’emploi » au Resam. En 2015, une étude sur les l’emploi au sein des associations du Finistère a été menée, mettant alors en évidence leur besoin en temps partiel, un besoin de compétences, tout en ayant comme spécificité le portage de la fonction employeur par des dirigeants bénévoles. C’est pour répondre à ces problématiques que le Geai 29 a été mis sur pied, à destination des associations non fiscalisées, et de tous secteurs d’activité.

Concrètement, comment cela fonctionne ? Les associations sont d’abord accueillies au sein des PAVA (Points d’Accueils à la Vie Associative), pour faire le point sur leurs besoins, et déterminer quel outil il vaut mieux utiliser en terme de partage d’emploi : Geai, mais aussi prestations, mise à disposition… « L’idée, c’est vraiment de répondre aux besoins des structure, de les orienter selon leurs besoin et leur spécificité », commente Karine Vaillant. Si l’association est orientée vers le Geai, un point est réalisé sur le profil de poste, les compétences recherchées, le volume horaire…Une fois que tout est validé, l’association adhère au Groupement d’Employeurs. Celui-ci propose alors la mise à disposition d’un.e de ses salarié.e.s, ou créé un nouveau poste si besoin. L’association accueille le/la salarié.e, dont la prise de poste est accompagnée par le Geai, qui facture la structure mensuellement pour la mise à disposition du/de la salarié.e, sur la base du coût horaire du poste, majoré d’une contribution au fonctionnement du groupement.

Un système qui a des avantages
aussi bien pour les associations, que pour les salarié.es.. Pour les
associations, les formalités administrative liées à l’embauche
sont prises en charge par le Groupement d’Employeurs, qui
accompagne aussi sur la fonction employeur. Pour les salarié.e.s, la
possibilité d’accéder à un emploi à temps plein ou à temps
partiel choisi, avoir un employeur et des fiches de paies uniques,
évoluer dans un cadre sécurisé.

C’est ainsi que neuf contrats ont été signés depuis la création du Geai, dont quelque CDD. « L’objectif, c’est d’atteindre 20 Equivalent Temps Plein (ETP) dans 3 ans », affirme Karine Vaillant. Seize associations adhèrent déjà au dispositif, sur les trois territoires couverts. Sur le Pays de Morlaix, l’Adess, ou Le Buzuk (la monnaie locale, ndlr), ont recours actuellement au Groupement d’Employeur. Le signe que la mutualisation de l’emploi se développe petit à petit dans le secteur associatif finistérien !