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Doujañ, spécialiste des serviettes lavables

On connaît Doujañ, entreprise basée à Morlaix, pour ses couches lavables. Mais elle fabrique aussi depuis 10 ans des serviettes hygiéniques réutilisables, en coton bio.

Doujañ (qui signifie « protéger, respecter » en breton ») est né en 2008, sous forme de Scop, fondée par Clémentine et Rose-Anne, deux sœurs. Aude, qui a rejoint l’aventure fin 2009, a repris les rênes en 2017, et fait dorénavant partie de la Coopérative d’Activité et d’Emploi Chrysalide.

L’atelier, basé à Morlaix, fabrique, outre des couches lavables, des lingettes réutilisables, mais aussi des serviettes hygiéniques lavables, et ce « depuis 10 ans », explique Aude. Elles sont vendues sur internet, mais aussi dans plusieurs magasins : dans les Biocoops et magasins bios en Bretagne, mais aussi dans d’autres territoires tels que le Doubs, la Gironde, l’Isère, la Manche…

Pour fabriquer ses serviettes lavables, Doujañ utilise du tissu en coton bio, issu de fournisseurs français. Le dessous est en PUL, une matière à la fois imperméable et respirante, certifié Oeko-Tex. Les serviettes existent en différentes couleurs, et en différents formats : protège-slip, serviette jour ou nuit. On peut les acheter à l’unité, ou par lot mixant plusieurs modèles.

L’entretien et la logistique semblent simples. Aude conseille « de les tremper dans de l’eau savonneuse, avant de les passer à la machine, et de les laisser sécher à l’air libre ». D’une durée de vie moyenne de 5 ans, voire plus, l’idéal « est d’en posséder plusieurs, pour pouvoir se constituer un stock au fur et à mesure, et faire des roulements ». Si les ventes de serviettes se font régulièrement pour Doujañ, Aude constate que la demande est plutôt croissante, notamment du fait de la période du confinement, qui a fait que « il y a eu des demandes d’infos sur cette alternative ».

Plus d’infos

www.doujan.fr




Rencontre. Tiphaine Hameau, en ce lent jardin

Rencontre avec Tiphaine Hameau, artiste-jardinier originaire de Mayenne. Depuis 2019, il travaille dans les Jardins de l’ancienne Manufacture des Tabacs de Morlaix, en lien avec Morlaix Communauté. Dans un entretien audio réalisé au sein de cet écrin de verdure urbain et hors du temps, il évoque son parcours placé sous le signe des rencontres, son métier, son action dans ces jardins qui n’ont jamais été ouverts au public, et comment il envisage sa relation au vivant.

https://soundcloud.com/user-174646550/0100a

Entretien réalisé par Marie-Emmanuelle Grignon et Laurence Mermet

 

Quelques photos des Jardins de la Manufacture :




Kub’Tivez vous : sélection de décembre

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : les circuits courts en agriculture !

Mon panier, de Marie-Josée Desbois

La réalisatrice Marie-Josée Desbois, installée dans l’est du Morbihan, nous emmène avec elle à la découverte de producteurs locaux. Des producteurs qu’elle connait bien, du fait de ses achats chez eux, en vente direct ou circuits courts. On retrouve par exemple Dominique, paysan-boulanger, Aude et Yannick, maraichers-bio, Gaëlle et René producteurs de vaches laitières et à viande en bio, Marie-Claude, fromagère….Toutes et tous ont fait le choix d’une agriculture plus autonome, plus respectueuse de l’environnement et de l’humain, et loin du système industriel, dans des exploitations de petites tailles. Ce que ces producteurs et productrices préfèrent, c’est la vente directe, via des Amap ou des marchés. Tout cela leur permet de redonner un nouveau sens à leur travail. Le documentaire met en lumière leur parcours, leur réussite, mais aussi leurs difficultés. Sans oublier leur vision de l’agriculture aujourd’hui.

Un joli film tourné au cœur du Morbihan qui donne à voir une agriculture qui sort des sentiers battus et montre que « faire autrement » est possible, même au sein d’une région ou le modèle agro-industriel est dominant.

A voir sur https://www.kubweb.media/page/mon-panier-circuit-court-maraicher-marie-josee-desbois/




A lire. Notre sélection de décembre

Eco-Bretons vous propose en ce mois de décembre une sélection de trois livres. Au programme : un guide pour devenir autosuffisant.e, un ouvrage pour découvrir des plantes communes et leur utilisation à la maison et en cuisine, et un roman graphique écoféministe.


En route vers l’autosuffisance, du potager à l’énergie

de Régine Quéva

Editions Larousse, 127 pages, 14,90 euros.

La Bretonne Régine Queva est auteure et anime des conférences, formation et ateliers autour des algues, des produits ménagers naturels et cosmétiques. Son dernier livre en date, « En route vers l’autosuffisance », est paru chez Larousse. Fruit d’un travail de plusieurs mois durant lesquels elle a testé une multitudes de recettes, elle y délivre les bonnes pratiques afin d’être autonome chez soi. L’un des buts de l’ouvrage est « d’être capable de prendre soin de soi et des autres en se concentrant sur les solutions plutôt que les problèmes ». Régine présente ainsi différentes astuces et pratiques pour se nourrir (jardiner, faire soi-même, conserver les aliments, cueillir dans la nature), s’occuper de soi et des autres (se chauffer, faire soi-même, prendre soin, réparer), et savoir utiliser l’eau et l’énergie (économiser l’eau, la recycler, la rendre potable, comprendre l’énergie, réduire sa consommation, en fabriquer). On peut ainsi apprendre à faire son pain au levain, des conserves, un feu, une salade de pissenlits, à désinfecter naturellement de l’eau pour la rendre potable etc…Un ouvrage très complet, agrémenté de nombreuses sources et références.


Lessive de lierre et café de pissenlit

de Laëtitia Crnkovic

Editions Larousse, 143 pages, 12,80 euros.

Laëtitia Crnkovic, fondatrice de Zéro Déchet Tregor propose des ateliers éco-responsables et autour de la réduction des déchets, des conférences. Formée en cosmétiques naturelles et en aromathérapie, elle est auteure également de livres, comme par exemple « Lessive de lierre et café de pissenlit, ce que la nature nous offre », paru chez Larousse. Né lors du confinement, il est une réponse à la question qui taraudait Laëtitia à l’époque : « Qu’est ce que j’ai dans la nature autour de moi, et qu’est ce que je peux en faire ? ». Elle a ainsi mené un « gros travail de recherche sur les usages, notamment culinaires » de plantes très communes, telles que le plantain, l’ortie, le pissenlit, le souci, la ronce, l’achillée…Au menu donc , près de 20 plantes sauvages facilement identifiables pour ne pas se tromper, et une centaine de recettes, en cuisine mais aussi cosmétique, bien-être et santé, ou encore pour la maison. On peut ainsi apprendre à concocter un beurre à l’achillée mille-feuille, un macerat huileux de calendula (souci), un sirop de mûres, le fameux « champagne des fées au sureau », une lotion pour le teint au pissenlit, de la lessive de marron d’inde, une lotion purifiante anti-acné au lierre…Accessible à tous, l’ouvrage fait aussi la part-belle aux photos, dont beaucoup sont prises par Laëtitia elle-même !


Vivaces

de Pauline et Lucile Torregrossa

Editions Des Ronds Dans l’O, 116 pages, 20 euros.

Inaya, 10 ans, part chez sa grand-mère pour passer les vacances, avec sa petite sœur. Un jour, il plu tant qu’il y eut une coulée de boue dans le jardin. Inaya en fut bouleversée. Quelques temps plus tard, au collège, elle subit une agression. Elle se renferme alors sur elle-même…Pour l’aider et l’apaiser, sa grand-mère Marthe l’initie au jardinage et lui raconte le destin de femmes qui ont lutté pour un monde meilleur et plus écologique : Wangari Maathai au Kenya et le mouvement de « la ceinture verte », Berta Caceres, militante indigène hondurienne opposée à la construction d’un barrage hydroélectrique sur le fleuve sacré Gualcarque, ou encore les femmes de Plogoff qui ont mené la lutte contre l’installation de la centrale nucléaire. Tous ces exemples aideront la fillette a dépasser ses peurs et à s’affirmer, et à prendre aussi sa place.

Un joli roman graphique initiatique, réalisé à quatre mains par deux sœurs, qui traite d’écoféminisme, de la condition des femmes, et met en lumière l’incroyable parcours de certaines d’entre elles à travers le monde. A partager entre générations.




A Laillé (35), on recherche des habitant.e.s en action pour la biodiversité

A Laillé (35), la commune et le réseau Cohérence s’associe pour proposer un projet autour de la préservation de la biodiversité. Une vingtaine d’ « habitant.e.s en action » formeront un groupe qui sera accompagné durant des temps d’animation individuels et collectifs, durant huit mois, pour faire le point sur les actions mises en place et à mettre en œuvre pour favoriser la protection de la biodiversité sur la commune.

Vous habitez Laillé ? La protection de la biodiversité vous préoccupe ? Alors devenez un.e « habitant.e en action » ! Ce dispositif, dont le nom précis est « Laillé en biodiversité – habitant.e en action » est proposé par la commune, avec le réseau Cohérence.

Il s’inscrit dans le cadre du projet plus large « Laillé en biodiversité », programme de mobilisation citoyenne autour des transitions avec la biodiversité comme porte d’entrée, en réponse à l’appel à projet « Mobilisons les bretons pour la transition » lancé par la Région, et avec le financement de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Une dizaine d’habitant.e.s sont d’ores et déjà inscrit.e.s, et sont prêt.e.s à se lancer dans une aventure qui va durer huit mois, et qui « va démarrer en janvier 2022 », précise Solenne Boiziau, chargée de mission Transition Ecologique et Solidaire au sein du Réseau Cohérence, qui accompagnera le groupe. Pour multiplier les points de vue et aller chercher d’autres publics, cinq foyers seront tirés au sort par la mairie de Laillé, auxquels il sera proposé de participer au projet. « L’idée, c’est de constituer un groupe avec des habitant.e.s plus ou moins engagé.e.s sur la question de la biodiversité, de ne pas réunir que les convaincu.e.s », explique Solenne.

Parmi les personnes intéressées, on peut citer Nadège animatrice nature et installée depuis trois ans en auto-entrepreneuse sur la commune. Pour elle, la participation au groupe représente une opportunité de « réfléchir ensemble et mobiliser d’autres habitant.e.s pour avancer ». Henry, quant à lui, vit à Laillé depuis 10 ans et travaille dans le domaine des énergies renouvelables. Déjà engagé avec sa famille dans un « défi eau et énergie », il souhaite « partager avec d’autres lailléen-nes sur les moyens d’aller plus loin que le constat et proposer des actions à mener ensemble : animations nature, sensibilisation… ».

Comment concrètement va se passer l’aventure « Laillé en biodiversité – habitant.e en action » ?

« Il y aura dans un premier temps des diagnostics individuels, afin que chacun identifie ses pratiques en faveur de la biodiversité, grâce à un outil créé par le Réseau Cohérence et qui s’intitule l’Agenda des Transitions, mais qui va être ici adapté à la thématique, avec l’aide d’associations locales comme Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, et la commune de Laillé », précise Solenne.

Six à huit temps d’animation collectifs seront aussi mis en place, en fonction des envies et des besoins des membres : chantiers participatifs, balades, ateliers au jardin, expressions artistiques… « On sera dans le faire et l’expérimentation, le but est d’explorer la nature dans son environnement proche », poursuit Solenne. Deux autres temps ouverts seront organisés en fin d’année, dont un qui permettra d’évaluer les actions de la commune sur la biodiversité, grâce au « Baromètre des transitions », autre outil développé par Cohérence et là encore adapté au contexte. Le temps suivant devrait permettre l’émergence d’un projet de territoire sur la biodiversité, avec des projets que les habitant.e.s auront envie de porter, comme par exemple une grainothèque, un verger partagé…

Si vous êtes intéressé.e pour participer au groupe d’habitant.e.s en action, il est possible de s’inscrire jusqu’à dimanche 12 décembre, auprès de la mairie ou de Cohérence.

Inscriptions : Mairie de Laillé (contact@laille.fr – 02 99 42 57 10)
Renseignements : Réseau Cohérence (06 78 18 28 79 – contact@reseau-coherence.org)




Un Tro Breizh des hauteurs

Avec « L’Himalaya breton », écrit par le journaliste, auteur et documentariste Nicolas Legendre, on part en « road trip » sur les routes secondaires à la découverte des sommets bretons. Un ouvrage qui donne envie de voyager à côté de chez soi.

« L’Himalaya breton ». Le titre peut prêter à sourire. En effet, pas évident d’imaginer la région comme un territoire de haute montagne, avec des sommets tutoyant le ciel, enveloppés de neige et auxquels s’accrocheraient des nuages. Mais ce serait oublier l’existence du Massif Armoricain, dont les Monts d’Arrée et les Landes de Lanvaux en sont les plus célèbres représentants. Ces montagnes, et d’autres encore, parfois moins connues, forment cet «Himalaya breton » que Nicolas Legendre, journaliste et auteur de livres et de documentaires, part découvrir dans un « road trip » en plein de mois de Février, juste avant le premier confinement.

Au volant de sa Mégane de 20 ans d’âge, accompagné de ses fidèles cartes IGN, il va parcourir ainsi durant une semaine les routes secondaires, pour ce qu’il appelle son « Tro Breizh des hauteurs ». Du massif de Paimpont au Menez Hom, en passant par les Landes de Lanvaux, Lanfains (plus haut bourg de Bretagne), le Mené Bré et les mythiques Monts d’Arrée, Nicolas Legendre nous embarque avec lui à la découverte de ces paysages singuliers, et nous livre également quelques réflexions sur le territoire qu’il a devant les yeux, qui a bien évolué au fil des ans, du fait notamment de l’agriculture intensive, du remembrement, de la mécanisation, de l’urbanisation. Il reste cependant ici et là des terres encore sauvages, à la riche biodiversité, qu’il aime à décrire, le tout agrémenté des aquarelles de Joëlle Bocel. De rencontres en rencontres, avec parfois de sacrés personnages, on décèle aussi une façon de vivre propre à ces « sommets bretons ». La région recèle encore bien des trésors, qu’ils soient patrimoniaux ou naturels, et on a beaucoup de plaisir à les découvrir dans le sillage de l’auteur. Grâce à cet ouvrage un peu décalé à la fois documentaire, journalistique, mais aussi poétique, on a envie de prendre le volant, le guidon, ou encore le bâton de marche et de partir nous aussi escalader les hauteurs bretonnes.

L’Himalaya breton, de Nicolas Legendre, illustré par Joëlle Bocel, 223 pages, Les Editions du Coin de la Rue, collection Les Explorations Bretonnes, 17 euros.