Une application pour connaître la qualité de l’eau des rivières et des plages

L’application « Qualité rivière », proposée par l’Agence Française pour la Biodiversité et les Agences de l’Eau, permet d’avoir accès à la qualité des cours d’eau près de chez soi. Depuis 2016, on peut également savoir quels sont les poissons qui les peuplent. Et depuis peu, la qualité des eaux de baignade est disponible, ainsi que l’accès via un ordinateur.

Savoir quelle est la qualité des rivières près de chez soi et connaître quels sont les poissons qui les peuplent… Toutes ces informations sont disponibles désormais via l’application « Qualité Rivière », éditée l’Agence Française pour la Biodiversité et les Agences de l’Eau. Depuis 2013, cette application permet aux possesseurs de smartphones d’être informés de la santé et de la qualité des cours d’eau situés près de chez soi, sur trois années, grâce à des cartes détaillées interactives et un code couleur : bleu pour « très bon état », vert pour « bon état », et rouge pour « mauvais état ». Le tout grâce à 5000 stations de suivi des cours d’eau. L’application propose également un « quizz » avec 20 questions pour tester ses connaissances sur l’eau, ainsi qu’une rubrique « le saviez-vous ? ». En 2016, elle s’est enrichie de données sur les poissons qui peuplent les cours d’eau, avec une photo pour chaque espèce, et une fiche avec des informations sur sa répartition géographique, son habitat, sa nourriture, et son classement (« en danger critique d’extinction », « vulnérable », « en préoccupation mineure »). Les données ont été fournies par l’Onema (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques), remplacée depuis 2017 par l’AFB (Agence Française pour la Biodiversité).

Disponible sur tablette et smartphones, on peut utiliser l’application Qualité Rivière dès cet été sur ordinateur. Autre nouveauté, on peut aussi visualiser la qualité des eaux de baignades du littoral, classées selon un pictogramme et une couleur (bleu : qualité excellente, vert : bon, orange : suffisant, rouge : insuffisant). Les données proviennent du Ministère de la Santé.

Pour télécharger l’application sur téléphone, rendez-vous sur Google Play (pour les possesseurs d’un téléphone fonctionnant sous Android) ou sur App Store (pour les possesseurs d’un téléphone Apple). Pour consulter Qualité Rivière depuis un ordinateur, direction le site https://qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/app/tabs/viz-map

Eaux de baignade : Eau et Rivières de Bretagne s’interroge sur les données fournies par l’ARS

Dans la région, la plupart des eaux de baignades sont estimées en état au moins « satisfaisant » par l’Agence Régionale de Santé Bretagne. Mais l’association Eau et Rivières tire la sonnette d’alarme : elle s’interrroge sur le fait que «  les risques de pollution de diminuent pas (en témoignent le nombre élevé de fermetures préventives de plages) alors que les classements s’améliorent ». En cause selon elle : la fermeture préventive des plages en cas d’épisodes pluvieux, qui souvent donnent lieu à des épisodes de pollution, et le fait de fait de supprimer du classement des prélèvements réalisés lors de pollution ponctuelle (ce qui est autorisé par une directive européenne). Selon Eau et Rivières de Bretagne, on ne peut cependant pas qualifier ce type de pollution de « ponctuelle », car ils sont « systématiques. Chaque fois qu’il pleut ou presque, il y a pollution , et elles concernent plusieurs plages simultanément». En outre, ces épisodes sont le reflet de « problèmes systémiques » de gestion, « et donc dans ce cas là la directive interdit explicitement l’élimination de ces analyses », poursuit l’association dans son communiqué. L’association a porté plainte auprès de la Commission Européenne à l’été 2020, ce qui a entrainé la fin de cette pratique. Elle a aussi demandé en mai 2021 à l’ARS de corriger rétroactivement les classements. (car ceux-ci portent sur les quatre dernières années). Faute de réponse de l’ARS, Eau et Rivières a enfin décidé de saisir le tribunal administratif afin de rétablir « les véritables classements des plages bretonnes ».

Plus d’infos : Le site de l’association Eau et Rivières de Bretagne

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat, qui se déroule jusqu’au 1er septembre. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html




Tantinotte, les produits ménagers naturels made in Plouguerneau

La Finistérienne Elsa Maurel-Lebrun propose avec « Tantinotte » des produits ménagers à base d’ingrédients naturels, qu’elle fabrique elle-même dans son atelier de Plouguerneau (29).

Tantinotte, en hommage à sa grand-tante. C’est ainsi qu’Elsa a baptisé sa marque de produits ménagers naturels. Celle qui se définit comme « Fabricante-artisane » a commencé, il y a quelques années, par réaliser elle-même occasionnellement ses produits à partir de recettes glanées ici et là, notamment sur internet. A la faveur d’un déménagement de la région parisienne vers la haute montagne, « la fabrication est devenue plus intense ». « Lorsque je suis tombée enceinte, j’ai voulu bannir de chez moi un maximum de produits chimiques, de perturbateurs endocriniens », explique-t-elle. De fil en aiguille, on la sollicite de plus en plus pour avoir ses produits, notamment en plus grosse quantité. « J’avais de moins en moins de temps disponible pour le faire. Finalement, mon mari m’a suggéré de m’installer et de créer mon activité ». Ce qu’Elsa va faire en se lançant dans l’aventure Tantinotte, à Plouguerneau dans le Finistère Nord.

Elle propose aujourd’hui plusieurs produits, uniquement ménagers : lessive naturelle à faire soi-même, pain solide pour la vaisselle, tablettes pour lave-vaisselle, pastilles WC effervescentes, lessive en poudre, nettoyant multi-usages, poudre pour aspirateur, éponges naturelles en lufa ou fibre de sparte…Tous sont réalisés par Elsa elle-même, chez elle, dans son atelier, à partir d’ingrédients naturels, à 98 % d’origine française. « J’utilise du bicarbonate, du savon noir ou de Marseille, de l’acide citrique…ce sont des recettes basiques », précise-t-elle. Le tout dans une démarche qui se veut aussi économe en énergie et zéro déchet : utilisation de quelques gouttes d’eau de pluie afin de fabriquer la pâte pour les pastilles pour le lave-vaisselle, séchage des produits à l’air libre, système de consigne, de recharge en poche kraft biodégradable avec de l’encre à base d’eau…

On peut trouver les produits de Tantinotte directement en ligne, mais aussi dans certaines épicerie vrac en Bretagne (Les Bocaux d’Ana à Brest, Epicerie de Jeannettes à Morlaix, Epicerie En Vrac à Auray…) et dans d’autres régions de France. Par la suite, Elsa envisage de lancer un financement participatif, afin de lui permettre d’agrandir son atelier, où, au vu du succès de ses produits, elle commence à être à l’étroit.

Pour en savoir plus : https://www.tantinotte.bio




Kokozenn, les vêtements engagés pour les océans à Trébeurden (22)

Créée par Valentin Renon et Marion Creignou, la marque Kokozenn propose des vêtements en textile 100% recyclés. Le duo recycle également les déchets marins qu’ils ramassent sur les plages en bracelets, grâce à des machines fabriquées par leur soin en matériaux de récupération.

C’est à Trébeurden, au bord de mer, dans les Côtes-d’Armor, qu’est ancré désormais l’atelier de Kokozenn La marque de vêtements écologique et engagée a d’abord pris naissance au Relecq-Kerhuon, près de Brest, en 2018, sur une idée de Valentin Renon. « J’avais passé 10 ans dans la Marine Nationale, et j’avais envie de changer de voie et de créer une marque qui soit tournée vers l’océan » explique-t-il. Le projet Kokozenn (qui signifie « cocotier » en breton) est alors lancé, et Marion Creignou, compagne de Valentin, rejoint l’aventure de la marque de vêtements « surfwear ».

Au départ, les premiers t-shirts et sweats sont réalisés en coton bio certifié GOTS, provenant du Bangladesh. « On avait un fournisseur dans le Gard qui gérait toute la fabrication », précise le couple. De fil en aiguille, ils décident d’aller plus loin dans la démarche en proposant des vêtements fabriqués à base de textile à 100% recyclés, plus conformes à leur idée de départ. Après un an de recherche, ils découvrent une fibre espagnole, composée « pour moitié de coton recyclé, et pour moitié de PET (le plastique des bouteilles) recyclé », détaille Valentin. Le tissage et la fabrication des vêtements est réalisé au Portugal, et l’impression des logo dans l’atelier de Trébeurden. Afin de pouvoir lancer cette gamme, un financement participatif a été lancé, qui a permis de récolter plus de 29 000 euros pour 700 pré-commandes !

La boutique en ligne de Kokozenn (capture d’écran)

Des déchets marins valorisés

En parallèle de leur ligne de vêtements, Valentin et Marion s’engagent dans la protection des océans, en mettant en place un partenariat, dès les débuts du projet, avec l’association Surfrider Foundation, et en lui reversant une partie de leur chiffre d’affaire. Rapidement ils organisent également des opérations de ramassage de déchets sur les plages. Ils ont alors un déclic, lorsqu’ils apprennent, au détour d’une émission du journaliste Hugo Clément, qu’il est difficile de savoir où part tout ce plastique par la suite. En effet, il est souvent revendu dans des pays étrangers, comme par exemple en Malaisie. Ils décident alors de monter leur propre filière de recyclage, et créent leur propres machines, afin de valoriser ces déchets marin, « Les machines ont elle même été créée à partir de matériaux de récupération, grâce à des plans en open source », souligne Valentin. Des bracelets, à base de cordage notamment, voient ainsi le jour en 2019.

On peut retrouver ces bracelets et les vêtements de Kokozenn sur internet, ainsi que dans une boutique de créateurs sur Vannes. Le duo propose aussi une gourde isotherme, afin de remplacer au quotidien l’usage des bouteilles plastiques. Et envisage de lancer prochainement une nouvelle opération de financement participatif afin de compléter la gamme textile par un article typiquement breton : la marinière. Toujours en tissu recyclé !

Plus d’infos : https://www.kokozenn.com/




Portrait de femme n°6. Laëtitia Crnkovic, semeuse de transition joyeuse

Rencontre avec Laëitia Crnkovic, spécialiste du zéro déchet, installée près de Lannion (22). Elle anime des ateliers, des conférences, et est autrice de livres sur le sujet. Elle nous raconte son parcours et son changement de vie pour un quotidien sous le signe de la transition écologique et de la lutte contre les déchets.

L’enthousiasme, la joie, le positif, ce sont les moteurs de Laëitia Crnkovic. Installée en Bretagne près de Lannion depuis deux ans et demi, elle est fondatrice de « Zéro Déchet Trégor », anime des ateliers, des formations autour de l’éco-responsabilité et du zéro déchet, donne des conférences. Et est auteure de deux livres, « Faites l’autopsie de votre poubelle » et « L’éco-Almanach, chaque jour un éco-geste ». Depuis deux ans, elle est « à 350 % dans le zéro déchet ». Le point d’orgue d’un cheminement personnel qui démarre en 2012. A l’époque, Laëtitia est agent de voyage et vit en Suisse. « Je travaillais plus d’une cinquantaine d’heure par semaine, je gagnais bien ma vie, je vivais à 100 à l’heure », se souvient-elle. Durant six mois, elle part sac au dos découvrir l’Amérique latine. Elle arrive alors sur une île « complètement autonome » au Panama : « Les habitants faisaient tout avec ce que la nature leur offrait : ils s’habillaient avec ce qui était disponible sur place, ils construisaient leurs maisons, leurs ustensiles, leurs bateaux, ils avaient de quoi se nourrir et de quoi se soigner… ». Un premier choc pour la jeune femme : « Je me suis rendue compte que moi, je ne savais rien faire avec mes mains, et que si je me retrouvais à leur place, je serais incapable de survivre ». De retour chez elle, elle reprend sa vie quotidienne là où elle l’avait laissée et fait un burn-out. « La distorsion était trop grande entre ma quête de sens et la vie que j’avais ». Dans le même temps, Laëtitia découvre qu’elle est atteinte d’endométriose. « J’ai alors commencé à prendre un virage à 360 degrés », explique-t-elle. Place alors à « l’écologie profonde » et au « retour au calme », avec la découverte de la méditation, du yoga, des fleurs du Bach, des soins énergétiques… Bref, Laëtitia prend le temps de prendre soin d’elle, commence à suivre des formations en aromathérapie, réfléchit à la manière de se soigner naturellement pour sa maladie. Elle adopte une nourriture plus locale et bio, mange moins de viande. Peu après, elle rencontre les Incroyables Comestibles et les Colibris, et commence à s’investir dans ces mouvements. « Ca a été des moments très forts », confie-t-elle. Devenue maman quelques temps plus tard, elle continue son engagement dans la transition, à la fois « écologique » et « intérieure ». S’en suit de nouveau un voyage, durant 9 mois, dont 6 mois en Asie. L’occasion d’une « grosse claque » au sujet des déchets. « Ils étaient là, dehors, comme si la planète vomissait tout : il y en avait partout dans la rue, dans l’eau, sur les plages, dans les sites classés à l’Unesco… ». Avec « sa paille et sa gourde », Laetitia n’en mène pas large, se dit que « ça ne va pas suffire ». Mais opère en même temps une « vraie prise de conscience ». « En France, on a tout ce qu’il faut pour faire correctement. Là bas, ils n’ont pas encore les outils, peut-être que ça viendra, mais nous on les a ! ». Elle se fait alors une « promesse intérieure » : celle, une fois rentrée, se se lancer dans une démarche zéro déchet, à la fois pour elle et pour les autres.

Le zéro déchet sans pression ni culpabilisation

Animation d’ateliers ou de conférences, écriture, communication, accompagnement…toutes ces tâches qui font partie intégrante d’un travail d’auto-entrepreneuse dans l’écologie, rythment désormais la vie quotidienne de Laëtitia. Un sacré programme qu’elle mène tambour battant grâce à son énergie et à son « feu intérieur » comme elle aime le définir. Une vie sous le signe du zéro déchet, qu’elle essaie d’essaimer auprès du plus grand nombre. Mais sans culpabiliser et sans se mettre de pression. Si elle ne jette plus qu’un sac poubelle de tout venant par an et sort sa poubelle de recyclage deux fois dans l’année, elle invite chacun à aller à son rythme. « L’idée, c’est d’y aller petit à petit, progressivement. Il faut toujours un temps pour que toute la famille puisse prendre la démarche en mains ». Tout est une question d’équilibre. « Il ne faut pas qu’il y ait une pression qui devienne insoutenable, et qu’on se sente frustré.e.s, et qu’on se flagelle. Même si le sujet est sérieux et grave, il faut qu’il y ait du plaisir, un challenge, un côté ludique ». Loin d’elle l’idée d ‘une écologie punitive.

Laëtitia admire aussi toutes les créatrices d’épicerie vrac : « C’est très courageux parce que ce sont des projets lourds à porter et qui ont un fort enjeu financier »

Le zéro déchet fait partie chez Laëtitia d’une démarche plus globale qui la mène vers la transition écologique. Pour elle, celle-ci est à la fois « intérieure » et « extérieure ». « A chaque fois qu’on entame une transition écologique, ça vient perturber plein de choses à l’intérieur de soi, on réfléchi à ce qui est important ou pas. On retourne à des plaisirs plus simples, comme la reconnexion à la nature ». « Moi je me suis découverte, j’ai vraiment l’impression que la transition c’est un chemin, un voyage qui va durer toute la vie », poursuit-elle. D’une démarche plus individuelle, faite avant tout pour sa santé, elle est ensuite entrée en réflexion sur son mode de vie : végétarisme depuis trois ans et demi, zéro déchet, déplacement à vélo…font maintenant partie de son quotidien. « Je me découvre au fur et à mesure, je choisis ce qui m’anime et ce que j’ai envie de diffuser », souligne Laëtitia, qui ne prend plus l’avion et est en réflexion sur la manière de concilier sa passion du voyage et les valeurs écologiques. « L’année dernière, on est partis à vélo pendant une semaine. Je trouve d’autres moyens de découvrir et de m’émerveiller, tout en impactant le moins possible », le tout « sans frustration ou culpabilité, juste en voulant essayer autrement, en changeant ses habitudes ». Parmi les initiatives qui l’ont inspirées, on peut citer l’éco-centre du Trégor, son lieu coup de coeur, ou encore la Bascule de l’Argoat. Laëtitia admire aussi toutes les créatrices d’épicerie vrac : « C’est très courageux parce que ce sont des projets lourds à porter et qui ont un fort enjeu financier ». Ou encore, dans un registre plus connu, Julie Bernier, autrice du « Manuel de l’écologie quotidienne », qui, selon elle, « ose montrer sa vulnérabilité et sa sensibilité », et Rob Hopkins, chez qui « on sent une bienveillance et un optimiste, tout en restant réaliste ».

La bienveillance est justement une des valeurs que la jeune bretonne voudrait voir davantage mise en avant. « Le manque de tolérance et les jugements très hâtifs sur les gens, ça me révolte », affirme-t-elle. Ce qui l’enthousiasme ? « La vie », dit-elle en riant. « Je marche aux projets, j’aime les nouveaux challenges, sortir de ma zone de confort régulièrement. J’aime essayer de nouvelles choses, ce que me permet mon travail ». Même si, « Cela peut-être inconfortable », reconnaît-elle. « Il faut accepter l’échec. On ose alors beaucoup plus. Tout ne marche pas comme on voudrait, mais on rebondit ». Voir tout cela essaimer chez les autres la ravit aussi. « C’est agréable de voir tous les gens qui s’éveillent ». Ses projets de formations et les nouveaux livres qu’elle est en train d’écrire lui permettront sans aucun doute de continuer à semer les graines du zéro déchet et de la transition.





Elise Hallab, ou quand l’art se mêle au végétal

Cet été, direction l’ancienne Manufacture des Tabacs à Morlaix pour visiter l’exposition « Riad » de Elise Hallab, dont les œuvres en sérigraphie sont réalisées à partir d’encre végétale.

C’est autour d’un délicieux thé hibiscus-pomme, sous l’ombre des agapanthes plantées dans la cour des Artistes de l’ancienne Manufacture des Tabacs de Morlaix, que nous rencontrons Elise Hallab. La jeune femme présente une exposition de ses œuvres dans les locaux de l’association Les Moyens du Bord durant tout l’été. Baptisée « Riad », c’est « sa première exposition personnelle », explique-t-elle. « Elle aurait du être présentée l’année dernière, mais n’a pas pu l’être à cause de la pandémie. Mais cela m’a laissé en fait plus de temps pour la préparer », sourit-elle. La rencontre avec Les Moyens du Bord, association artistique morlaisienne qui œuvre à la promotion de l’art contemporain, s’est faite par le biais du salon de la petite édition Multiples, auquel Elise a participé plusieurs fois, avec des projets étudiants réalisés lorsqu’elle était élève aux Beaux Arts de Brest. Dès 2015, elle découvre les encres végétales et séjourne notamment au Portugal. Elle participe à un stage avec plusieurs sérigraphistes à Porto, et travaille sur un premier projet à base d’encres végétales à Lisbonne, autour d’un livre de recettes destiné aux consommateurs de paniers proposés par une coopérative récupérant des fruits et légumes déclassés. « Depuis, je continue mes expériences, mes recherches », explique Elise, qui est aussi « depuis toujours fascinée par la sérigraphie, car on intervient à chaque étape de l’image ».

Pour réaliser ses encres, Elise part en collecte ou en cueillette. Pendant le premier confinement, elle découvre ainsi les potentialités de l’iris des jardins, d’un beau violet. Elle utilise volontiers les pétales, les feuilles et les écorces. Ses travaux questionnent la notion de saison, de paysage, de couleur… Dans son exposition « Riad », dont le nom est clin d’oeil à son grand-père, on pourra retrouver ce rapport à la nature. « Le riad, c’est aussi l’idée du jardin paradisiaque. J’aime à penser qu’on compose une étendue colorée comme on compose un jardin », souligne la jeune femme, qui participait également à une table-ronde sur la thématique « Art et jardins », en compagnie de l’architecte Sara Kamalvand, le mardi 20 juillet et dont nous vous rendrons compte ultérieurement. Le lendemain, Elise animait un atelier autour des encres végétales (voir l’article dédié). Une visite commentée de son exposition par Les Moyens du bord se déroulera le samedi14 août prochain.

Toutes les infos sont sur le site des Moyens du Bord

L’exposition « Riad » d’Elise Hallab est visible du 17 juillet au 19 septembre dans les locaux des Moyens du Bord, Cour des Artistes, ancienne Manufacture des Tabacs à Morlaix. Entrée libre.




Avec le « 3% asso », le Buzuk aide les associations de son territoire

La monnaie locale de Morlaix, le Buzuk, a mis en place un système vertueux permettant d’aider le tissu associatif local : Le « 3% asso ». Lorsqu’un utilisateur convertit ses euros en Buzuks, il choisir une association à soutenir, qui bénéficiera alors de 3% des sommes échangées par an. L’association morlaisienne En Vrac à l’Ouest est la première à bénéficier du dispositif.

Lancée en 2016, la monnaie locale complémentaire et citoyenne « Le Buzuk » s’utilise sur le Pays de Morlaix (Léon, Trégor, Monts d’Arrée), sous la forme de billets de 1, 2, 5, 10 et 20 Buzuks. Un Buzuk vaut un Euro. Les utilisateurs (qui sont obligatoirement des adhérents) peuvent échanger leurs Euros en Buzuks dans des « comptoirs de changes » répartis un peu partout sur le territoire, mais aussi sur les stands Buzuk sur les marchés ou lors d’événement. Une fois des Buzuks en poche, le citoyen peut alors procéder à ses achats dans des prestataires du réseau.

Depuis l’an dernier, la monnaie locale a lancé le système du « 3 % associatif ». Un dispostif qui permet de soutenir les associations du territoire. Le principe est simple : les adhérents ont la possibilité de parrainer une association du territoire, « qu’elle soit adhérente ou non, et de tout type », précise Lucie Knappek, salariée du Buzuk. Si 20 parrains sont comptabilisés, l’association recevra 3 % des Buzuks échangés par an par les parrains. Exemple : si un utilisateur convertit 100 euros, il recevra 100 Buzuks. Ses 100 Euros seront placés à la coop financière de la Nef pour soutenir des projets solidaires, il pourra dépenser ses 100 Buzuks chez les prestataires du réseau, et l’association qu’il parraine recevra alors 3 Buzuks. Ainsi, si une association a 20 parrains qui échangent 150 Euros par mois en Buzuks, elle recevra sur une année plus de 1080 Buzuks, qu’elle pourra dépenser dans le réseau. Ce parrainage, inspiré par ce qui fait dans le Pays Basque avec la monnaie locale l’Eusko, est financé par la commission de 4 % que les prestataires paient si ils convertissent leurs Buzuks en Euros.

C’est ainsi que l’association En Vrac à l’Ouest, qui promeut le zéro déchet sur le territoire morlaisien, vient de recevoir un chèque de 982 buzuks, grâce à 22 parrainages. « L’idée, c’est que l’association qui reçoit les fonds réinvestisse à nouveau avec la monnaie locale dans l’économie du territoire », souligne Lucie. Un cercle vertueux bien utile pour faire vivre les commerçants locaux, mais aussi les associations, dont beaucoup ont été durement touchées par la crise sanitaire.

https://www.youtube.com/watch?v=xMlTUz2HikA

Plus d’infos :

https://www.buzuk.bzh/le-buzuk/le-buzuk-soutient-les-assos