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Le site de l’association Culture Bio qui organise le salon Ille-Et-Bio
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Pouvez-vous revenir sur les évènements qui ont conduit à votre éviction de la gestion de la réserve naturelle d’Iroise par la préfecture du Finistère, en juin dernier ?
Bretagne Vivante est l’association qui a mis en évidence, dès les années 60, l’intérêt naturel du site et qui a initié la création d’une réserve. En 1992, Bretagne Vivante est devenue le gestionnaire unique et cela s’est bien passé. Entre 2007 et 2008, le Parc Naturel Marin d’Iroise (PNMI) a été créé et nous avions soutenu sa création. À la suite de cela, le Parc est devenu le coordinateur sur l’ensemble du site. Cela a changé la donne ; en effet la Réserve est un espace intégré dans le Parc qui s’est vu comme le gestionnaire principal. Or à l’époque, Pierre Maille, président du PNMI, nous expliquait clairement que le Parc n’était pas là pour se substituer aux acteurs existants. Face à cela, nous avons proposé une expérimentation de deux ans pour une cogestion entre le PNMI et nous-mêmes, auprès de la préfecture du Finistère, et qui a commencé en 2012. Or, six mois avant la fin de la période d’expérimentation, la Préfecture a dénoncé la cogestion et décidé d’un nouveau gestionnaire. Nous avons demandé un bilan de cette expérimentation afin de comprendre quels sont les griefs relatifs à la cogestion. Pour le moment nous ne sommes pas encore écartés de la gestion puisque la Préfecture devrait lancer un appel à candidatures. Bretagne Vivante souhaité répondre à cet appel dans une logique de cogestion. Pour cela, nous avons rencontré il y a 3 semaines, Pierre Maille et Thierry Canteri, respectivement président et directeur du PNMI, pour comprendre les raisons, les limites et les défauts de cette cogestion mais nous ne savons pas ! Clairement, nous supposons que les raisons sont de l’ordre financier.
Quelles sont les conséquences pour Bretagne Vivante si elle est définitivement éloignée de la gestion ?
Bretagne Vivante emploie deux salariés, un garde et un conservateur, qui habitent l’île de Molène et dont les emplois seront, quelque soit l’issue, maintenus. Notre inquiétude ne se situe pas en terme d’emplois mais bien sur les objectifs en terme de gestion et de conservation, vont-ils être suivis ? Quels seront les niveaux d’exigence pour la suite ? Or, pour cela il faut savoir intégrer un ensemble d’acteurs ; chacun a un rôle à jouer car chacun enrichit par son approche, son regard, il s’agit d’avoir une vision multifonctionnelle et citoyenne sur le site. En nous écartant, l’État va clairement à l’encontre de ces démarches en mettant à l’écart l’implication citoyenne dans la gestion. En effet, que le Parc soit le coordinateur c’est une chose, mais qu’il soit le gestionnaire unique, ça pose des questions, quel est l’intérêt à en avoir qu’un ? Et pourquoi, dans un contexte où chacun travaille les uns avec les autres ?
Que pensez-vous faire maintenant ?
Nous avons une campagne de demande de soutiens, notamment avec la pétition, mais l’enjeu n’est pas seulement à notre échelle, il l’est aussi à l’échelle nationale, car c’est l’ensemble des Parcs et des Réserves de France qui peuvent être concernés. Mercredi, nous rencontrons le conseiller à la biodiversité de Ségolène Royal, Ministre de l’écologie, avec Joël Labbé, sénateur du Morbihan. L’association FNE et son président ont également parlé avec Ségolène Royal. Aujourd’hui, c’est la Réserve Naturelle d’Iroise qui est concernée mais l’enjeu est national ; par exemple, le Parc national des Calanques dont la gestion a été modifiée, les professionnels ne trouvent pas que les résultats soient bons. Autre chose, Bretagne Vivante s’appuie sur ses bénévoles pour des chantiers, des inventaires, le suivi des populations ; je ne suis pas sûr que se soit une économie que de se priver du travail non négligeable de ces bénévoles, sans compter la continuité en terme de suivis, notamment pour ceux des phoques ou des dauphins. Sans oublier les connaissances nationales et internationales qui se sont créées au fil du temps, puisque c’est tout un réseau dont les échanges sont importants et dont l’État se prive. Selon moi, il s’agit d’une mauvaise solution à la fois en terme de gestion budgétaire et en terme scientifique.
Plus d’info
http://www.bretagne-vivante.org/content/view/543/185/
Culture Bio est une association créée en 1999, qui organise le salon Ille-Et-Bio, ayant lieu tous les ans le deuxième week end d’octobre, dont la vingt-troisième édition aura lieu les 10, 11 et 12 octobre. Depuis quelques années, l’association a mis en place « l’agenda culture bio », qui consiste en un programme d’ateliers, de stages, de conférences…sur des thèmes qui nous sont chers, et ce tout au long de l’année.
Parallèlement, Culture Bio gère aussi l’Ecopole, un lieu polyvalent, « salon permanent », qui est toujours en construction, et qui comprendra notamment un centre de ressouces et un bar/restaurant associatif.
Nous avons constaté que la thématique de la santé était toujours traitée en filigranne au fil des salons, avec les focus que nous réalisions sur l’alimentation bio, l’habitat sain…Nous avons donc voulu mettre ce domaine à l’honneur cette année, et notamment ce que l’on appelle la « santé positive ». La santé n’est pas seulement liée aux visites chez le médecin et à la prise de médicaments, elle dépend aussi de la manière dont on mange, dont on vit au quotidien, dont on se déplace…La santé peut être vue comme un mode de vie. Sur le salon, différentes conférences sur le sujet seront organisées : comment gérer son stress, réduire la pollution dans les maisons, les plantes médicinales, la santé des enfants et le bio à la cantine…Il y aura également une table-ronde sur la santé « coopér’active » avec la Mutuelle des Pays de Vilaine, afin d’aborder la santé du point de vue des territoires.
Cette année, nous aurons une yourte dans l’espace « bien-être », avec une programmation très riche du vendredi midi au dimanche soir : ateliers, relaxation, café-naturo, temps de pause…
La ferme sera également plus étoffée, et le « bar à parlottes » renouera avec sa vocation première de lieu de rencontre, d’échanges et de détente.Il y aura des ateliers, des temps d’échange, et une bénévole sera présente pour animer le lieu et accuellir les visiteurs. D’ailleurs tout le salon ne pourrait pas se dérouler sans l’aide des bénévoles, qui sont 300 à être sur le pont pour le bon déroulement de l’événement, donc une cinquantaine en amont.
Tout le programme et toutes les informations pratiques sont disponibles sur http://www.illeetbio.org/
« Le Champ Commun » est un lieu atypique, sous forme de coopérative (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), créé il y a 5 ans dans le Morbihan. Il comprend un café-concert, « l’estaminet », une épicerie baptisée « le garde-manger », et fait également office de relais postal. Depuis deux ans, une micro-brasserie est venue renforcer les activités du lieu. Trois associations locales et un entrepreneur sont également hébergés sur place, et « Le Champ Commun » emploie six équivalents temps plein. L’objectif, en créant la coopérative qui comprend aujourd’hui 120 sociétaires, était de maintenir le commerce en milieu rural, tout en y associant les habitants et les acteurs du territoire, comme les producteurs locaux par exemple.
Aujourd’hui, « Le Champ Commun » se lance dans un nouveau projet : construire une auberge. « Cela fait maintenant deux ans qu’il est sur les rails », explique Aude, coordinatrice du projet au sein de la coopérative. « Nous avions envie de concevoir un lieu qui pourrait à la fois recevoir les personnes venant de loin, les touristes visitant le territoire, et aussi de l’ouvrir à différents collectifs dans le cadre de réunions, de formations de groupes, en lien avec les domaines de l’éducation populaire et de l’Economie sociale et solidaire », détaille Aude.
Le lieu comprendra deux étages, regroupant huit chambres pour 24 lits. Une cuisine est également prévue, qui permettra de proposer un service de restauration aux personnes hébergées, avant une éventuelle ouverture au public plus tard. « Il y aura également une salle d’activités, ouverte à tous, modulable et mutualisée », explique Aude. Budget des travaux, qui devraient commencer début novembre pour une ouverture à l’été 2015 : 418 000 euros. « Nous avons été aidés par la Région Bretagne, le Conseil Général du Morbihan, et l’Europe via le programme Feader », souligne Aude. « Mais il reste environ pour 100 000 euros de travaux d’aménagement, de mobilier… », poursuit-elle. « Le Champ Commun » a alors choisi de faire appel au financement citoyen pour son projet d’auberge, afin de récolter 70 000 euros. « Ceci afin de nous assurer un peu d’autofinancement, et d’avoir les reins plus solides auprès des banques pour solliciter un prêt », commente Aude.
Pour récolter les 70 000 euros, deux solutions ont été trouvées : la création de deux Cigales (Clubs d’investisseurs solidaires), groupes de 5 à 20 citoyens qui se réunissent et épargnent afin de financer des projets locaux, et un appel aux dons via la plateforme Ulule. « Nous nous sommes fixé l’objectif de 35 000 euros sur cette plateforme, et ce avant le 14 novembre », annonce Aude. Les internautes peuvent donc participer, à partir de 5 euros, et recevoir une contrepartie. Pour le moment, 19% de la somme ont été récoltés. Il ne reste plus que 37 jours pour appliquer la devise du « Champ Commun » : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! ».
http://fr.ulule.com/le-champ-commun/
Notre précédent reportage sur « Le Champ Commun » : « Le Champ commun égraine la proximité »
La radio associative Plum’Fm est née en 1992 au sein de l’IME (Institut Médico Educatif) Les Bruyères, à Plumelec (56). Après son déménagement au centre du bourg, elle est devenue pleinement une radio associative libre et indépendante, en milieu rural, qui se veut actrice de son territoire. Promotion des langues régionales, des événements culturels locaux, égalité hommes-femmes, mise en valeur des initiatives locales, outil pédagogique, lutte contre l’exclusion… font partie des domaines qu’elle aborde sur ses ondes. Elle tend notamment ces micros à tous, et notamment à ceux qu’on n’entend pas souvent : handicapés, chômeurs, jeunes délinquants, malades psychiques… C’est autour de ces dernières actions que le film « ondes fragiles » a été tourné, en immersion au sein de la radio, de janvier à juin 2013.
Le film s’attache à montrer le travail effectué par Jibé, éducateur spécialisé en poste à la radio. Françoise Bouard et Régis Blanchard, les réalisateurs du documentaire, expliquent : « Séance après séance, nous avons suivi plusieurs ateliers qu’il encadre auprès des malade mentaux, des jeunes repris de justice, des trisomiques, des d’pressifs… Nous avons filmé sa ténacité et sa patience pour faire émerger d’eux le meilleur, le positif, l’estime de soi. Il partage avec eux d’intenses moments d’efforts et de plaisirs ». En parallèle, la radio connaît également au même moment des difficultés financières, qui menacent la pérennité du poste de Jibé…
Un documentaire particulièrement marquant qui plonge le spectateur au cœur même des réalités et des fragilités du monde qui nous entoure : réalités sociales, fragilité des personnes, mais aussi réalité du monde associatif, avec ses hauts et bas, et ses difficultés au quotidien.
« Ondes Fragiles » de Françoise Bouard et Régis Blanchard. Production : Les films de l’autre côté.
Diffusion le jeudi 16 octobre à 20h40 sur les chaines Tébéo, Tébésud et TV Rennes
La bande-annonce :
Ondes fragiles – Bande Annonce from LES FILMS DE L’AUTRE CÔTÉ on Vimeo.
http://www.delautrecote.fr/ondes-fragiles/
« Polymorphe, alternant entre opacité maîtrisée et transparence calculée, souvent critiqué pour sa volonté permanente de s’autodéfinir, le lobbying se fait insaisissable pour mieux échapper à toute tentative de régulation contraignante », explique Benjamin Sourice dans son ouvrage. Il étudie alors en détail les mécanismes et méthodes mis en œuvre par les lobbies et lobbyistes : influence des industriels sur la science, sur l’expertise, sur les politiques en France mais aussi au sein de l’Union Européenne…en insistant sur des exemples bien précis de scandales sanitaires : l’affaire du Mediator et le « système Servier », les perturbateurs endocriniens et la législation européenne, l’amiante… pour le lobbying à la française…
Outre toutes ces analyses et explications, Benjamin Sourice fait également un tour d’horizon des moyens mis en œuvre pour lutter contre les conflits d’intérêts et limiter les actions des lobbies. « Chaque étape de la construction législative est une opportunité de lobbying », déclare-t-il. Des stratégies pour limiter cela sont alors mises en place : encadrement du lobbying aux Etats-Unis, Canada et dans les pays scandinaves, réforme sur la transparence de la vie publique en France, publication des déclarations de patrimoines des élus… Un éclairage est également apporté sur l’outil numérique, avec l’apparition de « l’Open gov » ou encore de « l’Open data », c’est-à-dire l’ouverture des données publiques aux citoyens. Tous ces outils, qu’ils soient législatifs, technologiques ou sociétaux, doivent servir à l’émergence d’un contre-pouvoir citoyen. « Le contre-lobbying ne peut se faire sans l’implication des citoyens déterminés à défendre leurs intérêts dans la reconnaissance de leur savoir et la revendication de leur nécessaire participation ». Pour Benjamin Sourice, le premier geste de résistance aux lobbies « consiste à se réimpliquer individuellement ou collectivement dans la vie politique avec la ferme intention de s’emparer d’une question sociale et de faire reconnaître sa légitimité à parler, à réclamer des comptes et à se faire représenter en toute honnêté ».
http://sciencescitoyennes.org/
http://www.lobbycratie.fr/2011/06/14/livre-le-lobby-breton-de-clarisse-lucas/
http://www.yvesmichel.org/admin/tous-les-livres/la-societe-civile-le-3e-pouvoir