Le défi réussi de la Cantine de la Fourmi

Velouté de poireaux au cumin, tian aux légumes de saison, brioche perdue…Voilà le menu du mardi 19 novembre concocté par la Cantine de la Fourmi, servi à l’Auberge de jeunesse de Morlaix. Pour un prix symbolique d’un euro, une soixantaine de personnes a pu venir se restaurer avec ces plats, préparés à partir de nourriture déclassée et destinée en grande partie à être jetée. « Il s’agit de tout ce que l’on nomme « la casse », c’est-à-dire des produits un peu abîmés, à date limite courte, invendus », précise Véronique Futtersack, de l’association Graine de Vie, à l’initiative de l’opération.
Tous ont été récupérés auprès de 4 enseignes de la grande et moyenne distribution du secteur de Morlaix. « L’exploitation bio du lycée agricole de Suscinio nous a également fourni des légumes, déclassés ou de calibre trop gros ou trop petit », souligne Véronique.

Encore 20 kilos jetés à la poubelle par an par chaque français

 Un défi réalisé, et une opération destinée avant tout à sensibiliser le public au gaspillage alimentaire. « Nous sommes tous quelque part responsable de cet état de fait, car nous ne cuisinons pas assez », commente Véronique Futtersack. « Nous choisissons tous le filet avec les oranges les moins abîmées, ou les yaourts avec la date limite la plus longue », affirme-t-elle. C’est donc des habitudes et un mode de consommation qu’il faudrait faire évoluer. Mais les grandes surfaces commencent à faire des efforts, comme par exemple en faisant bénéficier le consommateur d’une réduction sur les produits à dates courtes. Reste que chaque français jette encore 20 kilos de nourriture par an à la poubelle, ce qui représente une somme de 400 euros…

 

Plus d’infos

www.reduisonsnosdechets.fr/




Extraction de sable « l’équivalent de 4 pyramides de Khéops » !

Il ne décolère pas. Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor, use des métaphores pharaoniques pour dénoncer le chantier qui s’annonce au large de la Baie de Lannion. « Nous sommes face à un énorme projet, engage-t-il. La CAN (Compagnie Armoricaine de Navigation) prévoit d’extraire 400 000 m³ de sable par an. Dans vingt ans, ils auront prélevé l’équivalent de quatre pyramides de Khéops. »
Face à lui, Sébastien Floch, le président de la CAN, tente de défendre un projet qui pourrait bien chambouler tout un écosystème. « Nous faisons notre travail le plus sérieusement possible, à destination de la filière agricole. Le sable coquillier est un produit naturel et sain, nécessaire à l’agriculture bretonne. L’impact écologique est mesuré », tente-t-il de rassurer.

Ecologie et emploi, les maîtres mots du débat

Face aux deux opposants, une cinquantaine de personnes s’interrogent sur les conséquences d’un tel projet sur les emplois dans la pêche ou le tourisme. Un des aspects remis en cause par les habitants : la turbidité, à cause de l’extraction de sable, l’eau pourrait s’agiter et se troubler. Jean-Christophe Pettier, président d’un club de plongée, craint pour sa profession. « On ne peut pas prévoir les mouvements de sable, c’est dangereux. Je m’interroge sur les conséquences pour les plongeurs professionnels et occasionnels. » Un autre habitant évoque les conséquences « inévitables » sur le lançon, un petit poisson, principale source de nourriture des bars. « Trop de questions restent sans réponse, s’insurge Yves-Marie Le Lay. Pourquoi ne pas récupérer des coquillages qui prolifèrent, comme la crépidule, et les concasser pour créer du sable coquillier ? » Une idée rejetée d’un revers de la main par Sébastien Floch, le président de la CAN. Un ancien éleveur en système herbager durable, Daniel Desjard, émet aussi des réserves quant à la faisabilité du projet. En attendant, les actions de Sauvegarde du Trégor se poursuivent. La manifestation de samedi sur la plage de Beg Leguer met un peu plus la pression sur les élus et autres acteurs partenaires de ce projet qui pose questions.

 

Pour ou contre ce projet d’extraction de sable ?

CONTRE. Jean-Christophe Pettier est président du GISSAGC (Groupe d’intervention et de Sports subaquatiques de la Côte de Granit). Il craint que le projet de la CAN ne vienne troubler son activité. « Nous sommes sur des sites exceptionnels. Or, ce qui est essentiel dans notre profession, c’est la visibilité. Avec ce projet d’extraction, je crains que la turbidité (lire texte principal) vienne altérer notre perception de l’environnement sous-marin. C’est potentiellement un danger si on ne peut pas mesurer les impacts de l’extraction sur les déplacements de sable. Quant à l’écosystème, quel intérêt pour les touristes si la faune et la flore disparaissent ? »

POUR. Daniel Desjard est un ancien éleveur en système herbager durable (méthode Pochon). Il est aujourd’hui transporteur et fournit les agriculteurs en sable coquillier dans le Finistère et les Côtes d’Armor. Pour lui, l’extraction de sable est indispensable pour les agriculteurs biologiques.
« Si le projet de la CAN n’est pas mené à bien, les agriculteurs n’auront pas accès à la fermentation naturelle. Les sols de Bretagne sont connus pour leur acidité. Et la fermentation avec du sable coquiller est la manière la plus naturelle de contrer ce phénomène. Les agriculteurs biologiques et durables seront donc les plus affectés. Grâce à l’extraction de sable, on utilise une ressource locale. Sans cela, les bio et les durables vont devoir faire venir de la route des carbonates de calcium terrestre des régions voisines. Quant à la proposition de mettre en place une collecte et un tri des crépidules -ce coquillage qui prolifère- cela me semble peu crédible.D’autant plus que l’expérience a déjà été menée, sans résultat à ma connaissance. »

 
Plus d’infos

http://www.roullier.com/index.php/fr/activites/armement-naval.html

http://www.sauvegarde-du-tregor.com/

 

 

                      




Et si on osait la démocratie dans l’économie ?

Quel est l’objectif de cette conférence ?

La conférence se déroule dans le cadre du mois de l’économie sociale et solidaire. Nous nous sommes associés avec la MGEN et l’Adess (Association de développement de l’économie sociale et solidaire, NDLR) pour proposer ce rendez-vous. Il est urgent selon nous de nous interroger sur la place de la démocratie, et la place des citoyens, dans la gouvernance économique actuelle, dans laquelle l’idée de « profit à tout prix » est encore largement répandue. Il y a un gros travail à faire sur le sujet, notamment face aux crises que nous subissons : économique, écologique, sociale…

Pouvez-vous nous présenter les intervenants ?

Nous recevrons Patrick Viveret, qui est essayiste, philosophe, et très impliqué dans la problématique de l’économie sociale et solidaire. Il tentera de définir des pistes de réponses à la question "Comment remettre les citoyens dans le processus ? ", car la démocratie qui a besoin de temps est bousculée par les marchés financiers qui imposent leur loi. La soirée sera également animée par Jean-Philippe Milésy, directeur de la coopérative Rencontres Sociales.

Cet événement s’inscrit-il dans un cadre plus large ?

Patrick Viveret poursuit dans tout le pays un cycle de conférence sur le même thème, avec sept ou huit rendez-vous dans différentes régions. C’est un thème important à traiter, d’autant plus dans l’époque troublée dans laquelle nous nous trouvons : crise économique, licenciements…Il faut s’attarder sur la place que doit avoir l’être humain dans l’économie actuelle.
En 2014, des rendez-vous de ce type seront une nouvelle fois au programme, comme cela a déjà été le cas cette année et l’année dernière, avec notamment une conférence sur le thème des océans. Il est important pour nous de maintenir des rendez-vous réguliers, ouverts à nos adhérents, mais aussi à un public plus large. Ces rencontres permettent de soulever des questions de société, et entraînent le débat et les discussions.

 

Plus d’infos

Le site de la Maif, où il y a possibilité de s’inscrire pour la conférence (entrée gratuite)




Bretagne Creative, un réseau régional pour les acteurs de l’innovation sociale

En quoi consiste Bretagne Creative ?

Quand on regarde autour de nous sur un territoire, on s’aperçoit que l’innovation sociale est abondante. Que ce soit en matière de développement durable, d’insertion, de solidarité…Il y a énormément de citoyens qui ont envie de rendre service, de faire autrement…Mais ces envies restent souvent locales. Le projet de Brest Creative et de Bretagne Creative est de, premièrement, donner à voir les centaines d’innovations qui existent sur le territoire, de les valoriser. Mais aussi de permettre aux acteurs qui réalisent ces innovations de devenir « experts » de celles-ci, d’aller les présenter ailleurs, de les relier sur un territoire, et aussi de faire passer le message aux responsables politiques et aux collectivités territoriales que ce qui fait bouger le territoire, c’est tout ce mouvement de citoyens impliqués dans d’autres façons de faire.

 

Comment se manifeste ce réseau ?

Nous utilisons une plate-forme qui s’appelle « Imagination for people », sur laquelle nous avons créé un sous-ensemble « Bretagne », sur lequel une centaine d’initiatives sont déjà présentes. L’écriture est libre, avec un format proposé, plus un réseau d’échanges à travers des discussions. Des rencontres physiques sont également organisées sur les territoires.

Bretagne Creative est développé dans toute la région ?

Pour le moment, nous avons démarré sur Brest. Nous présentons Bretagne Creative lors de différentes rencontres. On espère que sur d’autres territoires cette mise en réseau va également se développer. Notre compréhension du champ de l’innovation est très large, il ne s’agit pas seulement de l’économie sociale et solidaire, mais aussi des acteurs du service public qui inventent de nouvelles façons de faire, dans les bibliothèques, dans l’accueil des personnes âgées…On peut y trouver également de nouvelles manières d’enseigner, ou encore des habitants qui se prennent en main et qui organisent du compostage au pied des immeubles ou plantent des légumes sur les pelouses par exemple…C’est vraiment toute l’innovation sociale au sens large qui est concernée, avec l’idée de privilégier l’innovation sociale « ouverte », celle qui partage et qui relie, pas celle qui enferme et se cache.
 

Plus d’infos

imaginationforpeople.org/fr/group/bretagne/




Amnesty, mouvement mondial qui agit au niveau local

Pouvez-vous nous présenter Amnesty, et l’histoire de sa création ?

Amnesty est un mouvement international, basé sur la déclaration universelle des droits de l’homme, créé en 1961 par Peter Benenson, avocat en droit international. Suite à l’arrestation de deux étudiants portugais sous le régime de Salazar, il est révolté et décide de créer un mouvement international, qui travaille au respect et à la défense des droits humains. Nous nous appuyons sur des textes internationaux relatifs à ces droits.

 

Comment agissez-vous au niveau local ?

Tous les ans, nous travaillons autour de 12 cas particuliers. Et nous menons également des campagnes tout au long de l’année : sur la dignité, les femmes…Des pétitions sont également à signer sur internet, comme récemment pour la Syrie, ou pour la libération d’une femme iranienne défendant les droits de l’homme…Nous relayons toutes ces informations auprès du grand public, comme ici sur le salon Ille et Bio, où nous tenons un stand et faisons signer des pétitions. 

 
Quel est le sujet d’actualité pour Amnesty ?
Pour nous, il n’y a pas de petites ou de grandes violation des droits de l’homme. Mais bien sûr, nous sommes actifs au sujet de la guerre en Syrie, nous sommes aussi très attentifs à ce qui se passe en Egypte, en Iran. Amnesty reste prudent et à l’écoute. Dès qu’on rompt le silence et dès qu’on agit, il y a des choses qui se passent, c’est cela qui est important.
 
 

 

Est ce qu’il y a des cas en France, ou en Bretagne, sur lesquels vous agissez ?

Nous n’agissons pas sur notre propre pays. Mais il y a des thèmes, des domaines, sur lesquels sur nous faisons campagne comme par exemple les violences faites aux femmes, le droit d’asile, les violences policières, et les discrimations, notamment contre les homosexuels. Récemment, nous avons été très présents pour défendre le mariage pour tous.
Cela reste un combat de tous les jours. En France, on peut manifester et se révolter sans risquer d’aller en prison. Mais il faut rester encore vigilants dans certains domaines.

 

Interview de Yves Ruamps, membre du conseil d’administration de la Casi Bretagne, qui évoque notamment les liens entre solidarité internationale et développement durable.

 

Des animations dans toute la Bretagne

De nombreux événements sont organisés dans toute la région. A Morlaix, où un travail est mené autour d’un projet de Maison du monde, une exposition, une soirée-débat et une conférence sont, entre autre, organisés. Du théâtre est programmé du côté de Vannes, alors qu’à Saint-Malo, un film, "les déportés du libre-échange", sera projeté avec Artisans du Monde. Et dans les Côtes d’Armor, une "journée interculturelle" est mise en place avec le Resia.

Toutes les informations et le programme sont disponibles sur www.lasemaine.org/

 

 




Le tarmac est dans le pré, un nouveau documentaire sur NDDL

« Tous les paysans du département sont là, c’est pas possible ! ». Celui qui se réjouit ainsi est Michel Tarin, figure historique du mouvement anti-aéroport. Tout comme Marcel et Sylvie Thebaut, agriculteurs, ou Françoise Verchère, conseillère générale, il apparaît dans le documentaire Le tarmac est dans le pré, réalisé par Thibault Ferré, et diffusé dans le cadre de l’émission de France 3 « Enquêtes de région ».
Présent sur la Zone d’Aménagement Différée (rebaptisée Zone à Défendre par les opposants), le réalisateur a suivi pendant plusieurs mois la mobilisation anti-aéroport et ses millitants, notamment lors de moments-clés comme les affrontements de l’hiver dernier ou encore l’occupation de la ferme de la Bellevue. Il a souhaité également donner la parole aux partisans et défenseurs du projet, comme par exemple à Jacques Auxiette, le président du Conseil Régional des Pays de Loire, qui déclare : « Pendant que nous, on a des gens dans des cabanes retranchés qui construisent des arcs et des flèches, le monde continue de mener sa vie ». « Pas question de moratoire, pas question d’abandon », lance-t-il également devant la caméra. Opposants et partisans semblent donc camper sur leur position…

Des indemnités en cas d’annulation ou de retard

Le réalisateur évoque aussi dans son documentaire l’historique du projet, et ses enjeux, aussi bien financiers qu’environnementaux. Il rappelle ainsi le partenariat public-privé avec Vinci, et les indemnités faramineuses que devra payer l’Etat à l’entreprise en cas de retard ou d’annulation du projet…
D’une durée de 52 minutes, le film prend le temps d’exposer les faits et de donner la parole à chaque camp, en utilisant interviews et images d’archives. « Le tarmac est dans le pré » s’avère complémentaire aux autres films déjà diffusés, certains étant plus axés sur la parole des Zadistes et opposants, comme par exemple « Notre Dame des luttes » ou « Notre-Dame-Des-Landes, au cœur de la lutte », plus militant.
 

 

Le film est à visionner sur http://pays-de-la-loire.france3.fr/2013/10/22/le-tarmac-est-dans-le-pre-le-documentaire-evenement-sur-notre-dame-des-landes-en-premiere-diffusion-sur-france3fr-343847.html